Voulez-vous faire un petit atelier constituant avec moi ? Parlons, cette fois, si vous voulez bien, du droit sacré du peuple à se réunir publiquement librement

4/12/2015 | 54 commentaires

Chers vous tous,

Je connais à Cham­bé­ry un jeune homme atta­chant et sti­mu­lant, qui s’ap­pelle Syl­vain et qui tra­vaille comme nous depuis des années sur ce que devrait être une démo­cra­tie digne de ce nom.

À ce que je sais, ses tra­vaux (site fer­mé) le conduisent, ces temps-ci, à se pola­ri­ser sur deux points que je trouve, moi aus­si, importants :

1) la façon dont est orga­ni­sée / impo­sée l’é­du­ca­tion natio­nale, [Syl­vain prône car­ré­ment la désco­la­ri­sa­tion… (d’une façon que je trouve par­fois inuti­le­ment bru­tale et injuste, mais l’i­dée de fond est impor­tante et inté­res­sante)… Les débats s’an­noncent toniques 🙂 ]
et
2) la confis­ca­tion des lieux de réunions publiques par les pro­fes­sion­nels de la politique.

Je m’a­li­mente presque tous les jours des nom­breux livres qu’il nous invite à lire à pro­pos d’é­du­ca­tion et d’é­man­ci­pa­tion. Par exemple, en ce moment, je suis tout remué par les idées que je découvre dans « La domi­na­tion adulte. L’op­pres­sion des mineurs » d’Yves Bon­nar­del. Syl­vain m’a ain­si conduit à décou­vrir des dizaines d’ou­vrages remar­qua­ble­ment bien argu­men­tés sur la façon, sou­vent révol­tante, dont les adultes traitent aujourd’­hui les enfants. Cer­taines thèses me hérissent, mais toutes me conduisent à réflé­chir. Il y a là, je le recon­nais, sans doute une des grosses racines qui ali­mentent l’in­vrai­sem­blable consen­te­ment du plus grand nombre à la domi­na­tion d’un petit nombre.

Un peu de la même façon que je m’im­pa­tiente moi-même de voir les intel­lec­tuels que j’es­time (Lor­don, Géné­reux, Onfray, Michéa…) ne pas accor­der la moindre impor­tance à la [néces­saire] source popu­laire des pro­ces­sus consti­tuants, Syl­vain s’ir­rite et s’im­pa­tiente de ne pas me voir embrayer immé­dia­te­ment sur ses chan­tiers à lui. 🙂 Pour­tant, j’y tra­vaille en silence, par­mi mille autres sujets que je trouve importants.

Je le prouve : mer­cre­di der­nier, je devais res­ter quelques heures immo­bile, sans même pou­voir lire (une sur­veillance de devoir), et j’en ai pro­fi­té pour faire dans ma tête, en tête-à-tête avec moi-même pour com­men­cer, un petit ate­lier consti­tuant… 🙂 Pre­nant comme points de départ les plus scan­da­leux des abus de pou­voir qui encombrent l’ac­tua­li­té, j’ai entre­pris d’é­crire l’é­bauche de quelques nou­veaux articles de consti­tu­tion. L’en­traî­ne­ment de base, quoi 🙂 J’i­ma­gi­nais de vous les sou­mettre lors d’une pro­chaine ren­contre, ou même de vous les sou­mettre un par un, sur le net grâce à des billets dédiés.

Et voi­là que je lis aujourd’­hui le billet de Syl­vain (repro­duit plus bas), et j’y trouve l’oc­ca­sion en ques­tion, de vous sou­mettre une de ces idées. Voi­ci donc un des articles que j’ai ébau­ché inté­rieu­re­ment mer­cre­di (je vous par­le­rai des autres plus tard) :

Article X : le droit de réunion publique est invio­lable et sacré. Aucune loi ou règle­ment ne peut inter­dire au peuple de se réunir libre­ment, sous peine de for­fai­ture et de déchéance pour les repré­sen­tants qui l’au­rait tenté.

Chaque com­mune doit mettre à dis­po­si­tion à tout moment — et entre­te­nir — des salles de réunion de taille adap­tée aux besoins du vil­lage (ou du quartier).

Une Chambre Com­mu­nale des Réunions Publiques, com­po­sée de 20 membres tirés au sort pour 28 jours, renou­ve­lables par quart toutes les semaines, véri­fie dans chaque com­mune le res­pect par les auto­ri­tés du droit consti­tu­tion­nel de réunion populaire.

La Chambre Com­mu­nale des Réunions Publiques orga­nise un réfé­ren­dum local quand elle le juge néces­saire (« Faut-il agran­dir ou amé­na­ger telle salle ? », « Vou­lez-vous construire plu­sieurs nou­velles salles ? », etc.). Les déci­sions prises lors de tels réfé­ren­dums s’im­posent à toutes les autorités.

« Le secret de l’ac­tion, c’est de com­men­cer » : ce brouillon d’ar­ticle, qui vou­drait fina­le­ment for­ma­li­ser et garan­tir notre droit de réunion, n’est qu’un pre­mier jet, bien sûr, et je vous invite (fra­ter­nel­le­ment) à le cor­ri­ger, le com­plé­ter, l’a­mé­lio­rer, en toute liberté. 

La syn­chro­ni­ci­té de ma réflexion avec les reproches de Syl­vain est amu­sante, je trouve. Pen­dant que Syl­vain rédi­geait une sorte d’in­ter­pel­la­tion pour me repro­cher de ne pas don­ner d’im­por­tance au droit fon­da­men­tal pour le peuple de dis­po­ser de lieux pour se réunir libre­ment à tout moment, au même moment, je tâchais dans mon coin de for­ma­li­ser un article de consti­tu­tion pré­ci­sé­ment sur ce sujet… Comme on dit en bla­guant, les grands esprits se ren­contrent 🙂
Voi­ci donc le billet de Syl­vain en ques­tion, ami­ca­le­ment réprobateur :

Réponse courte et conjointe à Etienne Chouard et Frédéric Lordon

Courte, car je ne vais pas ré-écrire tout ce qu’il y a dans ce site et tout ce que j’é­cris depuis des années. Mais Étienne a mar­qué ceci récem­ment (20÷11÷15) sur son blog :

etienne chouard

« Vous avez été des mil­liers (et des mil­liers), à aimer et à par­ta­ger le pré­cé­dent billet, qui résu­mait cette véri­té, bien d’actualité : « Une consti­tu­tion digne de ce nom (d’origine popu­laire) per­met­trait à un peuple digne de ce nom (com­po­sé de citoyens consti­tuants) de s’opposer aux repré­sen­tants qui veulent lui impo­ser la guerre. » POURTANT, mal­gré cet élan spon­ta­né (pour l’idée de nous auto-consti­tuer), vous n’êtes PAS — pas encore — des mil­liers (et des mil­liers) à vous entraî­ner, pied à pied, « pour de vrai », à consti­tuer 🙁 Mais qu’est-ce qui vous retient donc ? Qu’est-ce qui vous empêche, vous per­son­nel­le­ment, de pas­ser à l’acte, mas­si­ve­ment, puisque vous pou­vez le faire libre­ment (pour l’instant) ? Si vous trou­vez (le frein qui nous gêne), soyez gen­tils de m’en parler. »

Ce frein (qui est un mur) est expli­ci­té en long en large et en tra­vers, via les idées de « Désco­la­ri­sa­tion » pré­sentes ici, et dans les têtes et papiers de Syl­vain et Mathilde. Un ate­lier consti­tuant doit pou­voir se dérou­ler dans l’es­pace com­mun (l’es­pace public) ! Le cas échéant, il ne s’a­gi­ra que d’une dis­cus­sion pri­vée, éso­té­rique (au sens éty­mo­lo­gique de ce mot), vécue par une ou plu­sieurs hétai­ries phi­lo­so­phiques. Le fait d’être « consti­tuant » doit être en lien avec l’es­pace public (espace com­mun, à vrai dire). Car c’est le peuple qui est consti­tuant en démo­cra­tie, et non telles ou telles bandes privées.

