En faisant preuve de retenue, la Russie n’a fait que persuader Washington qu’elle était faible, par Paul Craig Roberts, traduit et signalé par les​-crises​.fr

4/08/2014 | 34 commentaires

Encore un billet pas­sion­nant et impor­tant sur le blog d’Olivier.
http://​www​.les​-crises​.fr/​p​c​r​-​r​u​s​s​i​e​-​f​a​i​b​le/
Je le repro­duis in exten­so parce que je trouve que ce qui y est dit est vital.
Mer­ci à Oli­vier et à ses lec­teurs, pour ce tra­vail d’u­ti­li­té publique. Faites passer.
ÉC
« Un billet de Paul Craig Roberts…
Je rap­pelle que cet éco­no­miste et jour­na­liste paléo­con­ser­va­teur amé­ri­cain a été sous-secré­taire au Tré­sor dans l’administration Rea­gan (1981−1982), et est un des pères fon­da­teurs des Reaganomics.
Il a éga­le­ment été rédac­teur en chef adjoint au Wall Street Journal.
Sa vision décape, en général… »
[Oli­vier Berruyer]
Olivier Berruyer (www.les-crises.fr)

Paul Craig Roberts, 1er août 2014 :

Je viens juste d’entendre deux choses sur la radio publique natio­nale [NPR] qui ont com­plè­te­ment anéan­ti le peu de confiance qu’il me res­tait encore dans l’Administration amé­ri­caine. J’en ai conclu que l’expression « un Amé­ri­cain intel­li­gent » est un oxymore.

Les élites amé­ri­caines ont déci­dé que les Amé­ri­cains n’étaient pas suf­fi­sam­ment mena­cés par la guerre et le chaos éco­no­mique, aus­si nous apportent-elles le virus Ebo­la en Amé­rique. La radio publique natio­nale [NPR] a annon­cé que deux per­sonnes infec­tées par le virus Ebo­la, qui est incu­rable et géné­ra­le­ment mor­tel, ont été conduites à l’hôpital uni­ver­si­taire d’Emory à Atlan­ta, en Géor­gie. Il suf­fit d’une toux, d’un éter­nue­ment, d’une goutte de salive, et le virus est relâ­ché dans l’un des prin­ci­paux centres du réseau de trans­port des États-Unis.

Une pan­dé­mie, ça vous tente ? Il y a peu de doutes que toute la pla­nète ou presque pous­se­rait un grand sou­pir de sou­la­ge­ment d’être débar­ras­sé de Washington.

Les por­teurs de l’Ebola seront pré­ten­du­ment mis en qua­ran­taine dans des locaux spé­ciaux. Mais nous savons déjà que les hôpi­taux amé­ri­cains ne sont même pas capables de conte­nir les infec­tions noso­co­miales [http://​rt​.com/​u​s​a​/​1​7​7​4​0​8​-​n​i​g​h​t​m​a​r​e​-​b​a​c​t​e​r​i​a​-​a​n​t​i​b​i​o​t​i​c​-​s​o​u​t​h​e​a​st/]. Qu’advient-il des cou­verts, assiettes, bols et verres qu’utilisent les per­sonnes infec­tées pour man­ger et boire ? Et qui s’occupe de net­toyer les lits ? Une bourde faite par une per­sonne, une déchi­rure dans un gant en caou­tchouc, et le virus est lâché dans la nature.

Si on ne meurt pas d’Ebola, on devra encore échap­per à une guerre nucléaire.

J’ai écou­té une par­tie de la confé­rence de presse d’Obama. Oba­ma accuse Pou­tine de faire tout ce qu’Obama est le seul à faire. Si Oba­ma croit ce qu’il a dit à la presse, il se laisse mener en bateau par ses conseillers. S’il ne croit pas en la pro­pa­gande gros­sière dont il parle, il nous mène tout à fait consciem­ment vers une guerre avec la Rus­sie, ce qui signi­fie pro­ba­ble­ment aus­si la guerre avec la Chine et notre fin à tous.

Gar­dez à l’esprit qu’en huit ans, l’armée amé­ri­caine a été inca­pable d’occuper l’Irak avec suc­cès, et qu’en 13 ans, les États-Unis ont été inca­pables de venir à bout de quelques mil­liers de Tali­bans fai­ble­ment armés en Afghanistan.

La Rus­sie et la Chine ne sont pas l’Irak, la Libye ou l’Afghanistan.

La guerre avec la Rus­sie sera nucléaire. Washing­ton s’y est pré­pa­ré. Washing­ton a aban­don­né le trai­té ABM, a créé ce qu’il pense être un « bou­clier anti-mis­siles balis­tiques », et a chan­gé sa doc­trine de guerre pour per­mettre aux USA de lan­cer les pre­miers une attaque nucléaire . Tout ceci évi­dem­ment diri­gé contre la Rus­sie, ce que son gou­ver­ne­ment sait très bien. Com­bien de temps la Rus­sie va-t-elle res­ter les bras croi­sés à attendre la pre­mière frappe de Washington ?

La Rus­sie n’a rien fait d’autre que d’opposer des obs­tacles tar­difs aux men­songes de Washing­ton, ceux que Washing­ton uti­lise pour déclen­cher des guerres. La Rus­sie (et la Chine) se sont lais­sées ber­ner par Washing­ton et les armes de des­truc­tion mas­sive ira­kiennes. La Rus­sie (et la Chine) se sont lais­sées ber­ner par Washing­ton sur la soi-disant traque de 13 ans de Ben Laden, qui aurait néces­si­té la conquête et l’occupation de l’Afghanistan. La Rus­sie (et la Chine) sont tom­bées dans le pan­neau lorsque Washing­ton a affir­mé que la réso­lu­tion des Nations unies éta­blis­sant une zone d’exclusion aérienne sur la Libye avait pour but d’empêcher l’armée de l’air de Kadha­fi de bom­bar­der son propre peuple. Avant de décou­vrir que Washing­ton fai­sait un usage abu­sif de cette réso­lu­tion en envoyant la force aérienne de l’OTAN ren­ver­ser le gou­ver­ne­ment libyen.

Lorsque Washing­ton a tra­cé une « ligne rouge » concer­nant l’utilisation d’armes chi­miques par le gou­ver­ne­ment syrien contre les forces exté­rieures – celles que Washing­ton avait orga­ni­sées et envoyées en Syrie pour ren­ver­ser le gou­ver­ne­ment – ne ces­sant de pré­tendre que ces mer­ce­naires isla­mistes étaient les vrais repré­sen­tants de la démo­cra­tie en Syrie, la plus grande par­tie du monde a su que Washing­ton était sur le point d’organiser une attaque chi­mique et d’accuser Assad. Quand l’attaque a eu lieu au moment pré­vu, cette fois la Rus­sie et la Chine ne s’y sont pas lais­sé prendre. Pas plus que le Par­le­ment bri­tan­nique. Washing­ton n’a pu pro­duire la moindre preuve des accu­sa­tions que Washing­ton avait mon­tées de toute pièce, et qui lui auraient au moins valu le concours des Bri­tan­niques pour un assaut mili­taire contre la Syrie. La Rus­sie, en revanche, fut capable d’apporter des preuves, et celles-ci ont déjoué le com­plot de Washing­ton à l’encontre de la Syrie.

Cette inter­ven­tion de la Rus­sie a pro­vo­qué la colère de Washing­ton, tout comme celle qui avait déjoué les mani­gances de Washing­ton en vue d’attaquer l’Iran. Washing­ton, sans aucune preuve, et en contra­dic­tion avec les rap­ports des ins­pec­teurs de l’Agence Inter­na­tio­nale pour l’Énergie Ato­mique opé­rant sur le ter­rain, selon les­quels il n’y avait jamais eu de détour­ne­ment d’uranium du pro­gramme nucléaire légal vers un pro­gramme d’armement, avait quand-même mis en place ce qu’il fal­lait pour une attaque de l’Iran. Celle-ci s’est retrou­vée encer­clée par une qua­ran­taine de bases mili­taires amé­ri­caines et mena­cé par deux des flottes de Washing­ton au large de ses côtes.

Mais la Rus­sie s’est inter­po­sée et a éla­bo­ré un plan que Washing­ton a été obli­gé d’accepter : main­te­nir l’enrichissement d’uranium ira­nien à un niveau suf­fi­sant pour pro­duire de l’énergie, mais bien trop bas pour ser­vir à l’armement.

Deux mau­vaises notes pour la Rus­sie, dont le gou­ver­ne­ment a empê­ché des guerres que Washing­ton vou­lait. La Rus­sie (et la Chine) étaient cen­sées ava­li­ser les men­songes de Washing­ton, à l’instar des États-pan­tins de l’Europe et autres pays lui ayant aban­don­né leur sou­ve­rai­ne­té depuis belle lurette : Cana­da, Aus­tra­lie, et Japon.

Mal­heu­reu­se­ment pour elle, en mon­trant qu’elle avait à pré­sent suf­fi­sam­ment de pou­voir et d’influence pour blo­quer les plans de guerre de Washing­ton, la Rus­sie a, de fac­to, déclen­ché la doc­trine Wol­fo­witz à son encontre. J’ai déjà cité cette doc­trine dans des articles récents, mais vous pou­vez cher­cher sur Google et la décou­vrir par vous-même. Cette doc­trine est la base de la poli­tique étran­gère de Washing­ton. Elle affirme que l’objectif prin­ci­pal de Washing­ton est d’empêcher la mon­tée de tout pays qui pour­rait faire obs­tacle à son hégé­mo­nie sur le monde. (La doc­trine men­tionne expli­ci­te­ment la Rus­sie, mais elle s’applique aus­si à la Chine.)

