Encore un article bien intéressant de Bruno Guigue, qui nous porte à réfléchir : « Le socialisme chinois et le mythe de la fin de l’Histoire »
Source : Le Grand Soir, https://www.legrandsoir.info/le-socialisme-chinois-et-le-mythe-de-la-fin-de-l-histoire.html
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Très intéressant, merci.
Maitriser sa monnaie étatique , oeuvrer pour l’intérêt commun , et orienter son développement vers un marché compétitif tel que celui de l’Asie envers les marchés occidentaux , il fallait y penser et surtout avoir la rigueur qui les caractérise !
Néanmoins , il existe dans ce pays aussi les mafias dominantes des secteurs que nous réprouvons tous un peu quand même ! Et un manque d’évaluation salariale chez les très jeunes les conduit à plonger dans des âneries souvent irréversibles ! Un fléau maintenu comme partout ailleurs !
Comment se fait-il qu’il n’arrive pas à disparaitre nulle part ? (le fléau )
L’article contient (à mon sens) plusieurs leçons :
1/ concernant l’ultra-libéralisme de l’UE : (exemple du controle de la Chine sur son économie)
L’exemple Chinois montre clairement que les extrêmes ne sont nullement la solution (communisme – propriété étatique de tous les moyens de production ou libéralisme – propriété privée de tous les moyens de productions sans aucune limite).
Dans les deux cas, c’est l’absence de démocratie qui est nuisible : direction par un petit groupe d’individus (oligarchie) qui ne rend de compte à personne.
Une économie résiliante (résistante aux chocs) doit plutôt être plurielle et DEMOCRATIQUE (le pouvoir de la propriété privée doit s’arrêter net là où les nuisances pour tous débutent) et bien sur contrôlé par la nation.
2/écologie : concernant les soit disants écologistes (par exemple Cap21 et ses élus qui soutiennent Macron et En Marche et dont beaucoup d’élus lui ont accordé leurs signatures pour la présidentielle) ne comprennent pas que le capitalisme est le pire ennemi de l’écologie. D’autant que M. Macron est le représentant du pire du capitalisme : le capitalisme financier : sans foi ni loi (Voir par exemple, s’il en était encore besoin tant il était évident dès le départ pour qui roulait ce monsieur banquier d’affaires, le témoignage de C.Eckert relaté par le magazine Alternatives économiques – note de lecture du livre de M. Eckert (n°381 – juillet/aout 2018 p 98).
Problème écologique aussi en Chine (rien n’est tout rose nulle part) : l« insuffisance de démocratie est-elle en cause ? En tout cas, l’exercice d’une vrai démocratie permet de marginaliser et de limiter les intérêts trop égoïstes
Voir par exemple la démarche ci-jointe relaté par le magazine Kaizen n°39 de juillet 2018 p 56 (voir aussi : https://www.luc-sur-aude.fr/projets/parc-photovoltaique/ )
Très intéressant cet article. Bruno Guigue commente soigneusement les contours et les formes économiques, sociales et politiques de la Chine changeant peu sur la longue durée, mais au fil de l’histoire ‑intégrant- instinctivement les alluvions venant des déferlements des « barbares d’Occident » une fois les vagues retirées.
J’ai planché assez longtemps sur la pensée chinoise, donc la logique chinoise dont le Y‑King (Le Livre des Transformations) est l’un des éléments décisifs de ce type de pensée non détectable, à priori, pour les Occidentaux.
Rien n’est plus révélateur géographiquement et historiquement que cette ‑réalisation- des rapports entre le YIN et le YANG qui structure la symbolique et la réalité chinoise par cette dualité universelle et dynamique. Pour donner une image en résumant au maximum, le YIN, force centripète, représente la Chine, l’Empire du Milieu du monde, la Chine édifiant pendant si longtemps des murailles pour se protéger des invasion des barbares, entre autres d’Occident, et dans les mêmes temps historiques, le YANG, force centrifuge, représente les Occidentaux, ces conquérants nés, ne cessant de s’éparpiller dans le monde pour conquérir et former des empires coloniaux, toutes nations occidentales en concurrence implacable.
Le Y‑King a une portée universelle.
