Formidable Mabrouka, députée constituante tunisienne, ciselant l’essentiel comme un bijou, en 10 minutes

5/09/2017 | 16 commentaires

For­mi­dable Mabrou­ka, super virus démocratique 🙂

Extrait impor­tant de l’au­di­tion de Mabrou­ka M’ba­rek par l’é­quipe de La France Insou­mise, en 2016 :

Sacré bon virus démo­cra­tique, n’est-ce pas ? 🙂

Mer­ci Mabrou­ka, pour ce pré­cieux témoi­gnage et pour ce puis­sant plai­doyer pour des assem­blées consti­tuantes popu­laires, donc tirées au sort.

À connaître et à faire connaître.

Mer­ci Benoît, de réac­ti­ver ain­si nos plus belles perles 🙂

Étienne.

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Étienne

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16 Commentaires

  1. etienne

    La « majo­ri­té » de nos repré­sen­tants « élus » nous mar­ty­risent, ça suffit ! 

    Pas de démo­cra­tie sans tirage au sort ! 

    Réponse
  2. Benoit

    Avec joie Etienne, mer­ci à toi 🙂

    Et voilà la retranscription de Mabrouka : 

    « Je trouve que la consti­tuante devrait être un exer­cice pour tout citoyen parce que ça vous trans­forme. C’était un énorme hon­neur pour moi d’y être et je me suis réveillée poli­ti­que­ment à tra­vers ces trois années parce que c’est une expé­rience qui trans­cende votre propre vie en fait. Je trouve que c’est extra­or­di­naire : tout de suite après la révo­lu­tion, il y a eu une orga­ni­sa­tion plu­tôt incroyable. Il y avait une orga­ni­sa­tion décen­tra­li­sée où il y avait des comi­tés dans chaque quar­tier et cha­cun tout à coup était poli­ti­sé, il com­men­çait à avoir des idées, cha­cun en fait partageait.

    Et l’erreur qu’on a faite c’était de tout cen­tra­li­ser dans un truc très bureau­cra­tique qui s’appelle la grande ins­tance pour la pro­tec­tion de la révo­lu­tion et la tran­si­tion démo­cra­tique et pour l’honneur des mar­tyrs. C’est une grande grande ins­tance mais qui était néces­saire parce que quand on a des comi­tés régio­naux ou locaux c’est dif­fi­cile d’organiser… c’était néces­saire mais le pro­blème en Tuni­sie c’est que ça a sup­pri­mé l’organisation locale plus ou moins. Il fau­drait trou­ver un moyen où il y a une méca­nique régio­nale, locale et en même temps une orga­ni­sa­tion qui soit inclu­sive et qui puisse jus­te­ment écrire la road­map, comme on appelle, la feuille de route. Parce qu’en fait en Tuni­sie qui a déci­dé qu’on allait pas avoir une élec­tion présidentielle ?

    Qui a déci­dé la convo­ca­tion d’une constituante ?

    Qui est déci­dée la loi de la pari­té entre femme et homme pour la constituante ?

    Tout ça c’est cette ins­tance donc cette ins­tance je ne cri­tique pas, je trouve que c’était extra­or­di­naire et cette ins­tance n’était pas élue. On a juste rajou­té tous ceux qui étaient des grands oppo­sants au dic­ta­teur. ça a mar­ché plus ou moins mais le sou­ci c’est que quand on coupe la méca­nique régio­nale et on a des jeunes qui ont fait la révo­lu­tion et ensuite ils se retrouvent à être spec­ta­teur et ça c’est dra­ma­tique et là vous avor­tez car­ré­ment la révolution.

    Tout va dépendre de la légi­ti­mi­té, d’où cette assem­blée consti­tuante va pui­ser sa légitimité.

