Les 7 propositions de Donald Trump que les grands médias nous cachent

22/09/2016 | 21 commentaires

Infor­ma­tion pas­sion­nante et impor­tante, publiée par Igna­cio Ramo­net (Fon­da­teur d’At­tac et Direc­teur du Monde diplo­ma­tique pen­dant plus de dix ans), et signa­lée par Auré­lien Ber­nier :

Les 7 propositions de Donald Trump que les grands médias nous cachent

[···] « on se demande com­ment un per­son­nage avec de si misé­rables idées peut ren­con­trer un tel suc­cès chez les élec­teurs amé­ri­cains qui, évi­dem­ment, ne sont pas tous décé­ré­brés ? Quelque chose ne cadre pas.

Pour résoudre cette énigme, il a fal­lu fendre le mur de l’information et ana­ly­ser de plus près le pro­gramme com­plet du can­di­dat répu­bli­cain. On découvre alors sept autres options fon­da­men­tales qu’il défend, et que les grands médias passent sys­té­ma­ti­que­ment sous silence.

1) En pre­mier lieu, les jour­na­listes ne lui par­donnent pas ses attaques fron­tales contre le pou­voir média­tique. Ils lui reprochent d’encourager régu­liè­re­ment son public à huer les médias « mal­hon­nêtes ». Trump affirme sou­vent : « Je ne suis pas en com­pé­ti­tion avec Hil­la­ry Clin­ton, mais avec les médias cor­rom­pus. » Récem­ment, il a twee­té : « Si les grands médias, répu­gnants et cor­rom­pus, cou­vraient de manière hon­nête ma cam­pagne, sans fausses inter­pré­ta­tions, je dépas­se­rais Hil­la­ry de 20 %. » Il n’a pas hési­té à inter­dire d’accès à ses mee­tings plu­sieurs médias impor­tants comme The Washing­ton Post, Poli­ti­co, Huf­fing­ton Post et Buzz­Feed. Il a même osé atta­quer Fox News, la grande chaîne de la droite pam­phlé­taire, qui pour­tant le sou­tient à fond …

2) Une autre cause des attaques média­tiques contre Trump : sa dénon­cia­tion de la glo­ba­li­sa­tion éco­no­mique qu’il tient pour res­pon­sable de la des­truc­tion des classes moyennes. Selon lui, l’économie glo­ba­li­sée est une cala­mi­té dont le nombre de vic­times ne cesse de croître. Il rap­pelle que plus de 60 000 usines ont dû fer­mer ces quinze der­nières années aux Etats-Unis et qu’environ cinq mil­lions d’emplois indus­triels ont été détruits.

3) Trump est un fervent pro­tec­tion­niste. Il pro­pose d’augmenter les taxes sur tous les pro­duits impor­tés. Et se dit prêt, s’il arrive au pou­voir, à éta­blir des droits de douanes de 40% sur les pro­duits chi­nois. « Nous allons récu­pé­rer le contrôle du pays et nous ferons en sorte que les Etats-Unis rede­viennent un grand pays » affirme-il sou­vent, en repre­nant son slo­gan de cam­pagne. Par­ti­san du Brexit, il a décla­ré que, s’il était élu, il ferait sor­tir les Etats-Unis de l’Accord de libre échange nord-amé­ri­cain (ALENA). Il s’est éga­le­ment atta­qué au Trai­té Trans-Paci­fique (TPP) et a confir­mé que, une fois élu, il reti­re­rait les Etats-Unis de l’accord : « Le TPP consti­tue­rait un coup mor­tel pour l’industrie manu­fac­tu­rière des Etats Unis. » Evi­dem­ment, s’il est élu, il stop­pe­rait aus­si les négo­cia­tions en cours avec l’Union euro­péenne. Il va même plus loin : « Nous allons rené­go­cier ou sor­tir de l’OMC (Orga­ni­sa­tion mon­diale du com­merce). Ces accords com­mer­ciaux sont un désastre. » répète-t-il. Dans des régions comme le rust belt, la « cein­ture de rouille » du nord-est où les délo­ca­li­sa­tions et la fer­me­ture d’usines ont fait explo­ser le chô­mage et géné­ra­li­sé la pau­vre­té, ces pro­pos sont reçus avec enthou­siasme et font renaître tous les espoirs.

4) Autre option dont les médias parlent peu : son refus des réduc­tions bud­gé­taires néo­li­bé­rales en matière de sécu­ri­té sociale. De nom­breux élec­teurs répu­bli­cains vic­times de la crise éco­no­mique, et tous ceux qui ont plus de 65 ans, ont besoin de la Social Secu­ri­ty (retraite) et du Medi­care (assu­rance mala­die) mis en place par le pré­sident Barack Oba­ma que les autres diri­geants répu­bli­cains veulent sup­pri­mer. Trump a pro­mis ne pas reve­nir sur ces avan­cées sociales. Il a aus­si pro­mis de dimi­nuer les prix des médi­ca­ments, d’aider à régler les pro­blèmes des « SDF », de réfor­mer la fis­ca­li­té des petits contri­buables, et de sup­pri­mer un impôt fédé­ral qui touche 73 mil­lions de foyers modestes.

5) Dénon­çant l’arrogance de Wall Street, Trump pro­pose éga­le­ment d’augmenter de manière signi­fi­ca­tive les impôts des tra­ders spé­cia­li­sés dans les hedge funds (fonds spé­cu­la­tifs) qui gagnent des for­tunes. Il pro­met le réta­blis­se­ment de la loi Glass-Stea­gall (votée en 1933 pen­dant la Dépres­sion et abro­gée en 1999 par William Clin­ton), qui sépa­rait la banque tra­di­tion­nelle de la banque d’affaires pour évi­ter que celle-ci puisse mettre en péril l’épargne popu­laire par des inves­tis­se­ments à haut risque. Evi­dem­ment, l’ensemble du sec­teur finan­cier est vent debout contre Trump et s’oppose au réta­blis­se­ment de cette loi.

6) En matière de poli­tique inter­na­tio­nale, Trump s’est fait fort de trou­ver des ter­rains d’entente à la fois avec la Rus­sie et avec la Chine. Il veut notam­ment signer une alliance avec Vla­di­mir Pou­tine et la Rus­sie pour com­battre effi­ca­ce­ment l’organisation Etat isla­mique (Daesh) même si pour l’établir Washing­ton doit accep­ter l’annexion de la Cri­mée par Moscou.

7) Enfin, Trump estime qu’avec son énorme dette sou­ve­raine, l’Amérique n’a plus les moyens d’une poli­tique étran­gère inter­ven­tion­niste tous azi­muts. Elle n’a plus voca­tion à garan­tir la paix à n’importe quel prix. Contrai­re­ment à plu­sieurs res­pon­sables de son par­ti, et tirant les leçons de la fin de la guerre froide, il veut chan­ger l’OTAN : « Il n’y aura plus – affirme-t-il – de garan­tie d’une pro­tec­tion auto­ma­tique des Etats-Unis envers les pays membres de l’OTAN. » » [···]

Igna­cio Ramonet

http://​www​.mede​lu​.org/​L​e​s​-​7​-​p​r​o​p​o​s​i​t​i​o​n​s​-​d​e​-​D​o​n​a​l​d​-​T​r​ump

Source : mémoire des luttes

Fil face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​4​5​2​4​6​2​6​7​7​2​317

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21 Commentaires

  1. Ronald

    Je pense que la pro­chaine étape dans l’é­vo­lu­tion poli­tique des nations occi­den­tale est l’ac­ces­sion au pou­voir des par­tis « popu­listes », sous la forme propre à l’es­prit natio­nal (Trump, Mou­ve­ment 5 étoiles, Pode­mos, UKIP, …). Mais ce sera un suc­cès instable et tran­si­toire. Car les par­tis du « sys­tème » ont au moins pour eux d’a­voir une cohé­rence entre leur action et leur pro­pa­gande anti­dé­mo­cra­tique (pour plus d’é­tat d’ur­gence, plus de pou­voir ban­caire, plus de mili­ta­risme, plus de tech­no­cra­tie, moins de referendums, …). 

    Mais quand les par­tis popu­listes accé­de­ront au pou­voir avec un dis­cours anti­sys­tème et feront l’in­verse une fois élus, l’é­cart impos­sible à com­bler crée­ra un mécon­ten­te­ment très rapide qui fera s’ef­fon­drer le sou­tien populaire. 

    On le voit par exemple avec Syri­za en Grèce ou Vir­gi­nia Rag­gi à Rome. Alors, ce n’est pas la pre­mière fois que des poli­tiques tra­hissent le peuple, mais de nos jours, l’o­pi­nion publique évo­lue très rapi­de­ment et des mou­ve­ments se font ou se défont en quelques années.

    La France me semble une rela­tive excep­tion car la majo­ri­té de la popu­la­tion y est tel­le­ment hos­tile à la liber­té et à l’é­ga­li­té que plus le par­ti anti-esta­bli­she­ment (le FN) a une évo­lu­tion auto­ri­ta­riste, plus il monte en popularité.

    Réponse
  2. Alainr
  3. etienne

    Qui sont les déplorables ?

