Mon commentaire :
Je trouve cette réflexion profonde, et pour tout dire, bouleversante.
APPEL À LA RETRANSCRIPTION :
Ce serait bien de retranscrire cette vidéo et d’en publier le texte écrit, pour nous aider à fixer ses idées et à les discuter une à une.
L’appel de Jean-Luc Mélenchon à voter Macron (indirectement mais clairement) dès le soir du premier tour, sans hésiter, tout de suite et avec même une grande insistance, a été une vraie baffe, la révélation d’une trahison, l’aveu que cette formidable opposition était factice.
On est donc à mille lieues de l’esprit du Conseil National de la Résistance où les gaullistes maurassiens (de l’action française) et les communistes (marxistes) avaient mis l’intérêt général du pays au-dessus de leurs haines mutuelles le temps d’une résistance au pire. Rien de tel ici : ce qu’on appelle « la gauche » nous appelle à voter Macron… Au secours !
Dans ce choix cornélien que nos institutions maudites nous imposent (avec un scrutin uninominal détestable) entre deux personnes qu’on ne veut PAS — et même qu’on redoute particulièrement —, la sagesse populaire conseille : « entre deux maux il faut choisir le moindre ».
Il me semble qu’ici, le moindre mal (entre deux personnes dont tout le monde peut redouter de terribles abus de pouvoir), c’est la personne contre laquelle il y aura le plus de digues, le plus de remparts, le plus de contre-pouvoirs.
Chacun fera bien comme il veut, mais moi je ne m’abstiendrai pas : #ToutSaufMacron.
Et advienne que pourra.
Étienne.
PS : en complément, sur le bilan réel et tangible du candidat le plus extrême que la droite ait jamais promu depuis 1945 — et que « la gauche » nous appelle donc (et violemment) à réélire (!) —, je vous signale ça :
Formulaire d’engagement de responsabilité pour ceux qui votent Macron (directement ou indirectement) :
Il manque, à ce bilan (partiel) du passé, des promesses de durcissement pour l’avenir :
- Retraite promise à 65 ans (!),
_ - Injections forcées à vie (« vaccins » obligatoires) de produits dangereux (alors qu’on avait pendu les médecins nazis précisément pour avoir fait ça),
_ - Pass arbitraire pour avoir accès à tout,
_ - Mort sociale (« suspension ») des opposants politiques,
_ - Surveillance générale et « crédit social » arbitraire à la chinoise,
_ - Guerre permanente (pour nous enrôler comme des enfants à la manière de la mafia), avec un « Conseil de défense », inconstitutionnel, opaque et invérifiable (pas de liste des présents, pas de compte rendu, pas de verbatim, aucun contrôle possible, aucune responsabilité à craindre, l’arbitraire chimiquement pur),
_ - Destruction des services publics (après les avoir asphyxiés financièrement) et de la fonction publique,
_ - Endettement public croissant et sans fin, et DONC effondrement de la dépense publique, et DONC chômage,
_ - « Libre-échange » endurci et DONC sur-effondrement de la balance commerciale et désindustrialisation, et DONC chômage de masse (outil de domination central),
_ - Censure, intimidations, suppression des outils de communication des opposants politiques,
_ - « Intelligence avec une puissance étrangère » (art. 411–4 du code pénal) à travers (entre autres) les « cabinets de conseil » à qui les secrets d’État sont livrés en douce (le fait que les cabinets soient ruineux sans rendre de service et qu’ils ne paient pas d’impôts est NÉGLIGEABLE à côté de la haute trahison qui consiste à les mettre au pouvoir alors que ce sont des étrangers hostiles),
_ - Et j’en oublie.
_
Et tout ça SANS AUCUN CONTRE-POUVOIR, même pour résister à d’aussi graves TRAHISONS.
Dernière remarque :
Les vrais démocrates, qui se battent encore contre Macron et son monde, vont avoir sur le dos les prétendus « antifas » (les agents de police de la pensée du système de domination), mais on s’en fout : la haine de ces fous furieux est devenue un signe fort qu’on a bien servi l’intérêt général, cette détestation enragée est comme une preuve, une sorte de légion d’honneur (involontaire) de bons services rendus à la résistance.
