Olivier Berruyer : « APPEL AUX DONS : J’ai VRAIMENT besoin de vous pour défendre ce blog ! » (les​-crises​.fr)

20/02/2017 | 16 commentaires

Chers amis,

Oli­vier Ber­ruyer a besoin de nous. Comme d’autres, qui résistent cha­cun à leur manière aux inti­mi­da­tions et aux médias-men­songes de l’empire du moment, il fait l’ob­jet d’une sale cam­pagne de calom­nies croi­sées (ça me rap­pelle bien des choses). Il a besoin de sous pour se défendre et, comme nous avons besoin de lui pour nous défendre, je pense que nous devrions l’aider. 

Cha­cun fera comme il le peut, libre­ment, bien sûr, et je suis sûr qu’on l’ai­de­ra sub­stan­tiel­le­ment. Voi­ci la page par laquelle il nous appelle à l’aide :

APPEL AUX DONS : J’ai VRAIMENT besoin de vous pour défendre ce blog !


http://​www​.les​-crises​.fr/​a​i​d​e​-​j​a​i​-​b​e​s​o​i​n​-​d​e​-​v​o​u​s​-​p​o​u​r​-​d​e​f​e​n​d​r​e​-​c​e​-​b​l​og/


Je pro­fite de l’oc­ca­sion, que me donne cet appel à notre soli­da­ri­té pour défendre le bien com­mun, pour rap­pe­ler que Sté­pha­nie Gibaud, cou­ra­geuse et pré­cieuse lan­ceuse d’a­lerte, a aus­si vrai­ment besoin d’aide. Voyez ces deux liens :

http://​www​.leet​chi​.com/​c​/​s​o​l​i​d​a​r​i​t​e​-​d​e​-​g​i​b​a​u​d​-​s​t​e​p​h​a​nie

http://​lemur​de​sin​sou​mis​.fr/


Je met­trai ci-des­sous, en com­men­taires, dif­fé­rents liens concer­nant ces bagarres pour le bien com­mun menées par de simples citoyens contre les puis­sants du moment. Vous allez voir comme les calom­nia­teurs sont vrai­ment de fief­fés men­teurs sous fausse ban­nière, et vous ver­rez comme il y a les mêmes outre-Atlan­tique : « anti­fas » « anti­cons­pis » « anti­com­plo­tistes » du monde entier, tous unis pour aider l’Em­pire à impo­ser la guerre par­tout dans ses pro­vinces.

Je compte sur vous pour aider Oli­vier du mieux que vous le pouvez. 

Il fau­dra sans doute qu’on s’aide de plus en plus les uns les autres, au fur et à mesure que les guerres vont s’ap­pro­cher et que seront dénon­cés et mar­ty­ri­sés ceux qui s’op­posent à ces guerres.

Bon cou­rage à tous 🙂

Étienne.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​4​9​8​5​1​0​2​5​0​2​317

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Étienne

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16 Commentaires

  1. etienne

    Complotisme et post-vérité, par François-Bernard Huyghe

    Oli­vier Ber­ruyer : « À la dif­fé­rence de la plu­part des clowns auto­pro­cla­més “experts es com­plo­tisme”, Fran­çois-Ber­nard Huy­ghe est un des grands spé­cia­listes fran­çais de la chose, et d’une pro­bi­té morale exem­plaire, comme il l’a mon­tré durant la guerre d’Irak en 2003. »

    ___________

    Fran­çois-Ber­nard Huy­ghe, 25-12-2016 :

    « Qui ne dénonce le com­plo­tisme ? L’auteur de ces lignes lui a consa­cré des articles depuis long­temps, démarche qui ne pré­tend nul­le­ment être ori­gi­nale. Donc le com­plo­tisme, c’est mal, c’est sot, et c’est sur­tout le délire de l’autre (car nous, n’est-ce pas, nous sommes cri­tiques mais pas para­noïaques…). Certes.

    Le pro­blème est que les thèses com­plo­tistes gagnent ce dont témoignent aus­si bien les son­dages offi­ciels que les tests que cha­cun peut faire dans son entou­rage ou sur les réseaux sociaux. Si bien que com­plo­tiste est deve­nu une caté­go­rie com­mode qui sert à dis­qua­li­fier le dis­cours pré­su­mé popu­liste, dji­ha­diste, pou­ti­nien, anti-sys­tème, etc. Ou un moyen de clore le bec à un oppo­sant dans un débat télévisé.

    Que peut-on réel­le­ment repro­cher au théo­ries du com­plot ? Ils nous semble qu’elles pèchent par trois aspects (d’ailleurs inhé­rent à leur carac­tère globalisant) :

    Faute métho­do­lo­gique. Les com­plo­tistes appliquent un double stan­dard. Dans le dis­cours offi­ciel, ou dans l’information des mass médias, ils trouvent tout bizarre : drôles de coïn­ci­dences, choses qui servent trop les inté­rêts de X pour tom­ber par hasard, contra­dic­tions dans les faits ou les pro­ba­bi­li­tés, syl­lo­gismes et impré­ci­sions des experts inter­ro­gés, sources sus­pectes et enga­gées, etc. Sur ce point les com­plo­tistes ont rai­son : il ne faut rien tenir pour assu­ré de ce que l’on vous dit et véri­fier, confron­ter, ana­ly­ser… Les choses se gâtent quand ils n’appliquent plus du tout les mêmes cri­tères à leurs propres théo­ries alter­na­tives : un pho­to floue, une vague décla­ra­tion d’un expert sup­po­sé, et, hop, on conclut que l’autre expli­ca­tion (par le pou­voir des Illu­mi­na­ti, les ordres d’un groupe de finan­cier, ou les manœuvres de la CIA…) est, elle, avérée…

    Faute phi­lo­so­phique pour ne pas dire méta­phy­sique : croire que le réel est si ration­nel que tout est inten­tion­nel. Ima­gi­ner qu’il y a un lieu unique et caché du pou­voir. Attri­buer à une poi­gnée d’hommes la capa­ci­té de trom­per et de manœu­vrer le reste du monde, sans se faire prendre (sauf par quelques esprits lucides qui décryptent) et sur­tout sans se trom­per, se contre­dire ou jamais échouer. Or le pou­voir (et a for­tio­ri une sorte de pou­voir suprême) n’est pas un logi­ciel que l’on fait fonc­tion­ner avec un bou­ton depuis un poste de com­man­de­ment unique. Le pou­voir est la résul­tante de rap­ports mul­tiples et com­plexes entre des centres dis­per­sés (d’autorité, d’influence, de contrainte, etc.). Et la carac­té­ris­tique des plans machia­vé­liens (car il y en a de vrais) est de sou­vent échouer à cause de la fric­tion ou du brouillard du réel, et sur­tout du fait de l’imperfection humaine. Ces serait trop simple. Et peut-être trop beau : il suf­fi­rait de s’emparer de ce centre du pou­voir pour libé­rer les hommes.

    Faute psy­cho­lo­gique. Le com­plo­tisme tend à tout réduire à la lutte de deux repré­sen­ta­tions du réel. La fausse, celle qu’imposeraient les puis­sants avec leurs com­plices, les médias, par exemple, et la vraie à laquelle seuls peuvent atteindre les esprits les plus affu­tés. Ou plu­tôt, l’erreur des com­plo­tistes est de croire a) que presque tout le monde adhère sans hési­ta­tion ni recul au dis­cours idéo­lo­gique et trom­peur et b) qu’il suf­fi­rait de l’exposer en pleine lumière ce qui était dis­si­mu­lé pour convaincre et libé­rer. Affaire de secret à lever, en somme.

    Mais si donc il faut lut­ter contre le com­plo­tisme et les dom­mages qu’il fait sur les esprits de nos contem­po­rains, encore faut-il le faire de façon non com­plo­tiste, et sans repro­duire en miroir ses défauts.

    Confu­sio­nisme : le com­plo­tisme est une théo­rie, donc une grille qui pré­tend don­ner une cohé­rence appa­rente à des des évé­ne­ments pas­sés et sur­tout à venir ; il explique (beau­coup trop d’ailleurs) et cette expli­ca­tion doit être jugé ou vraie ou fausse en fonc­tion des faits. Elle doit sur­tout être éva­luée en fonc­tion des évé­ne­ments qui per­mettent de la réfu­ter. Par exemple la thèse selon laquelle le gou­ver­ne­ment du pays X est infil­tré par les ser­vices du pays Y, est réfu­tée par le fait que gou­ver­ne­ment X prend des mesures défa­vo­rables au pays Y. Mais le com­plo­tisme ne s’appuie pas obli­ga­toi­re­ment sur des faits ima­gi­naires ou sur des men­songes fla­grants. Démon­trer que les par­ti­sans, d’un camp dans une guerre ou une élec­tion par exemple, font de la pro­pa­gande, s’appuient sur des docu­ments tru­qués ou dou­teux, ou sont prêts à croire n’importe quoi sur leurs adver­saires, c’est juste rap­pe­ler que la nature humaine est constante ou que l’idéologie existe.