    Par Phil But­ler – Le 20 sep­tembre 2016 – Source Rus­sia Insider

    L’accueil réser­vé par les médias US au cadeau offert en 2006 par la Rus­sie pour com­mé­mo­rer le 911 révèle le fos­sé entre le peuple amé­ri­cain et son État


    La Larme du Cha­grin Le don de la Rus­sie aux États-Unis, un monu­ment de dix étages hono­rant les vic­times du 911

    « Nous pour­rions aus­si bien être dans un cau­che­mar, une tra­gé­die grecque col­lec­tive et sans fin où les héros sont méchants et vice-ver­sa. Quelque chose que j’é­tais en train d’é­tu­dier aujourd’­hui a rame­né à ma conscience ce tru­cage de la réa­li­té – com­ment un grand cadeau, que nous a offert le peuple russe, dévoile l’as­pect arti­fi­ciel de nos divi­sions. Le mémo­rial de la Larme du Cha­grin est une icône de l’a­mi­tié, en titane, bronze, nickel et marbre et une obla­tion humaine accueillie par les cra­chats de nos élites. » – Phil Butler

    « Depuis plus de trois ans je m’inquiète pour mon peuple. Une ombre plane aujourd’hui sur l’Amérique, l’endroit où j’ai gran­di. Cette ombre est un pré­sage inquié­tant, invi­sible pour beau­coup, et que la plu­part des gens sont réti­cents à recon­naître. Les citoyens de mon pays sont com­plè­te­ment iso­lés et sépa­rés de ceux qui les gou­vernent. Je raconte ici, dans une courte his­toire, la façon dont l’Amérique est sur le point de disparaître. » […]

    Lire la suite :
    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​q​u​i​-​s​o​n​t​-​l​e​s​-​d​e​p​l​o​r​a​b​les

    source : le Saker Francophone

    Réponse
  4. gyssler

    Com­ment faire pour deci­der les gens ?
    Crea­tion de nuit debout a Dra­gui­gnan :120 ins­crits depuis le debut.
    7 per­sonnes sont venues quelque fois.
    vu le peu de per­sonnes inter­res­sees nous nous suicidons.
    J.G

    Réponse
    • etienne

      Ne vous sui­ci­dez pas, faites (tous les jours, autour de vous) des mini ate­liers consti­tuants contagieux.
      Il n’y a rien de mieux 🙂

      Réponse
  5. etienne

    Stratégie américaine en Syrie, la théorie des jeux (Vernochet, Corneille)

    httpv://www.youtube.com/watch?v=xCclRso6zyU

    Réponse
  6. etienne

    Le silence des agneaux

    par F. William Engdahl

    http://​echel​le​de​ja​cob​.blog​spot​.fr/​2​0​1​6​/​1​0​/​l​e​-​s​i​l​e​n​c​e​-​d​e​s​-​a​g​n​e​a​u​x​.​h​tml

    Un des phé­no­mènes les plus bizarres, dans la situa­tion très bizarre de ces der­nières années, est le refus des poli­ti­ciens de pre­mier plan de l’Union euro­péenne de dis­cu­ter ouver­te­ment de la réa­li­té der­rière la per­tur­ba­tion sociale catas­tro­phique cau­sée par l’afflux en Europe de plus d’un mil­lion de réfu­giés de guerre, en pro­ve­nance de Syrie et d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord rava­gés par la guerre. Le débat euro­péen sur les réfu­giés, à cause de ce silence, ou du refus de par­ler des causes réelles et des remèdes pos­sibles, conduit à des décla­ra­tions com­plè­te­ment absurdes de la part d’anciens com­bat­tants poli­tiques qui devraient beau­coup mieux s’y prendre.

    Les réfu­giés sont une consé­quence de la guerre. La guerre est une consé­quence de la déci­sion prise par cer­tains inté­rêts pétro­liers et mili­taires de l’OTAN pour reprendre ou prendre le contrôle des nou­veaux mar­chés mon­diaux de l’énergie dans le pétrole et, main­te­nant, le gaz natu­rel. En outre, la guerre est une consé­quence des réac­tions des autres nations, y com­pris la Chine, la Rus­sie et l’Iran, à la ten­ta­tive des États-Unis et d’autres pays occi­den­taux de contrô­ler les flux mon­diaux de l’énergie. En outre et de manière connexe, il y a la réac­tion des élé­ments néo-nazis extré­mistes en Ukraine, à la suite d’un coup d’État sou­te­nu par les USA en 2014, à se joindre à cette guerre de l’énergie avec le sou­tien de l’UE, pour des rai­sons com­plè­te­ment mon­tées de toutes pièces.

    En consé­quence du silence des diri­geants de l’UE, un drame tra­gique se déroule qui fait écho au roman de Tho­mas Har­ris, Le silence des agneaux.

    Nour­rir le danger ?

    Un excellent exemple qui montre com­ment des hommes poli­tiques sérieux sont obli­gés de faire les idiots pour jus­ti­fier leur silence sur la vraie ques­tion en jeu est ce récent com­men­taire du ministre alle­mand des Finances, Wolf­gang Schäuble.

    Wolf­gang Schäuble est un homme poli­tique euro­péen qui en a vu d’autres, et qui pense plus pro­fon­dé­ment que beau­coup d’autres sur de nom­breuses ques­tions de la vie. Dans beau­coup de domaines, il n’est clai­re­ment pas un pen­seur super­fi­ciel. Il a gui­dé le chan­ce­lier Hel­mut Kohl pour mener la réuni­fi­ca­tion alle­mande contro­ver­sée et dan­ge­reuse de 1990, une époque où des assas­si­nats secrets ont éli­mi­né deux per­son­nages clés de l’unification alle­mande, Alfred Her­rhau­sen de la Deutsche Bank et Det­lev Roh­wed­der, direc­teur de Treu­hand, ain­si que sale­ment estro­pié Schäuble, même si ces assas­si­nats ont été offi­ciel­le­ment décla­rés l’œuvre d’un « tireur isolé ».

    Donc que dit Schäuble aujourd’hui au sujet de la plus grave crise sociale depuis la fin de la Seconde Guerre mon­diale en Allemagne ?

    Dans une inter­view au jour­nal alle­mand Die Zeit, s’opposant à l’idée que l’Europe puisse s’isoler de l’afflux de réfu­giés en pro­ve­nance d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient arabe, Schäuble a décla­ré : « Cet iso­le­ment est en fait ce qui va nous bri­ser, nous conduire à la dégé­né­res­cence due à la consan­gui­ni­té. Pour nous, les musul­mans en Alle­magne enri­chissent notre ouver­ture, notre diver­si­té. » Puis il a ajou­té l’étrange com­men­taire sui­vant : « Il suf­fit de regar­der la troi­sième géné­ra­tion de Turcs, pré­ci­sé­ment les femmes ! C’est en effet un poten­tiel d’innovation énorme !»

    Le der­nier, et pour autant que je sache, le seul homme poli­tique alle­mand à poin­ter la véri­té finan­cière de qui est der­rière la créa­tion d’État isla­mique ou DAESH, a dit la véri­té et a été rapi­de­ment réduit au silence. Le ministre alle­mand du Déve­lop­pe­ment, Gerd Muel­ler, dans une inter­view à la TV natio­nale alle­mande ZDF en août 2014, a accu­sé le Qatar de finan­cer les mili­tants d’État isla­mique : « Vous devez vous deman­der qui est en train d’armer, de finan­cer les troupes d’EI. Le mot-clé est Qatar – et com­ment pou­vons nous trai­ter poli­ti­que­ment avec ces gens et ces nations ?» Muel­ler a été, par la suite,réduit au silence par la coa­li­tion Merkel.

    Pour évi­ter encore tout com­men­taire embar­ras­sant qui pour­rait poin­ter vers la véri­té au sujet du finan­ce­ment des ter­ro­ristes en Syrie et au Moyen-Orient, Ange­la Mer­kel a récem­ment viré son chef des ren­sei­gne­ments, le BND alle­mand, Gerhard Schind­ler, pour une note interne qu’il a per­mis d’être divul­guée à la presse, note expri­mant les graves pré­oc­cu­pa­tions envers le rôle de la monar­chie d’Arabie saou­dite dans les conflits ter­ro­ristes du Moyen-Orient et de l’instabilité du prince saou­dien Muham­mad bin Sal­man, ministre de la Défense et aujourd’hui de fac­to roi, car son père est gra­ve­ment malade avec une forme décla­rée de démence.

    Le silence de l’UE sur la réa­li­té de la situa­tion actuelle avec la Rus­sie et l’Ukraine est tout aus­si assour­dis­sant, autant que le silence sur la cause des guerres au Moyen-Orient et en Libye.

    Le silence public, signe d’impuissance, des poli­ti­ciens de l’UE lorsqu’ils ont été confron­tés, début 2014, à l’enregistrement véri­fié d’un appel télé­pho­nique entre la secré­taire d’État adjointe amé­ri­caine aux affaires euro­péennes, Vic­to­ria Nuland, et Pyatt, son ambas­sa­deur à Kiev. Les deux ont été sur­pris en train de dis­cu­ter des per­sonnes qu’ils avaient choi­sies pour le futur régime post-Ianou­ko­vitch. Un enre­gis­tre­ment dans lequel elle a dit à Pyatt, à pro­pos des pré­fé­rences des gou­ver­ne­ments de l’UE, « Fuck the UE !» Le silence de tous les gou­ver­ne­ments de l’UE fut alors le sinistre et remar­quable signe du silence de plus en plus pro­fond des agneaux. Comme l’est l’obéissance ser­vile des gou­ver­ne­ments de l’UE, una­nimes pour pour­suivre les sanc­tions éco­no­miques contre la Rus­sie même si les éco­no­mies de l’UE en souffrent beau­coup. Rien que l’Allemagne a per­du quelque 120 mil­liards d’euros dans le com­merce avec la Rus­sie depuis les mani­fes­ta­tions du Maï­dan, fin 2013.