Washing­ton est per­tur­bé parce que la Rus­sie a, par deux fois, déjoué ses inten­tions bel­li­queuses et parce que le Par­le­ment du Royaume-Uni, État fan­toche des US, a voté du côté des Russes.

Washing­ton est aus­si pré­oc­cu­pé par la mon­tée des rela­tions éco­no­miques et poli­tiques entre ses marion­nettes euro­péennes et la Rus­sie. Les pays euro­péens, par­ti­cu­liè­re­ment l’Allemagne, ont des liens éco­no­miques nom­breux et fruc­tueux avec la Rus­sie, et toute l’Europe est dépen­dante de la four­ni­ture d’énergie russe.

Washing­ton a donc conclu qu’il ris­quait de voir le contrôle de l’Europe lui échap­per. Pen­dant que le gou­ver­ne­ment russe s’endormait aux com­mandes lors des Jeux olym­piques, Washing­ton a réus­si son coup à Kiev.

Le néo­con­ser­va­trice Vic­to­ria Nuland, appoin­tée par Oba­ma comme Sous-secré­taire d’Etat, a annon­cé en confé­rence de presse en décembre der­nier que Washing­ton avait dépen­sé cinq mil­liards de dol­lars, ache­tant des ONG ukrai­niennes pour for­mer une “cin­quième colonne” pou­vant s’introduire dans des mani­fes­ta­tions en vue de désta­bi­li­ser un gou­ver­ne­ment, mani­pu­lant et ache­tant des poli­ti­ciens ukrai­niens des­ti­nés à ser­vir de lar­bins à Washing­ton. Nuland,bien sûr, a pré­sen­té cet achat de l’Ukraine par Washing­ton comme étant “une grande avan­cée” de la démocratie.

Le coup d’État de Washing­ton contre un gou­ver­ne­ment démo­cra­ti­que­ment élu a mis au pou­voir des extré­mistes pro­cla­mant leur haine des Juifs et des Russes. Ces extré­mistes ont détruit les mémo­riaux russes com­mé­mo­rant la libé­ra­tion de l’Ukraine du Troi­sième Reich par la Rus­sie, ont pros­crit le russe comme langue offi­cielle régio­nale, et s’en sont vio­lem­ment pris phy­si­que­ment aux russophones.

L’Ukraine a tou­jours été une zone aux fron­tières chan­geantes. Comme l’ont dit cer­tains, « l’Ukraine est un pays à la recherche de fron­tières ». Quand l’Ukraine était une pro­vince sovié­tique, les diri­geants sovié­tiques rat­ta­chèrent, pour diverses rai­sons, des pro­vinces tra­di­tion­nel­le­ment russes à la Répu­blique Socia­liste Sovié­tique d’Ukraine. Après l’effondrement de l’Union Sovié­tique en 1991, la pres­sion de Washing­ton sur une Rus­sie affai­blie condui­sit à sépa­rer l’Ukraine de la Rus­sie, y com­pris la Cri­mée qui fai­sait par­tie de la Rus­sie depuis les années 1700 et consti­tuait son accès aux mers chaudes.

Les popu­la­tions russes des ex-ter­ri­toires russes rat­ta­chés à l’Ukraine, de manière incon­si­dé­rée, par les diri­geants sovié­tiques ont été alar­mées par l’extrême rus­so­pho­bie du gou­ver­ne­ment mis en place à Kiev par Washing­ton. Les ex-ter­ri­toires russes ont voté pour rejoindre leur pays d’origine et quit­ter l’Etat fan­toche rus­so­phobe éta­bli à Kiev par les États-Unis.

Le gou­ver­ne­ment russe a accep­té la demande de la Cri­mée, mais a repous­sé les demandes éma­nant d’autres ex-pro­vinces russes afin de démon­trer à l’Europe que la Rus­sie ne fai­sait pas de pro­vo­ca­tion et n’était pas à l’origine de cette crise. Pou­tine a même fait annu­ler par la Dou­ma son pou­voir d’intervenir en Ukraine pour pro­té­ger les pro­vinces séces­sion­nistes. Cette rete­nue a gêné plus qu’aidé la posi­tion du gou­ver­ne­ment russe. Washing­ton a usé de sa machine de pro­pa­gande pour qua­li­fier l’autodétermination des Cri­méens d’« inva­sion et annexion de la Cri­mée par la Russie ».

La rete­nue de la Rus­sie à l’égard des demandes des autres anciennes pro­vinces russes pour rejoindre la Rus­sie a eu pour consé­quence une attaque mili­taire déclen­chée par le gou­ver­ne­ment fan­toche de Kiev, encou­ra­gé par Washing­ton, contre les pro­vinces sépa­ra­tistes, attaque que la Rus­sie a refu­sé d’accepter. La pro­pa­gande de Washing­ton a ensuite réus­si à accu­ser la Rus­sie d’être res­pon­sable de la guerre que Washing­ton a lan­cée sur les pro­vinces séparatistes.

Washing­ton n’a aucun inté­rêt pour la véri­té. De ce fait, la Rus­sie ne peut pas gagner la pro­pa­gande de guerre lorsque Washing­ton en contrôle la langue : l’anglais. Les médias occi­den­taux, quant à eux, sont des abru­tis don­nant les mains libres à Washing­ton pour exter­mi­ner toute vie sur Terre.

Si le gou­ver­ne­ment russe avait accep­té la demande des pro­vinces sépa­ra­tistes, il n’y aurait eu aucune guerre. Le gou­ver­ne­ment ukrai­nien est certes cin­glé et contrô­lé par Washing­ton, mais pas au point d’attaquer les ter­ri­toires recon­nus par la Rus­sie comme étant les siens.

En fai­sant preuve de rete­nue, la Rus­sie n’a fait que per­sua­der Washing­ton qu’elle était faible, et Washing­ton a aug­men­té la pres­sion. La Rus­sie a convain­cu l’Europe qu’il ne lui en coû­te­rait rien de se plier aux sanc­tions de Washing­ton contre la Rus­sie. En comp­tant sur la bonne volon­té, la rai­son, la véri­té et les preuves, la Rus­sie s’est trom­pée sur Washing­ton et ses ser­viles marion­nettes européennes.

Ce qu’Obama vou­lait dire lors de sa confé­rence de presse à la Mai­son Blanche aujourd’hui (1er août) lorsqu’il a dit que Pou­tine devrait uti­li­ser la diplo­ma­tie – ce que Pou­tine n’a ces­sé de faire en vain – c’est que Pou­tine devrait rendre la Cri­mée au gou­ver­ne­ment de pan­tins de Washing­ton à Kiev, mal­gré l’opposition des habi­tants de Cri­mée et du peuple russe. Cela per­met­trait à Washing­ton d’expulser la Rus­sie de son port de mer chaude et de son accès à la mer Médi­ter­ra­née et ren­drait inutile la base navale de la Rus­sie à Tar­tous, en Syrie. Oba­ma veut aus­si que Pou­tine envoie des forces mili­taires russes dans les zones sépa­ra­tistes de l’Ukraine, régions qui fai­saient tra­di­tion­nel­le­ment par­tie de la Rus­sie, pour sou­mettre ces ter­ri­toires sépa­ra­tistes au gou­ver­ne­ment de pan­tins de Washing­ton à Kiev.

Telle est la posi­tion « diplo­ma­tique » de Washing­ton. Seule une per­sonne tota­le­ment démente pour­rait consi­dé­rer la posi­tion d’Obama comme réaliste.

En tant que per­sonne consi­dé­rée comme saine d’esprit par les médias mon­diaux, et par­ve­nant à des conclu­sions rai­son­nables mal­gré la pro­pa­gande de Washing­ton, je suis sou­vent inter­viewé par des médias étran­gers ain­si que des médias amé­ri­cains indé­pen­dants. Der­niè­re­ment, les médias russes se sont tour­nés vers moi à de nom­breuses occa­sions. Ce que j’ai appris est que l’hostilité de Washing­ton envers la Rus­sie rend per­plexes les médias russes.

La Rus­sie n’agit pas dans le vieux Sud Confé­dé­ré pour essayer de mon­ter les États sudistes contre Washing­ton du fait des vols, des meurtres et de la des­truc­tion de la culture sudiste com­mis par Washing­ton. Mais Washing­ton se per­met d’agir dans le sud de la Rus­sie en essayant de mon­ter l’Ukraine, long­temps par­tie inté­grante de la Rus­sie, contre la Russie.

Comme les Russes, sauf peut-être au sein du gou­ver­ne­ment, ignorent l’existence de la doc­trine Wol­fo­witz, ils ne savent pas que le but prin­ci­pal de Washing­ton est d’empêcher l’avènement de toute autre puis­sance qui pour­rait limi­ter son rôle de Moi-le-Pou­voir-Unique, d’Hegemon sur la Terre. Au lieu de com­prendre la véri­table nature de la menace, les médias russes me demandent si les finances russes peuvent se per­mettre de répondre aux sanc­tions de Washing­ton et de l’UE en cou­pant les appro­vi­sion­ne­ments en éner­gie de l’Europe.

Je suis sur­pris à chaque fois que j’entends cette ques­tion. La Rus­sie peut pro­vo­quer l’arrêt d’une grande par­tie de l’industrie euro­péenne et pri­ver les Euro­péens de chauf­fage pen­dant l’hiver, et les médias russes me demandent si la Rus­sie peut se le permettre ?!

