[Autogestion en pratique – Grecs épatants] La démocratie comme patron #DATAGUEULE 79

6/03/2018 | 5 commentaires

httpv://youtu.be/NWGwItMvOYE

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​6​0​8​4​9​6​6​0​9​7​317

——

[edit] J’ai trou­vé ce matin, dans un de vos com­men­taires (fb), un texte que j’ai trou­vé à la fois long et extrê­me­ment inté­res­sant, qui expose des argu­ments CONTRE l’au­to­ges­tion, contre les syn­di­cats, et en fait contre toute forme de repré­sen­ta­tion et même d’organisation 🙂
C’est donc très radi­cal, mais je trouve que ces nom­breux argu­ments devraient nous conduire à y réflé­chir ensemble. J’a­joute donc ce lien au billet d’o­ri­gine pour vous inci­ter à le com­men­ter, s’il vous plaît : 

Pers­pec­tives sur les Conseils, la Ges­tion Ouvrière et la Gauche Alle­mande, par Pierre Guillaume, (1974) :
http://​auf​he​bung​.fr/​t​e​x​t​e​s​/​p​i​e​r​r​e​_​g​u​i​l​l​a​u​m​e​/​p​e​r​s​p​e​c​t​i​v​e​s​_​s​u​r​_​l​e​s​_​c​o​n​s​e​i​l​s​_​l​a​_​g​e​s​t​i​o​n​_​o​u​v​r​i​e​r​e​_​e​t​_​l​a​_​g​a​u​c​h​e​_​a​l​l​e​m​a​n​de/

[/edit]

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

5 Commentaires

  1. etienne

    Franck Lepage signale le travail formidable de Thomas Guénolé :

    Franck Lepage : « Réjouis­sant entre­tien avec Tho­mas gué­no­lé autour de son livre « anti­so­cial : la guerre sociale est décla­rée ». Faites vous plai­sir, quel bon­heur de s’en­tendre rap­pe­ler qu’il faut arrê­ter avec le « néo-libé­ra­lisme » qui n’a rien de « néo » vu qu’il replonge tout le corps social dans des reculs du 19ème siècle sur tous les fronts, et qu’il n’a rien de « libé­ral » puis­qu’il n’est qu’une oli­gar­chie qui ins­talle une dic­ta­ture de l’argent…Thomas Gué­no­lé plaide éga­le­ment pour qu’on arrête de mili­ter tris­te­ment et qu’on uti­lise les armes du spec­tacle diver­tis­sant que la droite nous sert à lon­gueur de propagande…et puis quelle jubi­la­tion de se faire rap­pe­ler que les manifs n’ont jamais inquié­té le patro­nat, mais qu’en revanche les grèves le ter­ro­risent : mer­ci à toute l’é­quipe de La-bas si j’y suis de nous offrir cette sublime archive de l’I­NA où l’on voit Pom­pi­dou égre­ner la liste des acquis que lui et le patro­nat sont obli­gés de lâcher pour mettre fin à la for­mi­dable grève géné­rale de mai 68 : aug­men­ta­tions mas­sives de salaire, du SMIC, aug­men­ta­tion des allo­ca­tions fami­liales, de la vieillesse, droit syn­di­cal, réduc­tion du temps de tra­vail, nou­velle semaine de congés payés.. etc, etc… Rien que pour cette incroyable archive ça vaut le coup de s’abonner…bon et si vous ron­chon­nez à vous abon­ner à un des média qui ne sert par la soupe au MEDEF, conso­lez vous en vous disant que 5 euros par mois pour com­battre Macron, au fond c’est pas si cher ! »
    https://​la​-bas​.org/​l​a​-​b​a​s​-​m​a​g​a​z​i​n​e​/​e​n​t​r​e​t​i​e​n​s​/​t​h​o​m​a​s​-​g​u​e​n​o​l​e​-​a​-​t​o​u​t​-​m​o​m​e​n​t​-​u​n​e​-​b​r​e​c​h​e​-​p​e​u​t​-​s​-​o​u​v​r​i​r​?​b​o​n​j​o​u​r​=​oui

    Franck Lepage

    Pour tout chan­ger, les manifs ne servent à RIEN :
    pour tout chan­ger il faut TOUT BLOQUER.
    Grèves illi­mi­tées et recon­duc­tibles avec occu­pa­tion des usines.