    La réa­li­té est taboue

    Qu’est-ce qui pousse des hommes poli­tiques intel­li­gents comme Schäuble à babiller un non-sens sur les dan­gers de la consan­gui­ni­té alle­mande et les capa­ci­tés de la troi­sième géné­ra­tion de femmes turques ? Ce n’est pas ce que disent les diri­geants de l’UE, mais c’est ce qu’ils refusent de dire, en grande par­tie par crainte de repré­sailles de la part des États-Unis, qui est impor­tant ici.

    Ce que Schäuble et Mer­kel, et d’autres dans l’UE, savent très bien, mais dont ils ne disent rien à leur peuple, est que depuis des années le gou­ver­ne­ment des États-Unis, sa CIA, son Dépar­te­ment d’État et son Penta­gone, ain­si que des élé­ments clés du même genre en Grande-Bre­tagne, en France, dans la Tur­quie d’Erdogan, en Ara­bie saou­dite, au Qatar, ont une Grande (ou pas si grande) Stra­té­gie. Elle implique une réor­ga­ni­sa­tion glo­bale et com­plète du contrôle de la majeure par­tie du pétrole mon­dial et main­te­nant du gaz naturel.

    La stra­té­gie est simple et remonte à 1999, au dis­cours à Londres par Dick Che­ney, alors PDG de Hal­li­bur­ton, et même avant, au pro­jet de Che­ney de 1992, nom­mé Defense Poli­cy Gui­dance, alors qu’il était secré­taire à la Défense des États-Unis ; une stra­té­gie des­ti­née à s’assurer qu’aucune autre nation ou groupe de nations puisse à l’avenir contes­ter que l’Amérique est la seule superpuissance.

    Le centre de cette stra­té­gie amé­ri­caine, dont Che­ney semble être le meneur, ne repose pas sur des guerres pré­ven­tives, mais sur des guerres pour l’énergie. Elles sont des guerres pour l’énergie, sou­vent dégui­sées en guerres de reli­gion, pour contrô­ler, refu­ser ou four­nir le pétrole si vital et, de plus en plus, les res­sources de gaz aux nations du monde. La guerre en Syrie, lan­cée il y a cinq ans au cours des soi-disant prin­temps arabes, une série de chan­ge­ments de régime qui ont été pro­mus par la secré­taire d’État Hil­la­ry Clin­ton, est la par­tie cen­trale où se joue le contrôle de l’avenir de l’énergie, et donc des éco­no­mies, des 28 pays de l’Union euro­péenne. Ce jeu va, à son tour, déci­der de qui domi­ne­ra le monde ou pas. Pour les amis de Che­ney à Washing­ton, c’est une ques­tion de vie et de mort.

    Le gaz européen

    L’UE est poten­tiel­le­ment le plus grand futur mar­ché mon­dial pour le gaz natu­rel, en rai­son de ses objec­tifs de réduc­tion des émis­sions de CO2, déjà adop­tées. Je ne dis­cu­te­rai pas ici de la science ou de l’absence de science der­rière le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Il est per­ti­nent pour les mar­chés mon­diaux de l’énergie, car c’est un fait juri­dique, que les États membres ont conve­nu de ce qui suit : en 2020, une réduc­tion de 20% des émis­sions de gaz à effet de serre par rap­port à 1990 ; d’ici 2030, au moins 40% de réduc­tion des émis­sions de gaz à effet de serre par rap­port à 1990. Toutes les par­ties conviennent que le seul moyen actuel­le­ment pos­sible d’atteindre ces objec­tifs est de rem­pla­cer mas­si­ve­ment le char­bon et le pétrole par le gaz natu­rel. En Alle­magne, il faut ajou­ter la déci­sion de Mer­kel, après Fuku­shi­ma, d’éliminer l’électricité nucléaire. Le futur mar­ché gazier de l’UE devient la Toi­son d’or pour les four­nis­seurs de gaz tels que le Qatar, mais pas que lui.

    Arrive Washing­ton

    Main­te­nant, allons à Washing­ton, à son extrême droite.

    Jusqu’en février 2014, au moment du coup d’état éta­su­nien en Ukraine, la Rus­sie, en uti­li­sant les gazo­ducs de l’ère sovié­tique pas­sant par l’Ukraine pour la plu­part, a été la source d’approvisionnement majeure pour le gaz euro­péen, venant des énormes gise­ments de gaz russes. L’objectif de Washing­ton était, et est tou­jours, de bri­ser ce lien entre la Rus­sie et l’UE. L’administration Oba­ma, gui­dée par Nuland et le vice-pré­sident Joe Biden, a ins­tal­lé un régime vas­sal à Kiev et a ordon­né à ses pions de défier le russe Gaz­prom pour le paie­ment du gaz livré, qui se compte par mil­liards. Ils ont ordon­né à leurs vas­saux à Kiev de lan­cer une guerre contre le Don­bass rus­so­phone de l’Est de l’Ukraine en bor­dure de la Rus­sie. Kiev a obéi.

    Cela a pro­vo­qué une crise stra­té­gique à cause de la base navale russe en mer Noire, qui était admi­nis­tra­ti­ve­ment, depuis l’époque sovié­tique, une par­tie de l’Ukraine, mais his­to­ri­que­ment russe et tatar. Un réfé­ren­dum, dans lequel plus de 90% des citoyens de Cri­mée ont voté pour être rat­ta­chés à la Rus­sie, a été uti­li­sé comme pré­texte pour Washing­ton pour pous­ser l’UE à prendre des sanc­tions éco­no­miques auto­des­truc­trices contre la Rus­sie. Les sanc­tions ont visé des per­sonnes et des entre­prises clés de l’industrie pétro­lière et gazière russe.

    L’escalade, menée par une guerre de pro­pa­gande de l’OTAN et des médias tra­di­tion­nels contrô­lés de l’UE, a per­mis à la Com­mis­sion de Bruxelles de pla­cer des entraves bureau­cra­tiques à la réa­li­sa­tion d’un deuxième gazo­duc, ne pas­sant pas par l’Ukraine, le South Stream.

    En col­la­bo­ra­tion avec le gazo­duc sous-marin, le North Stream, qui vient d’être construit entre Saint-Péters­bourg et le nord de l’Allemagne, le South Stream aurait éli­mi­né la capa­ci­té de Washing­ton, via l’Ukraine, de faire chan­ter ou de nuire à Gaz­prom. La Bul­ga­rie, le point d’ancrage des­ti­né au pas­sage entre le sud est de l’Europe et l’Italie, a été contrainte par Bruxelles de se reti­rer de l’accord South Stream avec Gaz­prom et, en décembre 2014, le pré­sident Pou­tine a annon­cé que South Stream était mort.

    Main­te­nant, en Syrie, Bachar al Assad et, à un degré moindre, l’Irak domi­né par les chiites, se pré­sentent comme l’obstacle pour que le gaz qata­ri, sous contrôle amé­ri­cain, arrive jusqu’aux prin­ci­paux mar­chés européens.

    Retour en 1991

    Les plans amé­ri­cains, mis au point par une cabale de néo-conser­va­teurs guer­riers et sou­te­nus par le com­plexe mili­ta­ro-indus­triel, Big Oil et leurs banques de Wall Street, remontent au moins à 1991. Le géné­ral retrai­té 4 étoiles de l’OTAN, Wes­ley Clark, a décrit une réunion qu’il a tenue avec Dick Che­ney et Paul Wol­fo­witz, qui était sous-secré­taire de Che­ney à la Défense stra­té­gique – la posi­tion numé­ro trois au Pentagone :

    « Et j’ai dit : Mon­sieur le Secré­taire, vous devez être assez content de la per­for­mance des troupes dans Desert Storm. Et il a dit : Oui, mais pas vrai­ment, parce que la véri­té est que nous aurions dû nous débar­ras­ser de Sad­dam Hus­sein, et nous ne l’avons pas fait […] Mais une chose que nous avons apprise [de la guerre du Golfe] est que nous pou­vons uti­li­ser nos mili­taires dans la région – au Moyen-Orient – et que les Sovié­tiques ne nous arrê­te­ront pas. Et nous avons envi­ron 5 à 10 ans pour net­toyer ces anciens régimes clients sovié­tiques – la Syrie, l’Iran, l’Irak – avant que la pro­chaine super­puis­sance vienne nous défier.» Suite à l’invasion amé­ri­caine de mars 2003 en Irak pen­dant la pré­si­dence Che­ney-Bush, avec Paul Wol­fo­witz à nou­veau au Penta­gone cette fois pour exé­cu­ter la chute de Sad­dam et la prise de contrôle mili­taire totale de l’Irak, le géné­ral John Abi­zaid a fait une décla­ra­tion éclai­rante. Abi­zaid, ancien com­man­dant du CENTCOM, res­pon­sable de l’Iraq, a dit : « Bien sûr, c’est à cause du pétrole, entiè­re­ment à cause du pétrole, nous ne pou­vons vrai­ment pas le nier. »

    Peu doivent se rap­pe­ler que dès les pre­miers jours en tant que vice-pré­sident, en jan­vier 2001, Dick Che­ney, qui venait de quit­ter Hal­li­bur­ton, la plus grande com­pa­gnie de ser­vices pétro­liers au monde, a mon­té quelque chose appe­lé l’Energy Task Force du Pré­sident Bush. Ce qui est moins connu est que ce groupe de tra­vail n’était pas des­ti­né qu’aux besoins en pétrole et en éner­gie des États-Unis.