Étienne.
Régis de Castelnau : « PRÉSIDENTIELLE : VOTER AVEC LES CLASSES POPULAIRE ET BATTRE MACRON »
https://www.vududroit.com/2022/04/presidentielle-voter-avec-les-classes-populaire-et-battre-macron/
Je ne pensais quand même pas devoir assister en rage, au nouveau déploiement du grand barnum destiné à animer l’entre deux tours de la présidentielle. « La grande quinzaine antifasciste à nouveau dans votre ville ! » Je me trompais, ils sont tous là, les petits marquis, les profiteurs, les obligés, les corrompus, les « artistes » subventionnés, les sportifs ingrats, les faux intellectuels, ceux qui veulent aller à la soupe, ceux qui veulent la garder, les comiques officiels, les journalistes sans morale, les fonctionnaires dévoyés, tous ceux qui portent leur « antifascisme » à la boutonnière, comme un signe extérieur de richesse. Toutes les tribunes leur sont ouvertes, car notre oligarchie devenue ploutocratie a ses méthodes : le rouleau compresseur de ses médias, les pressions et l’intimidation pour les récalcitrants, on ne veut voir qu’une tête et l’entendre clamer tout uniment : « no pasaran ! »
Lionel Jospin, quand même idéalement placé, leur a pourtant dit en d’autres temps que c’était « du théâtre ». Et la plupart savent parfaitement qu’il n’y a aucun danger fasciste dans notre pays, mais ils font semblant. Parce qu’ils pensent que c’est le moyen de conserver leurs avantages de classe, aussi maigres soient-ils pour certains et que le sort de ce pays, leur patrie leur est indifférent. Le laisser à la merci du fondé de pouvoir du Capital néolibéral et à celle de la bureaucratie bruxelloise dirigée par l’Allemagne ne leur pose aucun problème. Alors on insulte la moitié du peuple français, qui, nous disent les sondages, s’apprête à faire le choix de Marine Le Pen. Les premiers de corvée, ceux qui travaillent dur, produisent, ceux qui se lèvent tôt, ceux qui sont au chômage, ceux dont le porte-monnaie est vide le 15 du mois, ceux qui voient disparaître les services publics, ceux qui s’inquiètent pour leur pays parce qu’ils l’aiment, et s’angoissent pour l’avenir de leurs enfants, eh bien tous ceux-là, ce sont des fascistes voire des nazis, nous disent les belles âmes. Faux prétexte, évidemment pour tenter de maintenir à tout prix Emmanuel Macron à l’Élysée, et qui est finalement un message clair pour la France d’en bas : « qu’ils crèvent ! »
Pierre Desproges disait souvent : « parlons de moi, il n’y a que ça qui m’intéresse », et je crois nécessaire d’en passer par là pour expliciter un choix qui pourrait paraître à certains contradictoire avec ce que furent les engagements d’une vie.
Antoine de Saint-Exupéry disait qu’on était « de son enfance, comme d’un pays ». Pendant celle-ci, dans l’éducation que j’ai reçue, on m’a appris la maxime suivante : « avantage de la particule, on n’aime pas la bourgeoisie, avec le peuple on peut s’arranger. En commençant par le respecter. » Le meilleur moyen étant de le connaître, ce fut l’école publique, le sport collectif obligatoire, et les vacances scolaires étant considérées comme trop longues, le travail d’abord agricole dans les fermes, puis en usine, histoire d’apprendre à vivre. La confrontation avec la condition ouvrière à la fin des années 60 fut un choc qui eut trois conséquences. D’abord, de prendre au sérieux les études qui permettaient de l’éviter, ensuite d’appréhender physiquement ce qu’était l’exploitation, et enfin la naissance d’une solidarité avec le monde du travail toujours présente 50 ans plus tard. Les étapes qui conduisirent à l’engagement communiste furent vite franchies grâce au mai 68 ouvrier, à la lecture de Marx et de quelques autres, et à l’entrée dans la vie active dans un métier où précisément l’engagement politique était possible. J’ai donc espéré l’émancipation humaine et j’ai partagé ce qui fut finalement la grande passion du XXe siècle. Le Parti communiste français était sûrement plein de défauts, mais il était l’expression politique de la classe ouvrière et l’outil d’intégration de celle-ci à la Nation. Et la CGT, incontestable « courroie de transmission » la défenseuse indispensable de ses intérêts. Il n’était pas toujours confortable d’être communiste, car cela pouvait impliquer des sacrifices familiaux, sociaux ou matériels. Puis il a fallu se confronter à l’échec du projet qui fut parfois terrible et sanglant, voir l’espérance s’évanouir et porter son deuil. En pensant à ces camarades de combat, « tous formidables, mais ça n’a pas marché ».