    Méta-com­plo­tisme ou com­plo­tisme au car­ré. Même en pre­nant “com­plo­tisme” au sens le plus large, c’est-à-dire comme la convic­tion vague que tout est de la faute de… – de la finance, des ser­vices impé­ria­listes, d’une poi­gnée d’hommes se coor­don­nant secrè­te­ment, rayez la men­tion inutile‑, il ne faut pas attri­buer aux dits com­plo­tistes des pou­voirs ima­gi­naires, ce serait repro­duire leurs pires défauts. Ain­si l’idée que les ser­vice russes aient pu tru­quer l’élection amé­ri­caine, en aidant Wiki­leaks à accé­der à des mails pri­vés du camp Clin­ton, est d’une niai­se­rie qui fait presque regret­ter les fines ana­lyses des macar­thystes pen­dant la guerre froide. Pas de cau­sa­li­té dia­bo­lique, svp.

    Auto-légi­ti­ma­tion idéo­lo­gique. Voir des com­plo­tistes, des intoxi­ca­teurs ou des para­noïaques der­rière chaque mou­ve­ment d’opinion anti-sys­tème, réduire la cri­tique à la jobar­dise, et l’opposition des valeurs à l’effet de la dés­in­for­ma­tion, c’est s’accorder à bon compte le mono­pole de la réa­li­té et de la rai­son. Il n’y aurait pas d’alternative aux inter­pré­ta­tions domi­nantes sauf à se faire mani­pu­ler par des déli­rants. Or cette façon de dis­tin­guer un par­ti de la véri­té et un par­ti de l’irrationnel équi­vaut à dire qu’il n’y a qu’une inter­pré­ta­tion – ou des varia­tions ration­nel­le­ment admis­sibles – et que l’adversaire ne peut agir que par sot­tise ou méchan­ce­té. Donc c’est la meilleure manière de ne rien com­prendre au fait pour­tant aveu­glant que, si des mil­lions de gens croient aux expli­ca­tions “alter­na­tives”, c’est que le dis­cours des élites ou des médias que l’on aurait autre­fois dit domi­nants se heurte au scep­ti­cisme de masse crois­sant. S’il y a tant gens qui vivent dans la post-véri­té, comme disent avec mépris les médias anglo-saxons c’est parce que les dis­po­si­tifs d’information qui, par leur omni­pré­sence, leur tech­ni­ci­té et leur ampleur devraient nous garan­tir une vision de la réa­li­té sous tous ses angles, fonc­tionnent de façon post­dé­mo­cra­tique. Si bien que la caco­pho­nie déli­rante des révé­la­teurs de secrets en lignes et inter­prètes des plans secret ne fait sans doute qu’offrir une image inver­sée de l’unanimité de ceux d’en haut. »

    Fran­çois-Ber­nard Huy­ghe, 25-12-2016.

    http://​www​.les​-crises​.fr/​c​o​m​p​l​o​t​i​s​m​e​-​e​t​-​p​o​s​t​-​v​e​r​i​t​e​-​p​a​r​-​f​r​a​n​c​o​i​s​-​b​e​r​n​a​r​d​-​h​u​y​g​he/

    Réponse
  2. etienne

    [C’est pareil outre-atlantique !]
    Le Washington Post coupable de “fausses informations”, par Robert Parry

    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​e​-​w​a​s​h​i​n​g​t​o​n​-​p​o​s​t​-​c​o​u​p​a​b​l​e​-​d​e​-​f​a​u​s​s​e​s​-​i​n​f​o​r​m​a​t​i​o​n​s​-​p​a​r​-​r​o​b​e​r​t​-​p​a​r​ry/

    Source : Consor­tium News, le 27/11/2016

    Exclu­sif : Selon Robert Par­ry, le thème des “fausses infor­ma­tions” a tel­le­ment cap­ti­vé le Washing­ton Post et les médias amé­ri­cains qu’ils s’abaissent à des calom­nies mac­car­thistes contre les publi­ca­tions qui ne sont pas en concor­dance avec la ligne de pro­pa­gande du dépar­te­ment d’État.

    Par Robert Par­ry

    L’hystérie des prin­ci­paux médias amé­ri­cains sur les “fausses infor­ma­tions” a atteint son paroxysme logique (ou illo­gique) : une liste noire, à la McCar­thy, de jour­na­listes hon­nêtes qui montrent sim­ple­ment leur scep­ti­cisme pro­fes­sion­nel vis à vis des auto­ri­tés, ce qui inclut les décla­ra­tions des diri­geants amé­ri­cains comme ce qui est écrit dans The Washing­ton Post et le New York Times.

    Appa­rem­ment, se mon­trer scep­tique vous expose main­te­nant à être trai­té de dif­fu­seur de “pro­pa­gande russe”, d’”idiot utile” ou de quelque autre immonde qua­li­fi­ca­tion rap­pe­lant la Guerre froide. Main­te­nant que nous sommes entrés dans une nou­velle Guerre froide, je sup­pose qu’il est logique de s’attendre à un nou­veau maccarthysme.

    L'avocat Roy Cohn (à droite) avec le sénateur Joseph McCarthy.

    L’avocat Roy Cohn (à droite) avec le séna­teur Joseph McCarthy.

    À mon retour d’un voyage de Thanks­gi­ving à Phi­la­del­phie same­di, j’ai appris que Consor​tium​news​.com, site d’investigation qui, au cours de ses 21 ans d’existence, a mis à mal des “groupes de réflexion” indé­li­cats, tant Répu­bli­cains que Démo­crates ou d’autres obé­diences, figu­rait par­mi les quelques 200 sites Inter­net dif­fu­sant ce qu’un cer­tain site web ano­nyme, Pro­pOr­Not, consi­dère être de la « pro­pa­gande russe ».

    J’aurais nor­ma­le­ment igno­ré de telles inep­ties mais elles ont été révé­lées par le Washing­ton Post, qui a consi­dé­ré ces “cher­cheurs indé­pen­dants” non cités comme des experts poin­tus qui ont tra­qué le fonc­tion­ne­ment  de la pro­pa­gande russe et en ont dres­sé la liste noire.

    Et je ne plai­sante pas quand je dis que ces néo-mac­car­thistes ne sont pas nom­més. L’article publié par Craig Tim­berg jeu­di der­nier décrit sim­ple­ment Pro­pOr­Not comme “un groupe non par­ti­san de cher­cheurs ayant des connais­sances en poli­tique étran­gère, et dans les domaines mili­taires et tech­no­lo­giques [qui] pré­voyait de publier ses propres résul­tats ven­dre­di, mon­trant la por­tée sur­pre­nante et l’efficacité des cam­pagnes de pro­pa­gande russes.”

    Le Post a accor­dé au groupe et à ses diri­geants l’anonymat pour dif­fa­mer les jour­na­listes qui ne suivent pas à la lettre les décla­ra­tions offi­cielles du Dépar­te­ment d’État ou quelque autre source irré­pro­chable quant aux véri­tés qui-ne-peuvent-être-remises-en-cause. Le Post a même publié une cita­tion “aveugle” (ou non attri­buée) du diri­geant de ce site téné­breux, que voici :

    “La façon dont cet appa­reil de pro­pa­gande a sou­te­nu [Donald] Trump équi­va­lait à l’achat d’une quan­ti­té énorme de publi­ci­té,” a décla­ré le direc­teur exé­cu­tif de Pro­pOr­Not, qui a par­lé sous condi­tion d’anonymat pour évi­ter d’être ciblé par les légions de hackers russes.”

    Le Mes­quin Washing­ton Post

    En tant que jour­na­liste pro­fes­sion­nel depuis plus de quatre décen­nies, il est dif­fi­cile pour moi de com­prendre com­ment un jour­nal soi-disant répu­té comme The Washing­ton Post aurait per­mis à un per­son­nage ano­nyme d’attaquer le patrio­tisme des jour­na­listes amé­ri­cains tout en cachant le nom de la per­sonne der­rière l’excuse ridi­cule qu’il ou elle pour­rait être ciblé(e) par des pirates.

    Les bureaux du Washington Post (Crédit photo: Daniel X. O'Neil)

    Les bureaux du Washing­ton Post (Cré­dit pho­to : Daniel X. O’Neil)

    En 1985, alors que j’étais jour­na­liste d’investigation pour The Asso­cia­ted Press et que j’étais le pre­mier à expo­ser la fonc­tion secrète d’Oliver North à la Mai­son-Blanche pour sou­te­nir des rebelles Contra au Nica­ra­gua, j’ai reçu quelques cri­tiques pour avoir uti­li­sé le nom de North parce qu’il pré­ten­dait qu’il aurait pu être ciblé par des assas­sins – bien qu’il ne fut pas offi­ciel­le­ment un agent secret (son nom et son titre figu­raient dans l’annuaire de la Mai­son-Blanche, par exemple).

    Donc, aus­si stu­pides et infon­dées que puissent être les inquié­tudes de North – et The Washing­ton Post m’a ensuite sui­vi en publiant le nom de North – ses inquié­tudes, au moins, por­taient sur sa sécu­ri­té per­son­nelle. Mais main­te­nant, nous avons The Post qui traite d’une pré­ten­due étude de soi-disant “cher­cheurs indé­pen­dants” comme ayant besoin de la pro­tec­tion de l’anonymat pour per­mettre au Direc­teur exé­cu­tif du site web d’exposer les calom­nies de ce groupe sans don­ner son nom.