    Est-ce que c’est les élec­teurs de Jean-Luc Mélen­chon ou est-ce que c’est un grand mou­ve­ment fran­çais un grand mou­ve­ment qui a été créé parce que les gens se rendent compte que c’est plus pos­sible main­te­nant… c’est plus une démo­cra­tie quand un par­ti poli­tique sort une loi de nulle part, dont il n’a même pas par­lé. Il uti­lise un article de la consti­tu­tion [49.3] pour la faire pas­ser et on vous sort des flics si vous vou­lez essayer d’être contre.

    Il faut quand même dire les choses comme elles sont : c’est plus du tout une démo­cra­tie, plus du tout. Et donc le défi c’est de faire com­prendre aux gens qu’on est plus en démo­cra­tie. Et je crois que, quand on m’a invi­tée à un congrès, c’est la pre­mière chose que j’ai dite. En Tuni­sie on a un avan­tage énorme (et vous c’est votre désa­van­tage). Notre avan­tage c’est que nous vient d’une dic­ta­ture et donc il y a une révo­lu­tion est donc nous on sait qu’on n’a pas de démo­cra­tie en train de la construire depuis le zéro. Le défi pour vous c’est de faire com­prendre à vos com­pa­triotes qu’ils ne sont pas en démocratie.

    On revient à la consti­tu­tion euro­péen : c’était la pre­mière fois où les gens se sont ren­du compte.

    Ils sont venus avec leur consti­tu­tion écrite en tout petit, vous votés, les fran­çais ont dit NON et pour­tant c’est pas­sé. Et à ce moment-là il y a eu un mou­ve­ment qui a démar­ré mais quand je
    vois ce mou­ve­ment-là au début et aujourd’hui ! Aujourd’hui vous avez des poli­ti­ciens de l’établissement fran­çais qui parlent de consti­tuante (là je parle pas que Jean-Luc Mélen­chon) mais je parle d’autres per­sonnes qui disent « Peut-être que le sénat on devrait le tiré au sort » ça com­mence, donc l’idée elle prend.

    A mon avis une consti­tu­tion c’est un docu­ment qui est là pour pro­té­ger les peuples. C’est pas du tout un contrat social qui orga­nise les pou­voirs il faut reje­ter tout ça. ça sert à pro­té­ger le peuple, ça donne des outils au peuple pour pou­voir être pro­té­gé envers ceux qui sont au pou­voir. En fait la consti­tu­tion elle n’est pas là pour orga­ni­ser les pou­voirs elle est là pour limi­ter les pou­voirs et en don­ner au peuple.

    Quand on est un pays sou­ve­rain on peut don­ner tous les moyens pour cette consti­tuante de réus­sir. Et les moyens c’est les moyens maté­riels, tech­no­lo­giques et sur­tout des consul­ta­tions locales ‑com­ment faire- parce que le plus impor­tant ce sont les consti­tuantes locales, ce sont les ate­liers constituants.

    Les ate­liers consti­tuants c’est pri­mor­dial ! D’ailleurs ça a déjà com­men­cé : ça fait des années qu’il y a des ate­liers consti­tuants, ça c’est ça c’est quelque chose de magni­fique. Il fau­drait essayer de fédé­rer ces gens qui depuis des années déjà apprennent à écrire leur consti­tu­tion et étendent cette for­ma­tion à tout le peuple. Avant même de com­men­cer la consti­tuante il faut démar­rer dès main­te­nant. C’est se don­ner tous les moyens pour faire remon­ter l’info. Encore une fois ça doit être très orga­nique et que se soit très trans­pa­rent, il faut prendre le temps que ça prenne c’est pas un pro­blème que ça prenne du temps puisqu’on a une tran­si­tion qui conti­nu la ges­tion des affaires cou­rantes. Vous pou­vez gar­der un sénat, chambre c’est pareil. La consti­tuante c’est vrai­ment quelque chose qui doit inclure tout le monde.

    Moi je recom­mande le tirage au sort. A mon sens c’est vrai­ment ce qui va pro­duire une consti­tuante qui soit le plus proche de l’idéal démocratique.

    – Le tirage au sort pour la dési­gna­tion des membres de la constituante ?