Mais on finit toujours par se dire que peut-être, qui sait, l’espoir de l’émancipation n’est pas éteint. Et en constatant que les ressorts du choix sont intacts, la solidarité avec les gens d’en bas toujours présente, penser que si nous avions perdu, ce fut ensemble et que s’il y a quelque chose à reconstruire, ce sera avec eux. Les invisibles, ceux de la France périphérique, expulsés de la vie publique, dont la parole n’est jamais prise en compte, à qui on applique des lois discutées et adoptés par des institutions où il n’y a pas un ouvrier ou un salarié d’exécution des services. Que l’on matraque, éborgne, ampute, emprisonne s’ils ont le malheur de se mettre en colère ou de vouloir protester. Eh bien, ceux-là aujourd’hui, ils font confiance à Marine Le Pen et veulent la porter à la présidence de la république. Pour mettre fin à l’emprise quarantenaire sur la Nation du bloc élitaire néolibéral mis en place par François Mitterrand. Pour s’entendre traiter de fascistes par les profiteurs, les corrompus, les petits calculateurs, les arrivistes, et les imbéciles. Ravie la bourgeoisie qui ne pense qu’à son portefeuille, se frotte les mains et leur laisse faire le sale boulot. Jusqu’aux organisations politiques et syndicales « de gauche » qui ont tout raté et n’ont rien empêché, appelant aujourd’hui à voter pour un système liberticide autoritaire dont elles savent très bien qu’il va poursuivre sans frein le démantèlement de notre État social, et la transformation de la France en république bananière.
Parce qu’il faut être clair, que veut dire voter pour Emmanuel Macron ? C’est d’abord approuver son bilan, la destruction du droit du travail, la poursuite de celle du système de santé, entériner l’affaiblissement drastique des institutions avec la disparition de la séparation des pouvoirs, la violence contre les mouvements sociaux et en particulier la répression jamais vue depuis la guerre d’Algérie du mouvement des gilets jaunes, s’accommoder des multiples lois liberticides, de la mise en place d’un système ultra autoritaire où la liberté d’expression et de manifestation sont tous les jours malmenée, ne voir aucun inconvénient aux privatisations réservées aux copains, à la poursuite du dépeçage de l’outil industriel français, à la corruption géante du sommet de l’appareil d’État… On s’en tiendra là, mais la liste est encore longue.
Voter pour Emmanuel Macron c’est ensuite lui donner carte blanche pour un mandat non renouvelable, dans un contexte où il n’y aura aucune élection intermédiaire avant quatre ans. Alors, on connaît cet homme, on sait quels sont ses projets et quels intérêts il défend, ce sera donc « all inclusive et open bar ». La sécurité sociale et le système des retraites seront démantelés au profit des fonds de pension. Les amis de chez McKinsey seront chargés à grands frais de la mise en place, et ceux de Blackrock raflerons la mise. Ce qui reste du tissu industriel français sera vendu à l’encan pour la grande joie des banques d’affaires qui se serviront au passage, notre souveraineté finira d’être démantelée au profit d’une UE dominée par l’Allemagne, à qui nous permettrons de partager notre siège au conseil de sécurité de l’ONU et de disposer de notre force de dissuasion nucléaire. Le tout bien sûr au nom d’une « souveraineté européenne » qui n’existe pas. Et puis il ne faut pas oublier, la disponibilité personnelle d’Emmanuel Macron pour toutes les dérives sociétales. Les bourgeois catholiques qui ont abandonné Valérie Pécresse pour protéger leur portefeuille, boiront le calice jusqu’à la lie. Au bout de ces cinq nouvelles années, la France sera méconnaissable et ce sera irréversible.