    Dans ce cas, com­ment le public est-il sup­po­sé juger les dif­fa­ma­tions ? Et déter­mi­ner si ces cher­cheurs sont effec­ti­ve­ment « indé­pen­dants » ou sont finan­cés par un vrai réseau de pro­pa­gande, comme ceux finan­cés par le Natio­nal Endow­ment for Demo­cra­cy ou USAID ou par le spé­cu­la­teur finan­cier George Soros, voire par le groupe de réflexion d’un com­plexe militaro-industriel ?

    En effet, ce site web pro­mu par le Post n’utilise-t-il pas l’essence même des “fausses infor­ma­tions” à la McCar­thy : faire de vagues accu­sa­tions et impo­ser la culpa­bi­li­té par asso­cia­tion, sug­gé­rant que tous les sites web sur sa liste sont soit des traitres ou des idiots utiles [pro­pa­gan­distes sans le savoir, NdT] ?

    Alors que le Post ne semble pas se sou­cier de l’équité concer­nant les quelques 200 sites web sou­mis à ce mac­car­thysme, l’opération de dif­fa­ma­tion ne pré­sente même pas la preuve que quelqu’un fasse par­tie de cette grande conspi­ra­tion de pro­pa­gande russe. Le site Pro­pOr­Not admet que les cri­tères de son « ana­lyse » sont « com­por­te­men­taux » et non probants.

    En d’autres termes, l’évaluation repose sur la ques­tion de savoir si ce groupe ano­nyme n’aime pas qu’un jour­na­liste remette en ques­tion la ligne de pro­pa­gande du Dépar­te­ment d’État ou four­nisse des infor­ma­tions qui ne conviennent pas au récit de l’OTAN sur un sujet qui implique éga­le­ment la Rus­sie, l’Ukraine, la Syrie ou tout autre point chaud international.

    Pour­tant, vous et d’autres jour­na­listes sont dépeints comme des offi­ciers de ren­sei­gne­ment russes actifs ou alors “ils agissent, au mieux, comme de bons « idiots utiles » des ser­vices de ren­sei­gne­ment russes et sont dignes d’un exa­men plus appro­fon­di, » selon PropOrNot.

    Une calom­nie issue de la Guerre froide

    Comme l’a recon­nu le Post dans son article, l’expression « idiot utile » ou « imbé­cile utile » vient de l’ancienne Guerre froide – quand les jour­na­listes et les citoyens qui ne sui­vaient pas la pro­pa­gande de Washing­ton étaient tel­le­ment stig­ma­ti­sés. Qu’une locu­tion aus­si gro­tesque et péjo­ra­tive ait été uti­li­sée dans cette étude soi-disant “indé­pen­dante” aurait dû être un aver­tis­se­ment à tout jour­nal pro­fes­sion­nel pour jeter le rap­port à la pou­belle. Au lieu de cela, le Washing­ton Post l’a accep­té comme parole d’évangile.

    Sergey V. Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères, s'adresse à l'Assemblée Générale des Nations Unies le 23 septembre 2016 (Photo ONU)

    Ser­gey V. Lavrov, Ministre russe des Affaires étran­gères, s’adresse à l’Assemblée Géné­rale des Nations Unies le 23 sep­tembre 2016 (Pho­to ONU)

    Ce qui est encore plus remar­quable dans cette “étude” bizarre, c’est qu’elle regroupe une grande varié­té de groupes poli­tiques, idéo­lo­giques et jour­na­lis­tiques divers, y com­pris cer­tains des meilleurs sites de jour­na­lisme indé­pen­dant sur Inter­net, tels que Coun­ter­punch, Tru­th­dig, Naked Capi­ta­lism, Zero Hedge, Truth-out, Wiki­Leaks et – je le sug­gère hum­ble­ment – Consortiumnews.

    De plus, ni la véri­té ni le jour­na­lisme fac­tuel ne semblent être impli­qués dans cette “ana­lyse”. Per­sonne de ce site web ou du Washing­ton Post ne m’a contac­té au sujet de pré­ten­dues inexac­ti­tudes ou « pro­pa­gande » dans les his­toires de Consortiumnews.

    De toute évi­dence, il y a eu des moments où nous avons contes­té les “faits” tels que reven­di­qués par le gou­ver­ne­ment des États-Unis et le Post, y com­pris leurs affir­ma­tions de 2002-03 sur la fic­tion des armes de des­truc­tion mas­sive en Irak. (À l’époque, nous étions dénon­cés par les fans de George W. Bush comme des « apo­lo­gistes de Saddam ».)

    Nous avons éga­le­ment cité des cas de désac­cord à l’intérieur de la com­mu­nau­té des ser­vices de ren­sei­gne­ment des États-Unis au sujet d’autres “groupes de réflexion” qui étaient pres­sés d’agir par le Dépar­te­ment d’État et les prin­ci­paux médias d’information des États-Unis, comme par exemple les doutes internes de la CIA au sujet de qui était res­pon­sable de l’attaque au gaz sarin du 21 août 2013 à l’extérieur de Damas, en Syrie.

    Consor­tium­news a éga­le­ment cité des révé­la­tions enfouies pro­fon­dé­ment dans les articles du Post et du New York Times sur le rôle impor­tant des néo­na­zis et d’autres milices ultra-natio­na­listes dans le putsch qui a ren­ver­sé le Pré­sident élu de l’Ukraine Vik­tor Ianou­ko­vitch le 22 février 2014 et dans la guerre civile qui en a résulté.

    Je sup­pose que les lec­teurs sont cen­sés igno­rer ces rafales occa­sion­nelles d’honnêteté d’un jour­na­liste de ter­rain qui se sent obli­gé de men­tion­ner les swas­ti­kas et autres sym­boles nazis déco­rant les chambres et les uni­formes de ces « com­bat­tants de la liber­té » sou­te­nus par les États-Unis – bien que le jour­na­liste et les rédac­teurs en chef sachent assez bien col­ler ces réfé­rences vers la fin des récits que peu de gens sont sus­cep­tibles de lire. Notre “culpa­bi­li­té de pro­pa­gande” est que nous lisons la fin de ces articles et met­tons en évi­dence ces déve­lop­pe­ments intéressants.

    Symboles nazis sur les casques portés par les membres du bataillon Azov d'Ukraine, (tels qu'ils ont été filmés par une équipe de cinéma norvégienne et montrés à la télévision allemande)

    Sym­boles nazis sur les casques por­tés par les membres du bataillon Azov d’Ukraine, (tels qu’ils ont été fil­més par une équipe de ciné­ma nor­vé­gienne et mon­trés à la télé­vi­sion allemande)

    Puis, il y a des moments où Consor­tium­news a par­lé de ces aveux occa­sion­nels à pro­pos des néo­na­zis et les a com­pa­rés aux réfé­rences cou­rantes posi­tives concer­nant ces mêmes néo­na­zis. Par exemple, le Times lui-même com­por­tait au moins une brève réfé­rence à cette réa­li­té néo-nazie, bien qu’il l’ait enfouie au fond d’un article (le 10 août 2014, un article du Times men­tion­nait le bataillon néo-nazi Azov dans les trois der­niers para­graphes d’un long article sur un autre sujet).

    “Les com­bats pour Donetsk ont pris un carac­tère mor­tel : l’armée régu­lière bom­barde les posi­tions sépa­ra­tistes de loin, s’ensuivent alors des assauts chao­tiques et vio­lents de la part d’une demi-dou­zaine de groupes para­mi­li­taires qui entourent Donetsk et veulent plon­ger dans le com­bat urbain,” rap­porte le Times.

    “Les res­pon­sables de Kiev disent que les milices et l’armée coor­donnent leurs actions, mais les milices, qui comptent envi­ron 7000 com­bat­tants, sont en colère et, par­fois, incon­trô­lables. L’une d’entre elles, connue comme fai­sant par­tie d’Azov, a par­ti­ci­pé à la prise du vil­lage de Marin­ka et agite un dra­peau por­tant un sym­bole néo­na­zi res­sem­blant à une Swas­ti­ka. “[Voir Consor​tium​news​.com “NYT Dis­co­vers Ukraine’s Neo-Nazis at War.”]

    Plus tard, cepen­dant, le Times a publié un article sur la défense par le gou­ver­ne­ment ukrai­nien du port de Mariou­pol contre les rebelles eth­niques russes, et le bataillon Azov a été consi­dé­ré comme le der­nier bas­tion de la civi­li­sa­tion lut­tant contre les bar­bares à leur porte. De façon remar­quable, l’article a lais­sé de côté toutes les réfé­rences aux Swas­ti­kas nazis du bataillon Azov. [Voir Consor​tium​news​.com “NYT Whites Out Ukraine’s Brown Shirts.”]

    C’est cette expo­si­tion des dis­tor­sions de la réa­li­té ukrai­nienne par les médias amé­ri­cains qui a per­mis à Consor­tium­news de gagner sa place dans cette liste étrange de pro­pa­ga­teurs volon­taires de « pro­pa­gande russe » et d’« idiots utiles ».

