Des nouvelles de « la science », au service de « la sécurité des plus fragiles »… (et des profiteurs de guerre)

18/01/2021 | 4 commentaires

Ce que disent les documents sur les vaccins anti-Covid-19 volés à l’Agence européenne des médicaments

Source : Le Monde, 16 jan­vier 2021, https://​www​.lemonde​.fr/​p​l​a​n​e​t​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​2​1​/​0​1​/​1​6​/​v​a​c​c​i​n​s​-​c​e​-​q​u​e​-​d​i​s​e​n​t​-​l​e​s​-​d​o​c​u​m​e​n​t​s​-​v​o​l​e​s​-​a​-​l​-​a​g​e​n​c​e​-​e​u​r​o​p​e​e​n​n​e​-​d​e​s​-​m​e​d​i​c​a​m​e​n​t​s​_​6​0​6​6​5​0​2​_​3​2​4​4​.​h​tml£

Ces don­nées déro­bées, puis dif­fu­sées sur le Dark Web, montrent la pres­sion à laquelle fai­sait face l’agence pour approu­ver au plus vite le vac­cin Pfizer-BioNTech.

par Lise Barnéoud


COLCANOPA

Des docu­ments confi­den­tiels déro­bés à l’Agence euro­péenne des médi­ca­ments (EMA) le 9 décembre 2020 refont sur­face dans le Dark Web. Le Monde a pu en récu­pé­rer une par­tie, et une équipe euro­péenne de jour­na­listes les a éplu­chés. L’ensemble com­prend une ving­taine d’éléments, essen­tiel­le­ment autour du dos­sier d’évaluation du vac­cin de Pfi­zer-BioN­Tech. Il com­prend éga­le­ment 19 cour­riels, échan­gés entre le 10 novembre et le 25 novembre par divers res­pon­sables de l’agence, dont cer­tains auraient été « mani­pu­lés » par les hackeurs, a aver­ti l’EMA, ven­dre­di 15 jan­vier, dans un com­mu­ni­qué. Tou­te­fois, dans un échange avec Le Monde, l’agence recon­naît que « les cour­riels divul­gués reflètent les pro­blèmes et les dis­cus­sions qui ont eu lieu ».

Par­mi les e‑mails, qui appa­raissent dûment datés, avec les dif­fé­rents des­ti­na­taires visibles, donc a prio­ri moins sus­cep­tibles d’avoir fait l’objet de mani­pu­la­tions, cinq per­mettent de tou­cher du doigt la pres­sion à laquelle fai­sait face l’agence pour approu­ver au plus vite un pre­mier vac­cin contre le Covid-19. Dans un échange daté du 12 novembre, une res­pon­sable de l’EMA signale par exemple une dis­cus­sion avec la com­mis­saire euro­péenne à la san­té, Stel­la Kyria­kides. Celle-ci s’étant enga­gée « à ce que tous les Etats membres reçoivent le vac­cin en même temps », elle aurait alors insis­té sur l’importance de ne pas les « for­cer » à uti­li­ser des pro­cé­dures natio­nales à cause de délais dans le pro­ces­sus d’autorisation offi­ciel. Selon une direc­tive de l’UE, les Etats peuvent en effet uti­li­ser des médi­ca­ments non auto­ri­sés par l’EMA en cas d’épidémie.

Le 19 novembre, un haut res­pon­sable de l’EMA évoque éga­le­ment une confé­rence télé­pho­nique avec la Com­mis­sion euro­péenne qui se serait tenue dans « une atmo­sphère plu­tôt ten­due, par­fois même un peu désa­gréable, qui donne une idée de ce que à quoi l’EMA peut s’attendre si les attentes ne sont pas satis­faites, que ces attentes soient réa­listes ou non ». Le len­de­main, dans un échange avec l’Agence danoise du médi­ca­ment, le même res­pon­sable se dit sur­pris qu’Ursula von der Leyen, pré­si­dente de la Com­mis­sion euro­péenne, ait « clai­re­ment iden­ti­fié les deux vac­cins qui pour­raient être approu­vés avant la fin de l’année [Pfi­zer-BioN­Tech et Moder­na]. Il y a encore des pro­blèmes avec les deux », sou­ligne l’agent.

C’est sur cer­tains de ces « pro­blèmes » que portent les autres docu­ments déro­bés en décembre 2020, non sus­pec­tés de mani­pu­la­tions par l’EMA. Et plus par­ti­cu­liè­re­ment, les pro­blèmes concer­nant le vac­cin Pfi­zer-BioN­Tech. On découvre ain­si qu’en novembre l’agence euro­péenne for­mu­lait trois « objec­tions majeures » vis-à-vis de ce vac­cin : cer­tains sites de fabri­ca­tion n’avaient pas encore été ins­pec­tés ; il man­quait encore des don­nées sur les lots de vac­cins com­mer­ciaux ; mais, sur­tout, les don­nées dis­po­nibles révé­laient des dif­fé­rences qua­li­ta­tives entre les lots com­mer­ciaux et ceux qui avaient ser­vi durant les essais cli­niques. C’est sur ce der­nier point que les éva­lua­teurs semblent alors le plus préoccupés.

