Histoire détaillée d’un odieux complot, celui de la dérégulation financière : INSIDE JOB, enquête essentielle pour comprendre la prochaine « crise » et l’énorme trahison des « élites »

20/02/2016 | 54 commentaires

Chers amis,

Vous vous sou­ve­nez sans doute de ce film for­mi­dable qui nous avait tous bluf­fés en 2010 et qui s’ap­pe­lait INSIDE JOB ? 

L’ex­pres­sion « inside job » est uti­li­sée dans les enquêtes poli­cières, si j’ai bien com­pris, pour par­ler des crimes qui sont com­mis de l’in­té­rieur, par des intimes qui connais­saient par­fai­te­ment les vic­times et qui avaient toute leur confiance avant de les trahir.
On pour­rait peut-être tra­duire ce titre par « TRAHISON ».
Car c’est bien une immense tra­hi­son des peuples par leurs « res­pon­sables » publics dont ce film apporte les preuves éclatantes.

En sep­tembre der­nier (2015), j’ai pen­sé utile de faire voir ce film à mes étu­diants (en éco­no­mie), et à y tra­vailler ensemble, pour les aider à com­prendre les enjeux réels de ce qu’on appelle la « science éco­no­mique » : régu­la­tion ou déré­gu­la­tion ? Là, on pou­vait juger sur pièces, éva­luer les résul­tats d’une déré­gu­la­tion gran­deur nature. 

J’ai donc revu ce film pour l’oc­ca­sion, avant de le pré­sen­ter, et je me suis alors ren­du compte que j’a­vais oublié, en 5 ans, cer­tains faits impor­tants, des détails déci­sifs, cer­tains noms des traîtres, cer­tains enchaî­ne­ments chro­no­lo­giques et même quelques aveux incroyables. En effet, une vidéo est sti­mu­lante à regar­der, évi­dem­ment attrayante mais aus­si super­fi­cielle d’une cer­taine façon : un film grave moins de détails dans notre mémoire qu’un écrit lu et étu­dié à tête reposée. 

J’ai donc entre­pris, pour aider mes étu­diants à bien fixer leurs idées, de leur pré­pa­rer une retrans­crip­tion inté­grale, en fran­çais, qu’ils pour­raient relire et ana­ly­ser tran­quille­ment, point par point. 

Je suis par­ti des sous-titres en fran­çais que j’ai trou­vé . Mais ils étaient très som­maires, encom­brés d’in­for­ma­tions gênantes (minu­tages de syn­chro), et lacu­naires aus­si puis­qu’il y man­quait car­ré­ment tous les noms de ceux qui par­laient, un détail…

Ensuite, au fur et à mesure des cor­rec­tions et des mises en forme, j’ai ajou­té des copies d’é­cran, tou­jours pour aider le lec­teur à mieux mémo­ri­ser, les noms des témoins et des res­pon­sables sur­tout : ain­si, les images nous aident à revoir inté­rieu­re­ment les séquences du film tout en lisant.

Enfin, pour inci­ter mes élèves à une lec­ture active, je leur ai posé un peu par­tout des ques­tions (dans des enca­drés vert clair).
Je me suis deman­dé si je devais vous lais­ser ces ques­tions, ou s’il valait mieux les reti­rer. Ne sachant pas ce que vous alliez pré­fé­rer, je les ai lais­sées : il n’est pas dif­fi­cile, pour ceux que ces ques­tions énervent, de les ignorer 🙂

Enfin, j’ai ajou­té en der­nière page quelques conseils de lec­tures pour creu­ser le sujet.

Cli­quez sur l’i­mage pour ouvrir

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Vous pou­vez feuille­ter ici-même ce pré­cieux document :
Inside_job_texte_integral_en_francais

Au bout du compte, j’ai dû revoir ce film au moins 20 fois, seconde par seconde, et ce chan­tier m’a deman­dé un tra­vail de Romain, des cen­taines d’heures, pen­dant des mois et des mois 🙂 

Je vous livre aujourd’­hui le résul­tat, en vous invi­tant à y tra­vailler à votre tour et à faire connaître ce film autour de vous, car c’est la plus for­mi­dable enquête que j’ai vue sur ce qui est indé­nia­ble­ment le grand com­plot de la déré­gu­la­tion finan­cière : que d’en­tentes secrètes et de récom­penses occultes (par­fois dif­fé­rées dans le temps) il aura fal­lu aux ban­quiers pour arri­ver à leurs fins, que d’ac­teurs uni­ver­si­taires et jour­na­lis­tiques et poli­ti­ciens à cor­rompre… (Cette fois, on a les noms, et même des aveux !)

C’est pas­sion­nant. Et c’est un pro­cès impor­tant pour com­prendre la pro­chaine « crise » (qui n’est pas une crise pour tout le monde…).

La ques­tion cen­trale de cette affaire mon­diale est « régu­la­tion ou déré­gu­la­tion ? », « key­né­sia­nisme ou néolibéralisme ? ».

Ce choix de socié­té n’a pas du tout les mêmes enjeux pour les 99% et pour les 1% : les 99% ont un inté­rêt vital à la régu­la­tion (pour échap­per à l’es­cla­vage) alors que les 1% ont un inté­rêt cen­tral à la déré­gu­la­tion (deve­nir les renards libres dans un pou­lailler libre est le rêve ultime des négriers auto­pro­cla­més « libéraux »).

Dès lors, les choix publics qui seront impo­sés à tous par les repré­sen­tants poli­tiques (puisque notre pré­ten­due »démo­cra­tie« nous inter­dit de voter nous-mêmes nos lois et nous asser­vit à des maîtres « élus ») sont abso­lu­ment déci­sifs : ce contrôle pri­vé des choix publics, c’est « le mobile du crime », celui qui explique les innom­brables intrigues des 1%, à grands coups de mil­liards, pour cor­rompre les médias, les pro­fes­seurs, les intel­lec­tuels, les experts, les poli­ti­ciens, pour faire gagner les élec­tions à leurs hommes de main (éti­que­tés « droite » ou « gauche », peu importe) et impo­ser la déré­gu­la­tion aux 99% par la magie de la »force publique« ain­si privatisée.

À l’é­vi­dence, toutes ces manœuvres (bien mises en lumière dans ce film) peuvent légi­ti­me­ment être ana­ly­sées comme d’o­dieux com­plots contre le bien com­mun. Et ceux qui pré­tendent qu’il n’y a pas de com­plot (et que les don­neurs d’a­lerte sont des « conspi­ra­tion­nistes », des « com­plo­tistes », — bien­tôt des « ter­ro­ristes » ou des « nazis » si on les écoute…), ceux-là sont soit des sui­veurs irré­flé­chis (je tiens à ne pas dire abru­tis), soit des com­plices des comploteurs.

Les liens entre les « chas­seurs de conspis » (sic) et les néo­con­ser­va­teurs va-t-en-guerre sont de mieux en mieux docu­men­tés, d’ailleurs ; voir , , et .