    Les “fausses infor­ma­tions” du Washing­ton Post

    On peut éga­le­ment noter que Consor­tium­news a, à plu­sieurs reprises, fait remar­quer que le Washing­ton Post a faus­se­ment décla­ré comme état de fait que l’Irak cachait des armes de des­truc­tion mas­sive ; mais les rédac­teurs ayant approu­vé la pro­pa­gande du Dépar­te­ment d’État, qui mena 4500 sol­dats amé­ri­cains et des cen­taines de mil­liers d’Irakiens à la mort, n’ont jamais fait face à leurs res­pon­sa­bi­li­tés. [Voir Consor​tium​news​.com “A Media Unmoo­red from Facts.”]

    Fred Hiatt, rédacteur de la page éditoriale du Washington Post, qui a publié comme un fait avéré que l'Irak cachait des stocks d'ADM.

    Fred Hiatt, rédac­teur de la page édi­to­riale du Washing­ton Post, qui a publié comme un fait avé­ré que l’Irak cachait des stocks d’ADM.

    Iro­ni­que­ment, il faut aus­si noter que, same­di, le New York Times, qui a éga­le­ment fus­ti­gé le thème des “fausses infor­ma­tions”, a publié un article rela­ti­ve­ment res­pon­sable révé­lant com­ment un impor­tant site web de “fausses infor­ma­tions” n’était pas du tout lié à la Rus­sie mais bien à l’effort entre­pre­neu­rial d’un étu­diant géor­gien sans emploi qui uti­li­sait un site web à Tbi­lis­si pour gagner de l’argent en fai­sant la pro­mo­tion d’histoires pro-Trump, vraies ou fausses d’ailleurs.

    Le pro­prié­taire du site web, Beqa Lat­sa­bidse, âgé de 22 ans, a décla­ré qu’il avait d’abord essayé de pro­mou­voir des his­toires favo­rables à Hil­la­ry Clin­ton, mais que cela s’était révé­lé non ren­table, donc il avait retour­né sa veste en publiant des articles anti-Clin­ton et pro-Trump, vrais ou non.

    L’article de pre­mière page du Times a révé­lé ce qui se passe – les entre­pre­neurs qui veulent gagner de l’argent ont col­por­té des “infor­ma­tions” pro-Trump parce que ce sont elles qui obtiennent des clics et donc les dol­lars publi­ci­taires. Ce com­por­te­ment n’incrimine pas Consor­tium­news ou tout autre site web indé­pen­dant qui défie la pro­pa­gande du Dépar­te­ment d’État. (Consor­tium­news s’appuie sur les dons des lec­teurs et de cer­taines ventes de livres pour faire face à son modeste bud­get de 200 000 $ par an.)

    Fusion­ner ces deux groupes – sites à but lucra­tif ne se sou­ciant pas de la véri­té et sites de jour­na­lisme hon­nête mon­trant le scep­ti­cisme pro­fes­sion­nel envers la pro­pa­gande du gou­ver­ne­ment, quelle que soit sa source – est une sorte d’exemple clas­sique de « fausses infor­ma­tions » encore que dans ce cas le mys­té­rieux site web Pro­pOr­Not et The Washing­ton Post vendent de la désinformation.

    Le jour­na­liste d’investigation Robert Par­ry a publié bon nombre d’articles pour The Asso­cia­ted Press et News­week dans les années 1980 à l’époque de l’Irangate [appe­lé aus­si Iran-Contra, NdT].

    Source : Consor­tium News, le 27/11/2016

    Tra­duit par les lec­teurs du site http://​www​.les​-crises​.fr. Tra­duc­tion libre­ment repro­duc­tible en inté­gra­li­té, en citant la source.

    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​e​-​w​a​s​h​i​n​g​t​o​n​-​p​o​s​t​-​c​o​u​p​a​b​l​e​-​d​e​-​f​a​u​s​s​e​s​-​i​n​f​o​r​m​a​t​i​o​n​s​-​p​a​r​-​r​o​b​e​r​t​-​p​a​r​ry/

    Réponse
  3. etienne
  4. etienne

    [Vidéo importante] Gabriel Galice : “Les Américains ont un plan qui est de remodeler le Moyen-Orient”

    http://​www​.les​-crises​.fr/​v​i​d​e​o​-​g​a​b​r​i​e​l​-​g​a​l​i​c​e​-​l​e​s​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​s​-​o​n​t​-​u​n​-​p​l​a​n​-​q​u​i​-​e​s​t​-​d​e​-​r​e​m​o​d​e​l​e​r​-​l​e​-​m​o​y​e​n​-​o​r​i​e​nt/

    Notez bien ces trois dates : 2003 ! 2006 ! 2011 !


    Gabriel Galice : « Les Amé­ri­cains ont un plan… par les-crises

    Je pose cette ques­tion : qui, dans les médias fran­çais, à part Oli­vier Ber­ruyer, donne la parole à ce Gabriel Galice (que je découvre là), qui ? Oli­vier est un ser­vice public à lui tout seul.

    Réponse
  5. etienne

    Amnesty international attise la guerre en Syrie

    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​a​m​n​e​s​t​y​-​i​n​t​e​r​n​a​t​i​o​n​a​l​-​a​t​t​i​s​e​-​l​a​-​g​u​e​r​r​e​-​e​n​-​s​y​rie

    Par Rick Ster­ling – Le 11 février 2017 – Source Consor­tium News

    La vaste machine de pro­pa­gande occi­den­tale a atti­ré plu­sieurs groupes aupa­ra­vant res­pec­tables tels Amnes­ty inter­na­tio­nal qui vient de publier un dou­teux rap­port sur les « droits de l’homme » des­ti­né à atti­ser la guerre en Syrie.

    Amnes­ty inter­na­tio­nal (AI) a fait de bonnes inves­ti­ga­tions et de bons rap­ports au fil des ans, qui ont méri­té au groupe un large sou­tien. Cepen­dant, ce qui est moins connu est qu’Amnesty inter­na­tio­nal a aus­si mené des enquêtes fau­tives aux consé­quences san­glantes et désastreuses.

    Des « rebelles modé­rés” syriens appuyés par les États-Unis sou­rient tan­dis qu’ils se pré­parent à déca­pi­ter un gar­çon de 12 ans (à gauche), dont la tête sec­tion­née est main­te­nue en l’air triom­pha­le­ment dans une par­tie ulté­rieure de la vidéo. (Cap­ture d’écran de la vidéo YouTube)

    Un exemple mar­quant est celui de l’Irak où AI a cor­ro­bo­ré l’histoire fausse que des sol­dats ira­kiens volaient des incu­ba­teurs du Koweit, lais­sant les bébés mou­rir sur le sol gelé. La trom­pe­rie a été pla­ni­fiée et effec­tuée à Washing­ton afin d’influencer le public et le Congrès des États-Unis.

    Un exemple plus récent est celui de 2011 où de fausses accu­sa­tions ont été por­tées concer­nant la Libye et Mouam­mar Kadha­fi alors que les puis­sances occi­den­tales et du Golfe ten­taient de ren­ver­ser son gou­ver­ne­ment. Les diri­geants d’AI se sont joints à la cam­pagne en décla­rant que Kadha­fi employait des « mer­ce­naires » pour mena­cer et tuer des civils qui pro­tes­taient paci­fi­que­ment. La pro­pa­gande a réus­si à faire taire la cri­tique envers ce qui est deve­nu une inva­sion et un « chan­ge­ment de régime ».

    Au-delà d’une réso­lu­tion du Conseil de sécu­ri­té de l’ONU afin de « pro­té­ger des civils », l’OTAN a lan­cé des attaques aériennes sou­te­nues et ren­ver­sé le gou­ver­ne­ment libyen en condui­sant au chaos, à la vio­lence et à un flot de réfu­giés. AI a plus tard réfu­té ses accu­sa­tions de « mer­ce­naires », mais le dom­mage avait été fait.

    Puis, le 7 février, Amnes­ty inter­na­tio­nal a publié un nou­veau rap­port inti­tu­lé« Abat­toir humain : pen­dai­sons et exter­mi­na­tions de masse à la pri­son de Say­da­na », qui accuse le gou­ver­ne­ment syrien d’exécuter des mil­liers de pri­son­niers poli­tiques, un ensemble d’accusations qui ont reçu un trai­te­ment sans dis­cer­ne­ment dans les nou­velles des prin­ci­paux médias.

    À l’instar des his­toires des incu­ba­teurs irakiens/koweïtiens et des « mer­ce­naires« libyens, le rap­port sur l’« abat­toir humain » arrive à un moment cri­tique. Il accuse et condamne le gou­ver­ne­ment syrien au sujet d’atrocités hor­ribles envers des civils – et AI en appelle expli­ci­te­ment à la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale pour prendre « des mesures ». Mais le rap­port d’AI est pro­fon­dé­ment biai­sé et se résume à une condam­na­tion du gou­ver­ne­ment syrien par un tribunal-bidon.