« Point bloquant »

En effet, pour pas­ser d’un stade cli­nique à un stade com­mer­cial, les fabri­cants ont dû chan­ger leurs pro­ces­sus de fabri­ca­tion, ils ont aus­si inves­ti dans de nou­velles lignes de pro­duc­tion et de nou­velles usines. Autant de modi­fi­ca­tions qui expli­que­raient des dif­fé­rences dans la com­po­si­tion exacte des vac­cins, en par­ti­cu­lier une dimi­nu­tion du degré d’intégrité de l’ARN. Celui-ci est l’élément cru­cial de ce vac­cin qui per­met, une fois injec­té dans les cel­lules, de fabri­quer la pro­téine Spike du virus et ain­si apprendre au sys­tème immu­ni­taire à recon­naître ce patho­gène et le neu­tra­li­ser. Les vac­cins uti­li­sés lors des essais cli­niques pos­sé­daient entre 69 % et 81 % d’ARN « intègre », c’est-à-dire la séquence entière per­met­tant de fabri­quer la pro­téine Spike. En revanche, des don­nées sur les lots fabri­qués dans ces nou­velles lignes de pro­duc­tion révé­laient des pour­cen­tages plus faibles, 59 % en moyenne. Cer­tains lots des­cen­daient même jusqu’à 51 % et 52 %. Un « point blo­quant », dit l’EMA le 23 novembre.

La ques­tion se pose en effet de savoir si ce taux d’ARN plus faible pour­rait non seule­ment impac­ter l’efficacité de la vac­ci­na­tion mais aus­si sa sécu­ri­té, car qui dit moins d’ARN intègre, dit plus d’impuretés, notam­ment d’ARN tron­qués. « Nous avons fré­quem­ment des ARN un peu plus courts ou un peu plus longs dans ces pro­duits. On filtre en fonc­tion de la taille de la molé­cule, mais cette fil­tra­tion est dif­fi­cile à grande échelle », com­mente Steve Pas­co­lo, cher­cheur à l’hôpital uni­ver­si­taire de Zurich, qui tra­vaille depuis vingt ans sur les vac­cins ARN (cofon­da­teur de Cure­Vac en 2000, il a quit­té cette entre­prise, et a aujourd’hui des pro­jets en com­mun avec BioN­Tech). Ces ARN tron­qués ne peuvent évi­dem­ment plus être tra­duits en pro­téine Spike. Tou­te­fois, des don­nées four­nies par l’industriel à l’EMA indiquent qu’avec un taux d’ARN com­plet de 62 %, la pro­téine est tout de même pro­duite dans des quan­ti­tés com­pa­rables. « Dans les pre­miers essais de BioN­Tech, ils avaient des réponses immu­ni­taires avec un seul micro­gramme d’ARN, pointe Steve Pas­co­lo. Là, le vac­cin est cen­sé en avoir 30 micro­grammes, donc ils ont de la marge. »

C’est aus­si le point de vue de la Food and Drug Admi­nis­tra­tion (FDA) amé­ri­caine, avec qui l’EMA était en contact. « La ques­tion de la teneur en ARN mes­sa­ger n’est pas per­çue comme majeure » pour la FDA, explique un res­pon­sable de l’EMA dans un mail daté du 23 novembre. Il appa­raît en réa­li­té dans ce mes­sage que ces pro­blèmes de fabri­ca­tion et de contrôle qua­li­té n’affectent pas les auto­ri­sa­tions d’utilisation d’urgence (mises en œuvre par les Etats-Unis, le Cana­da ou le Royaume-Uni). Ces der­nières ne consti­tuent pas en réa­li­té une auto­ri­sa­tion du vac­cin lui-même, mais une auto­ri­sa­tion de son uti­li­sa­tion tem­po­raire. L’autorisation de mise sur le mar­ché tem­po­raire, que vise l’EMA, semble à l’inverse plus contrai­gnante sur ce point. D’où cette néces­si­té de « s’aligner sur des spé­ci­fi­ca­tions com­munes » à l’EMA, la FDA et l’Agence cana­dienne, « afin d’éviter qu’une région obtienne tout le maté­riel sous-opti­mal », peut-on lire quelques jours plus tard dans un e‑mail.