    Che­ney a invi­té les chefs de Exxon­Mo­bil, Che­vron, BP et autres grandes com­pa­gnies pétro­lière à ses ses­sions de stra­té­gie, tenues portes closes. Ils ont com­man­dé des cartes pétro­lières détaillées de l’Irak et d’autres pays du Moyen-Orient. Condi Rice, conseillère natio­nale à la sécu­ri­té et ancienne membre du conseil d’administration de Che­vron, a ordon­né à son per­son­nel de coopé­rer plei­ne­ment avec le groupe de tra­vail de Che­ney. Lorsque les orga­ni­sa­tions d’intérêt public lui ont deman­dé de rendre publics les pro­cès-ver­baux de ces réunions, Che­ney a sim­ple­ment refu­sé, en vio­la­tion de la loi amé­ri­caine. Selon un docu­ment secret fui­té venant de la NSC (Natio­nal Secu­ri­ty Coun­cil), la mis­sion était : « L’examen des poli­tiques stra­té­giques envers les États voyous », tels que l’Irak, et « les actions concer­nant la cap­ture des champs de pétrole et de gaz exis­tants et nou­veaux. »

    Pour le dire clai­re­ment, les stra­tèges poli­tiques autour de Dick Che­ney, au plus haut niveau du Penta­gone, à la NSC, à la CIA et au Dépar­te­ment d’État, ont un plan détaillé pour « la cap­ture des champs de pétrole et de gaz exis­tants et nouveaux ».

    Et comme Che­ney l’a décla­ré dans son dis­cours de Londres à l’Institute of Petro­leum, en 1999, « d’ici 2010, nous aurons besoin de l’ordre de cin­quante mil­lions sup­plé­men­taires de barils par jour. Alors, d’où va venir le pétrole ? Les gou­ver­ne­ments et les com­pa­gnies pétro­lières natio­nales contrôlent envi­ron quatre-vingt pour cent des actifs. Le pétrole reste fon­da­men­ta­le­ment une entre­prise du gou­ver­ne­ment. Alors que de nom­breuses régions du monde offrent de grandes oppor­tu­ni­tés pour le pétrole, le Moyen-Orient, avec les deux tiers du pétrole mon­dial et le coût le plus bas, c’est tou­jours là où est le tro­phée en fin de compte…»

    Ce qui émerge est une image où Dick Che­ney est l’homme cen­tral, la tête d’une sorte d’appareil de gou­ver­ne­ment paral­lèle et secret, indé­pen­dam­ment de qui est pré­sident, qu’il soit G.H.W. Bush père ou Clin­ton (Bill) ou W. Bush ou Oba­ma. Il agit évi­dem­ment ain­si en uti­li­sant ses réseaux dans le gou­ver­ne­ment des États-Unis, le ren­sei­gne­ment et Big Oil, depuis au moins 1991, afin de réor­ga­ni­ser secrè­te­ment le contrôle sur le pétrole mon­dial et, plus récem­ment, le gaz mon­dial, pour qu’ils tombent entre les mains de ceux qui entourent Che­ney. Ceci est un pro­jet énorme, un grand des­sein géo­po­li­tique. Il est éga­le­ment voué à l’échec.

    Le gaz qata­ri ou russe ?

    Avance rapide jusqu’en 2009. Alors que le mar­ché du gaz natu­rel de l’UE est main­te­nant défi­ni comme le plus grand mar­ché poten­tiel d’importation de gaz, tous les yeux des prin­ci­paux pro­duc­teurs de gaz se sont tour­nés vers Bruxelles et les dif­fé­rents États membres de l’UE, les prin­ci­paux clients poten­tiels. Alors que les réseaux de gazo­ducs et ter­mi­naux métha­niers s’étendent à tra­vers le monde, le gaz est en train de deve­nir l’équivalent du pétrole sur le mar­ché mon­dial, ou au moins régional.

    En 2009, Ronald Dumas, l’ancien ministre fran­çais des Affaires étran­gères, a révé­lé que l’armée bri­tan­nique se pré­pa­rait à enva­hir la Syrie d’Assad. C’était deux bonnes années avant les allé­ga­tions de mas­sacres par l’armée d’Assad qui ont four­ni l’alibi à la guerre, sou­te­nue par les Amé­ri­cains, contre Assad. Dumas a dit la télé­vi­sion fran­çaise : « J’étais en Angle­terre deux ans avant la vio­lence en Syrie, pour d’autres affaires. J’ai ren­con­tré des hauts fonc­tion­naires bri­tan­niques, qui m’ont avoué qu’ils pré­pa­raient quelque chose en Syrie. C’était en Grande-Bre­tagne, pas aux États-Unis. La Grande-Bre­tagne pré­pa­rait des hommes armés à enva­hir la Syrie.»

    Des fuites de cour­riels envoyés par l’entreprise pri­vée amé­ri­caine de ren­sei­gne­ment Strat­for ont révé­lé des notes d’une réunion avec des res­pon­sables du Penta­gone qui confir­maient qu’à par­tir de 2011, la for­ma­tion des forces de l’opposition syrienne par des forces spé­ciales amé­ri­caines et bri­tan­niques était en bonne voie. L’objectif était alors de pro­vo­quer l’«effondrement » du régime d’Assad « de l’intérieur ».

    En août 2009, l’émir du Qatar a ren­du visite à Assad à Damas. Le Qatar détient le North Field, le plus grand champ de gaz au monde, au milieu du golfe Per­sique. L’émir a pro­po­sé qu’Assad donne son accord pour ins­tal­ler un gazo­duc qata­ri à tra­vers la Syrie, puis vers la Tur­quie pour envoyer le gaz qata­ri vers le mar­ché euro­péen du gaz. Peu de temps avant cette réunion à Damas, le cheikh Hamad bin Kha­li­fa Al Tha­ni, le sou­ve­rain du Qatar, a décla­ré aux médias turcs, à la suite d’entretiens avec le Pre­mier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan : « Nous sommes impa­tients d’avoir un pipe­line de gaz du Qatar vers la Tur­quie (via la Syrie). Nous avons dis­cu­té de cette ques­tion dans le cadre de la coopé­ra­tion dans le domaine de l’énergie. À cet égard, un groupe de tra­vail sera mis en place pour obte­nir des résul­tats concrets dans les plus brefs délais. »

    Assad a décli­né l’offre du Qatar, affir­mant que la rai­son en était « de pro­té­ger les inté­rêts de [son] allié russe, qui est le prin­ci­pal four­nis­seur de gaz natu­rel de l’Europe ». Ce fut le début de la déci­sion de l’OTAN de détruire mili­tai­re­ment le régime d’Assad, début 2011, sui­vant le modèle libyen.

    Ajou­tant l’insulte à l’injure pour le com­plot ber­cé depuis long­temps par Che­ney pour le Moyen-Orient, l’année sui­vante, en 2012, le pré­sident Assad a enta­mé des négo­cia­tions avec son voi­sin, l’Irak, l’objectif ini­tial de Che­ney pour l’occupation mili­taire des champs de pétrole, et avec l’Iran, la bête noire de l’Amérique. Le champ gazier qata­ri fait par­tie du plus grand champ gazier connu au monde et se pro­longe éga­le­ment dans les eaux ter­ri­to­riales de l’Iran, où le champ de gaz est appe­lé South Pars. En rai­son des sanc­tions occi­den­tales, le gaz ira­nien est jusqu’à pré­sent res­té lar­ge­ment sous-développé.

    L’Iran, l’Irak et la Syrie ont signé un pro­to­cole d’accord pour construire conjoin­te­ment un pipe­line de $10 mil­liards, par­tant de South Pars, le champ gazier off­shore de l’Iran, tra­ver­sant l’Irak puis la Syrie en contour­nant la Tur­quie de l’OTAN et en allant via le Liban jusqu’à un port syrien, sur la Médi­ter­ra­née, pour nour­rir le mar­ché gazier de l’UE. Il a été signé en juillet 2012.

    Peu de temps après avoir accep­té le pro­jet de gazo­duc South Pars, les trois pays, la Syrie, l’Irak et l’Iran, ont conve­nu d’un accord pour trans­por­ter le pétrole à par­tir du champ de pétrole de Kir­kouk en Irak, jusqu’au port syrien de Banias. Tant l’oléoduc Kir­kuk-Banias que le gazo­duc Iran South Pars-Irak-Syrie lais­se­raient la Tur­quie et Israëlhors jeu.

