Au Danemark, pas d’aide financière pour les entreprises avec dividendes ou paradis fiscaux

20/04/2020 | 13 commentaires

Source : La Relève et la Peste, https://​lare​le​veet​la​peste​.fr/​a​u​-​d​a​n​e​m​a​r​k​-​p​a​s​-​d​a​i​d​e​-​f​i​n​a​n​c​i​e​r​e​-​p​o​u​r​-​l​e​s​-​e​n​t​r​e​p​r​i​s​e​s​-​a​v​e​c​-​d​i​v​i​d​e​n​d​e​s​-​o​u​-​p​a​r​a​d​i​s​-​f​i​s​c​aux

« En clair : les entre­prises qui versent des divi­dendes, rachètent leurs propres actions ou sont enre­gis­trées dans des para­dis fis­caux ne seront éli­gibles à aucun des pro­grammes d’aide, qui s’élèvent désor­mais à un total de 400 mil­liards de cou­ronnes (37 mil­liards d’euros), y com­pris les prêts et les garanties.

Ce wee­kend, le gou­ver­ne­ment danois a déci­dé de pro­lon­ger ses pro­grammes d’aide aux entre­prises et aux tra­vailleurs pour aug­men­ter l’enveloppe d’environ 100 mil­liards de cou­ronnes, soit 9 mil­liards d’euros. L’Etat danois a déci­dé d’exclure de cette aide finan­cière toutes les entre­prises qui versent des divi­dendes ou étant enre­gis­trées dans des para­dis fis­caux. Une contrainte éco­no­mique avant-gar­diste sur la scène internationale.

Dans un com­mu­ni­qué publié dimanche, le gou­ver­ne­ment du Dane­mark et tous les groupes d’opposition ont déci­dé de pro­lon­ger jusqu’au 8 juillet le pro­gramme d’aide finan­cière accor­dé aux entre­prises et aux tra­vailleurs pour évi­ter les licen­cie­ments et les faillites.

Par­mi les mesures annon­cées, les petites et moyennes entre­prises pour­ront désor­mais récu­pé­rer cer­tains paie­ments de TVA qu’elles ont effec­tués l’année der­nière sous forme de prêts à taux zéro, et les charges sociales seront rem­bour­sées à cer­tains sec­teurs d’activité.

Côté tra­vailleurs, le gou­ver­ne­ment s’engage à des­ti­ner un fonds pour ren­for­cer et main­te­nir les emplois danois, tan­dis que les droits au chô­mage et aux indem­ni­tés de mala­die vont être pro­lon­gés. Mais la mesure qui détonne le plus, c’est le condi­tion­ne­ment des aides publiques.

« Les deman­deurs, comme condi­tion pour rece­voir une indem­ni­sa­tion pour la période pro­lon­gée, doivent décla­rer par la foi et les lois que les socié­tés ne paie­ront pas de divi­dendes ou ne rachè­te­ront pas d’actions pour les exer­cices 2020 et 2021. (…) Les entre­prises basées dans des para­dis fis­caux, confor­mé­ment aux lignes direc­trices de l’UE, ne peuvent pas rece­voir de com­pen­sa­tion finan­cière. » a ain­si décla­ré le gouvernement

En clair : les entre­prises qui versent des divi­dendes, rachètent leurs propres actions ou sont enre­gis­trées dans des para­dis fis­caux ne seront éli­gibles à aucun des pro­grammes d’aide, qui s’élèvent désor­mais à un total de 400 mil­liards de cou­ronnes (37 mil­liards d’euros), y com­pris les prêts et les garanties.

Dans le même temps, en France, l’Assemblée Natio­nale a voté favo­ra­ble­ment à un plan de 20 mil­liards d’euros pour le sau­ve­tage de grandes entre­prises « stra­té­giques » comme Air France, Renault ou le para­pé­tro­lier Val­lou­rec. Sans leur deman­der aucune contre­par­tie éco­lo­gique et sociale en échange, suite au rejet du seul amen­de­ment qui aurait pu réta­blir l’équilibre.

Le pro­jet de loi de finances rec­ti­fi­ca­tive 2020 qui a été adop­té par l’Assemblée Natio­nale ven­dre­di soir doit main­te­nant pas­ser devant le Sénat mar­di 21 avril. La poli­tique éco­no­mique sociale avant-gar­diste du Dane­mark va-t-elle faire écho auprès de nos séna­teurs ? pas sûr…

20 avril 2020 – Lau­rie Debove.

