[génial] LA RELIGION DU CAPITAL (Paul Lafargue, 1887)

29/05/2016 | 9 commentaires

RELIGION DU CAPITAL
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ORAISON DOMINICALE :

Capi­tal, notre père, qui êtes de ce monde, Dieu tout-puis­sant, qui chan­gez le cours des fleuves et per­cez les mon­tagnes, qui sépa­rez les conti­nents et unis­sez les nations ; créa­teur des mar­chan­dises et source de vie, qui com­man­dez aux rois et aux sujets, aux patrons et aux sala­riés, que votre règne s’é­ta­blisse sur toute la terre.

Don­nez-nous beau­coup d’a­che­teurs pre­nant nos mar­chan­dises, les mau­vaises et aus­si les bonnes ;

Don­nez-nous des tra­vailleurs misé­rables accep­tant sans révolte tous les tra­vaux et se conten­tant du plus vil salaire ;

Don­nez-nous des gogos croyant en nos prospectus :

Faites que nos débi­teurs payent inté­gra­le­ment leurs dettes et que la Banque escompte notre papier ;

Faites que Mazas ne s’ouvre jamais pour nous et écar­tez de nous la faillite ;

Accor­dez-nous des rentes perpétuelles.

Amen.
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CREDO :

Je crois au Capi­tal qui gou­verne la matière et l’esprit ;

Je crois au Pro­fit, son fils très légi­time, et au Cré­dit, le Saint-Esprit, qui pro­cède de lui et est ado­ré conjointement ;

Je crois à l’Or et à l’Argent, qui, tor­tu­rés dans l’Hô­tel de la Mon­naie, fon­dus au creu­set et frap­pés au balan­cier, repa­raissent au monde Mon­naie légale, et qui, trou­vés trop pesants, après avoir cir­cu­lé sur la terre entière, des­cendent dans les caves de la Banque pour res­sus­ci­ter Papier-monnaie ; 

je crois à la Rente cinq pour cent, au quatre et au trois pour cent éga­le­ment et à la Cote authen­tique des valeurs ; 

je crois au Grand-Livre de la Dette publique, qui garan­tit le Capi­tal des risques du com­merce, de l’in­dus­trie et de l’usure ; 

je crois à la Pro­prié­té indi­vi­duelle, fruit du tra­vail des autres, et à sa durée jus­qu’à la fin des siècles ; 

je crois à l’É­ter­ni­té du Sala­riat qui débar­rasse le tra­vailleur des sou­cis de la propriété ; 

je crois à la Pro­lon­ga­tion de la jour­née de tra­vail et à la Réduc­tion des salaires et aus­si à la Fal­si­fi­ca­tion des produits ; 

je crois au dogme sacré :
ACHETER BON MARCHÉ ET VENDRE CHER ; 

et pareille­ment je crois aux prin­cipes éter­nels de notre très sainte église, l’É­co­no­mie poli­tique officielle.

Amen.

Paul Lafargue, « La reli­gion du capi­tal » (1887).


Paul Lafargue (1842 – 1911)

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« Il est impos­sible d’é­ta­blir et de main­te­nir en pleine paix une machine d’op­pres­sion comme l’ar­mée per­ma­nente, sans que les par­tis poli­tiques ne s’en emparent pour la tour­ner contre leurs adversaires.

Le dan­ger des coups d’É­tat et du des­po­tisme mili­taire ne ces­se­ra d’exis­ter que lorsque l’ar­mée per­ma­nente sera abo­lie et que la nation sera armée. »

Paul Lafargue, dans « Le Socia­liste », 23 juillet 1887.

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Maximes de la sagesse divine

1. – Le mate­lot est assailli par la tem­pête ; le mineur vit entre le gri­sou et les ébou­le­ments, l’ou­vrier se meut au milieu des roues et des cour­roies de la machine de fer ; la muti­la­tion et la mort se dressent devant le sala­rié qui tra­vaille : le capi­ta­liste qui ne tra­vaille pas est à l’a­bri de tout danger.

2 – Le tra­vail éreinte, tue et n’en­ri­chit pas : on amasse de la for­tune, non pas en tra­vaillant, mais en fai­sant tra­vailler les autres.

3 – La pro­prié­té est le fruit du tra­vail et la récom­pense de la paresse.