    Les normes d’AI ignorées

    Le rap­port d’Amnesty inter­na­tio­nal viole les propres normes de recherche de l’organisation. Comme en fait état le pro­fes­seur Tim Hay­ward ici, le Secré­taire géné­ral d’Amnesty inter­na­tio­nal, Salil Shet­ty, pro­clame qu’Amnesty fait sa recherche « de façon très sys­té­ma­tique et pri­maire, en ce que nous recueillons des preuves avec notre propre per­son­nel sur le ter­rain. Et chaque aspect de notre col­lecte de don­nées est basé sur la cor­ro­bo­ra­tion et le recou­pe­ment de la part de toutes les par­ties, même s’il y a, vous savez, plu­sieurs par­ties dans toute situa­tion parce que toutes les ques­tions dont nous trai­tons sont pas­sa­ble­ment contes­tées. Alors il est très impor­tant d’obtenir dif­fé­rents points de vue et de véri­fier les faits de façon transversale. »

    Une image de pro­pa­gande déchi­rante conçue pour jus­ti­fier une impor­tante opé­ra­tion mili­taire amé­ri­caine en Syrie contre l’armée syrienne.

    Mais le rap­port d’Amnesty fait défaut à tous égards : il s’appuie sur des tiers, il n’a pas ras­sem­blé son infor­ma­tion à par­tir de dif­fé­rents points de vue et il n’a pas été contre­vé­ri­fié par toutes les par­ties. Les conclu­sions du rap­port ne sont pas basées sur des sources pri­maires, des preuves maté­rielles ou le propre per­son­nel d’AI ; les résul­tats sont uni­que­ment basés sur les reven­di­ca­tions d’individus ano­nymes, prin­ci­pa­le­ment dans le sud de la Tur­quie d’où la guerre en Syrie est coordonnée.

    Amnes­ty a ras­sem­blé des témoins et des dépo­si­tions d’un seul côté du conflit : l’opposition sou­te­nue par l’Occident et le Golfe. Par exemple, AI a consul­té le Réseau syrien pour les droits de l’homme qui est connu pour recher­cher l’intervention de l’OTAN en Syrie. AI a éta­bli une liai­son avec la Com­mis­sion pour la jus­tice inter­na­tio­nale et la res­pon­sa­bi­li­té, une orga­ni­sa­tion finan­cée par l’Ouest pour pous­ser des chefs d’accusation cri­mi­nels contre le lea­der­ship syrien. Celle-ci n’est évi­dem­ment pas une orga­ni­sa­tion neutre, indé­pen­dante ou non partisane.

    Si AI fai­sait ce que son secré­taire géné­ral pré­tend que l’organisation fait tou­jours, elle aurait consul­té des orga­ni­sa­tions à l’intérieur ou à l’extérieur de la Syrie pour entendre diverses ver­sions de la vie à la pri­son de Sayd­naya. Depuis la sor­tie du rap­port d’AI, AngryA­rab a publié le récit d’un dis­si­dent syrien, Nizar Nayyouf, qui a été empri­son­né à Sayd­naya. Il contre­dit plu­sieurs affir­ma­tions dans le rap­port d’Amnesty inter­na­tio­nal, le type de contre-véri­fi­ca­tion qu’AI a négli­gé de faire dans le cadre de cette impor­tante étude.

    L’accusation d’Amnesty selon laquelle les exé­cu­tions étaient « extra­ju­di­ciaires » est exa­gé­rée ou fausse. D’après la propre des­crip­tion d’Amnesty, chaque pri­son­nier com­pa­rais­sait briè­ve­ment devant un juge et chaque exé­cu­tion était auto­ri­sée par un haut diri­geant du gou­ver­ne­ment. Nous ne savons pas si le juge consul­tait de la docu­men­ta­tion ou d’autre infor­ma­tion concer­nant chaque pri­son­nier. On pour­rait faire valoir que le pro­ces­sus tel que décrit était super­fi­ciel, mais il est clair que même si les allé­ga­tions d’AI sont vraies, il y avait là une forme de pro­ces­sus judiciaire.

    La sug­ges­tion d’Amnesty selon laquelle tous les pri­son­niers de Sayd­naya sont condam­nés est fausse. Amnes­ty cite un témoin qui explique à pro­pos de la cour :« Le juge demande le nom du déte­nu et s’il a com­mis le crime. Selon que la réponse est oui ou non, il sera condam­né. » Mais cette affir­ma­tion est contre­dite par un ancien pri­son­nier de Sayd­naya qui est main­te­nant un réfu­gié en Suède. Dans ce repor­tage, l’ancien pri­son­nier dit que le juge « lui a deman­dé com­bien de sol­dats il avait tué. Quand il a répon­du ‘aucun’, le juge l’a épar­gné. » Ceci est l’évidence qu’il y a un pro­ces­sus judi­ciaire de quelque sorte et qu’il y a des acquittements.

    Le rap­port d’Amnesty inclut des pho­to­gra­phies satel­lites avec des légendes qui sont dénuées de sens ou erro­nées. Par exemple, comme le sou­ligne le dis­si­dent syrien Nizar Nayyouf, la pho­to à la page 30 expo­sant un cime­tière de mar­tyrs est « stu­pide au-delà de toute expres­sion ». La pho­to et la légende montrent que ce cime­tière a dou­blé en taille. Cepen­dant, cela ne prouve pas les pen­dai­sons de pri­son­niers qui n’auraient jamais été enter­rés dans un « cime­tière de mar­tyrs » réser­vé aux sol­dats de l’armée syrienne. Au contraire, cela confirme le fait qu’Amnesty inter­na­tio­nal ignore par ailleurs : des sol­dats syriens sont morts en grand nombre.

    Le rap­port d’Amnesty reven­dique à tort – basé sur des don­nées four­nies par l’un des groupes recher­chant l’intervention de l’OTAN – que « les vic­times sont mas­si­ve­ment des civils ordi­naires qui sont cen­sés s’opposer au gou­ver­ne­ment ». Bien qu’il soit cer­tai­ne­ment vrai que des civils inno­cents sont par­fois injus­te­ment arrê­tés, comme cela se pro­duit dans tous les pays, la sug­ges­tion que la pri­son de Sayd­naya est rem­plie avec 95% de « civils ordi­naires » est absurde. Amnes­ty inter­na­tio­nal peut seule­ment faire cette affir­ma­tion sans affron­ter le ridi­cule parce qu’AI et d’autres orga­ni­sa­tions occi­den­tales ont effec­ti­ve­ment « dis­pa­ru » de la réa­li­té de la Syrie.

    Des faits manquants

    D’autres faits essen­tiels, com­plè­te­ment absents du rap­port d’Amnesty, sont les suivants :

    Le roi Sal­man d’Arabie saou­dite et son entou­rage arrivent pour accueillir le pré­sident Barack Oba­ma et la pre­mière dame Michelle Oba­ma à l’aéroport inter­na­tio­nal de King Kha­lid à Riyadh, en Ara­bie saou­dite, le 27 jan­vier 2015. (Pho­to offi­cielle de la Mai­son-Blanche par Pete Sousa)
    • Les puis­sances occi­den­tales et les monar­chies du Golfe ont dépen­sé des mil­liards de dol­lars annuel­le­ment depuis 2011 pour recru­ter, finan­cer, entraî­ner, armer et sou­te­nir au moyen d’une pro­pa­gande sophis­ti­quée une vio­lente cam­pagne pour ren­ver­ser le gou­ver­ne­ment syrien.
    • Dans le cadre de cette opé­ra­tion, des dizaines de mil­liers de fana­tiques étran­gers ont enva­hi la Syrie et des dizaines de mil­liers de Syriens ont été radi­ca­li­sés et payés par les monar­chies wah­ha­bites dans le Golfe pour ren­ver­ser le gouvernement.
    • Plus de 100 000 sol­dats de l’Armée syrienne et de la Défense natio­nale ont été tués en défen­dant leur pays. La plu­part de cette infor­ma­tion publique est tou­jours igno­rée par Amnes­ty inter­na­tio­nal et les autres médias prin­ci­paux dans l’Occident. Cette opé­ra­tion de « chan­ge­ment de régime » s’est accom­pa­gnée d’une dis­tor­sion mas­sive et d’un camou­flage de la réalité.
    • Sans four­nir de preuve, Amnes­ty inter­na­tio­nal accuse le plus haut diri­geant reli­gieux sun­nite en Syrie, le grand muf­ti Ahmad Badred­din Has­soun, d’autoriser l’exécution de « civils ordi­naires ». Alors que le grand muf­ti est une vic­time per­son­nelle de la vio­lence de la guerre – son fils a été assas­si­né par des ter­ro­ristes près d’Alep –, il a constam­ment appe­lé à la récon­ci­lia­tion. Après le meurtre de son fils, le grand muf­ti Has­soun a pro­non­cé un dis­cours élo­quent expri­mant le par­don pour les meur­triers et deman­dant la fin de la violence.

     
    Qu’est-ce que cela dit, à pro­pos d’Amnesty inter­na­tio­nal, en ce qu’elle porte des accu­sa­tions per­son­nelles spé­ci­fiques contre des per­sonnes qui ont per­son­nel­le­ment souf­fert, ne four­nis­sant aucune preuve de culpabilité ?