Un jour­na­liste digne de ce nom est une sen­ti­nelle du peuple, il passe sa vie à cher­cher les com­plots contre l’in­té­rêt géné­ral et à les dénon­cer, vigou­reu­se­ment et cou­ra­geu­se­ment, sinon c’est un impos­teur, il ne sert à rien. Depuis tou­jours, les démo­cra­ties se savent fra­giles et ont besoin des yeux des simples citoyens pour mon­ter la garde à tout moment contre les intrigues tou­jours pos­sibles : à Athènes il y a 2 500 ans, l’i­sé­go­ria, droit de parole pour tous, à tout moment et à tout pro­pos, ser­vait déjà pré­ci­sé­ment à armer les citoyens pour que cha­cun puisse défendre per­son­nel­le­ment la démo­cra­tie. De ce point de vue, les « chas­seurs de conspis » (quel sale nom ils se sont don­né à eux-mêmes, vrai­ment) sont des enne­mis de la démo­cra­tie (à mon avis). Nous avons tous abso­lu­ment besoin de don­neurs d’a­lertes, de whistle-blo­wers, et nous devons les pro­té­ger du mieux que nous le pouvons.

Si l’on veut sor­tir des griffes des 1% et évi­ter le retour à l’as­ser­vis­se­ment géné­ral du 19e siècle, il va fal­loir être un peu cou­ra­geux et arrê­ter de bais­ser les yeux devant les extra­va­gantes calom­nies des chiens de garde du système.

Le texte au for­mat pdf, 4 Mo (pour une impres­sion facile et propre ; je pré­co­nise for­mel­le­ment la couleur) :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​I​n​s​i​d​e​_​j​o​b​_​t​e​x​t​e​_​i​n​t​e​g​r​a​l​_​e​n​_​f​r​a​n​c​a​i​s​.​pdf

Le texte au for­mat doc, 140 Mo (pour copier/coller faci­le­ment des pas­sages importants) :
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​I​n​s​i​d​e​_​j​o​b​_​t​e​x​t​e​_​i​n​t​e​g​r​a​l​_​e​n​_​f​r​a​n​c​a​i​s​.​doc

Je pense que vous devriez vrai­ment ache­ter le DVD (ça coûte à peine 10 € => le rap­port qualité/prix est imbat­table), pour aider les enquê­teurs à finan­cer leur pro­chain tra­vail, et pour l’a­voir encore à dis­po­si­tion quand on nous aura sup­pri­mé l’In­ter­net et pour expli­quer tout ça à vos petits-enfants 🙂

J’es­père que ce tra­vail de retrans­crip­tion-illus­tra­tion vous sera utile, pour pro­lon­ger et ampli­fier ce tra­vail d’en­quête his­to­rique, qui ne doit pas som­brer dans l’oubli.

Bon tra­vail, bande de virus 🙂

Étienne.

PS : la voix du nar­ra­teur (Matt Damon) est agréable et sa dic­tion est par­faite : ce film est donc, en plus, un bon cours d’anglais 🙂

PPS : en plus de cette pré­cieuse enquête sur la conspi­ra­tion pour la déré­gu­la­tion FINANCIÈRE, il fau­dra relayer d’autres enquêtes (j’en ai quelques unes en maga­sin) pour dénon­cer en détail les com­plots qui ont per­mis la scan­da­leuse déré­gu­la­tion COMMERCIALE (et le cor­tège délo­ca­li­sa­tions-dés­in­dus­tria­li­sa­tion-chô­mage-bas salaires-misère), de même que les intrigues qui sont en train de rendre pos­sible la hon­teuse déré­gu­la­tion SOCIALE.

PPPS : j’at­tire votre atten­tion sur le der­nier livre que j’ai signa­lé en biblio (j’ai gar­dé le meilleur pour la fin) : ne ratez pas ce livre, il est épa­tant, vraiment : 

« Néo­li­bé­ra­lisme ver­sus État-providence.
Le débat éco­no­mique entre clas­siques et keynésiens »
par Édouard Cot­tin-Euziol (2016)


http://​www​.yves​mi​chel​.org/​p​r​o​d​u​c​t​-​p​a​g​e​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​n​e​o​l​i​b​e​r​a​l​i​s​m​e​-​v​e​r​s​u​s​-​e​t​a​t​-​p​r​o​v​i​d​e​n​ce/

J’ai rare­ment lu un livre à la fois aus­si léger à lire et aus­si effi­cace pour com­prendre l’es­sen­tiel du débat éco­no­mique fon­da­men­tal pour les humains. 

Un tra­vail remar­quable, à décou­vrir et à faire connaître.

PPPPS : fina­le­ment, je vous ai pré­pa­ré aus­si une ver­sion « nue », sans aucun enca­dré vert avec ques­tions, ni aucun coup de sur­li­gneur jaune 🙂
https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​I​n​s​i​d​e​_​j​o​b​_​t​e​x​t​e​_​i​n​t​e​g​r​a​l​_​e​n​_​f​r​a​n​c​a​i​s​_​n​u​.​pdf

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​3​9​7​8​8​8​3​5​7​7​317

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Étienne

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54 Commentaires

  1. Noaman Kabir

    mer­ci Etienne !

    Réponse
  2. André Marchal

    Mer­ci Etienne pour ce tra­vail achar­né … et de qua­li­té, et aus­si pour ta pas­sion et ta persévérance.
    André (nous nous sommes ren­con­trés à LCC)

    Réponse
  3. Logan

    Super tra­vail, comme d’hab 😉

    Réponse
  4. Durand Fabrice

    La der­nière fois que l’on s’est vu, on atten­dait un livre de vous 😉 …
    Quand je vois le tra­vail que vous faite pour vos élèves, je ne suis pas sûr que vous ayez le temps d’en écrire un.
    Par contre lorsque se sys­tème poli­tique éprou­vé aura lais­sé place à une vraie démo­cra­tie, vous serez ministre de l’é­co­no­mie. Vous pour­rez vous repo­ser un peu comme ça … 😉
    Démo­cra­tie Directe Votez Pour Vous
    PS : Nous somme res­tés en contact avec mes par­te­naires (et d’autres) de votre ate­lier consti­tuant à Ver­sailles, et nous conti­nuons notre petit bon­homme de che­min. Pro­chain ate­lier le 27/02/2016 à Paris si vous vou­lez venir …

    Réponse
    • Gérard

      Bon­jour, je n’ai pas pu venir à l’A­te­lier consti­tuant de Ver­sailles suite à un sou­ci fami­lial, en revanche j’ai­me­rais bien me joindre au pro­chain de Paris le 2702 si cela est pos­sible. Mer­ci de me contac­ter par mail, Gerard.

      Réponse
  5. etienne

    Pré­fé­rez ACHETER le film (pour le sou­te­nir) quand vous le pou­vez (il ne coûte que 10 € !) : les auteurs de ces pré­cieuses enquêtes ont besoin de sous, bien sûr, pour pré­pa­rer leurs enquêtes suivantes.