    Réponse
  2. joss

    Sur l’AU­TO­GES­TION, je suis tom­bé sur ce texte :
    Tiré de https://​fr​.thea​nar​chist​li​bra​ry​.org/​l​i​b​r​a​r​y​/​l​u​c​i​a​-​b​r​u​n​o​-​q​u​-​e​s​t​-​c​e​-​q​u​e​-​l​-​a​u​t​o​n​o​m​i​e​-​o​u​v​r​i​e​r​e​#​t​oc7

    Auto­ges­tion ouvrière et mar­ché capitaliste.
    Quand les tra­vailleurs d’une entre­prise com­mencent à gérer la pro­duc­tion, un des pre­miers obs­tacles aux­quels ils sont confron­tés touche à l’approvisionnement en matières pre­mières. La ques­tion s’aggrave quand les maté­riaux sont impor­tés. L’expérience a mon­tré qu’ils subissent immé­dia­te­ment le boy­cott des capi­ta­listes, qui ne leur four­nissent pas les maté­riaux nécessaires.

    En plus de cela il existe le pro­blème du manque d’argent pour les acqué­rir. Quand ceci arrive, les tra­vailleurs sont for­cés de faire appel à l’État pour ten­ter d’obtenir des fonds. C’est la pre­mière étape vers la perte d’autonomie conquise par l’action d’occupation de l’entreprise.

    En se ser­vant de cette néces­si­té de l’argent, le gou­ver­ne­ment ou les pro­prié­taires du capi­tal vont cher­cher à enca­drer et contrô­ler les ouvriers en leur impo­sant des res­tric­tions, des buts et des objectifs.

    Un autre pro­blème non moins dif­fi­cile à résoudre est celui de la dis­tri­bu­tion des pro­duits de ces entre­prises auto­gé­rées. De très nom­breuses fois elles n’arrivent pas être aus­si com­pé­ti­tives que les entre­prises capi­ta­listes de marché.

    S’il existe une situa­tion révo­lu­tion­naire géné­ra­li­sée dans le pays, il est pos­sible d’établir un sys­tème d’échange direct entre les usines en auto­ges­tion et entre l’industrie et l’agriculture.

    Mais si les luttes sont iso­lées, cela n’est pos­sible qu’au moyen du mar­ché capi­ta­liste. La pres­sion qu’il exerce force l’entreprise/usine à revê­tir des formes capi­ta­listes de ges­tion, pour res­tau­rer la ren­ta­bi­li­té et la com­pé­ti­ti­vi­té nécessaires.

    A ce moment-là s’imposent les cri­tères capi­ta­listes fon­dés sur les indices de pro­duc­ti­vi­té et d’efficacité.

    Ces cri­tères pro­duisent fina­le­ment de l’apathie entre les tra­vailleurs et donc la bureau­cra­ti­sa­tion des comi­tés d’usine est inévitable.

    Quand les comi­tés d’usine bureau­cra­ti­sés ne dis­pa­raissent pas, ils deviennent les nou­veaux ges­tion­naires du capi­tal. C’est ce qui est arri­vé au Por­tu­gal par exemple, avec diverses entre­prises indus­trielles et agri­coles qui se mirent en auto­ges­tion après la chute du régime sala­za­riste en 1974.

    En août 1975, on esti­mait à 308 envi­ron le nombre de socié­tés en auto­ges­tion dans le sec­teur urbain. Dans le sud, région lati­fun­diaire, de vastes espaces ont été occu­pés et col­lec­ti­vi­sés par des sala­riés agri­coles, don­nant nais­sance aux Uni­tés Col­lec­tives de Pro­duc­tion (UPC).

    Dans tous les cas ce fut une solu­tion trou­vée par les tra­vailleurs pour évi­ter le chô­mage. A cette époque de nom­breuses entre­prises fer­maient parce que défi­ci­taires ou parce que le patron s’enfuyait à l’étranger avec l’argent, par peur du « communisme ».

    Ces pra­tiques auto­ges­tion­naires auraient été une grande menace pour le capi­ta­lisme por­tu­gais si elles ne s’étaient pas limi­tées à des sec­teurs rela­ti­ve­ment péri­phé­riques de l’économie. Elles se sont pro­duites prin­ci­pa­le­ment dans l’industrie tex­tile, gra­phique, l’hôtellerie et le tou­risme. Les ini­tia­tives qui ont émer­gées dans le domaine agri­cole sont res­tées iso­lées du reste du pays et n’ont pas eu d’autre choix que de faire appel à l’État.

