[Procès stalinien à Londres, capitale du crime] Compte-rendu du Procès Assange, 4ème jour, par Craig MURRAY

2/03/2020 | 0 commentaires

Julian Assange Prison de Belmarsh 24 février 2020

Craig Mur­ray : « S’il vous plaît, ten­tez cette expé­rience pour moi.
Posez cette ques­tion à haute voix, sur un ton d’encouragement et de curio­si­té intel­lec­tuelle : « Sug­gé­rez-vous que les deux ont le même effet ? ».

Posez main­te­nant cette ques­tion à voix haute, sur un ton d’hostilité et d’incrédulité fri­sant le sar­casme : « Sug­gé­rez-vous que les deux ont le même effet ? ».

Tout d’abord, féli­ci­ta­tions pour vos talents d’acteur ; vous pre­nez très bien la direc­tion des opé­ra­tions. Deuxiè­me­ment, n’est-il pas fas­ci­nant de voir com­ment les mêmes mots peuvent pré­ci­sé­ment trans­mettre le sens oppo­sé en fonc­tion de la modu­la­tion du stress, de la hau­teur et du volume ?

Hier, l’accusation a pour­sui­vi son argu­ment selon lequel la dis­po­si­tion du trai­té d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis de 2007 qui inter­dit l’extradition pour des délits poli­tiques est lettre morte, et que les objec­tifs de Julian Assange ne sont de toute façon pas poli­tiques. James Lewis avo­cat pour l’accusation a par­lé pen­dant envi­ron une heure, et Edward Fitz­ge­rald a répon­du pour la défense pen­dant envi­ron le même temps. Au cours de la pré­sen­ta­tion de Lewis, il a été inter­rom­pu par le juge Barait­ser, pré­ci­sé­ment une fois. Pen­dant la réponse de Fitz­ge­rald, Barait­ser l’a inter­rom­pu dix-sept fois.

Dans la trans­crip­tion, ces inter­rup­tions n’auront pas l’air déraisonnables :
« Pour­riez-vous pré­ci­ser le pour moi, M. Fitzgerald… »
« Alors, com­ment faites-vous face au point de vue de M. Lewis selon lequel… »
« Mais c’est sûre­ment un argu­ment circulaire… »
« Mais il n’est pas incor­po­ré, n’est-ce pas ?… »

Toutes ces inter­rup­tions et les douze autres ont été conçues pour mon­trer que le juge tente de cla­ri­fier l’argument de la défense dans un esprit de test intel­lec­tuel. Mais si vous avez enten­du le ton de la voix de Barait­ser, vu son lan­gage cor­po­rel et ses expres­sions faciales, c’était tout sauf cela.

L’image fausse qu’une trans­crip­tion pour­rait don­ner est exa­cer­bée par le fait que la cour Fitz­ge­rald répond conti­nuel­le­ment à chaque har­cè­le­ment évident par « Mer­ci Madame, c’est très utile », ce qui, encore une fois, si vous étiez là, signi­fiait clai­re­ment le contraire. Mais ce que la trans­crip­tion mon­tre­ra uti­le­ment, c’est la tac­tique de Barait­ser qui consiste à inter­rompre Fitz­ge­rald encore et encore, à mini­mi­ser ses argu­ments et à l’empêcher déli­bé­ré­ment d’entrer dans le vif du sujet. Le contraste avec son trai­te­ment de Lewis ne pour­rait être plus prononcé.

Nous allons donc main­te­nant pré­sen­ter les argu­ments juri­diques eux-mêmes.

James Lewis pour l’accusation, pour­sui­vant ses argu­ments de la veille, a décla­ré que le Par­le­ment n’avait pas inclus dans la loi de 2003 une inter­dic­tion d’extradition pour des infrac­tions poli­tiques. Elle ne peut donc pas être réin­tro­duite dans la loi par un trai­té. « Intro­duire une inter­dic­tion des infrac­tions poli­tiques par une voie détour­née serait sub­ver­tir l’intention du Parlement ».