    🙂

    Réponse
  6. Patrick

    Sauf que ce n’est pas vrai­ment une his­toire de déré­gu­la­tion, mais bien une his­toire d’HY­PER RÉGLEMENTATION IMPOSSIBLE puique c’est le plus regle­men­té de TOUS les sec­teurs, en france c’est l’un des 7 ou 8 codes code dédié entié­re­ment à une pro­fes­sion (3556p pour l’é­di­tion ordi­naire chez Dal­loz presque aus­si gros que celui du car­tel syn­di­cal de mutuel appe­lé « SECU ») , sans compte la légis­la­tion euro­péenne .… Kikif aux USA et par­tout dans le monde

    Comme le train (et les exploi­teurs de la SNCF en par­ti­cu­lier) , il est
    hyper subventionné
    hyper réglementé
    hyper renfloué
    Hyper défaillant

    Voi­là ce qui se passe quand on HYPER REGLEMENTE en lieu et place de la res­pon­sa­bi­li­té pleine et entière.
    Même causes mêmes conséquences .…

    Mau­vais diag­nos­tique mau­vais résul­tats … pour ne pas dire inverse …

    Réponse
  7. Laurent

    Bon­jour Etienne,
    je me sens impuis­sante, je bouillonne devant mon ordi­na­teur au fur et à mesure des infor­ma­tions qui me montrent à quel point nous sommes menés par le bout du nez dans tous les domaines par notre gou­ver­ne­ment et ses amis, à quel point nous sommes exploi­tés ! J’ai­me­rais tant faire pour aider les gens à ouvrir les yeux et chan­ger les choses mais com­ment ? je n’ai aucune com­pé­tence en matière d’é­co­no­mie ou poli­tique, je suis juste pous­sée par mon intime convic­tion que je ne me trompe pas, que nous sommes pris pour des mou­tons et qu’il faut faire quelque chose… Merci

    Réponse
    • etienne

      Mer­ci Oli­vier, bien sûr !
      OK. J’ai ajou­té Eco­no­mix dans la biblio 🙂
      (pen­ser à taper F5 pour rafraî­chir le pdf…)

      Réponse
  8. AJ Holbecq

    Dans moins de 5 ans nous aurons un col­lapse finan­cier qui englou­ti­ra tout (le sys­tème ban­caire, les réseaux d’éner­gie, d’eau, d’a­li­men­ta­tion, de san­té ) pen­dant plu­sieurs mois créant, par­tout dans le monde des guerres civiles.
    Cette crise sera bien plus vio­lente que toutes celles que nous avons pu connaître jusqu’ici.
    Écou­tez mon inter­view https://​you​tu​.be/​l​7​6​o​0​3​M​J​Mho

    Mais après cette période de trouble, ne nous trom­pons pas… ce sont encore ceux qui ont le pou­voir finan­cier qui repren­dront le pou­voir… cette fois sous forme dictatoriale !

    Réponse
    • binnemaya

      là est tout le pro­blème, com­ment faire en sorte que, une fois cette effon­dre­ment réa­li­sé (rien ne pour­ra l’ar­rê­té), on recons­truise une éco­no­mie fonc­tion­nelle, juste, éco­lo­gique, humaine , redis­tri­bu­tive etc sans que les mêmes reprennent le pouvoir ?
      Car là est le vrai risque qui s’est quand déjà pro­duit plu­sieurs fois en 2 siècles.
      Et je crois qu’il va fal­loir les expro­prier de force et sans pas­ser par la case tri­bu­nal où leurs vic­toire est acquise d’a­vance (famille et amis compris).
      Et une part des solu­tions réside dans la fixa­tion dans la consti­tu­tion de l’in­ter­dic­tion totale et irré­vo­cable de tout enri­chis­se­ment qui peut repré­sen­ter un risque de corruption :
      Taille des entre­prises fixer par ex a 5 mil­lions de CA et 50 employés car au-delà elle va se trans­for­mer en risque non accep­table pour la démo­cra­tie même locale.
      Sup­pres­sion de l’en­tre­prise « morale » qui n’a par essence rien de morale car basé sur la recherche du pro­fit et qui per­met l’ir­res­pon­sa­bi­li­té des déten­deurs de capital.
      Sinon cha­peau Etienne pour le taf réalisé

      Réponse
  9. MoMo

    Tra­hi­son des « élites » ou méca­nisme fatal de classe et du pouvoir ?

    Pour chan­ger notre modèle poli­tique on doit chan­ger le modèle éco­no­mique et sociale avant, sinon on chan­ge­ra juste de maîtres (et pas d’  »élites », ça veut rien dire pour moi, même un mec du « peuple » peut être auto­ri­taire, sans être une soit disant « élite »).
    Sinon pour­quoi mon mes­sage a été sup­pri­mé par rap­port à l’ar­ticle pos­té sur la guerre d’Espagne ?

    Réponse
    • etienne

      Momo,
      quel mes­sage a‑t-il été supprimé ??

      Réponse
      • MoMo

        Je sais plus exac­te­ment ce que j’a­vais écrit mais en gros c’é­tait que la démo­cra­tie directe avait déjà été mise en pra­tique plu­sieurs fois par les anar­chistes (notam­ment espa­gnols puis­qu’il s’a­gis­sait de ça) et que c’é­tait dom­mage que tu fasses de la pub pour cer­tains des­cen­dants idéo­lo­giques de Franco.
        J’ai peut être chié lors de l’en­voi mais pour­tant il me semble bien l’a­voir vu publié, puis après plus rien 🙁

        Réponse
  10. etienne

    La félo­nie du TAFTA — autre COMPLOT MAJEUR (graves intrigues secrètes des repré­sen­tants du pays contre l’in­té­rêt géné­ral) — contes­tée publi­que­ment par les godillots par­le­men­taires :

    La réponse du gou­ver­ne­ment (à la fin) est édi­fiante (le MENSONGE ÉHONTÉ comme ligne de conduite) : « J’ai fait de la trans­pa­rence le cœur de ce sujet »

    Sans décon­ner… Com­ment on dit « fou­tage de gueule » en bon français ?

    Réponse
  11. Lisbeth Levy

    Et oui cher Etienne, nous voi­là bien dans la m.….….…e avec ces gens là, je vous salue et vous êtes mon héros mais chutt ! J’en pro­fite pour vous don­ner un livre gra­tuit ven­du fort cher ailleurs sur la mon­tée du fas­cisme en Alle­magne avec la crise (sic !) le fas­cisme rimant avec la crise : 

    « On ne peut que saluer la déci­sion de livrer au public fran­co­phone quelques tra­vaux de Kurt Goss­wei­ler cou­vrant près de trois décen­nies (de 1953 à 1980) et consa­crés à l’analyse du fas­cisme allemand. 

    L’historien mar­xiste est-alle­mand y traite des condi­tions de son ins­tal­la­tion depuis les années vingt, recen­sant ses sou­tiens de classe pré­coces, des Jun­kers au grand capi­tal, de l’industrie lourde à l’IG Far­ben, tous sec­teurs de l’économie confon­dus. Il décrit ses adver­saires les plus réso­lus, les com­mu­nistes du KPD, qui menèrent « une lutte réelle et active contre le capi­tal monopolistique ». 

    Il étu­die, contre la vieille thèse du « gau­chisme » du KPD res­pon­sable de la défaite de la classe ouvrière alle­mande en jan­vier 1933, le rôle joué par « la direc­tion du SPD » : han­tée par la transformation. »

    Hit­ler : l’ir­ré­sis­tible ascension ?
    Essais sur le fascisme

    de Kurt Gossweiler

    http://​www​.aden​.be/​u​p​l​o​a​d​s​/​f​i​l​e​/​i​n​t​_​g​o​s​s​w​e​i​l​e​r​.​pdf


    http://​www​.aden​.be/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​a​d​e​n​=​h​i​t​l​e​r​-​i​r​r​e​s​i​s​t​i​b​l​e​-​a​s​c​e​n​s​ion

    Pour que les éven­tuelles erreurs ne soient pas répé­tées ou com­ment savoir que le pas­sé éclaire le pré­sent et pré­voit l’avenir ! 

    Bien à vous Étienne

    Réponse
  12. Pierro GARRIGUES

    Bra­vo à vous M.Chouard, et mer­ci pour toute la per­sé­vé­rance dont vous faites preuve et l’exemple d’é­du­ca­teur sco­laire, uni­ver­si­taire, et plus géné­ra­le­ment popu­laire que vous mon­trez à l’é­tu­diant que je suis.

