Pour être à l’heure à Paris ce soir chez @Sud radio avec Didier Maisto pour ce prochain Jeudi Chouard (émission qui sera avec Michel Collon, précisément sur la diabolisation des opposants politiques), je reviens vite de Londres, où j’ai retrouvé 80 gilets jaunes français venus comme moi par la route dans la nuit pour défendre Julian Assange, journaliste lanceur d’alerte qui va être déporté vers un camp de torture de l’empire américain (qui l’ordonne à sa colonie anglaise).
Je profite de cet événement dramatique (la déportation d’un journaliste vers la torture par la patrie même qui a inventé et défendu le libre journalisme comme contre-pouvoir fondateur de la liberté) pour rappeler un texte important, à connaître et à faire connaître : à dupliquer et à distribuer et à afficher, dans votre entreprise, dans votre salon, dans toutes les stations de bus et de métro, etc..
Bon courage à tous et merci pour ce que vous faites pour le bonheur et pour la liberté.
Étienne.
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Le procès de Julian Assange est infiniment plus grand qu’Assange lui-même
Caitlin JOHNSTONE
La mère de Julian Assange a rapporté hier que le fondateur de WikiLeaks n’a pas été autorisé à recevoir de visiteurs pendant sa détention à la prison de Belmarsh, y compris des médecins et ses avocats. Les médecins qui ont visité Assange à l’ambassade de l’Équateur ont attesté qu’il avait un besoin urgent de soins médicaux. Belmarsh est une prison de haute sécurité, parfois appelée le « Guantanamo Bay du Royaume-Uni ».
Et pourtant, on nous demande de croire que cela a quelque chose à voir avec une prétendue violation de la liberté sous caution et une demande d’extradition US pour des crimes informatiques présumés passibles d’une peine maximale de cinq ans. Si vous faites un zoom arrière et écoutez les bavardages moins éclairés des propagandistes et des consommateurs des médias de masse occidentaux, vous constaterez aussi que les gens croient que cela aurait quelque chose à voir avec la Russie et des accusations de viol.
En fait, rien de tout cela n’est vrai. Assange est emprisonné dans des conditions draconiennes pour son journalisme, et uniquement pour son journalisme. L’administration Obama s’est abstenue de le poursuivre après la publication des fuites de Manning par WikiLeaks, craignant que cela ne mette en danger la liberté de la presse, et l’administration Obama n’avait pas plus de preuves à sa disposition que l’administration Trump n’en a aujourd’hui. Le « crime » dont est accusé Assange n’est rien d’autre que les pratiques journalistiques habituelles des journalistes d’investigation, y compris la protection des sources et l’encouragement de ces dernières à obtenir davantage de matériel. La seule chose qui a changé, c’est que la Maison-Blanche est de plus en plus disposée à poursuivre les journalistes qui pratiquent le journalisme, et il y a de nombreuses raisons de croire qu’une fois extradé aux Etats-Unis, il fera l’objet d’accusations beaucoup plus graves. Ils ne se donnent pas tout ce mal pour une violation de la liberté sous caution et une peine maximale de cinq ans.
Mais si vous faites encore un zoom arrière, dans le grand schéma des choses, cela n’a presque rien à voir avec Assange. Bien sûr, Assange a été une épine dans le pied de ceux qui dirigent l’alliance transnationale des puissances occidentales, et s’ils avaient le choix, ils préféreraient évidemment le voir en prison ou mort plutôt que libre et vivant. Mais ce n’est pas pour cela que les gens d’influence corrompus qui étranglent notre monde se démènent. Ils veulent s’emparer de quelque chose de beaucoup, beaucoup plus gros. Assange n’est qu’une étape sur cette voie.
Comme je l’ai déjà écrit, la persécution d’Assange vise en fait à créer un précédent juridique qui permettra au gouvernement US d’emprisonner des journalistes qui tenteraient de lui demander des comptes en faisant du journalisme. La raison pour laquelle vous voyez à présent l’expression « Assange n’est pas un journaliste » constamment bêlée partout dans le monde par les laquais de l’empire est qu’ils ont besoin d’un contre-narratif. Le fait indiscutable est que ce précédent constituera une menace pour les journalistes du monde entier, leur contre-argument est donc qu’Assange n’est pas un journaliste (ce ne sont que des conneries, soit-dit en passant), et que cela ne créera donc pas un précédent pour les journalistes. Comme si leur définition personnelle de ce qu’est un « vrai journaliste » sera la même que celle du gouvernement US pour déterminer s’il convient ou non de poursuivre quelqu’un pour des actes similaires à ceux d’Assange. La définition du journalisme selon le gouvernement US sera celle qui lui conviendra.
Mais pour avoir une vue d’ensemble de ce que ces salauds veulent faire, nous devons faire encore un zoom arrière.