Ce à quoi Étienne répon­dra cer­tai­ne­ment à peu près ceci (« l’an­tienne d’É­tienne » disait-il lui-même) : « Non ! Vous pou­vez le faire par­tout : chez vous, dans un ascen­seur, au bis­trot, au bureau et même aux chiottes ! Il suf­fit d’être au moins deux ! « . Je pense au plus pro­fond de moi-même qu’Étienne se trompe cruel­le­ment sur ce point : un ate­lier consti­tuant digne de ce nom, doit se tenir dans l’es­pace public ! Pour­quoi ? Car la consti­tu­tion concerne la chose publique et le peuple. Dans les lieux pri­vés : il n’y aura jamais le peuple (l’I­dée de peuple) et il ne s’a­gi­ra jamais — c’est une lapa­lis­sade — d’es­pace public ! Pour que Mamie Josette, tante Ursule, le vieux Robert, Mon­sieur tout-le-monde, s’in­té­ressent à la consti­tu­tion, les ate­liers consti­tuants doivent se tenir dans l’es­pace public. Le cas échéant, Nico, Valen­tin, Syl­vie, et Benoît (des gen­tils virus, des mili­tants d’ex­trême gauche, de l’U­PR et des alters per­ma­cul­teurs, adeptes des couches lavables et du reve­nu de base, ou autres bobos culti­vés) conti­nue­ront tout seul dans leur coin, avec les membres de leur club phi­lo­so­phique, à s’in­té­res­ser à la constitution.

Or l’es­pace public est volé, actuel­le­ment, par l’o­li­gar­chie. Nous devons d’a­bord « arra­cher » nos espaces. Curieux, vrai­ment très curieux, qu’Étienne n’aille jamais sur ce point (je ne sous-entends rien de spé­cial, mais je trouve ça juste hal­lu­ci­nant que le sujet ne vienne jamais). Étienne répon­drait sûre­ment : « nous devons d’a­bord ré-écrire la consti­tu­tion pour que l’o­li­gar­chie nous res­ti­tue ce qui nous appar­tient ». Com­ment ne pas voir ce bon vieux ser­pent qui se mord la queue ? Pour­tant, nous savons très bien que le véri­ta­ble­ment com­men­ce­ment c’est quand les gens se ré-appro­prient les espaces com­muns pour prendre la parole et faire de la poli­tique ensemble.

lordonFré­dé­ric Lor­don, qui a four­ni récem­ment une excellent tri­bune sur la situa­tion (a)politique actuelle conclut, ÉVIDEMMENT, à la néces­si­té abso­lue de se ras­sem­bler dans l’es­pace public ! Mais, très grave erreur, pour lui, comme pour des mil­liards de cer­veaux for­ma­tés, l’Es­pace public, c’est tou­jours sinis­tre­ment « LA RUE ». Com­ment ne pas voir, ne pas entendre, le pathé­tique-larme-à-l’oeil tein­té de reli­gio­si­té, avec lequel la grande majo­ri­té des « mili­tants gau­chistes » pro­nonce l’ex­pres­sion « LA RUE ! » . Ne nous lais­sons donc pas ber­ner par ce puis­sant affect-triste !! (pour reprendre un concept pour­tant si bien malaxé par Lor­don). Nous devons trou­ver le che­min d’un affect doux et joyeux concer­nant « les com­muns », et « la rue » ne sera alors qu’une très maigre por­tion des « com­muns » (soit-dit en pas­sant : la rue, de nos jours, est en prime un des ter­ri­toires pri­vi­lé­giés du capi­ta­lisme : règne de la bagnole, du béton, de l’ar­ti­fi­ciel et des com­merces (et du sécu­ri­taire réga­lien). Voi­ci les trois der­nières phrases de sa tri­bune (qui sont sinistres, contrai­re­ment au reste du billet) :

Cette manière ne peut être posée qu’en actes, c’est-à-dire dans la rue. Donc il faut aller dans la rue. Et puis nous ver­rons bien.

C’est-à-dire que le pro­gramme selon Lor­don, ça serait ENCORE de se geler les couilles au pro­fit d’une pub mas­sive sur l’u­sage urbain à rude épreuve des tentes Que­shua de Déca­thon. Il s’a­gi­rait encore, selon Lor­don, qu’on se regroupe sur le béton et dans le froid, comme des SDF, avec du vin chaud et des soupes au moins pour se ras­su­rer, créer une illu­sion de fra­ter­ni­té retrou­vée, et afin d’or­ga­ni­ser la Révo­lu­tion…  (??) Bizarre… ! Pro­gramme que nous connais­sons par cœur : épui­se­ment des moti­va­tions, situa­tion qui ne per­met abso­lu­ment pas d’être effi­caces col­lec­ti­ve­ment sur tous les plans : maté­riel­le­ment et intel­lec­tuel­le­ment. Situa­tion en forme de courbe de gauss (en cloche), qui monte agréa­ble­ment, qui atteint son extre­mum (ce qui est auto­ri­sé) et qui redes­cend comme c’est mon­té. Oui, il faut conclure comme Lor­don à la néces­si­té abso­lue de se ras­sem­bler dans l’es­pace public ! Mais à par­tir de là, il fau­drait dire ce qu’est véri­ta­ble­ment l’es­pace public et dire que c’est infi­ni­ment plus que « LA RUE », dire que toutes les salles muni­ci­pales éclai­rées et chauf­fées c’est sur­tout cela l’es­pace-public, dire que c’est de cela dont nous avons besoin pour orga­ni­ser notam­ment les « ate­liers consti­tuants » à la Chouard, mais pas seule­ment. Nous avons aus­si besoin de ces espaces pour faire jaillir une éga­li­té d’ex­pres­sion tous azi­muts ! Des intel­los comme Chouard ou Lor­don devraient pour­tant savoir que tous les vrais bas­cu­le­ments social-his­to­riques ver­tueux et construc­tifs sont tou­jours mar­qués par le jaillis­se­ment un peu par­tout de la parole de ceux qui en étaient pri­vés, et pré­ci­sé­ment dans les lieux où ils étaient pri­vés de parole.

Bref, c’est bien curieux… Chouard et Lor­don, tout en allant comme d’hab dans le bon sens, demeurent conjoin­te­ment en-deça d’une ligne sym­bo­lique qui m’ap­pa­raît bien nette, comme le nez au milieu de la figure !

Nous devons rede­ve­nir des hommes poli­tiques au sens athé­nien de la chose, oui sieur Lor­don et sieur Chouard ! Mais le pre­mier nous dit que ça se peut se faire dans l’ascenseur ou au ciné­ma, et le deuxième, pos­sé­dé par « un affect-triste » (rap­port au monde qu’il dénonce pour­tant dans des bou­quins), que ça doit se faire dans « LA RUE !  » Non et non !! Ils se trompent, et peut-être sans le vou­loir, ils nous trompent ! Le pro­ces­sus néces­saire doit se faire dans « LES COMMUNS », dans une culture retrou­vée et actua­li­sée du « com­mun », et leur recon­quête cultu­relle et maté­rielle doit être la prio­ri­té des priorités !!!

Donc, tout ceci nous amène, ni dans l’as­cen­seur, ni sur le coin de table d’un res­tau, ni dans « La rue !! », mais dans des espaces muni­ci­paux : éclai­rés, convi­viaux et chauf­fés (voir le récent billet Espacemelimelo.barre (site fer­mé)) ou bien encore : nos conseils pour aider la désco­la­ri­sa­tion de la socié­té (site fermé)ou même la tota­li­té du site Déscolarisation) 

Mer­ci DONC à tous (Lor­don et Chouard, y com­pris) de ces­ser avec L’INDIGNITÉ !!!! Nous valons mieux que ça !

Peut-être que Chouard et Lor­don savent, plus ou moins incons­ciem­ment que lorsque « L’in­sur­rec­tion qui vient » vient vrai­ment, « ceux qui parlent plus que les autres et/ou à la place des autres « (dont Chouard et Lor­don font par­tie actuel­le­ment) , doivent s’ef­fa­cer auto­ma­ti­que­ment au pro­fit du Démos tout entier qui se met à par­ler… Ces deux-là veulent-il vrai­ment sacri­fier leur sta­tut actuel de tri­bun quelque-peu aris­tos, au pro­fit d’une réelle et intense acti­vi­tédémo-cra­tique ? (Chouard, je pense, est tout enclin pour se diri­ger vers cette sagesse ; Lor­don, je sais pas car je ne le connais pas du tout).

P.S : ce billet n’est pas ce qu’on appelle une « charge » contre Étienne pour qui je demeure dans l’a­mi­tié totale. Ce n’est point non plus une charge contre Lor­don, chez qui j’ap­pré­cie la jus­tesse des ana­lyses, mais avec lequel je ne peux point par­ler d’a­mi­tié puisque nous ne sommes liés d’au­cune façon. Gros bisous aux deux dans tous les cas.

