Une bonne synthèse, traduite et signalée par le meilleur site d’information en France, les-crises.fr.
Ce n’est pas une « théorie du complot », c’est une PRATIQUE du complot, évidente et scandaleuse.
Et il faudra du courage aux citoyens dignes de ce nom pour y résister, sans se laisser intimider par les chiens de garde médiatiques judiciaires et policiers dudit complot.
Étienne.
La vision de James McGill Buchanan d’un capitalisme totalitaire a infecté les politiques publiques aux États-Unis. Aujourd’hui, elle est en train de s’exporter.
C’est le chapitre manquant : une clé pour comprendre la politique de la dernière moitié du vingtième siècle. Lire le nouveau livre de Nancy Mac Lean : “Democracy in chains : The Deep History of the Radical Right’s Stealth Plan for America”, c’est voir ce qui jusqu’alors était demeuré invisible.
Le travail du professeur d’histoire sur le sujet commença par accident. En 2013, elle tomba sur une maison coloniale abandonnée sur le campus de l’université George Mason en Virginie. Celle-ci était remplie d’archives non classées appartenant à un homme mort cette année là et dont le nom ne vous est probablement guère familier : James McGill Buchanan. Elle affirme que la première chose qu’elle récupéra fut un lot de lettres confidentielles concernant des millions de dollars transférés à l’université par le milliardaire Charles Koch.
Ses découvertes dans cette maison des horreurs révèlent comment Buchanan, avec l’aide de magnats des affaires et des instituts financés par ces derniers, développèrent un programme secret pour supprimer la démocratie au bénéfice des ultra-riches. Ce programme est en train de remodeler la sphère politique et pas seulement aux Etats-Unis.
Buchanan fut fortement influencé à la fois par le néolibéralisme de Friedrich Hayek et de Ludwig von Mises ainsi que par le défenseur du primat de la propriété John C. Calhoun, lequel défendit dans la première moitié du XIXème siècle l’idée selon laquelle la liberté consiste à avoir le droit absolu d’utiliser votre propriété (y compris vos esclaves) comme vous le souhaitez ; toute institution qui empiète sur ce droit est un agent d’oppression, exploitant les possédants pour le compte de la masse.
James Buchanan réalisa la synthèse de ces influences pour créer ce qu’il appela la théorie du choix public (Public Choice). Selon cette dernière, une société ne peut être considérée comme libre à moins que chaque citoyen n’ait la possibilité de mettre un veto sur les décisions prises par celle-ci.
Pour Buchanan, cela voulait dire concrètement que personne ne devait être imposé contre sa volonté. Or, selon lui, les riches étaient exploités par ceux qui utilisent leur vote pour leur extorquer de l’argent et qui l’utilisent pour financer, via l’impôt, la dépense publique et les systèmes de protection sociale. Autoriser les travailleurs à créer des syndicats et mettre en place des niveaux d’imposition progressifs sur le revenu était l’exemple d’une législation « discriminatoire ou différentielle » envers les détenteurs du capital.
Tout conflit entre « la liberté » (autoriser les riches à agir comme bon leur semble) et la démocratie devait être résolu en faveur de la liberté. Dans son livre, « The Limits of Liberty », Buchanan notait que « le despotisme pourrait être la seule forme d’organisation alternative à la structure politique telle que nous l’observons. »
Le despotisme au nom de la défense de la liberté.
Sa solution à ce problème était une “révolution constitutionnelle” : créer des contraintes irrévocables pour limiter le choix démocratique. Sponsorisé durant toute sa carrière par des fondations appartenant à des milliardaires et de grandes entreprises, il développa un cadre théorique pour présenter à quoi ressemblerait sa révolution constitutionnelle ainsi que la stratégie pour la mettre en œuvre.
Il expliqua comment les politiques de déségrégation dans les écoles du sud des Etats-Unis pourraient être mises en échec en créant un réseau d’écoles privées soutenues par les États. Il fut le premier à proposer de privatiser les universités et d’imposer aux étudiants de payer l’intégralité des frais de scolarité : son but initial était d’écraser le militantisme étudiant.
Il appela à privatiser la sécurité sociale et de nombreuses autres fonctions de l’État. Il chercha à rompre les liens entre le peuple et le gouvernement et à réduire à néant la confiance envers les institutions. Pour résumer, son objectif était de sauver le capitalisme de la démocratie.
