J’aime lire et écouter ces deux hommes, et je me régalais à l’avance d’un échange entre eux.
Malheureusement, François était un peu trop tendu ce jour-là (je ne sais pas pourquoi) et par quelques piques il a (injustement et inutilement, je trouve) heurté Gil, qui n’a ensuite presque plus parlé ; et je trouve ça dommage.
Ceci dit, vous comprendrez, en la regardant, l’intérêt que je porte à cette vidéo : Gil et François y défendent des idées importantes. On devrait retranscrire au moins le plan détaillé de cet échange.
Il me semble pourtant que toutes ces idées auraient gagné à être analysées et corrigées par un défenseur ardent :
• d’un processus constituant populaire permanent,
• d’une procédure électorale dont les électeurs n’auraient rien à craindre (parce qu’ils en maîtriseraient l’institution grâce à un entrainement pratique),
• et des vertus intrinsèques du tirage au sort en politique et en économie,
suivez mon regard 🙂
J’espère que, un jour, la chance me sera donnée de débattre de cette manière avec François et avec Gil, que je respecte et apprécie tous les deux.
Étienne.
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François Bégaudeau & Gil Delannoi
Élites, pensée dominante et démocratie
(ENS, 2019)https://t.co/b4PbLDUOFwJ’espère que, un jour, la chance me sera donnée de débattre de cette manière avec François et avec Gil, que je respecte et apprécie tous les deux.
— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) June 4, 2021
MODELE AGRICOLE et SOCIÉTÉ : Une solution concrètement réalisable mais qui n’intéresse personne.….
Vous êtes-vous déjà posé la question de comment se fabrique la matière vivante dans notre belle période planétaire actuelle ?
Par quels mécanismes la matière minérale inerte est assemblée de telle manière qu’elle devient à la fois la matière porteuse du vivant, carburant nécessaire au fonctionnement de la matière du vivant et principal élément stabilisateur de la composition atmosphérique ?
Nous avons aujourd’hui des éléments de réponses à ces questions. Des éléments qui matchent particulièrement bien aux évolutions de notre réalité matérielle actuelle.
Ces mécanismes de fabrication et de fonctionnement du vivant, tout simples et à l’œuvre sur la planète entière sont notre commun vital.
Le vivant actuel se développe sur une règle « naturelle » générale :
développement individuel maximum sans conscience du commun, ni attention à la réalité matérielle imposée à l’ensemble du vivant
si un brin d’herbe parmi tous les autres acquiert la possibilité de coloniser toute la planète en détruisant l’ensemble du vivant, c’est ce qui arrive !
l’humain est issu du même moule que ce brin d’herbe.…
Le monde actuel correspond à l’application de cette règle par l’ensemble du vivant et ce depuis quelques milliards d’années…
Le truc, c’est que nous sommes aujourd’hui conscients de l’impasse biologique dans laquelle cette règle nous a mené.
nous sommes conscients
• du rôle nourricier et protecteur de l’atmosphère,
• que les végétaux assemblent, en utilisant l’énergie du soleil, le carbone minéral inerte de l’atmosphère pour en faire la matière carbonée vivante,
• que les bactéries du sol assemblent, en utilisant l’énergie produite par les végétaux, l’azote minéral inerte de l’atmosphère pour en faire la matière azotée du vivant,
• que les champignons et les racines prélèvent, en utilisant l’énergie et la matière vivante produite par végétaux et bactéries, les minéraux du sol pour les rendre utilisables par le vivant.
• que nos méthodes de production actuelles perturbent le fonctionnement de cette machine à fabriquer le vivant, déstabilise la composition atmosphérique et installe ainsi une pénurie alimentaire globale et une pollution pour l’ensemble du vivant planétaire…..