« Objection majeure »

Le 26 novembre, BioN­Tech et Pfi­zer ont l’occasion de répondre aux objec­tions de l’EMA. Des ins­pec­tions des dif­fé­rents sites sont en cours, peut-on lire dans leur pré­sen­ta­tion. Ils pro­posent aus­si de rele­ver le taux d’intégrité mini­mum d’ARN à 60 % dans les pre­mières étapes de fabri­ca­tion pour évi­ter de se retrou­ver en des­sous de 50 % dans le pro­duit final, ce qui appa­raît comme le cri­tère d’acceptation dans tous les docu­ments consul­tés. Dans leur pré­sen­ta­tion, les fabri­cants de ce vac­cin dit Comir­na­ty affirment que ces dif­fé­rences de quan­ti­té d’ARN « ne devraient pas affec­ter » ni l’efficacité ni la sécu­ri­té de leur pro­duit. Cer­tains de ces lots ont été uti­li­sés dans des essais cliniques.

Mais l’EMA ne semble pas encore convain­cue, puisque les der­niers docu­ments ou échanges dis­po­nibles ne per­mettent pas encore de lever cette « objec­tion majeure ». Une cap­ture d’écran d’un mail échan­gé le 30 novembre entre l’EMA et les fabri­cants le confirme : « Ces pro­blèmes sont consi­dé­rés comme cri­tiques, en par­ti­cu­lier dans le contexte de la nou­veau­té de ce type de pro­duit et de l’expérience limi­tée, une stra­té­gie de contrôle plus stricte est donc atten­due ». Dans l’un des der­niers rap­ports acces­sibles, on apprend tou­te­fois qu’un ajus­te­ment des pro­cé­dés de fabri­ca­tion per­met de retrou­ver des niveaux d’intégrité autour de 75 %, com­pa­rables aux lots des essais cliniques.

Trois jours plus tard, le 3 décembre, le Wall Street Jour­nal publiait un article fai­sant état d’un pro­blème de pro­duc­tion du vac­cin Pfi­zer. « Cer­tains pre­miers lots de matières pre­mières ne répon­daient pas aux normes. Nous avons réso­lu le pro­blème, mais nous avons man­qué de temps pour répondre aux expé­di­tions pré­vues de cette année », y explique une « per­sonne direc­te­ment impli­quée dans le déve­lop­pe­ment du vac­cin Pfi­zer ». Faut-il y voir un lien ? Pfi­zer n’a pas sou­hai­té s’exprimer, men­tion­nant uni­que­ment l’enquête en cours de l’EMA sur la cybe­rat­taque. Ven­dre­di 15 jan­vier, BioN­Tech et Pfi­zer ont à nou­veau annon­cé des retards de livrai­son, invo­quant des tra­vaux néces­saires dans l’usine belge de Puurs.

Sol­li­ci­tée, l’EMA a confir­mé que ce pro­blème de qua­li­té avait été réglé par la suite : « La socié­té a été en mesure de résoudre ces pro­blèmes et de four­nir les infor­ma­tions et don­nées néces­saires pour per­mettre à l’EMA d’évoluer vers une recom­man­da­tion posi­tive pour ce vac­cin ». L’agence assure par ailleurs que les spé­ci­fi­ca­tions actuelles sur le niveau d’ARN « sont consi­dé­rées comme scien­ti­fi­que­ment jus­ti­fiées et accep­tables ». Il est par exemple peu pro­bable, sou­ligne l’agence, que ces molé­cules d’ARN tron­quées puissent être tra­duites en pro­téine ou en pep­tide, et ain­si pro­vo­quer des effets indé­si­rables. « Mal­gré l’urgence, il y a tou­jours eu un consen­sus dans toute l’UE pour ne pas com­pro­mettre les normes de haute qua­li­té et pour fon­der toute recom­man­da­tion sur la force des preuves scien­ti­fiques, sur la sécu­ri­té, la qua­li­té et l’efficacité d’un vac­cin, et rien d’autre », insiste l’EMA. La Com­mis­sion euro­péenne a éga­le­ment répon­du à notre sol­li­ci­ta­tion : elle affirme que ces dis­cus­sions « n’ont jamais empié­té sur l’indépendance de l’agence et n’ont jamais inter­fé­ré de quelque manière que ce soit avec l’intégrité de la mis­sion de l’EMA en ce qui concerne l’évaluation des can­di­dats-vac­cins ou d’autres médicaments ».

