Pour simplifier l’accès aux savoirs SCIENTIFIQUES ET HISTORIQUE, Wikipédia est un outil pédagogique souvent très utile, évidemment ; mais dans les domaines POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES, où les voleurs de pouvoir (et les voleurs tout court, comme les industriels et les banquiers) ont beaucoup à gagner ou à perdre — et où il y a donc de puissantes raisons pour mentir —, Wikipédia est un outil de manipulation et de mensonge, exactement comme les autres médias achetés par les riches pour désinformer les citoyens, en discréditant fallacieusement les opposants et en flattant pernicieusement les dominants.
Pour preuve, par exemple, l’article passionnant ci-dessous, de Craig Murray.
C’est ainsi que ma propre page Wikipédia est progressivement devenue un outil de calomnie malveillante chimiquement pure — avec interdiction de m’y défendre moi-même…
Étienne.
Est-ce que le fait d’être libre n’offre pas forcément l’objet libre aux plus riches (le privant rapidement de réelle liberté) ?
L’Affaire Philip Cross par Craig Murray [Trad.]
Note Soverain : Cet article de Craig Murray met en évidence les liens entre Wikipédia, généralement réputée pour être une encyclopédie libre et participative (et donc une référence dans le domaine de l’information), et la manière dont elle est utilisée à des fins (géo)politiques avec la complicité supposée de son fondateur et de certains rédacteurs. Cet article traite de l’affaire « Philip Cross », un utilisateur de Wikipédia qui a un grand nombre de révisions à son actif, toutes en faveur des médias néo-conservateurs britanniques et en défaveur des médias indépendants et alternatifs. Cet article apporte des éléments de réponse pour juger de la neutralité de Wikipédia, et permet d’avoir un aperçu des difficultés rencontrées par d’autres personnes physiques ou morales (partis politiques, associations), même en France, pour disposer d’une page objective.
Craig Murray : « Philip Cross » n’a pas eu un seul jour de répit sur sa page Wikipedia depuis presque cinq ans. « Il » a édité tous les jours du 29 août 2013 au 14 mai 2018. Y compris cinq jours de Noël. Ça fait 1 721 jours consécutifs de révisions.
133 612 modifications ont été apportées à Wikipédia au nom de « Philip Cross » sur une période de 14 ans. C’est plus de 30 éditions par jour, sept jours sur sept. Et je ne l’utilise pas au sens figuré : Les révisions Wikipedia sont enregistrées dans le temps, et si vous les tracez, la carte de temps pour l’activité Wikipedia de « Philip Cross » est étonnante si il s’agit d’un seul individu :
L’activité se déroule comme une horloge, sept jours sur sept, toutes les heures de la journée, sans variation significative. Si « Philip Cross » est vraiment un individu, on ne peut nier qu’il soit maladivement obsédé. Je ne suis pas psychiatre, mais à mes yeux tout à fait inexpérimentés, cela ressemble au comportement d’un psychotique dérangé sans activités sociales en dehors de son domicile, sans travail (ou un patron incroyablement tolérant), vivant sa vie à travers un écran. Je dirige ce qui est sans doute le blog politique le plus lu au Royaume-Uni, et je ne passe pas autant de temps sur Internet que « Philip Cross ». Ma « timecard » montre les endroits où je regarde le football le samedi, je vais boire le vendredi, je vais au supermarché et me promener ou sortir en famille le dimanche, et en général, je me détends beaucoup plus et je lis des livres le soir. Cross n’a pas les schémas d’activité d’un être humain normal et parfaitement équilibré.
Il y a trois options. « Philip Cross » est soit une personne très étrange en effet, soit une fausse personne déguisant une activité payante pour contrôler le contenu de wikipedia, soit une vraie personne de façade pour une telle opération en son nom.
Pourquoi cette qualification d’obsessionnel compulsif sans amis – pour prendre l’explication officielle – est justifiée ?
Parce que le but de l’opération « Philip Cross » est de systématiquement attaquer et de miner la réputation de ceux qui jouent un rôle de premier plan dans la remise en cause du discours dominant des entreprises et des médias d’Etat, en particulier dans les affaires étrangères. « Philip Cross » cherche aussi systématiquement à faire briller la réputation des journalistes des médias grand public et d’autres personnalités qui jouent un rôle de premier plan dans la promotion de la propagande néoconservatrice et dans la promotion des intérêts d’Israël.