    Réponse
  13. BA

    A pro­pos de la guerre des classes :

    26 novembre 2006 :

    War­ren Buf­fett, troi­sième for­tune mon­diale, déclare au jour­nal New-York Times :

    « There’s class war­fare, all right, Mr. Buf­fett said, but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning. »

    Tra­duc­tion :

    « La guerre des classes existe, c’est d’ac­cord, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »

    http://​www​.nytimes​.com/​2​0​0​6​/​1​1​/​2​6​/​b​u​s​i​n​e​s​s​/​y​o​u​r​m​o​n​e​y​/​2​6​e​v​e​r​y​.​h​tml

    Réponse
    • claude saint-jarre

      Lire Buck­mins­ter Ful­ler, anti lutte des classes.

      Réponse
  14. etienne

    [ESSENTIEL] Franck LEPAGE,
    sur LE SALAIRE, coti­sa­tions comprises :

    Réponse
  15. Eliade Guy

    Un article qui sans doute n’ est pas une pana­cée mais il a le mérite de poser le pro­blème de l’ action où le pou­voir ne nous attends pas. Ain­si il se trompe peut-être sur les lan­ceurs d alerte mais des expé­riences comme la ZAD de notre-dame-des-landes ou les nom­breuses mon­naies locales ou encore les conseils de mai­rie fil­més sont des actes inven­tifs à multiplier :

    https://​blogs​.media​part​.fr/​g​e​o​f​f​r​o​y​-​d​e​-​l​a​g​a​s​n​e​r​i​e​/​b​l​o​g​/​2​0​0​2​1​6​/​s​o​r​t​i​r​-​d​e​-​n​o​t​r​e​-​i​m​p​u​i​s​s​a​n​c​e​-​p​o​l​i​t​i​que

    Réponse
    • Eliade Guy

      Les ate­liers consti­tuants aus­si bien sûr

      Réponse
  16. etienne

    Entre­tien avec Eva Joly

    En Islande, les responsables du naufrage bancaire n’ont pas pu acheter leur procès

    20 février par Eva Joly , Renaud Vivien
    http://​cadtm​.org/​E​n​-​I​s​l​a​n​d​e​-​l​e​s​-​r​e​s​p​o​n​s​a​b​l​e​s​-du

    CC – Hall­dor Kolbeins

    À l’issue de sa visite en Grèce qui s’est ache­vée le 8 décembre 2015, l’Expert de l’ONU sur la dette, Juan Pablo Boho­slavs­ki, a recom­man­dé au gou­ver­ne­ment grec « d’améliorer les pro­cé­dures juri­diques et admi­nis­tra­tives pour exa­mi­ner la res­pon­sa­bi­li­té des auto­ri­tés du gou­ver­ne­ment et celles des déci­deurs du sec­teur pri­vé » en citant l’exemple de l’Islande. Ce petit pays de 320 000 habi­tants a, en effet, démon­tré qu’il est tout à fait pos­sible de pour­suivre en jus­tice les res­pon­sables de la crise finan­cière et de les condam­ner à des peines d’emprisonnement. Le CADTM s’est entre­te­nu avec Eva Joly, dépu­tée euro­péenne du groupe des Verts, qui a joué un rôle clé puisqu’elle a conseillé en 2009 et 2010 le Pro­cu­reur spé­cial islan­dais dans le cadre de ces enquêtes pénales. Eva Joly, à qui nous avons remis le der­nier ouvrage d’Éric Tous­saint, « Ban­co­cra­tie », aborde éga­le­ment dans cet entre­tien la ges­tion de la crise en Islande et les pres­sions de ses créan­ciers pour obte­nir le rem­bour­se­ment d’une dette illé­gi­time.

    Avant d’évoquer votre rôle comme conseillère du Pro­cu­reur islan­dais, pou­vez-vous nous rap­pe­ler la situa­tion des banques islan­daises en 2008 ? 

    Comme les autres pays euro­péens, l’Islande a subi de plein fouet la crise finan­cière déclen­chée par la crise des « sub­primes ». En sep­tembre 2008, les trois prin­ci­pales banques du pays (Kaup­thing, Land­sban­ki et Glit­nir) sont tom­bées en faillite et l’État a dû les natio­na­li­ser en urgence.

    La faillite de ces banques s’explique par la déré­gu­la­tion finan­cière qui a débu­té dans les années 1990. Le sec­teur ban­caire, qui a été tota­le­ment pri­va­ti­sé en 2003, a alors pris un maxi­mum de risques pour atti­rer les capi­taux étran­gers. Les banques islan­daises ont notam­ment déve­lop­pé des comptes en ligne qui per­met­taient d’offrir des taux d’intérêt éle­vés défiant toute concur­rence. Résul­tat : en à peine quatre ans, la dette exté­rieure de ces trois banques islan­daises a plus que qua­dru­plé : pas­sant de 200% du PIB en 2003 à 900 % du PIB en 2007 ! En 2008, lorsque la crise des sub­primes frappe l’Islande, elles étaient évi­dem­ment dans l’impossibilité de rem­bour­ser leurs dettes.

    Contrai­re­ment aux autres pays euro­péens, les dettes du sec­teur ban­caire n’ont pas été trans­fé­rées vers le sec­teur public. Elles ont été sup­por­tées par les créan­ciers de ces banques plu­tôt que par la popu­la­tion islan­daise. Ce qui est tout à fait nor­mal vu que la grande majo­ri­té des Islan­dais-e‑s ne sont en rien res­pon­sables du com­por­te­ment des banques.

    Le refus d’assumer ces dettes pro­vient de la for­mi­dable mobi­li­sa­tion citoyenne qui, mal­heu­reu­se­ment, a été lar­ge­ment pas­sée sous silence par les grands médias. Rap­pe­lons que par deux réfé­ren­dums suc­ces­sifs (en mars 2010 et avril 2011), le peuple islan­dais a refu­sé de rem­bour­ser les créan­ciers étran­gers qui étaient prin­ci­pa­le­ment des épar­gnants bri­tan­niques et néer­lan­dais ayant per­du de l’argent lors de la faillite en 2008 de la banque en ligne Ice­save, la suc­cur­sale Inter­net de la banque Land­sban­ki qui offrait des taux déli­rants. Les résul­tats de ces réfé­ren­dums ont été sui­vis d’effet par le gou­ver­ne­ment islan­dais en dépit des pro­tes­ta­tions des gou­ver­ne­ments bri­tan­nique et hol­lan­dais. La popu­la­tion a ain­si obte­nu une vic­toire sur les créanciers.


    Que récla­maient les gou­ver­ne­ments hol­lan­dais et britannique ?

    Ils exi­geaient que l’Islande leur verse des sommes astro­no­miques (plus de 2,7 mil­liards d’euros pour le Royaume-Uni et plus de 1,3 mil­liards d’euros pour les Pays-Bas) assor­ties d’un taux d’intérêt de 5,5 %.

    Alors que les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont accueilli à bras ouverts les filiales et suc­cur­sales de ces banques islan­daises et que les auto­ri­tés de ces deux pays ont été aler­tées des risques qui pesaient sur ces banques, ils ont esti­mé que c’était à l’État islan­dais de garan­tir les dépôts réa­li­sés auprès d’Icesave… Et ils ont déci­dé de fixer eux-mêmes cette garan­tie de 50 000 euros à 100 000 euros par dépôt. Or, ce que disait la direc­tive euro­péenne sur les garan­ties des dépôts était bien différent.

