Démocratie et anarchisme : Entretien avec Mike – Géopolitique profonde 12 février 2023

7/03/2023 | 3 commentaires

Nous trai­tons notam­ment du sujet de l’anarchisme.

En 2023, l’a­nar­chisme est encore un terme mal com­pris qui a été constam­ment dif­fa­mé depuis sa créa­tion. Le mou­ve­ment anar­chiste est com­po­sé d’un éven­tail de pen­seurs qui par­tagent une méfiance envers toutes les formes de pou­voir et de domi­na­tion. Bien que leurs idéo­lo­gies puissent dif­fé­rer, ils ont en com­mun des prin­cipes tels que la géné­ro­si­té, le par­don et l’a­mour mutuel. Contrai­re­ment à ce que l’on croit sou­vent, l’a­nar­chisme ne prône pas le désordre ou le chaos, mais plu­tôt une forme d’ordre social basée sur des valeurs éthiques.

Il est impor­tant de se pro­té­ger des per­sonnes qui cherchent à acqué­rir le pou­voir, comme le sou­li­gnait déjà Pla­ton il y a 2500 ans. Même les gens bien inten­tion­nés peuvent être cor­rom­pus une fois qu’ils ont le pou­voir. Les anar­chistes rêvent d’une socié­té sans État, car l’his­toire de l’É­tat montre qu’il a ten­dance à être arbi­traire et injuste. La Consti­tu­tion devrait limi­ter les pou­voirs de ceux qui gou­vernent pour les rendre res­pon­sables devant la socié­té, mais mal­heu­reu­se­ment les élec­tions ont encou­ra­gé la pro­fes­sion­na­li­sa­tion de la poli­tique, où les plus riches et les pro­fes­sion­nels de la poli­tique sont sou­vent avantagés.

En somme, l’a­nar­chisme repré­sente une alter­na­tive inté­res­sante aux formes de gou­ver­nance actuelles, qui ont sou­vent échoué à pro­té­ger les inté­rêts du peuple et de l’en­vi­ron­ne­ment. Cepen­dant, il reste encore beau­coup de tra­vail à faire pour que les idéaux anar­chistes soient com­pris et appli­qués de manière effi­cace dans la pratique.

Mer­ci à Mike de la chaine Géo­po­li­tique pro­fonde pour l’invitation.


Résu­mé :

POUR PRENDRE LE POUVOIR, LE PEUPLE DOIT D’ABORD LE VOULOIR, ET SURTOUT APPRENDRE À L’INSTITUER ET À LE LIMITER

.

Pen­dant 1h50, comme un affreux bavard, par­don, j’ai parlé

 • des idées anarchistes,
 
• des socié­tés dites « pri­mi­tives » (et en fait sou­vent très démocratiques), 
 
• de la méfiance mil­lé­naire des hommes contre les pou­voirs en temps de paix (exemple des pirates et des Amérindiens…), 
 
• de l’er­reur pro­fonde qui consiste à asso­cier élec­tion et démocratie, 
 
• de la haine féroce que vouent (la plu­part) des anar­chistes à l’É­tat en tant que tel, et de ma dif­fé­rence, moi anar­chiste démo­crate qui admet l’É­tat pour­vu que nous l’ins­ti­tuions nous-mêmes et que nous le contrô­lions nous-mêmes, 
 
• de ma défense de l’i­dée géniale de consti­tu­tion mais en pre­nant bien garde à la qua­li­té du pro­ces­sus consti­tuant (qui doit être popu­laire et permanent), 
 
• des régimes démocratiques, 
 
• des régimes aris­to­cra­tiques (au sens strict, et sur­tout pas héré­di­taire, évidemment), 
 
• de la nature onto­lo­gi­que­ment plou­to­cra­tique de l’élection, 
 
• des argu­ments puis­sants en faveur du tirage au sort, 
 
• du contrôle des tirés au sort (avant, pen­dant et après leur mandat), 
 
• de la pro­fes­sion­na­li­sa­tion de la poli­tique et du fléau des par­tis (qui dis­pa­raî­tront natu­rel­le­ment avec l’ins­ti­tu­tion du tirage au sort), 
 
• du concept fon­da­men­tal d’é­chan­tillon repré­sen­ta­tif par lequel le tirage au sort com­pose à coup sûr, dans une assem­blée assez vaste (envi­ron 1000 per­sonnes), une mini-socié­té fidèle, res­sem­blant méca­ni­que­ment à la socié­té qu’il est ques­tion de représenter, 
 