Lewis a éga­le­ment fait valoir qu’il ne s’agissait pas de délits poli­tiques. Au Royaume-Uni, la défi­ni­tion d’un délit poli­tique se limi­tait à un com­por­te­ment visant à « ren­ver­ser ou chan­ger un gou­ver­ne­ment ou à l’inciter à modi­fier sa poli­tique ». En outre, l’objectif doit être de chan­ger de gou­ver­ne­ment ou de poli­tique à court terme, et non pas dans un ave­nir indéterminé.

Lewis a décla­ré qu’en outre, le terme « infrac­tion poli­tique » ne pou­vait être appli­qué qu’aux infrac­tions com­mises sur le ter­ri­toire où l’on ten­tait d’opérer le chan­ge­ment. Ain­si, pour être qua­li­fié de délit poli­tique, Assange aurait dû les com­mettre sur le ter­ri­toire des États-Unis, mais il ne l’a pas fait.

Si Barait­ser déci­dait que l’interdiction des infrac­tions poli­tiques s’appliquait, le tri­bu­nal devrait déter­mi­ner la signi­fi­ca­tion de l’expression « infrac­tion poli­tique » dans le trai­té d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis et inter­pré­ter le sens des para­graphes 4.1 et 4.2 du trai­té. L’interprétation des termes d’un trai­té inter­na­tio­nal dépas­sait les pou­voirs de la cour.

Lewis a décla­ré que la conduite de Julian Assange ne pou­vait pas être qua­li­fiée de délit poli­tique. « Il est impos­sible de pla­cer Julian Assange dans la posi­tion d’un réfu­gié poli­tique ». L’activité dans laquelle Wiki­leaks était enga­gé n’était pas dans son sens propre une oppo­si­tion poli­tique à l’administration amé­ri­caine ou une ten­ta­tive de ren­ver­ser cette admi­nis­tra­tion. Par consé­quent, l’infraction n’était pas politique.

Pour la défense, Edward Fitz­ge­rald a répon­du que la loi sur l’extradition de 2003 était une loi d’habilitation en ver­tu de laquelle les trai­tés pou­vaient s’appliquer. Le Par­le­ment s’est sou­cié de sup­pri­mer toute menace d’abus de l’interdiction des infrac­tions poli­tiques pour cou­vrir les actes ter­ro­ristes de vio­lence contre des civils inno­cents. Mais il reste une pro­tec­tion claire, accep­tée dans le monde entier, pour la dis­si­dence poli­tique paci­fique. Le trai­té d’extradition sur la base duquel la cour agis­sait en tient compte.

M. Barait­ser inter­rompt la séance en indi­quant que le trai­té d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis n’a pas été inté­gré au droit anglais.

Fitz­ge­rald répond que l’ensemble de la demande d’extradition est basée sur le trai­té. C’est un abus de pro­cé­dure pour les auto­ri­tés de s’appuyer sur le trai­té pour la demande mais de pré­tendre ensuite que ses dis­po­si­tions ne s’appliquent pas.

« À pre­mière vue, c’est un argu­ment très bizarre qu’un trai­té qui donne lieu à l’extradition, sur lequel l’extradition est fon­dée, puisse être igno­ré dans ses dis­po­si­tions. À pre­mière vue, c’est absurde » a dit Edward Fitz­ge­rald pour la défense

Fitz­ge­rald a ajou­té que les tri­bu­naux anglais inter­prètent les trai­tés tout le temps. Il a don­né des exemples.

