L’Union européenne veut la destruction du droit du travail en France, et le P$ lui obéira si les salariés ne bloquent pas tout pour l’empêcher

26/05/2016 | 45 commentaires

Le gou­ver­ne­ment impose au pays, et sans même pas­ser par le Par­le­ment (49.3), une loi qu’il n’a­vait pas annon­cée dans son pro­gramme (c’est donc un tour de bri­gands) et qui sup­prime car­ré­ment la pro­tec­tion des sala­riés par le droit du tra­vail ; c’est lit­té­ra­le­ment tyran­nique : l’exé­cu­tif fait la loi ; cette confis­ca­tion du pou­voir légis­la­tif par ceux qui dirigent la police et l’ar­mée (confis­ca­tion qu’on appelle confu­sion des pou­voirs) est la han­tise prin­ci­pale de tous les pen­seurs qui cherchent à pro­té­ger les socié­tés des abus de pou­voir, depuis toujours.

La régres­sion prin­ci­pale, celle qu’il faut bien avoir repé­rée pour com­prendre à la fois l’am­pleur du dan­ger social et le motif légi­time pour une grève géné­rale illi­mi­tée, c’est la pos­si­bi­li­té pré­vue par cette loi scé­lé­rate, pour des accords locaux (accords de branche ou accords d’en­tre­prise), d’im­po­ser aux sala­riés des règles moins favo­rables que celles que pré­voit la loi en géné­ral (ce qui est car­ré­ment une inver­sion dans la hié­rar­chie des normes), ce qui veut dire en clair que la pro­tec­tion de la loi dis­pa­raît. Les digues sautent, on va redé­cou­vrir l’hu­bris des patrons, déjà bien éprou­vée au 19ème siècle.

D’où vient cette loi El Kho­me­ry ? Direc­te­ment des consignes (expli­cites) de la pré­ten­due « Union euro­péenne », https://​you​tu​.be/​E​9​b​H​c​F​9​c​kIU. L’UE aujourd’­hui veut la dis­pa­ri­tion du droit du tra­vail, pour bais­ser les salaires et haus­ser les pro­fits. Ensuite, les gou­ver­ne­ments, comme de vils bour­reaux, ne font qu’exé­cu­ter les ordres des tech­no­crates — non élus et hors contrôle — de l’UE.

Le gou­ver­ne­ment dément qu’il obéit à l’UE ; Jun­ker l’a­voue pour­tant tout net ; voyez ce bon papier de Cora­lie Delaume :

 

L’Union européenne assume : la loi El Khomri, c’est elle

Par Cora­lie Delaume

Jean-Claude Juncker, président luxembourgeois de la Commission européenne

FIGAROVOX/DECRYPTAGE – Jean-Claude Jun­cker a décla­ré que « la réforme du droit du tra­vail vou­lue et impo­sée par le gou­ver­ne­ment Valls est le mini­mum de ce qu’il faut faire ». Pour Cora­lie Delaume, l’é­co­no­mie de notre pays est depuis long­temps l’ap­pli­ca­tion des orien­ta­tions de l’U­nion européenne.


Cora­lie Delaume est jour­na­liste. Elle a notam­ment publié Europe. Les Etats dés­unis (Micha­lon, 2014). Décou­vrez ses chro­niques sur son blog.


La loi El Khom­ri est un pro­duit d’im­por­ta­tion made in Union euro­péenne (voir expli­ca­tions détaillées ici). Les « Grandes orien­ta­tions de poli­tique éco­no­mique » (GOPÉ), dont l’exis­tence est posée par les trai­tés, et le « Pro­gramme natio­nal de réformes » (PNR), qui s’ins­crit lui-même dans le cadre de la stra­té­gie Europe 2020 « pour une crois­sance éco­no­mique intel­li­gente, durable et inclu­sive » (tsoin-tsoin), pres­crivent à de nom­breux pays et depuis long­temps le mal­thu­sia­nisme bud­gé­taire et la modé­ra­tion salariale.

Dans même temps, la juris­pru­dence de la Cour de jus­tice de l’U­nion (CJUE), n’a de cesse de pro­mou­voir l’ordre concur­ren­tiel et la déré­gu­la­tion. Sur­tout, au tra­vers d’ar­rêts à l’im­pact déci­sif mais mal connus du grand public, tels, par exemple, les arrêts Laval et Viking de 2007, elle œuvre à saper le droit du tra­vail dans les pays membres, et à affai­blir la capa­ci­té de négo­cia­tion des sala­riés dans les conflits sociaux.

Enfin, l’ap­par­te­nance à l’eu­ro inter­dit toute dépré­cia­tion de la mon­naie. Dès lors, elle conduit les pays de l’eu­ro­zone non à ren­for­cer leur coopé­ra­tion, non à déve­lop­per entre eux la soli­da­ri­té, mais à se mener les uns aux autres une véri­table « guerre de la dés­in­fla­tion sala­riale », selon une expres­sion de Steve Oha­na. Pour livrer cette guerre, ajoute l’é­co­no­miste, « la France ne semble plus avoir d’autre choix que de s’en­ga­ger plus fran­che­ment dans des poli­tiques de déva­lua­tion interne, non plus seule­ment via la baisse de la fis­ca­li­té sur le tra­vail, mais via la com­pres­sion des salaires eux-mêmes ( …) c’est l’op­tion qui sous-tend la loi El Khomri ».

Face au carac­tère scan­da­leux de l’af­faire, face à la bles­sure d’or­gueil que ne peut man­quer d’oc­ca­sion­ner, chez n’im­porte quel peuple encore un peu conscient de lui-même, l’i­dée d’être « gou­ver­nan­cé » depuis Bruxelles, Franc­fort ou Luxem­bourg au lieu d’être nor­ma­le­ment gou­ver­né par les diri­geants qu’il a élus, on pour­rait s’at­tendre à ce que les « Euro­péens de métier » fassent pro­fil bas. Par décence

Face au carac­tère scan­da­leux de l’af­faire, face à la bles­sure d’or­gueil que ne peut man­quer d’oc­ca­sion­ner, chez n’im­porte quel peuple encore un peu conscient de lui-même, l’i­dée d’être « gou­ver­nan­cé » depuis Bruxelles, Franc­fort ou Luxem­bourg au lieu d’être nor­ma­le­ment gou­ver­né par les diri­geants qu’il a élus, on pour­rait s’at­tendre à ce que les « Euro­péens de métier » fassent pro­fil bas. Par décence. Par sou­ci de ne pas atti­ser la colère. Parce que le fait de béné­fi­cier de pou­voirs exor­bi­tants dont ils ne doivent la titu­la­ture qu’à une série d’er­reurs d’ai­guillage de l’His­toire, devrait suf­fire à les contenter.

Mais non. Jouir en silence du confort sans risque qu’offre le séjour dans cet Olympe gri­sâtre depuis lequel ils nous sur­plombent n’est pas assez bien pour ces encra­va­tés. Il faut encore qu’ils portent en ban­dou­lière leur bon­heur niais d’être là où ils sont, et qu’ils l’ouvrent à tout pro­pos. Sans se rendre compte qu’à la fin, « les gens » com­mencent à com­prendre. Et à s’agacer.

L’ou­vrir très grand, c’est l’une des choses que Jean-Claude – « il ne peut y avoir de choix démo­cra­tique contre les trai­tés euro­péens » – Jun­cker fait le mieux. Aus­si a‑t-il trou­vé judi­cieux, dans un récent entre­tien au jour­nal Le Monde de for­mu­ler ces quelques regrets : « à voir les réac­tions que sus­cite la ‘loi tra­vail’, je n’ose pas m’i­ma­gi­ner quelle aurait été la réac­tion de la rue, à Paris ou à Mar­seille, si votre pays avait dû appli­quer des réformes comme celles qui ont été impo­sées aux Grecs ». Ah, ces Fran­çais rétifs ! Comme il est dom­mage de ne pou­voir vitri­fier leur éco­no­mie avec cette même bru­ta­li­té joyeuse dont on à usé contre l’é­co­no­mie grecque !

Ceci dit, rien n’est jamais per­du pour qui sait s’ar­mer de patience. Durant l’é­té 2015, au cœur de la « crise grecque », le ministre hel­lène Yanis Varou­fa­kis avait don­né quelques clés pour com­prendre la dure­té des créan­ciers vis-à-vis de son pays. Selon lui, la véri­table cible des « Euro­péens » (et de l’Al­le­magne, plus encore que de l’Eu­rope ins­ti­tu­tion­nelle) était en fait l’Hexa­gone. « La Grèce est un labo­ra­toire de l’aus­té­ri­té, où le mémo­ran­dum est expé­ri­men­té avant d’être expor­té. La crainte du Grexit vise à faire tom­ber les résis­tances fran­çaises, ni plus ni moins », avait-il osé. Pour lui, les cibles ter­mi­nales étaient l’É­tat-pro­vi­dence et le droit du tra­vail fran­çais.

Pour Jean-Claude Jun­cker, il se trouve que « la réforme du droit du tra­vail vou­lue et impo­sée par le gou­ver­ne­ment Valls est le mini­mum de ce qu’il faut faire ». Le mini­mum seulement.

Or pour Jean-Claude Jun­cker, il se trouve que « la réforme du droit du tra­vail vou­lue et impo­sée par le gou­ver­ne­ment Valls est le mini­mum de ce qu’il faut faire ». Le mini­mum seule­ment. Et, avec un peu de chance, de constance et d’au­dace, une simple étape vers ce rêve éveillé que consti­tue l’i­déal grec !

Autre grand bavard : Pierre Mos­co­vi­ci. Lui assume mieux encore que Jun­cker, et ses insi­nua­tions n’en sont plus. Ce sont même des aveux : oui, l’U­nion euro­péenne veut la loi El Khom­ri. Dans un entre­tien publié ici le 18 mai soit, pré­ci­sé­ment, le jour de la paru­tion des recom­man­da­tions adres­sées par la Com­mis­sion à la France dans le cadre du « semestre euro­péen », le com­mis­saire aux Affaires éco­no­miques fai­sait connaître sa volon­té. S’il minau­dait tout d’a­bord en pré­ten­dant qu’il ne lui appar­te­nait pas de « juger » la Loi tra­vail, il rap­pe­lait tou­te­fois qu’il lui appar­te­nait bien de l’exi­ger : « Tout ce que je peux dire, c’est que la réforme est indis­pen­sable et qu’y renon­cer serait une erreur lourde (…) les Fran­çais ont sou­vent le même réflexe quand une réforme se pré­sente : celui de s’y oppo­ser. Cela ne signi­fie pas que la réforme n’est pas néces­saire et qu’elle ne doit pas être menée (…) En outre, je pense que la volon­té du peuple doit s’ex­pri­mer dans les élec­tions, pas dans les son­dages ».

C’est vrai. En prin­cipe, sauf à vivre dans le chaos de la démo­cra­tie d’o­pi­nion, les scru­tins font foi bien plus que les son­dages. Mais en prin­cipe aus­si, le pou­voir exé­cu­tif fran­çais se situe à l’É­ly­sée et à Mati­gnon (Paris, France), et non dans le bâti­ment du Ber­lay­mont (Bruxelles, Bel­gique). Sauf à vivre dans le chaos de la démo­cra­tie congédiée.

Évi­dem­ment, si les choses en sont là, et Mos­co­vi­ci le dit fort bien, c’est en rai­son « des trai­tés que les gou­ver­ne­ments et les Par­le­ments de l’U­nion euro­péenne, à com­men­cer par celui de la France, ont signés ». C’est là l’ar­gu­ment dont les euro­péistes se pré­valent sans cesse, car il n’y a plus que ça en maga­sin. Au pas­sage, ils se hâtent d’ou­blier que le der­nier des trai­tés, celui de Lis­bonne, a tout de même néces­si­té pour être signé que l’on s’as­soie en 2005 sur les résul­tats de deux réfé­ren­dums, le néer­lan­dais et le fran­çais. Tout comme on s’est assis sur le résul­tat de la consul­ta­tion grecque de juillet 2015. Autre­ment, c’é­tait début du détri­co­tage de la zone euro.

Au sujet du mou­ve­ment social actuel­le­ment en cours, Myriam El Khom­ri a eu ces mots très contes­tés : « il n’est pas ques­tion que l’é­co­no­mie de notre pays soit prise en otage ». Ils sont pour­tant incon­tes­tables : l’é­co­no­mie de notre pays est, depuis long­temps, en situa­tion de cap­ti­vi­té. Sim­ple­ment, les ran­çon­neurs ne sont pas for­cé­ment ceux que l’on croit.

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On rap­pelle que la presse patro­nale (pléo­nasme), experte de l’in­ver­sion accu­sa­toire, ose trai­ter « d’ex­trême droite » tous ceux qui résistent à ce néo­fas­cisme qu’est l’UE, tous ceux qui défendent la sou­ve­rai­ne­té popu­laire et nationale.

Je rap­pelle deux ou trois choses que je dis sur ce sujet depuis onze ans :


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Citons aus­si ces aveux impor­tants, publiés par Fakir et Là-bas et qu’il faut connaître : dès avril 2012, avant l’é­lec­tion de Hol­lande, les euro­crates savaient que le pro­chain élu ne pour­rait pas faire autre­ment que détruire les diverses pro­tec­tions des sala­riés (notam­ment le CDI, mais pas seule­ment) ; l’UE est un piège anti­so­cial, vou­lu comme tel par ceux qui le défendent :


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Rap­pe­lons enfin les expli­ca­tions par Gérard Filoche de la catas­trophe en cours pour tous les sala­riés du pays : pour com­prendre l’im­por­tance cru­ciale, intime, quo­ti­dienne, pour nous tous du Code du tra­vail, et pour réa­li­ser que c’est sa des­truc­tion qui est pro­gram­mée par la loi « El Khomry » :

Voir aus­si ce lien (impor­tante expli­ca­tion) : http://​rmc​.bfmtv​.com/​e​m​i​s​s​i​o​n​/​p​r​o​j​e​t​-​d​e​-​l​o​i​-​e​l​-​k​h​o​m​r​i​-​g​e​r​a​r​d​-​f​i​l​o​c​h​e​-​p​s​-​m​i​l​i​t​e​-​p​o​u​r​-​u​n​e​-​g​r​e​v​e​-​g​e​n​e​r​a​l​e​-​9​5​3​5​3​3​.​h​tml

Et enfin ce très bon plaidoyer :

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PS : scan­dale abso­lu, quand on y pense :
De jeunes tech­no­crates de l’U­nion Euro­péenne dictent la poli­tique de la France

10 rai­sons qui imposent de quit­ter l’U­nion Euro­péenne – Fran­çois Asse­li­neau (UPR) :

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Il n’y a que nous
pour défendre le Code du travail,
personnellement,
maintenant.