4 – On ne tire pas du vin d’un caillou, ni des pro­fits d’un cadavre : on n’ex­ploite que les vivants. Le bour­reau qui guillo­tine un cri­mi­nel fraude le capi­tal d’un ani­mal à exploiter.

5 – L’argent et tout ce qui rap­porte n’ont point d’odeur.

6 – L’argent rachète ses qua­li­tés hon­teuses par sa quantité.

7 – L’argent tient lieu de ver­tu à celui qui possède,

8 – Un bien­fait n’est pas un bon pla­ce­ment por­tant intérêt.

9 – En se cou­chant mieux vaut se dire j’ai fait une bonne affaire qu’une bonne action.

10 – Le patron qui fait tra­vailler les sala­riés qua­torze heures sur vingt-quatre ne perd pas sa journée.

11 – N’é­pargne ni le bon, ni le mau­vais ouvrier, car le bon comme le mau­vais che­val a besoin de l’éperon.

12 – L’arbre qui ne donne pas de fruits doit être arra­ché et brû­lé ; l’ou­vrier qui ne porte plus de pro­fits doit être condam­né à la faim.

13 – L’ou­vrier qui se révolte, nour­ris-le avec du plomb.

14 – La feuille du mûrier prend plus de temps à se trans­for­mer en satin que le sala­rié en capital.

15 – Voler en grand et res­ti­tuer en petit, c’est la philanthropie.

16 – Faire coopé­rer les ouvriers à l’é­di­fi­ca­tion de sa for­tune, c’est la coopération.

17 – Prendre la plus grosse part des fruits du tra­vail, c’est la participation.

18 – Le capi­ta­liste, liber­taire fana­tique, ne pra­tique par l’au­mône ; car elle enlève au sans-tra­vail la liber­té de mou­rir de faim.

19 – Les hommes ne sont rien de plus que des machines à pro­duire et à consom­mer : le capi­ta­liste achète les uns et court après les autres.

20 – Le capi­ta­liste à deux langues dans sa bouche, l’une pour ache­ter et l’autre pour vendre.

21 – La bouche qui ment donne la vie à la bourse.

22 – La déli­ca­tesse et l’hon­nê­te­té sont les poi­sons des affaires.

23 – Voler tout le monde ce n’est voler personne.

24 – Démontre que l’homme est capable de dévoue­ment ain­si que le caniche, en te dévouant à toi-même.

25 – Méfie-toi du mal­hon­nête homme, mais ne te fie pas à l’homme honnête.

26 – Pro­mettre prouve de la bon­ho­mie et de l’ur­ba­ni­té, mais tenir sa pro­messe dénote de la fai­blesse mentale.

27 – Les pièces de mon­naie sont frap­pées à l’ef­fi­gie du sou­ve­rain ou de la Répu­blique, parce que, comme les oiseaux du ciel, elles n’ap­par­tiennent qu’à celui qui les attrape.

28 – Les pièces de cent sous se relèvent tou­jours après être tom­bées, même dans l’ordure.

29 – Tu t’in­quiètes de beau­coup de choses, tu te crées bien des sou­cis, tu t’ef­forces d’être hon­nête, tu ambi­tionnes le savoir, tu brigues les places, tu recherches les hon­neurs ; et tout cela n’est que vani­té et pâture de vent ; une seule chose est néces­saire : le Capi­tal, encore le Capital.

30 – La jeu­nesse se fane, la beau­té se flé­trit, l’in­tel­li­gence s’obs­cur­cit, l’or, seul, ne se ride, ni ne vieillit.

31 – L’argent est l’âme du capi­ta­liste et le mobile de ses actions.

32 – Je le dis en véri­té, il y a plus de gloire à être un por­te­feuille bour­ré d’or, et de billets de banque, qu’un homme plus char­gé de talents et de ver­tus que l’âne por­tant des légumes au marché.

33 – Le génie, l’es­prit, la pudeur, la pro­bi­té, la beau­té n’existent que parce qu’ils ont une valeur vénale.

34 – La ver­tu et le tra­vail ne sont utiles que chez autrui.

35 – Il n’y a rien de meilleur pour le capi­ta­liste que de boire, man­ger et paillar­der : c’est aus­si ce qui lui res­te­ra de plus cer­tain quand il aura ter­mi­né ses jours.