La Rus­sie peut-elle se per­mettre d’être dia­bo­li­sée par des men­songes, ense­ve­lie sous un tas de sanc­tions pro­pa­gan­distes qui affec­te­ront l’Europe et cer­taines socié­tés amé­ri­caines, de mon­trer une image d’elle-même si faible et si dému­nie face aux sanc­tions occi­den­tales qu’elle doive les accep­ter sans même en faire peser le coût sur l’Europe et les États-Unis ?

Les Russes, à leur tour, auraient-ils subi un lavage de cer­veau de Washington ?

Je suis pré­oc­cu­pé par la crise que Washing­ton a orches­trée, parce que je pense qu’elle va mener à la guerre, et qu’elle sera nucléaire. Êtes-vous prêts à être détruits suite aux men­songes de Washing­ton concer­nant un avion de ligne malai­sien ? Je suis convain­cu que Washing­ton est der­rière la des­truc­tion du vol MH-17, car leur pro­pa­gande était déjà prête et est entrée immé­dia­te­ment en action. Que Washing­ton soit res­pon­sable est la rai­son pour laquelle Washing­ton ne veut pas publier les pho­tos satel­lites de la zone au moment de la des­truc­tion de l’avion de ligne. Que Washing­ton soit res­pon­sable est la rai­son pour laquelle Washing­ton répond aux preuves fac­tuelles de la Rus­sie avec des men­songes et de la pro­pa­gande. C’est Oba­ma et ses lar­bins à Kiev qui refusent de négo­cier, pas la Russie.

La Rus­sie a autant de têtes nucléaires que Washing­ton, et le « bou­clier ABM » de Washing­ton n’est qu’une farce. Si ce gou­ver­ne­ment amé­ri­cain insen­sé engendre une crise menant à la guerre, que seul Washing­ton aura cau­sée, nous allons tous mou­rir, et pour quoi ? La réponse est : pour un MENSONGE de Washington.

Vou­lez-vous mou­rir pour un men­songe ? Un autre men­songe de Washington ?

Si vous ne vou­lez pas, vous feriez bien d’en faire part à Washington.

La Rus­sie ne peut mettre fin à cette crise sans taper du poing sur la table. J’ai sou­te­nu l’idée que la Rus­sie devrait plai­der son cas aux Nations Unies. Ou alors, le gou­ver­ne­ment russe doit poser à l’Europe deux ques­tions. La pre­mière : l’Europe veut-elle que la Rus­sie lui coupe ses appro­vi­sion­ne­ments en éner­gie, éner­gie que Washing­ton, mal­gré ses men­songes, ne pour­ra rem­pla­cer avant 3 ans voire plus, si tant est qu’elle le puisse ? L’autre ques­tion est : l’Europe veut-elle la guerre avec la Rus­sie et l’Europe pense-t-elle que ces pays idiots qui hébergent les mis­siles de Washing­ton ne se retrou­ve­ront pas ato­mi­sés et exterminés ?

Cette crise en Ukraine conti­nue­ra aux dépens de la Rus­sie et de toute l’humanité jusqu’à ce que la Rus­sie explique à l’Occident stu­pide, arro­gant et empli d’hubris que les actions cri­mi­nelles et agres­sives de l’Occident contre la Rus­sie com­portent un coût réel et que la Rus­sie est prête à le faire payer.

Les Occi­den­taux qui subissent la pro­pa­gande n’ont aucune idée du des­tin vers lequel leurs gou­ver­ne­ments déments les conduisent. Il faut que la Rus­sie signi­fie clai­re­ment aux Occi­den­taux vic­times de la pro­pa­gande et du lavage de cer­veau qu’elle ne sera pas le jouet de l’Occident et n’acceptera pas l’agression gra­tuite du fou de la Mai­son Blanche.

Si la Chine en fai­sait autant, cela pour­rait contri­buer à sau­ver la vie sur terre. Le plus tôt serait le mieux.

Si le monde ne freine pas les cri­mi­nels déments de Washing­ton, le monde a signé son propre arrêt de mort.

Source : Paul Craig Roberts, tra­duc­tion col­lec­tive par les lec­teurs du blog www​.les​-crises​.fr

Source : http://​www​.les​-crises​.fr/​p​c​r​-​r​u​s​s​i​e​-​f​a​i​b​le/

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34 Commentaires

  1. Sandy

    Pro­pa­gande pro-russe, com­plo­tiste, très orien­tée, sans aucune preuve, à prendre avec de grosses pincettes.

    Réponse
    • Méchant Virus

      Jus­te­ment, ça n’est pas désa­gréable à lire quand tout ce qui cir­cule dans nos médias n’est que de la pro­pa­gande pro-amé­ri­caine, com­plo­tiste, très orien­tée, sans aucune preuve, à prendre avec de grosses pincettes.

      Au moins ça change.

      Réponse
      • Sandy

        Ce n’est pas un cri­tère suf­fi­sant pour mettre de côté son esprit cri­tique et sa méfiance, alors qu’au­cune preuve n’est apportée 😉

        Réponse
        • DS

          et L’U­kraine qui crie chaque fois qu’elle est atta­quee par la Rus­sie sans aucune preuve et Oba­ma qui confirme que c’est la Rus­sie qui a fait tom­ber l’a­vion a l’est de l’u­kraine sans aucune preuve.…quant a lapresse fran­caise c’est de la pro­pa­gande pure pro-ame­ri­caine et sans aucune preuve…

          Réponse
  2. Pierre

    Bon­jour,

    Ques­tion Impor­tante : Est-ce qu’an­non­cer une guerre a pour effet de la rendre moins pro­bable ou plus pro­bable ? (Tout dépend de com­ment on le fait sûrement).

    Est-ce que ce texte en par­ti­cu­lier tend à rendre la guerre moins pro­bable ? Est-ce que l’at­ti­tude de l’au­teur est une atti­tude de rem­part contre la guerre ?

    Je n’ai pas l’im­pres­sion, au contraire, ce texte stig­ma­tise, oppose, désigne un res­pon­sable, un enne­mie presque, confond un peuple avec ses diri­geants (un Amé­ri­cain intel­li­gent » est un oxy­more), repend un esprit de panique (même en uti­li­sant d’i­mages d’hor­reur d’une hypo­thé­tique pan­dé­mie sans rap­ports), pré­tend à une attaque immi­nente sans réel fon­de­ment. J’ai l’im­pres­sion que c’est jus­te­ment ce type de dis­court qui mènent à la guerre.

    Pierre.

    Réponse
  3. grioune

    Ce type semble intel­li­gent et sin­cère. Quand l’o­li­gar­chie états-unienne se cal­me­ra t’elle ? Et elle a un prix Nobel de la paix à sa tête!!! C’est une vraie muta­tion que nous vivons et nous nous diri­geons vers la paix.Merci.

    Réponse
  4. Oli

    Ce genre de dis­cours pré­pare la guerre, car c’est tout sim­ple­ment en lisant ce genre de dis­cours que l’i­dée d’une guerre devient petit à petit pro­bable dans les esprits… alors qu’elle ne l’é­tait pas quelque mois aupa­ra­vant, et que toutes les autres solu­tions finissent par être écartées…

    Réponse
  5. Sandy

    Bien sûr le gou­ver­ne­ment Amé­ri­cain est impé­ria­liste et il a des pour­ri­tures à sa tête. Mais vous croyez que les diri­geants Russes sentent la rose ?
    On ne peut objec­ti­ve­ment pas prendre ce qui est racon­té comme argent comp­tant, il ne donne aucune preuve de ce qu’il avance, il fau­drait tout gober sur parole, et aus­si intel­li­gent et sin­cère soit l’au­teur de ce texte, on ne connait pas l’o­ri­gine de tout cela, et rien ne nous indique que ses sources soient aus­si sin­cères que lui ou qu’E­tienne ( qui une nou­velle fois relaye de la pro­pa­gande sans la moindre précaution ).

    Réponse
    • Norton

      Sui­vez d’un peu plus près le site d’O­li­vier Berruyer,Sandy,et vous com­pren­drez la dif­fé­rence entre les mer­dias et les médias.
      Tout est sour­cé et cor­ro­bo­ré par des cen­taines de témoi­gnages et de faits indis­cu­tables avec la plus grande rigueur journalistique.
      Concer­nant l’Ukraine,le blog « les​crises​.fr » n’af­firme pas que Pou­tine est un enfant de cœur,…par contre,il démontre qu’il n’y a aucune preuve concrète des affir­ma­tions sur les­quelles se basent les adeptes du pou­tine-bashing pour en faire le diable qu’ils veulent que nous détes­tions pour pou­voir conti­nuer à mas­sa­crer les ukrai­niens récal­ci­trants au Nou­vel Ordre,avec,si ce n’est notre consentement,au moins notre mutisme…
      C’est ça,le jour­na­lisme objec­tif qui manque tant à la démocratie.

      Réponse
      • Sandy

        Dsl mais cela va plus loin, ce texte com­porte très clai­re­ment des accu­sa­tions, des pro­cès d’in­ten­tions et des prises de posi­tion idéologiques.
        Il relève donc plus de la pro­pa­gande que de l’information.
        Peu importe qui le publie, Oli­vier Ber­ruyer, Etienne Chouard, le Pape, ou mon fac­teur, il n’en reste pas moins qu’il n’ap­porte aucun élé­ment qui nous per­mette à nous lec­teur de véri­fier ce qui est racon­té. Et donc par consé­quent c’est bien à prendre avec des pincettes.