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Étienne

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45 Commentaires

  1. etienne

    Bien sûr, Fran­çois Asse­li­neau s’amuse 🙂
    https://​www​.face​book​.com/​u​p​r​.​f​r​a​n​c​o​i​s​a​s​s​e​l​i​n​e​a​u​/​p​h​o​t​o​s​/​a​.​3​9​3​9​7​4​7​0​2​6​1​1​.​1​7​3​2​7​8​.​3​6​7​7​1​3​3​9​7​6​1​1​/​1​0​1​5​4​2​5​7​1​7​3​8​2​7​6​1​2​/​?​t​y​p​e​=​3​&​t​h​e​a​ter

    === INCROYABLE ! TOUT FINIT PAR ARRIVER ! === 

    APRÈS 9 ANS D’EXPLICATIONS FOURNIES PAR L’UPR, UN DÉPUTÉ PS ET LE MAGAZINE MARIANNE VIENNENT DE DÉCOUVRIR L’EXISTENCE DES GOPÉ ET LEUR RÔLE DANS LA LOI « EL KHOMRI » !

    ———————————

    C’est incroyable. Cela tient du pro­dige. Et pour­tant c’est vrai !
    Le maga­zine Marianne vient de par­ler des GOPÉ, de relier cela à la loi El Khom­ri, et d’at­tri­buer cette extra­or­di­naire décou­verte à… un dépu­té PS « frondeur » !

    Je cite Marianne :

    « Phi­lippe Noguès, dépu­té du Mor­bi­han et pre­mier fron­deur a avoir quit­té le Par­ti socia­liste, s’in­ter­roge sur les ori­gines de la loi Tra­vail. Par le biais des GOPÉ (docu­ments sur les Grandes Orien­ta­tions de Poli­tique Éco­no­mique), la Com­mis­sion euro­péenne incite ses pays membres à s’a­li­gner sur sa doxa. 

    Selon le par­le­men­taire bre­ton, la loi El Khom­ri n’en est qu’un nou­vel exemple. Ce qui pose deux ques­tions : l’Eu­rope est-elle condam­née à être le che­val de Troie de l’ul­tra-libé­ra­lisme et que reste-t-il de la sou­ve­rai­ne­té populaire ? »

    Tout est là : http://​www​.marianne​.net/​a​g​o​r​a​-​l​o​i​-​e​l​-​k​h​o​m​r​i​-​s​y​m​p​t​o​m​e​-​d​o​x​a​-​b​r​u​x​e​l​l​e​s​-​1​0​0​2​4​3​1​4​2​.​h​tml

    ———————-
    CONCLUSION
    ———————-

    a)- Je sug­gère à tous mes lec­teurs d’é­crire très aima­ble­ment au maga­zine Marianne pour leur rap­pe­ler que – comme ses jour­na­listes le savent par­fai­te­ment – cela fait 9 ans que j’ai créé l’U­PR, et que je par­cours la France, pour aver­tir mes com­pa­triotes de l’exis­tence de ces GOPÉ.

    Je leur explique qu’il est essen­tiel de lire à la loupe les trai­tés euro­péens, je leur explique que ces GOPÉ ont été créées par le trai­té de Maas­tricht, et qu’elle sont impo­sées juri­di­que­ment à la France de nos jours par l’ar­ticle 121 du trai­té sur le fonc­tion­ne­ment de l’U­nion euro­péenne (TFUE).

    J’ai expli­qué cela depuis des années dans plu­sieurs de mes confé­rences ; par exemple

    C’est éga­le­ment expli­qué dans un tract sur l’es­cro­que­rie euro­péenne que nous avons dis­tri­bué avec beau­coup de suc­cès depuis 2 ans à tra­vers toute la France et qui est d’ailleurs en télé­char­ge­ment sur notre site ( der­nière ver­sion en date ici : http://​www​.upr​.fr/​w​p​-​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​1​0​/​1​1​/​U​E​-​e​s​c​r​o​q​u​e​r​i​e​-​1​2​m​a​i​2​0​1​6​-​W​E​B​_​V​2​.​pdf)

    —-

    b)- Je sug­gère à tous mes lec­teurs d’é­crire non moins aima­ble­ment au dépu­té Phi­lippe Noguès :

    - pour le féli­ci­ter d’a­voir quit­té le PS (il est aujourd’­hui non inscrit), 

    - pour lui sug­gé­rer d’adhé­rer à l’UPR,

    - et pour lui deman­der de m’ac­cor­der son par­rai­nage pour la pro­chaine élec­tion présidentielle.

    Sa fiche à l’As­sem­blée natio­nale pour le joindre est :
    http://​www2​.assem​blee​-natio​nale​.fr/​d​e​p​u​t​e​s​/​f​i​c​h​e​/​O​M​C​_​P​A​6​0​7​632

    Fran­çois ASSELINEAU
    25 mai 2016

    Réponse
  2. etienne

    Voyez l’ar­ticle pré­cé­dent de Coralie :

    Ce que la loi El Khom­ri doit à l’U­nion européenne

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/05/17/31001–20160517ARTFIG00137-ce-que-la-loi-el-khomri-doit-a-l-union-europeenne.php

    IGAROVOX/ANALYSE – Nous devons en grande par­tie la « Loi tra­vail » à notre appar­te­nance com­mu­nau­taire, explique Cora­lie Delaume. Les Grandes Orien­ta­tions de Poli­tique Éco­no­mique de la Com­mis­sion euro­péenne en sont à l’origine.
    _________

    Cora­lie Delaume est jour­na­liste. Elle a notam­ment publié « Europe. Les États dés­unis » (Micha­lon, 2014). Décou­vrez ses chro­niques sur son blog.
    _________

    « La loi El Khom­ri c’est la faute à l’Eu­rope », affirme sur son blog Jean-Luc Mélen­chon. C’é­tait sans doute une rai­son suf­fi­sante pour choi­sir de la faire adop­ter par 49.3. Quand ça vient de l’Eu­rope c’est très sérieux, ça ne se dis­cute pas. Et comme « l’Eu­rope c’est la Paix », ça n’at­tend pas.

    Pour autant, Mélen­chon n’exa­gé­rait-il pas en écri­vant cela ? De son côté, l’é­co­no­miste Fré­dé­ric Farah ne cari­ca­tu­rait-il pas en expli­quant à son tour : « com­pre­nons-bien que la loi El Khom­ri a l’eu­ro pour père, et pour mère la stra­té­gie de Lis­bonne de mars 2000 » ? Ne cédait-il pas à la faci­li­té de « faire de l’Eu­rope un bouc émis­saire », selon l’ex­pres­sion consacrée ?

    Hélas, ni l’un ni l’autre n’af­fa­bu­lait ni ne « bouc-émis­sai­ri­sait ». Cette « Loi tra­vail », nous la devons effec­ti­ve­ment, pour une bonne part, à notre appar­te­nance com­mu­nau­taire. Pour s’en aper­ce­voir, encore faut-il quit­ter un ins­tant le ter­rain des grands prin­cipes sur les­quels s’af­frontent géné­ra­le­ment « euro­péistes » et « euros­cep­tiques ». Il faut ajus­ter son masque, chaus­ser ses palmes et consen­tir à plon­ger dans les eaux froides de la tech­nique. On découvre alors le pot-aux-roses : l’Eu­rope, c’est l’apnée.

    Ce que la loi El Khom­ri doit aux trai­tés européens

    Il ne faut pas craindre de l’af­fir­mer (d’au­tant moins qu’on ne risque guère d’être com­pris): la « Loi tra­vail » nous vient des GOPE. Oui, des GOPE. Les GOPE, ce sont les « Grandes Orien­ta­tions de Poli­tique Éco­no­mique ». Plus pré­ci­sé­ment, ce sont des docu­ments pré­pa­rés par la direc­tion géné­rale des affaires éco­no­miques de la Com­mis­sion euro­péenne. Confor­mé­ment à l’ar­ticle 121 du Trai­té sur le Fonc­tion­ne­ment de l’U­nion euro­péenne (TFUE), ces docu­ments sont ensuite trans­mis au conseil Eco­fin (c’est à dire à la réunion des ministres euro­péens de l’é­co­no­mie et des finances), puis au Conseil euro­péen (les chef d’É­tat et de gou­ver­ne­ment). Après vali­da­tion, les GOPE deviennent des recom­man­da­tions du Conseil aux pays de l’U­nion et font l’ob­jet d’un sui­vi. Tou­jours selon l’ar­ticle 121, « le Conseil, sur la base de rap­ports pré­sen­tés par la Com­mis­sion, sur­veille l’é­vo­lu­tion éco­no­mique dans cha­cun des États membres ». Cette « sur­veillance mul­ti­la­té­rale » est ren­due pos­sible grâce aux infor­ma­tions géné­reu­se­ment four­nies par les États à la Commission. 

    Bref, un joli petit trai­té de ser­vi­tude volon­taire que le Trai­té sur le Fonc­tion­ne­ment de l’UE.

    Au départ tou­te­fois, les GOPE n’é­taient que des textes vagues et peu enga­geants. Pour les rendre plus contrai­gnants et dans l’es­poir de don­ner enfin son plein poten­tiel à l’i­dée déli­cieuse de « sur­veillance mul­ti­la­té­rale », la Com­mis­sion de Bruxelles s’est char­gée d’en accroître la por­tée au sein d’un docu­ment impor­tant publié en 1998, à la veille de la mise en place de l’euro.

    Ce docu­ment inti­tu­lé Crois­sance et emploi dans le cadre de sta­bi­li­té de l’U­nion éco­no­mique et moné­taire s’in­té­resse au tout pre­mier chef – comme son nom l’in­dique – à la ques­tion du mar­ché du tra­vail et à l’emploi. Il confère un rôle cen­tral aux GOPE et indique de manière claire ce qu’elles doivent conte­nir, en égre­nant l’une der­rière l’autre ces for­mules bien connues au doux par­fum de schlague : « sta­bi­li­té des prix », « assai­nis­se­ment des finances publiques », « modé­ra­tion des salaires nomi­naux », « ren­for­ce­ment des inci­ta­tions à la dis­ci­pline sala­riale ». Bref, toute la panoplie.

    Depuis qu’elles existent, les GOPE ont tou­jours conte­nu des injonc­tions à réfor­mer le mar­ché du tra­vail. Si l’on exa­mine celles pour 2012 par exemple – par­fai­te­ment au hasard : il s’a­git juste de l’an­née de l’é­lec­tion de Fran­çois Hol­lande – on voit que le Conseil recom­mande à la France de « revoir la légis­la­tion, notam­ment la pro­cé­dure admi­nis­tra­tive de licen­cie­ment ». Ou de « veiller à ce que l’é­vo­lu­tion du salaire mini­mum favo­rise l’emploi, notam­ment des jeunes, et la com­pé­ti­ti­vi­té », ce qui signi­fie, tra­duit du Volapük de Bruxelles en Fran­çais des Deux-Sèvres ou de Haute-Garonne, qu’il ne faut pas aug­men­ter le SMIC. On note­ra au pas­sage et juste pour rire qu’il est deman­dé la même année de « sup­pri­mer les res­tric­tions injus­ti­fiées sur les pro­fes­sions (vété­ri­naires, taxis, notaires…) et sec­teurs régle­men­tés » : bien­ve­nue à toi, ô « loi Macron ».

    Ce que la loi El Khom­ri doit à la « stra­té­gie de Lisbonne »

    Tout cela n’é­tant pas encore suf­fi­sam­ment abs­trus, il a fal­lu qu’on en rajoute. En mars 2000, on a donc mis en place la « stra­té­gie de Lis­bonne », dont l’ob­jet était de faire adve­nir en Europe [rou­le­ments de tam­bours] : « l’é­co­no­mie de la connais­sance la plus com­pé­ti­tive et la plus dyna­mique du monde, capable d’une crois­sance éco­no­mique durable accom­pa­gnée d’une amé­lio­ra­tion quan­ti­ta­tive et qua­li­ta­tive de l’emploi et d’une plus grande cohé­sion sociale » [Fer­mez le ban].

    La stra­té­gie de Lis­bonne – deve­nue depuis « stra­té­gie Europe 2020 » – se veut glo­bale. Elle est sur­tout laby­rin­thique. Elle pré­tend faire super­vi­ser par les ins­tances euro­péennes tous les domaines de la vie de tous les pays. Et embras­ser dans un même geste les ques­tions liées aux mar­chés finan­ciers, celles liées à l’é­du­ca­tion, les affaires de finances publiques, celles de pro­tec­tion sociale, de créa­tion de PME, d’emploi bien sûr, de veau-vache-cochon-cou­vée. On en passe, et pas des meilleures.