C’est important parce qu’un lecteur ordinaire qui tombe sur un article questionnant (disons le comme ça) le récit officiel sur les Skripals, est très susceptible de se tourner vers Wikipedia pour obtenir des informations sur l’auteur de l’article. En termes simples, le but de l’opération « Philip Cross » est de s’assurer que si ce lecteur recherche une personne antimilitariste comme John Pilger, ils concluront qu’ils ne sont pas du tout fiables et peu dignes de confiance, alors que s’ils recherchent un journaliste MSM de droite, ils concluront qu’ils sont un modèle de vertu et qu’il faut leur faire pleinement confiance.
Le traitement « Philip Cross » est réservé non seulement aux partisans de l’aile gauche, mais à tous les sceptiques du néo-conservatisme et qui s’opposent aux « guerres d’intervention ». La liste des victimes de Cross comprend Alex Salmond, Peter Oborne, John Pilger, Owen Jones, Jeremy Corbyn, Tim Hayward, Diane Abbott, Neil Clark, Lindsey German, Vanessa Beeley et George Galloway. Comme on peut s’y attendre, « Philip Cross » est particulièrement actif dans la modification des articles de Wikipedia des médias alternatifs et des sites de critique MSM. « Philip Cross » a fait 36 révisions à la page Wikipedia de The Canary et, de façon stupéfiante, plus de 800 révisions sur Media Lens. George Galloway reste la cible favorite de l’opération « Philip Cross » avec un nombre incroyable de 1 800 révisions.
Tout aussi révélateurs sont les gens que « Philip Cross » cherche à protéger et à promouvoir. Sarah Smith, l’uber-syndicaliste de la BBC Scotland, a demandé à « Philip Cross » de supprimer les références de son entrée sur Wikipedia aux liens familiaux qui (ahem) ont pu l’aider dans sa carrière. La députée Ruth Smeeth, de Labour Friends of Israel, a fait référence au câble diplomatique américain Wikileaks qui a montré qu’elle était une informatrice à l’ambassade des États-Unis sur les secrets du Parti travailliste, supprimé par « Philip Cross ». La chroniqueuse de droite Melanie Phillips et son déni du changement climatique s’est fait exciser par Cross.
« Philip Cross » ne se contente pas de veiller et protèger soigneusement la page Wikipedia de l’éditrice du Guardian Katherine Viner, qui a changé sa plume pour le camp néo-con, mais Philip Cross a aussi rédigé la page hagiographique (NDLT : écriture de la vie des saints) originale. Le contact MI6 du Guardian, Luke Harding, est particulièrement pris en charge par Cross, de même que leurs obsessifs anti-corbyn Nick Cohen et Jonathon Freedland. Il en va de même pour Murdoch, David Aaronovitch et Oliver Kamm.
Il ne fait aucun doute que Kamm, chef de file du Murdoch’s Times, est en lien avec l’opération « Philip Cross ». Beaucoup de gens croient que Kamm et Cross sont la même personne, ou que Kamm fait partie d’une personne multiple. Six fois j’ai eu personnellement des modifications hostiles à ma page Wikipedia par « Philip Cross » faites en liaison directe avec des attaques de Kamm, soit sur Twitter, dans un éditorial du Times ou dans le magazine Prospect. Au total, « Philip Cross » a effectué 275 modifications sur ma page Wikipedia. Il s’agit notamment d’appeler ma femme strip-teaseuse, de supprimer ma photo, de supprimer ma réponse aux attaques lancées contre moi par Kamm et Harding, entre autres, et de supprimer mon refus de tous les honneurs alors que j’étais diplomate britannique.
Neil Clark et Peter Oborne sont unes des nombreuses victimes de Philip Cross sur Wikipedia en même temps que les attaques de Kamm sur d’autres médias. Clark poursuit Kamm en justice pour harcèlement criminel – et « Philip Cross » a supprimé toute référence à ce fait de la page Wikipedia de Kamm.
Ce qui est clair, c’est que Kamm et Cross ont des opinions politiques extrêmement similaires, et que la ligne de démarcation entre ceux qu’ils attaquent et ceux qu’ils défendent est basée clairement sur les principes du Manifeste d’Euston (NDLT : une déclaration de principes d’un groupe de journalistes et activistes libéraux basés au Royaume-Uni). C’est peut-être un peu flou, mais il s’agit en fait d’une importante déclaration blairite de soutien à Israël et aux guerres néo-conservatrices d’intervention, et elle était liée à la fondation de la Henry Jackson Society. Qui est responsable de l’édition de la page Wikipedia du Manifeste d’Euston ? « Philip Cross ».