Syl­vain Rochex

Source : http://​des​co​la​ri​sa​tion​.org/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​/​b​i​b​l​i​o​t​h​e​q​u​e​/​v​r​a​i​e​-​d​e​m​o​c​r​a​t​i​e​/​3​3​9​-​r​e​p​o​n​s​e​-​l​a​p​i​d​a​i​r​e​-​a​-​e​t​i​e​n​n​e​-​c​h​o​u​a​r​d​-​e​t​-​f​r​e​d​e​r​i​c​-​l​o​r​don

 
Lien Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​3​8​2​7​3​7​6​3​3​7​317

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

54 Commentaires

  1. etienne

    On pour­rait trai­ter dans un nou­vel ali­néa (ou article)
    • les pré­ten­dus « états d’ur­gence »,
    ain­si que
    • le cas par­ti­cu­lier des mani­fes­ta­tions.
    Selon vous, y a‑t-il des cas accep­tables où l’É­tat pour­rait légi­ti­me­ment nous inter­dire de manifester ?
    À mon avis, non, mais je peux me trom­per, bien sûr.
    Et si ces cas existent, ne pour­rait-on pas confier à une Chambre tirée au sort la charge de déli­bé­rer et de déci­der si telle mani­fes­ta­tion est auto­ri­sée ou inter­dite, et com­bien de temps, etc. ?
    Le cas du contrôle et du juge­ment des éven­tuelles vio­lences poli­cières est éga­le­ment à envisager.

    Réponse
    • jeremie

      Bon­soir etienne je suis nou­veau et après avoir regar­der et ecou­ter qquelques unes de vos inter­ven­tions je me suis abon­né à votre page facebook 🙂 .
      je pense comme il ne faut pas inter­dire les man­fes­tion et on ne peut le faire légi­ti­me­ment. En fait il serait inter­es­sant a contra­rio de ce que l’on observe aujourd­hui qu’une mani­fes­ta­tion ne déclenche pas un blo­cage des ins­ti­tu­tions mais pro­voque l’or­ga­ni­sa­tion sys­té­ma­tique d’une audi­tion des per­sonnes du peuple qui mani­festent pour rec­cueillir leur doleances et les ins­crire sys­té­ma­ti­que­ment et prio­ri­tai­re­ment à l’ordre du jour de la pro­chaine reu­nion publique » digne » .… je débute je me lance alors mer­ci pour votre indulgence .

      jéré­mie
      à bientôt

      Réponse
    • Ronald

      Qu’est-ce qu’une mani­fes­ta­tion ? N’est-ce pas une forme poli­cée, abâ­tar­die de l’é­meute ? Un groupe de per­sonnes, ne dis­po­sant pas de moyens d’ac­tion autre pour faire valoir ses reven­di­ca­tions, fait usage de la vio­lence en groupe pour effrayer, faire pres­sion sur le sou­ve­rain pour qu’il accorde telle ou telle conces­sion maté­rielle ou poli­tique. Ce sont les Jac­que­ries, puis les mani­fes­ta­tions ouvrières du XIXè siècle, puis la Manif pour Tous aujourd’­hui. Elle n’ont his­to­ri­que­ment jamais été « auto­ri­sées » par le pou­voir mais se sont impo­sée par la force.

      Or, j’i­ma­gine que le but de la réforme démo­cra­tique, c’est que ceux qui sou­haite tel où tel chan­ge­ment puissent le sou­mettre à la déli­bé­ra­tion com­mune sans pas­ser par une démons­tra­tion de force. Ceux qui auront besoin d’en pas­ser par là, ce sont au contraire ceux dont les aspi­ra­tions ne sont pas com­pa­tible avec les ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques et qui vou­draient ren­ver­ser le régime pour un autre qui leur seraient plus profitable. 

      J’en­tends par « mani­fes­ta­tion » quelque chose comme ceci :

      Mais si vous enten­dez par mani­fes­ta­tion plu­tôt cela : … alors il n’y a pas beau­coup d’in­té­rêt à dis­cu­ter de leur inter­dic­tion. Cela ne sert de toute façon à rien ; même dans un régime auto­ri­taire, per­sonne ne per­drait son temps à inter­dire ce genre de manifestation.

      Dans un régime démo­cra­tique, les groupes qui vont mani­fes­ter, ce sont évi­dem­ment les par­ti­sans d’un retour à l’ordre ancien. Je pense par exemple au Vene­zue­la de Cha­vez : si le régime à le sou­tien de la majeure par­tie de la popu­la­tion, ceux qui vont orga­ni­ser des mani­fes­ta­tion, ce sont les oli­garques locaux, alliée aux puis­sances étran­gère hos­tiles, pour ren­ver­ser le gou­ver­ne­ment par un coup d’État. Une nation démo­cra­tique qui appa­raî­trait serait immé­dia­te­ment confron­tée à ce genre de menace, et ce, pen­dant de longue années, vu qu’il n’y aura très cer­tai­ne­ment pas de révo­lu­tion démo­cra­tique d’emblée mon­diale. Dans la socié­té aux ins­ti­tu­tions par­faites, dans le Royaume de Fins, les mani­fes­ta­tions n’au­raient pas de rai­son d’être et devraient être interdites.

      Néan­moins, ce rai­son­ne­ment n’est valable que dans un régime idéal. Or, il est clair que le sys­tème ins­ti­tu­tion­nel qui sera mis en place dans le monde à venir sera impar­fait. Il y aura tou­jours des inter­stice où se glis­se­ra l’op­pres­sion. Il faut donc per­mettre une voie de recours « extra-ins­ti­tu­tion­nelle » à la contestation.

      En somme, moi, je serais favo­rable à ce que la consti­tu­tion auto­rise par défaut toutes les mani­fes­ta­tions, sauf celles inter­dites par une déci­sion expresse. Une loi orga­nique indi­que­rait com­ment cette déci­sion se pren­drait. Il fau­drait réunir une com­mis­sion ad hoc tirée au sort, et qu’il y ait plus que la majo­ri­té (peut-être les trois quart : en cas d’in­quié­tude réelle de la popu­la­tion, on obtient faci­le­ment de tels scores de sou­tien) qui soit en faveur de l’in­ter­dic­tion, pour s’as­su­rer qu’il y ait un consen­sus large pour juger que l’ordre public est mena­cé. Ce serait l’exé­cu­tif qui lan­ce­rait la convo­ca­tion de cette commission.

      Réponse
    • Alyoukaidi

      Com­ment s’ex­plique le consen­te­ment popu­laire à se faire pié­ti­ner par une minorité ?
      La vio­lence édu­ca­tive y serait-elle pour quelque chose ?
      Mais oui, Etienne, tout part de là. La cause de la cause des causes.
      Lisez « Oui la nature humaine est bonne » d’O­li­vier Mau­rel, je vous l’ai offert il y a deux ans.
      Alleeeeeeez 🙂

      Réponse
    • Betty

      Je vais me lan­cer comme à l’ac­cou­tu­mée dans un « hors sujet »…que j’af­fec­tionne… dans votre réponse à Syl­vain vous évo­quez son énorme tra­vail sur l’e­du­ca­tion nationale…j’ai consul­té son blog et peut-être que je n’ai pas tout lu mais je n’y ai pas trou­vé la réfé­rence aux tra­vaux d’E­li­sa­beth Nuyts consul­table pour par­tie ici : http://​www​.lire​-ecrire​.org/​c​o​n​s​e​i​l​s​-​p​r​a​t​i​q​u​e​s​/​a​i​d​e​r​-​a​-​a​p​p​r​e​n​d​r​e​/​e​c​h​e​c​-​s​c​o​l​a​i​r​e​/​e​l​i​s​a​b​e​t​h​-​n​u​y​t​s​-​p​o​u​r​-​e​n​-​f​i​n​i​r​-​a​v​e​c​-​l​e​-​m​a​l​-​e​t​r​e​-​s​c​o​l​a​i​r​e​.​h​tml.
      Sans doute faut-il trou­ver dans l’ou­vrage pré­sen­té (et que je prête à l’oc­ca­sion à des ensei­gne­ments dési­reux de pro­gres­ser dans leur « art ») les racines du « mal » qui frappe notre socié­té axée sur l’i­mage. Il est aisé de cri­ti­quer ces jeunes (ou moins jeunes) qui aujourd’­hui ne lisent pas, ne rai­sonnent plus ou si peu. Qu’en­seigne cet ouvrage ? Ana­lyse succincte :

      « L’en­sei­gne­ment glo­bal de la lec­ture, celui de l’é­cri­ture et de la lec­ture silen­cieuses et rapides, tous impo­sés dès la petite enfance, les mathé­ma­tiques modernes éloi­gnées de la réa­li­té concrète vécue par l’en­fant, la dis­pa­ri­tion des « leçons de choses », l’in­for­ma­tique dès l’é­cole pri­maire, la gram­maire fonc­tion­nelle (par oppo­si­tion à la gram­maire ana­ly­tique), la mul­ti­pli­ca­tion des pho­to­co­pies et des exer­cices à trou, l’his­toire ensei­gnée en dehors de toute chro­no­lo­gie, les règles de mathé­ma­tiques à apprendre sans démons­tra­tion, les « pro­duc­tions d’é­crits à la manière de… » qui res­semblent plus à des copier-col­ler qu’à de vraies rédac­tions : tous ces ensei­gne­ments dis­pen­sés à grande allure, se sont conju­gués pour décon­nec­ter les appren­tis­sages de leur signi­fi­ca­tion concrète. Les grands per­dants sont le « temps » et la « parole » qui sont pour­tant deux élé­ments essen­tiels à toute com­pré­hen­sion fine. 