    – Oui. Et d’ailleurs la consti­tuante, encore une fois là on parle de [la consti­tuante cen­trale, mais] ça peut être des consti­tuantes régio­nales et des consti­tuantes locales. Celle qui va être cen­trale, elle va à mon sens cen­tra­li­ser et puis écrire et essayer d’avoir toutes ces mini-constituantes.

    C’est pour ça c’est un long pro­ces­sus mais à mon sens il ne faut pas avoir peur des gens qui vont dire « oui mais si on a des gens qui ne sont pas édu­qués ». Pas du tout : nous en Tuni­sie il y a beau­coup de jour­na­listes et beau­coup de gens qui ont obser­vés la consti­tuante qui nous disent « c’était une période extra­or­di­naire ». On avait l’impression qu’on avait vrai­ment une socié­té Tunisienne.

    Alors que là, aujourd’hui en Tuni­sie, l’assemblée des repré­sen­tants du peuple : la moi­tié c’est des busi­ness­men donc c’est aus­si une façon de per­pé­tuer les inté­rêts des cor­po­ra­tions, des entre­prises, c’est de mettre jus­te­ment des chefs d’entreprise.

    Donc là il y a un pro­blème, il y a un pro­blème d’intérêt, de conflit d’intérêts.

    L’idée de réfé­ren­dum ne devrait pas faire peur s’il y a une grosse méca­nique der­rière et que toutes les écoles, les entre­prises, tout le monde fait des [ate­liers constituants ?]

    Vous pou­vez même avoir une loi qui mette en place l’initiative consti­tu­tion­nelle. C’est man­da­toire : dans toutes les écoles le same­di matin ou le mer­cre­di après-midi c’est consti­tuante. Toutes les écoles, tous les lycées, toutes les facs c’est consti­tuant parce que c’est un moment his­to­rique. Vous allez avoir cinq ans il y aura que de la consti­tuante une après midi. Et les comi­tés d’entreprise et les syn­di­cats : toutes les franges de la société.

    C’est un article que j’ai défen­du la sou­ve­rai­ne­té ali­men­taire mais elle n’est pas pas­sée, c’est un peu dom­mage mais on a pas­sé beau­coup de très bons articles… l’article 10 qui dit
    que l’état peut don­ner prio­ri­té à l’économie natio­nale. Donc là vous n’avez plus l’OMC qui va vous dire « vous ne devez pas faire de la pré­fé­rence domestique ».

    Donc la consti­tu­tion c’est aus­si je n’ai pas dit mais c’est un méca­nisme qui va vous pro­té­ger, il va vous per­mettre d’être d’avoir les déci­sions en main. La consti­tu­tion tuni­sienne de 1959 il n’y avait pas le mot « sou­ve­rai­ne­té » c’est quand même bizarre parce que c’est après l’indépendance ! La consti­tu­tion de 2014 c’est par­tout ! Sou­ve­rai­ne­té dans la déci­sion natio­nale, sou­ve­rai­ne­té du peuple, les res­sources natu­relles appar­tiennent au peuple tuni­sien et l’état exerce la sou­ve­rai­ne­té du peuple
    s’agissant des contrats.

    C’est extra­or­di­naire, une consti­tu­tion, ça peut vrai­ment mener à des révo­lu­tions. Et il ne faut pas lou­per le coche : la mon­naie, la res­source natu­relle, la sou­ve­rai­ne­té ali­men­taire, le rôle de l’armée, parce que ça c’est impor­tant pour moi, ce sont des thèmes cru­ciaux, avec bien sûr les droits humains ! »

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    • solambre

      Je viens de pas­ser la jour­née avec le GEM au parc des Oiseaux près de Bourg en Bresse(villars les dombes). Etant sous cura­telle ren­for­cée, je n’ai pas de carte bleue.Outre le prix de l’en­trée (19 euros), ce qui m’a sur­pris c’est l’in­ter­dic­tion de payer en liquide dans les maga­sins et res­tau­rants du parc​.Si on a que du liquide, il faut char­ger une carte qui ser­vi­ra après dans tous les com­merces. Je vou­lais savoir si c’est légal et si on pou­vait empê­cher cela . Merci.

