Vous souhaitez mieux connaître le mouvement des Gentils Virus ?
Un Mémoire universitaire effectué par un étudiant, Simon Heckler, actuellement doctorant et extérieur au mouvement, va répondre à votre curiosité !
Je recommande à tous la lecture de cette étude ; c’est bien intéressant, même quand on est déjà au courant 🙂
Merci Simon, pour ce gros boulot, très utile, je trouve.
http://wiki.gentilsvirus.org/index.php/Les_Gentils_Virus…alternative
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Nouvelle sélection vidéo (9 minutes) : Mabrouka MBAREK absolument passionnante !
httpv://youtu.be/PL9DCdX2mq8
Retranscription : « Je trouve que la constituante devrait être un exercice pour tout citoyen parce que ça vous transforme. C’était un énorme honneur pour moi d’y être et je me suis réveillée politiquement à travers ces trois années parce que c’est une expérience qui transcende votre propre vie en fait. Je trouve que c’est extraordinaire : tout de suite après la révolution, il y a eu une organisation plutôt incroyable. Il y avait une organisation décentralisée où il y avait des comités dans chaque quartier et chacun tout à coup était politisé, il commençait à avoir des idées, chacun en fait partageait.
Et l’erreur qu’on a faite c’était de tout centraliser dans un truc très bureaucratique qui s’appelle la grande instance pour la protection de la révolution et la transition démocratique et pour l’honneur des martyrs. C’est une grande grande instance mais qui était nécessaire parce que quand on a des comités régionaux ou locaux c’est difficile d’organiser… c’était nécessaire mais le problème en Tunisie c’est que ça a supprimé l’organisation locale plus ou moins. Il faudrait trouver un moyen où il y a une mécanique régionale, locale et en même temps une organisation qui soit inclusive et qui puisse justement écrire la roadmap, comme on appelle, la feuille de route. Parce qu’en fait en Tunisie qui a décidé qu’on allait pas avoir une élection présidentielle ?
Qui a décidé la convocation d’une constituante ?
Qui est décidée la loi de la parité entre femme et homme pour la constituante ?
Tout ça c’est cette instance donc cette instance je ne critique pas, je trouve que c’était extraordinaire et cette instance n’était pas élue. On a juste rajouté tous ceux qui étaient des grands opposants au dictateur. ça a marché plus ou moins mais le souci c’est que quand on coupe la mécanique régionale et on a des jeunes qui ont fait la révolution et ensuite ils se retrouvent à être spectateur et ça c’est dramatique et là vous avortez carrément la révolution.
Tout va dépendre de la légitimité, d’où cette assemblée constituante va puiser sa légitimité.
Est-ce que c’est les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ou est-ce que c’est un grand mouvement français un grand mouvement qui a été créé parce que les gens se rendent compte que c’est plus possible maintenant… c’est plus une démocratie quand un parti politique sort une loi de nulle part, dont il n’a même pas parlé. Il utilise un article de la constitution [49.3] pour la faire passer et on vous sort des flics si vous voulez essayer d’être contre.
Il faut quand même dire les choses comme elles sont : c’est plus du tout une démocratie, plus du tout. Et donc le défi c’est de faire comprendre aux gens qu’on est plus en démocratie. Et je crois que
quand on m’a invité à un congrès c’est la première chose que j’ai dite. En Tunisie on a un avantage énorme (et vous c’est votre désavantage). Notre avantage c’est que nous vient d’une dictature et donc il y a une révolution est donc nous on sait qu’on n’a pas de démocratie en train de la construire depuis le zéro. Le défi pour vous c’est de faire comprendre à vos compatriotes qu’ils ne sont pas en démocratie.
On revient à la constitution européen : c’était la première fois où les gens se sont rendu compte.
Ils sont venus avec leur constitution écrite en tout petit, vous votés, les français ont dit NON et pourtant c’est passé. Et à ce moment-là il y a eu un mouvement qui a démarré mais quand je
vois ce mouvement-là au début et aujourd’hui ! Aujourd’hui vous avez des politiciens de l’établissement français qui parlent de constituante (là je parle pas que Jean-Luc Mélenchon) mais je parle d’autres personnes qui disent « Peut-être que le sénat on devrait le tiré au sort » ça commence, donc l’idée elle prend.
