Vous avez 5 minutes ?
Réfléchissez à votre propre responsabilité, personnelle, quotidienne, dans votre IMPUISSANCE politique, dans votre rôle d’INCAPABLE dans la prise des décisions qui vous concernent pourtant au premier chef : vous ne pouvez décider DE RIEN. Est-ce de votre faute ?
Je vous parle à vous, pardon c’est indiscret, mais personne n’y réfléchira à votre place.
Personne.
Je vous parle de votre problème et vous êtes la seule solution.
Personne d’autre que les citoyens EUX-MÊMES ne va organiser un vrai « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Vous ne pourrez pas venir à bout des infinies CONSÉQUENCES qui vous affligent sans vous en prendre (et dans votre tête d’abord) à LEUR CAUSE : votre vénération (suicidaire) de L’ÉLECTION-parmi-des-candidats-qu’on-peut-aider ; c’est cette procédure qui donne (logiquement, implacablement) tous les pouvoirs à ceux qui ont le plus de moyens pour aider…
Donc, c’est ce que vous adorez par-dessus tout qui vous maintient la tête dans le trou.
Je vous ça sans mépris, évidemment, sans condescendance, aucunement, mais avec un peu de désespoir quand même à constater que cette vénération de l’élection perdure, que cette adoration de LA procédure de notre dépossession politique TOTALE continue à sévir dans la tête des gens, comme un vieux conditionnement…
Cette mauvaise idée de « l’élection démocratique » est tellement fausse et tenace à la fois, tellement profondément enracinée, que je me prends à douter que mon idée de métamorphose prochaine de l’humanité (comme un adolescent qui devient toujours un adulte quand son heure est venue, par sa seule volonté) soit une bonne idée : c’est peut-être une idée à la con, une idée qui ne peut pas marcher dans notre espèce humaine telle qu’elle est (et qui va donc rester aussi infantile que martyrisée).
OK, certains comprennent ce que j’explique (et ils sont vraiment nombreux, je le vois bien dans la rue, quand ils me sourient ou me prennent dans leurs bras), mais (presque) aucun ne passe à l’action : personne (ou presque) n’organise régulièrement des ateliers constituants pour entraîner ses voisins, ses copains, ses cousins, ses frangins…, et la contagion n’opère pas, faute d’agents contagieux.
J’aurai fait ce que j’ai pu.
Advienne que pourra.
Cette petite vidéo date de 2013 environ, et rien ne s’est amélioré, on dirait.
Fraternellement.
Étienne.
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— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) February 8, 2022
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#2 – L’INDÉPENDANCE DES ÉLUS – Avec Anne-Emmanuelle BOURGAUX (2014)
Bonjour Étienne,
Merci de m’avoir fait connaître la vrai démocratie.
La situation est désespérante.
Mais je me demandais si on ne pourrait pas instaurer la démocratie (la vraie) en commençant par la commune et la communauté de communes. Ça ferait un entraînement à petite échelle.
Et puis ça pourrait se propager à d’autres communautés de communes si les modalités sont simples à mettre en œuvre. Et puis ça pourrait grandir.
Gardons courage.
On ne sait jamais.
Marc
Merci Marc.
Je n’ai jamais rien rêvé de mieux que de commencer par la libéralisation de nos communes (en devenant constituants, dans notre village ou quartier), effectivement, pour ensuite regrouper les forces émancipées dans une fédération de communes libres (à la manière décrite magnifiquement par Proudhon).
Mais rien (ou presque) ne démarre dans ce sens non plus.
La situation est grave car le capital est finissant en tant que mode de production. Car il est basé sur des sources d’énergie et matières premières abondantes et donc peu chères.
Il a grandi jusqu’à en devenir incontrôlable par le biais d’entreprises géantes qui si elles s’effondrent entraînent le monde avec eux. On l’a vu en 2008 où la faillite d’un système de spéculation a été évitée au prix d’une dette toujours plus énorme mais ça n’a pas suffi.
Donc on recommence avec le totalitarisme qui a été le mode de vie de l’humanité depuis au moins 5500 ans d’histoire connue (et au vu des sources archéologiques sans doute beaucoup plus).
Donc sans doute de grands changements auront lieu, positifs si nous arrivons à nous unir.
Très humblement, faire des ateliers constituants dehors, sur les places publiques (devant les bureaux de vote les jours d’élection), régulièrement, pour instaurer une tradition. Sans se signaler comme des révolutionnaires, juste comme des citoyens soucieux de la loi concrète.
Même ça c’est difficile. Indépendamment des intempéries. Je suppose que c’est pas autorisé ; pas d’espace dédié à l’exercice de la démocratie sur la voie publique (Nuit Debout a dû jouer les envahisseurs honnis par les riverains excédés). Mais je me demande si ce serait pas une zone grise. Si ça pourrait pas donner lieu à négociation avec l’autorité publique, du moment qu’il n’y a pas atteinte à l’ordre public.
L’idée serait d’avoir une vraie visibilité permanente. Une présence tranquille et habituelle dans le paysage. On verrait si ça séduit, si ça indiffère ou si ça gêne. Et, de ce côté-là, il pourrait y avoir quelques surprises.
Je vois, Etienne, qu’il n’est toujours pas temps pour vous de vous demander pourquoi ça coince.
Vous vous couchez bien tard, il me semble, pour quelqu’un qui a fait tout ce qu’il a pu et qui jette l’éponge.
Etienne Chouard,
Merci pour votre travail, votre engagement et détermination. Il semble que ca aille tellement vite, un sentiment d’impuissance face à la monstrueuse inégalité et Etat policier, avec les oligarches tellement riches et puissants et qui ont la police, l’armée, la justice de leur coté.
Et alors se mettre à la tache d’écrire une constitution semble alors so décalée et un travail important. Je me demande vraiment si il n’y a pas une faiblesse de la volonté comme l’écrit Patrick Savidan qui est de plus amplifié (comme vous l’écrivez) par notre vénération suicidaire de l’élection. À l’intérieur de moi même il y a ce conflit entre me dire n’y aurait il pas le candidat Mélenchon qui serait le moins pire en entreprenant en parallèle au niveau de la commune la mise en place constituante. Il me semble que ca pourrait peut-être en effect avoir un effet boule de neige si les citoyens directement concernés verraient les effets directs dans leurs vies au sein de leurs communes dans ce cas et puis par élargissement. Mais si l’atelier constituant ne s’inscrit pas dans un pouvoir politique réel où les habitants, les gens peuvent témoigner qu’ils ont été les décideurs, votant des actions legislatives communales qui influent directement sur leur vie communale, et en ce même temps avec au lieu du conseil communal classique, la mise en place d’assemblé nationale où à l’issue de débats, d’echanges comme sur le principe d’atelier constituant, il sera écrit la constitution communale avec tous ceux qui souhaitent y participer. Mais je pense que tant qu’il n’y a pas d’effet sur une amélioration des conditions de vie concrête des citoyens, alors la faiblesse de la volonté reprend de la force avec démission, soumission inconsciente et victime et bourreau de notre propre condition. Merci beaucoup pour ce que vos actions. Sincèrement – Luis Mondina