Source : La Relève et la Peste, https://​lare​le​veet​la​peste​.fr/​a​u​-​d​a​n​e​m​a​r​k​-​p​a​s​-​d​a​i​d​e​-​f​i​n​a​n​c​i​e​r​e​-​p​o​u​r​-​l​e​s​-​e​n​t​r​e​p​r​i​s​e​s​-​a​v​e​c​-​d​i​v​i​d​e​n​d​e​s​-​o​u​-​p​a​r​a​d​i​s​-​f​i​s​c​aux


Mon com­men­taire :

Les action­naires sont une classe oisive, para­si­taire, des enne­mis de l’Hu­ma­ni­té qui vont bien­tôt tous nous faire cre­ver (pour tou­jours gagner davan­tage sans jamais tra­vailler), de la même façon qu’un ver soli­taire tue la bête qu’il ponc­tionne à mort, stu­pide au point de cre­ver lui-même avec sa victime…

Nous devrions sup­pri­mer la pos­si­bi­li­té même de ver­ser des divi­dendes. Nous devrions même sup­pri­mer la forme juri­dique des socié­tés par actions. 

On va nous objec­ter : « Sans actions ni divi­dendes, com­ment atti­re­rez-vous les capi­taux pour investir ? »

Nous répon­drons : NOUS N’AVONS PAS BESOIN DE L’ARGENT DES RICHES POUR INVESTIR : nous pou­vons finan­cer l’in­ves­tis­se­ment par une coti­sa­tion sociale (à une Caisse sociale des inves­tis­se­ments, créée pour ça), exac­te­ment comme nous avons construit tout notre sys­tème de soins hos­pi­ta­liers avec des coti­sa­tions sur nos salaires ver­sées à des caisses d’as­su­rance mala­die qui ont inté­gra­le­ment finan­cé aus­si bien les inves­tis­se­ments que le fonc­tion­ne­ment des hôpi­taux, sans emprun­ter un sou ni ver­ser un cen­time d’in­té­rêts aux mar­chés financiers.

Écou­tez et lisez Ber­nard Friot, et aidez le Réseau Sala­riat.

Les action­naires sont un can­cer, non nécessaires.

Pour sur­vivre, il va bien fal­loir nous occu­per per­son­nel­le­ment de cette menace mortelle.

Étienne.

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Étienne

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13 Commentaires

  1. dsl

    J’ai été un petit action­naire de PSA, de Car­re­four, j’ai per­du de l’argent.
    J’en ai gagné ailleurs avec d’autres actions.
    Je tra­vaille, et l’argent que j’ai inves­ti est celui que j’ai gagné par ailleurs, c’est mon épargne, j’ai payé des impôts sur cet argent avant d’en dis­po­ser, j’ai dépen­sé mon éner­gie pour le gagner.
    J’ai encore payé des impôts lorsque les actions m’ont rap­por­té un petit quelque chose.
    Lorsque j’ai per­du de l’argent, on ne m’a rien don­né ni remboursé.
    Et main­te­nant, je lis ici que je serais un can­cer et un para­site et que cer­taines per­sonnes veulent s’oc­cu­per per­son­nel­le­ment de moi.
    Je ne me lais­se­rai pas faire.

    Réponse
    • etienne

      Lucien,

      Votre cas per­son­nel vous aveugle : vous ne voyez pas que les dizaines de mil­liards (!) de divi­dendes ver­sés chaque année (!!) sont lit­té­ra­le­ment volés aux sala­riés, les seuls à bosser.

      Êtes-vous bien sûr d’a­voir tant besoin de voler des sala­riés pour pro­té­ger votre épargne ?
      Vous ne voyez vrai­ment pas d’autre moyen ?
      Com­ment fai­saient les épar­gnants AVANT l’in­ven­tion des socié­tés par actions avec dividendes ?

      Faites une expé­rience de pen­sée : si les entre­prises sur les­quelles vous pariez en ce moment étaient car­ré­ment escla­va­gistes (!), conti­nue­riez-vous à ne pas voir « le pro­blème » au seul motif que vos moti­va­tions per­son­nelles sont louables (pro­té­ger votre épargne dure­ment gagnée) ?
      Autre­ment dit, le fait que vos moti­va­tions per­son­nelles sont louables (ce dont je ne doute pas) ne jus­ti­fie EN RIEN l’im­mo­ra­li­té indé­cente du vol mas­sif et per­ma­nent des tra­vailleurs par des oisifs.
      Car les divi­dendes que vous tou­che­rez de vos actions sont des reve­nus d’oi­sif, assu­ré­ment, sans aucun doute possible. 

      Et si vous tra­vaillez par ailleurs, cela n’a rien à voir.
      Concen­trez votre atten­tion sur le reve­nu para­si­taire indu que sont les dividendes.
      Le fait que vous ayez réus­si à en deve­nir le béné­fi­ciaire ne rend pas la chose morale.

      Étienne.