• du pro­cès de l’é­lec­tion avec ses 10 vices majeurs, avec les 10 ver­tus (inverses) cor­res­pon­dantes du tirage au sort, 
 
• de la félo­nie traî­treuse de l’ar­ticle 104 du trai­té de Maas­tricht et du DOL (trom­pe­rie) qui consti­tue un grave VICE notre consen­te­ment au réfé­ren­dum de 1992 et qui devrait en annu­ler tous les effets, 
 
• du méca­nisme ordi­naire de la créa­tion moné­taire (volée) par les banques commerciales, 
 
• de l’in­ter­dic­tion cri­mi­nelle faite aux puis­sance publiques d’emprunter (sans inté­rêt réel) auprès de la Banque centrale, 
 
• du pro­jet poli­tique for­mi­dable qui consiste à dire « notre puis­sance publique crée la mon­naie quand elle dépense et elle détruit la mon­naie quand elle per­çoit l’im­pôt », de façon à pou­voir lui don­ner la mis­sion d’employeur en der­nier res­sort (pour venir à bout du chômage), 
 
• de la concep­tion de la mon­naie la plus per­ti­nente qui voit les signes moné­taires comme des bons de tra­vail, c’est-à-dire que nous devrions consi­dé­rer que la meilleure contre­par­tie de la mon­naie est le temps de tra­vail humain (pro­cla­mé seule vraie source de richesse), 
 
• de l’his­toire enthou­sias­mante et pro­met­teuse de Wör­gl et de Schwa­nen­kir­chen où les maires, dotés par leur popu­la­tion du pou­voir de créa­tion moné­taire (acte poli­tique de sou­ve­rai­ne­té popu­laire), ont réta­bli très rapi­de­ment la pros­pé­ri­té en déso­béis­sant à la Banque cen­trale (repaire de gre­dins usuriers), 
 
• du PCPP (pro­ces­sus consti­tuant popu­laire per­ma­nent) et du RIC en toutes matières et notam­ment du RIC constituant, 
 
• des ate­liers consti­tuants, qui sont des exer­cices d’en­traî­ne­ment pour pré­pa­rer un pro­ces­sus consti­tuant populaire, 
 
• du carac­tère, impé­ra­tif ou indi­ca­tif, que nous vou­lons don­ner aux man­dats de nos représentants, 
 
• de notre très néces­saire refus d’é­lire les pro­chaines assem­blées constituantes, 
 
• de nos dis­cus­sions légis­la­tives oiseuses et de nos dis­putes sté­riles, qui ne servent abso­lu­ment à rien puisque nous ne déci­dons de rien, 
 
• de notre situa­tion de pri­son­niers poli­tiques qui s’en­gueulent stu­pi­de­ment entre eux dans leur pri­son sans même prê­ter atten­tion à la porte de la geôle qui n’est même pas fer­mée à clef et que nous pour­rions pous­ser pour nous éva­der si nous la pous­sions ENSEMBLE, 
 
• d’une vision impor­tante de la vie démo­cra­tique où nous vote­rions nous-mêmes nos lois et où nous aurions tan­tôt des lois de droite, tan­tôt des lois de gauche, tan­tôt des lois très consensuelles, 
 
• d’une pro­cé­dure de l’é­lec­tion qui pour­rait être défen­dable : l’é­lec­tion sans can­di­dats avec, ensuite, tirage au sort au sein de ces per­sonnes valeu­reuses qui ont été élues sans avoir été candidates, 
 
• des contrôles de tous les pou­voirs (qui doivent tous avoir peur de quelque chose) par des Chambres de contrôle tirées au sort et dotées d’un bon bud­get et de moyens humains, d’un pou­voir d’en­quê­ter, et d’une auto­ri­té de juger et de punir les pou­voirs abu­sifs (pour contrô­ler les ministres, les par­le­men­taires, les hauts fonc­tion­naires, les juges, les jour­na­listes, la police, les mili­taires, les banquiers…), 
 
• des jour­na­listes dont on va fixer pré­ci­sé­ment la mis­sion poli­tique qu’on leur confie (dans la consti­tu­tion), et qu’on va rendre à la fois indé­pen­dants (des riches et de tous les pou­voirs) et contrô­lés, comme on l’au­ra fait aus­si des juges, 
 
• de l’op­po­si­tion contrô­lée qui vient de la détes­ta­tion mutuelle de « l’ex­trême droite » et de « l’ex­trême gauche »,
• des expé­rience de Robert-Vincent Joule (à Aix) qui démontrent qu’une simple infor­ma­tion ne per­met pas de faire chan­ger l’a­vis des gens, mais qu’il y a quand même des trucs (des mani­pu­la­tions) pour que les gens s’en­gagent fina­le­ment quand même, 
 