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que les positions de « Philip Cross » sont exactement les mêmes que celles de Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia. Jimmy Wales a été sur Twitter ces trois derniers jours extrêmement grossier et désagréable pour quiconque remettait en question les activités de Philip Cross. Son engagement en faveur de la liberté de Cross d’opérer sur Wikipedia serait bien plus impressionnant si l’opération Cross ne faisait pas la promotion des propres opinions de Wales. Jimmy Wales s’est activement prononcé contre Jeremy Corbyn, soutient le bombardement de la Syrie, soutient Israël, est tellement blairite qu’il a épousé la secrétaire de Blair, et siège au conseil d’administration de Guardian Media Group Ltd aux côtés de Katherine Viner.
L’attitude extrêmement défensive et le caractère surnaturel des réponses twitter de Wales sur l’opération « Philip Cross » est très révélateur. Pourquoi pensez-vous qu’il réagit ainsi ? C’est assez intéressant. Le bras mendiant de Wikipedia UK, Wikimedia UK, les a rejoint avec des réponses hostiles identiques à tous ceux qui remettent en question Cross.
En réponse, de nombreuses personnes ont envoyé des preuves à Jimmy Wales, qu’il a ignorées, tandis que sa » fondation » s’est fâchée contre ceux qui remettent en question les activités de Philip Cross.
Wikimedia est arrivé sans y être invité dans un fil twitter discutant des activités « Philip Cross » et a immédiatement commencé à attaquer les gens qui remettent en question la légitimité de Cross. Quelqu’un voit-il quelque chose d’insultant dans mon tweet ?
Je le répète, la coïncidence des opinions politiques de Philip Cross avec celles de Jimmy Wales, alliée à l’hostilité immédiate de Wales et de Wikimedia à l’égard de quiconque remet en question les activités de Cross – sans avoir besoin d’examiner des preuves – soulève un grand nombre de questions.
Philip Cross ne cherche pas à cacher son mobile ou sa haine de ceux dont il attaque les pages de Wikipedia. Il les raille ouvertement sur Twitter. La malhonnêteté évidente de ses révisions est évidente pour tout le monde.
Dans le passé, j’ai échangé des messages avec « Philip Cross ». Il dit qu’il est une personne, et qu’il édite en lien avec les tweets d’Oliver Kamm parce qu’il suit Kamm et que ses tweets l’inspirent à éditer. Il dit qu’il a rencontré Kamm et admet être en contact électronique avec lui. Cet échange que j’ai eu avec Cross, c’était il y a quelques années. Communication plus récente avec Cross (qui a maintenant changé son ID Twitter en « Julian »).
a été moins coopératif et il n’a pas répondu :
George Galloway offre une récompense de £1,000 pour le nom et l’adresse de « Cross » afin qu’il puisse également intenter une action en justice.
Je pense que Philip Cross est probablement une personne physique, mais qu’il fait la couverture d’un groupe agissant sous son nom. Il est incontestable, en fait le gouvernement s’en est vanté, que le MOD et le GCHQ ont tous deux des opérations de « cyberguerre » visant à défendre le récit « officiel » contre les médias alternatifs, et c’est précisément le but de l’opération « Philip Cross » sur Wikipedia. L’extrême régularité de la production plaide contre le fait que « Philip Cross » soit une opération à un seul homme ou bénévole. Je n’exclus cependant pas la possibilité qu’il ne soit vraiment qu’un seul fanatique extrêmement obsédé par la droite.
Enfin, il convient de noter que sur Wikipedia, une campagne visant à renforcer la narration des médias grand public et à dénigrer les sources alternatives présente l’énorme avantage que seule l’information provenant des médias grand public est autorisée dans les articles politiques.
En conclusion, quelques images des pages de révision des articles de Wikipedia pour donner un petit aperçu de ce dont je parle :
Je m’inquiète un peu, de peur de devenir moi-même obsédé. Trouvez-vous cela aussi fascinant que moi ?
Craig Murray.
Source originale : https://www.craigmurray.org.uk/archives/2018/05/the-philip-cross-affair/
Source en français : https://www.soverain.fr/laffaire-philip-cross/
Fil Facebook correspondant à ce billet :
Le côté obscur de Wikipédia. VF Version intégrale
httpv://www.youtube.com/watch?v=768I2wuhCAc
Le pire est à venir ?
https://www.les-crises.fr/lere-des-fausses-videos-commence-par-franklin-foer/
Ou peut-être une majorité en aura-t-elle marre, un jour, de se laisser berner et ira-t-elle voir à la source ce qu’il en est ?