Fitz­ge­rald a pour­sui­vi en disant que la défense n’acceptait pas que la tra­hi­son, l’espionnage et la sédi­tion ne soient pas consi­dé­rés comme des délits poli­tiques en Angle­terre. Mais même si l’on accep­tait la défi­ni­tion trop étroite de Lewis de l’infraction poli­tique, le com­por­te­ment d’Assange répon­dait quand même au cri­tère. Quel pour­rait être le motif de la publi­ca­tion des preuves des crimes de guerre et de la cor­rup­tion du gou­ver­ne­ment, si ce n’est de chan­ger la poli­tique du gou­ver­ne­ment ? En effet, les preuves prou­ve­raient que Wiki­leaks a effec­ti­ve­ment chan­gé la poli­tique du gou­ver­ne­ment amé­ri­cain, en par­ti­cu­lier sur l’Irak.

Barait­ser a inter­fé­ré en disant que dénon­cer les méfaits du gou­ver­ne­ment n’était pas la même chose que d’essayer de chan­ger la poli­tique du gou­ver­ne­ment. Fitz­ge­rald lui a deman­dé, fina­le­ment exas­pé­ré après d’innombrables inter­rup­tions, quel autre inté­rêt il y aurait à expo­ser les méfaits du gou­ver­ne­ment que d’induire un chan­ge­ment de poli­tique gouvernementale.

C’est ain­si que se ter­minent les plai­doi­ries d’ouverture de l’accusation et de la défense.

MON COMMENTAIRE PERSONNEL

Per­met­tez-moi d’être aus­si neutre que pos­sible. Si vous pou­viez affir­mer avec jus­tesse que l’argument de Lewis était beau­coup plus logique, ration­nel et intui­tif que celui de Fitz­ge­rald, vous pour­riez com­prendre pour­quoi Lewis n’avait pas besoin d’être inter­rom­pu alors que Fitz­ge­rald devait être conti­nuel­le­ment inter­rom­pu pour « cla­ri­fi­ca­tion ». Mais en fait, c’est Lewis qui a fait valoir que les dis­po­si­tions du trai­té même en ver­tu duquel l’extradition est effec­tuée ne s’appliquent pas, une étape logique qui, à mon avis, deman­de­rait un peu plus d’explications que l’argumentaire contraire de Fitz­ge­rald. Le har­cè­le­ment que Barait­ser a fait subir à Fitz­ge­rald lorsqu’il a mis l’accusation dans les cordes est tout droit sor­ti du livre de recettes des pro­cès staliniens.

La défense ne l’a pas men­tion­né, et je ne sais pas si cela figure dans leurs argu­ments écrits, mais j’ai trou­vé que l’argument de Lewis selon lequel il ne pou­vait s’agir de délits poli­tiques, parce que Julian Assange n’était pas aux États-Unis lorsqu’il les a com­mis, était d’une mal­hon­nê­te­té à cou­per le souffle. Les États-Unis reven­diquent une com­pé­tence uni­ver­selle. Assange est accu­sé de crimes de publi­ca­tion com­mis alors qu’il se trou­vait en dehors des États-Unis. Les États-Unis reven­diquent le droit d’inculper toute per­sonne de toute natio­na­li­té, par­tout dans le monde, qui nuit aux inté­rêts amé­ri­cains. En outre, ils affirment ici que, comme les docu­ments pou­vaient être vus sur Inter­net aux États-Unis, il y a eu infrac­tion aux États-Unis. En même temps, pré­tendre que cela ne pour­rait pas être un délit poli­tique puisque le crime a été com­mis en dehors des États-Unis est, comme Edward Fitz­ge­rald pour­rait le dire, à pre­mière vue absurde. Ce que, curieu­se­ment, Barait­ser n’a pas relevé.