Alors quand on entend les antifascistes de pacotille venir nous dire qu’il faut voter Macron pour ensuite mener les luttes au Parlement et dans la rue, on reste interdit devant tant de cynisme ou d’aveuglement. Pendant les mandats présidentiels Hollande et Macron, aucune grève, aucune mobilisation, aucune activité parlementaire n’a permis de s’opposer à l’agenda néolibéral.
Par conséquent, même si c’est difficile de glisser dans l’urne un bulletin portant le nom de Le Pen, il faut s’y résoudre, en refoulant les états d’âme. Malgré le souvenir de ce que le Front National et son chef avaient de détestable, et de ce scrutin de 2002 où pour la seule fois de sa vie on a voté à droite pour le battre à plate couture. Voter Marine Le Pen, c’est bien sûr d’abord voter contre Macron et son système. Mais c’est aussi regarder la réalité en face et ce bloc populaire qui se structure autour d’elle. Et ces ouvriers, ces employés, ces paysans qui disent désormais massivement qu’il faudra de nouveau compter avec eux, leur rendre la place qui est la leur, il est nécessaire à ce moment précis d’être de leur côté. Et pour ma part de leur être fidèle.
Élire Marine Le Pen est bien sûr un pari, mais il est beaucoup moins risqué que de choisir Macron. L’effet de rupture produira des possibles, ce coup d’arrêt provoquera des recompositions politiques, et la dirigeante du Rassemblement National ne pourra pas gouverner seule. Et là, la lutte politique reprendra tout son sens.
Pour conclure, nouveau petit détour par Pierre Desproges. Cette prise de position que je pense être de l’intérêt de mon pays, me vaudra, de la part des tenants de la république bananière autoritaire et des gauchistes imbéciles, mises en cause et insultes, l’accusation d’être un « rouge-brun », et d’avoir renié mes idéaux de jeunesse. Je répondrais qu’ils sont intacts et qu’en matière d’antifascisme je n’ai de leçon à recevoir de personne, avec une vie qui en répond.
Mais de toute façon ça n’a guère d’importance, Jorge Luis Borges disait : « le destin d’un homme aussi long et compliqué soit-il se résume en fait au jour où il sait définitivement qui il est ». Pour ce qui me concerne, il y a longtemps que c’est fait. Trop tard pour changer.
J’espérerai toujours l’émancipation humaine, même si elle prend décidément des chemins bien tortueux.
Régis de Castelnau
Courageuse Tatiana Ventôse (personnalité remarquable de la gauche radicale)
Quelle gauche radicale ?
Tatiana Ventôse elle-même a dit qu’elle n’était plus de gauche, mais une conservatrice.
Et ce qui est significatif pour moi, au début du 20-ème siècle beaucoup de français soi-disant gauche ont soutenu le fascisme allemand en Europe, et aujourd’hui soi-disant de gauche et soi-disant vrai démocrates soutiennent le fascisme russe, qui détruit la nation ukrainienne.
Courage Étienne, nous sommes minoritaires mais malgré tout nombreux (je tente de me rassurer) à avoir compris ..et le fascisme numérique qui se met en place, un sorte d’holocauste numérique sous peu.
Nombreux sont ceux qui nous ont alerté dont toi sur l’UE, encore faut il s’extraire des nombreux conditionnements subis depuis notre enfance.
Nous n’aurons bientôt plus les moyens de résister et cultiver son potager et viser l’autonomie sera prochainement réprimé.
