Justification du projet Constitution Citoyenne Wiki

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Justification d’un « plan C » : une Constitution écrite par les Citoyens et pour les Citoyens

Objectif général

Il est ques­tion ici d’écrire nous-même notre Consti­tu­tion : une Consti­tu­tion d’o­ri­gine citoyenne, écrite par les citoyens pour les citoyens.

Notre impuissance entre deux élections est programmée, écrite dans notre Constitution qui est pourtant censée nous protéger des abus de pouvoir

Notre impuis­sance contre les abus de pou­voir (celle que nous res­sen­tons tous entre deux élec­tions) est écrite, pro­gram­mée, dans la Consti­tu­tion, qui n’est pas ce qu’on veut nous faire croire : un texte pous­sié­reux et ennuyeux, « tech­nique », qu’on vou­drait éloi­gner de notre atten­tion pour la réser­ver à des « spé­cia­listes » parce que c’est soi-disant « très compliqué »…

Notre Consti­tu­tion est un texte très impor­tant qui doit res­ter très simple pour être lu, com­pris et accep­té par tous. Cha­cun d’entre nous doit se l’ap­pro­prier, pro­fon­dé­ment, et refu­ser qu’on le modi­fie sans nous consul­ter directement.

Or, on laisse écrire la Consti­tu­tion par n’im­porte qui : ceux qui ont envie de le faire, sans véri­fier leur hon­nê­te­té, et le résul­tat est déplo­rable pour la Démocratie.

Qui tient la plume consti­tu­tion­nelle ? Tout est là.

Les auteurs du plan A qui voudraient bien nous imposer leur plan B

À pro­pos des ins­ti­tu­tions euro­péennes, on nous parle par­tout d’un inévi­table et dif­fi­cile « plan B », comme si nous devions attendre quoi que ce soit de génial de la part de ceux qui nous ont pré­pa­ré un « plan A » aus­si dan­ge­reux que le TCE (« Trai­té consti­tu­tion­nel » pour l’Europe)…

Ces auteurs qui vou­draient nous faire croire qu’ils sont les seuls à pou­voir écrire cor­rec­te­ment nos ins­ti­tu­tions sont des mys­ti­fi­ca­teurs, des usurpateurs.

À pro­pos des ins­ti­tu­tions fran­çaises, seuls les par­le­men­taires semblent avoir voix au cha­pitre dans les grands médias pour pro­po­ser une réforme ins­ti­tu­tion­nelle, alors que les par­le­men­taires sont pro­ba­ble­ment les plus dan­ge­reux (pour nous) dans ce rôle de Consti­tuants, les plus mal pla­cés car ils ne sont pas du tout impar­tiaux dans le pro­ces­sus constituant.

Déci­dé­ment, aus­si bien pour la France comme pour l’Eu­rope, pour amé­lio­rer le pro­jet consti­tuant, il faut chan­ger les auteurs de la Consti­tu­tion et reve­nir aux fon­da­men­taux :

Le nécessaire retour aux fondamentaux : notre Constitution est un PACTE consenti par les Citoyens pour être gouvernés comme ils l’entendent

Le peuple, trop nom­breux pour exer­cer une démo­cra­tie directe, a besoin de repré­sen­tants à qui il doit délé­guer tem­po­rai­re­ment, mais pas aveu­glé­ment, sa souveraineté.

Cette délé­ga­tion est décrite, dans sa défi­ni­tion et dans ses limites, par un texte fon­da­teur, une sorte de pacte entre les citoyens qui acceptent d’être gou­ver­nés et les citoyens qui acceptent d’être gou­ver­nants.

Ce texte qui déter­mine les organes nor­ma­tifs et contrai­gnants est une « Consti­tu­tion » (même si ses auteurs n’affichent pas tou­jours hon­nê­te­ment cet inti­tu­lé : voyez les exé­cu­tifs euro­péens qui écrivent depuis cin­quante ans, sans l’avouer et sans rien deman­der à per­sonne, une véri­table Consti­tu­tion supra­na­tio­nale qui les met hors contrôle…).

L’incapacité (prévisible et inévitable) des hommes au pouvoir à limiter eux-mêmes leur propre pouvoir

Le pou­voir est une drogue dure qui a des effets psy­cho­tropes sur ceux qui le consomme. Ces effets se carac­té­risent par un chan­ge­ment de per­son­na­li­té et une hyper-acti­vi­té liée a une addic­tion de plus en plus forte. L’être humain accroc au pou­voir consacre alors tous ses efforts à confor­ter ce pouvoir.

Quelles que soient leurs qua­li­tés per­son­nelles, les hommes au pou­voir, par le seul fait qu’ils sont au pou­voir, et d’au­tant plus cer­tai­ne­ment que ce pou­voir est renou­ve­lable, ces hommes ont une ten­dance lourde à abu­ser du pou­voir. Les contrôles des pou­voirs, les contre-pou­voirs, sont donc abso­lu­ment essen­tiels pour pro­té­ger les citoyens contre les abus de pouvoir.