Dans le roman de science-fiction Ender’s Game [La Stratégie Ender – NdT], le jeune protagoniste frappe violemment un autre garçon qui le tyrannisait, et le tue. Lorsque ses supérieurs lui demandent d’expliquer son geste, le garçon, qui a été élevé et formé pour devenir un savant stratégique, explique qu’il ne l’a pas fait par malice envers le tyran, ni même pour gagner le combat, mais pour gagner tous les combats futurs. Si les enfants à l’école voient de quelle sauvagerie il est capable et savent qu’il ne faut pas l’embêter, il n’aura plus jamais à combattre.
Si ça vous paraît un peu sociopathique, c’est parce que ça l’est. Et, avec la différence notable que les rôles du tyran et de la victime sont inversés, c’est exactement le principe que nous voyons être appliqué à Assange.
Le monde entier voit le traitement infligé à Assange. Peu importe à quel point votre cerveau est lavé, peu importe si vous détestez cet homme ou non, vous voyez. Et vous en tirez une leçon. Et cette leçon est la suivante : si vous faites quelque chose de similaire, vous subirez le même sort. C’est là le véritable objectif de la persécution d’Assange, et cela n’affecte pas seulement un éditeur australien enfermé dans une cellule britannique, ni même les journalistes d’investigation du monde entier qui sont intéressés à pratiquer l’art perdu de demander des comptes au pouvoir en faisant du journalisme, mais tous ceux qui consomment les médias.
Et ça marche. Je sais que ça marche parce que ça marche avec moi. Si vous avez des informations qui incriminent les personnes les plus puissantes du monde, je vous le dis tout net, gardez-les pour vous. Donnez-les à quelqu’un d’autre, littéralement à n’importe qui d’autre, parce que je suis moi-même beaucoup trop lâche et j’ai beaucoup trop à perdre en m’impliquant dans tout ce qui pourrait me conduire à pourrir dans une cellule de prison à l’étranger. J’ai des enfants. Je suis amoureuse. Je ne peux pas et ne veux pas m’engager dans cette voie. Et si c’est vrai pour moi, je sais avec certitude que c’est vrai aussi pour d’innombrables autres. Ils ont brutalisé les lanceurs d’alerte au point que cela a certainement eu un effet dissuasif sur ceux qui, autrement, pourraient devenir des sources de fuites importantes. Et maintenant, ils brutalisent aussi les journalistes qui publient ces fuites. Les chances qu’une personne prête à dénoncer un pouvoir rencontre un journaliste disposé à l’aider tendent rapidement vers zéro.
Ils essaient de gagner ce combat contre Assange d’une manière brutale pour s’assurer qu’ils gagneront tous les combats futurs.
C’est pourquoi il est absolument stupide qu’une conversation se focalise sur Assange, l’homme, que ce soit pour en dire du mal ou du bien.
L’autre jour, j’ai publié un méga-article attaquant les principales calomnies que j’ai relevées sur Assange. Il y en a 27 au total jusqu’à présent, et j’en ajouterai bientôt d’autres. Cette montagne de calomnies existe parce qu’au lieu de prêter attention aux dangers qui façonnent le monde et qui menacent de rendre impossible toute opposition aux dirigeants de l’empire US qui nous entraînent vers l’extinction ou la dystopie, les gens parlent de la personnalité d’Assange, s’il a nettoyé ou non la litière de son chat à l’ambassade .
Le revers de la médaille, ce sont les gens qui se fixent sur Assange en tant que héros, ce qui peut bien sûr aider à attirer l’attention sur son sort et donc présenter un certain avantage, mais en fin de compte, c’est aussi l’arbre qui cache la forêt. C’est beaucoup, beaucoup plus grand qu’Assange, et nous devons nous y opposer pour des raisons qui sont beaucoup, beaucoup plus importantes que le caractère d’un homme qui, selon ce que nous aurions lu, serait sympathique ou non.
Ne perdez jamais de vue ceci : l’intimidation des lanceurs d’alerte et des éditeurs menace d’éradiquer la vérité sur les comportements de notre espèce, abandonnant ainsi notre destin aux caprices des plus puissants. Les personnes les plus puissantes sont celles qui se consacrent le plus à la recherche du pouvoir, celles qui sont assez sociopathes pour marcher sur la tête de n’importe qui et faire tout ce qu’il faut pour obtenir le plus de contrôle possible sur le plus d’êtres humains possible. Si nous permettons à la vérité d’être intimidée et réduite au silence, c’est à eux que nous confierons les commandes de notre monde.
Et ne perdez jamais de vue ceci non plus : avec l’emprisonnement et la persécution de Julian Assange, tous ces oppresseurs sociopathes se sont démasqués. Ils ont arraché le masque de Big Brother et révélé leurs âmes sombres. Si cet attachement soudain aux détails juridiques du protocole de mise en liberté sous caution et du protocole de protection des sources journalistiques ressemble en tous points à la persécution d’un journaliste pour avoir publié des faits, c’est parce que c’est exactement le cas. Ne laissez personne vous faire croire le contraire, et ne manquez pas cette occasion rare de montrer à vos semblables comment nos oppresseurs viennent de révéler leur véritable nature.