        Réponse
    • Mic El

      ‘Étienne « qui une nou­velle fois relaye de la pro­pa­gande sans la moindre précaution » ’
      En somme vous atten­dez d’É­tienne qu’il dise com­ment com­prendre le monde…!
      Et à quel titre ? Pape de la démocratie ?

      Ou pire, vous êtes verte qu’il n’o­béisse pas à vos injonc­tions de diluer un peu sa liber­té de pen­ser et sa liber­té de ton ?

      Cela fait beau­coup de dyna­mique de groupe sta­li­nienne, en très peu de mots !

      Réponse
      • Sandy

        C’est la 2ème fois que vous vous amu­sez à tra­duire ( à résu­mer ) ou plu­tôt en réa­li­té à trans­for­mer en mal ce que j’ai pu dire, donc je me demande bien qui uti­lise des méthodes sta­li­niennes ici.

        Si vous trou­vez que c’est bien de relayer de la pro­pa­gande sans le moindre recul, libre à vous.

        Réponse
        • Mic El

          Si vous voyez de la pro­pa­gande, là où d’autre voient de l’in­for­ma­tion, c’est votre problème. 

          Cepen­dant si vous pre­nez le par­ti de qua­li­fier cette infor­ma­tion de pro­pa­gande, vous nous deman­dez de prendre posi­tion sur votre jugement.

          Et donc, pour ma part, je suis plu­tôt satis­fait qu’É­tienne ne vous obéisse pas !

          Réponse
          • Sandy

            C’est un article d’o­pi­nion, et en l’oc­cur­rence d’o­pi­nions poli­tiques, pas d’in­for­ma­tion. A moins bien sûr que pour vous quand il accuse le gou­ver­ne­ment de vou­loir infec­ter les états-unis avec le virus Ebo­la ce soit de l’information ?

            Je ne connais pas Paul Craig Roberts, mais il est visi­ble­ment de la droite etat-unienne, il a fait par­tie du gou­ver­ne­ment Rea­gan connu comme étant le gou­ver­ne­ment du tour­nant néo libéral.
            Qu’est ce qui vous fait dire que ses opi­nions sont une bonne source d’information ? 

            Met­tons de côté le mot pro­pa­gande qui vous sert à répondre à côté.
            Et vous n’a­vez tou­jours pas répon­du, vous trou­vez ça bien de relayer des « infor­ma­tions » sans faire la moindre véri­fi­ca­tion, sans avoir la moindre preuve qu’elles sont justes ?

  6. Oli

    En reliant et en com­men­tant tou­jours l’ac­ti­vi­té des mêmes per­sonnes, à savoir, des vas-t-en-guerre ou des « élus », on finit par oublier l« acti­vi­té des autres, du peuple, des gens nor­maux, qui en ont marre des conflits d’argent et de pou­voir des pre­miers et qui ne veulent abso­lu­ment pas revivre l’hor­reur pour des ques­tions de conquête et d’argent. On finit éga­le­ment par oublier que ces per­sonnes sont bien plus nom­breuses et qu’elles aus­si font l’his­toire… Et on en vient uni­que­ment à vivre selon les règles et dési­rs des pre­miers, aus­si fous et mino­ri­taires soient-ils.

    Réponse
  7. pparent

    Wah !

    Ce genre de texte parait dan­ge­reux si on réagit inté­rieu­re­ment, si on rentre en réso­nance avec. Que l’on défende ce point de vue ou qu’on l’on s’y attaque vio­lem­ment semble mener au même résultat.

    J’ai l’im­pres­sion que la solu­tion est de ne pas essayer de dési­gner de cou­pable ou des enne­mies. Être en paix à l’intérieur de nous d’a­bord. Sen­tir l’a­mour pour tout ses sem­blables. Avant éven­tuel­le­ment de pou­voir prendre les actions néces­saires, à notre niveau, pour la paix à la exté­rieur, tout en gar­dant la paix à l’intérieur.

    Pierre.

    Réponse
  8. DUPUY Marie-Line

    Cet article semble faire silence sur les accords récents des BRICS ? … 

    Les finances, n’est-ce pas ce qui dirige le monde ? et leur monde surtout ?

    http://www.russieinfo.com/les-brics‑s%E2%80%99organisent-contre-les-diktats-de‑l%E2%80%99occident-2014–07-22

    Per­so je pense que cela va chan­ger radi­ca­le­ment la donne … et, peut-être ?, don­ner le coup final à cette dic­ta­ture finan­cière du FMI … 

    A suivre, avec inté­rêt donc …

    Réponse
  9. Hadrien

    LE « LAVAGE DE CERVEAU » CHEZ EUX COMME CHEZ NOUS…

    Je suis effa­ré par la plu­part des com­men­taires ci-des­sus qui relèvent encore, pré­ci­sé­ment, du « lavage de cer­veau » dont parle Paul Craig Roberts…

    On croi­rait entendre, sur ce blog, l’é­lec­to­rat moyen façon­né depuis long­temps par la pen­sée unique mar­te­lée à l’é­mis­sion « C’est dans l’air », (re)diffusée trois fois par jour sur le ser­vice public, et qui vient relayer la plu­part de la presse écrite dans le même sens. Il est vrai que plus c’est gros…

    Lors de la pre­mière guerre d’I­rak, je me sou­viens encore du numé­ro de Libé­ra­tion détaillant, avec force cro­quis, les mons­trueuses et secrètes tran­chées anti-chars de l’ar­mée ira­kienne (pré­sen­tée comme la troi­sième armée du monde ») char­gées d’en­se­ve­lir les « Abra­ham » amé­ri­cains ! En fait, tout comme les armes de des­truc­tion mas­sive plus tard, ces tran­chées n’a­vaient jamais exis­té ! En revanche, exis­tèrent bel et bien les non moins mons­trueux chars-bull­do­zers char­gés d’en­se­ve­lir vivants les fan­tas­sins ira­kiens pos­tés der­rière de simples mon­ti­cules de sable pour toute protection.

    De même, en pleine crise nais­sante des sub­prime, on put lire dans « Le Monde » du 17 Aout 2007 un édi­fiant com­men­taire d’E­lie Cohen, « l’é­co­no­miste » plus connu pour tri­pler son salaire CNRS en jetons de pré­sence dans les conseils d’ad­mi­nis­tra­tion, que pour la renom­mée de ses tra­vaux scientifiques :
    « Dans quelques jours, le mar­ché se refor­me­ra et les affaires repren­dront comme aupa­ra­vant »… On attend tou­jours qu’elles le fassent !

    Aujourd’­hui, le men­songe jour­na­lier c’est l’Eu­rope et le rôle de tête de pont néo­li­bé­rale qu’on veut lui faire jouer, plus par­ti­cu­liè­re­ment avec « l’Al­le­magne qui réus­sit grâce à son ortho­doxie moné­taire légen­daire », contrai­re­ment aux désas­treux pays du « Club Med » à forte conno­ta­tion sub­ver­sive, voire com­mu­ni­sante à une cer­taine époque :
    Or, durant les deux der­niers siècles :
    – la France, tout comme l’Italie, n’a jamais fait défaut…
    – L’Allemagne 6 fois ! (Prusse 1813, Hesse 1814, Schles­wig-Hol­stein 1850, Alle­magne moderne 1932, 1939, 1948)
    – L’ « Ecole autri­chienne » 5 fois ! (Autriche-Hon­grie 1816, 1868, Autriche 1938, 1940, 1945)
    – Le Royaume-Uni 4 fois (1822, 1834, 1888–89, 1932)
    – Les États-Unis 3 fois (9 États 1841–1842, 10 États 1873–83, USA 1933)
    – La Chine 3 fois (1921, 1932, 1939)
    – Le Japon 2 fois (1942, 1946–1952)
    Les pré­ju­gés ont la vie dure…
    Mais avec un peu de patience, si l’on reste dans la roue des alle­mands sous l’eu­ro, ça fini­ra bien par nous arriver !
    En effet :

    OÙ LA RICHESSE MÉDIANE DE LA POPULATION EST-ELLE LA PLUS FAIBLE EN ZONE EURO ? … EN ALLEMAGNE !