      C’est l’art de rai­son­ner qui dis­pa­raît au pro­fit des intui­tions immé­diates accueillies sans juge­ment de valeur, ceci expli­quant que l’on puisse aujourd’­hui débattre d’un texte en lui fai­sant dire ce qu’il ne dit pas, davan­tage por­té par ses pas­sions que par son sou­ci d’en ana­ly­ser le conte­nu. L’ac­tua­li­té média­tique foi­sonne de tels exemples. Un rai­son­ne­ment est vrai ou faux dans l’ab­so­lu, une intui­tion est vraie si son auteur l’es­time telle. »

      Bien sûr il est impor­tant voire indis­pen­sable de pen­ser notre future orga­ni­sa­tion sociale mais ne faut-il pas com­men­cer par le com­men­ce­ment ? Qui seront les « tirés au sort » ? Quel sera leur inté­rêt pour la chose publique ? Il serait bon éga­le­ment d’é­vi­ter de tom­ber dans le Piège Éli­tiste que j’ai pu, rapi­de­ment je l’a­voue, obser­ver sur ce forum et en vision­nant cer­taines vidéos qui mettent en image des échanges avec le public. La cri­tique est aisée, certes…

      Pour reve­nir aux études d’E­li­sa­beth NUYTS (que je n’ai mal­heu­reu­se­ment pas ren­con­tré) les habi­tants de la rue Gre­nelle ont-ils choi­si par hasard d’ap­pli­quer une méthode qui confisque le rai­son­ne­ment, anni­hile la mémoire et trans­forme les petits d’hommes en robots ? Ce n’est pas à moi de le dire. Mais après avoir dévo­ré la petite cen­taine de pages qui consti­tuent cet ouvrage on a envie de hurler..mais éga­le­ment de se mettre en marche pour pen­ser les bles­sures faites à la raison.

      Réponse
  2. Gaudefroy

    Rap­pe­lons la direc­tive Orwel­lienne (par­don Orwell qui n’a­vez rien à voir avec ces cra­pules qui rackettent le pou­voir exe­cu­tif) « Toutes les mani­fes­ta­tions sur la voie publique à carac­tère reven­di­ca­tif ou pro­tes­ta­taire sont inter­dites. Les mani­fes­ta­tions spor­tives, récréa­tives ou cultu­relles ne sont pas visées par l’interdiction… » (pré­fet du Rhône novembre 2015)

    Sachant que les atten­tats du ven­dre­di 13 à Paris ont visé un concert et un ras­sem­ble­ment sportif.

    Il faut se sou­ve­nir que la force du mou­ve­ment des chô­meurs de 1995 consis­ta à occu­per l’es­pace public en occu­pant des salles muni­ci­pales et chauf­fées, sou­vent des CCAS. 

    A Nantes, c’est (après le CCAS) un immeuble de l’an­cienne Manu­fac­ture des Tabacs qui fut occu­pé pen­dant plus de 3 mois. C’é­tait une façon pour les chô­meurs, ne pou­vant faire grève, de se rendre visibles. Pour y avoir par­ti­ci­pé, je dois témoi­gner que c’é­tait un épui­sant rap­port de forces car il fal­lait veiller 24h/24, et que man­qua cruel­le­ment un conver­gence de lutte avec un quel­conque mou­ve­ment d’employés. Mal­gré l’ef­fet de trappe de ne se retrou­ver qu’entre chô­meurs, étu­diants et pré­caires, cet épi­sode per­mit à toute une géné­ra­tion de se consti­tuer en réseau et de se poli­ti­ser (AG quo­ti­diennes, orga­ni­sa­tion, manifs, hap­pe­nings, etc). Com­bien de temps aurions-nous atten­du si nous avions deman­dé la per­mis­sion ? Un effet de cette lutte, la prime de Noël pour RSA de 150 euros.… Même si le fond du pro­blème est que c’est aujourd’­hui le RSA qui est le reve­nu mini­mum sur lequel s’a­lignent les salaires, que bien sou­vent le quart ou la moi­tié de ce RSA sert à payer des loyers déments.

    Les choses ont depuis bien empi­ré et le gouffre entre chô­meurs et employés reste tou­jours béant. Seuls les tra­vaux de Ber­nard Friot autour du salaire uni­ver­sel per­met­traient de le combler. 

    « Le ter­ro­risme, nou­vel outil de l’im­pé­ria­lisme, stade suprême du capitalisme.
    La bar­ba­rie, nous y sommes. Le ter­ro­risme, c’est la phase bar­bare de l’im­pé­ria­lisme  » (JP Gar­nier) à 11m30

    https://​www​.dai​ly​mo​tion​.com/​v​i​d​e​o​/​x​3​f​y​n​6​w​_​l​a​-​s​t​r​a​t​e​g​i​e​-​d​u​-​c​h​a​o​s​-​2​-​l​-​e​x​p​o​r​t​a​t​i​o​n​-​d​u​-​c​h​a​o​s​-​1​_​n​ews

    Réponse
  3. lesieur

    Bon­jour pro­po­si­tion de cor­rec­tion à l’ar­ticle de syl­vain : mise en place d’un espace public « dema­té­ria­li­sé » per­met­tant une reu­nion du peuple ou la par­ti­ci­pa­tion à cette reu­nion lorsque l’on est dans l’im­pos­si­bi­li­té phy­sique et ou momen­ta­née de pou­voir accé­der et/ou dis­po­ser d’une salle. Par exemple mise en place d’un site inter­net appe­lé site de reu­nion public pour et par le peuple.: à inse­rer dans l’ar­ticle X si cela retient votre attention .…

    Mer­ci et bonne soirée

    Article X : le droit de réunion publique est invio­lable et sacré. Aucune loi ou règle­ment ne peut inter­dire au peuple de se réunir libre­ment, sous peine de for­fai­ture et de déchéance pour les repré­sen­tants qui l’aurait tenté.

    Chaque com­mune doit mettre à dis­po­si­tion à tout moment — et entre­te­nir — des salles de réunion de taille adap­tée aux besoins du vil­lage (ou du quartier). 

    Une Chambre Com­mu­nale des Réunions Publiques, com­po­sée de 20 membres tirés au sort pour 28 jours, renou­ve­lables par quart toutes les semaines, véri­fie dans chaque com­mune le res­pect par les auto­ri­tés du droit consti­tu­tion­nel de réunion populaire.

    La Chambre Com­mu­nale des Réunions Publiques orga­nise un réfé­ren­dum local quand elle le juge néces­saire (« Faut-il agran­dir ou amé­na­ger telle salle ? », « Vou­lez-vous construire plu­sieurs nou­velles salles ? », etc.). Les déci­sions prises lors de tels réfé­ren­dums s’imposent à toutes les autorités.

    Réponse
  4. Drevet

    Bon­jour Etienne,
    Est-il pré­vu dans notre consti­tu­tion le fait que l’on ne puisse pas modi­fier la consti­tu­tion dans « l’é­tat d’ur­gence » ? Réagir « à chaud » revient sou­vent à faire n’im­porte quoi…Pourquoi entend-on autant par­ler de consti­tu­tion depuis les atten­tats du 1311 ? Fina­le­ment, les poli­tiques pro­fes­sion­nels savent que ça existe ?
    Bien à toi
    fm

    Réponse
  5. renault

    j’or­ga­nise un ate­lier consti­tuant chez nous , quel est l’ordre de l’ordre du jour et com­ment légi­ti­mer son résultat ?