Caitlin Johnstone
Source : Le Grand Soir (site important à consulter souvent) :
https://www.legrandsoir.info/le-proces-de-julian-assange-est-infiniment-plus-grand-qu-assange-lui-meme.htmlq+
Mme Lévy prétend que des gilets jaunes ont cassé la gueule à des députés.
« Fact checking » :
Un député LREM déclare sa volonté de « casser la gueule politiquement » aux Gilets jaunes
https://fr.sputniknews.com/france/201902211040107984-casser-gueule-politiquement-gilets-jaunes-depute-lrem/
Elle est à 2 doigts de toucher la vérité, mais encore dans une phase de déni suffisante pour la tenir à l’écart. Il lui manque le doute.
Je précise juste que on a fait l’action référendum sur le RIC dans un bureau de vote à Rennes. On a eu énormément de mal à faire bouger les gens du quartier aussi bien pour le débat préliminaire (ou il y a eu une 50aine de personnes dont beaucoup de GJ), que pour le vote (on n’a eu que 42 votants dont 30 non-inscrits).
Pourtant :
‑On a envoyé un courrier nominatif a tous les inscrits.
‑On a fait de l’affichage dans le quartier, et chez les commerçant.
‑On a tracté dans la rue dans le quartier.
‑On a fait du porte à porte.
Résultats détaillés sur : https://ric-rennes.fr/
https://youtu.be/-TxRKlKYr3o
Après on s’y est peut-être mal pris je sais pas. Mais tout bien considéré je suis pas sur que ce soit le type d’action le plus efficace pour la sensibilisation ( ça coute de l’argent, et ça demande pas mal d’éfforts). On va tester de mettre sur pied une conférence sur le RIC, que l’on va essayer de donner et répliquer dans plein de petites villes de Bretagne.
Je viens de voir l’intro de ce débat :
https://youtu.be/CHbGrptXvaE
Ca me rappelle un billet que j’avais écrit il y a 8 ans, qui montre que dans certains cas le manque de monnaie peut mener mécaniquement et mathématiquement au chômage. Je le reproduis ici :
« Soit le peuple des lemmings, petites créatures sympathiques qui ont pour seul but dans la vie de consommer des lemmingOrbes qui leur amène survie et bonheur. Ce peuple de 90 lemmings s’apprête à former une nation. Lors de la création on émet 100 000 lemmingEuros afin de créer une monnaie. 10 000 sont donnés au chef des lemmings qui les mets à la banque, 10 000 au doyen du village qui les mets sous son lis. L’état émet sa première loi : toute entreprise doit avoir un salaire moyen de 1000 lemmingEuros par lemming.
Dans un premier temps tout vas bien. Les lemmings travaillent tous et produisent chacun en moyenne 10 lemmingOrbes par mois. Le prix moyen d’un lemmingsOrbe est alors de 100 lemmingEuros (d’après la loi de l’offre et la demande). Il y a 90 000 lemmingEuros qui circulent dans l’économie tous les mois.
un Lemming
Retrouvons nos lemmings 20 ans plus tard, et ils ont fait des petits. Il sont désormais 160. Mais malheureusement rien ne va plus. Le chômage fait rage. Il y a désormais 120 000 lemmingEuros dans l’économie car l’état s’est endetté pour enrayer le chômage , mais rien y fait il y a toujours 40 lemmings au chômage, et l’état est au bord de la faillite.
Que faire ? Un hérétique propose de baisser les salaires. Mais on lui rétorque à juste titre que ceux qui ont épargné (le chef et le doyen), s’enrichiraient sur le dos des autres lemmings, puisqu’il y aurait de la déflation. Certains disent qu’il faut être réaliste et réduire les dépenses de l’état qui est surendeté. D’autres proposent de prendre une part du capital des 2 richards, pour rembourser la dette.
Euros
Puis un lemmingIntéligent arrivât avec une solution : Il faut créer 70 000 LemmingEuros, en donner 30 000 à l’état pour rembourser sa dette, et 40 000 aux citoyens. On lui rétorqua que ça n’allait que créer de l’inflation et les mener à la catastrophe. Pourtant sa solution fut retenue. On créa 70 000 LemmingEuros. Le chômage s’effaça complètement, il n’y eu point d’inflation. La dette de l’état était résorbée. Les 160 lemmings produisirent 10 lemmingOrbes chacun , et le prix d’un lemmingOrbe restât de 100 lemmingEuros (d’après la loi de l’offre et la demande). Il y eu 160 000 lemmingEuros dans l’économie. Les lemmings étaient heureux. »
https://forum.ubuntu-fr.org/viewtopic.php?id=639071
Merci Pierre.