Je vous propose de nous revoir encore une fois en chair et en os 🙂 à Metz et à Nancy cette fois, la semaine prochaine, autour de projections publiques du film Demokratia, réalisé par Pablo Girault-Lazaré et Thierry Kruger, et pour animer ensemble des ateliers constituants.
Teaser DEMOKRATIA (Projection/Débats) par cinequaprod
L’annonce sur Facebook :
https://www.facebook.com/events/419249668284630/
Pensez à apporter du papier et de quoi écrire 🙂
Pensez aussi à inviter des proches et des voisins, pour alimenter la contagion (de la mutation d’électeurs obéissants en citoyens constituants).
Au plaisir de vous rencontrer.
Étienne.
(Fil FB de ce billet :
[Mise à jour 11 novembre 2015 : ]
Projection-débat « DEMOKRATIA » à Metz, en… par cinequaprod
L’élection, théâtre de la démocratie
Ce billet de blogue est un texte collectif dont la liste des signataires se trouve en pied de page
Avec ses décors en carton-pâte, son jeu souvent forcé, ses enjeux frivoles, l’élection fédérale prend parfois des airs de théâtre d’été dont la représentation n’en finirait plus de finir. Heureusement, en fin de parcours, la théâtralité laisse place à la belle et inébranlable démocratie. En effet, lors d’une élection, le peuple est appelé à voter et à décider de son destin. N’est-ce pas là quelque chose de profondément noble que de voir la démocratie s’exprimer ?
En théorie, bien sûr. Mais parlez-en à la Grèce pour voir. Celle-ci a beau avoir élu un parti anti-austérité et gagné un référendum contre l’austérité, ses créanciers lui ont tout de même lancé un « non » catégorique et lui ont imposé une austérité encore plus sévère, question peut-être de la punir d’avoir eu le culot de faire un référendum. Comme disait Theodor Ludwig Wiesengrund-Adorno, si voter devait changer le système, ce serait illégal. Est-ce dire que notre « moins pire système » serait un simulacre de démocratie plus pernicieux que les autres, puisqu’il laisse supposer un poids politique réel ? Est-ce que https://youtu.be/36HRbEX02zA lorsqu’il affirme que « le fait de nous imposer de désigner des maîtres est une supercherie. Cela donne un résultat ploutocratique, avec les riches qui dirigent depuis 200 ans » ?
Si voter est certes un geste admirable de citoyenneté, reste qu’avec le pouvoir et l’argent en jeu, mais aussi avec les lobbyistes qui s’activent, les sondages à la méthodologie douteuse, le quatrième pouvoir qui s’en mêle, rien ne va plus pour la démocratie. Sommes-nous à ce point naïfs ou alors conscients-consentants ? « L’adulte ne croit pas au père Noël. Il vote », blaguait Pierre Desproges, tandis que Michel Chartrand affirmait qu’il faut être abruti pour se croire dans un pays démocratique.
Nous avons parfois l’impression, au Québec, de jouir d’un plus grand impact lorsque nous votons à l’émission La Voix. Là, au moins, nous contrôlons quelque chose. Est-ce parce que l’on a enfin l’impression que notre vote sert à quelque chose, si futile en soit l’enjeu, que Star Académie et Occupation double sont des succès aussi retentissants ?
Par ailleurs, même une fois élu, un gouvernement majoritaire, de par notre fonctionnement britannique, peut faire, à quelques exceptions près, tout ce qu’il entend, et ce, sans consulter le peuple.
Prenons l’exemple du projet de pipeline Énergie Est. Qu’importe si les Québécois sont majoritairement contre, tout indique que les pétrolières ont le gros bout du bâton pour imposer leur pétrole. Il existe des douzaines d’articles, reportages et enquêtes sur la façon dont la classe politique laisse littéralement les pétrolières et les banquiers écrire certaines lois, des lois qui démolissent l’environnement, les droits civils, l’économie, les services publics et la classe moyenne. Jack Abramoff, un célèbre lobbyiste américain, se vantait en riant, émerveillé de constater à quel point c’était d’une facilité déconcertante que « d’acheter » des politiciens pour écrire ses lois. Quelques billets de spectacles offerts et puis hop!, c’était chose conclue, affirmait-il. Des billets de spectacle en échange d’influence, cela vous rappelle-t-il la commission Charbonneau ?
Ce n’est pas bien différent au Canada. Les grandes pétrolières, pour parvenir à leurs fins, tirent les ficelles du gouvernement actuel en lui dictant quoi inclure dans ses projets de loi. Greenpeace révélait en janvier 2013 que les têtes dirigeantes des quatre grands groupes pétroliers du pays ont écrit à Joe Oliver et au ministre de l’Environnement Peter Kent pour leur demander des changements dans la loi afin de reconsidérer les directives environnementales en vigueur. Quelques mois plus tard, le projet de loi « mammouth » C‑38 venait de manière historique saccager une multitude de lois sociales, économiques et environnementales. Tout cela pour faire le jeu du lobby pétrolier, lobby que Stephen Harper a d’ailleurs rencontré près de 3000 fois de 2008 à 2012.