    Plus on simule la scien­ti­fi­ci­té, plus ça fait chic et plus on est cré­dible. Avec la stra­té­gie de Lis­bonne, on s’est donc doté d’ou­tils nou­veaux et hau­te­ment tech­niques. Pour suivre la ques­tion de l’emploi, on a ain­si adjoint aux GOPE les Lignes direc­trices pour l’emploi (LDE). Les deux ensemble, GOPE et LDE, sont regrou­pées dans les LDI (lignes direc­trices inté­grées), dont le site de la Com­mis­sion euro­péenne nous dit ceci : « les lignes direc­trices inté­grées déter­minent le champ d’ac­tion des poli­tiques des États membres et la direc­tion à suivre dans la coor­di­na­tion de celles-ci. Elles servent de base aux recom­man­da­tions par pays ».

    Aux recom­man­da­tions par pays ? Tiens donc. Et que recom­mande-t-on à la France, pour l’an­née 2016 ? L’in­té­gra­li­té du pata­far est consul­table ici. Pour résu­mer, il est d’a­bord déplo­ré que « la décé­lé­ra­tion récente des salaires réels reste insuf­fi­sante », que « la France affiche tou­jours des coûts sala­riaux par­mi les plus éle­vés de la zone euro, prin­ci­pa­le­ment en rai­son « du niveau éle­vé des coti­sa­tions sociales patro­nales », ou que « les aug­men­ta­tions du SMIC induisent une com­pres­sion des salaires vers le haut ».

    À titre de solu­tion, il ensuite pro­po­sé de « main­te­nir les réduc­tion du coût du tra­vail décou­lant du CICE », d’œu­vrer à limi­ter davan­tage « les rigi­di­tés du mar­ché du tra­vail » (ce qui signi­fie qu’il faut faci­li­ter le licen­cie­ment), de « faci­li­ter, au niveau des entre­prises, les déro­ga­tions aux dis­po­si­tions juri­diques géné­rales, notam­ment en ce qui concerne l’or­ga­ni­sa­tion du temps de tra­vail ». Dans cette der­nière for­mule, on recon­naît immé­dia­te­ment l’ins­pi­ra­tion des nom­breuses dis­po­si­tions pré­vues dans la loi El Khom­ri pour accroître le temps de tra­vail des sala­riés, tout en rému­né­rant moins bien, dans cer­taines condi­tions, les heures sup­plé­men­taires. ( http://​len​tre​prise​.lex​press​.fr/​r​h​-​m​a​n​a​g​e​m​e​n​t​/​d​r​o​i​t​-​t​r​a​v​a​i​l​/​1​3​-​m​e​s​u​r​e​s​-​c​l​e​s​-​d​e​-​l​a​-​l​o​i​-​t​r​a​v​a​i​l​_​1​7​9​1​7​1​5​.​h​tml ).

    Ce que la loi El Khom­ri doit à l’euro

    Enfin, il ne faut pas négli­ger ce que la « Loi tra­vail » doit à l’ap­par­te­nance à la zone euro, et cela pour plu­sieurs raisons.

    La pre­mière est que l’eu­ro est une mon­naie sur­éva­luée pour plu­sieurs éco­no­mies de la zone, de la Grèce à la France et jus­qu’à la Fin­lande, qui a par­fois envi­sa­gé de s’en défaire. Cela nuit à la com­pé­ti­ti­vi­té de ces pays, fait perdre des parts de mar­ché à leurs entre­prises, et détruit des emplois. La loi El Khom­ri fait par­tie de ces solu­tions que l’on essaie de trou­ver pour rega­gner de la com­pé­ti­vi­té-coûts par l’é­cra­se­ment des salaires faute de pou­voir dépré­cier la monnaie.

    La seconde rai­son est que la zone euro vit sous la sur­veillance per­ma­nente des mar­chés finan­ciers, dont on a déci­dé au départ – c’est l’un des innom­brables vices de concep­tion de l’eu­ro – qu’ils seraient désor­mais les seuls ban­quiers des États-membres. Or les mar­chés de capi­taux, on s’en doute, ont une ten­dance assez nette à œuvrer pour que la répar­ti­tion de la valeur ajou­tée créée dans la zone soit favo­rable au capi­tal (c’est-à-dire à eux-même) et non au tra­vail. Ça leur est d’au­tant plus facile en régime de « libre cir­cu­la­tion des capi­taux », que le capi­tal y est émi­nem­ment mobile, cepen­dant que le tra­vail demeure très séden­taire. La com­pé­ti­tion entre les deux ne se fait donc pas à armes égales. A tout moment, le capi­tal peut mena­cer d’al­ler s’in­ves­tir ailleurs si les condi­tions dans l’un ou l’autre des pays euro­péens lui déplaisent. Le tra­vail, lui, ne peut mena­cer que de pas grand chose. Enfin, il peut tou­jours mani­fes­ter contre la loi El Khom­ri, comme c’est le cas actuel­le­ment. Sans grand suc­cès d’ailleurs, ce qui témoigne assez bien du carac­tère inéqui­table du rap­port de force.

    La troi­sième et der­nière rai­son est que l’eu­ro n’a pas seule­ment pri­vé les État-membres de leur mon­naie. Elle les a aus­si pri­vés de l’ins­tru­ment bud­gé­taire, puisque dans le cadre du « semestre euro­péen », du two pack, du six pack – encore des ins­tru­ments ins­pi­rés des tech­niques mana­gé­riales et dont la pré­ten­tion à scien­ti­fi­ci­té confine au gro­tesque – les bud­gets natio­naux sont sous haute sur­veillance de la Com­mis­sion euro­péenne. Alors, faute de pou­voir recou­rir à la poli­tique moné­taire, faute de pou­voir uti­li­ser l’ins­tru­ment bud­gé­taire, on se sert du seul levier de poli­tique éco­no­mique qui demeure : l’a­jus­te­ment à la baisse du « coût du travail ».

    La loi El Khor­mi est le résul­tat de tout cela, exac­te­ment comme le Jobs Act ita­lien de 2015, et comme toutes les réformes du même aca­bit adop­tées ces der­nières années en Europe du Sud.

    ***

    En tout état de cause, le gou­ver­ne­ment fran­çais a bien tra­vaillé. Le com­mis­saire Val­dis Dom­brovs­kis l’en a chau­de­ment féli­ci­té lors d’une visite à Paris fin mars. Comme rap­por­té par le site spé­cia­li­sé sur les ques­tions euro­péennes Eur­Ac­tiv, le vice-pré­sident de la Com­mis­sion « à l’eu­ro et au dia­logue social » (sic) a salué la loi El Khom­ri comme une heu­reuse ini­tia­tive « des­ti­née à répondre aux rigi­di­tés du mar­ché du tra­vail, et qui devrait relan­cer l’emploi ». Un bien bel hom­mage ! Mer­ci patron !

    Cora­lie Delaume.

    Source : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/05/17/31001–20160517ARTFIG00137-ce-que-la-loi-el-khomri-doit-a-l-union-europeenne.php

    Réponse
  3. DvD

    Depuis 1974, les diri­geants suc­ces­sifs de tous bords ont pour­sui­vi des prio­ri­tés mutuel­le­ment incompatibles : 

    1) Aug­men­ter les salaires, et en par­ti­cu­lier les bas salaires cor­res­pon­dant à des emplois peu qua­li­fiés, plus vite que la pro­duc­ti­vi­té du travail.

    2) Dimi­nuer la durée du tra­vail en bais­sant à la fois l’âge légal de la retraite et la durée heb­do­ma­daire du tra­vail, et entra­ver les rela­tions contrac­tuelles (code du tra­vail de 3500 pages contre 130 pages en Suisse pour prendre un exemple voi­sin et socia­le­ment mieux disant) ren­ché­ris­sant ain­si encore davan­tage le coût du travail.

    3) Étendre le champ et les effec­tifs du sec­teur public, pous­sant ain­si les dépenses publiques et donc la fis­ca­li­té à des niveaux par­mi les plus éle­vés du monde rela­ti­ve­ment au PIB. 

    4) Enga­ger le pays dans une mon­naie unique avec d’autres pays euro­péens, se pri­vant ain­si d’un pos­sible ajus­te­ment par le taux de change sans s’as­su­rer de la conver­gence des poli­tiques éco­no­miques et, en l’oc­cur­rence, en diver­geant tota­le­ment de l’autre pilier de l’Eu­ro – l’Al­le­magne – qui a sui­vi la poli­tique exac­te­ment inverse de la France en allon­geant la durée et en rédui­sant le coût du tra­vail pour soi­gner sa com­pé­ti­ti­vi­té mondiale.

    5) Enga­ger le pays dans le libre-échange mon­dial, y com­pris avec des pays ayant des salaires 10 fois moins éle­vés, des charges sala­riales 2 fois moins éle­vées, des durées du tra­vail 40% plus éle­vées, une fis­ca­li­té 50% moins éle­vée, sans s’as­su­rer que les pari­tés de change seraient bien fixées à des niveaux équi­li­brant les balances com­mer­ciales et donc les balances en emplois. 

    6) Créer des emplois en France.

    Il est immé­dia­te­ment visible que 1−2−3 sont incom­pa­tibles avec 4–5 et que cette incom­pa­ti­bi­li­té ne peut se tra­duire que par la des­truc­tion d’emplois et l’en­vo­lée du chô­mage, c’est à dire l’é­chec de 6. Dans les faits, les diri­geants fran­çais ont choi­si le chô­mage. On peut dire qu’ils ont réussi. 

    En effet, de la « rup­ture » de 1974 à 2015 :

    Popu­la­tion totale +12 millions
    Popu­la­tion active +10 millions

    Emploi total +4.4 mil­lions, dont
    – Emplois agri­coles ‑1.4 millions
    – Emplois mar­chands non agri­coles +2.6 mil­lions, dont +2.3 mil­lions de CDD, inté­ri­maires et stagiaires
    – Emplois non mar­chands +3.2 mil­lions, dont +0.9 mil­lions de CDD, inté­ri­maires et stagiaires

    Chô­meurs (toutes caté­go­ries) +5.3 millions 

    Dépenses des admi­nis­tra­tions publiques en % de la valeur ajou­tée du sec­teur mar­chand : de 59% en 1974 à 93% en 2015

    Dette publique en % de la valeur ajou­tée du sec­teur mar­chand : de 29% en 1974 à 158% en 2015

    Un désastre qui a consis­té à fabri­quer constam­ment pen­dant 40 ans des emplois publics (+2.3m), des tra­vailleurs pré­caires (+3.2m) et des chô­meurs (+5.3m). En net, pas un seul emploi mar­chand de qua­li­té créé en 40 ans. Le tout finan­cé par une fuite en avant de la fis­ca­li­té et de l’en­det­te­ment public, qui a tota­le­ment explo­sé la base fis­cale repré­sen­tée par la valeur ajou­tée marchande. 

    Ain­si avons nous aujourd’­hui la pro­tec­tion sta­tu­taire pour 9 mil­lions de sala­riés titu­la­ri­sés du sec­teur non mar­chand ; la pré­ca­ri­té pour 9 mil­lions de chô­meurs et tra­vailleurs pré­caires ; l’im­po­si­tion fis­cale inté­grale pour les 14 mil­lions de sala­riés mar­chands res­tants qui font vivre direc­te­ment et indi­rec­te­ment les 66 mil­lions de fran­çais. Un tel « modèle social » n’est bien sûr pas le modèle que le monde nous envie. A l’é­tran­ger, le modèle fran­çais fait figure de repous­soir cari­ca­tu­ral. A juste titre car, de fait, il abou­tit glo­ba­le­ment à un « moins-disant » social fla­grant. Enfin, il est immé­dia­te­ment visible qu’un tel contrat social est incom­pa­tible avec la concorde et la cohé­sion nationale. 

    Il est à noter que les alter­nances poli­tiques au cours de la période 1974–2015 n’ont en rien modi­fié le déve­lop­pe­ment de ces ten­dances de fond. Des accords de gre­nelle en 1968 au pro­jet de loi El Khom­ri en 2016, en pas­sant par les lois Auroux de 1982, les 35 heures en 2000 et les nom­breuses ten­ta­tives de « retour en arrière » tout au long du che­min, abso­lu­ment toutes ces mesures ont sys­té­ma­ti­que­ment don­né lieu à des joutes enflam­mées pen­dant que la situa­tion de l’emploi ne ces­sait de se dété­rio­rer. Ni les lois pré­ten­du­ment de « pro­grès social », ni les lois pré­ten­du­ment « d’ef­fi­ca­ci­té éco­no­mique » dont le pro­jet El Khom­ri est le der­nier ava­tar n’ont eu le moindre effet béné­fique durable sur la situa­tion de l’emploi, bien au contraire. De la ges­ti­cu­la­tion rétho­rique abou­tis­sant à des résul­tats cala­mi­teux, exac­te­ment contraires aux objec­tifs proclamés.

    La contro­verse actuelle sur le pro­jet de « loi tra­vail » ne fait que pro­lon­ger ce lamen­table enfu­mage. Quel spec­tacle affli­geant, et même pathé­tique, après 45 ans de mon­tée inexo­rable du chô­mage et du sous-emploi, de voir le débat fran­çais s’en­li­ser avec une pas­sion constam­ment renou­ve­lée dans des pos­tures tota­le­ment sté­riles et se détour­ner obs­ti­né­ment de la déter­mi­na­tion sereine des causes du sous-emploi mas­sif qui mine le pays, et sans laquelle aucune action effi­cace et accep­table par tous ne sera possible.

    Quant aux repré­sen­tants poli­tiques, il est évi­dem­ment tota­le­ment impen­sable que ceux et celles qui ont œuvré à un désastre de cette ampleur aient le tou­pet de se (re)présenter aux élec­tions. C’est bien sûr une ques­tion d’é­thique civique élé­men­taire : quand on des­sert de façon aus­si fla­grante le pays, le meilleur moyen de le ser­vir est de se reti­rer. C’est le mini­mum de la décence. C’est aus­si une ques­tion de cré­di­bi­li­té : le dis­cré­dit qui frappe ceux qui ont œuvré à ce désastre est si pro­fond et si par­fai­te­ment jus­ti­fié que leur légi­ti­mi­té pour agir sera nulle. Même s’ils voyaient sou­dai­ne­ment la lumière – ce qui est très loin d’être le cas – ils ne pour­raient rien faire. Enfin, si le renou­vel­le­ment com­plet du per­son­nel poli­tique est une condi­tion non suf­fi­sante en soi, elle est abso­lu­ment néces­saire. C’est même peut être la seule solu­tion paci­fique pour sor­tir de cette redou­table impasse.