L’argument de Lewis selon lequel le trai­té n’a aucune valeur en droit anglais n’est pas une inven­tion de sa part. Nigel Farage ne s’est pas maté­ria­li­sé de nulle part. Il existe en véri­té une longue tra­di­tion dans le droit anglais selon laquelle même un trai­té signé et rati­fié avec un pays étran­ger quel­conque, ne peut en aucun cas lier un tri­bu­nal anglais. Lewis pou­vait, et il l’a fait, faire jaillir des pages et des pages de juge­ments de juges à la face de bet­te­rave qui s’efforcent de dire exac­te­ment cela à la Chambre des Lords, avant d’aller tirer sur du gibier et don­ner la fes­sée au fils du valet. Lewis était par­ti­cu­liè­re­ment atta­ché à l’affaire du Tin Coun­cel [Ndt : Maclaine Wat­son and Co Ltd contre Inter­na­tio­nal Tin Coun­cil : HL 2 janv. 1989. Le Tin Coun­cil était un organe consti­tué par un trai­té inter­na­tio­nal non incor­po­ré dans la légis­la­tion du Royaume-Uni. … Un trai­té non incor­po­ré ne peut créer aucun droit ou obli­ga­tion dans le droit natio­nal. (Wiki­pe­dia)]

Il existe bien sûr une tra­di­tion contraire et plus éclai­rée, et un cer­tain nombre de juge­ments qui disent exac­te­ment le contraire, pour la plu­part plus récents. C’est la rai­son pour laquelle les argu­ments étaient si répé­ti­tifs, chaque par­tie ayant accu­mu­lé de plus en plus de volumes d’« auto­ri­tés » pour défendre son point de vue.

La dif­fi­cul­té pour Lewis – et pour Barait­ser – est que cette affaire n’est pas com­pa­rable au fait que j’achète une barre de cho­co­lat et que je me rende ensuite au tri­bu­nal parce qu’un trai­té inter­na­tio­nal sur les barres de cho­co­lat dit que la mienne est trop petite.

La loi sur l’extradition de 2003 est plu­tôt une loi d’habilitation dont dépendent ensuite les trai­tés d’extradition. Vous ne pou­vez donc pas extra­der en ver­tu de la loi de 2003 sans le trai­té. Le trai­té d’extradition de 2007 devient donc, dans un sens très réel, un ins­tru­ment exé­cu­tif léga­le­ment néces­saire pour auto­ri­ser l’extradition. Pour que les auto­ri­tés d’exécution enfreignent les termes de l’instrument exé­cu­tif néces­saire en ver­tu duquel elles agissent, il faut sim­ple­ment qu’il y ait un abus de pro­cé­dure. Ain­si, le trai­té d’extradition, en rai­son de sa nature et de la néces­si­té d’une action en jus­tice, est en fait inté­gré au droit anglais par la loi sur l’extradition de 2003 dont il dépend.

Le trai­té d’extradition est une condi­tion préa­lable néces­saire à l’extradition, alors qu’un trai­té sur les barres de cho­co­lat n’est pas une condi­tion préa­lable néces­saire à l’achat d’une barre de chocolat.

Je ne peux pas être plus clair. J’espère que c’est compréhensible.

Il est bien sûr dif­fi­cile pour Lewis que le même jour, la Cour d’appel se soit pro­non­cée contre la construc­tion de la troi­sième piste d’Heathrow, en par­tie à cause de son incom­pa­ti­bi­li­té avec l’Accord de Paris de 2016, bien que ce der­nier ne soit pas entiè­re­ment inté­gré au droit anglais par la loi sur le chan­ge­ment cli­ma­tique de 2008.

UNE EXPÉRIENCE PERSONNELLE ESSENTIELLE

Il est extrê­me­ment embar­ras­sant pour le Forei­gn and Com­mon­wealth Office (FCO) qu’un tri­bu­nal anglais répu­die l’application d’un trai­té que le Royaume-Uni a rati­fié avec un ou plu­sieurs États étran­gers. C’est pour­quoi, dans le monde moderne, des pro­cé­dures et des pré­cau­tions très sérieuses ont été mises en place pour s’assurer que cela ne puisse pas se pro­duire. Par consé­quent, l’argument de l’accusation selon lequel toutes les dis­po­si­tions du trai­té d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis de 2007 ne peuvent pas être mises en œuvre en ver­tu de la loi sur l’extradition de 2003, devrait être impossible.