Du coup trois options s’offrent à nous, du moins tant que nous sommes dans cette période planétaire relativement stable qui est la notre actuellement :
• Continuer à appliquer collectivement la règle jusqu’au bout : les maitres du monde actuels (grands dirigeants mondiaux et grands marchands) et le marché en sont l’aboutissement ultime et l’humanité en accepte les conséquences, en conscience ou non, de grès ou de force.
• Agir individuellement en fonction de cette prise de conscience et de cette compréhension du fonctionnement de notre environnement imposé : démarche personnelle, locale et plus ou moins individuelle pour tenter de s’extraire de l’impasse
• Agir collectivement en fonction de cette prise de conscience et cette compréhension du fonctionnement de notre environnement matériel imposé : utiliser les moyens que nous mettons en commun, pour réunir les compétences et apprendre à produire nos affaires en respectant et en utilisant, voire en améliorant le fonctionnement de la machine à fabriquer la matière vivante
Pour cette troisième option, Il y a un travail collectif à réaliser : Il nous faut une ferme qui tire sa fertilité d’une augmentation de la vie du sol, qui produit nourriture, énergies, matériaux de construction et matériaux à manufacturer.
Cet axe de développement, qui concerne uniquement nos besoins matériels de base (se nourrir, se loger, se chauffer, se vêtir,….) bouleverse l’économie en relocalisant le quotidien. Il bouleverse aussi le politique en donnant de l’importance à l’échelon local. C’est une vraie solution à l’ensemble des problèmes environnementaux et sociétaux. Cet axe de développement assure également une transition progressive, sur 30 à 40 ans, au rythme de la transmission des terres agricoles.….
Nous avons 28 millions d’hectares utilisés par l’agriculture en France actuellement, il suffit d’approvisionner 4 personnes à l’hectare pour subvenir aux besoins de 112 millions de Français. Nous sommes 70millions actuellement…..
Nous avons 5 milliards d’hectares cultivés aujourd’hui à l’échelle de la planète, il suffit d’approvisionner 2 personnes par hectare pour subvenir aux besoins de 10 milliards d’humains…
Le problème n’est pas matériel, n’est pas quantitatif.
Le problème est de prendre conscience de la réalité matérielle qui est la nôtre,
et si le choix est fait d’une action collective,
De réunir les compétences nécessaires sur une ferme
De laisser la transition s’opérer au rythme de la transmission des terres agricoles
De laisser s’organiser la société humaine qui va avec ces nouvelles méthodes de production
Rien qu’on ne sache faire ou qu’on ne puisse apprendre, ni rien d’abstrait ni de matériellement irréaliste….
Rien qui pénalise ce qui ne relève pas du quotidien matériel de base (technologies élaborées, liberté de l’esprit et des relations)
Utopique tant qu’on n’a pas réalisé une première ferme
Les obstacles sont
• dans la difficulté d’une prise de conscience collective
• dans notre peur du changement, nos idées préconçues et autres blocages intellectuels
• dans les résistances de l’écosystème technicofinancier marchand qui se verrait bien achever la financiarisation du monde en y incluant l’air, l’eau, la nourriture et la santé….
Voilà, une autre façon de voir les choses, peut-être moins répandue, ce qui n’est pas vraiment sûr, mais certainement beaucoup moins organisée que la vision marchande de notre monde…..
Je dirais que, par formatage idéologique ou décisions réfléchies, nos gouvernants ont fait leurs choix…
• gigantisme, concentration et dépendance à l’argent pour la production
• financiarisation du commun et du vivant
• adaptation forcée des populations et du vivant à un environnement artificiel et pollué
• dépendance primaire des populations à la finance
De toute part, exprimé de différentes manières, plus ou moins explicites, les changements sont demandés et plus ou moins attendus…. Le tout dans un fatalisme désabusé devant la puissance du système destructeur et anesthésiant qui s’est installé progressivement sans qu’on en mesure correctement les conséquences….