    Réponse
  6. Gaudefroy

    J’ou­bliais qu’il y eut alors un fort sou­tien de pay­sans de la confé­dé­ra­tion pay­sanne et qu’un autre effet de cette lutte de 1995 fut la consti­tu­tion d’un jar­din col­lec­tif col­lec­ti­viste de 2 hec­tares à la lisière urbaine de Nantes, qui existe toujours.

    Réponse
  7. Morpheus

    L’é­tat d’ur­gence repose, en France (si je ne dis pas de bêtise), sur l’ar­ticle 15 de la Consti­tu­tion, qui sti­pule qu’en temps de guerre, l’é­tat peut renon­cer au res­pect de la DUDH. Pour cela, Hol­lande a donc dut décla­rer l’é­tat de guerre de la France contre DAESH. Or, un état ne peut se décla­rer en guerre que contre une autre nation. DAESH (ou l’EI) N’EST PAS UNE NATION NI UN ETAT (quelle que soit la déno­mi­na­tion qu’il s’at­tri­bue) : il ne dis­pose ni d’une recon­nais­sance des Nations Unies, ni de fron­tière, ni de consti­tu­tion, ni d’un peuple, ni d’une his­toire, bref, abso­lu­ment rien qui défi­nisse une nation. Sur cette base, la décla­ra­tion du pré­sident est abu­sive : la France n’est pas en guerre, et le gou­ver­ne­ment ne peut donc pas déla­cer l’é­tat d’ur­gence. Il y a là double for­fai­ture. L’en­nui, c’est que per­sonne, pas même la pré­ten­due oppo­si­tion poli­tique incar­née par les par­tis n’é­tant pas au pou­voir, n’in­tente une action en oppo­si­tion avec ces abus. Et en dehors de ces par­tis poli­tiques, le peuple lui-même ne dis­pose d’au­cun recours légal conte cette for­fai­ture, sinon la révolte… qui serait alors très vrai­sem­bla­ble­ment écra­sée dans le sang par le gou­ver­ne­ment, avec le sup­port zélé des forces de l’ordre mobi­li­sée par l’é­tat d’ur­gence jus­te­ment contes­té. On se trouve dans une sorte de nasse inextricable.

    Réponse
    • joss

      C’est pro­ba­ble­ment pour cela qu’ils veulent chan­ger la Consti­tu­tion tant qu’il en est encore temps… Ils connaissent cer­tai­ne­ment la faille actuelle.

      Réponse
    • Roland

      Il y a erreur. L’ar­ticle 15 de la consti­tu­tion du 4 octobre 1958 dit seule­ment : Le Pré­sident de la Répu­blique est le chef des armées. Il pré­side les conseils et comi­tés supé­rieurs de la Défense natio­nale. L’é­tat d’ur­gence est un régime excep­tion­nel orga­ni­sé par la loi no 55–385 du 3 avril 1955. D’a­près l’ar­ticle 1er de la loi :
      « L’é­tat d’ur­gence peut être décla­ré sur tout ou par­tie du ter­ri­toire métro­po­li­tain ou des dépar­te­ments d’outre-mer, soit en cas de péril immi­nent résul­tant d’at­teintes graves à l’ordre public, soit en cas d’é­vè­ne­ments pré­sen­tant, par leur nature et leur gra­vi­té, le carac­tère de cala­mi­té publique. ». Il n’y a donc pas besoin d’é­tat de guerre pour décré­ter l’é­tat d’urgence.

      Réponse
  8. Tony

    Bon­jour.
    Je trouve un grand inté­rêt dans vos idées.
    Cepen­dant je m’in­ter­roge sur l’as­pect concret de la chose. Je retiens de cette lec­ture deux phrases fortes : 1- « Le secret de l’action, c’est de com­men­cer », oui cher mon­sieur, tout le monde s’y retrou­ve­ra. 2- « Nous devons d’abord « arra­cher » nos espaces. » Oui ! Mais com­ment ? Voi­ci la ques­tion fon­da­men­tale, à mon humble avis. Si l’on me pro­pose demain de par­ti­ci­per à la rédac­tion d’une nou­velle consti­tu­tion, avec l’as­su­rance que l’as­pect construc­tif est réel, je signe immé­dia­te­ment, évi­dem­ment, comme la plu­part de mes amis, sans aucun doute. Alors, com­ment en arri­ver là ?
    Deux solu­tions me viennent à l’esprit :
    1- La révo­lu­tion violente.
    Voyons… cela n’est pas impos­sible, mais y croyons-nous vrai­ment ? Y tenons-nous vrai­ment ? Ce genre de bor­del peut-il garan­tir la séré­ni­té néces­saire à la sagesse et à la réflexion ? L’his­toire nous répond « non ». S’il vous plait, fai­sons abs­trac­tion de cette solu­tion. (Pour le moment.)
    2- Uti­li­ser la consti­tu­tion actuelle contre elle-même.
    Mal­heu­reu­se­ment, je ne dis­pose pas des connais­sances légis­la­tives suf­fi­santes pour être caté­go­rique. Il me semble que le réfé­ren­dum d’initiative popu­laire n’existe pas en France. Mais tout de même, les intel­lec­tuels spé­cia­listes du sujet, riches de leurs audiences et de leurs réseaux, ne pour­raient-ils pas se fédé­rer et réflé­chir à un moyen de faire voter une loi qui per­met­trait aux citoyens de se réunir au sein de leurs com­munes pour pro­po­ser des articles consti­tuants ? Il parait évident, en outre, que le thème de « la parole au peuple » serait à la fois un argu­ment-mas­sue dans la bataille média­tique et une ligne extrê­me­ment fédé­ra­trice, toutes ten­dances confondues.
    Défi­nir un idéal est ardu, mais l’at­teindre est le vrai défi.

    Réponse
    • arles

      Mer­ci tony pour votre com­men­taire, j’ai le même sen­ti­ment. L’i­dée me plait, j’ai envie de par­ti­ci­per mais je ne sais pas trop com­ment. Je trouve plein de pistes de lec­ture, d’ar­ticles dans ce blog et cela me per­met de faire évo­luer ma pen­sée et mes idées de manière per­son­nelle, mais je n’ar­rive pas à voir com­ment cela peut faire chan­ger les fon­de­ments de notre société.…

      Réponse
  9. Olivier PIZZATO

    Excel­lente idée de ne com­mu­ni­quer sur les blog, les com­men­taires et autres médias que sous la forme d’ar­ticles de consti­tu­tion, nou­vel article, com­men­taire d’ar­ticle, dis­cus­sion pour amé­lio­rer un article… comme cela nous nous pra­ti­quons en même temps que nous trai­tons le pro­blème en ques­tion à la cause des causes (plu­tôt que des cri­tiques sans pro­po­si­tion, bavar­dages, etc.).

    Réponse
  10. barbe

    Oui Mr Piz­za­to, excel­lente idée, et cela revient à faire de la phi­lo­so­phie au sens propre : pen­ser en se met­tant à la place du com­mun, arti­cu­ler la pen­sée de façon consé­quente, sans se cacher sous l’au­to­ri­té d’un nom propre.
    Deve­nir soi-même la source de la loi a un côté révo­lu­tion­naire en fait. Sim­ple­ment, cette révo­lu­tion est à mener contre soi, contre sa paresse, ses pré­ju­gés, sa pré­ci­pi­ta­tion.… c’est d’ailleurs la tâche de l’é­cole ; et pas contre un autre, qui serait le bar­bare, le ter­ro­riste : quand on pense que ce qui arrive est une aubaine pour les gou­ver­ne­ments, on ne peut s’empêcher de pen­ser qu’ils sont fina­le­ment heu­reux de ce qui se passe, puis­qu’ils ont le pou­voir sans la res­pon­sa­bi­li­té affé­rente. En effet, la répé­ti­tion d’at­ten­tats, en temps de démo­cra­tie, aurait dû se mar­quer de la démis­sion de ceux qui ont été en place : les confor­ter et leur confé­rer un pou­voir sans contre­pou­voir accen­tue l’irresponsabilité.
    Je ne pense qu’on puisse se débar­ras­ser, Mr Lor­don, de la notion de res­pon­sa­bi­li­té : celle poli­tique excède celle sim­ple­ment juri­dic­tion­nelle (l’im­pu­ta­tion), laquelle n’a pas de sens dans la situation.