    Pri­mo, la direc­tive pré­voyait 20 000 euros envi­ron par dépôts (ce qui était déjà impos­sible à tenir pour le gou­ver­ne­ment islan­dais). Secun­do, elle n’obligeait pas les États à garan­tir les dépo­sants avec de l’argent public. En effet, cette direc­tive deman­dait seule­ment aux États de consti­tuer des fonds de garan­ties qui peuvent donc être ali­men­tés par les banques elles-mêmes via des pré­lè­ve­ments obli­ga­toires réa­li­sés par l’État.

    En plus de nier leurs res­pon­sa­bi­li­tés |1| et de bafouer le droit euro­péen, les gou­ver­ne­ments du Royaume-Uni et des Pays-Bas ont ten­té d’imposer le rem­bour­se­ment de ces dettes pri­vées en exer­çant un chan­tage odieux sur le gou­ver­ne­ment islan­dais. Mais fort heu­reu­se­ment, le peuple a résis­té au chan­tage et a pous­sé le Pré­sident d’Islande à recou­rir aux réfé­ren­dums |2| afin de reje­ter les demandes des créanciers.


    Quel était ce chan­tage des créanciers ?

    En octobre 2008, le Royaume-Uni de Gor­don Brown a pris une mesure de rétor­sion extrême : le gel des avoirs de la banque Land­sban­ki mais aus­si de Kaup­thing alors que cette der­nière n’avait aucun rap­port avec Ice­save, en usant de sa légis­la­tion anti-ter­ro­riste. Ce fai­sant, il met­tait les Islan­dais dans la même caté­go­rie que des orga­ni­sa­tions comme Al Qai­da. Le gou­ver­ne­ment bri­tan­nique a aus­si usé de son influence pour qu’aucune « aide » inter­na­tio­nale (de l’UE et du FMI) ne soit octroyée à l’Islande avant qu’elle ne rem­bourse les dettes pri­vées contestées.

    Quant au FMI lui-même, il a assor­ti les condi­tions de son prêt de 2,1 mil­liards de dol­lars à des mesures dras­tiques dont l’objectif était de rame­ner le défi­cit public de l’Islande à zéro d’ici 2013. Cet objec­tif impos­sible à tenir a entraî­né d’énormes coupes dans les dépenses publiques. Le FMI a éga­le­ment condi­tion­né le ver­se­ment des tranches de ce prêt au rem­bour­se­ment des dettes pri­vées par l’Islande (celles qui ont été refu­sées par la popu­la­tion islan­daise). Le FMI s’est donc com­por­té comme un véri­table agent de recou­vre­ment au ser­vice du Royaume-Uni et des Pays-Bas !

    La Com­mis­sion euro­péenne a aus­si clai­re­ment pris fait et cause pour ces deux pays puisque son pré­sident de l’époque, José Manuel Bar­ro­so, a indi­qué qu’il n’y aurait pas d’ « aide » euro­péenne tant que le cas « Ice­save » ne serait pas réso­lu |3|. Ajou­tons à cela que la Com­mis­sion euro­péenne s’est asso­ciée à la plainte dépo­sée par les Pays-Bas et le Royaume-Uni contre l’Islande auprès du tri­bu­nal de l’AELE (Asso­cia­tion euro­péenne de libre-échange).


    Pou­vez-vous nous résu­mer le juge­ment ren­du par ce tribunal ? 

    Ce tri­bu­nal a don­né rai­son à l’Islande dans son refus de payer la dette récla­mée par le Royaume-Uni et les Pays-Bas et a donc reje­té les plaintes dépo­sées par ces pays. Le juge­ment indique clai­re­ment que ce n’est pas la res­pon­sa­bi­li­té du pays où une socié­té ban­caire a son siège de cou­vrir les coûts des garan­ties de son sys­tème ban­caire. Ce juge­ment est tout à fait conforme au droit euro­péen puisque je le répète : rien dans les direc­tives euro­péennes n’obligeait les États à secou­rir les banques avec de l’argent public.


    Venons-en à pré­sent au volet pénal. Com­ment avez-vous été contac­tée par le gou­ver­ne­ment islan­dais en 2008 pour enquê­ter sur les res­pon­sa­bi­li­tés dans ces faillites ban­caires et quels ont été les prin­ci­paux résul­tats de l’enquête ?

    À l’origine, il y a eu une émis­sion de talk show à la télé­vi­sion islan­daise en 2008 à laquelle j’ai par­ti­ci­pé comme expert juri­dique sur les délits et les crimes finan­ciers. Le jour­na­liste-pré­sen­ta­teur de cette émis­sion m’avait invi­tée sur son pla­teau car il avait lu mon livre Jus­tice under Siege et parce qu’il y avait une demande forte de jus­tice de la part de la popu­la­tion pour iden­ti­fier et sanc­tion­ner les res­pon­sables de la crise.

    À la suite de cette émis­sion, il y a eu un engoue­ment incroyable : une page « Eva Joly » sur Face­book a été créée (en une nuit cette page a réuni 20 000 inter­nautes !). J’ai éga­le­ment don­né plu­sieurs confé­rences dans des Uni­ver­si­tés en Islande. Devant cet élan popu­laire, le gou­ver­ne­ment m’a deman­dé de le conseiller pour cher­cher les res­pon­sa­bi­li­tés pénales dans ce nau­frage ban­caire. Il y a donc eu une volon­té poli­tique claire des auto­ri­tés islan­daises pous­sées par la popu­la­tion de pour­suivre les res­pon­sables de la crise financière.

    Vu que le sys­tème juri­dique islan­dais est très proche du sys­tème nor­vé­gien |4|, j’ai accep­té la pro­po­si­tion mais à la condi­tion de dis­po­ser de véri­tables moyens humains pour mener l’enquête. Fort heu­reu­se­ment, le gou­ver­ne­ment a accep­té et j’ai pu tra­vailler au sein d’une large équipe de 84 per­sonnes com­po­sée de plu­sieurs experts judi­ciaires et d’auditeurs finan­ciers. Ma mis­sion en tant que conseillère du Pro­cu­reur spé­cial islan­dais sur ces enquêtes a duré de jan­vier 2009 à octobre 2010.

    Avec cette équipe, nous avons pu mener des per­qui­si­tions dans les filiales des banques islan­daises comme la filiale de Kaup­thing au Luxem­bourg. Il faut sou­li­gner que cette banque emprun­tait auprès de la Banque cen­trale euro­péenne (BCE) de manière frau­du­leuse, que le ratio de sol­va­bi­li­té ins­crit dans les Conven­tions de Bâle n’était abso­lu­ment pas res­pec­té et que des délits bour­siers ont été com­mis. D’autres délits sont venus s’ajouter au fil de notre enquête.

    Concrè­te­ment, ces enquêtes ont per­mis les pour­suites en jus­tice et les condam­na­tions de plu­sieurs dizaines de res­pon­sables de haut niveau. Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a mal­heu­reu­se­ment pas d’équivalent dans d’autres pays européens.


    Qui sont ces res­pon­sables condam­nés et pour quel motifs ?

    Les per­sonnes qui ont été pour­sui­vies et condam­nées par les tri­bu­naux islan­dais occu­paient dif­fé­rents postes clés. On trouve aus­si bien des PDG de ces banques, des direc­teurs finan­ciers, des avo­cats de ces banques, des gros action­naires, que des hauts fonc­tion­naires d’État.

    Les peines pro­non­cées, dont cer­taines font encore l’objet d’appel, vont jusqu’à 6 ans de pri­son ferme. Ces indi­vi­dus n’ont pas pu « ache­ter » leur pro­cès via des tran­sac­tions finan­cières pour échap­per à toute sanc­tion comme c’est sou­vent le cas ailleurs, notam­ment aux États-Unis.