    Ce fut le moment où Washing­ton et l’OTAN ont déci­dé de lan­cer leur « guerre civile »secrète par pro­cu­ra­tion, dont les com­bats se sont pro­pa­gés jusqu’à Damas et Alep.

    Le Qatar, sans ses res­sources éner­gé­tiques serait un mari­got insu­laire de chei­khs féo­daux, de cha­meaux et de fau­cons. Son genre d’islam est le même que le wah­ha­bisme sun­nite fon­da­men­ta­liste de l’Arabie saou­dite, son seul voi­sin. La déca­pi­ta­tion, la peine de mort pour les homo­sexuels, la lapi­da­tion à mort pour adul­tère, tout cela est auto­ri­sé en ver­tu de la stricte légis­la­tion de la cha­ria. En rai­son du gaz et du pétrole, c’est aus­si le plus riche pays du monde par habi­tant, alors l’Occident ignore poli­ment tout cela.

    Le pays a été choi­si par la Grande-Bre­tagne, dont c’était un ter­ri­toire de la Pre­mière Guerre mon­diale jusqu’en 1971, et plus tard par les États-Unis, pour être le site de l’une de leurs bases mili­taires les plus impor­tantes dans tout le Moyen-Orient, à Doha.

    Seul 13% de 1,8 mil­lions d’habitants du Qatar sont des citoyens qata­ris. Les autres 1,5 mil­lions res­tants sont des « tra­vailleurs invi­tés » étran­gers tra­vaillant géné­ra­le­ment dans des condi­tions d’esclavage. Le Qatar abrite les Frères musul­mans en exil et la chaine télé Al Jazee­ra, liée à la CIA et à l’OTAN. En bref, le Qatar est le par­te­naire idéal pour la CIA, le MI6 et l’OTAN pour faire avan­cer leur pro­gramme concer­nant le pétrole et le gaz au Moyen-Orient.

    Pour le Qatar sun­nite et fon­da­men­ta­liste, son enne­mi mépri­sé, l’Iran chiite, est sou­dai­ne­ment deve­nu un rival mor­tel pour les ventes de gaz à l’UE.

    L’impardonnable péché russe

    Ensuite, la Rus­sie de Pou­tine est entrée dans la danse syrienne, par son veto, à deux reprises, aux réso­lu­tions du Conseil de sécu­ri­té des Nations unies, en accord avec la Chine, réso­lu­tions qui auraient per­mis aux États-Unis et à l’OTAN (en grande par­tie par l’intermédiaire de la Tur­quie) de mettre en place une « zone d’exclusion aérienne » à la libyenne qui aurait conduit à un rapide ren­ver­se­ment d’Assad. Cela pour rendre pos­sible le démem­bre­ment ou la bal­ka­ni­sa­tion de la Syrie ; ce qui per­met­trait alors au gazo­duc Qatar-Syrie-Tur­quie vers l’UE de s’installer. La Rus­sie à ce moment est deve­nue une cible pri­vi­lé­giée pour Washing­ton. La Rus­sie de Pou­tine mena­çait toute la grande stra­té­gie des États-Unis pour contrô­ler les flux d’énergie du monde, qu’elle le sache ou pas.

    George Fried­man, le fon­da­teur de Strat­for, sou­vent dési­gné comme « l’ombre de la CIA », l’a aus­si admis dans une inha­bi­tuelle inter­view avec un jour­nal russe de pre­mier plan. Fried­man, dont les prin­ci­paux clients com­prennent les agences de ren­sei­gne­ment du Penta­gone et des États-Unis, a décla­ré que « la Rus­sie a com­men­cé à prendre cer­taines mesures que les États-Unis consi­dèrent comme inac­cep­tables. Prin­ci­pa­le­ment en Syrie. Ce fut là que les Russes ont démon­tré aux Amé­ri­cains qu’ils étaient capables d’influencer les pro­ces­sus au Moyen-Orient… Les États-Unis ont esti­mé que la Rus­sie leur nui­sait de façon inten­tion­nelle. C’est dans ce contexte que nous devrions éva­luer les évé­ne­ments en Ukraine. »

    Dans cette même inter­view à Kom­mer­sant, Fried­man a décrit les évé­ne­ments en Ukraine, où le régime de Vik­tor Ianou­ko­vitch a été ren­ver­sé en février 2014, comme un coup d’État orga­ni­sé et finan­cé par les États-Unis : « La Rus­sie nomme les évé­ne­ments qui se sont dérou­lés début 2014 un coup d’État orga­ni­sé par les États-Unis. Et ce fut vrai­ment le coup d’État le plus fla­grant de l’histoire ».

    Des­ti­né à échouer

    Les consé­quences du com­plot fou de Dick Che­ney pour ten­ter de contrô­ler le pétrole et le gaz dans monde sont de plus en plus évi­dentes. La Rus­sie, dans les der­niers jours, après un bref accord de ces­sez-le-feu avec Washing­ton sur la Syrie, a clai­re­ment mon­tré qu’elle ne per­met­tra pas aux États-Unis de conti­nuer à armer les ter­ro­ristes al-Qaï­da (et al-Nus­ra) en Syrie. Les forces russes ont de nou­veau démon­tré leur déter­mi­na­tion à détruire les ter­ro­ristes qui com­battent dans et autour de la bataille pour Alep et d’autres points clés syriens, que ce soit des ter­ro­ristes « modé­rés » ou al-Qaï­da / al-Nusra.

    Le bom­bar­de­ment amé­ri­cain sur la Libye en 2011 et la ten­ta­tive de prendre le contrôle des richesses pétro­lières de ce pays d’Afrique ont été un échec lamen­table. Ce pays d’Afrique du Nord, alors stable et pros­père, grouille aujourd’hui de groupes armés qui s’assassinent les uns les autres pour une part de la richesse pétro­lière. L’utilisation de l’Arabie saou­dite et de ses richesses pétro­lières par les États-Unis pour finan­cer son grand des­sein en Syrie et ailleurs se révèle un désastre. Le Royaume est en train d’épuiser rapi­de­ment ses réserves finan­cières alors que les prix du pétrole res­tent à hau­teur de 50 dol­lars. La guerre de l’Arabie saou­dite contre le Yémen, aus­si sou­te­nue par les Amé­ri­cains, est en train d’échouer et fait de Riyad, la risée du monde. L’ancien allié des États-Unis et de l’UE, Recep Tayyip Erdoğan, est en train de mener l’économie turque, alors pros­père, à la ruine et de s’aliéner presque tout le monde avec sa folle et fana­tique pour­suite du pou­voir absolu.

    De façon spec­ta­cu­laire, le net­toyage eth­nique sou­te­nu par les Amé­ri­cains en Syrie qui a pous­sé des mil­lions de per­sonnes à cher­cher refuge, d’abord en Tur­quie, et, depuis le prin­temps de 2015, dans l’UE, notam­ment en Alle­magne et en Suède, a déchi­ré le tis­su de sta­bi­li­té sociale de l’UE, allant même jusqu’à mena­cer son avenir.

    Ceci dans le silence assour­dis­sant de tous les diri­geants de l’UE, tout par­ti­cu­liè­re­ment de la chan­ce­lière alle­mande Ange­la Mer­kel ou de Wolf­gang Schäuble. Ils savent tous que c’est ce net­toyage eth­nique en Syrie et en Irak qui crée le flux de réfu­giés. Tout cela pour faire place à des gazo­ducs sous contrôle amé­ri­cain qui for­ce­ront les Euro­péens à ne pas s’approvisionner aux sources de gaz russe. Ceci est la véri­table his­toire, cachée par les poli­ti­ciens de l’UE comme Mer­kel ou Schäuble.

    Le silence des agneaux, un roman de Tho­mas Har­ris, décrit le son lorsque le der­nier agneau est conduit à l’abattoir et qu’il n’y a plus de bêle­ments. Le silence devant la véri­té est une forme de com­mu­ni­ca­tion aus­si des­truc­trice que les men­songes uti­li­sés pour cou­vrir ce silence, comme ces der­nières remarques stu­pides de Wolf­gang Schäuble au sujet des dan­gers de la consan­gui­ni­té et de la troi­sième géné­ra­tion de femmes turques. Ce dont on a besoin est un diri­geant sin­cère avec un cou­rage moral, le genre mon­tré par le pré­sident fran­çais Charles de Gaulle, quand il a refu­sé de dia­bo­li­ser l’Union sovié­tique et a sor­ti la France de l’OTAN en 1966, plu­tôt que de s’incliner devant Washing­ton et de jeter le des­tin de la France aux mains d’imprévisibles poli­ti­ciens étasuniens.

    F. William Engdahl

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  7. etienne

    La complicité des USA dans le carnage au Yémen, par le New York Times


    Des travailleurs ramassent des restes humains dans un hôpital dirigé par Médecins Sans Frontières après une frappe aérienne, mardi, au Yémen. Abduljabbar Zeyad/Reuters

    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​a​-​c​o​m​p​l​i​c​i​t​e​-​d​e​s​-​u​s​a​-​d​a​n​s​-​l​e​-​c​a​r​n​a​g​e​-​a​u​-​y​e​m​e​n​-​p​a​r​-​l​e​-​n​e​w​-​y​o​r​k​-​t​i​m​es/

    Source : New York Times les​-crises​.fr Oli­vier Berruyer

    Mon com­men­taire : et bien sûr, Le-Jour­nal-De-La-Banque (c’est comme ça que nous devrions appe­ler l’en­semble de la presse occi­den­tale, tota­le­ment pour­rie jus­qu’à l’os et amou­reuse de la guerre qui vient), y com­pris le NYT !, va conti­nuer à dési­gner la Rus­sie et Pou­tine comme le res­pon­sable de la guerre mon­diale qui vient.