      PS : quand vous dites « je ne me lais­se­rai pas faire », on vous com­prend (c’est amu­sant, on dirait un voleur qui fait l’in­di­gné et qui clame « je ne lais­se­rai per­sonne m’empêcher de conti­nuer à voler 🙂  » ), mais com­pre­nez que, pré­ci­sé­ment, c’est AUSSI ce que disent les tra­vailleurs aujourd’­hui : « on ne se lais­se­ra plus faire ». Les gens qui tra­vaillent en ont marre de se faire voler (des for­tunes) par des gens qui ne tra­vaillent pas.

      PPS : com­pre­nez que les capi­ta­listes ont embar­qué avec eux (et cor­rom­pu intel­lec­tuel­le­ment) une par­tie des tra­vailleurs en les invi­tant à deve­nir eux aus­si « petits actionnaires ».
      Trou­ve­riez-vous accep­table (accep­te­riez-vous) le nom de « petit esclavagiste » ?
      Il ne faut pas accep­ter le sys­tème de l’ac­tion­na­riat, il me semble. C’est une ques­tion d’hon­neur, de dignité.
      Je ne m’en prends pas à des indi­vi­dus, mais à un sys­tème (d’ex­ploi­ta­tion).

      Réponse
    • joss

      Moi aus­si j’ai été action­naire 😉 il fut un temps…
      C’est tout un sys­tème qui doit être remis à plat et refon­dé sur des bases res­pec­tueuses du vivant.

      Réponse
    • majax

      Sans comp­ter que les divi­dendes se réper­cutent sur les prix des pro­duits de pre­mières néces­si­tés (comme c’est par­fois le cas chez Car­re­four). Et rien n’in­dique que l’im­pôt payé sur vos divi­dendes serve à la com­mu­nau­té vu le taux d’en­det­te­ment fara­mi­neux qu’on a tous sur la tête.
      C’est du double ou triple vol ! Vous n’êtes pas un voleur car vous êtes dans la léga­li­té, hélas.

      Réponse
  2. dsl

    Je tra­vaille. C’est vous qui essayez me voler.
    Je consi­dère que mon épargne m’ap­par­tient et que ce n’est pas à vous quelque soit vos inten­tions de déci­der à ma place de quelle manière je dois l’employer, uti­le­ment ou futilement.
    Vous aus­si dis­po­sez d’une épargne, d’une retraite qui est le fruit de votre tra­vail anté­rieur, vou­lez vous qu’on exa­mine ensemble si ces biens dont vous jouis­sez sont employés de la bonne manière ? Vous dis­po­sez peut être éga­le­ment de biens que vous avez héri­tés du tra­vail de quel­qu’un d’autres, vou­lez vous aus­si que nous exa­mi­nions ensemble si vous employez ces biens de la bonne manière ?

    Réponse
    • etienne

      Les gens à qui vous volez vos « divi­dendes » tra­vaillent aus­si, figu­rez-vous, et leur salaire est pro­gres­si­ve­ment ren­du misé­rable pour pou­voir vous ver­ser de plus en plus de divi­dendes, reve­nus sans tra­vail, reve­nus sans cause, reve­nus indus.
      Ce n’est pas à votre tra­vail que vous devez ces divi­dendes, c’est au pacte immo­ral pas­sé avec le diri­geant (soli­daire de vous, action­naire, parce que payé comme vous, en actions et donc en en divi­dendes, depuis les années 80) qui décide (parce qu’il y gagne per­son­nel­le­ment, énor­mé­ment) d’af­fec­ter les résul­tats de l’en­tre­prise en divi­dendes plu­tôt qu’en salaires. Tout ça est indigne et injustifiable.

      Tra­vailler par ailleurs ne vous auto­rise pas à voler d’autres travailleurs.

      On ne vous vole­ra rien.
      Mais on vous empê­che­ra de conti­nuer à voler.

      Réponse
    • majax

      Sommes-nous tous bien d’ac­cord sur la défi­ni­tion de « dividendes » ? 🙂

      Réponse
  3. ève

    Une belle leçon d’humanité !

    Réponse
  4. JPM

    Mal­heu­seu­se­ment.. Beau­coup de gens rai­sonnent comme Lucien notam­ment chez les petits patrons… ou chez les tra­vailleurs indépendants.

    Réponse
  5. joss

    Petite réflexion sur les dividendes…
    Busi­ness VS San­té : que se passe-t-il dans les Ehpad ? – par Osons Causer
    https://​you​tu​.be/​e​_​F​Q​j​P​q​T​lTM

    Les divi­dendes sont ver­sées à une mino­ri­té (les pro­prié­taires), alors que si elles étaient ver­sées aux uti­li­sa­teurs, ils n’y auraient plus d’in­té­rêt de faire du béné­fice (selon une logique capi­ta­liste), mais cela mène­rait vers le vrai prix des ser­vices (ou des biens) sans être gon­flés par le pro­fit. La san­té devrait être gérée comme un bien commun.

    Réponse

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