La concentration du pouvoir et des moyens d’action augmente, la misère et les désordres environnementaux augmentent en proportion….ça sent la révolution dans le sang si nous ne sommes pas capables de proposer une alternative, pour le commun matériel de base, au système marchand…. Une alternative plus organisée et moins nébuleuse avant les prochaines élections…
La terre agricole est l’épicentre actuelle du combat….
Qu’on le veuille ou non, qu’on en soit conscient ou non, la ligne de front des différents combats, environnementaux, sociétaux, économiques et monétaires se situe sur les terres agricoles.
Environnement, biodiversité, résilience et santé des populations, partage des richesses, la convergence des luttes se situe sur la ferme capable de s’installer sur les énormes surfaces agricoles mises en vente dans les cinq années à venir….
Et ce n’est pas qu’une affaire de paysans….
L’évolution « naturelle » de la situation nous mène vers la technologie, la financiarisation, la concentration des pouvoirs et des moyens d’action…
Se donner un choix entre la carte technologique et la carte du vivant comme moyen de gérer le commun vital et de s’adapter à notre environnement matériel imposé (par le soleil et le cycle planétaire de la matière) n’est pas naturel, demande un raisonnement et une démarche active….
Les élections régionales à venir peuvent être l’occasion de demander la mise en œuvre des moyens matériels pour un type de ferme plus adapté à la réalité matérielle qui nous entoure :
une ferme école des savoir-faire fondamentaux : 50ha dont 10ha de campus et 40ha de ferme
• mettre au point cette agriculture qui tire sa fertilité d’une augmentation de la vie du sol.
• mettre au point les méthodes qui permettent de couvrir nos besoins à partir de sa production.
• Mettre au point les méthodes d’organisation du travail sur cette ferme.
habitat et bâtiments de travail, légers, clairs, confortables, autonomes, de dimension évolutive.
low tech pour l’utilisation des matériaux locaux, l’autonomie des habitants et de la production.
méthodes de gouvernance horizontale pour l’autogestion du groupe de travail sur la ferme
itinéraires techniques pour superbooster rapidement la vie du sol sur les zones cultivées.
Mettre les moyens publics (administration, finance) pour réunir sur un même site les compétences développées par la société civile ces dernières années pour créer une exploitation céréalière autonome, agroforestière, bio, sans travail du sol, en polyculture polyélevage.
Les arbres y sont choisis et positionnés en fonction de production visée et de la vie du sol.
L’élevage y est choisi (bovins, volailles, abeilles comme point de départ), dimensionné (une vache de race mixte et sa suite sur 3ha, x poules oeufs et viande par ha, 2 à 5 essaims par hectares), organisé (un passage de bovins tous les deux ans minimum, un passage de volaille à chaque interculture) en fonction des besoins de la vie du sol.
La ferme produit nourriture, énergie, matériaux de construction et matériaux à manufacturer en fonction de besoins locaux
Objectif :
apprendre à approvisionner 4 personnes à l’hectare y compris les habitants de la ferme pour le quotidien matériel de base
Montrer à quoi ressemble la vie et le travail sur cette ferme
Imaginer à quoi ressemble la vie sur une commune rurale organisée pour le quotidien matériel de base autour de fermes de ce type
Imaginer à quoi ressemble la vie dans une ville entourée et approvisionnée par une telle campagne
Imaginer à quoi ressemble la gouvernance locale et nationale dans un pays restructuré par une telle organisation, approvisionné au quotidien par de telles fermes
Se donner un choix….
@quéguiner Solution réalisable qui ne peut intéresser que les VRAIS ECOLOGISTES , ceux qui étudient les sciences de la nature sur notre planète , de la consécration du vivant en toutes matières depuis les milliards d’années avant celle de l’homme que nous sommes devenus…
<> Jean Rostand biologiste français 1894–1977 .
C’est un concours de gôgôlchiasserie ? Alors le type qui veut donner le pouvoir au peuple mais le méprise parce qu’il veaute RN (il dit encore FN et avoue mater la télé ! Si si !) et n’adore pas les mosquées. Ouch !