D’autre part, du temps des anciens empires chinois, tout appartenait à l’Empereur, y compris ses sujets. Un chinois inventait quelques chose, son invention appartenait à l’Empereur et celui-ci en disposait ou non, selon son choix. Car l’Empereur ayant tout ce qu’il voulait était peu motivé pour en faire un développement quelconque, économique, industriel, etc. Ceci fut un frein au développement de la Chine à la grande échelle car les chinois sont nos égaux en inventions, sciences et techniques, ils ont à peu près inventé de leur côté l’essentiel des inventions faites en Occident dans l’histoire. Mais pendant ce temps en Occident, toute invention constituait ipso-facto un moteur de compétition individuel et national de très grande importance pour être compétitif sur tous les plans, avec la finalité de concurrencer et éliminer les adversaires, de s’enrichir et de s’approprier le monde. Maintenant, désormais l’Asie et les pays sinisés sont largement au niveau de l’Occident et peut-être davantage.
Dans le monde contemporain, les relations entre l’Asie, dont la Chine est l’élément principal, et l’Amérique du Nord (après l’Europe) vont forcément se télescoper de plus en plus. Il sera intéressant d’observer, entre autres, la dimension subjective de cette relation. Les Occidentaux pensant « implicitement » que les Asiatiques, les Chinois, vont se conformer au schéma mental occidental, car pour les occidentaux il est ‘sous-entendu’ que les Chinois sont en train d’entrer dans l’actualité et l’histoire occidentale. Tandis que les Asiatiques, les Chinois, ne ressentiront aucune raison d’adopter la ‘vision’ occidentale et resteront, à quelques variantes près, complètement attachés à leur identité ; ce serait plutôt eux, les Chinois et les Asiatiques qui, d’après leurs critères, vont intégrer l’Occident dans leur histoire . Mais voilà, en ce monde il n’y a pas de place pour deux universalités. La rencontre de deux universalités aussi opposée que la chinoise ou YIN et l’occidentale ou YANG peut s’avérer dangereuse. D’une part, l’universalité occidentale conquérante et dominatrice par nature, et d’autre part, l’universalité chinoise qui n’agresse personne mais est de nature défensive. À terme ou long terme, voilà une armature contre laquelle l’Occident peut se mettre en danger
Le contenu de l’article colle bien à la pensée et à l’attitude chinoise. Ainsi, la pensée chinoise est pérenne à travers l’histoire. L’Empire du milieu existe toujours quelques soient les tribulations de la Chine, il y a une continuité chinoise de quelques 5000 ans, malgré les tribulations historiques, la monstruosité de Mao qui, certes, replaça la Chine sur son piédestal, il y eu aussi l’effroyable révolution culturelle prolétarienne des années 60 et ses millions de morts, etc.
Mais l’Empire chinois, au sens culturel, n’a jamais subit de vraies ruptures comme en Occident.
Seulement attention ! Les dirigeants Chinois n’ont pas enlevé de leur Constitution l’écriteau : Parti Communiste. Ceci peut comporter des risques stratégiques énormes dans le futur dans des circonstances aujourd’hui inconnues.
Puisse l’attitude collective chinoise rester imprégnée de son pragmatisme et rester forte comme le décrit très bien Bruno Guigue sur son mode défensif et non agressif.
J’ai toujours dit que le communisme chinois, donc pratiqué par les chinois ne correspondait pas à notre grille d’analyse et qu’en Occident, nous nous trompions sur la Chine, surtout à long terme. En effet, rien n’est plus vrai que le long terme en Chine. Comme la culture chinoise est plutôt intégratrice, elle restée elle-même et n’a pas pour autant transformée en son fond. Christianisme ? Communisme ? etc., certes, mais façon chinoise.
Tout l’inverse de la mentalité américaine qui, hélas, nous aura imprégnée jusqu’à l’écœurement, une mentalité de chasseur de prime inculte et de commando avec une seule chose en tête : rafler la mise et rafler tous les pactoles détectés, après, c’est la terre brulée, bien sûr chez les autres, mais ça on s’en fout…
J’avais été intrigué par cette quasi ‘synchronicité historique’ que constituent les événements chinois de la place Tien Anmen à Pékin début juin 1989 (et la visite en Chine de Gorbatchev complètement tourneboulée, mais sans rapport je crois avec la chute du mur de Berlin) donc événements suivis rapidement, moins de 6 mois après, par la chute du mur de Berlin en novembre 1989.
Ainsi, en Chine, les velléités de démocratie (sans doute par influence occidentale de surface) ont été arrêtées net et brutalement par le régime chinois en train de se réorienter depuis 10 ans auparavant (1979). Tout l’article de B. Guigue est centré là-dessus. Tandis que la chute du mur de Berlin allait entrainer la chute du communisme politique en Occident. Le monde intra-occidental Est-Ouest tournait une page et, quasi dans le même temps, la Chine procédait à un changement de méthode économique et politique qui, compte tenu d’où elle vient, lui a réussi depuis ce changement de cap.
Affaire à suivre.