La piste russe ou russophile

Reste à savoir qui pour­rait être der­rière cette attaque. Les fichiers ont été récu­pé­rés sur Rutor : « Ru » pour Rus­sia (Rus­sie) et « tor », comme le navi­ga­teur Web per­met­tant de navi­guer de façon ano­nyme sur le Web. Ce qui pour­rait accré­di­ter l’idée d’un hackeur d’Etat russe ou rus­so­phile. « Ce genre de tac­tique de pira­tage avec vol de don­nées, sui­vi de fuite, a déjà été pra­ti­qué par des agents russes (Guc­ci­fer 2.0, ou l’affaire de l’Agence mon­diale anti­do­page) », explique Jean-Michel Doan, spé­cia­liste en cyber­cri­mi­na­li­té chez Sekoia, une entre­prise de sécu­ri­té infor­ma­tique. Dif­fi­cile d’exclure éga­le­ment le cybe­res­pion­nage indus­triel, d’autant plus qu’il semble y avoir eu une sélec­tion des docu­ments visant spé­ci­fi­que­ment Pfi­zer. La manière dont ce dos­sier a été nom­mé le sug­gère éga­le­ment : « Preuves de la grande arnaque aux don­nées des vac­cins de Pfi­zer (…) ! » Quid d’un groupe anti­vax qui cher­che­rait à décré­di­bi­li­ser les vac­cins ? « Il est peu pro­bable qu’un hackeur anti­vax publie ensuite ses don­nées sur un site assez obs­cur, spé­cia­li­sé en pira­tage », com­mente Jean-Michel Doan.

Quelle que soit la lec­ture de ces docu­ments, les faits sont les sui­vants : le vac­cin de Pfi­zer-BioN­Tech sera fina­le­ment approu­vé le 21 décembre 2020 par l’EMA, soit trois semaines après le Royaume-Uni et deux semaines après les Etats-Unis, ce qui montre que l’Agence euro­péenne a mal­gré tout pris un cer­tain temps pour résoudre ce pro­blème de qua­li­té avant de don­ner son feu vert. Un délai qui était pour­tant jugé « dif­fi­ci­le­ment accep­table par la Com­mis­sion euro­péenne », d’après un échange de cour­riels entre col­lègues de l’EMA daté du 19 novembre : « Quoi que nous fas­sions, accé­lé­rer le pro­ces­sus pour s’aligner [sur les autres agences] ou prendre le temps néces­saire pour avoir une garan­tie robuste (…), l’EMA devra faire face aux ques­tions et aux cri­tiques de diverses par­ties (Com­mis­sion euro­péenne, Etats membres, Par­le­ment euro­péen, médias, grand public) », y écrit un haut res­pon­sable de l’agence. Il n’avait pas pré­vu qu’une cybe­rat­taque vien­drait aus­si s’y mêler.

Cette enquête fait par­tie du pro­jet euro­péen #behind­the­pledge, finan­cé par Jour­na­lism­fund et IJ4EU. Ludo­vi­ca Jona (Ita­lie), Hris­to Boyt­chev (Alle­magne), Lucien Hor­dijk (Pays-Bas) et Pri­ti Pat­naik (Suisse) y ont éga­le­ment contribué.

Source : Le Monde, 16 jan­vier 2021, https://​www​.lemonde​.fr/​p​l​a​n​e​t​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​2​1​/​0​1​/​1​6​/​v​a​c​c​i​n​s​-​c​e​-​q​u​e​-​d​i​s​e​n​t​-​l​e​s​-​d​o​c​u​m​e​n​t​s​-​v​o​l​e​s​-​a​-​l​-​a​g​e​n​c​e​-​e​u​r​o​p​e​e​n​n​e​-​d​e​s​-​m​e​d​i​c​a​m​e​n​t​s​_​6​0​6​6​5​0​2​_​3​2​4​4​.​h​tml£


Je consi­dère l’in­jec­tion obli­ga­toire de sub­stances indus­trielles comme un ABUS DE POUVOIR inac­cep­table. ÉC.

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Étienne

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4 Commentaires

  1. Étienne CHOUARD

    [D’autres nou­velles des abus de pouvoir]
    Très inté­res­sante : un des rares spé­cia­liste fran­çais des thé­ra­pies ARN, madame Hen­rion-Claude, géné­ti­cienne, s’exprime
    • sur l’in­ten­si­té des débats scien­ti­fiques contra­dic­toires (invi­si­bi­li­sés sur les médias),
    • sur « la folie » qu’est la géné­ra­li­sa­tion des « vac­cins ARN » en popu­la­tion saine,
    • sur la phar­ma­co­vi­gi­lance tru­quée (incroyable !) en France,
    • sur le casier judi­ciaire des indus­triels res­pon­sables des injec­tions forcées,
    • sur la redou­table « loi de bio-éthique »,
    • sur la mau­vaise infor­ma­tion des séna­teurs sur les dan­gers de la vac­ci­na­tion (risque de nou­veaux variants chez les vac­ci­nés, res­pi­ra­tion sur­in­fec­tée des vac­ci­nés, risque de rétro­trans­crip­tase sur des per­sonnes vac­ci­nées non malades du sida),
    • sur les trai­te­ments alter­na­tifs aux vaccins… :

    https://​you​tu​.be/​M​7​S​Y​q​2​_​w​VGA

    Réponse

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