Je dois expli­quer que j’ai moi-même négo­cié et super­vi­sé l’entrée en vigueur des trai­tés au sein du FCO. Le der­nier pour lequel j’ai per­son­nel­le­ment noué le ruban et oppo­sé le sceau de cire (lit­té­ra­le­ment) était le trai­té anglo-belge sur le pla­teau conti­nen­tal de 1991, mais j’ai par­ti­ci­pé à la négo­cia­tion d’autres trai­tés et le sys­tème que je vais décrire était tou­jours en place lorsque j’ai quit­té le FCO en tant qu’ambassadeur en 2005, et je crois qu’il n’a pas chan­gé aujourd’hui (et sou­ve­nez-vous que la loi sur l’extradition date de 2003 et que le trai­té d’extradition amé­ri­ca­no-bri­tan­nique a été rati­fié en 2007, donc mes connais­sances ne sont pas dépas­sées). Les nomen­cla­tures minis­té­rielles changent de temps en temps, de même que l’organisation struc­tu­relle. Mais les bureaux et les fonc­tions que je vais décrire res­tent les mêmes, même si les noms peuvent être différents.

Tous les trai­tés inter­na­tio­naux com­portent un pro­ces­sus en deux étapes. Tout d’abord, ils sont signés pour mon­trer que le gou­ver­ne­ment est d’accord avec le trai­té. Puis, après un cer­tain délai, ils sont rati­fiés. Cette deuxième étape a lieu lorsque le gou­ver­ne­ment a auto­ri­sé la légis­la­tion et les autres orga­nismes requis à appli­quer le trai­té. C’est la réponse à l’observation de Lewis sur les rôles de l’exécutif et du légis­la­tif. La phase de rati­fi­ca­tion n’a lieu qu’après toute action légis­la­tive requise. C’est là toute la question.

C’est ain­si que cela se passe au FCO. Les fonc­tion­naires négo­cient le trai­té d’extradition. Il est signé pour le Royaume-Uni. Le trai­té signé est ensuite ren­voyé aux conseillers juri­diques du FCO, au dépar­te­ment de la natio­na­li­té et des trai­tés, au dépar­te­ment consu­laire, au dépar­te­ment nord-amé­ri­cain et à d’autres, puis il est envoyé aux avo­cats du Tré­sor et du Cabi­net, au minis­tère de l’Intérieur, au Par­le­ment et à tout autre dépar­te­ment gou­ver­ne­men­tal dont le domaine est concer­né par le trai­té en question.

Le trai­té fait l’objet d’un exa­men appro­fon­di afin de véri­fier qu’il peut être plei­ne­ment appli­qué dans toutes les juri­dic­tions du Royaume-Uni. Si ce n’est pas le cas, des modi­fi­ca­tions doivent être appor­tées à la loi pour qu’elle puisse être appli­quée. Ces modi­fi­ca­tions peuvent être appor­tées par une loi du Par­le­ment ou, plus géné­ra­le­ment, par une légis­la­tion secon­daire en uti­li­sant les pou­voirs confé­rés au secré­taire d’État par une loi. S’il existe déjà une loi du Par­le­ment en ver­tu de laquelle le trai­té peut être mis en œuvre, aucune loi d’habilitation ne doit être adop­tée. Les accords inter­na­tio­naux ne sont pas tous incor­po­rés indi­vi­duel­le­ment dans les lois anglaises ou écos­saises par une nou­velle légis­la­tion spécifique.