36 – Tant qu’il demeure par­mi les hommes qu’é­claire et que réchauffe le soleil, le capi­ta­liste doit jouir, car on ne vit pas deux fois la même heure et on n’é­chappe pas à la méchante et à la vilaine vieillesse qui sai­sit l’homme par la tête et le pousse dans le tombeau.

37 – Au sépulcre où tu vas, tes ver­tus ne t’ac­com­pa­gne­ront pas ; tu ne trou­ve­ras que des vers.

38 – Hors un ventre plein et digé­rant gaillar­de­ment et des sens robustes et satis­faits, il n’y a que vani­té et ron­ge­ment d’esprit.

Paul Lafargue, « La reli­gion du capi­tal » (1887).

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http://​www​.edi​tions​-allia​.com/​f​r​/​l​i​v​r​e​/​1​4​7​/​l​e​-​d​r​o​i​t​-​a​-​l​a​-​p​a​r​e​sse

Nom­breux textes inté­graux télé­char­geables sur la mine inson­dable du site de l’UQAC :
http://​clas​siques​.uqac​.ca/​c​l​a​s​s​i​q​u​e​s​/​l​a​f​a​r​g​u​e​_​p​a​u​l​/​l​a​f​a​r​g​u​e​_​p​a​u​l​.​h​tml

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Source : ‘Pré­cieuses pépites’ sur Plan C. Pdf à télé­char­ger libre­ment (11 ans de boulot 🙂 ) :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​p​r​e​c​i​e​u​s​e​s​_​p​e​p​i​t​e​s​.​pdf

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Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​4​2​2​2​3​2​0​8​8​7​317

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Étienne

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9 Commentaires

  1. etienne

    Guillaume Meu­rice pose une (très) bonne ques­tion : et si on arrê­tait de ver­ser des divi­dendes [à des « fre­lons oisifs », comme Marat les appe­lait pen­dant la révo­lu­tion fran­çaise] pour bais­ser les prix [ou pour aug­men­ter les salaires] ?


    Mar­chés publics, Le moment Meu­rice par fran­cein­ter

    Mais les capi­ta­listes ne com­prennent pas l’in­té­rêt de l’i­dée de réflé­chir au scan­da­leux (injus­ti­fiable et déplo­rable) COÛT DU CAPITAL 🙂

    Réponse
  2. etienne
  3. BA

    En sep­tembre 1995, tout était déjà dit et annoncé :
    – deux dixièmes ;
    – tittytainment.

    Du 27 sep­tembre 1995 au 1er octobre 1995, à San Fran­cis­co, le grand hôtel Fair­mont accueille 500 membres de l’élite mon­diale : chefs d’Etat, hommes poli­tiques, diri­geants d’entreprises mul­ti­na­tio­nales, uni­ver­si­taires, cher­cheurs, etc. 

    Cette réunion du Fair­mont se déroule dans le cadre de la fon­da­tion de Mikhaïl Gor­bat­chev. Elle a une grande impor­tance his­to­rique. Elle fait inter­ve­nir Mikhaïl Gor­bat­chev, George Bush père, George Schultz, Mar­ga­ret That­cher, Ted Tur­ner de l’entreprise CNN, John Gage de l’entreprise Sun Micro­sys­tems, ain­si que des dizaines d’autres per­son­na­li­tés de tous les conti­nents. Elle a pour thème « l’avenir du travail ».

    Cita­tion :