    Réponse
    • Guillou Alain

      Bra­vo Etienne pour ce tour de la com­plexe ques­tion (« de la 3è guerre mon­diale qui vient) scru­pu­leu­se­ment effectué !
      pour saluer, je t’a­dresse mon poème :

      « Les ven­danges des non-dits »

      Les non-dits se suivent en rangs comme les vignes… Gar­de­ront ils long­temps leur secret de terroir ?
      Ces migrants inter­dits exi­lés de l’espoir Dont l’ombre cache mal l’honneur entre les lignes ? 

      Faut-il que l’on se plaise à perdre la mémoire ? Les non-dits se suivent en rangs comme les vignes…
      Enter­rant pour long­temps des secrets de ter­roir Ils sont pes­ti­fé­rés devant qui l’on se signe …
      Faut-il en se signant ten­ter de ne rien voir ? Enter­rant pour long­temps leurs efforts méri­toires Les non-dits se suivent en rangs comme les vignes Dans l’ombre que le doute allonge entre les lignes…

      Men­son­ger, lourd silence m’écœure et m’indigne
      Car le bon­heur existe : il jalonne l’Histoire !
      Le cla­mer au soleil empêche-t-il d’y croire ?
      Les non-dits se suivent en rangs comme les vignes… 

      Le droit d’a­sile veut que nul ne se résigne
      Au lourd silence pire que la mer à boire ! Faut-il que l’on se plaise à perdre la mémoire ?
      Eux ont bu tout leur soûl de ce vin des non-dits !

      sep­tembre 2016 Alain Guillou
      (extrait de « Le bolé­ro des antipodes »)

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  8. etienne
  9. etienne

    L’axe du mal de Hillary Clinton

    « Garder le doigt de Hillary Clinton loin du bouton nucléaire est une question de vie ou de mort »

    par Pepe Esco­bar – Le 12 octobre 2016 – Source Rus­sia Insider

    Allons droit au but : Hil­la­ry Clin­ton est prête à entrer en guerre contre la Rus­sie en Syrie – avec des consé­quences ther­mo­nu­cléaires intrin­sèques poten­tiel­le­ment terrifiantes.

    Anti­ci­pant le résul­tat de l’élection pré­si­den­tielle amé­ri­caine comme une répé­ti­tion du trem­ble­ment de terre de Nixon en 1972, Hil­la­ry a éga­le­ment fabri­qué une ver­sion remixée de l’axe du mal : la Rus­sie, l’Iran et « le régime d’Assad », dans le plus pur style de George Debe­liou Bush.

    Cela sans même comp­ter la Chine, qui, par l’intermédiaire d’une « agres­sion » dans la mer de Chine méri­dio­nale, se met­tra éga­le­ment en vedette comme un enne­mi cer­ti­fié pour la Mère fon­da­trice du pivot vers l’Asie.

    Et comme si tout cela n’était pas suf­fi­sam­ment pré­oc­cu­pant, la Tur­quie semble main­te­nant en route pour rejoindre l’axe. Les pré­si­dents Pou­tine et Erdo­gan se sont réunis à Istan­bul. Mos­cou s’est mon­tré dis­po­sé à déve­lop­per à grande échelle la coopé­ra­tion mili­ta­ro-tech­nique avec Ankara.

    Cela inclut, bien sûr, la construc­tion, par Rosa­tom, de quatre cen­trales nucléaires à Akkuyu pour $20 mil­liards, et l’impulsion pour « accé­lé­rer les tra­vaux » du pipe­line Tur­kish-Stream, qui ren­for­ce­ra encore plus, de fac­to, la posi­tion de la Rus­sie sur le mar­ché euro­péen du gaz, en contour­nant l’Ukraine pour de bon, tout en scel­lant la posi­tion d’Ankara comme car­re­four éner­gé­tique clé entre l’Est et l’Ouest.

    En outre, Mos­cou et Anka­ra sou­tiennent la posi­tion de l’envoyé spé­cial des Nations Unies en Syrie, Staf­fan de Mis­tu­ra, disant que les « rebelles modé­rés » – selon le jar­gon washing­to­nien –, qui retiennent des otages à l’est d’Alep, doivent être éradiqués.

    La nou­velle donne géo­po­li­tique va de soi. Autant Erdo­gan peut être un der­viche tour­neur poli­tique, inson­dable et peu fiable, autant Pou­tine est un maître du jeu stra­té­gique à long terme, les inté­rêts d’Ankara et de Mos­cou ont ten­dance à conver­ger dans le Nou­veau Grand Jeu, pré­sa­geant une inté­gra­tion plus étroite à l’aube du siècle eurasien.

    Presque une coupe de ciguë pour Hil­la­ry Clin­ton, qui a déjà assi­mi­lé Pou­tine à Hitler.

    Chan­ge­ment de régime ou guerre chaude ?

    Pen­dant le spec­tacle épou­van­table qui s’est dérou­lé lors du deuxième round du match inter­mi­nable Trump / Clin­ton, Donald Trump a avan­cé une fois de plus un point ration­nel – expri­mant son sou­hait d’une rela­tion de tra­vail nor­ma­li­sée avec la Rus­sie. Pour­tant, c’est un ana­thème abso­lu pour le par­ti de la guerre, dans la nébu­leuse néo­cons / néo­li­bé­raux­cons de l’axe Washington–Wall Street.

    La Clin­ton-cash-machine contrô­lée par les démo­crates a une nou­velle fois condam­né Trump comme outil de Pou­tine, alors que les répu­bli­cains déso­rien­tés condamnent Trump parce qu’il va à l’encontre de la « pen­sée répu­bli­caine dominante ».

    Voi­ci ce qu’a dit Trump : « Je n’aime pas du tout Assad, mais Assad tue ISIS. La Rus­sie est en train de tuer ISIS et l’Iran est en train de tuer ISIS. »
    Les pers­pec­tives de Trump en Asie du Sud-Ouest vont dans une seule direc­tion : détruire ISIS / ISIL / Daesh. Voi­là ce que le conseiller et ancien direc­teur de la Defense Intel­li­gence Agen­cy (DIA), le lieu­te­nant-géné­ral Michael Flynn, aujourd’hui retrai­té, a réus­si à caser dans le crâne de Trump, dans un de ses moments d’attention notoi­re­ment courts. […]

    Lire la suite : http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​l​a​x​e​-​d​u​-​m​a​l​-​d​e​-​h​i​l​l​a​r​y​-​c​l​i​n​ton

    Source : Le Saker Francophone

    Réponse
  10. etienne

    « Si on cesse d’armer les « rebelles », on aura la paix en Syrie »

    http://​www​.les​-crises​.fr/​s​i​-​l​o​n​-​c​e​s​s​e​-​d​a​r​m​e​r​-​l​e​s​-​r​e​b​e​l​l​e​s​-​n​o​u​s​-​a​u​r​o​n​s​-​l​a​-​p​a​i​x​-​d​e​m​a​i​n​-​e​n​-​s​y​r​ie/
    Source : les​-crises​.fr Oli­vier Berruyer

    Pour moi, Oli­vier est exem­plaire ; un jour­na­liste digne de ce nom (c’est rare) : indé­pen­dant, hon­nête, cou­ra­geux, dévoué au bien com­mun. Exemplaire.
    Mer­ci, mer­ci beaucoup.

    Réponse
  11. Oli

    Bon­soir,

    Une vidéo qui com­plé­te­ra votre approche :

    https://​you​tu​.be/​V​y​O​g​5​i​r​T​mXw

    Vous y trou­ve­rez une cri­tique des médias, du rôle que les médias jouent en démo­cra­tie, des inté­rêts et manœuvres amé­ri­ca­no-sio­nistes, du mon­dia­lisme, de son idéo­lo­gie, de l’im­mi­gra­tion de masse et des guerres au Proche Orient.

    Bon vision­nage.

    Réponse
  12. etienne

    Le FBI rouvre l’enquête sur les courriels : « Un coup énorme contre Hillary »

    « La déci­sion du FBI montre qu’il y a des gens dans les cou­lisses du pou­voir qui s’op­posent à Hil­la­ry Clin­ton, de peur qu’elle ne déclenche une guerre nucléaire avec la Rus­sie, selon l’é­co­no­miste amé­ri­cain Lew Rockwell.

    Le 28 octobre, le FBI a rou­vert l’en­quête au sujet de l’u­ti­li­sa­tion du mes­sa­ge­rie de cour­rier élec­tro­nique pri­vée uti­li­sée par Hil­la­ry Clin­ton alors qu’elle était secré­taire d’E­tat. Elle aurait en effet dû envoyer ses mes­sages avec la mes­sa­ge­rie du gou­ver­ne­ment. Le direc­teur du FBI, James Comey, a indi­qué dans sa lettre aux membres du Congrès que le bureau avait décou­vert de nou­veaux cour­riels qui doivent faire l’objet d’une enquête.