En 1980, il put mettre son programme en action. Il fut invité au Chili où il aida la dictature de Pinochet à écrire une nouvelle constitution qui, grâce aux habiles mécanismes proposés par Buchanan, s’est avérée impossible à abroger complètement. Pendant que la torture et les massacres faisaient rage, il conseilla le gouvernement d’étendre les programmes de privatisation, d’austérité, de restriction monétaire, de dérégulation et de destruction des syndicats : un ensemble de mesures qui contribuèrent à un effondrement économique en 1982.
Rien de tout cela ne troubla l’Académie Suédoise qui, par le biais de Assar Lindbeck de l’université de Stockholm, un supporteur de Buchanan, lui attribua le prix d’économie en mémoire d’Alfred Nobel. C’est une des décisions qui, parmi d’autres, contribuèrent à discréditer ce prix. Mais son pouvoir commença vraiment à se faire sentir lorsque Koch, actuellement la septième fortune des Etats-Unis, décida que Buchanan possédait la clé qui lui permettrait d’enclencher la transformation qu’il souhaitait. Koch considérait même des idéologues comme Milton Friedman ou Alan Greenspan comme des « vendus » car ils cherchaient à améliorer l’efficacité du gouvernement plutôt que de lé détruire purement et simplement. Buchanan poussa cette logique jusqu’au bout.
MacLean affirme que Charles Koch injecta des millions de dollars dans le travail de Buchanan à l’université George Mason dont les départements d’économie et de droit ressemblent davantage à des think-tanks financés par des entreprises qu’à des institutions universitaires. Il utilisa l’économiste pour recruter les « cadres » destinés à mettre en place son programme (Murray Rothbard de l’institut Cato fondé par Koch, a exhorté le milliardaire à étudier les techniques de Lénine et à les appliquer à la cause libertarienne). À eux deux, ils commencèrent à développer un programme destiné à changer les règles.
Les papiers découverts par MacLean montrent que Buchanan considérait la dissimulation comme étant cruciale. Il avertit ses collaborateurs que « le secret de la conspiration est en tout temps essentiel ». Au lieu de révéler le but final, ils allaient avancer pas à pas, par paliers. Par exemple, au lieu de chercher à détruire le système de sécurité sociale, ils affirmeraient vouloir le sauver arguant que sans des « réformes » radicales, ce dernier était condamné (le même argument est utilisé par ceux qui attaquent le NHS [le système de santé britannique]. Petit à petit, ils construiraient une « contre-intelligentsia », alliée à « vaste réseau de pouvoir politique » destiné à devenir la nouvelle élite.
Par le réseau de think-tanks que Koch et les autres milliardaires ont financé, par leur transformation du parti républicain et les centaines de millions qu’ils ont injecté dans les élections législatives et judiciaires américaines, par la colonisation massive de l’administration de Trump par les membres de ce réseau et par les campagnes redoutablement efficaces contre un ensemble de sujets allant de la santé publique au changement climatique, il serait juste de dire que la vision de Buchanan est arrivée à maturité aux États-Unis.
Mais pas seulement là-bas. Lire ce livre fut comme enlever la couche de buée recouvrant la fenêtre d’où j’observe la vie politique britannique. La grande liquidation des réglementations mise en évidence par le désastre de la tour Greenfel, la destruction de l’architecture de l’État par l’austérité, les règles budgétaires, le démantèlement des services publics, les frais de scolarité et le contrôle des écoles : toutes ces mesures suivent le programme de Buchanan à la lettre. Je me demande combien de personnes ont conscience que le projet des écoles libres de David Cameron s’appuie sur un projet conçu pour lutter contre la déségrégation du sud des États-Unis.
Buchanan avait raison sur un point : il y a un conflit intrinsèque entre ce qu’il appelait « la liberté économique » et la liberté politique. La liberté complète pour les milliardaires signifie la pauvreté, l’insécurité, la pollution et la disparition des services publics pour le reste de la société. Etant donné que nous ne voterons jamais pour un tel programme, il ne peut être mis en place qu’en ayant recours à la tromperie et à un contrôle autoritaire. Le choix auquel nous sommes confrontés oppose un capitalisme sans restriction et la démocratie. Nous ne pouvons pas avoir les deux.
Le programme de Buchanan est un mode d’emploi pour la mise en place d’un capitalisme totalitaire. Et ses disciples ont à peine commencé à le mettre en application. Grâce aux découvertes de MacLean, nous pouvons au moins prendre conscience de son existence. L’une des premières règles en politique est : connais ton ennemi. On s’en approche.