• des ate­liers consti­tuants incan­des­cents (de vraies ruches) mais qui ne suf­fisent pas à mettre les gens au travail, 
 
• de l’i­dée de deman­der (publi­que­ment) aux gens de s’en­ga­ger publi­que­ment, pour les conduire à pour­suivre leurs efforts après que nous nous soyons quittés, 
 
• de mes moti­va­tions pour ser­vir le bien com­mun : d’a­bord être à la hau­teur de ceux qui comptent sur moi, et aus­si mon­trer à ceux qui me détestent ou me méprisent qu’ils se trompent sur moi, 
 
• de mes amis de Tou­lon que j’ai ren­con­trés il y a douze ans (!) et qui bossent encore aujourd’­hui (!!) et qui ont créé un jeu constituant, 
 
• de l’i­dée d’un film que nous ferions pour don­ner du cou­rage aux gens en leur mon­trant en détail l’his­toire de cette idée en train de mar­cher, avec une pre­mière par­tie qui décri­rait l’a­vant-révo­lu­tion (avec les forces armées qui deviennent, comme nous, consti­tuants), une deuxième par­tie qui décri­rait la révo­lu­tion (avec notre refus mas­sif d’é­lire l’as­sem­blée consti­tuante, et avec le tra­vail des assem­blées consti­tuantes dans tous les vil­lages et quar­tiers), et une troi­sième par­tie, TRÈS IMPORTANTE, qui mon­tre­rait toutes les mer­veilleuses trans­for­ma­tions de la socié­té ren­dues pos­sibles par une vraie consti­tu­tion (je donne quelques exemples)…
 
————
 
Si vous vou­lez (enfin) AGIR per­son­nel­le­ment pour résis­ter à la tyran­nie qui vient et pour qu’advienne une vraie démo­cra­tie, rejoi­gnez-nous sur https://​chouard​.org/​a​gir
 
Pour creu­ser l’immense sujet de conver­sa­tion poli­tique qu’est LE TIRAGE AU SORT à la place de l’élection, allez voir
https://​chouard​.org/​d​o​s​s​i​e​r​s​/​t​i​r​a​g​e​-​a​u​-​s​o​rt/
 
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Source : https://​www​.you​tube​.com/​w​a​t​c​h​?​v​=​-​M​s​_​_​L​w​z​pso

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Étienne

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3 Commentaires

  1. francoise escandell

    bra­vo oui il faut en finir et vite !

    Réponse
  2. Viande Tiède

    Tout ceci est fort intéressant.
    Mais il faut choi­sir entre « une consti­tu­tion » et l’a­nar­chie, deux notions sont mutuel­le­ment exclusives.
    En outre l’a­nar­chie est affaire de droit et non de morale ni d’éthologie.
    Je vous invite à en dis­cu­ter sur ma chaîne Youtube..

    Réponse
  3. danielp

    Bon­jour,
    Votre léga­lisme vous honore tout en vous éga­rant si je peux vous don­ner un sen­ti­ment per­son­nel (donc qui n’en­gage que moi). L’His­toire même mani­pu­lée par ceux qui nous oppriment depuis si long­temps le prouve. Nous, les petits, les exploi­tés d’hier et d’au­jourd’­hui ; ceux qui je cite : « Ne sont rien » pour les socio­pathes qui sont encore et tou­jours au pou­voir n’ob­tien­dront rien de déci­sif (ren­ver­se­ment du sys­tème de domi­na­tion en place) sans la force. Jus­qu’à pré­sent elle était du côté des puis­sants et ces fous ne cède­ront rien sans vio­lence. Ils ont orga­ni­sé des guerres quand ils sen­taient le pou­voir dont ils sont les esclaves leur échap­per. Ils ont mani­pu­lé, condi­tion­née, lobo­to­mi­sé, exploi­té, tués, men­ti, volé, tor­tu­ré hommes, femmes et enfants, que sais-je encore et sont, sachez-le bien, tou­jours prêt à tout pour conser­ver le consen­te­ment des masses.
    Ils font la Loi et donc les Lois, ils cor­rompent, tra­hissent, répriment. Qu’es­pé­rez-vous donc de ces gens-là et du sys­tème ver­rouillé qu’ils ont mis en place pour assu­rer la péren­ni­té de leurs mal­ver­sa­tions ? La ques­tion est posée.
    Salutations

    Réponse

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