    C’est, en extraits, le rap­port ori­gi­nal de l’étude 2012 de la BCE tant com­men­tée par les médias avec une gêne évi­dente, concer­nant le patri­moine net des ménages en zone euro :
    http://​www​.ecb​.euro​pa​.eu/​p​u​b/p […] bsp2en.pdf

    Le patri­moine ou NET WEALTH (Richesse nette, c.a.d. moins les dettes) com­porte bien, en effet :
    – Real Assets (dont real estate assets, c.a.d. immobilier)
    – Finan­cial assets (avoirs financiers)

    Patri­moine médian PAR MÉNAGE (Zone euro)
    Luxem­bourg : 398 KE
    Chypre : 267 KE
    Malte : 216 KE
    Bel­gique : 206 KE
    Espagne : 183 KE
    Ita­lie : 173 KE
    France : 116 KE
    Pays­bas : 104 KE
    Grèce : 102 KE
    Slo­vé­nie : 101 KE
    Fin­lande : 85 KE
    Autriche : 76 KE
    Por­tu­gal : 75 KE
    Slo­va­quie : 61 KE
    ALLEMAGNE : 51 KE

    Qu’a donc fait l’Allemagne de l’Ouest de tous ses excé­dents com­mer­ciaux durant toute la deuxième moi­tié du XXe siècle ?
    La réponse a mal­heu­reu­se­ment été don­née par Gaël Giraud et Cécile Rouard dans leur livre (Le fac­teur douze):
    « les ménages alle­mands pos­sé­dant plus de 100 mil­lions d’actifs sont au nombre de 900, juste der­rière les USA avec 3000, (contre 300 en France) », soit le nombre pro­por­tion­nel­le­ment le plus grand de ces très riches par­mi toute la popu­la­tion mon­diale, fai­sant désor­mais de l’Allemagne le pays le plus inéga­li­taire des grands pays développés !
    Là encore, un fait qui est soi­gneu­se­ment dis­si­mu­lé par la doxa libé­rale qui nous engage à suivre ce modèle : les excé­dents alle­mands s’exercent au détri­ment des bas salaires et viennent gon­fler la for­tune des action­naires d’entreprises (ce qui explique pour­quoi on ne voit rien dans le patri­moine moyen qui intègre indis­tinc­te­ment les deux).
    On ne s’étonnera pas, après tout cela, que Alain Minc ait pu pous­ser ce cri du coeur dans le titre de son der­nier livre : « Vive l’Allemagne » !

    C’est en par­tie la rai­son de sur­pre­nants « nou­veaux riches » chez cer­tains pro­prié­taires méditerranéens.
    C’est aus­si l’explication de l’entêtement de cer­taines classes pos­sé­dantes de la « Jet Set » (arma­teurs grecs, artistes et intel­li­gent­zia inter­na­tio­nale, poli­tiques et média­crates en tous genres, etc.) à ne pas vou­loir quit­ter l’euro : contrai­re­ment à ce qui est dit dans les médias com­plai­sam­ment , ce n’est pas parce que la dette publique s’enchérirait, ce qui est faux au plan juri­dique (cf Jacques Sapir sur http://​rus​seu​rope​.hypo​theses​.org/​1​639), mais bien parce que ceux-là ver­raient leurs biens for­te­ment dépré­ciés au plan international !

    OÙ LE CHÔMAGE (RÉEL) ÉLEVÉ EST-IL LE PLUS DISSIMULÉ ?
    … EN ALLEMAGNE !

    (Tra­duc­tion par­tielle d’une étude, en date de 2011, que l’on peut trou­ver sur un site inter­na­tio­nal en anglais :
    http://​www​.wsws​.org/​e​n​/​a​r​t​icl es/2011/11/unem-n12.html)

    EMPLOI EN ALLEMAGNE : Appa­rence et réalité
    L’agence fédé­rale de l’emploi alle­mand (BA) rap­por­tait une nou­velle dimi­nu­tion du chômage.
    En fait, les sta­tis­tiques de cet orga­nisme ont peu de choses à voir avec la réa­li­té sociale.

    CHÔMAGE RÉEL
    Un regard plus atten­tif sur ces sta­tis­tiques révèle tout d’abord qu’un mil­lion de sans-emploi n’est pas réper­to­rié dans les chiffres offi­ciels du chô­mage : Quelques 376 000 de plus de 58 ans sont éli­mi­nés des sta­tis­tiques, de même que 190 000 à un euro de l’heure. Plus de 300 000 enga­gés dans des occu­pa­tions de for­ma­tion ne figurent pas non plus dans ces sta­tis­tiques. Même chose pour 320 000 sans emploi pour cause de santé.
    Manquent éga­le­ment dans ces chiffres tous ceux dont les aides ont été sup­pri­mées pour une rai­son ou une autre. En 2010, le nombre de telles sup­pres­sions aug­men­ta de 14% d’une année sur l’autre.
    Et les pers­pec­tives de sup­pres­sion du BA pour l’année à venir sont presque d’un million.
    C’est seule­ment sur la base de telles tri­che­ries sta­tis­tiques que le BA arrive à des chiffres de chô­mage rela­ti­ve­ment infé­rieurs à ceux des autres pays…
    Si l’on consi­dère seule­ment le nombre total des béné­fi­ciaires d’aides, les chiffres offi­ciels gonflent enor­mé­ment, tout en gar­dant à l’esprit qu’en sont exclus tous ceux qui, pour diverses rai­sons, ne reçoivent rien.
    En outre, selon la der­nière esti­ma­tion du BA, quelques 5,1 mil­lions de tra­vailleurs employés rece­vaient une indem­ni­té de chô­mage ! Ces béné­fi­ciaires jus­ti­fient d’une forme ou d’une autre de tra­vail, mais leurs reve­nus sont si faibles qu’ils relèvent des aides aux sans-emploi. Ce groupe inclue 1,4 mil­lion de gens qui sont à temps par­tiel, à contrat limi­té, ou en « mini-job », ne gagnant pas plus de 400 euros par mois, 230 000 employés à temps par­tiel dans d’autres caté­go­ries, et envi­ron 320 000 qui tra­vaillent à plein temps mais gagnent moins que le misé­reuse rétri­bu­tion de base, mal­gré 40 heures par semaine.
    Le rap­port du BA révèle pas mal de choses sur le taux des réci­pien­daires d’indemnités chô­mage (Hartz IV). En Juin 2011, 6,1 mil­lions de gens par­mi 3,4 mil­lions de familles reçurent de telles indem­ni­tés Hartz IV. Dans ces familles, une moyenne de 1,9 mil­lions de gens reçurent envi­ron 340 euros men­suels par personne.

    EMPLOIS SOUS-PAYÉS

    Un fort pour­cen­tage de ceux éva­cués des sta­tis­tiques du chô­mage est consti­tué de jeunes imi­grés ou de jeunes femmes. Munk appelle ces jeunes gens « l’armée de réserve des peu qua­li­fiés sur le mar­ché du tra­vail ». Ces jeunes hommes et femmes sont iné­luc­ta­ble­ment ame­nés à accep­ter les tra­vaux les moins bien payés.
    Il n’est donc pas sur­pre­nant que le nombre de tra­vailleurs mal payés aug­mente en Allemagne.
    Selon une étude divul­guée par « Pro­gnos AG Reseach Com­pa­ny », quelques 1,2 mil­lion de gens gagnent moins de 5 eurs de l’heure et 5 mil­lions moins de 8,50 euros (brut).
    Si l’on consi­dère le sec­teur des bas salaires selon les stan­dards inter­na­tio­naux (défi­nis­sant un bas salaire comme infé­rieur aux deux tiers de la moyenne), alors presque un tra­vailleur sur quatre en Alle­magne est un sala­rié pauvre. Cela se monte à envi­ron 10 mil­lions de travailleurs.
    Le nombre offi­ciel de pauvres en Alle­magne est éga­le­ment en aug­men­ta­tion régu­lière. En 2009, le bureau fédé­ral des sta­tis­tiques comp­tait approxi­ma­ti­ve­ment 12,6 mil­lions de pauvres. Les plus tou­chés par la pau­vre­té sont les sans-emploi et les per­sonnes seules.
    Cette crois­sance de la pau­vre­té en Alle­magne est due lar­ge­ment aux poli­tiques de la coa­li­tion SPD-Verts menée par le chan­ce­lier Schrö­der, qui mit en oeuvre en 1998 les plus grandes coupes bud­gé­taires sociales depuis la seconde guerre mondiale.
    Un chô­mage éle­vé, un sec­teur crois­sant de bas salaires et des coupes sévères dans les dépenses sociales sont à la base d’un désatre social qui ne peut que s’agraver avec le déve­lop­pe­ment de la pré­sente crise.
    Les sta­tis­tiques offi­cielles tentent de le camou­fler en le maquillant. Mais, contrai­re­ment aux sta­tis­tiques, on ne peut pas fal­si­fier l’expérience vécue de mil­lions de gens.

    Si l’on se réfère à Inge HANNEMANN, l’employée du Pôle emploi alle­mand qui s’est rebel­lée contre le système…
    « Je dénonce les chiffres sur le chô­mage annon­cés par le gou­ver­ne­ment. Nos médias parlent de trois mil­lions alors que nous avons huit mil­lions de chô­meurs en Allemagne ! »
    « Un jour j’ai eu dans mon bureau un chô­meur très malade. Il ne pou­vait pas bien entendre et mar­cher. Il res­pi­rait à l’aide d’une machine. Les méde­cins du Pôle emploi ont décla­ré qu’il pou­vait tra­vailler tout en res­tant sur un lit ! ».
    « Mes com­mu­ni­ca­tions télé­pho­niques sont subi­te­ment inter­rom­pues quand je parle aux jour­na­listes. Pen­dant des heures, je ne peux plus télé­pho­ner. Les mails n’ar­rivent plus cor­rec­te­ment. Ceux qui veulent me contac­ter reçoivent un mes­sage comme quoi mon compte mail est fermé ».
    Deve­nant une affaire d’État, le blog d’Inge Han­ne­mann, et ses divers entre­tiens dans la presse com­mence à échau­der Ber­lin. Huit mil­lions de chô­meurs en colère, qui pour­raient se réveiller et prendre conscience de l’in­fa­mie dans laquelle ils sont jetés, inquiètent le pou­voir. De nom­breux citoyens alle­mands enfoncent la tête dans les épaules tant la pres­sion devient trop grande. Mais ils sont de plus en plus nom­breux à mon­trer grâce aux réseaux sociaux leur volon­té de révolte. La poli­tique de com­mu­ni­ca­tion du gou­ver­ne­ment rap­pelle les heures noires de la fin du Reich ou de la phase de la RDA où il fal­lait faire croire au suc­cès final…
    Depuis 2013, Inge Han­ne­mann, licen­ciée pour acti­vi­té poli­tique, est mena­cée d’être inter­née en psychiatrie…
    Car, dans ce pays où ne pas tra­vailler est vécu comme une marque d’in­fâ­mie per­son­nelle, il est bien enten­du qu’il ne sau­rait y avoir de chô­meurs que volontaires !