Revoir Matrix, the Island (enfermement, transhumanisme pour les riches …) et Equlibrium (prise quotidienne d’une médicament pour inhibier toute émotion humaine) donnent un bon aperçu de notre futur
« Descartes » (pseudo d’un communiste militant) :
« Sans illusions, sans hésitation et sans trembler… je voterai Marine Le Pen »
https://descartes-blog.fr/2022/04/17/sans-illusions-sans-hesitation-et-sans-trembler-je-voterai-marine-le-pen/
Oui, ma décision est prise. Dimanche 24 avril je déposerai dans l’urne un bulletin au nom de Marine Le Pen. Et savez-vous ce qui m’a fait sauter le pas, ce qui m’a convaincu que c’était la seule chose décente et rationnelle à faire pour un communiste ? Je pense que vous ne devinerez jamais, chers lecteurs. Non, ce n’est pas la lecture du programme la candidate du Rassemblement National, dans lequel je ne retrouve guère les éléments « social-souverainistes » que j’avais trouvé intéressants en 2017. Non, ce n’est pas l’attitude arrogante ni la démagogie d’un président sortant prêt à n’importe quelle promesse pour l’emporter. Non, ce ne sont pas les palinodies d’un Mélenchon qui, après avoir expliqué que Macron était un dictateur fasciste, découvre qu’il y a pire.
Non. Ce qui a fini de me convaincre, c’est la lecture de la tribune des « 400 personnalités de la culture » (sic) publiée dans « Le Monde » du 15 avril 2022 sous le titre tout en sobriété « Sans illusions, sans hésitation et sans trembler, nous voterons Emmanuel Macron ». À la lecture de la liste de signataires, on se demande vraiment si cette tribune est utile : on y retrouve dans la liste tous ceux qui en leur temps ont appelé à voter Mitterrand, Jospin ou Hollande. Qui pouvait encore douter qu’en plein continuité avec leurs idées – et les intérêts de leur classe – ils allaient « sans illusions, sans hésitation et sans trembler » voter pour Emmanuel Macron ?
Mais c’est le texte de cette tribune qui, à l’insu de ses signataires, éclaire vraiment le sens du vote de dimanche 24 avril. Dans ce texte, dont je recommande la lecture – on n’a pas souvent l’occasion de rigoler ces jours-ci (1) – on trouve pas mal de reproches plus ou moins justifiés envers la candidate du Rassemblement National. Mais il y en a un qui, pour moi, est décisif. Le voici :
« Rien, dans ses habitudes et ses choix de vie, ne rapproche [Marine Le Pen] des plus modestes autrement que par le cynisme de paroles politiciennes. »
Avouez que c’est croquignolet. Je ne connais pas en détail les « choix de vie » de Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg, Jeanne Balibar, Juliette Binoche, Jane Birkin, Florence Foresti, Julie Gayet, Agnès Jaoui, Marc Lévy, Serge Moati, Nagui (2), Yannick Noah et Bruno Solo – et encore, ce n’est là qu’un échantillon des 400 signataires – mais je ne pense pas me tromper en disant que la plupart d’entre eux ont le privilège de vivre dans les arrondissements les plus prisés de Paris dans ou dans les plus beaux territoires, dans des appartements et maisons de belle taille, qu’ils fréquentent les meilleurs restaurants, qu’ils roulent dans des voitures de bon niveau, qu’ils assistent régulièrement aux plus beaux spectacles et fréquentent les plus belles expositions, qu’ils s’entourent de beaux objets et d’œuvres d’art, bref, qu’ils ne vivent pas dans une banlieue perdue ou dans une périphérie abandonnée des dieux et de l’Etat, qu’ils ne font pas leurs courses chez Lidl en comptant le dernier sou, et qu’à l’heure de faire le plein ils n’ont pas l’angoisse de ne pas avoir assez pour pouvoir aller au travail le lendemain. Et ce sont ces gens-là qui écrivent, sans le moindre regard autocritique, qu’à leur avis Marine le Pen ne « se rapproche » pas assez par « ses habitudes et ses choix de vie » des « plus modestes ». Avouez qu’il faut un certain culot. Ou une bonne dose d’inconscience, ce qui est bien plus grave.