    « L’avenir, les prag­ma­tiques du Fair­mont le résument en une frac­tion et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».
    Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la popu­la­tion active suf­fi­raient à main­te­nir l’activité de l’économie mon­diale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washing­ton Sycip. Un cin­quième des deman­deurs d’emploi suf­fi­ra à pro­duire toutes les mar­chan­dises et à four­nir les pres­ta­tions de ser­vices de haute valeur que peut s’offrir la socié­té mon­diale. Ces deux dixièmes de la popu­la­tion par­ti­ci­pe­ront ain­si acti­ve­ment à la vie, aux reve­nus et à la consom­ma­tion – dans quelque pays que ce soit. Il est pos­sible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débat­teurs, par exemple en y ajou­tant les héri­tiers fortunés.
    Mais pour le reste ? Peut-on envi­sa­ger que 80 % des per­sonnes sou­hai­tant tra­vailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur amé­ri­cain Jere­my Rif­kin, qui a écrit le livre La Fin du tra­vail, que les 80 % res­tants vont avoir des pro­blèmes consi­dé­rables. » Le mana­ger de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le direc­teur de son entre­prise, Scott McNea­ly : à l’avenir, dit-il, la ques­tion sera « to have lunch or be lunch » : avoir à man­ger ou être dévoré.
    Cet aréo­page de haut niveau qui était cen­sé tra­vailler sur « l’avenir du tra­vail » se consacre ensuite exclu­si­ve­ment à ceux qui n’en auront plus. Les par­ti­ci­pants en sont convain­cus : par­mi ces innom­brables nou­veaux chô­meurs répar­tis dans le monde entier, on trou­ve­ra des dizaines de mil­lions de per­sonnes qui, jusqu’ici, avaient plus d’accointances avec la vie quo­ti­dienne confor­table des envi­rons de la baie de San Fran­cis­co qu’avec la lutte quo­ti­dienne pour le sur­vie à laquelle doivent se livrer les titu­laires d’emplois pré­caires. C’est un nou­vel ordre social que l’on des­sine au Fair­mont, un uni­vers de pays riches sans classe moyenne digne de ce nom – et per­sonne n’y apporte de démenti.
    L’expression « tit­ty­tain­ment », pro­po­sée par ce vieux gro­gnard de Zbi­gniew Brze­zins­ki, fait en revanche car­rière. Ce natif de Pologne a été quatre années durant conseiller pour la Sécu­ri­té natio­nale auprès du pré­sident amé­ri­cain Jim­my Car­ter. Depuis, il se consacre aux ques­tions géos­tra­té­giques. Tit­ty­tain­ment, selon Brze­zins­ki, est une com­bi­nai­son des mots enter­tain­ment et tits, le terme d’argot amé­ri­cain pour dési­gner les seins. Brze­zins­ki pense moins au sexe, en l’occurrence, qu’au lait qui coule de la poi­trine d’une mère qui allaite. Un cock­tail de diver­tis­se­ment abru­tis­sant et d’alimentation suf­fi­sante per­met­trait selon lui de main­te­nir de bonne humeur la popu­la­tion frus­trée de la planète. » 

    (Hans-Peter Mar­tin, Harald Schu­mann, Le piège de la mon­dia­li­sa­tion, Solin Actes Sud, p.12)

    http://​www​.pla​ce​des​li​braires​.fr/​l​i​v​r​e​/​9​7​8​2​7​4​2​7​3​1​0​4​6​-​l​e​-​p​i​e​g​e​-​d​e​-​l​a​-​m​o​n​d​i​a​l​i​s​a​t​i​o​n​-​m​a​r​t​in/

    En août 2007, Zbi­gniew Brze­zins­ki devien­dra le conseiller du can­di­dat démo­crate Barack Oba­ma. En jan­vier 2009, Barack Oba­ma sera élu pré­sident des Etats-Unis.

    http://​the​cau​cus​.blogs​.nytimes​.com/​2​0​0​7​/​0​8​/​2​4​/​b​r​z​e​z​i​n​s​k​i​-​o​f​f​e​r​s​-​s​u​p​p​o​r​t​-​f​o​r​-​o​b​a​m​a​/​?​_​r=0

    En sep­tembre 1995, pour empê­cher les 80 % de la popu­la­tion de se révol­ter et de faire la révo­lu­tion, Zbi­gniew Brze­zins­ki déclare qu’il faut leur don­ner du « tit­ty­tain­ment ». Cette expres­sion « tit­ty­tain­ment » me rap­pelle Juvé­nal quand il par­lait du peuple romain : 

    « Depuis qu’il n’y a plus de suf­frages à vendre, [le peuple romain] n’a cure de rien ; lui qui jadis dis­tri­buait les pleins pou­voirs, les fais­ceaux, les légions, tout enfin, il a rabat­tu de ses pré­ten­tions et ne sou­haite plus anxieu­se­ment que deux choses : du pain et des jeux ! » 

    (Juvé­nal, Satires, tra­duc­tion Pierre de Labriolle et Fran­çois Vil­le­neuve, Les Belles Lettres, p.127)

    Réponse
  4. Personne

    Les deux der­nières minutes de cette inté­res­sante inter­view avec Elon Musk évoquent très briè­ve­ment ce que pour­rait être le sys­tème poli­tique sur Mars.
    Elon Musk parle d’une démo­cra­tie directe (moins sus­cep­tible à la cor­rup­tion qu’une démo­cra­tie repré­sen­ta­tive dit-il). Il dit qu’il sou­hai­te­rait qu’il soit plus facile d’a­bo­lir une loi que d’en créer une.