    Réponse
  4. BA

    Les banques européennes.

    Il faut don­ner de l’argent aux banques européennes.

    C’est ça, le plus important.

    Quant aux peuples euro­péens, ils peuvent cre­ver, on n’en a rien à foutre.

    Mer­cre­di 4 mai 2016 :

    C’est un rap­port alle­mand, de l’école Euro­pean School of Mana­ge­ment and Tech­no­lo­gy de Ber­lin (ESMT), qui l’affirme : des 220 mil­liards d’euros du plan d’aide à la Grèce, 210 mil­liards d’eu­ros ont ser­vi à ren­flouer les banques européennes. 

    Article d’ekathimerini.com, publié le 4 mai 2016 :

    « Envi­ron 95 % des 220 mil­liards d’euros ver­sés à la Grèce depuis le début de la crise finan­cière sous forme de prêts dans le cadre du méca­nisme de ren­floue­ment ont ser­vi à ren­flouer les banques euro­péennes. Ce qui signi­fie qu’environ 210 mil­liards d’euros ont atter­ri sur les comptes du sec­teur ban­caire euro­péen, tan­dis que seule­ment 5 % ont gar­ni les caisses de l’État, d’après une étude de l’European School of Mana­ge­ment and Tech­no­lo­gy (ESMT) de Berlin.

    « L’Europe et le FMI ont, durant ces der­nières années, sau­vé les banques et d’autres cré­di­teurs pri­vés, » conclut le rap­port, publié hier dans le jour­nal alle­mand Han­dels­blatt. Le direc­teur de l’ESMT, Jorg Rocholl, a décla­ré au jour­nal finan­cier alle­mand que « les plans de sau­ve­tage ont prin­ci­pa­le­ment sau­vé les banques européennes ».

    L’étude de cette école de com­merce a déter­mi­né que 86,9 mil­liards d’euros ont été uti­li­sés pour rem­bour­ser d’anciennes dettes, 52,3 mil­liards pour le paie­ment des inté­rêts et 37,3 mil­liards pour la reca­pi­ta­li­sa­tion des banques grecques.

    Les éco­no­mistes qui ont par­ti­ci­pé à l’étude ont ana­ly­sé de façon sépa­rée chaque cré­dit afin d’établir la des­ti­na­tion de l’argent. Ils ont conclu que seule­ment 9,7 mil­liards d’euros, soit moins de 5 %, ont contri­bué au bud­get grec au pro­fit du peuple.

    « Tout le monde le soup­çon­nait, mais peu de gens le savaient. C’est main­te­nant confir­mé par cette étude : pen­dant 6 ans, l’Europe a ten­té en vain de mettre un terme à la crise grecque via des prêts, tout en exi­geant des mesures et des réformes tou­jours plus dures. Les causes de l’échec se trou­vaient mani­fes­te­ment moins du côté du gou­ver­ne­ment grec que de la pla­ni­fi­ca­tion des plans de sau­ve­tage, » conclut le quo­ti­dien allemand.

    http://​www​.eka​thi​me​ri​ni​.com/​2​0​8​3​8​1​/​a​r​t​i​c​l​e​/​e​k​a​t​h​i​m​e​r​i​n​i​/​b​u​s​i​n​e​s​s​/​g​e​r​m​a​n​-​r​e​p​o​r​t​-​b​a​i​l​o​u​t​-​h​a​s​-​s​a​v​e​d​-​b​a​n​k​s​-​n​o​t​-​g​r​e​ece

    Réponse
  5. etienne

    La France para­ly­sée par des extré­mistes radi­caux et vio­lents, Valls et Hol­lande, puncks à chien du grand patronat 🙂

    Réponse
  6. etienne

    Nicole Fer­ro­ni : nou­velle alarme, la direc­tive « secret des affaires » (loi euro­péenne scé­lé­rate pour exter­mi­ner les lan­ceurs d’a­lerte) adop­tée sans tam­bour ni trom­pette jeu­di 26 mai 2016 à 14 heures [repor­té au ven­dre­di à 9h] : 

    https://​www​.face​book​.com/​n​i​c​o​l​e​f​e​r​r​o​n​i​o​f​f​i​c​i​e​l​/​v​i​d​e​o​s​/​1​1​8​0​6​2​9​1​2​8​6​5​0​7​08/

    Réponse
  7. etienne

    Scan­dale absolu ! 

    Un très jeune homme cra­va­té de la Com­mis­sion euro­péenne, sûr de lui et domi­na­teur (tous les fonc­tion­naires de l’UE sont pro­té­gés par une IMMUNITÉ JUDICIAIRE À VIE. POURQUOI ?), venant de rédi­ger, qua­si­ment sur un coin de table dans son bureau, la liste des tor­tures éco­no­miques et sociales qu’il a déci­dé d’im­po­ser arbi­trai­re­ment aux mil­lions de Français… 

    Non mais merde quoi ! 

    Com­bien de temps allons-nous nous lais­ser vio­ler sans tout foutre en l’air ? On est quand même nuls, col­lec­ti­ve­ment. Un corps social aus­si amorphe et inca­pable de se défendre paraît com­plè­te­ment dégé­né­ré… Ils ont rai­son de nous mar­ty­ri­ser, quelque part, pour­quoi se gêner ? Tout pou­voir va jus­qu’à ren­con­trer une limite. C’est une loi fon­da­men­tale de la physique.

    Grève géné­rale.

    Réponse
  8. etienne

    Je pro­pose qu’on pose aux pré­ten­dus « jour­na­liste » la ques­tion imper­ti­nente suivante :

    • Com­ment jus­ti­fiez-vous l’im­mu­ni­té judi­ciaire à vie dont béné­fi­cient les fonc­tion­naires européens ?
    (déci­sion prise dis­crè­te­ment en 1965, à la faveur d’un trai­té qui n’a­vait aucun rapport.)
    Les euro­crates com­mettent-ils donc, en secret, tant de for­faits impar­don­nables qu’il faille ain­si les pro­té­ger d’une manière unique au monde ?

    Lire :
    « Immu­ni­tés judi­ciaires à vie des Euro­crates, la polé­mique s’amplifie »
    http://www.newropeans-magazine.org/en/2006/11/21/immunites-judiciaires-a-vie-des-eurocrates-la-polemique-samplifie‑2/

    La réponse de Franck Bian­che­ri, Pré­sident de Newro­peans, au droit de réponse de la Com­mis­sion sur les immu­ni­tés à vie des fonc­tion­naires communautaires.

    Nota (pour info) : Franck est désor­mais mort (très jeune)…

    Réponse
  9. etienne

    Il faut sup­pri­mer l’immunité judi­ciaire à vie dont béné­fi­cient les fonc­tion­naires des ins­ti­tu­tions européennes !
    http://www.newropeans-magazine.org/en/2006/10/11/les-eurocrates-tout-puissants‑l%C2%92information-cle-que-verheugen-oublie-de-vous-dire/

    […] « Oui, vous avez bien lu : aucun tri­bu­nal dans l’Union euro­péenne ne peut sanc­tion­ner les dérives des fonc­tion­naires euro­péens inter­ve­nues dans le cadre de leur fonc­tion, et cette pro­tec­tion leur est accor­dée à vie. Vous trou­ve­rez tout le détail dans l’annexe d’un Trai­té euro­péen de 1965 qui a accor­dé ce pri­vi­lège exorbitant[2].

    Je me per­mets d’insister car c’est tel­le­ment énorme qu’on peut faci­le­ment mal com­prendre l’information : ceux qui béné­fi­cient de cette immu­ni­té à vie, ce ne sont pas les Com­mis­saires euro­péens comme Verheu­gen, nom­més par les gou­ver­ne­ments, ni les dépu­tés euro­péens de Stras­bourg que nous éli­sons. Non, ceux là ont une immu­ni­té poli­tique clas­sique, comme dans les Etats membres, qui ne dure que le temps de leur fonc­tion (5 ans). Ceux qui béné­fi­cient de cette immu­ni­té, ce sont les fonc­tion­naires, qui res­tent en poste géné­ra­le­ment une tren­taine d’années ! Et de toute façon, elle leur est accor­dée jusqu’à leur mort !

    Aucun régime démo­cra­tique dans l’Histoire n’a accor­dé un tel pri­vi­lège à ses bureau­crates. Même les dic­ta­tures concentrent les immu­ni­tés à vie sur la per­sonne du dic­ta­teur ou de ses plus proches sbires. En tout cas, ces mêmes dic­ta­tures nous enseignent quelque chose d’utile pour com­prendre où se trouve le vrai pou­voir à Bruxelles : ces immu­ni­tés à vie ne s’attribuent qu’à ceux qui ont vrai­ment le pou­voir, et tout le pouvoir.

    Alors, déjà, comme le rap­pelle fort jus­te­ment Gün­ter Verheu­gen, la durée de fonc­tion des fonc­tion­naires euro­péens (trente ans envi­ron contre cinq pour les Com­mis­saires), conduit la haute hié­rar­chie de la Com­mis­sion à consi­dé­rer les « poli­tiques » de la mai­son comme de vul­gaires signa­taires de déci­sions éla­bo­rées sans eux, voire contre eux. Vous pou­vez ima­gi­ner, avec l’immunité à vie dans la poche, com­ment ils peuvent éva­luer les rap­ports de force entre eux et le soi-disant niveau poli­tique de la Com­mis­sion : tout le pou­voir aux Eurocrates[3] et seule­ment l’apparence aux Commissaires. »

    […]

    Franck Bian­che­ri
    (mort depuis, à 51 ans…)
    _____
    Notes
    [2] Texte des trai­tés euro­péens rela­tif aux immu­ni­tés des fonc­tion­naires euro­péens : Euro​pa​.eu ; et plus d’information sur la ques­tion : Newropeans
    [3] Je tiens à pré­ci­ser que ce pou­voir des Euro­crates est concen­tré dans les mains de moins de 500 hauts fonc­tion­naires. L’immense majo­ri­té des fonc­tion­naires euro­péens n’a ni la volon­té, ni la capa­ci­té d’exercer ce pou­voir en haut du sys­tème. Mais via les immu­ni­tés à vie qu’in fine seule la haute hié­rar­chie peut lever si elle le sou­haite, non seule­ment les direc­teurs géné­raux et direc­teurs tiennent leurs troupes avec un ins­tru­ment par­ti­cu­liè­re­ment effi­caces ; mais en plus ils savent qu’en cas de crise c’est leur « patron poli­tique » qui sau­te­ra. Ces der­nières années ont vu des Com­mis­saires, voire des Com­mis­sions entières, démis­sion­ner ou être mises en accu­sa­tion, y com­pris devant la jus­tice. Cher­chez en revanche les hauts fonc­tion­naires euro­péens dans le même cas ! Vous ne trou­ve­rez rien, car il n’y en a tout sim­ple­ment pas eu. C’est l’avantage d’être intouchable. »

    Réponse
  10. etienne

    Je rap­pelle aux nou­veaux venus ici un billet où je trou­vais les jour­na­listes assez peu imper­ti­nents avec les pou­voirs, et où je leur sug­gé­rait quelques ques­tions utiles à poser aux « res­pon­sables » (tota­le­ment irres­pon­sables comme cha­cun peut en juger) : 

    SOS jour­na­liste en panne : réser­voir à ques­tions citoyennes impertinentes :
    http://​etienne​.chouard​.free​.fr/​E​u​r​o​p​e​/​f​o​r​u​m​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​2​0​0​7​/​0​3​/​0​9​/​5​9​-​s​o​s​-​j​o​u​r​n​a​l​i​s​t​e​-​e​n​-​p​a​nne

    Réponse
  11. etienne

    Pour démo­cra­ti­ser l’’UE, sup­pri­mons l’immunité judi­ciaire des fonc­tion­naires européens
    15-12-2005 David Carayol
    http://www.newropeans-magazine.org/en/2005/12/15/pour-democratiser‑l%C2%92ue-supprimons‑l%C2%92immunite-judiciaire-des-fonctionnaires-europeens‑2/

    « En tant que fonc­tion­naires de l’UE ils ont une immu­ni­té de juri­dic­tion pour les actes accom­plis par eux, y com­pris leurs paroles et écrits, en leur qua­li­té offi­cielle. Et sur­tout, ils conti­nuent à béné­fi­cier de cette immu­ni­té après la ces­sa­tion de leurs fonctions.

    Une telle immu­ni­té est loin de consti­tuer un élé­ment de la démo­cra­ti­sa­tion de l’UE. Dans nos propres démo­cra­ties, nos pré­si­dents, nos ministres, nos pre­miers ministres, nos membres du Par­le­ment, même ceux du Par­le­ment et de la Com­mis­sion euro­péenne, ne sont pro­té­gés que par une immu­ni­té pour la durée de leur man­dat. Aucun pays démo­cra­tique n’a une telle pro­tec­tion légale pour ses fonc­tion­naires que celle des fonc­tion­naires de l’UE. Au contraire, les démo­cra­ties ont été éta­blies en com­bat­tant de telles immu­ni­tés, une telle « classe de pri­vi­lé­giés », pour empê­cher la créa­tion d’une socié­té à deux vitesses. Or les fonc­tion­naires de l’UE de Bruxelles ou du Luxem­bourg sont pro­té­gés à vie ! Même après la ces­sa­tion de leurs fonc­tions, ils ne peuvent pas être confron­tés à la jus­tice pour tout acte accom­pli durant leur mandat.