    Réponse
  11. J-Stéphane

    Bon­soir,

    Petite pro­po­si­tion, la syn­taxe n’est pas top, mais j’es­père que vous en per­ce­vrez l’idée :

    Article X : le droit de réunion publique n’é­tant pas un droit posi­tif, mais un droit natu­rel, il ne peut être entra­vé par quelque devoir néga­tif ou posi­tif. Au contraire, il incombe aux auto­ri­tés d’en assu­rer la fai­sa­bi­li­té, et d’a­ver­tir de tout risque sans en inter­dire le déroulement…

    Réponse
  12. Betty

    Art. 11. La libre com­mu­ni­ca­tion des pen­sées et des opi­nions est un des droits les plus pré­cieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc par­ler, écrire, impri­mer libre­ment (sauf à répondre de l’a­bus de cette liber­té dans les cas déter­mi­nés par la Loi). Il sem­ble­rait que les révo­lu­tion­naires aient oublié : « se réunir ».

    Réponse
  13. Olivier PIZZATO

    @J‑Stéphane inté­res­sant ces types de droits, cer­tains au des­sus d’autres. Vous pou­vez en dire plus ? J’y pen­sais aus­si pour par exemple dire que le droit à l’é­du­ca­tion ne peut pas être reti­ré par la loi, comme pour­rait l’être de droit de cir­cu­la­tion (empri­son­ne­ment).

    Réponse
    • J-Stéphane

      Je pense qu’il nous faut défi­nir nos droits natu­rels en début de consti­tu­tion (pour moi le droit de pro­prié­té n’en est pas un), pré­ci­ser dans quels cas un droit posi­tif peut l’en­tra­ver, pré­ci­ser que seul indi­vi­duel­le­ment le citoyen peut en être pri­vé, et en aucun cas un groupe ou une caté­go­rie d’individus.

      Réponse
  14. Olivier PIZZATO

    Je gar­de­rais l’ar­ticle 20 de la décla­ra­tion uni­ver­selle des droits de l’homme : Toute per­sonne a droit à la liber­té de réunion et d’as­so­cia­tion pacifiques. 

    Et ajou­te­rais :

    « Les citoyens ont le droit de se réunir publi­que­ment. Ce droit ne peut être reti­ré par la loi pour aucun citoyen ou groupe de citoyen. »

    « L’E­tat a le devoir de garan­tir aux citoyens les espaces publics de réunion qui per­mettent aux citoyens d’exer­cer ce droit. »

    Réponse
  15. etienne
    • Jean

      Ca fait très peur, le but semble clai­re­ment de faire en sorte que plus per­sonne par­ler à quel­qu’un d’autre sans etre sous surveillance.

      Il ne man­que­rai plus qu’il soit inter­dit de se par­ler direc­te­ment sans por­ter de micro (je rapelle qu’en pra­tique on en porte un 99% du temps : notre télé­phone por­table), et l’on serait dans un tota­li­ta­risme sans précédent.

      On ne pour­rait plus serei­ne­ment par­ta­ger ses opinions.

      Pierre.

      Réponse
  16. binnemaya
  17. Romain

    Encore mer­ci, cher Etienne, de nous indi­quer ces pistes pré­cieuses de réflexions. Je ne connais­sais pas le site des­co­la­ri­sa­tion que je lis avec beau­coup d’é­mo­tion et d’in­té­rêt. Je suis moi-même pro­fes­seur (comme toi, jadis d’ailleurs dans le même lycée de Mar­seille) de phi­lo­so­phie et j’adhère de plus en plus aux thèses de Ran­cière, Tol­stoï, etc…

    Réponse
  18. nlesca

    Ok, dans ma vision des choses :

    Les seuls ‘repre­sen­tants’ qu il reste n’ont qu’un pou­voir pro­to­co­laire (president/maires), ils n’ont pas plus de pou­voir poli­tique que les autres a part celui de s’ex­pri­mer depuis une fonc­tion pro­to­co­laire prestigieuse.

    Sinon il y a des tirés au sort, cepen­dant a l echelle com­mu­nale il s agit d une bou­lé qui est sen­sée mettre en oeuvre les deci­sions de l’ eccle­sia cad tout le monde.

    Sinon les tires au sort qui siegent a l eccle­sia natio­nale ont pour obli­ga­tion de 1 a deux fois par semaine de faire de per­ma­nances dans les ‘mai­sons de quar­tier’ (lieux de reu­nion libres donc, plus petits que l eccle­sia) afin de debattre avec les citoyens des affaires en cours a l echelle natio­nale et des votes qu il y exprimera.

    En termes de refe­ren­dum il y en a tout le temps, au moins deux fois par an des refe­ren­dums multiples.

    Réponse
    • nlesca

      Petite pre­ci­sion a pro­pos des refe­ren­dum : il y a refe­ren­dum a l ini­tia­tive des eccle­sia (nationale/locales) pour toutes les deci­sions impor­tantes depas­sant le cadre de la simple ges­tion des affaires cour­rantes (modi­fi­ca­tion de la loi par exemple). En sus il y a les ric.

      Réponse
  19. nlesca

    Sur la des­co­la­ri­sa­tion j y suis fer­me­ment oppo­sé, dis­cu­ter des ame­lio­ra­tions que l on peut appor­ter, bien sur, remettre en cause com­ple­te­ment l ecole me par­rait a la foi irrea­liste et irresponsable.

    Réponse
  20. Jean

    Le droit de réunion me parait très incom­plet s’il n’est pas dans un contexte écha­pant à la sur­veillance. Dans 1989, il n’y a pas d’in­ter­dic­tion de réunion il me semble, mais comme tout est tou­jours sur­veillé per­sonne ne peut s’ex­pri­mer librement.

    Article X :
    Le droit de ten­nir des réunion publiques ou pri­vées, dans un contexte écha­pant à toute sur­veillance du pou­voir, est invio­lable et sacré. Aucune loi ou règle­ment ne peut inter­dire au peuple de se réunir libre­ment, ni orga­ni­ser la sur­veillance de telles réunions, sous peine de for­fai­ture et de déchéance pour les repré­sen­tants qui l’aurait tenté.

    Réponse
  21. etienne

    « Oui, la CIA est entrée en Afgha­nis­tan avant les Russes… » par Zbi­gniew Brzezinski : 

    http://​www​.les​-crises​.fr/​o​u​i​-​l​a​-​c​i​a​-​e​s​t​-​e​n​t​r​e​e​-​e​n​-​a​f​g​h​a​n​i​s​t​a​n​-​a​v​a​n​t​-​l​e​s​-​r​u​s​s​e​s​-​p​a​r​-​z​b​i​g​n​i​e​w​-​b​r​z​e​z​i​n​ski

    Oli­vier Ber­ruyer : « Fan­tas­tique inter­view de 1998, dont il est fas­ci­nant de voir qu’elle n’a eu aucun impact dans notre mémoire collective…

    Rap­pe­lons que Zbi­gniew Brze­zins­ki était le conseiller du pré­sident Car­ter pour les affaires de sécu­ri­té – et que Barack Oba­ma l’a nom­mé conseiller aux affaires étran­gères lors de sa cam­pagne présidentielle…

    Bref, c’est bien tous le pro­blème des “com­plots” : des fois, ils existent bel et bien ! »

    Réponse
  22. Wikicrate

    Ce mes­sage pour signa­ler que
    same­di, les citoyens consti­tuants orga­nisent leur ate­lier consti­tuant men­suel à Paris.

    Détails ici : http://​ate​liers​cons​ti​tuants​.com/

    Étienne, pour­rais-tu ‑s’il te plait- reprendre ces détails et leur don­ner toute la visi­bi­li­té qu’ils méritent ?
    Dèmos kratiquement,
    Wikicrate.

    Réponse
    • nlesca

      Bon­jour, petite sug­ges­tion : ce serait bien d en faire un un dimanche un jour, le same­di je bosse (et je ne suis peut etre pas le seul dans ce cas).

      Réponse
      • J-Stéphane

        Dans un bureau de vote, et sur­tout les dimanches avant les élections… 😉

        Réponse
        • nlesca

          Lol, comp­tez pas sur moi pour par­ti­ci­per a la pan­ta­lo­nade actuelle… j irai pas choi­sir entre l’ump et le ps ni meme faire barage au grand satan, qu’ils aillent au diable avec leur tam­bouille. Par contre je veux bien me lever pour un ate­lier constituant.