Il en est encore au clivage D/G ! Et fous la paix aux gj !
1 – Le pouvoir ne peut pas aller au peuple de manière démocratique. François Bégaudeau a parfaitement expliqué pourquoi.
2 – Comme l’a évoqué Gil Delannoi, si rien ne se passe l’homme disparaitra avant le capitalisme. En effet, « la recherche systémique de profits conduit à organiser le pillage des ressources terrestres et humaines, et la destruction de la biosphère ». (Ça c’est de moi ;).
3 – Donc, le seul espoir d’arrêter la course folle des capitalistes (du haut à droite) est dans le rapport de force armé.
4 – La loi du plus fort étant toujours la meilleure, seule l’armée la plus puissante de la planète peut en décider : celle des Etats Unis. Justement, des bruits de couloir disent qu’il se passe des choses là bas…
Sinon, j’ai écrit ça : http://bit.ly/capitalisme
Que l’on tire au moins 1000 personnes.Qu’elles ne soient pas remplacées, si elles décident de ne pas « participer » du tout aux travaux ni aux décisions ou très peu jusqu’à la remise de leur projet de Constitution soumis à référendum.
Je suis 100% contre le TAS des députés car ce serait la « proportionnelle intégrale » et il n’y aurait pas de politique générale définie, de budget pour la France pour les 5 ans, quel 1er ministre aurait la confiance de l’assemblée ?
De plus si on dispose du RIC en toutes matières , le parti ou la coalition qui a la majorité à l’ AN est sous contrôle continu : AVANT sa publication au J.O, un veto peu être mis à toute loi estimée inappropriée ou injuste et des citoyens peuvent proposer au peuple DEVENU enfin souverain, des propositions alternatives.
Le RIC révocatoire n’a aucun sens. Les citoyens ont – à tous les niveaux territoriaux le pouvoir en dernier ressort,donc si une mauvaise décision a été prise c’est que les citoyens n’ont pas jugé bon d’y mettre un veto. Et ils voudraient renvoyer des élus pour LEUR insuffisance ? C’est grotesque.
Je suis prêt à répondre aux contradicteurs..
Mais pour cela encore faudrait-il que le peuple puisse avoir le droit d’écrire et de décider sur les trois principes fondamentaux <> et en dernier ressort il ne l’aura jamais sauf s’il siège lui-même sur les bancs de l’AN à la place des partis politiques présents depuis la révolution fomentée par l’aristocratie bourgeoise aidé en cela par le clergé…Là où je trouve grotesque c’est de voire tous les présidents des républiques dites démocratiques faire allégeance la main sur la bible jurant devant dieu ? de tout faire pour la misère du peuple.
Je suis 100% pour le tirage au sort d’une constituante car elle sera représentative à condition :
Que l’on tire au moins 1000 personnes. Qu’elles ne soient pas remplacées, si elles décident de ne pas « participer » du tout aux travaux ni aux décisions ou très peu jusqu’à la remise de leur projet de Constitution soumis à référendum.
Je suis 100% contre le TAS des députés car ce serait la « proportionnelle intégrale » et il n’y aurait pas de politique générale définie, de budget pour la France pour les 5 ans, quel 1er ministre aurait la confiance de l’assemblée ?
De plus si on dispose du RIC en toutes matières , le parti ou la coalition qui a la majorité à l’ AN est sous contrôle continu : AVANT sa publication au J.O, un veto peu être mis à toute loi estimée inappropriée ou injuste et des citoyens peuvent proposer au peuple DEVENU enfin souverain, des propositions alternatives.
Le RIC révocatoire n’a aucun sens. Les citoyens ont – à tous les niveaux territoriaux le pouvoir en dernier ressort,donc si une mauvaise décision a été prise c’est que les citoyens n’ont pas jugé bon d’y mettre un veto. Et ils voudraient renvoyer des élus pour LEUR insuffisance ? C’est grotesque.
Je suis prêt à répondre aux contradicteurs..