Il s’agit d’un pro­ces­sus très minu­tieux, mené étape par étape par des juristes et des fonc­tion­naires du FCO, du Tré­sor, du Cabi­net Office [dépar­te­ment exé­cu­tif du … Gou­ver­ne­ment bri­tan­nique – NdT], du Minis­tère de l’Intérieur, du Par­le­ment et d’autres ins­tances. Cha­cun exa­mi­ne­ra en paral­lèle chaque clause du trai­té et véri­fie­ra qu’elle peut être appli­quée. Toutes les modi­fi­ca­tions néces­saires pour don­ner effet au trai­té doivent ensuite être appor­tées – modi­fi­ca­tion de la légis­la­tion et démarches admi­nis­tra­tives néces­saires. Les conseillers juri­diques du FCO ne don­ne­ront le feu vert à la rati­fi­ca­tion du trai­té que lorsque tous les obs­tacles auront été levés, y com­pris la légis­la­tion, et que les fonc­tion­naires du Par­le­ment, du Tré­sor, du Cabi­net Office, du Minis­tère de l’Intérieur et du FCO auront tous cer­ti­fié que le trai­té est appli­cable au Royaume-Uni. Vous ne pou­vez abso­lu­ment pas rati­fier le trai­té avant que les conseillers juri­diques du FCO n’aient don­né cette autorisation.

Il s’agit d’un pro­ces­sus sérieux. C’est pour­quoi le trai­té d’extradition entre les États-Unis et le Royaume-Uni a été signé en 2003 et rati­fié en 2007. Il ne s’agit pas d’un retard anormal.

Je sais donc avec cer­ti­tude que TOUS les ser­vices juri­diques com­pé­tents du gou­ver­ne­ment bri­tan­nique DOIVENT avoir conve­nu que l’article 4.1 du trai­té d’extradition entre le Royaume-Uni et les États-Unis pou­vait être mis en œuvre en ver­tu de la loi sur l’extradition de 2003. Cette cer­ti­fi­ca­tion doit avoir eu lieu, sinon le trai­té n’aurait jamais pu être ratifié.

Il s’ensuit néces­sai­re­ment que le gou­ver­ne­ment bri­tan­nique, en cher­chant à faire valoir main­te­nant que l’article 4.1 est incom­pa­tible avec la loi de 2003, ment sciem­ment. [gras ajou­té par le tra­duc­teur] Il ne pour­rait y avoir d’abus de pro­cé­dure plus flagrant.

J’ai tenu à ce que l’audition sur ce point par­ti­cu­lier se ter­mine afin de pou­voir vous faire béné­fi­cier de mon expé­rience. Je vais me repo­ser pour l’instant, mais plus tard dans la jour­née, j’espère pou­voir conti­nuer à m’exprimer sur l’échange d’hier au tri­bu­nal concer­nant la libé­ra­tion de Julian du sa cage blin­dée antiterroriste.

Avec mes remer­cie­ments à ceux qui ont fait des dons ou qui se sont ins­crits pour rendre ce repor­tage pos­sible. Je tiens à sou­li­gner une fois de plus que je ne veux abso­lu­ment pas que qui­conque donne quoi que ce soit si cela lui cause le moindre pro­blème financier.

Cet article est entiè­re­ment libre de repro­duc­tion et de publi­ca­tion, y com­pris en tra­duc­tion, et j’espère vive­ment que les gens le feront acti­ve­ment. La véri­té nous ren­dra libres.

Craig MURRAY

Tra­duc­tion « Ils jouent à la jus­tice comme on joue à la dinette : en fai­sant sem­blant » par Vik­tor Dedaj pour Le Grand Soir avec pro­ba­ble­ment toutes les fautes et coquilles habituelles

https://​www​.legrand​soir​.info/​c​o​m​p​t​e​-​r​e​n​d​u​-​d​u​-​p​r​o​c​e​s​-​a​s​s​a​n​g​e​-​4​e​m​e​-​j​o​u​r​.​h​tml

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

0 commentaires

Laisser un commentaire

Derniers articles

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[LE PRÉPARATEUR] Un nouvel examen vient d'être institué, à la suite duquel on pourra recevoir un certificat d'aptitude aux fonctions de magistrat. Il en sera de cet examen comme de tous les autres, il donnera de bons résultats au commencement, et de mauvais ensuite....