    Avant l’in­tro­duc­tion défi­ni­tive de l’eu­ro (forme fidu­ciaire : jan­vier 2002), notre balance com­mer­ciale était excé­den­taire et notre crois­sance supé­rieure à celle de l’Al­le­magne. Dès l’an­née qui sui­vit, la France devint com­mer­cia­le­ment défi­ci­taire pour finir aujourd’­hui avec une crois­sance infé­rieure à celle de l’Al­le­magne. voi­ci les chiffres :
    Lorsque s’acheva l’introduction de l’euro, sous sa forme fidu­ciaire (2002), notre balance exté­rieure devint pour la pre­mière fois glo­ba­le­ment déficitaire…
    de peu en 2003, puis :
    de 5 mil­liards en 2004,
    de 24 en 2005,
    de 30 en 2006,
    de 42 en 2007,
    de 56 en 2008,
    de 75 envi­ron actuellement !
    Quant au chô­mage, Cf plus haut…
    SANS COMMENTAIRE !

    Réponse
    • Sandy

      Hadrien il faut vous cal­mer et évi­ter d’être aus­si agressif.
      Notre cer­veau n’est pas plus lavé que le vôtre.
      Et en l’oc­cur­rence votre mes­sage est hys­té­rique et il part dans tous les sens, il n’a stric­te­ment rien avoir avec le mes­sage pos­té par Etienne.

      Réponse
      • Hadrien

        Non, je ne me cal­me­rai pas (comme disait Ségo­lène Royal)…!

        Mon mes­sage n’a rien d’hys­té­rique (j’y reprend le terme « lavage de cer­veau » employé par l’au­teur) et il ne part pas dans tous les sens mais dans un seul : la dés­in­for­ma­tion per­verse de notre sys­tème (comme vous l’a pré­ci­sé Grioune ci-dessous).
        Votre réponse est d’au­tant plus mal venue que vous dénon­ciez plus haut :
        « On ne peut objec­ti­ve­ment pas prendre ce qui est racon­té comme argent comp­tant, il ne donne aucune preuve de ce qu’il avance, il fau­drait tout gober sur parole, et aus­si intel­li­gent et sin­cère soit l’auteur de ce texte, on ne connait pas l’origine de tout cela, et rien ne nous indique que ses sources soient aus­si sincères… »
        Or, je me dis­tingue pré­ci­sé­ment de cela en citant :
        – soit des évè­ne­ments pas­sés dont la véri­té est aujourd’­hui avérée
        – soit des sta­tis­tiques actuelles, dont la réa­li­té, pour­tant offi­cielle, reste encore occul­tée par les pou­voirs qui nous gouvernent.
        Libre à vous de pré­fé­rer la vision atlan­tiste à ceux qui la contestent.
        Ayant vécu aux États-unis, je connais la musique… qui ne se contente pas des « grandes oreilles » qui ont récem­ment défrayé la chro­nique. La CIA uti­lise en effet des occa­sion­nels dans tous domaines et pour tous sujets. J’en ai ren­con­tré au moins deux dans ma vie qui me l’ont conté par le menu, dont l’un venu me visi­ter en France aux frais de la dite CIA, bien content de leur avoir joué ce tour… en échange d’informations bidon sur mes acti­vi­tés scientifiques !

        Pour ceux si prompts à chan­ter les louanges de l’Europe unie, voi­là bien un motif qui en vau­drait la peine : que l’UE, encore pre­mière puis­sance éco­no­mique mon­diale, en pro­fite pour se doter elle-même de pro­cé­dures de rétor­sion dis­sua­sives vis à vis de qui­conque dépas­se­ra les bornes, chez elle comme ailleurs.
        Ça aurait une autre gueule que Hol­lande jouant au major­dome empres­sé sur les plages du débar­que­ment, et croyant redo­rer son bla­son en berne auprès des fran­çais en lai­sant la part belle à Oba­ma… pour fina­le­ment se lais­ser ser­mo­ner sur son ter­ri­toire au sujet de la BNP, en guise de leçon d’indépendance vis à vis de la finance ?
        C’était à mou­rir de rire alors que ce der­nier est, de noto­rié­té publique, l’élu de Wall Street ayant misé sur son image pour se faire oublier, pen­dant qu’il s’empressait de ras­sem­bler autour de lui comme conseillers les plus purs pro­duits de l’oligarchie financière…!
        – N’y a‑t-il pas eu ingé­rence lorsque son secré­taire d’État au tré­sor Paul­son, issu de Gold­man Sachs, choi­sit de mettre en faillite le concur­rent Leh­mann Bro­thers, pro­vo­quant la plus grave crise de ce siècle, pen­dant qu’un plan de redres­se­ment fut géné­reux pour l’an­cien employeur ?
        – Et le mon­tage en trompe‑l’oeil par Gold­man Sachs sur la dette grecque grâce à ses opé­ra­tions sur les mon­naies ? Elle est beau­coup plus grave puisque ses consé­quences pour l’Europe durent encore et méri­te­raient la cour de jus­tice inter­na­tio­nale de La Haye, s’il n’y avait deux poids, deux mesures !
        Mais là-des­sus, le « pro­fes­seur de droit finan­cier » n’a rien vu de répré­hen­sible alors que les consé­quences se chiffrent par cen­taines de milliards !
        Et que dire de l’implication ô com­bien signi­fi­ca­tive des inté­rêts finan­ciers et moné­taires dans la guerre d’Irak ain­si que le conflit avec l’Iran, quand on sait que ce sont les deux seuls pays (avec la Syrie… qui a vite com­pris la leçon) qui ins­tau­rèrent un règle­ment de leurs pro­duits pétro­liers autre qu’en dol­lars (euros, or, etc.).
        Une menace mor­telle pour le sta­tut de mon­naie de réserve mon­diale du dol­lar, si cela venait à se répandre !
        D’où les ini­tia­tives que l’on sait…

        Car c’est au plan géos­tra­té­gique que la pro­pa­gande amé­ri­caine a le mieux fait les choses…
        Depuis trois géné­ra­tions, on nous pré­sente ain­si le « débar­que­ment » comme l’acte géné­reux et déci­sif qu’il n’est pas : alors que les russes ne ces­saient de récla­mer l’ouverture de ce second front pour sou­la­ger leur pays de tout le poids de la guerre conti­nen­tale, les alliés n’intervinrent que lorsque les armées russes eurent com­plè­te­ment ren­ver­sé les choses et furent sur le che­min de Ber­lin, prêts à libé­rer toute l’Europe jusqu’à l’Atlantique !
        En débar­quant si tard, à 11 mois de la fin de la guerre, les alliés anglo-saxons avaient sur­tout pour but, non de libé­rer plus vite l’Europe de l’ouest des nazis qui avaient per­du cette guerre depuis Sta­lin­grad, mais d’y dépê­cher une tête de pont face aux russes, pour une Europe « libre » façon américaine !
        – 27 mil­lions de morts, du côté russe
        – 0,4 m… du côté amé­ri­cain pour toute la guerre
        Il était hon­teux de voir à cette occa­sion Pou­tine (non pour lui même, mais pour les morts qu’il repré­sen­tait) tenu à l’é­cart par les autres par­ti­ci­pants occidentaux !
        Avec De Gaulle, qui mit fina­le­ment dehors l’OTAN et se dota d’une dis­sua­sion nucléaire indé­pen­dante, les choses avaient pour­tant tour­né dif­fé­rem­ment. Mais il y aura tou­jours des Sar­ko­zy ou des Hol­lande aux petits bras pour cour­ti­ser les yan­kees au point de devan­cer leurs dési­rs en fai­sant de nous les nou­veaux caniches.
        L’attitude aujourd’hui concer­nant l’Ukraine, où les nazis recru­taient pour­tant autre­fois les gar­diens volon­taires de Dachau et d’ailleurs, n’est à cet égard qu’un éter­nel recom­men­ce­ment de l’histoire…
        Lire à ce sujet la remar­quable cam­pagne d’information jour­na­lière du Blog d’O. Ber­ruyer (www.les crises​.fr) qu’on n’attendait pas sur pareil créneau !

        Réponse
        • Sandy

          Est-ce que vous pou­vez avoir un dia­logue nor­mal ? C’est à dire sans par­tir dans un mono­logue svp ? 

          « Libre à vous de pré­fé­rer la vision atlan­tiste à ceux qui la contestent. »
          Ne soyez pas aus­si mani­chéen, ce n’est pas parce que je vais m’op­po­ser à des pro­pos qui seraient éti­que­tés « anti atlan­tiste » que du coup je devien­drais un « atlantiste ».

          Vous par­tez encore dans tous les sens.

          Réponse
  10. grioune

    Mer­ci, Hadrien, pour ce mes­sage qui nous montre, une fois de plus, la per­ver­si­té du sys­tème en place. Vous êtes tout à fait dans la droite ligne des obser­va­tions pos­tées par Etienne sur son blog.