    L’ad­mi­nis­tra­tion Barack Oba­ma, le gou­ver­ne­ment fédé­ral et le FBI ont per­du le sou­tien du peuple américain

    RT : C’est une situa­tion assez inat­ten­due, moins de deux semaines avant l’é­lec­tion. Pen­sez-vous que cela aura un impact impor­tant sur l’is­sue du scrutin ?

    Lew Rock­well (L. R.) : Je suis cer­tain que cela a déjà eu un impact énorme à l’in­té­rieur du FBI, pour la popu­la­tion amé­ri­caine. Tout gou­ver­ne­ment a besoin du consen­te­ment de ses admi­nis­trés, au moins d’un consen­te­ment tacite. C’est pour­quoi l’ad­mi­nis­tra­tion Oba­ma, le gou­ver­ne­ment fédé­ral et le FBI ont per­du le sou­tien du peuple amé­ri­cain. C’est vrai­ment très bien. C’est la cam­pagne la plus pas­sion­nante et inté­res­sante de ma vie.

    Et cela devient de plus en plus pas­sio­nant. Je dirais que le FBI a fait un pas contre Hil­la­ry. Ils auraient faci­le­ment pu lais­ser pas­ser l’é­lec­tion. C’est donc, un coup contre Hil­la­ry. Je crois éga­le­ment que cela montre qu’il y a des gens dans les cou­lisses du pou­voir qui s’op­posent à Hil­la­ry Clin­ton, de peur qu’elle ne déclenche une guerre nucléaire avec la Rus­sie. Les fous néo­con­ser­va­teurs y aspirent. Même les mau­vais oli­garques, qui ne sont pas fous, ne le veulent pas. Je pense donc que cela indique que tout com­mence à tour­ner contre Hil­la­ry. C’est excellent pour les Etats-Unis, pour la paix dans le monde, ce coup que vit Hil­la­ry Clinton. » […]

    Lire la suite :
    https://​fran​cais​.rt​.com/​o​p​i​n​i​o​n​s​/​2​8​2​9​8​-​f​b​i​-​e​n​q​u​e​t​e​-​c​o​u​r​r​i​e​l​s​-​c​o​u​p​-​h​i​l​l​ary
    Source : rt​.com

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  13. etienne

    Quand la rage vous saisit…
    Michael Moore : « L’élection de Trump sera le plus formidable bordel jamais vu dans l’histoire de l’humanité »


    Note du Saker Francophone
    « Nous tra­dui­sons ici le texte de Michael Moore réfé­ren­cé par dede​fen​sa​.org dans son article du 27 octobre inti­tu­lé Notes sur une « rage-cosmique » »

    Michael Moore :

    « Je connais un tas de gens dans le Michi­gan qui envi­sagent de voter pour Trump et ils ne sont pas néces­sai­re­ment d’accord avec lui. Ils ne sont ni racistes ni péque­nots, ce sont en fait des gens assez décents, et donc, après avoir par­lé à un cer­tain nombre d’entre eux, je vou­lais écrire ceci.

    Donald Trump est venu à l’Economic Club de Detroit, il se tenait debout devant les diri­geants de Ford Motor et leur a dit : « Si vous fer­mez ces usines, comme vous avez l’intention de le faire à Detroit, pour les construire au Mexique, je vais col­ler une taxe de 35% sur les voi­tures quand vous les ren­ver­rez ici et per­sonne ne les achè­te­ra. » Ce fut une chose éton­nante à voir. Aucun homme poli­tique, répu­bli­cain ou démo­crate, n’a jamais rien dit de tel à ces cadres, et la musique était douce aux oreilles des gens du Michi­gan, de l’Ohio, de Penn­syl­va­nie et du Wis­con­sin – les États Brexit.

    Vous vivez ici dans l’Ohio, vous savez de quoi je parle. Que Trump croie ou non ce qu’il dit n’est pas per­ti­nent, parce qu’il dit les choses aux gens qui souffrent, et voi­là pour­quoi tous les chiens bat­tus, les sans-nom [et sans dents, NdT], les oubliés, durs au bou­lot, qui fai­saient par­tie de ce qu’on appe­lait la classe moyenne, aiment Trump. Il est le cock­tail Molo­tov humain qu’ils atten­daient ; le grand poing humain qu’ils peuvent léga­le­ment bran­dir contre le sys­tème qui a bou­sillé leur vie. Et le 8 novembre, bien que virés de leurs emplois, puis de chez eux par une sai­sie ban­caire, avec femme et enfants par­tis – suite au divorce –, la voi­ture hypo­thé­quée, sans vraies vacances depuis des années, coin­cés avec le plan de san­té mer­dique d’Obama qui ne per­met même pas d’obtenir un putain de tube d’aspirine, ils ont essen­tiel­le­ment per­du tout ce qu’ils avaient, sauf une chose – la seule chose qui ne leur coûte pas un cen­time et leur est garan­tie par la Consti­tu­tion amé­ri­caine : le droit de vote.

    Ils pour­raient être sans un rond, ils pour­raient être sans-abri, ils pour­raient être bai­sés par devant et par der­rière, cela n’a pas d’importance, parce qu’ils sont égaux ce jour-là – un mil­lion­naire a le même nombre de voix qu’un chô­meur : une. Et il y a plus de monde dans l’ancienne classe moyenne qu’il n’y en a dans la classe des mil­lion­naires. Donc, le 8 novembre, les dépos­sé­dés vont mar­cher jusqu’au bureau de vote, rece­voir un bul­le­tin, fer­mer le rideau, et avec la manette, le feutre ou l’écran tac­tile ils coche­ront un grand putain de X dans la case du nom de l’homme qui a mena­cé de bou­le­ver­ser et ren­ver­ser ce sys­tème qui a rui­né leur vie : Donald J. Trump.

    Ils voient que les élites qui ont pour­ri leur vie détestent Trump. L’Amérique du Big Busi­ness déteste Trump. Wall Street déteste Trump. Les poli­ti­ciens de car­rière détestent Trump. Les médias détestent Trump, après l’avoir aimé et créé, main­te­nant ils le haïssent. Mer­ci médias : l’ennemi de mon enne­mi est celui pour qui je vais voter le 8 novembre.

    Oui, le 8 novembre, vous Joe LaRage, Steve LaRage, Bob LaRage, Billy LaRage, tous les LaRage, vous devez y aller pour faire sau­ter ce sys­tème mau­dit parce que c’est votre droit. L’élection de Trump va être le plus grand bor­del jamais enre­gis­tré dans l’histoire humaine et ça sera bon.

    Michael Moore

    Tra­duit et édi­té par jj, relu pas Cat pour le Saker Francophone
    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​q​u​a​n​d​-​l​a​-​r​a​g​e​-​v​o​u​s​-​s​a​i​sit

    Réponse
  14. etienne

    La campagne d’Hillary Clinton explose en plein vol

    Publié le

    La cam­pagne pré­si­den­tielle d’Hillary Clin­ton vient d’exploser en plein vol suite aux révé­la­tions de wiki­leaks concer­nant son email.

    La campagne d'Hillary Clinton explose en plein vol

    Je n’avais pas pré­vu de reve­nir sur l’actualité de la cam­pagne pré­si­den­tielle amé­ri­caine mais compte tenu des revi­re­ment spec­ta­cu­laires de ces der­niers jours, est-il pos­sible de faire autrement ?

    Ceux qui ne seraient pas encore fami­lia­ri­sés avec quelques scan­dales col­lant aux basques d’Hillary Clin­ton peuvent se réfé­rer à un ancien billet sur le sujet. Depuis, l’eau aurait dû cou­ler sous les ponts. Le scan­dale consé­cu­tif à l’enregistrement de pro­pos salaces de Trump à son insu en 2005 aurait dû démo­lir ses der­nières chances de suc­cès pour les élec­tions. Hil­la­ry aurait dû triom­pher sans coup férir… Mais il est des cam­pagnes où rien ne se déroule comme prévu.

    Il était une fois un serveur mail

    En 2009, lorsque Hil­la­ry Clin­ton accé­da au poste de Secré­taire d’État sous la pré­si­dence Oba­ma, les Clin­ton mirent en place une mes­sa­ge­rie paral­lèle, pri­vée. Pen­dant des années, les affaires ayant trait à la diplo­ma­tie amé­ri­caine cir­cu­lèrent à tra­vers l’adresse élec­tro­nique HDR22@ClintonEmail.com. Ce ser­veur mail pri­vé était en par­faite vio­la­tion du Fede­ral Records Act, qui impose une copie pour archi­vage des com­mu­ni­ca­tions offi­cielles des élus et hauts fonc­tion­naires pour des acti­vi­tés liées à leur man­dat, et de la loi sur la liber­té d’information (Free­dom of Infor­ma­tion Act) per­met­tant à toute per­sonne en fai­sant la demande de consul­ter ces échanges, sauf ceux clas­sés confi­den­tiels ou secret-défense.