    Les motifs de leurs condam­na­tions sont mul­tiples : mani­pu­la­tion des cours bour­siers, escro­que­rie, délits d’initiés, fal­si­fi­ca­tion de comptes, octroi de prêts frau­du­leux, etc. Ces cas ont été jugés par plu­sieurs cours en Islande : la Cour suprême et les tri­bu­naux de grande instance.

    Pour don­ner quelques exemples de condam­na­tions par la Cour suprême d’Islande : l’ancien chef de cabi­net du Minis­tère des finances a éco­pé de 2 ans d’emprisonnement pour délit d’initié. Il pos­sé­dait des parts dans la banque Land­sban­ki et les a reven­dues quelques jours seule­ment avant la faillite de cette banque. L’ancien PDG de la banque Byr a éco­pé de 4 ans de pri­son et le PDG de la banque MP a été condam­né à 1 an et demi de pri­son pour prêt frau­du­leux. Devant les tri­bu­naux de pre­mière ins­tance, deux anciens PDG de Kaup­thing ont éco­pé res­pec­ti­ve­ment de 3 ans et demi de pri­son et de 5 ans et demi. Un gros action­naire de Kaup­thing a quant à lui été condam­né à 3 ans de pri­son pour mani­pu­la­tion de cours et prêt frau­du­leux. Plu­sieurs de ces per­sonnes condam­nées ont fait appel devant la Cour suprême mais pour le moment elles res­tent en prison.

    Il y a aus­si de nom­breuses autres pro­cé­dures en cours (une qua­ran­taine) et des dos­siers tou­jours en phase d’enquête (près d’une tren­taine). Le com­bat contre l’impunité est donc loin d’être ter­mi­né en Islande ! Il serait temps que cette volon­té poli­tique de pour­suivre en jus­tice les res­pon­sables de la crise finan­cière se répande dans d’autres pays.


    Entre­tien réa­li­sé par Renaud Vivien (CADTM)

     

    Notes

    |1| Les direc­tives euro­péennes consa­crées aux conglo­mé­rats finan­ciers indiquent que les États membres de l’UE qui auto­risent l’entrée sur leur ter­ri­toire de tels éta­blis­se­ments ori­gi­naires d’un pays tiers doivent s’assurer qu’ils béné­fi­cient d’un même degré de contrôle de la part des auto­ri­tés de leur État d’origine que ce que les textes euro­péens prévoient.

    |2| Le 30 décembre 2009, l’Althingi (Par­le­ment islan­dais) vote la loi dite « Ice­save », en accord avec les exi­gences des pays deman­deurs, qui enté­rine le rem­bour­se­ment de 4 mil­liards d’euros au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Cela revient à payer envi­ron 100 euros par habi­tant et par mois pen­dant huit ans pour la faillite d’une banque aux inves­tis­se­ments très hasar­deux. La popu­la­tion mani­feste son désac­cord en exi­geant, par une péti­tion et plu­sieurs jours de « cas­se­ro­lades » devant le par­le­ment, que le pré­sident Olaf Ragnar Grim­sson ne pro­mulgue pas la loi. Ces mani­fes­ta­tions per­mettent aus­si la sen­si­bi­li­sa­tion d’une par­tie de la popu­la­tion sur les méfaits du monde finan­cier. Devant la pres­sion de la rue, démon­trant que les peuples en mou­ve­ment peuvent se faire entendre, le pré­sident refuse de signer, appe­lant, dans le cadre de l’article 26 de la Consti­tu­tion islan­daise, à un réfé­ren­dum contrai­gnant pour le gou­ver­ne­ment. Le 6 mars 2010, avec une forte mobi­li­sa­tion, 93% des Islan­dais rejettent l’accord. Le 9 avril 2011, les Islan­dais ont refu­sé, à près de 60%, de payer pour assu­mer les erreurs de ceux qui ont conduit leur pays dans l’abîme. Ils ont une nou­velle fois refu­sé par réfé­ren­dum l’accord Ice­save, qui pré­voit que l’État indem­nise Ils ont donc confir­mé le pre­mier « non » pro­non­cé en mars 2010.

    |3| L’Islande ou les faux sem­blants de la régu­la­tion de l’après-crise, par Eva Joly, Le Monde​.fr | 01.08.2009
    http://​www​.lemonde​.fr/​i​d​e​e​s​/​a​r​t​i​cle

    |4| Eva Joly a la double natio­na­li­té : fran­çaise et norvégienne

    Auteur

    Source : CADTM http://​cadtm​.org/​E​n​-​I​s​l​a​n​d​e​-​l​e​s​-​r​e​s​p​o​n​s​a​b​l​e​s​-du

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  17. joss

    Le 24 février pro­chain sort en salle Mer­ci Patron, le pre­mier film de Fran­çois Ruf­fin, direc­teur du jour­nal Fakir.
    La cen­sure a encore frap­pé : Une entre­vue dépro­gram­mée par Europe 1, pro­prié­té de Lagardère.
    http://​fawkes​-news​.blog​spot​.be/​2​0​1​6​/​0​2​/​l​a​-​c​e​n​s​u​r​e​-​e​n​c​o​r​e​-​f​r​a​p​p​e​-​u​n​e​-​e​n​t​r​e​v​u​e​.​h​tml

    Réponse
  18. Eliade Guy

    Puisque j’ ai l’ insigne hon­neur de clôre tous les sujets,
    je sug­gère de pas­ser au sujet suivant

    Réponse
  19. BA

    Dimanche 21 février 2016 :

    Le maire de Londres annonce qu’il fera cam­pagne pour une sor­tie du Royaume-Uni de l’U­nion européenne.

    Le maire de Londres, le conser­va­teur Boris John­son, a annon­cé aujourd’hui qu’il fera cam­pagne en faveur d’une sor­tie du Royaume-Uni de l’U­nion européenne. 

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/21/97001–20160221FILWWW00132-le-maire-de-londres-annonce-qu-il-fera-campagne-pour-une-sortie-du-royaume-uni-de-l-union-europeenne.php

    Ven­dre­di 19 février 2016 :

    Grande-Bre­tagne. Les par­ti­sans du Brexit en tête des sondages.

    Si le réfé­ren­dum pour le main­tien de la Grande-Bre­tagne dans l’U­nion euro­péenne se tenait aujourd’­hui, les par­ti­sans du « non » l’emporterait avec 36 % des suffrages.

    Les Bri­tan­niques favo­rables à une sor­tie de l’U­nion euro­péenne ont deux points d’a­vance sur les par­ti­sans du main­tien, selon un son­dage de l’ins­ti­tut TNS publié ven­dre­di. Dans le cadre du réfé­ren­dum pro­mis par le Pre­mier ministre David Came­ron, 36 % vote­raient « No » et 34 %, « Yes ». Les indé­cis repré­sentent 23 % et 7 % n’ont pas l’in­ten­tion d’al­ler voter.