    Cette immu­ni­té à vie, outre qu’elle est incom­pa­tible avec le prin­cipe d’égalité devant la loi au coeur de toute démo­cra­tie, contri­bue à entre­te­nir une opa­ci­té des ins­ti­tu­tions (même opaque à la jus­tice) et un éloi­gne­ment des gens qui ali­mentent la dérive bureau­cra­tique de tout le sys­tème com­mu­nau­taire. Elle n’a aucune rai­son d’être puisque l’UE ras­semble 25 démo­cra­ties où l’indépendance de la jus­tice est garantie.

    Per­sonne ne peut expli­quer pour­quoi cette immu­ni­té a été accor­dée, ni par qui. Régie par le Pro­to­cole sur les pri­vi­lèges et immu­ni­tés des Com­mu­nau­tés euro­péennes du 8 avril 1965, elle a été ajou­tée fur­ti­ve­ment en 1965, des années après la créa­tion de la Com­mu­nau­té euro­péenne, dans une annexe à un trai­té qui n’a rien à voir avec le sujet. Après avoir inter­ro­gé des fonc­tion­naires de plu­sieurs États membres dans le cadre d’une cam­pagne pour la sup­pres­sion de cette immu­ni­té et dans la quelle le Newro­peans Maga­zine avait été enga­gé, nous n’avons pu obte­nir jusqu’à main­te­nant aucune réponse, si ce n’est : “nous ne savons pas”.

    Pour res­pec­ter le prin­cipe fon­da­men­tal de la démo­cra­tie en Europe, pour évi­ter qu’une caste d’ « intou­chables » ne dirige l’Union euro­péenne, il est néces­saire de révi­ser cette immu­ni­té judi­ciaire à vie des fonc­tion­naires euro­péens. Cette immu­ni­té régie par le Pro­to­cole sur les pri­vi­lèges et immu­ni­tés des Com­mu­nau­tés euro­péennes du 8 avril 1965 doit être sup­pri­mée sans que pour autant cette révi­sion ne remette en cause l’immunité diplo­ma­tique des fonc­tion­naires, qui est rat­ta­chée à l’exercice de leur fonc­tion hors de l’UE et pour la période cor­res­pon­dant à la durée du poste.

    Pour que la sup­pres­sion de cette immu­ni­té soit effec­tive, la clause du trai­té concer­né doit être modi­fiée. Toute modi­fi­ca­tion de trai­té doit être rati­fiée par l’ensemble des Etats membres. Cette modi­fi­ca­tion de la clause sur l’immunité aurait pu être mise en appli­ca­tion simul­ta­né­ment avec la rati­fi­ca­tion de la Consti­tu­tion. Elle aurait dû à ce titre figu­rer en annexe du trai­té de la consti­tu­tion en énon­çant sim­ple­ment la clause sui­vante : « les fonc­tion­naires de l’UE sont léga­le­ment res­pon­sables aux yeux du sys­tème judi­ciaire du pays où leur ins­ti­tu­tion se trouve. Ils jouissent d’un sta­tut juri­dique sem­blable aux fonc­tion­naires natio­naux de ce pays même ». Mais ni les poli­tiques natio­naux, ni les poli­tiques euro­péens, encore moins les fonc­tion­naires, ne semblent avoir mesu­ré la dis­tor­sion que cette clause repré­sente dans le pro­ces­sus de démo­cra­ti­sa­tion euro­péenne que le Consti­tu­tion euro­péenne se pro­po­sait d’insuffler dans le déve­lop­pe­ment poli­tique de l’UE. Une démo­cra­ti­sa­tion dans le cadre de laquelle doit être réta­blie d’urgence l’égalité de trai­te­ment des citoyens devant la loi, et sup­pri­mée toute mesure d’exception visant à écar­ter de toute res­pon­sa­bi­li­té de ceux qui sont cen­sés gérer notre gouvernance.

    David Carayol
    Paris (France)

    Notes :
    – Pro­to­cole sur les pri­vi­lèges et immu­ni­tés des Com­mu­nau­tés euro­péennes du 8 avril 1965 :
    [lien mort] http://​euro​pa​.eu​.int/​e​u​r​-​l​e​x​/​f​r​/​t​r​e​a​t​i​e​s​/​s​e​l​e​c​t​e​d​/​l​i​v​r​e​5​0​6​.​h​tml

    [j’ai trou­vé ça à la place]http://www.cvce.eu/content/publication/1999/1/1/56743413–2746-4c03-bd94-de079a684dca/publishable_fr.pdf

    [J’ai aus­si trou­vé ça ]Docu­ment CIG 41 (03.11.03)
    Adap­ta­tion des Pro­to­coles annexés au Trai­té sur l’UE et aux trai­tés CE et Euratom
    Docu­ment de base pour tra­vail groupe experts juridiques
    http://​ec​.euro​pa​.eu/​d​o​r​i​e​/​f​i​l​e​D​o​w​n​l​o​a​d​.​d​o​;​j​s​e​s​s​i​o​n​i​d​=​w​n​Q​h​T​0​6​H​S​Q​h​W​p​k​z​1​W​t​v​d​0​n​J​7​g​L​g​S​D​P​3​2​K​1​p​n​J​P​B​b​6​H​p​T​4​L​Y​D​1​z​C​r​!​6​8​2​9​1​3​8​4​9​?​d​o​c​I​d​=​9​0​1​0​3​&​c​a​r​d​I​d​=​9​0​103

    Quand les immu­ni­tés menacent la liber­té de la presse (par Elo­die Laborie)

    Réponse
  12. etienne

    Quand les immu­ni­tés menacent la liber­té de la presse
    15-04-2005 Elo­die Laborie

    http://​www​.newro​peans​-maga​zine​.org/​e​n​/​2​0​0​5​/​0​4​/​1​5​/​q​u​a​n​d​-​l​e​s​-​i​m​m​u​n​i​t​e​s​-​m​e​n​a​c​e​n​t​-​l​a​-​l​i​b​e​r​t​e​-​d​e​-​l​a​-​p​r​e​s​se/

    « Quand il a choi­si le titre de son livre, publié en 2003, “Raum­schiff Brüs­sel. Wie die Demo­kra­tie in Euro­pa schei­tert” (Vais­seau spa­tial Bruxelles. Com­ment la démo­cra­tie échoue en Europe), Hans-Mar­tin Tillack ne croyait pas si bien dire.

    Dix ans d’expérience jour­na­lis­tique avec Stern l’avaient mené à Bruxelles, où il fai­sait par­tie des rares jour­na­listes basés en per­ma­nence dans la capi­tale belge pour suivre l’actualité européenne.

    Un an avant son livre, en février 2002, Stern publiait un article sur de pos­sibles fraudes au sein de la Com­mis­sion euro­péenne, fraudes qui cadraient mal avec les pro­messes de « zéro tolé­rance » de Roma­no Pro­di, après l ‘affaire Euro­stat. Un an après son livre, le 19 mars 2004, Hans-Mar­tin Tillack pas­sait dix heures en garde à vue à Bruxelles, sans avoir le droit d’avertir son épouse, sa rédac­tion, ni même son avo­cat, après que la police belge ait sai­si chez lui et à son bureau ses car­nets d’adresses, agen­das, et disques durs d’ordinateur.

    L’association de défense de liber­té de la presse Repor­ters sans fron­tières avait dénon­cé une “vio­la­tion du prin­cipe de la pro­tec­tion des sources, fon­da­men­tal pour la garan­tie d’un jour­na­lisme d’investigation indé­pen­dant“. “Nous vous rap­pe­lons que la Cour euro­péenne des droits de l’homme consi­dère que les per­qui­si­tions aux domi­ciles et dans les locaux pro­fes­sion­nels des jour­na­listes sont contraires à l’article 10 de la Conven­tion euro­péenne des droits de l’homme si elles ne cor­res­pondent pas à un “besoin social impé­rieux”. Nous deman­dons que les biens du jour­na­liste lui soient res­ti­tués dans les plus brefs délais“, avait-elle indi­qué dans un cour­rier adres­sé au pro­cu­reur du roi de Bruxelles, Paul Degryse.

    L’article de Stern avait pu être rédi­gé grâce à des docu­ments internes –et donc, confi­den­tiels- de l’Office euro­péen de lutte anti­fraude, l’OLAF. Cet orga­nisme, créé en 1999 par les ins­ti­tu­tions com­mu­nau­taires, est char­gé de pro­té­ger les inté­rêts finan­ciers de la Com­mu­nau­té. Son champ d’enquête est vaste : détec­tion des fraudes doua­nières, détour­ne­ment de sub­ven­tions euro­péennes, lutte contre l’évasion fis­cale, la cor­rup­tion…. Bien qu’il soit pré­sen­té comme un orga­nisme d’enquête indé­pen­dant, l’OLAF fait par­tie de la Com­mis­sion euro­péenne, qui nomme son direc­teur géné­ral pour cinq ans.

    Le 11 février 2004, l’OLAF por­tait plainte contre Hans-Mar­tin Tillack auprès du pro­cu­reur de Bruxelles et du pro­cu­reur de Ham­bourg, en l’accusant d’avoir payé un fonc­tion­naire, membre de la Com­mis­sion ou du Par­le­ment Euro­péen, pour obte­nir les docu­ments. En per­qui­si­tion­nant au mois de mars, la police belge cherche des preuves confir­mant, ou infir­mant cette accu­sa­tion. Les polices natio­nales tra­vaillent en effet en col­la­bo­ra­tion avec les enquê­teurs de l’OLAF.

    Le 9 juin 2004, “Süd­deutsche Zei­tung” publiait l’interview de Joa­chim Gross, ancien porte-parole de la Com­mis­saire Michaele Schreyer, disant qu’il était celui qui avait témoi­gné devant l’OLAF de la culpa­bi­li­té du jour­na­liste. Hans-Mar­tin Tillack, sou­te­nu par sa rédac­tion qui finance les pour­suites, attaque alors en diffamation.

    Le 7 juillet 2004 , il obtient de la cour de jus­tice de l’Etat d’Hambourg (la Land­ge­richt Ham­burg) l’interdiction pour M. Gross de répé­ter ses allé­ga­tions, enten­dues, soi-disant, d’un col­lègue haut fonc­tion­naire. Joa­chim Gross fait appel de la déci­sion du Land­ge­richt. Il perd une deuxième fois.
    Le 7 décembre 2004, l’avocat de M. Gross intro­dui­sait un nou­vel appel auprès de la cour supé­rieure, la Ober­lan­des­ge­richt Ham­burg, invo­quant pour la pre­mière fois son immu­ni­té de haut fonc­tion­naire euro­péen, en ver­tu de laquelle il ne peut être jugé devant une cour nationale.
    Le 1er février 2005, la juge accepte cet argu­ment, sou­li­gnant que ce n’est pas une déci­sion sur le fond de l’affaire, mais sur la forme. La cour alle­mande, en se décla­rant incom­pé­tente, coupe court aux pour­suites menées par le jour­na­liste et sa rédaction.

    Hans-Mar­tin Tillack mène un com­bat en paral­lèle, en atta­quant la Bel­gique devant la Cour euro­péenne des droits de l’homme de Stras­bourg. Il demande la res­ti­tu­tion de plus de mille pages de docu­ments, sai­sis par la police belge lors de la per­qui­si­tion de mars 2004. Sa plainte devrait être exa­mi­née dans les semaines qui viennent, alors que le porte-parole de la police belge Jos Col­pin a décla­ré le 13 avril 2005 au maga­zine anglais EU Obser­ver que l’enquête sur M. Tillack était encore en cours. »

    Elo­die Laborie
    Paris (France)

    Réponse
  13. etienne

    La machine de guerre poli­ti­co média­tique de citi­zen Drahi
    25 MAI 2016 PAR RENÉ BACKMANN
    https://​blogs​.media​part​.fr/​r​e​n​e​-​b​a​c​k​m​a​n​n​/​b​l​o​g​/​2​5​0​5​1​6​/​l​a​-​m​a​c​h​i​n​e​-​d​e​-​g​u​e​r​r​e​-​p​o​l​i​t​i​c​o​-​m​e​d​i​a​t​i​q​u​e​-​d​e​-​c​i​t​i​z​e​n​-​d​r​ahi

    L’in­ter­view de Manuel Valls dif­fu­sée dimanche soir par I24 News et BFM-TV, avec la par­ti­ci­pa­tion de jour­na­listes de l’Ex­press et de Libé­ra­tion confirme que le mil­liar­daire bou­li­mique est en train de bâtir une machine de guerre poli­ti­co média­tique des­ti­née à défendre ses enga­ge­ments poli­tiques et ceux de ses amis et par­te­naires sans s’en­com­brer des règles de base du journalisme

    Pour­quoi le mil­liar­daire fran­co-israé­lien, Patrick Dra­hi, qui pos­sède notam­ment l’opérateur de télé­pho­nie mobile SFR, le réseau Nume­ri­cable et la chaîne de télé­vi­sion israé­lienne à voca­tion inter­na­tio­nale I24 News a‑t-il aus­si pris le contrôle, en 2014 et 2015 du quo­ti­dien Libé­ra­tion, puis de l’Express avant d’étendre son empire média­tique à BFM-TV et RMC ? Ceux qui se posent encore cette ques­tion ont, depuis dimanche soir, des élé­ments de réponse élo­quents. Et inquié­tants. [Lire la suite…]

    Réponse
  14. etienne

    [scan­dale redou­blé] Pre­nez bien le temps de vous concen­trer sur ce rouage fon­da­men­tal de l’op­pres­sion éco­no­mique, poli­tique et sociale, rouage cen­tral signa­lé aus­si sur le blog de Cora­lie :

    La Cour de jus­tice de l’U­nion euro­péenne : agent d’un « fédé­ra­lisme fur­tif » et alliée de l’austérité 

    http://l‑arene-nue.blogspot.fr/2016/04/la-cour-de-justice-de-lunion-europeenne.html

    « L’ancien chan­ce­lier alle­mand Hel­mut Kohl ne s’est pas trom­pé lorsqu’il affir­mait en 1992 au sujet de l’ac­tion de la Cour : « nous avons l’exemple de quelque chose que nous n’avions pas vou­lu au début ». Une phrase en dit long sur l’extension du rôle de la CJUE dans la construc­tion euro­péenne, et de sa capa­ci­té à s’émanciper, y com­pris des inten­tions ori­gi­nelles des plus fer­vents pro­mo­teurs de l’i­dée communautaire. 