    Il faut noter que Mme Clin­ton savait par­fai­te­ment qu’elle vio­lait la loi, sauf à faire preuve de troubles de la mémoire confi­nant à la démence. En 2007, alors dans l’opposition, elle repro­cha à des élus répu­bli­cains leur uti­li­sa­tion de mails pri­vés dans le cadre de leurs fonc­tions. En 2011, alors même qu’elle uti­li­sait son ser­veur pri­vé, elle envoya un mes­sage enjoi­gnant les ambas­sa­deurs sous ses ordres à ne pas uti­li­ser des adresses pri­vées. En 2012, elle répri­man­da sévè­re­ment un ambas­sa­deur et le licen­cia ensuite pour être pas­sé outre.

    La révé­la­tion de l’existence de ce ser­veur mail (par hasard, à tra­vers le pira­tage du compte mail d’un proche des Clin­ton) entraî­na une enquête. Som­mée de s’expliquer, Hil­la­ry Clin­ton décla­ra que ces e‑mails ne concer­naient rien d’important, en impri­ma des mil­liers de pages et les four­nit au FBI. Mais 33 000 mes­sages man­quaient à l’appel, cou­vrant par exemple la période cri­tique de l’activité de Secré­taire d’État de Mme Clin­ton pen­dant l’attaque du Consu­lat amé­ri­cain de Ben­gha­zi, en Libye, où un diplo­mate amé­ri­cain de haut rang trou­va la mort.

    Mme Clin­ton pré­ten­dit que les e‑mails man­quants n’avaient aucune impor­tance, comme les cours de yoga de sa fille, et rele­vaient de la sphère privée.

    Som­mée de livrer son ser­veur aux auto­ri­tés, Hil­la­ry Clin­ton en fit effa­cer le conte­nu avec un logi­ciel pro­fes­sion­nel, affir­mant qu’il s’agissait d’une « simple erreur de mani­pu­la­tion » du tech­ni­cien, sans pré­mé­di­ta­tion. Les inter­nautes purent démon­trer qu’il s’agissait là d’un men­songe gros­sier, le tech­ni­cien en ques­tion cher­chant à savoir com­ment effa­cer des don­nées sen­sibles plu­sieurs mois auparavant.

    Sans avoir accès à l’entier de la cor­res­pon­dance d’Hillary Clin­ton, les enquê­teurs du FBI par­vinrent à trou­ver des don­nées clas­si­fiées dans les mails « gra­cieu­se­ment four­nis » par l’ancienne Secré­taire d’État. Mais tout ceci se ter­mi­na abrup­te­ment en juillet par la déci­sion de James Comey, direc­teur du FBI… De clore l’enquête, à la stu­pé­fac­tion géné­rale. Mme Clin­ton fut répri­man­dée pour sa « grave négli­gence » et ce fut tout.

    Démo­crates et jour­na­listes chan­tèrent des louanges et tres­sèrent des lau­riers à James Comey, incar­nant le bon sens et la rai­son, alors que le grand public et les Répu­bli­cains res­taient pour le moins dubi­ta­tifs sur cette conclu­sion en queue de poisson.

    Mais ça, c’était avant.

    Réouverture de l’enquête

    L’annonce par James Comey de la réou­ver­ture de l’enquête du FBI sur les e‑mails de Clin­ton à moins de deux semaines de l’élection pré­si­den­tielle fit l’effet d’une bombe.

    À ce stade, nous ne savons pas encore quelles sont les nou­velles don­nées sur les­quelles le FBI a pris sa déci­sion, mais une chose paraît cer­taine : une annonce pareille si près d’un scru­tin aus­si impor­tant implique que le FBI soit tom­bé, au mini­mum, sur de la dynamite.

    Nous savons en revanche d’où viennent ces nou­velles don­nées : de l’ordinateur d’Anthony Wei­ner, poli­ti­cien démo­crate de New York. En fouillant dans les e‑mails de ce sinistre per­son­nage, les enquê­teurs ont trou­vé des dizaines de mil­liers de cour­riers élec­tro­niques liés à Hil­la­ry Clin­ton et à son ser­veur mail.

    Car il se trouve que M. Wei­ner est aus­si le mari de Huma Abe­din, prin­ci­pale aide de camp d’Hillary Clin­ton depuis vingt ans, une col­la­bo­ra­trice si proche d’elle que Clin­ton la qua­li­fie par­fois de « fille adoptive ».

    À ce stade, nous ne savons pas non plus com­ment ces cour­riers se sont retrou­vés là – pro­ba­ble­ment des méca­nismes de répli­ca­tion entre comptes mails oubliés depuis long­temps, dont l’enquête éclai­re­ra peut-être la mise en place et la motivation.

    Tou­jours est-il que la cam­pagne pré­si­den­tielle d’Hillary Clin­ton vient d’exploser en plein vol.

    La machinerie Clinton se pulvérise

    Selon toute vrai­sem­blance, le FBI vient pro­ba­ble­ment de mettre la main sur les fameux 33 000 e‑mails man­quants dis­si­mu­lés par Hil­la­ry, et sans doute de nom­breux autres. La nou­velle est tel­le­ment impor­tante qu’il n’est pas pos­sible de la cacher, de la mini­mi­ser, de la détour­ner – même si tous les médias s’y emploient.

    La fin de cam­pagne pré­si­den­tielle s’est trans­for­mée en cau­che­mar pour Hil­la­ry. Les accu­sa­tions de Trump font mouche. Son ser­veur mail était au cœur de toute sa com­mu­ni­ca­tion – non seule­ment ses entorses au pro­to­cole dans son rôle de Secré­taire d’État, mais aus­si les affaires ayant trait à la Fon­da­tion Clin­ton et au tra­fic d’influence entre­te­nu par le couple en pré­pa­ra­tion de son retour au pou­voir. Le FBI a désor­mais éga­le­ment pla­cé la Fon­da­tion sous enquête.

    Les infor­ma­tions fil­trées peu à peu cor­ro­borent celles que dif­fuse depuis des jours Wiki­leaks à tra­vers le pira­tage du compte Gmail de John Podes­ta, chef de cabi­net de la Mai­son Blanche de Bill Clin­ton entre 1998 et 2001, puis conseiller spé­cial de l’administration Oba­ma en 2013, puis direc­teur de cam­pagne d’Hillary Clin­ton pour les pré­si­den­tielles de cette année.

    Les cartes sont retour­nées les uns après les autres, révé­lant leurs secrets. La mise aux enchères de postes d’ambassadeurs. Le chan­tage à l’extorsion exer­cé contre des Saou­diens. Les mani­pu­la­tions d’Hillary pour évin­cer San­ders des pri­maires démo­crates. Les débats tru­qués. La col­lu­sion avec la ministre de la Jus­tice, qui a invo­qué depuis le Cin­quième Amen­de­ment pour ne pas témoi­gner contre elle-même. La com­pli­ci­té d’Obama dans cette his­toire de ser­veur mail pri­vé, ses efforts pour enter­rer l’affaire, et même sa propre uti­li­sa­tion d’une mes­sa­ge­rie paral­lèle. L’utilisation d’activistes payés pour pro­vo­quer la vio­lence dans les réunions élec­to­rales de Donald Trump.

    Les ondes de choc sont incal­cu­lables et pro­mettent de réson­ner long­temps, long­temps après que les Clin­ton et leurs com­plices crou­pissent en pri­son – une issue qui paraît de plus en plus vraisemblable.

    Reste une seule ques­tion – Que va-t-il se pas­ser main­te­nant ? Charles Gave tente de répondre :

    Jamais les mil­liers d’e‑mails ne pour­ront être trai­tés dans les jours qui viennent et donc l’élection va avoir lieu dans la plus grande incer­ti­tude juri­dique. Si des preuves cer­taines sont trou­vées, madame Clin­ton ira en pri­son, certainement.

    Si les citoyens sont assez bêtes pour voter pour quelqu’un qui risque d’aller en pri­son à peine élu (…) alors nous aurons une crise de régime aux USA, de nature constitutionnelle.

    Le Pré­sident nou­vel­le­ment élu sera tra­duit devant un tri­bu­nal consti­tué par le Congrès et sera sans doute « impea­ched » par la Chambre des Repré­sen­tants qui lais­se­ra au Sénat la res­pon­sa­bi­li­té de des­ti­tuer le Pré­sident. Voi­là qui ren­dra les US qua­si­ment ingou­ver­nables pen­dant au moins deux ans, jusqu’à l’élection suivante.

    Si mon­sieur Trump est élu, ce qui me paraît de plus en plus pro­bable, madame Clin­ton et sans doute son Bill de mari iront en pri­son où ils risquent de retrou­ver une grosse par­tie de l’administration Oba­ma, en com­men­çant par la Ministre de la justice.

    Et je ne pense pas que le Pré­sident Trump sera par­ti­cu­liè­re­ment géné­reux pour ceux qui l’insultent depuis plus d’un an.

    Mais bien des incer­ti­tudes sub­sistent. Pour com­men­cer, il n’est pas du tout cer­tain que les États-Unis par­viennent à déter­mi­ner qui sera leur Pré­sident au len­de­main de l’élection présidentielle.

    De nom­breuses sur­prises nous attendent sans doute encore.

    En savoir plus sur http://​www​.contre​points​.org/​2​0​1​6​/​1​1​/​0​3​/​2​7​0​5​3​4​-​c​a​m​p​a​g​n​e​-​d​h​i​l​l​a​r​y​-​c​l​i​n​t​o​n​-​e​x​p​l​o​s​e​-​p​l​e​i​n​-​vol

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