    Il est dom­mage que le sujet n’est été abor­dé seule­ment quand il n’y avait plus de temps pour dis­cu­ter, peut être Musk aurait il put appor­ter quelques élé­ments originaux…

    En tout cas il serait peut être temps pour nous d’é­crire une Consti­tu­tion martienne 😉

    Réponse
  5. etienne

    Carole, pre­mière béné­fi­ciaire suisse d’un reve­nu « incon­di­tion­nel » de 2260 euros

    « Cette jeune zuri­choise a été tirée au sort par un col­lec­tif qui pro­meut l’ins­tau­ra­tion d’un reve­nu de base « incon­di­tion­nel », c’est-à-dire ver­sé à tous sans condi­tion. Les Suisses sont appe­lés à se pro­non­cer ce dimanche pour ou contre son ins­tau­ra­tion dans l’en­semble de la Confédération.


    http://www.lefigaro.fr/social/2016/06/02/09010–20160602ARTFIG00318-carole-premiere-beneficiaire-suisse-d-un-revenu-inconditionnel-de-2260-euros.php

    Carole, zuri­choise diplô­mée en eth­no­lo­gie, est à 30 ans la pre­mière Suisse à per­ce­voir un reve­nu de base incon­di­tion­nel, de 2500 francs suisses men­suels, soit 2260 euros. Gagnante d’un tirage au sort orga­ni­sé par un groupe de citoyens zuri­chois, elle rece­vra cette somme pen­dant un an, sans avoir besoin de four­nir un quel­conque tra­vail en contrepartie.

    Le col­lec­tif « Grun­dein­kom­men für dich », « un reve­nu de base pour toi » en fran­çais, est en effet par­ve­nu à col­lec­ter 32.518 francs suisses via le site de crowd­fun­fing Wema­keit, auprès de quelque 500 inter­nautes. 30.000 francs seule­ment étaient néces­saires au ver­se­ment du reve­nu de base à une per­sonne pen­dant un an, si bien que désor­mais, le col­lec­tif s’at­tèle à finan­cer le ver­se­ment d’un reve­nu de base à un deuxième chan­ceux. Carole, quant à elle, explique dans une vidéo vou­loir consa­crer cet argent à se for­mer. « C’est un énorme sou­la­ge­ment de savoir que je peux faire des études tout en ayant un reve­nu assu­ré », y explique-t-elle.

    Les pro­mo­teurs du reve­nu de base incon­di­tion­nel sou­haitent en effet per­mettre à tous « de mener une exis­tence digne et de par­ti­ci­per à la vie publique », quels que soient les reve­nus per­çus ou la situa­tion pro­fes­sion­nelle. Ils sou­haitent déli­vrer les Suisses des contin­gences maté­rielles. « Que ferais-tu si ton reve­nu était garan­ti ? », demandent les orga­ni­sa­teurs dans une vidéo de pro­mo­tion publiée sur leur site. « créer, aimer, rêver », « cher­cher un tra­vail qui me plaît réel­le­ment » ou « deve­nir écri­vain » répondent les Suisses interrogés.

    Une taxe sur les tran­sac­tions électroniques

    Car au-delà du cas indi­vi­duel de Carole et des futurs gagnants de la lote­rie du col­lec­tif, il s’a­git de convaincre l’en­semble des citoyens de la Confé­dé­ra­tion du bien-fon­dé d’un tel reve­nu, alors qu’ils s’ap­prêtent à voter dimanche pour ou contre son ins­tau­ra­tion à l’é­chelle natio­nale. « Nous vou­lons expé­ri­men­ter [le reve­nu de base incon­di­tion­nel] main­te­nant tous ensemble afin d’en savoir plus », explique le collectif. » […]

    Réponse
  6. etienne

    [À voir] L’en­cer­cle­ment (Richard Brouillette)
    La démo­cra­tie dans les rets du néolibéralisme :

    Avec :
    Igna­cio Ramonet
    Fran­çois Denord
    Noam Chomsky
    Jean-Luc Migué
    Nor­mand Baillargeon
    Susan George
    Oncle Ber­nard (Maris)
    Omar Aktouf
    Fran­çois Brune
    Michel Chossudovsky

    Réponse

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