    Dans un pre­mier temps, la CJUE a su impo­ser le droit euro­péen comme un éche­veau de normes supé­rieures aux droits natio­naux des États membres pour deve­nir, dans un second temps, la sour­cilleuse gar­dienne des « liber­tés éco­no­miques ». Quant à la crise dite des dettes sou­ve­raines, elle a fait de la Cour un véri­table organe de poli­tique éco­no­mique. Plus que jamais la construc­tion euro­péenne emprunte la voie du droit pour viser des buts poli­tiques, sans jamais craindre d’être confron­tée à quelque pro­tes­ta­tion popu­laire que ce soit. Ses choix sont pour­tant lourds de consé­quences. Ils sapent la sou­ve­rai­ne­té des États-nations euro­péens et aggravent le sen­ti­ment de dépos­ses­sion des citoyens. » [lire la suite… et faire passer]

    Réponse
  15. etienne

    10 rai­sons qui imposent de quit­ter l’U­nion Euro­péenne – Fran­çois Asse­li­neau (UPR) :

    Réponse
  16. etienne

    [rap­pel] Les ins­ti­tu­tions euro­péennes nous condamnent, sciem­ment, volon­tai­re­ment, à un chô­mage de masse : 
    https://​www​.face​book​.com/​N​o​u​s​S​o​m​m​e​s​A​n​o​n​y​m​o​u​s​/​v​i​d​e​o​s​/​1​6​6​5​2​3​6​2​8​7​0​3​2​7​9​0​/​?​p​e​r​m​P​a​g​e=1

    550 000 vues en 8 mois sur cette seule copie Face­book… Le niveau monte 🙂

    Réponse
  17. etienne

    Cora­lie Delaume :
    « Tiens, c’est mar­rant parce que pré­ci­sé­ment, ça confirme ce que disait Varou­fa­kis dans Le Monde du 22 août 2015 :

    « La véri­table cible, c’est l’Etat-providence fran­çais, son droit du tra­vail, ses entre­prises natio­nales sont la véri­table cible (…). [On] consi­dère la Grèce comme un labo­ra­toire de l’austérité, où le mémo­ran­dum est expé­ri­men­té avant d’être expor­té. La crainte du Grexit vise à faire tom­ber les résis­tances fran­çaises, ni plus ni moins ».

    Len­teur du Par­le­ment : Manuel Valls en vient à faire l’é­loge… du sys­tème grec !

    http://​www​.marianne​.net/​l​e​n​t​e​u​r​-​d​u​-​p​a​r​l​e​m​e​n​t​-​m​a​n​u​e​l​-​v​a​l​l​s​-​v​i​e​n​t​-​f​a​i​r​e​-​e​l​o​g​e​-​d​u​-​s​y​s​t​e​m​e​-​g​r​e​c​-​1​0​0​2​4​3​1​5​7​.​h​tml

    Réponse
  18. etienne

    Ça fait long­temps que Fran­çois Asse­li­neau refuse d’ap­pe­ler les lois natio­nales socia­le­ment régres­sives d’un nom de ministre : il les appelle loi « art. 121 du TFUE », du nom de l’ar­ticle qui donne à la Com­mis­sion euro­péenne le pou­voir de fixer les GOPÉ et de les impo­ser ensuite aux mil­lions d’es­claves européens.

    Nous devrions tous en faire autant.

    Réponse
  19. etienne

    Tous les pays de l’UE (!) et les USA REFUSENT de voter la motion de l’O­NU condam­nant les céré­mo­nies glo­ri­fiant le nazisme et les Waf­fen SS… Voi­là où on en est rendu : 

    C’est acca­blant. Ça recom­mence… On va encore voir nos pré­ten­dues « élites » traî­treuses sou­te­nir le fas­cisme comme rem­part capi­ta­liste contre la Russie 🙁

    Réponse
  20. etienne

    CBONNEUIL : « On bloque tout ! », force des sans-pouvoir

    « Depuis l’in­ven­tion de la grève géné­rale en 1842, le blo­cage des appro­vi­sion­ne­ments éner­gé­tiques s’est maintes fois révé­lé une force des faibles, une arme du mou­ve­ment social et une fête émancipatrice…

    Angle­terre, été 1842. Devant le refus des capi­ta­listes d’augmenter les salaires alors que le coût de la vie s’en­vole, de réduire la durée du tra­vail, et devant le refus du gou­ver­ne­ment de don­ner suite à une péti­tion de 15.000 signa­taires en faveur du suf­frage uni­ver­sel, un immense mou­ve­ment social naît en mai de cette année-là : la pre­mière grève géné­rale du monde. « Blo­quer … c’est inac­cep­table », s’indignent le pre­mier ministre, les patrons et la presse des privilégiés.

    France, mai 2016. Sourd à une péti­tion de plus d’un mil­lion de signa­taires, aux syn­di­cats et au par­le­ment qu’il balaye d’un coup de 49–3, autiste à la colère d’une jeu­nesse qui se remet « debout », Manuel Valls déclare que « blo­quer … c’est inac­cep­table et on ne peut pas blo­quer un pays… s’en prendre ain­si aux inté­rêts éco­no­miques de la France ». Il oublie que sans la grève, le sabo­tage et le blo­cage, et les luttes sociales depuis le XIXe siècle nous en serions encore aujourd’hui au monde de Dickens et Zola, du tra­vail des enfants et du suf­frage censitaire.

    Quel était en effet le mode d’action des inven­teurs de la grève géné­rale en 1842 (et de bien d’autres depuis, en 1905, 1936, 1947 ou 1968)? Aller de mines en mines pour y cas­ser les machines à vapeurs ou en voler les ron­delles fusibles (« plug ») de sécu­ri­té. D’où l’appellation de « Plug Riots », les « émeutes des ron­delles », don­née à cette mobi­li­sa­tion phare du mou­ve­ment char­tiste. Comme le note un jour­nal de l’époque, les mineurs avaient com­pris « le pou­voir qui était entre leurs mains de stop­per tous les mou­lins, les usines et les trains ». En blo­quant l’extraction et le trans­port de char­bon pen­dant plu­sieurs semaines les tra­vailleurs réus­sissent en effet à mettre à l’arrêt même les usines qui ne sont pas en grève, avant d’être sui­vis peu après par une grande grève des ouvriers tex­tiles. Cer­tains affirment : « mieux vaut mou­rir face à l’armée que de mou­rir… sous la machine du capi­ta­liste » (1).

    Cette Loi tra­vail que le gou­ver­ne­ment et le MEDEF pré­tendent impo­ser à coup de 49–3 et de répres­sion du mou­ve­ment social, n’est-elle pas pré­ci­sé­ment un retour au capi­ta­lisme sau­vage du XIXe siècle ? Celui que des socia­listes authen­tiques com­bat­tirent par le pas­sé. Celui qui fut ren­du en France moins invi­vable au XXe siècle : retraite, méde­cine du tra­vail (affai­blie par le pro­jet de Loi actuel), inter­dic­tion du tra­vail des enfants (la pre­mière ver­sion de la Loi réta­blis­sait des jour­nées de 10h pour les appren­tis mineurs !), démo­cra­tie sociale insé­rant les citoyens (via le par­le­ment et le code du tra­vail, que le socia­lisme patro­nal détri­cote à pré­sent) et les syn­di­cats dans la déci­sion (via la pri­mau­té des accords de branche que l’article 2 du pro­jet sup­prime, livrant les sala­riés au chan­tage patro­nal à l’emploi même quand l’entreprise dégage de juteux bénéfices !).

    Cette régu­la­tion rela­tive du capi­ta­lisme qui s’institutionnalise en Europe au milieu du XXe siècle n’aurait pu adve­nir sans le pou­voir de blo­cage éner­gé­tique des tra­vailleurs comme l’a démon­tré l’historien Timo­thy Mit­chell dans Car­bon Demo­cra­cy (2). Mais après 1945, la « pétro­li­sa­tion » de l’Europe, d’ailleurs encou­ra­gée par le Plan Mar­shall, réduit le rap­port de force des tra­vailleurs (le pétrole vient du Moyen-Orient néo-colo­nial) et ins­taure une démo­cra­tie consu­mé­riste (des blo­cages, plus dif­fi­ciles, res­tent pos­sibles comme en 1968 et 2010). Selon Tim Mit­chell, pétro­li­sée, la qua­li­té de la démo­cra­tie change et cela pré­pare pro­gres­si­ve­ment le ter­rain aux régres­sions néo­li­bé­rales à par­tir des années 1970 : défis­ca­li­sa­tion des riches, chô­mage, pré­ca­ri­té, hausse de la part de la plus-value allant à la rému­né­ra­tion du capi­tal au détri­ment du travail.

    Blo­quer serait aujourd’hui illé­gi­time ? Alors que des mil­lions de tra­vailleurs pauvres sont en galère, sous le chan­tage du chô­mage de masse, et que le poids du patri­moine pri­vé par rap­port à la richesse natio­nale après avoir dimi­nué après 1945, est main­te­nant reve­nu en France au niveau du temps de de Zola (3) ?

    Non !

    Jour debout et nuit debout, la grève, le blo­cage des sites de pro­duc­tion et l’occupation des places sont la der­nière arme des vic­times d’un sys­tème éco­no­mique injuste, d’un capi­ta­lisme ré-ensau­va­gé ; la contre-offen­sive des sans-voix d’un sys­tème poli­tique à bout de légi­ti­mi­té (inéga­li­tés crois­santes, démo­cra­tie repré­sen­ta­tive qui ne repré­sente pas le pays réel, par­le­ment godillot, état d’urgence permanent). » 

    [Lire la suite…]

    https://​blogs​.media​part​.fr/​c​b​o​n​n​e​u​i​l​/​b​l​o​g​/​2​7​0​5​1​6​/​b​l​o​q​u​e​-​t​o​u​t​-​f​o​r​c​e​-​d​e​s​-​s​a​n​s​-​p​o​u​v​oir

    Réponse
  21. etienne

    [scan­da­leuse et traî­treuse inver­sion de la hié­rar­chie des normes] Article 2 de la loi Tra­vail : pour­quoi NON, Hol­lande n’a pas été élu pour ça
    Ven­dre­di 27 mai 2016 par Tho­mas Vam­pouille sur Marianne :

    http://​www​.marianne​.net/​a​r​t​i​c​l​e​-​2​-​l​o​i​-​t​r​a​v​a​i​l​-​p​o​u​r​q​u​o​i​-​n​o​n​-​h​o​l​l​a​n​d​e​-​n​-​p​a​s​-​e​t​e​-​e​l​u​-​c​a​-​1​0​0​2​4​3​2​7​2​.​h​tml

    Le trio Hol­lande-Valls-El Khom­ri n’a de cesse d’af­fir­mer que son pro­jet de loi Tra­vail est en par­faite cohé­rence avec les idées de la majo­ri­té depuis quatre ans. Mais l’ar­ticle 2, qui concentre l’op­po­si­tion de la CGT, consacre une inver­sion de la hié­rar­chie des normes… que le PS pro­met­tait de réta­blir en 2011, puis en 2015 !

    « La réforme est en cohé­rence avec tout ce que nous avons fait depuis quatre ans », assure Hol­lande… Vrai­ment ? – SIPA
    C’est LA ligne rouge. L’ar­ticle 2 du pro­jet de loi El Khom­ri, adop­té en pre­mière lec­ture à l’As­sem­blée natio­nale, est celui autour duquel se cris­tal­lise aujourd’­hui le bras de fer entre le gou­ver­ne­ment et les oppo­sants au texte, CGT en tête.

    Le fameux article a aus­si pro­vo­qué cette semaine une cer­taine caco­pho­nie au sein de la majo­ri­té, le chef des dépu­tés socia­listes Bru­no Le Roux puis le ministre des Finances lui-même, Michel Sapin, ayant évo­qué sa pos­sible modi­fi­ca­tion avant d’être rabroués sèche­ment par Manuel Valls ce jeu­di 26 mai : « On ne tou­che­ra pas à l’ar­ticle 2 ». Depuis le Japon où il se trouve pour le som­met du G7, Fran­çois Hol­lande a fini par des­cendre ce ven­dre­di 27 mai dans l’a­rène, appor­tant son franc sou­tien à son Pre­mier ministre : « Je l’ai vou­lue, cette réforme, elle est en cohé­rence avec tout ce que nous avons fait depuis quatre ans »… Vraiment ?

    La hié­rar­chie des normes, pro­messe du PS et d’EELV en 2011

    Le hic avec cet article 2, c’est qu’il consacre selon ses oppo­sants « l’in­ver­sion de la hié­rar­chie des normes ». En clair, dans l’an­cien code du Tra­vail, il était impos­sible d’é­ta­blir un accord d’en­tre­prise moins avan­ta­geux pour le sala­rié que l’ac­cord de branche, lequel était for­cé­ment mieux-disant que le code du tra­vail. Aujourd’­hui, dénoncent ses oppo­sants, la loi El Khom­ri inverse cette pyra­mide en fai­sant pré­émi­ner, pour les ques­tions de temps de tra­vail, l’ac­cord d’en­tre­prise sur tout le reste.