A mon avis une constitution c’est un document qui est là pour protéger les peuples. C’est pas du tout un contrat social qui organise les pouvoirs il faut rejeter tout ça. ça sert à protéger le peuple, ça donne des outils au peuple pour pouvoir être protégé envers ceux qui sont au pouvoir. En fait la constitution elle n’est pas là pour organiser les pouvoirs elle est là pour limiter les pouvoirs et en donner au peuple.
Quand on est un pays souverain on peut donner tous les moyens pour cette constituante de réussir. Et les moyens c’est les moyens matériels, technologiques et surtout des consultations locales ‑comment faire- parce que le plus important ce sont les constituantes locales, ce sont les ateliers constituants.
Les ateliers constituants c’est primordial ! D’ailleurs ça a déjà commencé : ça fait des années qu’il y a des ateliers constituants, ça c’est ça c’est quelque chose de magnifique. Il faudrait essayer de fédérer ces gens qui depuis des années déjà apprennent à écrire leur constitution et étendent cette formation à tout le peuple. Avant même de commencer la constituante il faut démarrer dès maintenant. C’est se donner tous les moyens pour faire remonter l’info. Encore une fois ça doit être très organique et que se soit très transparent, il faut prendre le temps que ça prenne c’est pas un problème que ça prenne du temps puisqu’on a une transition qui continu la gestion des affaires courantes. Vous pouvez garder un sénat, chambre c’est pareil. La constituante c’est vraiment quelque chose qui doit inclure tout le monde.
Moi je recommande le tirage au sort. A mon sens c’est vraiment ce qui va produire une constituante qui soit le plus proche de l’idéal démocratique.
- Le tirage au sort pour la désignation des membres de la constituante ?
- Oui. Et d’ailleurs la constituante, encore une fois là on parle de [la constituante centrale, mais] ça peut être des constituantes régionales et des constituantes locales. Celle qui va être centrale, elle va à mon sens centraliser et puis écrire et essayer d’avoir toutes ces mini-constituantes.
C’est pour ça c’est un long processus mais à mon sens il ne faut pas avoir peur des gens qui vont dire « oui mais si on a des gens qui ne sont pas éduqués ». Pas du tout : nous en Tunisie il y a beaucoup de journalistes et beaucoup de gens qui ont observés la constituante qui nous disent « c’était une période extraordinaire ». On avait l’impression qu’on avait vraiment une société Tunisienne.
Alors que là, aujourd’hui en Tunisie, l’assemblée des représentants du peuple : la moitié c’est des businessmen donc c’est aussi une façon de perpétuer les intérêts des corporations, des entreprises, c’est de mettre justement des chefs d’entreprise.
Donc là il y a un problème, il y a un problème d’intérêt, de conflit d’intérêts.
L’idée de référendum ne devrait pas faire peur s’il y a une grosse mécanique derrière et que toutes les écoles, les entreprises, tout le monde fait des [ateliers constituants ?]
Vous pouvez même avoir une loi qui mette en place l’initiative constitutionnelle. C’est mandatoire : dans toutes les écoles le samedi matin ou le mercredi après-midi c’est constituante. Toutes les écoles, tous les lycées, toutes les facs c’est constituant parce que c’est un moment historique. Vous allez avoir cinq ans il y aura que de la constituante une après midi. Et les comités d’entreprise et les syndicats : toutes les franges de la société.
C’est un article que j’ai défendu la souveraineté alimentaire mais elle n’est pas passée, c’est un peu dommage mais on a passé beaucoup de très bons articles… l’article 10 qui dit
que l’état peut donner priorité à l’économie nationale. Donc là vous n’avez plus l’OMC qui va vous dire « vous ne devez pas faire de la préférence domestique ».
Donc la constitution c’est aussi je n’ai pas dit mais c’est un mécanisme qui va vous protéger, il va vous permettre d’être d’avoir les décisions en main. La constitution tunisienne de 1959 il n’y avait pas le mot « souveraineté » c’est quand même bizarre parce que c’est après l’indépendance ! La constitution de 2014 c’est partout ! Souveraineté dans la décision nationale, souveraineté du peuple, les ressources naturelles appartiennent au peuple tunisien et l’état exerce la souveraineté du peuple
s’agissant des contrats.
C’est extraordinaire une constitution, ça peut vraiment mener à des révolutions. Et il ne faut pas louper le coche : la monnaie, la ressource naturelle, la souveraineté alimentaire, le rôle de l’armée parce que ça c’est important pour moi, ce sont des thèmes cruciaux, avec bien sûr les droits humains ! »