Car ne croyez pas que ces gens soient cyniques. Non, ils sont absolument sincères, et c’est justement cela qui est terrible. Je suis persuadé qu’ils sont intimement convaincus que LEURS « habitudes » et LEURS « choix de vie » les rendent « proches des plus modestes », tout comme les dames patronnesses d’antan se persuadaient qu’elles étaient proches « des plus modestes » parce qu’elles tricotaient des mitaines caca d’oie pour leurs pauvresses. Au fond, si les « 400 personnalités de la culture » – incluant Nagui – haïssent Marine Le Pen parce qu’elle est en train de leur piquer leurs pauvres. Parce qu’elle se prétend proche « des plus modestes », alors que ce sont eux, les 400, qui de toute évidence ont le monopole de leur représentation. Comment ose-t-elle ?
On retrouve là quelque chose qu’on connaît bien, la bonne vieille haine de classe. En 1968, les petits-bourgeois gauchistes étaient anticommunistes parce que les communistes représentaient l’ouvrier. Dans les années qui ont suivi, ces petits-bourgeois ont travaillé dur – avec l’aide signalée de Mitterrand et les siens – pour confisquer cette représentation, pour implanter l’idée que c’étaient eux, et non les affreux communistes, qui étaient les vrais représentants des plus modestes. Et aujourd’hui, cela recommence : puisque Marine Le Pen recueille le vote majoritaire des couches populaires et qu’à ce titre elle les représente ne serait-ce qu’imparfaitement, elle est victime du même procès, celui en fausse représentation. Ce parallèle devrait nous éclairer sur le sens du vote du 24 avril. Il ne s’agit plus de « barrer la route au fascisme » comme cela pouvait être le cas à la naissance du Front Républicain. Car si c’était là le but, pourquoi invoquer les « choix de vie » de Marine Le Pen ? Si au lieu de vivre dans un château elle vivait dans un HLM à Vénissieux, serait-elle moins « fasciste » pour autant ?
Non, bien sûr que non. Si les « 400 personnalités de la culture » haïssent Marine Le Pen et votent Macron pour lui barrer la route, ce n’est pas parce qu’elle est fasciste, mais parce qu’elle représente les couches populaires, et que son élection remettrait en cause fondamentalement la prétention des « personnalités de la culture » à parler au nom de ces couches – sans bien entendu les consulter. Le vote de dimanche prochain n’est donc pas un choix entre fascisme et démocratie, mais un choix entre la continuité du bloc dominant ou son rejet.
Cette tribune apporte une confirmation à l’argumentation exposée par Régis de Castelnau dans un remarquable article sur son blog (3). J’en conseille la lecture. Même si je ne partage pas certaines de ses expressions, il expose peut-être mieux que je n’aurais pu le faire moi-même mon état d’esprit. Je reprends en particulier ce paragraphe :
« Alors quand on entend les antifascistes de pacotille venir nous dire qu’il faut voter Macron pour ensuite mener les luttes au Parlement et dans la rue, on reste interdit devant tant de cynisme ou d’aveuglement. Pendant les mandats présidentiels Hollande et Macron, aucune grève, aucune mobilisation, aucune activité parlementaire n’a permis de s’opposer à l’agenda néolibéral. »
Par conséquent, même si c’est difficile de glisser dans l’urne un bulletin portant le nom de Le Pen, il faut s’y résoudre, en refoulant les états d’âme. Malgré le souvenir de ce que le Front National et son chef avaient de détestable, et de ce scrutin de 2002 où pour la seule fois de sa vie on a voté à droite pour le battre à plate couture. Voter Marine Le Pen, c’est bien sûr d’abord voter contre Macron et son système. Mais c’est aussi regarder la réalité en face et ce bloc populaire qui se structure autour d’elle. Et ces ouvriers, ces employés, ces paysans qui disent désormais massivement qu’il faudra de nouveau compter avec eux, leur rendre la place qui est la leur, il est nécessaire à ce moment précis d’être de leur côté. Et pour ma part de leur être fidèle.