Et qu’importe si M. Harper devait laisser sa place de premier ministre : soulignons que le principal chef de cabinet de Justin Trudeau, son bras droit, n’est autre que le lobbyiste pétrolier Cyrus Reporter. Bonnet blanc, blanc bonnet. On dit parfois que la politique est complexe, mais c’est un mythe. La politique est relativement simple et son exercice consiste à déterminer qui paye qui pour prendre quelle décision.
Parallèlement, l’un des adages du métier de journaliste, c’est follow the money. Alors que s’écrit une multitude d’articles traitant de la burqa ou du niqab, il n’y a malheureusement presque aucun article sur les lobbyistes et leur impact néfaste sur notre société et nos institutions. C’est relativement pareil en France, où les médias ne parlent que trop peu des vrais enjeux, ce qui aura provoqué une récente https://youtu.be/KIpZMNe3oOA en lien avec les 2900 suppressions d’emplois survenues chez Air France.
Au-delà des jeux de pouvoir et de coulisses, il demeure pourtant qu’une meilleure démocratie est possible, par et pour le peuple. À quand une démocratie où il serait possible d’organiser de réels référendums d’initiative populaire et où on procéderait au tirage au sort de nos politiciens ? À quand une démocratie où « nous voterions nos lois nous-mêmes, un homme une voix, pour voter les lois, pas pour désigner des maîtres », comme le souligne Étienne Chouard ?
Le mythe de l’élection est très puissant. C’est même devenu un intouchable, une vache sacrée, dans nos sociétés occidentales. Il est pourtant nécessaire de le remettre en question et de réinventer l’élection – et la démocratie – afin de mettre un terme à l’impuissance politique et sociale actuelle des peuples.
À quoi bon voter, si c’est pour obéir aux ordres de nos dirigeants par la suite ?
Aujourd’hui, nous sommes rendus ailleurs.
Bon, tous ces gens, vous avez donné signe de vie dans l’ACCQ, http://constituantecitoyenne.quebec/ ? Merci !
J’oubliais : j’adorerais que les signataires fassent ensemble un atelier constituant. Wa ta ta tow !
Ils ont l’air à point => Il suffit de l’organiser 🙂
Comme en Chine,
Valls annonce une armée de blogueurs officiels contre le complotisme
par Guillaume Champeau, sur numerama, le 28 mai 2015 :
http://www.numerama.com/magazine/33236-comme-en-chine-valls-annonce-une-armee-de-blogueurs-officiels-contre-le-complotisme.html
Mon commentaire :
Si nous n’apprenons pas nous-mêmes à (constamment) surveiller (et à maîtriser) nos représentants, il ne faut pas s’étonner d’être (constamment) surveillés (et maîtrisés) par eux.
Et ça urge un peu, je trouve…
Je ne sais pas comment nous pourrons nous protéger de ça.
C’est dimanche, alors je partage ici un petit moment de lyrisme et de poésie :
https://youtu.be/sOcg9lOuMTE
» Il fut un temps où l’on pensait :
Et que vogue le navire… qu’ils passent, nos émigrants…
Aujourd’hui nous penserions plutôt : qu’ils restent chez eux, les migrants…
Ainsi s’exprime la ballade touchante » Lasamela anda » (Laissons-la aller) composée et exécutée en 2010 par Sandra Boninelli
et dédiée à tous les migrants,
qui, aujourd’hui comme hier,
ont la même expression éperdue dans les yeux…
yeux que nous, privilégiés et assurés,
nous nous sentons rarement de regarder. »
(Texte de présentation de Sandra Boninelli / Traduction à vue de nez Bibi Fricotin)
Laissons-la aller…la liberté, l’aventure. Voici une très belle chanson,
d’une artiste invisible comme beaucoup d’autres (Philippe Forcioli, Parasol, Abaca, …)
dans ce pays sous occupation médiatique des trusts et de l’OTAN.
Cette chanson a beaucoup d’écho avec le célèbre poème de 1883 d’Emma Lazarus gravé sur le socle en bronze de Miss Liberty :
» Donne-moi tes pauvres, tes exténués
Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres,
Le rebus de tes rivages surpeuplés,
Envoie les moi, tes déshérités, que la tempête me les apporte
De ma lumière, j’éclaire la porte d’or ! »
François Filon : https://youtu.be/gNoGp35qLHc
Projection-débat « DEMOKRATIA » à Metz, en… par cinequaprod