    Or, l’in­ver­sion de la hié­rar­chie des normes n’est effec­ti­ve­ment pas très cohé­rente avec « tout ce que (la gauche) a fait depuis quatre ans ». Comme l’a sou­li­gné Jean-Luc Mélen­chon dans l’é­mis­sion DPDA ce jeu­di soir, face à l’ex-secré­taire natio­nale d’EELV deve­nue ministre Emman­nuelle Cosse, dans l’ac­cord signé entre les Verts et le Par­ti socia­liste en vue des légis­la­tives de 2012, « il était écrit qu’il fal­lait reve­nir sur l’in­ver­sion de la hié­rar­chie des normes qui avait été mise dans les lois de 2004 et de 2008 par la droite ». En effet, ce point figure très clai­re­ment page 12 du texte signé en novembre 2011 par le PS et EELV, inti­tu­lé « Ensemble pour com­battre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble ». Au cha­pitre « Tra­vailler tous, tra­vailler mieux », celui-ci proclame :

    La hié­ra­chie des normes, ligne du PS en 2015

    « Rétablir la hiérarchie des normes », donc. Est-ce à dire que le PS aurait signé cet accord sans le pen­ser, juste afin de s’as­su­rer l’aide des éco­lo­gistes pour gagner les élec­tions ? Que nen­ni : il ne l’a tel­le­ment pas oublié que cette dis­po­si­tion a été réaf­fir­mée pas plus tard qu’il y a tout juste un an, début juin 2015, lors du congrès de Poi­tiers. Et ce, dans la motion A – « Le renou­veau socia­liste » – pré­sen­tée par le secré­taire natio­nal du par­ti, Jean-Chris­tophe Cambadélis :

    « Réta­blir la hié­rar­chie des normes », tou­jours, tout spé­cia­le­ment dans le domaine de la « durée légale du tra­vail ». Un texte qui est deve­nu la ligne offi­cielle du PS depuis juin der­nier et qui avait été signé notam­ment par… Manuel Valls et Myriam El Khomri.

    Reste une ques­tion : oui ou non l’ar­ticle 2 de la loi El Khom­ri inverse-t-il cette hié­rar­chie des normes à laquelle la gauche, y com­pris le PS, tient offi­ciel­le­ment tant ? Eh bien, voi­ci l’ex­po­sé des motifs du pro­jet de loi pré­sen­té par la ministre du Tra­vail de Manuel Valls :

    « La pri­mauté de l’accord d’entreprise en matière de durée du tra­vail devient le prin­cipe de droit com­mun », notam­ment « en matière de fixa­tion du taux de majo­ra­tion des heures sup­plé­men­taires, où la prio­rité est donnée à l’accord d’entreprise, et non plus à l’accord de branche ». C’est très clair. Et voi­ci la for­mu­la­tion rete­nue par le pro­jet de loi sur lequel le gou­ver­ne­ment a enga­gé sa res­pon­sa­bi­li­té, concer­nant les dis­po­si­tions sur le temps de travail :

    « Une conven­tion ou un accord d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, une conven­tion ou un accord de branche peut prévoir… »

    En clair, comme pré­vu dans l’ex­po­sé des motifs, « la pri­mauté de l’accord d’entreprise en matière de durée du tra­vail devient le prin­cipe de droit commun ».

    Source : Marianne

    Réponse
  22. DvD

    Le code du tra­vail fran­çais fait 3500 pages, ce qui fait tout de même plus de 3400 pages de trop avant que le qua­li­fi­ca­tif « d’ul­tra-libé­ral » puisse éven­tuel­le­ment s’ap­pli­quer, selon le conte­nu des 100 der­nières pages. 

    Un pays dont on pour­rait sans doute s’ins­pi­rer est la Suisse : le code du tra­vail y fait 130 pages, le taux de chô­mage est de 3.5% contre 10.5% en France et le salaire moyen 80% plus éle­vé qu’en France, sans qu’il existe de légis­la­tion sur le salaire mini­mum (reje­tée en 2014 par réfé­ren­dum … et oui, la Suisse est une démo­cra­tie !). Bref, 130 pages suisses pro­duisent de bien meilleurs résul­tats que 3500 pages fran­çaises. Vous avez dit « productivité » ?

    Réponse
  23. joss

    Fina­le­ment avec les élec­tions, on nous donne la pos­si­bi­li­té de par­ti­ci­per au choix d’une poi­gnée d’exé­cu­tants. C’est vrai des pro­fes­sion­nels (de tout hori­zon poli­tique mais venant d’un même four­nis­seur, l’E­NA) qui tra­vaillent à la solde de com­man­di­taires per­ma­nent en cou­lisses qui ne sont jamais embê­tés. Quel tra­vail ingrat que ce tra­vail d’exé­cu­tants ! Ils sont détes­tés par la majo­ri­té mais ado­rés par quelques uns seulement…Où trouvent-ils ce courage ? 😉

    Réponse
    • Comte des Tuiles

      L’e­go, cette sur­es­time de soi, la repré­sen­ta­tion, ce sen­ti­ment d’exis­ter que leur ren­voie l’o­pi­nion, le public, leur entou­rage, ce pou­voir aus­si, réel ou/et rela­tif, etc., etc., mais le cou­rage, nen­ni, ce ne sont là que suf­fi­sance, pré­ten­tion, ambi­tion, « ado­ra­tion » sub­jec­tive et mal­saine, bref, toutes notions et tous com­por­te­ments dont il faut nous éman­ci­per si vous vou­lons vrai­ment tendre vers un mieux être socié­tal et har­mo­ni­ser nos exis­tences dans ce res­pect et cette digni­té en commun ^^

      Réponse
  24. etienne
  25. etienne

    Insur­rec­tion : une jour­na­liste de France Culture rue dans les bran­cards médiatiques

    « Aïe, ça se gâte pour les “zélites” : les médias mains­tream sont désor­mais direc­te­ment atta­qués de l’intérieur ! »

    http://yetiblog.org/index.php?post%2F1816

    Aline Pailler, jour­na­liste à France Culture, 77 mars 2016 :

    « Crime de lèse majesté !

    Le syn­di­cat du livre CGT a blo­qué la paru­tion des quo­ti­diens natio­naux en ce jour de mobi­li­sa­tion natio­nale contre la loi tra­vail ! C’est donc une action,du syn­di­cat de la presse (FILPAC), au même titre que les blo­cages de port ou autres actions sur les auto­routes ou cen­trales nucléaires et raf­fi­ne­ries. Mais sur France Inter Laurent Jof­frin (qui béné­fi­cie d’une tri­bune heb­do­ma­daire sur cette chaîne du Ser­vice public) s’étrangle d’indignation au micro com­plai­sant de sa consœur Sonia Devillers !

    La liber­té de la presse serait bafouée, « retour à l’URSS » a même osé dire sans rire le patron de Libération !

    Rap­pe­lons que Libé­ra­tion, titre fon­dé par JP Sartre et le déce­vant Serge July, a été rache­té par Bru­no Ledoux qui n’a pas eu peur de s’en prendre à l’indépendance des jour­na­listes dans des mots choi­sis : « Je veux les rendre rin­gards tous ces esprits étri­qués et tirer un coup d’avance, un coup cash… Je pense qu’il faut prendre […] à témoin tous les Fran­çais, qui raquent pour ces mecs, pour que tout le monde com­prenne bien l’enjeu qui se joue actuel­le­ment… D’un côté, la faillite, de l’autre côté, une autre vision… »

    Jof­frin lui a com­pris le mes­sage de celui dans la main de qui il mange !

    Puis ce fut l’entrée de Patrick Dra­hi au capi­tal de Libé­ra­tion. Celui-ci figure sur la liste des per­son­na­li­tés impli­quées dans le scan­dale Pana­ma papiers. Patrick Dra­hi, patron du groupe de télé­com­mu­ni­ca­tion et de médias Altice (SFR et Nume­ri­cable) est la dixième for­tune de France et la 205e mondiale.

    Rap­pe­lons que l’homme d’affaires réa­lise tous ses achats à cré­dit et emprunte auprès des banques et sur les mar­chés financiers.

    Voi­là pour les patrons de L. Joffrin.

    Alors oui je sou­tiens cette action des ouvriers du livre et ne me sens pas soli­daire de mes confrères et consœurs jour­na­listes qui hurlent avec les loups à la sacro-sainte liber­té de la presse alors qu’ils col­la­borent par auto-cen­sure ou par accord idéo­lo­gique avec les gou­ver­ne­ments et les pou­voirs financiers.

    Leur recru­te­ment social, leur for­ma­tion laisse peu de place à un réel esprit libre et cri­tique de la socié­té capi­ta­liste qui leur convient par­fai­te­ment visiblement.

    Alors,que tous ces jour­na­listes sont média­ti­sés jusqu’à l’écœurement et se par­tagent les temps d’antennes et rubriques, qu’ils ne veuillent pas lais­ser la place d’une tri­bune au secré­taire géné­ral d’un syn­di­cat ( la CGT) bro­car­dé à l’envi depuis quelques jours, c’est là la véri­table atteinte à la liber­té de parole et de penser !

    Un groupe de #Nuit­De­bout a écrit une tri­bune courte pour dénon­cer les vio­lences poli­cières et n’a pas trou­vé, même en payant, un quo­ti­dien natio­nal pour le publier !

    Alors oui je trouve même amu­sant de voir l’arroseur arro­sé grâce à cette action du syn­di­cat des ouvriers du livre CGT en ce jour de mani­fes­ta­tion nationale !

    Aline Pailler, jour­na­liste à France Culture »

    http://yetiblog.org/index.php?post%2F1816
    Source : Chro­niques du Yéti yeti​blog​.org

    Réponse
  26. etienne

    VOUS EN AVEZ MARRE DE CES GRÈVES ET DE CES BLOCAGES ?
    FAITES LE SAVOIR !!!!

    COUPON À ENVOYER À VOTRE EMPLOYEUR

    Je, sous­si­gné, NOM : —————- Prénom ————————

    Je demande à ne pas béné­fi­cier des amé­lio­ra­tions que les tra­vailleurs en grève pour­ront obte­nir, par exemple :

    · Je demande à tra­vailler au moins jus­qu’à 67 ans,

    · Je veux pou­voir être licen­cié plus faci­le­ment, qu’il s’a­gisse d’une inca­pa­ci­té due à un acci­dent du tra­vail ou à une dimi­nu­tion des béné­fices de mon entreprise,

    · Je sou­haite que mes indem­ni­tés soient réduites en cas de licen­cie­ment, y com­pris en cas de licen­cie­ment abusif,

    · Je suis favo­rable à ce qu’il y ait un droit du tra­vail par entre­prise et non plus les mêmes droits pour tous,

    · Je ne sou­haite plus pas­ser de visite médi­cale du travail,

    · Je veux que mes horaires de tra­vail (durée et répar­ti­tion) puissent être modi­fiés n’im­porte quand,

    · Je veux pou­voir tra­vailler jus­qu’à 60 heures par semaine et même sans limite en cas de for­fait jour,

    · Je sou­haite que mes heures sup­plé­men­taires soient moins bien rému­né­rés et je suis d’ac­cord pour qu’elle ne me soient payées que tous les trois ans,

    · Je suis d’ac­cord pour que mes dates de départ en congé puissent légè­re­ment être modi­fiées moins d’une semaine avant mon départ,

    · Je sou­haite que tous les conquis sociaux soient remis à zéro tous les cinq ans,

    · Je suis favo­rable à l’é­touf­fe­ment des ser­vices de l’ins­pec­tion du travail.

    Mer­ci de me répondre favo­ra­ble­ment à mes demandes

    Date signa­ture

    ————————————————————————————–

    EN OPTION : Pour pré­pa­rer l’a­ve­nir avec modernité,
    je ne sou­haite plus béné­fi­cier des amé­lio­ra­tions gagnées par le passé :

    · Je renonce à mes congés payés,

    · Je renonce à la Sécu­ri­té Sociale,

    · Je ne veux plus de salaire minimum,

    · Je suis favo­rable à l’in­ter­dic­tion des syn­di­cats et du droit de grève.

    Réponse
  27. etienne

    Sté­phane Guillon chez Ardis­son mime Luchini :
    Le tri­bu­nal de Cahors a condam­né à 2 mois de tôle un SDF de 18 ans, pour avoir volé un paquet de pâtes et un paquet de riz…

    Réponse
  28. Merome

    Etienne : c’est Sté­phane Guillon, et pas Claude…

    Réponse
  29. etienne

    L’Europe façon Wall Sreet exige la « Loi Tra­vail » : cor­ro­sif rap­pel d’une historienne.
    par Jacques-Marie BOURGET

    L’his­to­rienne Annie Lacroix-Riz consacre toute sa car­rière à mettre au jour les actions de ce que l’on n’ap­pelle plus « le grand capi­tal »… Dom­mage car il demeure tout puis­sant. Vou­lue telle qu’elle est aujourd’­hui par les Etats-Unis ( un mar­ché qui obéit et une puis­sance sup­plé­tive au plan mili­taire), l’Eu­rope, dopée par Washing­ton à par­tir de 1945, vit main­te­nant son apo­théose ultra libé­rale. Son der­nier ava­tar : écrire puis impo­ser la « Loi Travail ».

    C’est sûre­ment faire injure au lec­teur que d’étaler sous ses yeux une véri­té trop pre­mière. Si le ter­rible virus social qu’est la « Loi Tra­vail » nous tombe des­sus, ce n’est pas pour, comme le bégaie Valls, « réfor­mer la France en la moder­ni­sant ». Bien sûr que non. Ou alors expli­quez-nous par quel miracle un gou­ver­ne­ment de droite en Bel­gique et un sup­po­sé de gauche en France, pro­mulguent en même temps des règles iden­tiques qui étranglent au mieux les tra­vailleurs ? C’est tout simple, la consigne unique et mor­ti­fère vient de la Com­mis­sion euro­péenne, un machin livré à tous les lob­bies. A Bruxelles, 40 000 per­sonnes sont employées par ces offi­cines « d’influence » qui sou­mettent au Par­le­ment euro­péen la ver­sion des lois qui convient le mieux à Wall Sreet. Ain­si sou­la­gés d’une assom­mante besogne, avant de fon­cer à la buvette, les dépu­tés euro­péens n’ont plus qu’à dire oui à ces lob­bies qui s’activent à notre bon­heur. Pen­dant ce temps, alors qu’ils devraient faire du tapage, peu de ceux dont le métier est de pen­ser et de dire viennent nous mettre sous le nez l’extrait de nais­sance d’une Europe naguère fécon­dée par les Etats-Unis.

