Pour Ainsi Dire – 39 – Conversation avec Étienne Chouard : 4. Propriété Privée

6/05/2024 | 8 commentaires

Chers amis,

Je viens de pas­ser un bon moment, à nou­veau, avec deux per­sonnes (Laurent et Domi­nique) qui pensent presque tout dif­fé­rem­ment de moi (tous les deux sont farou­che­ment oppo­sés à l’i­dée d’un État char­gé de défendre l’in­té­rêt géné­ral, concept dont ils réfutent même l’exis­tence) mais sans mal­veillance, ce qui nous per­met à tous de progresser.

Cette fois, on essaie de se concen­trer sur LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE :
Peut-elle ou même doit-elle être limi­tée ? Par qui ? Pour­quoi ? Avec quelle légitimité ?
Est-il bon ou com­plè­te­ment sui­ci­daire de per­mettre l’ac­cu­mu­la­tion du capi­tal sans limite ?
Les liber­ta­riens conçoivent-ils l’i­dée d’A­BUS de droit (ici de propriété) ?

Bien sûr, on n’a fait qu’ef­fleu­rer le sujet, et plu­sieurs sujets connexes (comme le prin­cipe de non-agres­sion, et aus­si ce qui me semble être un « fana­tisme des anar­caps »), mais j’ai trou­vé cette conver­sa­tion utile et inté­res­sante, comme les précédentes.

Vous me direz ?

Étienne.

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Étienne

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8 Commentaires

  1. Ana Sailland

    Au sujet de ton texte d’in­tro­duc­tion, rela­tif à l’al­ler­gie de cer­tains à l’i­dée d’É­tat ( nous en par­lâmes un peu à Strasbourg ) »>

    Je suis aller­gique à bien plus : à tout ce qui n’est pas de chair mais à qui ou à quoi on prête des pen­sées, dont on parle comme s’il s’a­gis­sait de per­sonnes ; ain­si peut on dire l’é­tat décide que ; alors selon ma per­cep­tion, nous aurons beau nous doter de pro­ces­sus démo­cra­tiques réels et solides, cela ne refer­me­ra pas cette ouver­ture du men­tal humain à des êtres vir­tuels, ou pires peut pen­ser le cha­man ; c’est le même pro­blème que celui des per­sonnes morales ;

    Quant à la video je suis aus­si aller­gique au concept de droit natu­rel et sen­sible au fait que la pro­prié­té induit pou­voir ; le droit du pre­mier arri­vé ? Oulala.

    J’au­rais aimé entendre qu’a­voir induit devoir …

    Sinon mer­ci

    Réponse
    • Manioc

      Bon­jour, je suis moi aus­si aller­gique à l’i­dée d’é­tat, je pense que nos socié­tés se por­te­raient beau­coup mieux sans état, à la manière d’une socié­té féo­dale (sans le sei­gneur si pos­sible). Cepen­dant, aujourd’­hui avec tous les empires qui nous entourent, tous ces moyens de guerre, toutes ces volon­tés domi­na­trices très puis­santes qu’il y a par­tout sur Terre, com­ment – et la ques­tion que je pose ici est naïve – faire pour s’en sor­tir sans état ? Sans état, pas d’in­dus­trie, sans indus­trie, pas de machines de mort pour faire la guerre. Les puis­sances impé­ria­listes pour­ront alors cal­me­ment nous dézin­guer et nous annexer, alors qu’on vou­lait vivre tran­quilles dans notre coin d’ar­ti­sa­nat sans élec­tri­ci­té (parce que je vois pas com­ment avoir de l’élec­tri­ci­té sans état à moins d’être libertaré)

      Bref, il nous faut, à mon humble avis, obli­ga­toi­re­ment un état fort pour nous pro­té­ger des inva­sions exté­rieures, à com­men­cer par celles des titans bou­ti­quiers qui dirigent la planète

      Réponse
  2. Étienne CHOUARD

    J’ai trou­vé ça dans un com­men­taire, c’est savoureux 🙂

    Nicole Fer­ro­ni : La pro­prié­té c’est pas du vol, c’est pire.

    Réponse
  3. mobar

    La ques­tion qui n’est jamais posée : qui écrit le droit naturel ?

    La notion même est aber­rante, le droit natu­rel est-il unique, uni­ver­sel et propre à toutes les époques ?
    Sinon où est le natu­rel dans ce glou­bi boulga ?

    Le droit est affaire de déli­bé­ra­tions, d’ex­pé­ri­men­ta­tion, d’a­jus­te­ments conti­nus et d’é­vo­lu­tion pour le mettre en confor­mi­té avec les exi­gences, poten­tia­li­tés, carac­té­ris­tiques des temps et des sociétés.
    Si on est par­ti­san du droit, on consent à s’y sou­mettre et c’est en cela que le droit est liberté.

    Le droit des anciens devrait être remis à la déli­bé­ra­tion après un cer­tain temps, nos petits-enfants n’ont pas à se confor­mer au droit que nous aurons écrit et nous devrions pou­voir réécrire ou tout du moins rééva­luer le droit écrit par nos ancêtres, d’au­tant plus que le monde n’a jamais autant chan­gé qu’aujourd’hui.

    Réponse
  4. mobar

    Pas d’é­change = pas de valeur !!!

    Encore une vision limi­tée de ce qu’est la valeur d’un objet, d’un être vivant, ou d’un humain.
    Avec la valeur d’é­change, il y a la valeur d’u­sage, la valeur sym­bo­lique, la valeur cultu­relle… et pas for­cé­ment de mar­ché pour en déter­mi­ner le montant.

    La valeur d’un objet dépend du moment, des indi­vi­dus, de la nature de l’ob­jet, de son uti­li­té, de sa qua­li­té… cette valeur peut s’é­va­po­rer ou être aug­men­tée en fonc­tion de l’é­vo­lu­tion d’un des fac­teurs qui la détermine.

    Les libert-a-riens paraissent bien limi­tés ou bien c’est leur obses­sion mer­can­tile qui leur fait igno­rer des pans entiers de ce qu’est le monde.

    Réponse
  5. Hervé TANGUY

    J’ai vécu un moment au Gua­te­ma­la. Sur des sur­faces très pen­tues où tout est natu­rel et elles n’appartiennent à per­sonne. Quand une famille cultive une par­celle de ce ter­rain, elle lui appar­tient gra­tui­te­ment. Je trouve ça très bien. De ce fait, les mar­chés sont pleins de fruits et légumes d’une qua­li­té excep­tion­nelle car aucune machine ne peut culti­ver ces terres très raides.

    Réponse

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