Dans ton cas, Étienne, passer du temps sur ton blog ou dans tes innombrables archives ne participe pas du tout à la même réflexion que de lire les accusations superficielles et délirantes te concernant, dont on se demande à la longue si les auteurs ne feraient pas bien de faire psychanalyser leurs obsessions projectives …
La très grande majorité des internautes n’a pas la moindre idée du travail de sabordage et des luttes qui ont lieu concernant certains articles de Wikipédia. C’est effarant.
Si vous n’êtes pas au courant de cette problématique, je vous invite plus que fortement à regarder les vidéos concernant Wikipédia dans le lien ci-dessous :
http://www.blueman.name/Des_Videos_Remarquables.php?titre=Wikip%E9dia&mode=liste
Salut, j’ai vu que certains publiaient ici et là le vote des députés. Savez-vous comment on peut y avoir accès ? Car après le glyphosate, il y a encore eu des perles…
Liste des participants français au Groupe Bilderberg 2018 :
Liste des caniches de l’Empire américain :
Azoulay, Audrey, proche du Parti Socialiste, ancienne ministre de la Culture de François Hollande
Barbizet, Patricia, directrice générale d’Artémis, ancienne Young Leader, promotion 1994
Blanquer, Jean-Michel, ministre de l’Education Nationale
Bouverot, Anne, entreprise Morpho (entreprise française de sécurité numérique spécialisée dans la biométrie, l’identification et l’authentification, la sécurité digitale, l’analyse de données et de vidéos)
Castries, Henri de, Institut Montaigne, ancien Young Leader, promotion 1994
Cazeneuve, Bernard, Parti Socialiste, ancien Premier ministre
Émié, Bernard, directeur de la DGSE
Patino, Bruno, ancien vice-président du groupe Le Monde, ancien directeur général de France Télévisions, directeur éditorial d’Arte
Pouyanné, Patrick, ancien directeur de cabinet de François Fillon, patron de Total
En tout, il y a 9 caniches de l’Empire américain de nationalité française. La réunion de Bilderberg 2018 a lieu en ce moment même, à Turin.
http://www.bilderbergmeetings.org/participants2018.html
Une citation très importante :
« Je pense que vous pourriez dire, déclara un jour le diplomate américain George McGhee, que le traité de Rome, qui a créé le Marché commun, a été mûri pendant ces réunions de Bilderberg et aidé par le flot de nos discussions. »
Source :
« L’Europe sociale n’aura pas lieu », de François Denord et Antoine Schwartz, édition Raisons d’agir, page 40.
Fake news : La grande peur…
par Richard Labévière
https://www.les-crises.fr/fake-news-la-grande-peur-par-richard-labeviere/
Source : les-crises.fr, Olivier Berruyer.
Étienne,
Je viens de lire l’article sur Wikipédia vous concernant. Il me parait relativement neutre.
Bien-sur, il relate les propos de vos opposants, comme les vôtres. Et certains de vos opposants utilisent la calomnie. Mais le fait que cela soit relaté de manière neutre en citation, ne vous met pas forcement en cause, mais peut mettre en cause l’agressivité et la malhonnêteté de ceux qui sont cité. Selon le point de vue…
Quelle partie vous parait problématique dans l’article ?
Pierre.
C’est que tu aborde ces éléments, c’est exactement ce qu’il se passe avec les réalités économiques en France.
Je travaille à l’informatique nationale de Pôle emploi et je suis lanceur d’alertes (ingérence dans nos direction des groupes financiers grâce aux cabinet conseil comme Capgémini de Paul Hermelin bras droit de Hollande infiltrés de l’élite PS, et d’autres cabinets pour LR, Modem, FN, avec des leaders de syndicats d’employeurs et de salariés comme le MEDEF, la CFDT, CFTC, CGC, etc. corrompus)
Donc je participe à informer sur les données des inscrits demandeurs d’emploi que nous avons en archive comme https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dc/2019–01_InscritsDemandeursEmploi_01-96%C3%A012-2018_ParCat%C3%A9gories.png et https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7c/NbrDemandeursEmploi2018.png
J’avais fait un dossier très détaillé avec les références sur les divers réseaux de corrompus et les réalités des données internes de Pole emploi sur https://lemedia.wiki/wiki/Demandeurs_d%27emploi_en_France mais étrangement le site est inaccessible…