    Dans le rap­port, Amnes­ty uti­lise des accu­sa­tions sen­sa­tion­nelles et émo­tion­nelles à la place de preuves fac­tuelles. Le titre du rap­port est : « Abat­toir humain ». Et qu’est-ce qui accom­pagne un « abat­toir » ? Un fri­go à viande. Ain­si, le rap­port uti­lise l’expression « fri­go à viande » en sept ins­tances sépa­rées, vrai­sem­bla­ble­ment pour faire en sorte de ren­for­cer la méta­phore cen­trale d’un abattoir.

    Même la cita­tion d’ouverture du rap­port est hyper­bo­lique : Sayd­naya est la fin de la vie – la fin de l’humanité. Le rap­port offre un contraste mar­qué avec la recherche objec­tive fon­dée sur des faits et l’investigation ; il semble conçu pour mani­pu­ler les émo­tions et, ain­si, créer un nou­veau sou­tien public en Occi­dent pour une nou­velle esca­lade de la guerre.

    Pour­tant, les accu­sa­tions d’Amnesty inter­na­tio­nal selon les­quelles le gou­ver­ne­ment syrien applique une poli­tique d’ « exter­mi­na­tion » sont contre­dites par le fait que la vaste majo­ri­té de Syriens pré­fère vivre dans des zones contrô­lées par le gou­ver­ne­ment. Quand les « rebelles » ont fina­le­ment été écon­duits d’Alep-Est en décembre 2016, 90% des civils se sont pré­ci­pi­tés dans des zones sous contrôle gou­ver­ne­men­tal.

    Ces der­niers jours, des civils de la pro­vince de Lat­ta­quié qui avaient été empri­son­nés par des ter­ro­ristes au cours des trois der­nières années ont été libé­rés dans le cadre d’un échange de pri­son­niers. [Cette https://​you​tu​.be/​s​v​f​x​U​r​g​M​YRw montre le pré­sident syrien Bachar Al-Assad et sa femme ren­con­trant cer­tains civils.]

    Une vidéo

    Le rap­port d’Amnesty est accom­pa­gné d’un https://​you​tu​.be/​8​r​c​L​J​z​5​q​njY de pro­pa­gande de trois minutes qui ren­force le récit selon lequel des civils syriens qui pro­testent paci­fi­que­ment sont empri­son­nés et exé­cu­tés. En écho avec le thème du rap­port, l’animation s’intitule : « Pri­son de Sayd­naya : abat­toir humain ». Amnes­ty inter­na­tio­nal semble nier qu’il y a des dizaines de mil­liers d’extrémistes vio­lents en Syrie, déclen­chant des voi­tures pié­gées, lan­çant des mor­tiers et atta­quant par ailleurs des zones civiles chaque jour.

    Le jour­na­liste James Foley peu de temps avant qu’il ne soit exé­cu­té par un agent de l’État isla­mique en août 2014 quelque part en Syrie.

    Compte tenu de la crise natio­nale – avec autant de dji­ha­distes vio­lents à confron­ter – il est impro­bable que la sécu­ri­té syrienne ou des auto­ri­tés de la pri­son gas­pillent des res­sources sur des civils non vio­lents, même si cela ne garan­tit pas que le gou­ver­ne­ment syrien a les mains propres non plus. Des erreurs et abus doivent se pro­duire dans cette guerre comme dans toutes les autres.

    Mais le rap­port d’AI res­semble davan­tage à la pro­pa­gande qui a entou­ré le conflit syrien depuis le début, étant pau­vre­ment équi­li­bré et rap­pe­lant la « ges­tion de la per­cep­tion » uti­li­sée pour jus­ti­fier l’invasion éta­su­nienne de l’Irak en 2003 et l’assaut de l’Occident en Libye en 2011. L’hyperbole d’AI est aus­si contre­dite par le fait que la Syrie a plu­sieurs par­tis d’opposition qui se dis­putent des sièges à l’Assemblée natio­nale et qui font ouver­te­ment cam­pagne pour le sou­tien public tant à la droite qu’à la gauche du par­ti Baas.

    L’affirmation d’Amnesty selon laquelle les auto­ri­tés syriennes répriment bru­ta­le­ment les pro­tes­ta­tions paci­fiques ignore davan­tage le pro­ces­sus de récon­ci­lia­tion syrienne. Au cours des der­nières années, des mili­tants armés de l’opposition ont été encou­ra­gés à dépo­ser leurs armes et à rejoindre paci­fi­que­ment la socié­té, un pro­gramme lar­ge­ment non signa­lé dans les médias occi­den­taux parce qu’il contre­dit le récit du « cha­peau noir » du gou­ver­ne­ment syrien. [Un exemple récent est rap­por­té ici.]

    Le rap­port d’Amnesty cite les pho­to­gra­phies « César » comme des preuves à l’appui de ses accu­sa­tions d’« abat­toir », mais ignore le fait que presque la moi­tié de ces pho­to­gra­phies démontre le contraire de ce qui est reven­di­qué. Les « pho­to­gra­phies César » lar­ge­ment publi­ci­sées étaient un canu­lar finan­cé par le Qatar pour sabo­ter les négo­cia­tions de Genève de 2014 comme docu­men­té ici.

    Alors que le rap­port d’Amnesty porte plu­sieurs accu­sa­tions contre le gou­ver­ne­ment syrien, AI ignore la vio­la­tion de la sou­ve­rai­ne­té syrienne effec­tuée par les pays occi­den­taux et du Golfe. Il est curieux que de grosses ONG comme Amnes­ty inter­na­tio­nal foca­lisent sur des vio­la­tions des « droits humains » et de« droit huma­ni­taire », mais qu’elles ignorent le crime d’agression, aus­si appe­lé guerre contre la paix.

    Selon le tri­bu­nal de Nurem­berg, l’agression est « le crime inter­na­tio­nal suprême, dif­fé­rant seule­ment des autres crimes de guerre en ce qu’il contient en lui-même le mal cumu­lé de l’ensemble ». L’ex-ministre nica­ra­guayen et ancien pré­sident de l’assemblée géné­rale des Nations Unies, le père Miguel D’Escoto, est quelqu’un qui devrait savoir. Il dit : « Ce que le gou­ver­ne­ment des États-Unis fait en Syrie équi­vaut à une guerre d’agression, laquelle, selon le tri­bu­nal de Nurem­berg, est le pire crime qu’un État puisse com­mettre contre un autre État. » Amnes­ty inter­na­tio­nal ignore cette réalité.

    For­ma­tion et contexte

    Nico­lette Wald­man (Boeh­land) est la co-auteure de ce rap­port d’Amnesty inter­na­tio­nal, et elle a été inter­viewée sans cri­tique dans Demo­cra­cy­Now, le 9 février. La for­ma­tion et les œuvres anté­rieures de Wald­man révèlent les inter­con­nexions entre les « think tanks » influents de Washing­ton et les fon­da­tions de mil­liar­daires qui financent des « orga­ni­sa­tions non gou­ver­ne­men­tales » – ONG – décla­rant être indé­pen­dantes, mais qui ne le sont pas dans les faits.

    Wald­man a pré­cé­dem­ment tra­vaillé pour le « Centre pour les civils en conflit » diri­gé par des res­pon­sables comme l’Open Socie­ty de Georges Soros, le Human Rights Watch finan­cé par Soros, Bla­ckrock Solu­tions et le Centre pour une nou­velle sécu­ri­té amé­ri­caine (CNAS).

    Le mil­liar­daire spé­cu­la­teur de devises George Soros. (Cré­dit pho­to­gra­phique : geor​ge​so​ros​.com)

    Le CNAS peut être l’indication la plus signi­fi­ca­tive d’une orien­ta­tion poli­tique depuis qu’il est diri­gé par Michele Flour­noy qui était pres­sen­tie pour deve­nir secré­taire à la Défense si Hil­la­ry Clin­ton avait gagné l’élection. Le CNAS a été un moteur prin­ci­pal der­rière les plans néo­con­ser­va­teurs et inter­ven­tion­nistes libé­raux visant à inten­si­fier la guerre en Syrie. Alors que les tra­vaux pas­sés ou les asso­cia­tions ne défi­nissent pas tou­jours les tra­vaux nou­veaux ou futurs, dans ce cas-ci, les accu­sa­tions sen­sa­tion­nelles et dou­teuses semblent s’aligner sur ces objec­tifs poli­tiques. [L’Open Socie­ty de George Soros a aus­si four­ni des fonds à Amnes­ty international.]

    Alors que faire du nou­veau rap­port d’Amnesty inter­na­tio­nal ? L’organisation jadis gran­de­ment res­pec­tée s’est, dans un pas­sé récent, lais­sée uti­li­ser comme outil de pro­pa­gande pour jus­ti­fier l’agression occi­den­tale contre l’Irak et la Libye, ce qui semble être le rôle qu’AI joue pré­sen­te­ment en Syrie.

    Le rap­port d’Amnesty inter­na­tio­nal est un mélange d’accusations sur ouï-dire et de sen­sa­tion­na­lisme dans la lignée des thèmes de pro­pa­gande occi­den­tale qui ont entou­ré la guerre syrienne dès le départ. En rai­son de la répu­ta­tion non méri­tée d’Amnesty pour son indé­pen­dance et son exac­ti­tude, le rap­port a été repris et dif­fu­sé lar­ge­ment. Les organes de presse des médias libé­raux sup­po­sé­ment pro­gres­sistes se sont joints de concert pour faire écho aux accu­sa­tions douteuses.