          Réponse
          • J-Stéphane

            C’est bien ma pen­sée, je me fai­sais juste la réflexion : Pour­quoi nos écoles peuvent ser­vir pour les bureaux de vote ou pour les ker­messes les dimanches et pas pour faire classe aux citoyens deman­deurs de connais­sance et d’ex­pres­sion politique.

          • nlesca

            Je sais bien J Steph, je me doute bien que tu n’es­sayais pas de me faire voter pour Bar­to­lone LOL … sinon oui je suis d’ac­cord, le dimanche les ecoles seraient bien plus utiles comme ate­liers consti­tuants que comme bureau de pseu­do vote…bien sur en démo­cra­tie ce serait autre chose, j’i­rais au bureau de vote avec joie.

  23. etienne

    Très beau message :
    httpv://youtu.be/ipe6CMvW0Dg

    Réponse
  24. binnemaya

    bon­jour à tous voi­ci mon com­men­taire sur l’in­ter­ven­tion de JL Mélen­chon sur F.inter ce matin :

    Je lui donne rai­son sur un point : « qu’ils s’en aillent tous » mais lui avec car comme les autres il fait par­ti de la nomenk­la­tu­ra et la « sociale-démo­cra­tie » est morte.

    Vu l’avenir éco sombre qui vient il faut recréer un ima­gi­naire poli­tique où le peuple se retrouve avec effet immé­diat (pas de pro­messe a moyen ou long terme, plus per­sonne n’y croit) pour les plus dému­nis ce qui seul per­met­tra une union du peuple.

    Je pense que c’est le moment de mettre en place le « salaire à vie » de B.Friot avec sur le plan poli­tique une révo­lu­tion citoyenne digne qui seule a même de lut­ter contre la cor­rup­tion et la vas­sa­li­sa­tion des sectes-par­ti poli­tique c’est à dire au moins une chambre (sénat et/ou par­le­ment) tirée au sort accom­pa­gner d’une vrai sub­si­dia­ri­té inver­sée (déci­sions poli­tiques se prennent au niveau le plus bas pos­sible sans par­ti) le temps d’ins­tal­ler une vrai démo­cra­tie en deve­nant consti­tuant nous mêmes.

    Réponse
  25. etienne
    • etienne

      Essayez de rédi­ger l’ar­ticle qui incri­mi­ne­rait gra­ve­ment ce qu’on appelle com­plai­sam­ment le « pan­tou­flage » (c’est trop gen­til d’ap­pe­ler comme ça une tra­hi­son) et qui per­met­trait à n’im­porte qui de contrô­ler et de dénon­cer publi­que­ment ces cor­rup­tions évidentes.
      Ce n’est pas si simple.

      Réponse
      • Ronald

        Je ne pense pas qu’il faille ten­ter de tout régler par la loi et la menace de sanc­tions. Dans le cas pré­sent, il serait beau­coup plus simple d’or­ga­ni­ser la prise de déci­sion telle que le sau­ve­tage des banques de telle manière qu’une per­sonne unique ne puisse pas avoir le der­nier mot dans un dos­sier. Celle-ci devrait par exemple être prise par un col­lège repré­sen­tant divers inté­rêts (dont les banques). Sur le modèle des conven­tions patro­nat-syn­di­cats. A choi­sir, dans un cas pareil, les inté­rêts des déci­sion­naires devraient être bien iden­ti­fiés dès le départ. Il vaut mieux orga­ni­ser les choses de telle manière qu’il n’y ait pas de conflit d’in­té­rêt plu­tôt que de le rendre pos­sible puis de sanc­tion­ner s’il y a « trahison ».

        Réponse
      • nlesca

        C est un peu comme pour l article du post. J entends par la qu en ins­ti­tuant une vraie demo­cra­tie les ministres (tires au sort) ne seraient que des exe­cu­tants charges d’or­don­ner et de veiller a la mise en appli­ca­tion des deci­sions prises par l’e­cle­sia ou les refe­ren­dums (ajou­tons que de plus ils seront etroi­te­ment sur­veilles par les contro­leurs totes au sort)…pareil pour le sys­teme ban­quaire, la banque cen­trale serait sou­mise au ministre des finances lui meme sou­mis a l ecle­sia et aux refe­ren­dums… Avec un tel sys­teme j ai meme envie de dire que si le type passe avec succes sa mise en accu­sa­tion de fin de man­dat (court) il peut bien se faire embau­cher par les casi­no Bar­rière si ca lui chante…

        Non ?

        Réponse
      • joss

        Avec l’ins­tau­ra­tion d’un salaire à vie type « Ber­nard Friot », ce genre de méfaits n’au­rait plus de rai­son d’être, on tue­rait le bébé dans l’oeuf.
        Tout en ayant ins­tau­ré des mesures de contrôle au niveau consti­tu­tion­nel du type par exemple :
        ‑pour les organes : sépa­ra­tion des pou­voirs, chambres de contrôle, tirage au sort
        ‑pour les repré­sen­tants : ostra­cisme, révo­ca­bi­li­té, red­di­tion des comptes.

        Je pré­fère le mot « délé­gué » au mot « repré­sen­tant ». Le délé­gué doit rendre des comptes. On lui délègue du tra­vail, mais pas notre res­pon­sa­bi­li­té citoyenne. Nous res­tons res­pon­sables, il est donc un simple exé­cu­tant, il a un niveau hié­rar­chique infé­rieur à la com­mu­nau­té citoyenne.
        Contrai­re­ment au mot « repré­sen­tant » qui a pris un coup de nov­langue durant la période de « démo­cra­tie » représentative.

        Réponse
  26. bernarddo

    Je ne suis pas sûr que la prio­ri­té pour l’é­cri­ture d’une consti­tu­tion soit de trai­ter direc­te­ment du droit de réunion, ce qui pour moi relève du détail, et pour le coup, de ce « droit de l’hom­misme » tel­le­ment mis en avant pour nous mener au cos­mo­po­li­tisme et qui fait tant de dégâts actuellement.
    Il me semble que notre pré­oc­cu­pa­tion pour que des citoyens res­pon­sables puissent écrire une bonne consti­tu­tion est d’en d’é­ta­blir en préa­lable les condi­tions c’est à dire faire adhé­rer, convaincre de son effi­ca­ci­té, et expli­quer son fonctionnement :

    A) Faire adhérer :

    1 Expli­ci­ter le voca­bu­laire de base pour qu’il soit par­fai­te­ment compris.
    2 Défi­nir clai­re­ment les fameuses « valeurs » dont se gar­ga­risent, sans les citer, ceux qui nous imposent en fait celle de l’ac­tion­na­riat du CAC 40.

    B Convaincre,
    en fai­sant appa­raître clai­re­ment le prin­cipe fon­da­men­tal de la construc­tion de son carac­tère démo­cra­tique, c’est‑à dire la hié­rar­chi­sa­tion des « pou­voirs » et la façon dont le peuple les maî­trise de façon qu’on ne puisse pas le leur dérober.

    C Expli­quer le mode d’emploi :

    1 De la constitution :
    Bien faire appa­raître la sépa­ra­tion de la par­tie immuable (hié­rar­chi­sa­tion et maî­trise du pou­voir), des amé­na­ge­ments tech­niques liés aux évènements.

    2 Du péri­mètre législatif :

    - faire appa­raître l’universalité du péri­mètre, sou­ve­rai­ne­té sur tout ce qui relève du légis­la­tif national
    – énon­cer le prin­cipe de réversibilité 

    Il me semble qu’en­suite il faut lais­ser faire les repré­sen­tants, en recon­nais­sant qu’il est évident que le point de départ des réformes à entre­prendre est la situa­tion qu’ils vont trou­ver en arrivant.

    Dans cette idée j’a­vais pro­pose une ébauche que je rap­pelle ici :

    Titre pre­mier : Prin­cipes fon­da­teurs de la consti­tu­tion de la France
    La pré­sente consti­tu­tion éta­blit la France en tant qu’Etat sou­ve­rain, répu­bli­cain, démo­cra­tique et laïc, res­pec­tant la sou­ve­rai­ne­té de tous les Etats ses voisins.

    Elle ins­ti­tue la France comme Etat sou­ve­rain, en ce sens qu’il pos­sède la facul­té de juger sou­ve­rai­ne­ment si les enga­ge­ments qu’il peut être ame­nés à prendre vis à vis des autres Etats ou ins­ti­tu­tions inter­na­tio­nales res­pectent, et main­tiennent, cette sou­ve­rai­ne­té (prin­cipe de subsidiarité)

    Elle ins­ti­tue la France comme Répu­blique en ce qu’elle éta­blit un régime de par­tage du pou­voir, et de rota­tion de ses déten­teurs, sans don­ner à ceux-ci, à aucun moment, un quel­conque moyen pri­vi­lé­gié de le transmettre.