    Réponse
  11. Oli

    La guerre n’est-elle pas fina­le­ment un moyen de main­te­nir par la ter­reur et l’hor­reur le peuple qui com­mence à s’é­man­ci­per sous la dépen­dance d’un oligarque ?

    Réponse
    • Ana Sailland

      un exemple clair de ça : la guerre des malouines.

      (mais ce n’est peut être pas tou­jours le cas)

      Réponse
  12. Jacques Roman

    L’AFFAIRE D’UKRAINE

    Beau­coup de choses me paraissent vraies, ou en tout cas vrai­sem­blables, dans le billet de Paul Craig Roberts et dans les deux com­men­taires connexes d’Ha­drien (que pour ma part je ne trouve pas du tout hys­té­riques : plu­tôt indi­gnés – ce n’est pas pareil).

    Il y a des faits avérés :

    – Depuis la fin de la guerre froide les ÉUA, plu­tôt que d’en­trer dans la voie de la récon­ci­lia­tion et d’une franche coopé­ra­tion, se sont employés à encer­cler la Rus­sie mili­tai­re­ment et éco­no­mi­que­ment en fai­sant tout leur pos­sible pour atti­rer les anciennes répu­bliques de l’URSS dans la zone d »influence occidentale ;

    – L’UE (la pauvre !) s’est prê­tée à cette stra­té­gie en tâchant d’ab­sor­ber l’U­kraine par le biais d’ac­cords d’association ;

    – La guerre civile ukrai­nienne est née essen­tiel­le­ment de la déci­sion des nou­velles auto­ri­tés de Kiev d’en­le­ver son sta­tut de langue offi­cielle au russe (déci­sion rap­por­tée par la suite, mais c’é­tait trop tard).

    Ces faits sont conformes à la « doc­trine Wol­fo­witz » d’a­près laquelle les ÉUA devraient s’op­po­ser à toute puis­sance dont l’ac­tion ten­drait à empê­cher l’hé­gé­mo­nie états-unienne. Même si Oba­ma n’a jamais men­tion­né publi­que­ment cette doc­trine (à ma connais­sance), il a volon­tiers à la bouche le mot « lea­der­ship » et cer­tains dans son par­ti conti­nuent de par­ler de la « nation indis­pen­sable » : ça revient au même.

    Ce sont là des faits, pas des opi­nions ; je constate qu’ ils cor­ro­borent les ana­lyses de Roberts et d’Hadrien.

    Avec toute l’an­ti­pa­thie que j’é­prouve pour la poli­tique inté­rieure du natio­nal-obs­cu­ran­tiste Pou­tine, je me vois obli­gé de recon­naître qu’en l’oc­cur­rence (Ukraine) il défend des inté­rêts légi­times de son pays. 

    L’UE, parce qu’elle n’est pas encore une fédé­ra­tion – même pas vrai­ment une confé­dé­ra­tion – ne pèse pas beau­coup dans la balance. Quant à ses États membres, il y a belle lurette que même la France, l’Al­le­magne ou le Royaume-Uni, avec leurs moyens natio­naux désor­mais étri­qués, ont per­du la réa­li­té de la sou­ve­rai­ne­té inter­na­tio­nale : et ce n’est pas leur appar­te­nance à l’UE qui en est la cause, contrai­re­ment à ce que cer­tains vou­draient lais­ser croire, mais le fait que ces trois pays livrés à eux-mêmes sont à peu près aus­si influents inter­na­tio­na­le­ment que le Luxem­bourg. Leurs rares sur­sauts col­lec­tifs, tou­jours faci­li­tés par l’ap­par­te­nance à l’UE, res­tent des broutilles.

    Les Euro­péens devraient d’ur­gence négo­cier avec la Rus­sie en vue de mettre fin à la guerre civile ukrai­nienne et d »obte­nir que l’U­kraine se dote d’un sta­tut féfé­ral accep­table par la Rus­sie, tout en lui per­met­tant de conclure des accords de coopé­ra­tion tant avec Bruxelles qu’a­vec Moscou. 

    L’a­ve­nir de l’Eu­rope (UE et autres) tient à l’é­ta­blis­se­ment de rela­tions éco­no­miques et poli­tiques étroites avec la Rus­sie, en atten­dant que les ÉUA acceptent de se déshé­gé­mo­ni­ser, ce qui, j’en ai peur, néces­si­te­ra encore plu­sieurs guerres. 

    L’OTAN doit dis­pa­raître en tant qu’al­liance mili­taire , car ce n’est avant tout pour le moment qu’ un outil au ser­vice de l’he­ge­mon amé­ri­cain. Il convien­drait de la trans­for­mer en ins­ti­tu­tion mili­taire spé­cia­li­sée de l’O­NU char­gée de don­ner effet aux déci­sions du Conseil de sécu­ri­té en matière de réta­blis­se­ment ou de main­tien de la paix : elle serait beau­coup plus utile dans ce rôle-là, et en tout cas beau­coup moins dan­ge­reuse. JR

    Réponse
  13. Sandy

    « Avec toute l’antipathie que j’éprouve pour la poli­tique inté­rieure du natio­nal-obs­cu­ran­tiste Pou­tine, je me vois obli­gé de recon­naître qu’en l’occurrence (Ukraine) il défend des inté­rêts légi­times de son pays. »

    Un pays n’ayant pas d’in­té­rêts com­muns et contraires à ceux d’un autre pays à part dans l’i­ma­gi­naire natio­na­liste, il s’a­git des inté­rêts d’une oli­gar­chie Russe, impé­ria­liste, dont le porte voix est Pou­tine. Et il s’a­git d’une guerre d’in­fluence avec l’o­li­gar­chie amé­ri­caine, impé­ria­liste elle-aus­si, sur l’U­kraine. Les deux oli­gar­chies mépri­sant la sou­ve­rai­ne­té et donc les réels inté­rêts des ukrainiens.

    Il n’y a aucune his­toire de légi­ti­mi­té là-dedans.

    Vous voyez donc qu’il ne s’a­git pas que de faits, mais bien d’o­pi­nions poli­tiques aussi.

    Réponse
  14. Lelong

    Pour moi, Mr Roberts ne contient pas d’ar­gu­men­ta­tion parce qu’il ne cherche pas à convaincre ni aux EUA ni, encore moins, à l’in­ter­na­tio­nal. Craig Roberts a juste écrit un pam­phlet pour que ses conci­toyens se sentent mal de devoir vivre sous un Pré­sident qu’il veut démolir.
    Pour décrier Oba­ma, Roberts en appelle plus à la peur qu’à la rai­son et tous les moyens sont bons. Fran­che­ment je ne vois rien de solide à rete­nir de ce papier.

    Réponse
  15. etienne

    Pou­tine me fait peur…
    Il est temps de dire la véri­té sur « l’abominable nou­veau tsar du Kremlin »

    http://​www​.cau​seur​.fr/​v​l​a​d​i​m​i​r​-​p​o​u​t​i​n​e​-​r​u​s​s​i​e​-​u​k​r​a​i​n​e​-​2​6​8​0​3​.​h​tml

    Poutine

    Il est grand temps de dénon­cer haut et fort Vla­di­mir Pou­tine. D’abord sur le plan éco­no­mique. Car qu’a‑t-il fait depuis 15 ans, concrè­te­ment ? Le pou­voir d’achat des Russes : il a dou­blé. L’inflation : pas­sée de 100 % à presque rien. La balance com­mer­ciale : lar­ge­ment redres­sée et désor­mais excé­den­taire. Le taux d’emploi : en très forte hausse. La dette publique : pas­sée de 90 % du PIB à 10 %. La pau­vre­té : divi­sée par 2. Bref, les chiffres parlent d’eux-mêmes : un échec lamentable.

    Au niveau poli­tique : des élec­tions régu­lières, de gros suc­cès élec­to­raux – bien loin de la situa­tion de nos alliés en Chine ou en Ara­bie Saou­dite. Évi­dem­ment, sa côte de popu­la­ri­té n’est jamais des­cen­due sous les 65 % d’opinions posi­tives, et elle est remon­tée à 80 % actuel­le­ment – tout ceci étant pré­vi­sible vu les chiffres éco­no­miques catas­tro­phiques pré­cé­dem­ment avan­cés. D’ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évi­dem­ment tru­qués, Oba­ma pla­fon­nant à 40 %, Hol­lande étant des­cen­du à 15 %, et le taux d’approbation du Congrès amé­ri­cain venant de réus­sir l’exploit d’atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satis­fac­tion des Américains.

    Mais c’est au niveau géo­po­li­tique que le pire est à craindre. Car que prône M. Pou­tine ? Des réfé­ren­dums ! Pour deman­der leur avis aux gens ! Non mais, sérieu­se­ment, jusqu’à quand allons-nous tolé­rer ceci en Europe ?

    Fai­sons bien atten­tion aux consé­quences de notre pusil­la­ni­mi­té : si nous lais­sons des réfé­ren­dums se déve­lop­per en Europe, cela en sera fini de la marche vers le « Pro­grès Euro­péen ». Ter­mi­né les trai­tés bud­gé­taires. Fini l’austérité pour com­plaire aux mar­chés finan­ciers. Plus d’augmentation de l’âge des retraites jusqu’à 69 ans. Per­sonne n’acceptera de sai­gner la Grèce pour rem­bour­ser des hedge-funds vam­pires. Per­sonne n’élira Her­mann Van Rom­puy Pré­sident du Prae­si­dium Européen.