    Peu ou pas de scep­ti­cisme s’applique lorsque la cible est le gou­ver­ne­ment syrien, qui a fait face à des années d’agression par­rai­nées par l’étranger. Si ce rap­port jus­ti­fie une nou­velle esca­lade du conflit, comme Amnes­ty inter­na­tio­nal semble le vou­loir, le groupe va à nou­veau ser­vir à ratio­na­li­ser l’agression occi­den­tale en Syrie, comme il l’a fait en Irak et en Libye.

    Rick Ster­ling est un jour­na­liste d’investigation basé dans la région de la baie de San Francisco.

    Tra­duit par Julie, relu par Cathe­rine pour le Saker francophone

    Source : http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​a​m​n​e​s​t​y​-​i​n​t​e​r​n​a​t​i​o​n​a​l​-​a​t​t​i​s​e​-​l​a​-​g​u​e​r​r​e​-​e​n​-​s​y​rie

    Réponse
    • fanfan

      Curieu­se­ment, aucun rap­port sur les droits de l’homme par AI sur le ter­ro­risme israé­lien dans les ter­ri­toires occupés !

      La vie quotidienne dans « la seule démocratie du Moyen-Orient » par Sayed Hasan – Le 10 février 2017

      http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​l​e​-​t​e​r​r​o​r​i​s​m​e​-​i​s​r​a​e​l​i​e​n​-​d​a​n​s​-​l​e​s​-​t​e​r​r​i​t​o​i​r​e​s​-​o​c​c​u​pes
      Source sayed7asan

      Alors qu’Israël vient de voter une loi léga­li­sant le vol de terres pales­ti­niennes dans les ter­ri­toires occu­pés, une réa­li­té constante depuis 1967, ce docu­men­taire d’Abby Mar­tin nous rap­pelle que le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants Pales­ti­niens est de fac­to auto­ri­sé et même encou­ra­gé par Israël, tant pour les sol­dats de Tsa­hal, « l’armée la plus morale du monde », que pour les colons. Les « dji­ha­distes juifs », comme les appelle Nor­man Fin­kel­stein, sont bien les par­faits équi­va­lents des « dji­ha­distes wah­ha­bites » de Daech. A quand une loi qui don­ne­ra la force du droit à cet état de fait ? Et, pour­quoi pas, qui octroie­ra une récom­pense pour le « scalp » ou la dépouille car­bo­ni­sée des autoch­tones, seul moyen d’édifier un « Etat juif » raciste et supré­ma­tiste puri­fié de la pré­sence des Arabushim ?

      Les Pales­ti­niens sont constam­ment mena­cés, agres­sés et sou­mis à des trai­te­ments inhu­mains et dégra­dants dans les ban­tous­tans insa­lubres qui leur sont réser­vés, condam­nés à une vie misé­rable qui n’est qu’une mort à petit feu. Les innom­brables condam­na­tions des crimes de guerre israé­liens par l’ONU et les asso­cia­tions de défense des droits de l’homme n’ayant jamais été sui­vis de mesures concrètes (sanc­tions éco­no­miques, embar­go sur les armes, etc.), Tel-Aviv a pu pour­suivre sa poli­tique de colo­ni­sa­tion en toute impu­ni­té. Il est aujourd’hui évident que la solu­tion à deux Etats, qui a tou­jours été reje­tée tant par les diri­geants que par les juifs israé­liens, est défi­ni­ti­ve­ment morte, et que le silence, l’inaction et/ou la com­pli­ci­té de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale ne laissent aucun autre recours aux Pales­ti­niens que l’Intifada et la résis­tance armée, droit sacré et inalié­nable, et même devoir indis­pen­sable face à une force occu­pante recou­rant sys­té­ma­ti­que­ment à la terreur.

      Il est aujourd’hui évident que la solu­tion à deux États, qui a tou­jours été reje­tée tant par les diri­geants que par les citoyens juifs israé­liens, est défi­ni­ti­ve­ment morte, et que le silence, l’inaction et/ou la com­pli­ci­té de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale ne laissent aucun autre recours aux Pales­ti­niens que l’Intifada et la résis­tance armée, droit sacré et inalié­nable, et même devoir indis­pen­sable face à une force occu­pante qui recourt sys­té­ma­ti­que­ment à la terreur.

      Sayed Hasan

      Vidéo tra­duite et sous-titrée en fran­çais par Sayed Hasan

      La pro­duc­trice de la vidéo, Abi­gail Suzanne « Abby » Mar­tin, née en 1984, est une jour­na­liste US-amé­ri­caine. Elle est la pré­sen­ta­trice de The Empire Files, un pro­gramme d’information et d’investigation heb­do­ma­daire sur télé­SUR en anglais. Elle a été autre­fois l’animatrice de l’émission Brea­king the Set pour RT Ame­ri­ca, tra­vaillant depuis les bureaux de Washing­ton DC. Avant d’animer sa propre émis­sion, elle avait tra­vaillé pen­dant deux ans comme cor­res­pon­dante de RT America.

      Mar­tin est aus­si une artiste et une mili­tante, elle a contri­bué à la créa­tion du site de jour­na­lisme citoyen Media Roots. Elle siège au conseil d’administration de la Media Free­dom Foun­da­tion qui gère le Pro­jet Cen­su­ré. Mar­tin appa­raît dans le film docu­men­taire Pro­jet Cen­su­ré le Film : Ter­mi­ner le règne des Infor­ma­tions-Mal­bouffe (2013) et co-réa­li­sé 99% : Le Film Col­la­bo­ra­tif Occu­py Wall Street (2013).

      Source : http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​l​e​-​t​e​r​r​o​r​i​s​m​e​-​i​s​r​a​e​l​i​e​n​-​d​a​n​s​-​l​e​s​-​t​e​r​r​i​t​o​i​r​e​s​-​o​c​c​u​pes

      Réponse
  6. etienne
  7. etienne

    Ques­tion posée sur le blog d’Olivier :

    « Com­ment fait-on ? On les dénonce, mais sans pro­non­cer le mot “com­plot”, puisque les chas­seurs de com­plo­tistes-conspi­ra­tion­nistes ont pour­ri ce mot.

    Les juges de Nurem­berg auraient été bien embêtés :
    http://​www​.livres​de​guerre​.net/​f​o​r​u​m​/​c​o​n​t​r​i​b​u​t​i​o​n​.​p​h​p​?​i​n​d​e​x​=​4​3​928
    Ils auraient encou­ru les foudres de Conspi­ra­cy Watch… »

    Réponse
    • joss

      Franck Lepage dans cette inter­view (sur la langue de bois):

      Extrait :
      « Il y a 2 erreurs dans la théo­rie du complot :
      ‑la 1ère, c’est d’en voir partout,
      ‑la 2ème, c’est de n’en voir nulle part ! »

      Réponse
  8. etienne

    Lettre ouverte aux épurateurs du Décodex

    par MAXIME VIVAS, 20 février 2017 :

    Le site dont je suis un admi­nis­tra­teur (legrand​soir​.info) est sévè­re­ment épin­glé dans votre Décodex.

    « Le Grand Soir. Un site peu fiable qui relaie les théo­ries conspirationnistes .
    Ce site dif­fuse régu­liè­re­ment des fausses infor­ma­tions ou des articles trom­peurs. Res­tez vigi­lants ou cher­chez d’autres sources plus fiables. Si pos­sible, remon­tez à l’origine de l’information ».

    Pour­tant, nous satis­fai­sons à 100% (par­fois plus, en toute modes­tie) aux 6 cri­tères que vous avez choi­sis pour être bien notés.

    1- Le site pos­sède-t-il une page « à pro­pos » ou « qui sommes-nous ? »
    Réponse. Bien sûr. Et grâce à Google, à Wiki­pé­dia, à You­tube et à Ama­zon-Livres, nos lec­teurs en savent même beau­coup plus sur nous que les vôtres sur vous.

    2 – Avons-nous affaire à un site paro­dique (style Le Gorafi) ?
    Réponse. Non, nous sommes sérieux, voire rébar­ba­tifs (sauf notre col­la­bo­ra­teur Théo­phraste R. qui louche vers Le Gora­fi, parfois).

    3- Qui se cache der­rière le site en ques­tion (là, on revient sur le droit à l’anonymat) ?
    Réponse. Sei­gneur ! Per­sonne ne se cache der­rière le site. Nos noms, pho­tos, CV sont sur Internet.

    4- Quelles sont les sources du site et des articles ?
    Réponse. Nos sources sont variées (1 900 rédac­teurs du monde entier, 23 000 articles), fiables et tou­jours citées. Tous nos articles et les noms des auteurs sont en archives libres. Il nous arrive d’écrire nous-mêmes des articles (avec par­ci­mo­nie) et croyez bien qu’on les déchi­re­rait sans même les relire si on avait l’impression que Le Monde pour­rait les publier.