Il est donc poli­ti­que­ment sui­ci­daire de lais­ser les hommes au pou­voir, ceux qui vont bien­tôt exer­cer le pou­voir, écrire eux-mêmes la Consti­tu­tion, texte qui est cen­sé pré­ci­sé­ment limi­ter leur propre pou­voir : ceux qui croient ces auteurs assez ver­tueux pour ins­ti­tuer eux-mêmes les moyens de les contrô­ler effi­ca­ce­ment sont des naïfs, et même des naïfs dan­ge­reux pour les autres car tout le monde paie ensuite le prix de cette naïveté.

Ce n’est pas aux par­le­men­taires, aux ministres ou aux juges d’écrire ou de modi­fier la Consti­tu­tion, si peu que ce soit, car ils sont juges et par­ties : ils ont un inté­rêt per­son­nel à l’impuissance poli­tique des citoyens entre deux élections.

Donc, nous sommes fous, si nous les lais­sons écrire eux-mêmes tout ou par­tie de notre Consti­tu­tion, celle qui est cen­sée limi­ter leur pouvoir.

La nécessaire inéligibilité des Constituants aux fonctions qu’ils ont eux-mêmes instituées

Les élus consti­tuants ne devraient jamais être éli­gibles aux fonc­tions qu’ils ont eux-mêmes ins­ti­tuées.

Cette inéli­gi­bi­li­té des consti­tuants relève du plus élé­men­taire bon sens, c’est une hygiène démo­cra­tique de base.

C’est la thèse de ce site qui essaye de redres­ser la barre, même si ça va être dif­fi­cile, main­te­nant que les ara­pèdes cra­to­crates, sorte de « voleurs de pou­voir », véri­tables dro­gués du man­dat renou­ve­lable, ont toutes les manettes bien en main et ne nous ont lais­sé rigou­reu­se­ment aucun moyen de leur résister.

Le pari d’un site wiki pour écrire nous-mêmes un exemple de Constitution honnête

Pour don­ner vie à cette idée (simple et forte) que « ce n’est pas aux hommes au pou­voir d’écrire les règles du pou­voir », pour mon­trer concrè­te­ment ce que pour­rait être une Consti­tu­tion réel­le­ment écrite pour pro­té­ger les hommes contre les abus de pou­voir, j’ai créé cette par­tie wiki.

Cette page Web devrait nous per­mettre un tra­vail col­la­bo­ra­tif ouvert, avec des auteurs qui ne sont pas juges et par­ties, une sorte d’exemple péda­go­gique pour mon­trer à la fois que c’est pos­sible (que de simples citoyens peuvent écrire eux-mêmes les règles qui défi­nissent et limitent les pou­voirs de leurs repré­sen­tants poli­tiques) et que c’est dif­fé­rent (que c’est beau­coup mieux quand les auteurs ne trichent pas avec les contrôles des pouvoirs) :

J’aimerais que nous écri­vions ensemble une Consti­tu­tion citoyenne, cohé­rente et cré­dible, simple et soi­gneu­se­ment com­men­tée, sur­tout très pro­tec­trice contre les abus de pou­voir de toutes sortes, et révi­sable sim­ple­ment en gar­dant bien le contrôle des éven­tuelles dérives..

Ce serait notre « plan C » : C comme « Consti­tu­tion », C comme « Citoyen », C comme « Contrôle de tous les pou­voirs », C comme « Chan­ge­ment his­to­rique », C comme « Conscience », C comme « Consen­sus », C comme « Civi­li­sa­tion », C comme « Concorde », C comme « Confiance réta­blie envers les poli­ti­ciens », C comme « Contre-pou­voirs, C comme « Conven­tion », C comme Coopé­ra­tion », C comme « Cyber­né­tique », C comme « Cer­cueil pour les ambi­tions des cra­to­crates »… :o)

Plus tard, peut-être, un can­di­dat à la pré­si­den­tielle défen­dra cette idée ins­ti­tu­tion­nelle libé­ra­trice… Mais pour l’heure, il faut écrire cette démonstration.

Difficultés prévisibles

Le plus dif­fi­cile, pour nous, sera de tom­ber d’ac­cord sur des points controversés.

En cas de désac­cord tenace, rien ne nous empêche de pré­voir plu­sieurs hypo­thèses (sépa­rées par un trait hori­zon­tal ou répar­ties dans des pages distinctes).

Je ne suis pas du tout sûr que ça va mar­cher : peut-être que ce pro­jet va être tor­pillé faci­le­ment par des affreux (des « trolls », comme on dit), peut-être que nous serons trop nom­breux pour tom­ber d’ac­cord sur des sujets trop politiques…

Il fau­dra faire notre police nous-même, avec une vraie volon­té de pro­gres­ser et un vrai res­pect de l’autre.

Nous ver­rons : j’es­saie :o)

Lisez bien le mode d’emploi et les quelques règles pré­co­ni­sées pour nous res­pec­ter mutuel­le­ment : avant de car­ré­ment modi­fier une page, lisez-la, elle et ses com­men­taires (dis­cus­sion tou­jours asso­ciée), com­men­cez par com­men­ter ce qui existe, si pos­sible, et ne cor­ri­gez la page qu’en der­nier recours.

Bon cou­rage et mer­ci pour vos efforts et votre patience.

Étienne. (10 août 2006)

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