    La liai­son entre les dif­fé­rents sec­teurs de l’économie était fon­da­men­tale pour créer une réelle auto­no­mie de ces entre­prises dépen­dantes du capi­ta­lisme por­tu­gais, cela aurait per­mis l’expansion vers d’autres niveaux de la socié­té et bien plus, par-delà les fron­tières portugaises.

    Cepen­dant, comme le capi­ta­lisme por­tu­gais se réor­ga­ni­sait avec le reflux du mou­ve­ment révo­lu­tion­naire, la situa­tion de ces entre­prises était deve­nue de plus en plus dif­fi­cile. La dépen­dance qu’elles avaient vis-à-vis des ins­ti­tu­tions capi­ta­listes cor­res­pon­dait à la fra­gi­li­té du mou­ve­ment qui s’était géné­ra­li­sé mais pas uni­fié, au point de créer un réseau de rela­tions sociales fon­dées sur des cri­tères de lutte pro­lé­ta­riens qui pou­vaient être impo­sés pour la réor­ga­ni­sa­tion glo­bale de la socié­té dans une pers­pec­tive communiste.

    L’expérience por­tu­gaise, parce-que contem­po­raine, est d’une grande impor­tance. Elle nous per­met de voir que l’un des plus grands obs­tacles du pro­ces­sus révo­lu­tion­naire est aujourd’hui le mar­ché capitaliste.

    Lorsque les luttes res­tent iso­lées, les expé­riences auto­ges­tion­naires finissent par être encer­clées de tous les côtés ; par les mar­chés de capi­taux, le cré­dit, des pro­duits finis et aus­si par les moyens de pro­duc­tion (machines, semences, engrais, etc.).

    L’internationalisme des luttes se pose dans ce contexte comme un impé­ra­tif pra­tique et non comme un slo­gan qu’on lance au moment des grandes dates com­mé­mo­ra­tives. L’internationalisation de la révo­lu­tion n’est pas une néces­si­té à long terme, mais une ques­tion de sur­vie immédiate.

    L’autogestion comme expres­sion de l’autonomie de la classe ouvrière face au capi­ta­lisme ne peut être vue comme une par­ti­cu­la­ri­té de tel ou tel autre entreprise/usine. Pas plus réduite à une solu­tion pro­vi­soire pour temps de crise.

    Auto­gé­rer ne signi­fie pas seule­ment gérer d’une manière dif­fé­rente un capi­tal pro­duc­tif afin que son pro­duit soit dis­tri­bué de manière plus équi­table entre les travailleurs.

    Les pra­tiques auto­ges­tion­naires doivent pro­fon­dé­ment modi­fier les rela­tions de tra­vail et détruire la logique de valo­ri­sa­tion du capital.

    Ce n’est pas un but à atteindre dans la socié­té capi­ta­liste. L’autogestion est un moyen de lutte à tra­vers lequel les tra­vailleurs prennent conscience qu’ils sont capable de gérer la pro­duc­tion, de créer de nou­velles formes d’organisation du tra­vail, et de mettre la démo­cra­tie ouvrière en pratique.

    Il est néces­saire de dis­tin­guer le mou­ve­ment des tra­vailleurs des com­mis­sions qui en sur­gissent et qui se bureau­cra­tisent à chaque fois que le cours de la lutte n’est pas ascen­dant. C’est la viva­ci­té du mou­ve­ment auto­nome conju­gué à la désa­gré­ga­tion des centres de pou­voir — deux aspects d’un même phé­no­mène qui peuvent per­mettre la sur­vie des pra­tiques autogestionnaires.

    Réponse

Laisser un commentaire

Derniers articles

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[LE PRÉPARATEUR] Un nouvel examen vient d'être institué, à la suite duquel on pourra recevoir un certificat d'aptitude aux fonctions de magistrat. Il en sera de cet examen comme de tous les autres, il donnera de bons résultats au commencement, et de mauvais ensuite....

JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

Bonjour à tous Pendant cette soirée dédiée au bilan de la période récente, où nous venons de vivre (le début d')une bascule totalitaire sous prétexte sanitaire, et demain sous prétexte de péril de guerre ou de catastrophe climatique, je parlerai de souveraineté...