      Réponse
      • majax

        J’ai tou­jours eu en tête qu’il fal­lait qu’un maga­sin pro­pose au mini­mum deux moyens de paie­ment. Je ne suis encore jamais tom­bé sur un maga­sin refu­sant du liquide, mais le jour où cela arri­ve­ra, ils ne seront pas prêts de me revoir. J’ai fait la jour­née vide-gre­niers, encore une chose qui serait ame­née à dis­pa­raître. Le méca­nisme de dis­pa­ri­tion du liquide est tel­le­ment sour­nois que je ne vois pas com­ment l’empêcher, à part en chan­geant de constitution.
        Pour votre cas, je vous pro­po­se­rai cyni­que­ment d’é­crire à Bri­gitte Macron, on ne sait jamais, il y a eu des avances sur l’en­ca­dre­ment le l’au­tisme après que cela soit pas­sé dans les medias.
        Bon cou­rage à vous.

        Réponse
      • Aquablue03

        Non ! Ce n’est pas légal !
        Il n’existe aucune loi exi­geant les paie­ments exclu­sifs par carte ( du moins pour l’ins­tant ) ! Et de votre compte , vous pou­vez reti­rer ou faire retirer
        1000 euros en une fois ! Bon , ensuite vous ne pou­vez plus le faire pen­dant huit jours !
        Per­son­nel­le­ment , je paie tout en mon­naie pleine , et je n’ai aucun pré­lè­ve­ment automatique !
        Il m’est arri­vé quatre ou cinq fois de me faire jeter avec ma monnaie ,
        J’ai lâché le panier plein au milieu du maga­sin et je suis sor­tie en leur disant , je vais chez vos concur­rents ! Ils ont reti­ré la caisse en ques­tion ! Conti­nuer de payer en mon­naie , si on s’y met tous , com­ment pour­ront-ils l’im­po­ser ? Sans rêver par le pri­vé ils y arriveront !
        Sauf si on les vire avant !
        Faire comme on peut ! Sous cura­telle , je com­prends la dif­fi­cul­té à assu­mer ses fac­tures ! Si vous avez des pré­lè­ve­ments auto­ma­tiques , essayez de négo­cier leurs paie­ments en TIP SEPA , c’est possible !
        Ain­si ce sera vous qui gére­rez votre argent si la cura­telle est d’accord !
        Je vous sou­haite de meilleurs jours !
        ève

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  3. solambre

    Mer­ci beau­coup pour vos conseils…Il faut sur­tout sou­haitre de meilleurs jours à ceux qui se font expul­ser et vivent dans la rue, vic­times du sys­tème immo­bi­lier et ban­caire à la solde de pro­prié­taires avides qui engraissent des pro­mo­teurs qui magouillent et détournent des dis­po­si­tifs sen­sés aidés au loge­ment des classes moyennes… Bien à vous…

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  4. Chabani

    En Tuni­sie, la « Révo­lu­tion a été confis­quée » par l’o­li­gar­chie de l’argent. Les mêmes qui sou­te­naient Ben Ali, sont tou­jours dans les rouages du pou­voir. Même si il y a eu des pro­grès, sur les droits humains, la sou­ve­rai­ne­té etc.……Mais aucun article qui garan­tisse au peuple tuni­sien de se pro­té­ger des tur­pi­tudes des hommes poli­tiques au pou­voir, dans un sys­tème mafieux héri­té de Bour­gui­ba et de Ben Ali, qui gan­grène tous les sec­teurs publics . Cette cor­rup­tions a un coût humain, des pauvres tou­jours plus pauvres et une classe moyenne qui s’ap­pau­vrie. Les tuni­siens sont désenchantés.

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