    Elle ins­ti­tue cette répu­blique comme démo­cra­tique en créant des ins­ti­tu­tions poli­tiques don­nant au peuple le pou­voir de gou­ver­ner, la facul­té de l’exercer effec­ti­ve­ment et sans dis­con­ti­nui­té, et pério­di­que­ment les moyens de le vali­der ou le rejeter.

    Elle ins­ti­tue cette répu­blique démo­cra­tique comme laïque et fait res­pec­ter toutes les croyances, dès lors que leurs pra­ti­quants res­pectent la loi concrète qui est issue du pou­voir poli­tique et ne lui créent pas des contraintes spé­ci­fiques, et que les ensei­gne­ments confes­sion­nels s’expriment dans la langue nationale.

    Elle s’engage à res­pec­ter mili­tai­re­ment la sou­ve­rai­ne­té des autres pays de la pla­nète, tout en se réser­vant la facul­té de modu­ler sou­ve­rai­ne­ment ses rela­tions avec chacun.
    Titre second : Des prin­cipes du pou­voir politique

    1 : Uni­ci­té et sou­ve­rai­ne­té du pou­voir poli­tique national 

    En France, Etat orga­ni­sé, il ne sau­rait exis­ter qu’un seul pou­voir politique.
    Car c’est une condi­tion néces­saire pour viser à éta­blir un pou­voir cohé­rent, de façon à main­te­nir l’unité du peuple, qui passe par la com­pré­hen­sion de ce pou­voir, de façon à se l’approprier, et pou­voir l’exercer effec­ti­ve­ment et efficacement.
    Il en découle :

    11 La néces­si­té d’une ins­tance popu­laire sou­ve­raine qui décide sou­ve­rai­ne­ment dans les domaines :
    – du cor­pus légis­la­tif natio­nal : ensemble du des textes contrai­gnants (y com­pris les code civil et judi­ciaire) auquel le peuple est soumis
    (et éven­tuel­le­ment réver­si­ble­ment, « errare huma­num est, per­se­ve­rare diabolicum »)
    – de l’appréciation effi­ciente de son res­pect par les organes exé­cu­tifs délégués.

    12 La sub­si­dia­ri­té des autres pouvoirs :

    121 La sub­si­dia­ri­té des pou­voirs poli­tiques « pro­fes­sion­nels » classiques

    La notion habi­tuelle de sépa­ra­tion des pou­voirs entre le légis­la­tif, l’exécutif, et le judi­ciaire doit donc être aban­don­née au pro­fit de la notion de « pou­voir » et de « pou­voir délé­gué ».Il s’agit donc pour le second et le troi­sième de pou­voirs « délé­gués », qui sont char­gés d’« exé­cu­ter » « pro­fes­sion­nel­le­ment » les actes concrets de la poli­tique sous la pres­crip­tion (de l’organisme légis­la­tif) et son contrôle (le même ou éven­tuel­le­ment d’une autre instance.)

    La sub­si­dia­ri­té des pou­voirs cor­po­ra­tistes : entreprises

    La sub­si­dia­ri­té des recon­nais­sances juri­diques des ins­ti­tu­tions ou légis­la­tions internationales.

    – toute recon­nais­sance juri­dique de légis­la­tion et/ou d’institution inter­na­tio­nale, qui inter­fè­re­rait sur ce cor­pus, est sou­mise au prin­cipe de sub­si­dia­ri­té, quelle que soit sa por­tée uti­li­taire, morale ou symbolique.
    En particulier :
    – sou­ve­rai­ne­té de la Banque Nationale
    – repo­si­tion­ne­ment sans a à prio­ri sur les rela­tions avec les orga­nismes faus­se­ment inter­na­tio­naux du type OTAN, FMI, ONU, et entre­prises mul­ti­na­tio­nales etc

    2 : Légi­ti­mi­té du pou­voir poli­tique national

    21 Le pou­voir est amateur

    Le pou­voir est l’affaire du peuple. On ne sau­rait deman­der au peuple d’être un pro­fes­sion­nel de la poli­tique, qu’il n’est appe­lé à exer­cer que briè­ve­ment. L’assemblée déten­trice du pou­voir est donc une assem­blée d’amateurs.

    22 Le pou­voir est capable

    Chaque citoyen est décla­ré pos­sé­der une pleine capa­ci­té de juge­ment, qu’il ne peut exer­cer uti­le­ment que dans la mesure où elle béné­fi­cie du maxi­mum d’informations sur les concepts et dis­po­si­tions et méca­nismes sur les­quels il a à déli­bé­rer. Des mesures spé­ci­fiques sont pré­vues dans la consti­tu­tion pour éta­blir et main­te­nir cet éclairage.

    23 Le pou­voir agit librement

    Cette assem­blée déli­bé­rante ne sau­rait être décla­rée repré­sen­ta­tive dès lors que cha­cun des repré­sen­tants serait mis dans l’incapacité d’exercer libre­ment cette capa­ci­té de juge­ment. La consti­tu­tion pos­sé­de­ra donc un panel de mesures pour mini­mi­ser les inévi­tables influences s’exerçant sur les repré­sen­tants et notam­ment pré­voir la rota­tion des charges.

    24 Le pou­voir est socia­le­ment représentatif

    La popu­la­tion fran­çaise entière ne peut être appe­lée à la déli­bé­ra­tion et à la per­ma­nence des votes d’adoption des textes légis­la­tifs. Elle est donc ame­née à dési­gner des représentants.
    La néces­si­té pour le peuple de s’approprier le pou­voir est que les­re­pré­sen­tants consti­tuent un échan­tillon socia­le­ment repré­sen­ta­tif de la popu­la­tion citoyenne. Pour être ration­nel, le juge­ment du repré­sen­tant repose sur la com­pré­hen­sion des pro­po­si­tions qui sol­li­citent sa capa­ci­té de juge­ment ( § 22), mais doit être com­plé­té par une éva­lua­tion des impacts divers qu’elles auront sur les citoyens sui­vant les posi­tions sociales occu­pées, qui ne sera com­plète que si l’ensemble de ces situa­tions est débattue.
    Un tel échan­tillon ne peut être obte­nu que par le tirage au sort de ces représentants

    Réponse
  27. Jean
    • etienne

      J’AI PAS VOTÉ – FILM COMPLET ‑ST FR-ENG – 46 mn 
      httpv://youtu.be/uzcN-0Bq1cw

      Réponse
    • etienne

      J’AI PAS VOTÉ – Le tirage au sort en politique 
      httpv://youtu.be/xiDpyNtasGQ

      Réponse
  28. Joseph Bourgouin

    Cou­sins, Cou­sines, bon matin de l’autre continent…

    À part que de vous offrir ma sym­pa­thie dans votre déci­sion d’ob­te­nir un vrai contrat de consti­tu­tion citoyenne et de remettre en pre­mier plan votre liber­té, votre éga­li­té, votre fra­ter­ni­té… Cham­be­ry, est l’en­droit tout indi­qué, pour entre­prendre cette prise de conscience col­lec­tive et faire la différence… 

    En mon nom per­son­nel et celui de mes frères concer­nés, rece­vez et ins­pi­rez vous de notre soli­da­ri­té filiale sécu­laire pour bien­tôt pas­ser vos exis­tences du rêve à la suprême réa­li­té qui nous joint tous dans cette quête inces­sante de nos valeurs les plus fon­da­men­tales qui soient.

    Qué­bé­cois de souche issu des pion­niers venu de France pour bâtir en Nou­velle-France, la terre pro­mise de l’espérance…

    Et comme le Géné­ral de Gaule est venu cla­mer notre quête de liber­té : Vive le Qué­bec, … Vive le Qué­bec, LIBRRRE…

    Quelque 50 ans plus tard, Châ­teau­vert vous dit :
    Vive la France… Vive la France LIBRRRE…

    Réponse

Laisser un commentaire

Derniers articles

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[LE PRÉPARATEUR] Un nouvel examen vient d'être institué, à la suite duquel on pourra recevoir un certificat d'aptitude aux fonctions de magistrat. Il en sera de cet examen comme de tous les autres, il donnera de bons résultats au commencement, et de mauvais ensuite....