    De même, si nous fai­sons un réfé­ren­dum au Royaume-Uni, il est clair que ce pays quit­te­ra rapi­de­ment l’Union. Comme le feront pas mal d’autres pays si nous deman­dons leur avis aux citoyens.

    Et quel peuple accep­te­ra de voter pour l’accord d’association UE/Ukraine signé le 21 mars der­nier, qui met désor­mais les entre­prises euro­péennes en concur­rence avec le pays le plus pauvre d’Europe, où le salaire mini­mal est de 100 € par mois ? Aucun peuple sen­sé ne l’acceptera – crai­gnant évi­dem­ment le chô­mage. Il faut donc ban­nir le réfé­ren­dum et lais­ser Bruxelles décider.

    Mais là où appa­raît clai­re­ment la per­fi­die du pré­sident russe, c’est que, non seule­ment il fait voter les habi­tants de Cri­mée sur leur ave­nir pour la pre­mière fois, mais en plus, alors que, essen­tiel­le­ment Russes, ils ont logi­que­ment deman­dé leur rat­ta­che­ment à la Rus­sie à une écra­sante majo­ri­té, incon­tes­table, eh bien il les écoute et il répond à leur demande ! Ima­gine-t-on ceci en Europe ? Mais nous n’aurions jamais pu signer le trai­té de Lis­bonne si on avait accep­té la demande des Fran­çais de 2005.

    Alors que, dans cette affaire, la solu­tion était tel­le­ment simple – et nous l’aurions sur­ement appli­quée si des ministres russes avaient ali­men­té des mani­fes­ta­tions popu­laires pro-russes au Cana­da, puis avaient sur­tout fomen­té un coup d’État avec des néo­na­zis qui auraient inter­dit le fran­çais au Québec.

    Il fal­lait donc punir très for­te­ment Pou­tine (la puni­tion étant désor­mais un axe cen­tral en Diplo­ma­tie), ren­voyer la Cri­mée dans le giron du gou­ver­ne­ment put­schiste ukrai­nien non élu, puis envoyer des chars ukrai­niens noyer dans le sang le sou­lè­ve­ment qu’il n’y aurait pas man­qué d’avoir envers un gou­ver­ne­ment com­por­tant un tiers de néo­na­zis rus­so­phobes assumés1 et sou­te­nu par un Occi­dent cynique comme jamais. Là, au moins, dans un scé­na­rio à la you­go­slave, l’UE sait agir : tweets, dis­cours enflam­més, réso­lu­tions, condam­na­tions, envois d’observateurs et de Ber­nard-Hen­ri Lévy, puis d’enquêteurs, puis de méde­cins légistes, sai­sie de la Cour pénale inter­na­tio­nale, etc.

    Mais au lieu de cela, Pou­tine à tout gâché, et le peuple de Cri­mée a fêté dans la liesse popu­laire son rat­ta­che­ment à la Rus­sie. Et le peuple de Kiev a mani­fes­té sa révolte le 23 mars, l’ampleur de la mani­fes­ta­tion phé­no­mé­nale de 5 000 per­sonnes mon­trant bien le carac­tère tota­le­ment illé­gi­time de la chose pour les Ukrai­niens – tout comme le fait qu’à peine 20 % des mili­taires ukrai­niens en Cri­mée aient obéi à l’ordre de ren­trer au pays…

    Tout ceci est donc déso­lant, c’est à déses­pé­rer du « rêve euro­péen »… Et comme nous ne savons pas jusqu’où ira Pou­tine, il nous faut donc sur­tout nous armer de lucidité !

    _____________
    1. Dénon­cés par la Knes­set ou le Congrès Juif Mon­dial, et ré-inhu­mant régu­liè­re­ment des Waf­fen-SS avec les hon­neurs mili­taires par exemple. 

    Source : http://​www​.cau​seur​.fr/​v​l​a​d​i​m​i​r​-​p​o​u​t​i​n​e​-​r​u​s​s​i​e​-​u​k​r​a​i​n​e​-​2​6​8​0​3​.​h​tml

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  16. etienne

    Joe Biden admet que les Etats-Unis ont for­cé les pays de l’UE à adop­ter des sanc­tions contre la Russie

    http://​news360x​.fr/​j​o​e​-​b​i​d​e​n​-​a​d​m​e​t​-​l​e​s​-​e​t​a​t​s​-​u​n​i​s​-​f​o​r​c​e​-​l​e​s​-​p​a​y​s​-​l​u​e​-​a​d​o​p​t​e​r​-​s​a​n​c​t​i​o​n​s​-​c​o​n​t​r​e​-​r​u​s​s​ie/

    L’Union euro­péenne ne vou­lait pas sanc­tion­ner la Rus­sie, mais Washing­ton l’a obli­gée à le faire, a recon­nu le vice-pré­sident Joe Biden. La Mai­son Blanche savait quels risques éco­no­miques pren­draient ses alliés euro­péens s’ils adop­taient ces mesures, a‑t-il admis.

    « L’ordre inter­na­tio­nal que nous avons construit méti­cu­leu­se­ment après la seconde guerre mon­diale est en train de s’éroder, mais l’engagement des Etats-Unis. dans le monde est plus impor­tant que jamais », a insis­té Biden jeu­di lors d’une confé­rence sur les piliers de la poli­tique étran­gère de la Mai­son Blanche devant les étu­diants de l’Université Harvard.

    Une des réa­li­sa­tions-clés, de son point de vue, est le fait que Washing­ton ait obte­nu de faire pres­sion sur les Etats membres de l’UE pour qu’ils sanc­tionnent la Rus­sie. « Il est vrai qu’ils ne vou­laient pas le faire. Mais nous, Etats-Unis, nous avons assu­mé le lea­der­ship et le Pré­sident a insis­té là des­sus. Y com­pris s’il devait mettre l’Europe dans une posi­tion incon­for­table pour qu’elle agisse et la fasse « payer » [la Rus­sie], mal­gré le risque de dom­mages éco­no­miques que cela sup­po­sait pour l’UE », a avoué le vice-pré­sident en répon­dant à des ques­tions des étudiants.

    En ce qui concerne les autres défis de Washing­ton sur l’agenda inter­na­tio­nal, Biden a admis que les émeutes dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, sou­te­nues par l’administration Oba­ma, et la mon­tée des extré­mistes vio­lents auront un effet durable et néces­si­te­ront « une géné­ra­tion ou plus » pour s’apaiser. Tou­te­fois, il a cal­mé le public : Les dji­ha­distes comme l’Etat isla­mique sont un sérieux défi, mais ne repré­sentent pas « une menace pour l’existence de notre mode de vie ou notre sécu­ri­té » (!). « Nous ne nous sommes pas écrou­lés après le 11 sep­tembre. Nous n’avons pas mol­li après le Mara­thon de Bos­ton », a‑t-il argumenté.

    Sources : RTActualidad/ histoiretsociete 

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  17. Katharina

    SUPERBE ! mer­ci pour ces outils dans l’ar­gu­men­ta­tion ! Je tra­dui­rai et ferai pas­ser ici.
    D’ailleurs je ne sais pas si tu com­prends l’al­le­mand, aujourd’­hui dans les DWN, http://​deutsche​-wirt​schafts​-nachrich​ten​.de/​2​0​1​4​/​1​0​/​1​3​/​a​g​g​r​e​s​s​i​v​-​g​e​g​e​n​-​r​u​s​s​l​a​n​d​-​f​u​e​r​-​d​e​n​-​c​l​a​n​-​v​o​n​-​u​s​-​v​i​z​e​-​b​i​d​e​n​-​g​e​h​t​-​e​s​-​u​m​-​v​i​e​l​-​g​e​ld/
    jour­nal dans l’in­ter­net, indé­pen­dant, ils ont écrit que le clan de Biden a un furieux inté­rêt d’ex­ploi­ter l’U­kraine depuis long­temps. La rai­son : Fra­cking. les actions pour le fra­cking ont connu aux Etats-Unis – à force de pro­messes débiles com­plè­te­ment exa­gé­rées – une hausse sem­blable à la hausse aux début de l’ère des start-ups inter­net. Mais comme par has­rad, les pro­messes, ne pou­vant pas être tenues, le clan est depuis à la recherche d’autres pos­si­bi­li­tés d’ex­ploi­ta­tion pas chers pour satis­faire la bourse et ont atta­qué le mar­ché de l’U­kraine. On prend un imbé­cile (Poro­schen­ko) plus une caniche (Jaze­niuk), qui parle cou­rem­ment l’an­glais et tient des contacts avec les nazis, puis on fout son fils et deux conseillers payés par le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain dans la plus grande boîte ukrai­nienne et hop ! Ca ira , ca ira les belles conquêtes plus au moins gra­tuites. Et voi­là la rai­son sim­pliste, pour­quoi la Rus­sie est décla­rée enne­mi du monde. Puis­qu’il gâche ce scé­na­rio avec intel­li­gence. Et voilá ici et par­tout les gens qui croient la légende du bon Amé­ri­cain libé­ra­teur et du Russe méchant et brute de nature, ont retrou­vé l’en­ne­mi favo­ri­sé. Mais les gens sont pas bêtes… suf­fit d’ex­pli­quer. Ton article me donne courage.

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    • Katharina

      c’é­tait d’ailleurs un com­men­taire pour « Pou­tine me fait peur … » gree­tings de Berlin

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  18. EFFAB

    (infor­ma­tif et indi­rec­te­ment concer­nant pour­tant la Rus­sie et le monde Arabe en pre­mier lieu)

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