    Sans tenir compte des abs­ten­tions, le rap­port de force, encore plus favo­rable au Brexit, passe à 39 % pour la sor­tie, contre 36 % pour le maintien.

    http://​www​.ouest​-france​.fr/​e​u​r​o​p​e​/​u​e​/​g​r​a​n​d​e​-​b​r​e​t​a​g​n​e​-​l​e​s​-​p​a​r​t​i​s​a​n​s​-​d​u​-​b​r​e​x​i​t​-​e​n​-​t​e​t​e​-​d​e​s​-​s​o​n​d​a​g​e​s​-​4​0​4​5​183

    Réponse
  20. Eliade Guy

    idée .. faites une page face­book où vous sug­gé­re­rais au maxi­mum de gens de pré­le­ver 100 à 200€ sur le compte le même jour dans leurs agences (mini bank run)

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  21. Monia Lambert

    Dans le même esprit
    « les dépor­tés du libre échange » de Marie Monique Robin

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    • etienne

      Effec­ti­ve­ment. Ce sera le centre d’un pro­chain billet, contre le scan­da­leux com­plot de la déré­gu­la­tion com­mer­ciale, le « libre-échange », autre fléau du peuple 🙂

      Réponse
  22. thierry

    Bon­jour,
    Je le dis comme tous ici, Mer­ci Etienne pour le bou­lot immense que tu as fait et que tu conti­nue à faire, en sus­ci­tant les relais, en éta­blis­sant les rela­tions avec d’autres, ici et main­te­nant mais aus­si ailleurs et avant. On a un sacré retard dans les lec­tures à faire pour réel­le­ment arri­ver à se for­mer. Pour ma part, je reste com­plè­te­ment imper­méable à l’é­co­no­mie mal­gré les nom­breuses ten­ta­tives pour comprendre…ça doit être dans l’ADN de mon logi­ciel gravitationnel…
    Main­te­nant, j’envoie :
    Ne serait-ce pas le moment idéal pour élar­gir le champ de ta péda­go­gie via celle des nom­breux virus et tou­cher plus de monde que d’es­sayer d’en­trer dans (ou de frô­ler) le mou­ve­ment qui se crée autour de J.L.Mélenchon. Je dis moment idéal car on béné­fi­cie­rait d’une très grande ouver­ture (qui ne dure­ra peut-être pas), toute idée et infor­ma­tion (comme cette page actuelle de dénon­cia­tion) devrait pou­voir cir­cu­ler plus lar­ge­ment et mon­trer qu’il existe tout un mou­ve­ment (celui pour une consti­tu­tion écrite en com­mun) que toute une frac­tion du public ne connait pas. Sur­tout que tu n’es pas (en ce moment) atta­qué ver­te­ment par les fa-anti-fas.
    Il faut trou­ver un angle d’at­taque pour faire pas­ser tes-nos idées car même si elles ne passent pas in-fine elles infu­se­ront et pour­raient mul­ti­plier les petits virus. Je crois qu’il se passe actuel­le­ment qqchose avec toutes les attaques neo-libé­rales medef-gou­ver­ne­ment qui per­met de réunir un maxi­mum de gens autour de ces idées, mais il faut pou­voir les expo­ser, ces idées. Elles « trainent » un peu par­tout, plus ou moins bien éla­bo­rées et ne demandent qu’à se rencontrer.
    Voi­là c’est tout, bonne conti­nua­tion à tous.

    Réponse
  23. etienne

    1 150 000 000 000 dol­lars de divi­dendes ver­sés en 2015

    « En 2015, le mon­tant total des divi­dendes ver­sés par les entre­prises dans le monde a atteint 1 150 mil­liards de dol­lars, selon l’étude annuelle réa­li­sée par Hen­der­son, qui ana­lyse les divi­dendes payés par les 1 200 plus impor­tantes socié­tés mon­diales par leur capi­ta­li­sa­tion boursière. » :
    http://www.lemonde.fr/argent/article/2016/02/22/1–150-000–000-000-dollars-de-dividendes-verses-en-2015_4869618_1657007.html

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  24. foucher

    Super article ! Quel blog ! Mer­ci Etienne, vous êtes remarquables !

    Réponse
  25. etienne

    [Pas­sion­nant] Gilles Raveaud
    La dis­pute des économistes 

    Réponse
    • Eliade Guy

      je suis fan de Karl Pola­nyi qui a ecrit : « La grande trans­for­ma­tion » avec le vole des com­muns en Angle­terre et aus­si « La Sub­stis­tance de l’ Homme »

      Réponse
      • Eliade Guy

        Deplus les mar­chés ne sont pas seule­ment uni­for­ma­teurs mais ils sont aus­si faus­sés à cause de l’ accu­mu­la­tion du capi­tal … les grandes sur­faces ont tués les petits magasins

        Réponse
  26. Eliade Guy
  27. Eliade Guy

    d’ après les auteurs comme la valo­ri­sa­tion du capi­tal dépend du tra­vail conte­nu humain deve­nant rare par les pro­grés de l’ auto­ma­tion de la pro­duc­ti­vi­té er de la concu­rence. le capi­tal dit « fic­tif » s’ emploie dans des paris sur le futur .. c’est la grande dégrin­go­lade … le capi­tal scie la branche sur laquelle elle est assise … quand tout ceci sera effon­dré .. il y aura peut-être une période de barbarie

    Réponse
    • binnemaya

      vous avez rai­son et la des­cente en enfer est en cours et rien ne pour­ra l’arrêter.
      Karl Pola­nyi excellent on devrait le remettre dans les débats éco­no­miques etc çà nous ferais du bien.

      Réponse
  28. binnemaya

    Bon­jour à tous,
    Plus le temps s’ac­cé­lère plus je pense que la solu­tion pré­co­ni­sé ici et la bonne :
    Consti­tu­tion par et pour le peuple avec tirage au sort (loi des nombres)
    Natio­na­li­sa­tion de toutes les banques et fer­me­ture de la bourse.
    Expro­pria­tion des socié­tés qui sont un risque sys­té­mique même pour une com­mune( ex : 5millions de CA+50à sala­riés au delà non)
    Salaire à vie de B.Friot avec pro­prié­té d’usage
    Blo­ck­chain par­tout où l’on peut
    Car le dan­ger est tout proche regar­der l’a­ve­nir de l’emploi sala­rié est là :
    http://​www​.scien​ce​se​ta​ve​nir​.fr/​h​i​g​h​-​t​e​c​h​/​r​o​b​o​t​/​2​0​1​6​0​2​2​4​.​O​B​S​5​2​2​6​/​p​l​u​s​-​l​e​g​e​r​-​l​e​-​r​o​b​o​t​-​b​i​p​e​d​e​-​d​e​-​b​o​s​t​o​n​-​d​y​n​a​m​i​c​s​-​p​e​u​t​-​s​e​-​r​e​l​e​v​e​r​.​h​t​m​l​?​x​t​o​r​=​R​S​S​-12

    Réponse
  29. Pauline

    Bon­jour,
    Mer­ci beau­coup d’a­voir par­ta­gé ce docu­ment. Je trouve ce for­mat de trans­crip­tion vrai­ment très effi­cace ! Si seule­ment plus d’en­sei­gnants fai­saient ce tra­vail cri­tique de qua­li­té, comme nous serions mieux armés !
    Dire que de plus en plus d’é­lèves ingé­nieurs rêvent d’en­trer dans le monde de la finance. Nous fau­drait-il infil­trer l’E­du­ca­tion natio­nale en masse pour ren­ver­ser ce courant ?

    Réponse
  30. BA

    Same­di 27 février 2016 :

    Le G20-Finances appelle à uti­li­ser tous les outils pour sou­te­nir l’é­co­no­mie, cite le choc d’un éven­tuel Brexit.

    Selon le G20-Finances, les cinq risques géo­po­li­tiques sont les suivants :

    1- La sor­tie du Royaume-Uni de l’U­nion Euro­péenne (Brexit). Ce risque géo­po­li­tique est cité dans le com­mu­ni­qué final du G20, dès le pre­mier para­graphe du texte.