    Nous avons aus­si publié 80 000 com­men­taires de lec­teurs, com­men­taires « modé­rés » (pour évi­ter les injures, pro­pos racistes, trolls…), mais jamais en fonc­tion des idées expri­mées. Par exemple, un lec­teur sera publié, même s’il écrit : « Je suis abon­né au Monde, jour­nal de réfé­rence. » C’est dire ! Bon, s’il l’écrit dix fois par jour, c’est un troll, repé­ré à son IP. Ou alors on demande à Pierre Ber­gé, Mat­thieu Pigasse et Xavier Niel d’arrêter de jouer à ça. Est-ce qu’ils n’ont rien de mieux à faire ?

    5- L’information est-elle pré­sen­tée de manière équilibrée ?
    Réponse. Mieux : Notre site pré­tend pré­sen­ter l’information de manière authen­tique, véri­fiée, croi­sée. Hon­nête, quoi ! Oui, je sais, cela sur­prend, on a du mal à y croire, sur le coup. Mieux : si vous publiez cette lettre dans Le Monde, on publie­ra en retour votre réponse. Facile : on n’est pas sujet au ver­tige, vir­tuoses de l’équilibre sur le fil d’acier de la déontologie.

    6- Est-ce que de fausses infor­ma­tions ont déjà été publiées ?
    Réponse. Non, sauf peut-être si un jour de fatigue ou d’ivresse (les moji­tos ! On ne boit que ça, dès l’aube) nous avons bafouillé que Le Monde est un jour­nal objec­tif (sic). Mais nos lec­teurs auront rec­ti­fié d’eux-mêmes.

    Donc, voyez, on a tout bon. Envoyez-nous d’urgence la bonne étoile j le cercle avec la croix de la bonne cou­leur pour le revers de notre col Mao.

    Ou alors, petit conseil (vous êtes jeunes) ajou­tez un 7 ème critère :

    7- Le site a‑t-il com­men­cé à dire du mal du pré­sident états-unien avant l’élection de Trump, a‑t-il dénon­cé Robert Ménard alors que toute la presse l’encensait, a‑t-il com­men­cé à dire il y a 20 ans sur Cuba ce que Oba­ma, Ségo­lène Royal et Hol­lande ont dit l’an der­nier. Pas vous, je sais, vous conti­nuez comme avant à faire croire que les Cubains appe­laient Fidel Cas­tro « le lider Maxi­mo ». Pour évo­luer, vous atten­drez que Pierre Ber­gé, Mat­thieu Pigasse et Xavier Niel aient ache­té l’île.

    Notre réponse « oui » à cette 7ème ques­tion méri­te­rait alors (d’accord, d’accord) un double cercle rouge ou une dénon­cia­tion au Minis­tère de l’Intérieur pour une salu­taire mesure de fer­me­ture de site anti-amé­ri­cain pri­maire, conspi­ra­tion­niste, confu­sion­niste, sta­li­nien (ajou­tez : anti­sé­mite, si vous ne recu­lez devant rien).

    À part ça, est-ce qu’on pour­rait avoir la liste com­plète de vos col­la­bo­ra­teurs qui se cachent (sic) der­rière le Déco­dex pour cette saine et sainte entre­prise d’épuration ? Et vos sources : la liste des sites qui vous informent, car vous n’avez pas (encore) lu nos 23 000 articles, si ?

    Mer­ci de me répondre et d’entretenir ain­si la flamme vacillante de l’information pluraliste.

    Maxime VIVAS

    Source : Le Grand Soir

    Écri­vain, jour­na­liste, admi­nis­tra­teur du site Le Grand Soir.

    PS. « Pour mon­ter au mât, il vaut mieux avoir le der­rière propre ».

    Dans un excellent article (« Déco­dex : le vieux Monde se meurt ») très docu­men­té et sour­cé, publié sur le site Investig’Action de notre ami Michel Col­lon, Gré­goire Lalieu montre ce que vaut le Déco­dex du Monde qui a clas­sé Investig’Action dans la rubrique « rouge » (bien­ve­nue au club).

    Mesu­rons, grâce à Gré­goire Lalieu, le sérieux des censeurs :

    « La deuxième pièce jus­ti­fi­ca­tive du Déco­dex est par­ti­cu­liè­re­ment élo­quente. Il s’agit d’un article de Libé­ra­tion, daté du 9 février 2012 (« Des réseaux fran­çais au ser­vice de la Syrie ») qui cite briè­ve­ment Michel Col­lon. Il aurait par­ti­ci­pé à un voyage de presse en Syrie aux côtés de sym­pa­thi­sants du Front Natio­nal. Le hic ? Col­lon n’a jamais fait par­tie de cette expé­di­tion. Il n’a même jamais mis un pied en Syrie. Ain­si, le Déco­dex, spé­cia­liste du fact-che­king qui invite à « véri­fier une infor­ma­tion avant de la par­ta­ger », relaie un article erro­né pour jus­ti­fier la mise au ban d’Investig’Action. Les bra­con­niers ne font pas les meilleurs garde-chasses !
    http://​www​.inves​ti​gac​tion​.net/​d​e​c​o​d​e​x​-​l​e​-​v​i​e​u​x​-​m​o​n​d​e​-​s​e​-​m​e​u​rt/

    Source : Inves­tig’Ac­tion, http://​www​.inves​ti​gac​tion​.net/​l​e​t​t​r​e​-​o​u​v​e​r​t​e​-​a​u​x​-​e​p​u​r​a​t​e​u​r​s​-​d​u​-​d​e​c​o​d​ex/

    Réponse
  9. etienne

    Allemagne : le gouvernement menace Facebook de lourdes amendes s’il ne supprime pas les intox

    « À quelques mois des élec­tions fédé­rales, les poli­ti­ciens alle­mands veulent impo­ser des amendes allant jusqu’à 500 000 euros à Face­book, si ce der­nier ne sup­prime pas dans les 24h les intox ou posts dou­teux trai­tant de poli­tique. » […]

    Lire la suite :
    http://​www​.les​-crises​.fr/​a​l​l​e​m​a​g​n​e​-​l​e​-​g​o​u​v​e​r​n​e​m​e​n​t​-​m​e​n​a​c​e​-​f​a​c​e​b​o​o​k​-​d​e​-​l​o​u​r​d​e​s​-​a​m​e​n​d​e​s​-​s​i​l​-​n​e​-​s​u​p​p​r​i​m​e​-​p​a​s​-​l​e​s​-​i​n​t​ox/

    Source : Oli­vier Ber­ruyer les​-crises​.fr

    Com­men­taire appré­cié sur le blog d’Olivier :

    « Cali­ban :

    Sym­pa. Après avoir reti­ré l’économie du champ de la poli­tique (ordo­li­bé­ra­lisme), nos amis alle­mands se ver­raient bien inter­dire la poli­tique du champ de la politique.

    Der­rière ce dis­cours des “fake news” il y a l’affirmation que le citoyen est un enfant, sans capa­ci­té de dis­cer­ne­ment. Et que le dis­cer­ne­ment est une affaire d’experts (poli­tiques, médias, …)

    Comme le sen­ti­ment d’un grand bond en arrière. »

    Réponse
  10. etienne

    Olivier Berruyer : L’Intox du Monde sur mes soi-disant 600 “articles erronés supprimés”

    « Il est quand même inté­res­sant de voir jusqu’où peut désor­mais aller une équipe non contrô­lée dans le plus grand quo­ti­dien français.

    Plan :

    I. La rumeur mal­veillante des Décodeurs
    II. La dif­fu­sion de la rumeur
    III. La ten­ta­tive “d’officialisation” de la rumeur…
    IV. Pour­quoi c’est faux
    4–1/ Le scoop des déco­deurs : une table des matières com­plè­te­ment buggée
    4–2/ Et sérieu­se­ment, il y a quoi dans ces 650 liens ?
    4–3/ L’instant risible : une inca­pa­ci­té d’en “venir aux faits”
    4–4/ Recours clas­sique à la culpa­bi­li­té par asso­cia­tion : l’exemple Paul Craig Roberts
    4–5/ Mais il y a encore mieux !
    4–6/ Bonus : le paroxysme de la mau­vaise foi
    V. Ça suffit !

    —–

    I. La rumeur mal­veillante des Décodeurs

    Pris dans mes ana­lyses du patri­moine Macron (billet du 24 février) et du révi­sion­niste ukrai­nien invi­té à l’Université d’Assas, je n’ai pas vu sur le moment l’incroyable rumeur lan­cée par l’équipe des Déco­deurs du Monde sur Twitter.

    Le 21 février, j’ai sor­ti l’information sur le blan­chis­se­ment “ver­dis­se­ment” du site Doc­tis­si­mo le jour d’un accord Le Monde/Doctissimo (un hasard selon les Déco­deurs). Plus inté­res­sant, je mon­trais dans une mise à jour en fin d’article que, pris la main dans le pot de confi­ture, la pre­mière réac­tion de Samuel Laurent et d’Adrien Séné­cat était de men­tir se tromper : […]

    Lire la suite :
    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​i​n​t​o​x​-​d​u​-​m​o​n​d​e​-​s​u​r​-​m​e​s​-​6​0​0​-​a​r​t​i​c​l​e​s​-​e​r​r​o​n​e​s​-​s​u​p​p​r​i​m​es/

    Source : les​-crises​.fr

    Réponse

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