    Pour­tant, alors que les bataillons intel­lec­tuels sont aux arrêts de rigueur, Annie Lacroix-Riz, inoxy­dable sen­ti­nelle du temps, s’en vient par un livre, Les élites fran­çaises entre 1940 et 1944, jeter boules puantes et verre pilé dans le lit de l’Europe. Cette cher­cheuse pour laquelle les archives ne sont pas des conti­nents oubliés, nous rap­pelle, en plein blo­cages et fumées de lacry­mos, l’origine de notre mal, pour­quoi nous tous­sons. Ce catarrhe vient de ce que les « élites » du capi­ta­lisme fran­çais (ban­quiers ou élus) et nombre de leurs com­pères d’états voi­sins, ont la néces­si­té d’appuyer leur poli­tique sur un pays qui joue pour eux le rôle de modèle. A par­tir de 1934 ce fut l’Allemagne nazie, pro­jec­tion d’un mode d’exploitation idéal. Plus tard, Hit­ler ayant hélas échoué dans la construc­tion de sa nou­velle Europe, les trusts et les banques ont tour­né leur veste pour cou­rir au plus vite der­rière le nou­vel ami éta­su­nien. Ouf. Depuis, le fleuve conti­nue de cou­ler tran­quille, Jun­cker et autres per­ro­quets de Gold­man Sachs peuvent lan­cer leur fat­wa de l’ultra libé­ra­lisme sur les tra­vailleurs : « il n’y a pas d’alternative ». Voi­là pour­quoi une Loi Tra­vail nous est tom­bée des­sus, récla­mée par ces fonds de pen­sion état­su­niens qui sont à la jus­tice sociale ce que Dra­cu­la est à la trans­fu­sion sanguine.

    Lacroix-Riz, qui laboure le champ de ses connais­sances avec une totale obs­ti­na­tion, nous a déjà réga­lés d’un petit livre, Aux ori­gines du car­can euro­péen chez Del­ga. Belle Europe que cette construc­tion confiée à deux « pères », Robert Schu­man (ministre de Pétain) et Jean Mon­net (agent de Washing­ton). Cette fois l’historienne nous décrit les dou­lou­reux balan­ce­ments, pour les maîtres de l’économie, entre le pro­di­gieux Adolf Hit­ler et les plis de la ban­nière étoi­lée à mesure que, Sta­line broyant SS et Wehr­macht dans l’hiver sovié­tique, les « boys » pou­vaient avan­cer vers La Manche. On plaint presque ces pauvres indus­triels et ban­quiers et leurs pou­lains poli­tique d’avoir à affron­ter tant d’incertitude, fai­sant pivo­ter, comme les spec­ta­teurs du ten­nis, leurs têtes entre Washing­ton et Berlin.

    Dans L’Etrange défaite Marc Bloch qui ana­lyse à chaud la déroute fran­çaise de 40, classe les res­pon­sables de cette tra­gé­die en cinq caté­go­ries : armée, poli­tiques, presse, affaires et hommes de main. Annie Lacroix-Riz, spé­cia­liste de la Cagoule, ne revient pas sur ces « hommes de main » qu’elle connait trop et qui ne sont que des exé­cu­tants (c’est le cas de le dire). Mais elle ajoute le cler­gé catho­lique accu­sé d’avoir été un tru­che­ment, un liant entre Vichy ou l’occupant et de trop nom­breux fran­çais. D’emblée elle pié­tine le pos­tu­lat de ces his­to­riens bien-pen­sants qui écrivent que la col­la­bo­ra­tion a été essen­tiel­le­ment une affaire de petites gens dévoyés. Pas du tout, au-des­sus de la pyra­mide brune, Lacroix-Riz dis­tingue sans contes­ta­tion les « élites » et autres puis­sants, les don­neurs d’ordres.

    Egale à elle-même, à ce qu’est son livre « culte » Le Choix de la défaite, la cher­cheuse avec son nou­vel ouvrage en béton, nous démontre que plus qu’une affaire de mili­ciens en man­teaux de cuir ou de dia­tribes de jour­na­listes cra­pules, la col­la­bo­ra­tion fut mas­si­ve­ment le choix des indus­triels et ban­quiers qui pré­fé­raient Hit­ler au Front popu­laire. Le ver­dict de l’historienne est tran­chant : toute col­la­bo­ra­tion est létale, ce qui emporte le mythe des « résis­tants » de Vichy dont Mit­ter­rand est la tête de gon­dole. Col­la­bo­rer, même de façon « éloi­gnée », c’est plon­ger les mains dans le sang nous montre Lacroix-Riz.

    « Les élites fran­çaises de 1940 à 1944 » porte un sous-titre qui dit tout « De la col­la­bo­ra­tion avec l’Allemagne à l’alliance amé­ri­caine » et, dans cette muta­tion qui porte d’un amour l’autre, cer­taines « élites » seront plus pers­pi­caces que d’autres. Ce n’est pas par haine du nazisme ou par déses­poir de vivre dans un pays occu­pé que cer­tains diri­geants ont très vite pris le par­ti des Etats-Unis. Ni patriotes ni démo­crates, ces prag­ma­tiques se sont appuyés sur le rap­port du géné­ral Doyen en date du 16 juillet 1941, un offi­cier qui a par­ti­ci­pé à la Com­mis­sion d’armistice, ou sur de sem­blables ana­lyses. Pour Doyen, étant don­né son degré de culture, sa puis­sance éco­no­mique, sa popu­la­tion impor­tante, son obli­ga­tion de défendre la Grande Bre­tagne, les Etats-Unis étaient à long terme cer­tains de gagner la guerre. Jouant cette carte, ces « élites » qui col­la­bo­raient avec l’Allemagne depuis le Plan Dawes en 1924, et encore mieux à par­tir de 1933, ont donc sau­vé leur répu­ta­tion à défaut de leur hon­neur. Et les amé­ri­cains peu regar­dants n’ont pas hési­té à dis­cu­ter et échan­ger avec Vichy : il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et gar­der une matraque fas­ciste capable, le moment venu, de lut­ter contre le com­mu­nisme. D’autres « élites » moins avi­sées, ont pour­sui­vi un peu plus leur che­min com­mun avec les nazis. Pas très grave puisqu’après 1944 les tri­bu­naux d’épuration ont eu pour mot d’ordre de ne pas cas­ser l’outil indus­triel res­tant debout, ni le reste d’une éco­no­mie asthé­nique. Quelques mal­chan­ceux, comme Renault qui ne l’avait pas volé, ont payé pour le compte de tous, his­toire de faire symbole.

    Il est pas­sion­nant de suivre, au tra­vers de ses envoyés spé­ciaux, de ses « pions », l’action des amis de l’Amérique choi­sis par Washing­ton dans l’entourage de Pétain. Alger va deve­nir un roman de Le Car­ré où les intrigues pour impo­ser les hommes de demain sont par­fois mortelles.

    Au-des­sus de tout cela il y a un homme détes­té des yan­kees et peu aimé par Chur­chill, il s’appelle De Gaulle. Il va sur­fer, jouer sa carte avec pug­na­ci­té et l’aide de quelques héros.

    En fin de compte Wall Sreet et nos « élites » ne pou­vant se mettre en tra­vers, vont lais­ser le grand géné­ral gou­ver­ner la France. Mais l’idée de construire cette Europe amé­ri­caine, un mar­ché aux ordres, demeure. Petit à petit, lui-même entou­ré de quelques « Atlan­tistes », De Gaulle va lâcher sa posi­tion de « non ali­gné ». Il ne reste plus qu’à être patient, Bruxelles va être le relais qui com­mande aux anciennes nations. Par exemple de pro­mul­guer des lois « modernes » comme cette mons­truo­si­té fran­çaise sur le droit du travail.

    Jacques-Marie BOURGET

    PS. Sur Inter­net un entre­tien don­né par Annie Lacroix-Riz est un élé­ment très convain­quant, il per­met de sai­sir par­fai­te­ment les recherches de l’historienne.

    Source : Le Grand Soir, http://www.legrandsoir.info/l‑europe-facon-wall-sreet-exige-la-loi-travail-corrosif-rappel-d-une-historienne.html

    Réponse
  30. etienne

    Confé­rence de Ber­nard Friot et d’U­sul, a Science ‑Po Rennes

    Réponse
  31. etienne
  32. etienne

    Les ori­gines du car­can européen

    Ce que rap­pelle Annie Lacroix-Riz est essen­tiel : le pro­jet d’UE est très anté­rieur à la 2e guerre mon­diale (il date des années 20) et il est (depuis l’o­ri­gine et encore aujourd’­hui) le pro­jet des grandes banques et des car­tels industriels :

    Réponse
  33. etienne

    [pro­gres­sion de la pour­ri­ture politicienne]
    Les séna­teurs sup­priment les 35 heures

    http://​www​.bien​pu​blic​.com/​a​c​t​u​a​l​i​t​e​/​2​0​1​6​/​0​6​/​0​1​/​l​e​s​-​s​e​n​a​t​e​u​r​s​-​s​u​p​p​r​i​m​e​n​t​-​l​e​s​-​3​5​-​h​e​u​res

    Au tour du Sénat de se pen­cher sur le pro­jet de loi Tra­vail. Et, en com­mis­sion des affaires sociales, les séna­teurs n’y ont pas été de main morte : ils ont pure­ment et sim­ple­ment sup­pri­mé les 35 heures !

    D’au­to­ri­té, ils ont voté un amen­de­ment rame­nant la durée légale du temps tra­vail à 39 heures, explique Public Sénat. Mar­tine Aubry appréciera.

    D’autres mesures supprimées
    Dans la fou­lée, les séna­teurs UDI et LR ont aus­si retou­ché plu­sieurs dis­po­si­tions de la loi Tra­vail. Ils ont ain­si sup­pri­mé la géné­ra­li­sa­tion de la garan­tie jeune ou le compte enga­ge­ment citoyen. Deux mesures ajou­tées par le gou­ver­ne­ment pour satis­faire sa gauche.

    Un texte chamboulé
    Le texte sera exa­mi­né en séance à par­tir du 13 juin. Nul doute que les séna­teurs cham­bou­le­ront la loi adop­tée à l’As­sem­blée natio­nale avec le 49–3 avant que cette der­nière ne revienne en seconde lec­ture chez les députés.

    Réponse
  34. etienne

    2 vidéos de Gérard Filoche pour bien com­prendre la loi Tra­vail (et son monde)

    Qui mieux qu’un ancien ins­pec­teur du tra­vail pour expli­quer ce qu’est la loi El Khom­ri et à quoi elle pré­tend se sub­sti­tuer ? Voi­ci donc deux vidéos, une pour les pres­sés l’autre plus longue et détaillée, où Gérard Filoche choi­sit ses mots pour expli­quer ce qu’est le code des tra­vailleurs et pour­quoi il est bâti de cette façon. Rien à voir avec cette tuile assé­née à coups de 49–3 !

    https://blogs.mediapart.fr/segesta3756/blog/020616/2‑videos-de-gerard-filoche-pour-bien-comprendre-la-loi-travail-et-son-monde

    Réponse
  35. flaurian

    Et donc ?
    Terminé ?
    Tous en vacances ? Loi tra­vaille embal­lée, cir­cu­lez y’a rien à voir ?
    Une petite coupe ( de foot ) et s’en ?

    Je sais que l’on a tra­vaillé toute l’an­née pour s’of­frir ce moment. Ces vacances. Cela ser­vi­rait a quoi d’autre de tra­vailler ? Attendre la retraite et avoir une pen­sion impos­sible a uti­li­ser avec l’en­thou­siasme de la jeunesse ?
    Ce moment se pro­duit main­te­nant. Juillet Août. Le timing du pou­voir est par­fait comme d’ha­bi­tude. Et de toute façon ce moment nous est impo­sé, l’é­cole publique est ain­si éta­blie. Et ça non plus ça n’a pas de sens. Ça aus­si est une struc­ture rigide et sans plus de bon sens ni de flexibilité.
    Cette école qui ne nous apprend pas la consti­tu­tion ni ne nous forme a être res­pon­sable et prendre le contrôle de notre socié­té. A consti­tuer par exemple.
    Asser­vis­se­ment orga­ni­sé. ( Ins­tit:« vous savez la pre­mière année de mater­nelle on apprend sur­tout a deve­nir un élève. » Moi : « C’est-à-dire ? » Ins­crit : « Cela consiste à apprendre à se taire, à res­ter assis, à écou­ter » Moi : « J’ai jeté ma télé, heu­reu­se­ment que vous étiez là. » )

    Je suis donc cho­qué. Plus per­sonne dans les rues fina­le­ment. La loi tra­vail passe. Tant pis. Je pars chan­ger le monde sans plus en par­ler mais en le faisant :
    Je plante mes légumes et mange le moins de viande pos­sible. ( ah oui ? Pk ? ).
    Je sors mon petit pécule du sys­tème et adhère à une banque alternative.
    Je sors mon enfant de l’é­cole pro­gres­si­ve­ment. Il aura ses idée à lui et com­pren­dra que le sys­tème est tel qu’on accepte qu’il soit et que l’on a le choix de le chan­ger. Cette prise d’o­tage n’est peut-être pas une fatalité.
    Inutile d’al­ler voter et de don­ner de l’im­por­tance à des gens à qui on peut ne pas délé­guer nos pou­voirs. Je les laisse Chouard.

    Je vis l’ins­tant pré­sent et je fais ma part du colibri.

    Réponse

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