Élire Marine Le Pen est bien sûr un pari, mais il est beaucoup moins risqué que de choisir Macron. L’effet de rupture produira des possibles, ce coup d’arrêt provoquera des recompositions politiques, et la dirigeante du Rassemblement National ne pourra pas gouverner seule. Et là, la lutte politique reprendra tout son sens. »
Comme l’écrivait Louis de Bonnald, « Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n’est pas de faire son devoir, mais de le connaître. » Aujourd’hui, je suis convaincu que, comme le dit de Castelnau, le devoir d’un honnête homme est de faire tout ce qui est dans son pouvoir pour mettre fin au régime oligarchique dont Macron est le fer de lance. Et j’en tire les conséquences.
Descartes
(1) Rien qu’un aperçu, pour la bonne bouche : « Rappelons à ce sujet, à ceux qui font le pari d’une cohabitation à suivre, que même si celle-ci advenait, Marine Le Pen resterait, en tout état de cause, cheffe des armées. À ce titre, il lui appartiendra directement de gérer la position de la France dans le conflit en Ukraine ». Les « 400 personnalités de la culture » ont de toute évidence une culture institutionnelle fort limitée. Si le chef de l’Etat est de droit chef des armées, cette dignité est purement symbolique. Cela ne lui permet rien de « gérer la position de la France dans le conflit en Ukraine », d’autant moins d’ailleurs que la France n’est pas belligérante, et que les armées françaises n’y sont pas engagées. La Constitution (article 20 deuxième alinéa) est d’ailleurs fort explicite : c’est le gouvernement qui « dispose de la force armée », et non le président. Pour ceux qui seraient abonnés au « Monde », la tribune est disponible ici : https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/15/presidentielle-sans-illusions-sans-hesitation-et-sans-trembler-nous-voterons-emmanuel-macron_6122370_3232.html
(2) Si, si. Nagui est maintenant une « personnalité de la culture ». L’homme qui, dans une émission de questions réponses, avait déclaré qu’avec l’invention de l’écriture « se termine la préhistoire et commence le moyen-âge »… décidément, nous vivons une époque formidable.
(3) https://www.vududroit.com/2022/04/presidentielle-voter-avec-les-classes-populaire-et-battre-macron/
En 2017, si j’étais Français, j’aurais voté MLP pour la mettre au pied du mur ou mettre les Français au pied du mur. Le problème a juste été déplacé de 5ans. Une chose est sûre : voter Macron, c’est voter pour la finance internationale, c’est prendre une corde pour se pendre. Et Mélenchon qui appelle à l’élire 1er ministre… pour jouer le rôle de Jospin durant la cohabitation ? du suicide politique ou mieux disparaitre.
Elle oublie de dire que voter comme elle l’indique, c’est voter pour un candidat en faveur d’un pays agresseur mené par un dictateur contre un pays agressé.
Ce n’est pas par des compromissions de sang qui salissent l’âme et le drapeau qu’on commence une lutte dans le bon sens.
En droit il y a 3 théories de la responsabilité. 3 conceptions de l’imputabilité. Directe, adequate, par equivalence des conditions. Celle que vous retenez n’est pas souvent retenue par le droit (causalité directe). Ainsi vous vous bornez à subir une propagande qui dissimule les 2 autres conceptions qui permettent une interrogation plus fine. Ainsi une grosse partie de l’ « élite » qui ne connaît pas ces subtilités est manipulée par une petite partie qui les connaît. Et cette pseudo elite manipulée comme le dit Emanuel Todd, croir en faire partie.
Je ne peux pas adhérer à ce discours qui est un tissu de démagogie populiste. Il invite à ouvrir la voie à une politicienne qui dissimule son nationalisme poutinien ou orbanien sous un enfumage faisant croire à sa capacité à améliorer le pouvoir d’achat des classes populaires. Les autocrates, qui peuvent devenir des dictateurs, sont souvent arrivés grâce à des élections dans lesquelles ils ont flatté le peuple. Tatiana ne se réfère jamais à la démocratie et à l’Etat de droit que cherchent à détruire les amis de Marine le Pen, de Salvini aux dirigeants hongrois ou polonais, sans parler de Poutine qui verrait dans l’élection de Marine le Pen une victoire qui le consolerait provisoirement de son enlisement en Ukraine. L’Union Européenne, malgré tous ses défauts, est une meilleure protection contre le retour de la guerre apporté par tous ces nationalistes.