    2- La vola­ti­li­té des mou­ve­ments de capi­taux, qui se déplacent d’une seconde à l’autre, d’un pays à l’autre, d’un conti­nent à l’autre, et qui dés­équi­librent toute l’é­co­no­mie mondiale.

    3- La chute des cours des matières premières.

    4- Les ten­sions géo­po­li­tiques accrues.

    5- L’af­flux de migrants dans cer­taines régions (Tur­quie, Union Européenne).

    http://​www​.roman​die​.com/​n​e​w​s​/​L​e​-​G​2​0​F​i​n​a​n​c​e​s​-​a​p​p​e​l​l​e​-​a​-​u​t​i​l​i​s​e​r​-​t​o​u​s​-​l​e​s​-​o​u​t​i​l​s​-​p​o​u​r​-​s​o​u​t​e​n​i​r​-​l​e​c​o​n​o​m​i​e​-​c​i​t​e​-​l​e​-​/​6​8​0​5​1​2​.​rom

    Conclu­sion :

    Le G20-Finances dit qu’il faut conti­nuer à faire ce qui est fait sans inter­rup­tion depuis sep­tembre 2008 : les banques cen­trales doivent conti­nuer à injec­ter des cen­taines de mil­liards dans le sec­teur financier.

    Depuis sep­tembre 2008, c’est tou­jours la même poli­tique de tarés.

    Depuis sep­tembre 2008, on ne change pas une poli­tique qui échoue.

    Cette poli­tique ne sert à rien, elle ne résout aucun pro­blème, elle n’empêche pas l’é­co­no­mie réelle de s’ef­fon­drer, … mais au moins elle gonfle des bulles bour­sières et des bulles obli­ga­taires ! Et lors de la pro­chaine crise, l’é­cla­te­ment de toutes ces bulles sera dévastateur.

    Des génies.

    Les par­ti­ci­pants du G20-Finances sont des génies.

    Réponse
  31. joss

    Une perle de Georges Frêche qui met en évi­dence le carac­tère « démo­cra­tique » des élec­tions. Les élec­tions entraînent de fac­to le populisme.
    https://​you​tu​.be/​t​5​5​C​C​7​U​8​2nc

    extrait :
    « c’est pour ça que moi quand je fais une cam­pagne, je ne la fais jamais pour les gens intel­li­gents. Des gens intel­li­gents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3% avec moi et 3% contre, je change rien du tout. Donc je fais cam­pagne auprès des cons et là je ramasse des voix en masse. »

    Réponse
  32. etienne

    [Rap­pel impor­tant] La mise à mort du CDI déci­dée par les banques 

    À voir, à revoir, et à faire connaître.
    Mer­ci FAKIR ! Mer­ci Fran­çois (Ruf­fin) !

    Réponse
  33. etienne

    « UE » évi­dem­ment domi­née par l’Allemagne : 

    Il faut d’ur­gence fuir ce piège à rats.

    Réponse
  34. etienne

    Pouria Amirshahi : « Les partis sont au mieux incapables, au pire dangereux »

    LE MONDE | • Mis à jour le

    Le député socialiste Pouria Amirshahi, souvent critique de la politique gouvernementale depuis 2012, annonce qu’il quitte son parti, une formation qu’il a rejoint en 1987 et qu’il juge aujourd’hui « sans ressort » et « sans idées ».

    Vous avez déci­dé de quit­ter le Par­ti socia­liste, pourquoi ?

    Je quitte le PS et le monde des par­tis en géné­ral, rhi­zomes d’un sys­tème ins­ti­tu­tion­nel à bout de souffle. Ils sont deve­nus des machines élec­to­rales sans grande convic­tion, sans pro­messe d’avenir heu­reux pour le pays. Ils sont au mieux inca­pables, au pire dan­ge­reux comme par exemple le Front natio­nal. Notre sys­tème, confis­ca­toire de pou­voirs et de richesses, mène à l’abîme démo­cra­tique, social ou écologique.

    Et les par­tis semblent ne pas pou­voir faire grand-chose quand ils ne sont pas car­ré­ment dans le renon­ce­ment ou la com­pli­ci­té. Le mien est sans res­sorts, sans idées mal­gré de nom­breuses bonnes volon­tés avec qui je conti­nue­rai de 

    Et pour vous, ce n’est pas ce que fait le gou­ver­ne­ment de Fran­çois Hollande ?

    La France n’est pas gou­ver­née par l’aile droite du PS, mais par des néo­con­ser­va­teurs, dans tous les domaines, à quelques excep­tions près… D’ailleurs, leurs alliés sont désor­mais issus du bloc réac­tion­naire : déchéance de natio­na­li­té, état d’urgence, sur­en­chère pénale, droit du travail.

    Depuis 2012, la suc­ces­sion de renon­ce­ments donne le ver­tige : cela a débu­té avec le trai­té euro­péen. Sur le contrôle ban­caire ou les inso­lentes rému­né­ra­tions, le gou­ver­ne­ment a vite cédé. Le cré­dit d’impôt pour la com­pé­ti­ti­vi­té et l’emploi [CICE] et le pacte de res­pon­sa­bi­li­té ont léga­li­sé le vol de l’argent public dont on dit pour­tant qu’il est si rare. 40 mil­liards d’euros don­nés sans condi­tions, sans que les sala­riés aient vu le début d’une amé­lio­ra­tion sub­stan­tielle de leur niveau de vie ! Le mépris est vécu direc­te­ment par beau­coup de nos com­pa­triotes, les ouvriers, les jeunes et bien d’autres. S’ajoute à cela le choix de gou­ver­ner par la peur… D’où mon opposition.

    Pour­tant, vous avez éga­le­ment déci­dé d’abandonner la dépu­ta­tion et de ne pas vous repré­sen­ter en 2017…

    Il me reste plus d’un an de man­dat et je conti­nue­rai d’agir avec la même éthique et la même éner­gie. Mais je ne veux pas m’accrocher abso­lu­ment à un man­dat. Ma cir­cons­crip­tion est pas­sion­nante, les gens sont d’une grande richesse plu­ri­cul­tu­relle. J’y ai été « bien » élu en 2012, avec 62 % des voix, mais après cinq ans de man­dat, je sou­haite retour­ner à la vie pro­fes­sion­nelle, ce qui ne cou­pe­ra pas mon appé­tit militant !

    En savoir plus sur http://​www​.lemonde​.fr/​p​o​l​i​t​i​q​u​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​1​6​/​0​3​/​0​4​/​p​o​u​r​i​a​-​a​m​i​r​s​h​a​h​i​-​j​e​-​q​u​i​t​t​e​-​l​e​-​p​s​-​e​t​-​l​e​-​m​o​n​d​e​-​d​e​s​-​p​a​r​t​i​s​-​e​n​-​g​e​n​e​r​a​l​_​4​8​7​6​4​5​1​_​8​2​3​4​4​8​.​h​t​m​l​#​v​Z​u​i​2​D​l​e​S​T​z​p​1​o​F​7​.99

    Réponse
  35. bessie tilt

    Ce tra­vail est vrai­ment très utile… J’ai failli le faire,mais pas de façon aus­si pous­sée. Alors mer­ci Étienne !

    Réponse
  36. etienne

    (Rap­pel) [Pour ceux qui veulent com­prendre « la crise de 2008 », pas­sion­nante (et savou­reuse) invi­ta­tion à nous concen­trer sur les STRUCTURES plu­tôt que sur les AGENTS]

    Lordon (très en forme) : les médias et la crise

    Réponse

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