Faire croire qu’il vaut mieux par le vote se ranger du côté des classes populaires que Marine le Pen a séduit récemment, en pensant que parce qu’elles la porteront au pouvoir elle devra mieux les servir que ne le fait Macron, est une pure illusion. Donner le pouvoir au clan le Pen, c’est s’engager dans un processus qui peut mener à la destruction de la démocratie en France et en Europe. Démoniser Macron en en faisant le simple serviteur des intérêts du grand capital, c’est se voiler la face en faisant croire que Marine le Pen servira mieux les intérêts du peuple, alors qu’elle n’a jamais proposé une politique plus sociale sauf sous la contrainte d’une compétition électorale.
Contrairement à Tatiana, j’invite donc à faire barrage à Marine le Pen en votant Macron et en mettant tout en œuvre pour une victoire de la gauche au sens large (pas uniquement mélanchoniste) aux élections législatives de juin prochain.
Il y a plus de 15 ans que j’ai découvert ce site. C’est en partie, par lui que je me passioné pour la chose publique. Aujourd’hui, j’ai du mal à comprendre. Pourquoi militer pour des élections, présidentielles qui plus est et exprimer ses faveurs pour une candidate ? J’ai dû louper des chapitres.
Cette vidéo, ces messages sont peu subtiles ou informatifs sur les pouvoirs du président et ressemblent davantage à de la propagande électorale.
Rappeler en cette période que la démocratie n’est pas le vote. Encourager chacun à former ou participer à des organes de délibération ou de consultation autours de lui, sur les sujets qui le concerne directement. Association de locataires, de quartier, de parents d’élève, contestataire, municipale, syndicale ou culturelle, etc. Accompagner ses initiatives concrètes.
Hier, électeurs du PS et du RPR des personnes se disputaient, alors qu’une partie d’entre eles votent pour le même homme aujourd’hui et partagent les mêmes idées. Ces mêmes anciens électeurs du PS se détestent dorénavant et votent pour des hommes et des programmes très différents au premier tour. Ces histoires de chapelles et d’étiquettes me fatiguent, le spectacle ne me divertit plus.
En revanche, si la présidentielle vous intéresse, n’oubliez pas que la 5ème république prévoit un régime présidentiel. Avec un grands nombre de pouvoirs dévolus au président élu. Se baser sur une stratégie fonder sur des contre-pouvoirs pour détereminer son vote n’est opportune qu’à l’analyse des pouvoirs du président. Ils sont nombreux et surtout exhorbitants comme diraient les juristes. Parmi ces pouvoirs, quels sont les probablités qu’un candidat les exerce et dans quel sens ? Référendum, Dissolution, nomination, guerre, etc.
Attaquer les retraités n’est pas pertinent. Les retraités surtout à un âge avancé n’ont plus de force de travail à vendre. C’est normal qu’ils soient inquiets même s’ils se trompent, d’autant que la propagande les terrorisent. D’autre part la vie de ceux appelés les « boomers » n’a pas été un fleuve tranquille : duree du travail, congés, consommation, crise pétrolière. Nombreux ont été au chômage avant de prendre la retraite. La médiane des retraites n’est pas un scandale. Ces retraites ne suivent plus depuis belle lurette le niveau des salaires qui malgré tout croit plus que l’inflation. In fine vous aurez noté qu’il y a une bonne part de vieux qui ne votent pas macron. En revanche n’est il pas plus notable que des jeunes votent Macron ?
Courage Étienne, nous sommes minoritaires mais malgré tout nombreux (j’essaye de me rassurer) à avoir compris où nous allons … Un holocauste numérique pour un contrôle total par le NOM et une réduction de masse de la population …
Nombreux sont ceux ayant alerté sur l’UE et nos dominants intrinsèquement fascistes et ayant déjà montré leur intentions dans l’Histoire,
Courage à tous et je me souhaite bon courage pour les horreurs que nous allons continuer à vivre et les proches que nous allons perdre