George Monbiot (The Guardian)
Traduction par Camille M., publiée sur les-crises.fr :
Source : The Guardian, George Monbiot, 19-07-2017
Fil Facebook correspondant à ce billet :
Pratique du complot – Autre mise en évidence, par Michel Collon, cette fois :
httpv://www.youtube.com/watch?v=B7fYG_JPulk
Il faudrait vite TRADUIRE CE LIVRE EN FRANÇAIS :
Nancy Mac Lean : “Democracy in chains : The Deep History of the Radical Right’s Stealth Plan for America”
http://www.penguinrandomhouse.com/books/533763/democracy-in-chains-by-nancy-maclean/9781101980965/
Yves Michel ? 🙂
Formidable Gérard Filoche, en 2015 :
httpv://youtu.be/0jDS7aEbFXE
François Ruffin : EMPLOIS AIDÉS : « ON SUPPRIME L’ÉCHELLE AVANT DE FABRIQUER UN ESCALIER »
httpv://www.youtube.com/watch?v=IGolFm7M7rE
Le problème du marché du travail est le même que le problème de fond de tous les marchés : il n’y a pas de raison a priori pour qu’à un moment donné l’offre concorde exactement avec la demande. Il y aura toujours des employeurs qui ne trouveront pas le candidat qui leur conviennent, et de l’autre côté des (plus nombreux) chercheurs d’emploi qui ne trouvent pas de poste. A cela, il n’y a pas trente-six solutions.
Si on a comme objectif le « plein-emploi », il n’y a qu’une issue : il faut « fausser le marché ». C’est le principe des emplois aidés. La puissance publique ajoute un subside sous une forme ou une autre dans la balance pour que l’offreur d’emploi accepte d’embaucher le demandeur d’emploi. Il faudrait voir ce qu’en pense exactement Ruffin, car il semble dire (2:10) qu’il n’a « jamais défendu ce type d’emploi ». Alors qu’ailleurs il semble soutenir le projet de Jacques Généreux et de la FI d’un Etat employeur en dernier ressort qui fournirait un emploi à tout le monde. Ce n’est rien d’autre que le principe de l’emploi aidé, mais ici l’aide est de 100 %.
L’inconvénient que tout le monde connaît, c’est que ces subsides doivent bien venir de quelque part. Il sont prélevés sur le reste de la communauté. Quand ont dit que « ces emplois sont trop chers », cela veut dire que les gens sur qui les prélèvements sont effectués aimeraient bien être un peu moins ponctionnés.
Un autre inconvénient est qu’il n’y a pas adéquation entre le demandeur d’emploi et le poste. Un exemple personnel : un de mes amis travaillait comme salarié dans un garage et estimait que la charge de travail devenait trop importante. Il demandait alors à son patron d’engager un aide supplémentaire. Le patron n’était pas trop chaud, mais il a finalement eu l’idée de faire appel à une association de réinsertion de personnes sortant de prison. Il avait ainsi droit à une subvention pour engager l’une de ces personnes. Rapidement, mon ami a constaté que l’ « aide » était tout à fait incapable de fournir un travail valable et n’en avait d’ailleurs aucune envie, et il a fini pas dire à son patron qu’il ne pourrait plus travailler dans ces conditions. Finalement ces emplois aidés peuvent être économiquement plus un fardeau qu’une aide pour l’entreprise. Beaucoup risquent de ne pas être très « utiles ».
Deuxième solution : si on veut éviter ce dernier problème, et pourvu qu’on ne soit pas attaché la valeur du plein-emploi en soi, il y a le revenu de base. Les personnes qui ne correspondent à aucune offre d’emploi disponible ont néanmoins de quoi subvenir à leurs besoins. Outre les divers avantages connus, on a ici l’avantage par rapport à la méthode précédente de satisfaire les anti-étatistes qui voient d’un mauvais œil des millions de personnes employés par les pouvoirs locaux à faire un travail peu utile (cfr « socialisme municipal » et consort).
L’inconvénient (outre que « ça coûte toujours cher » aux contributeurs nets au budget de l’État), c’est que le revenu de base ne permet le développement du travail que des personnes ayant au départ un sens de la débrouillardise. La personne désinsérée risque de l’être encore plus et de manière définitive. On perd l’action socialisante du travail.
Troisième possibilité : si on ne veut pas que « ça coûte », et qu’on n’est pas attaché au plein emploi, il ne reste qu’à laisser faire le marché. En ce cas, il y aura des millions de personnes qui n’auront ni travail ni source de revenu.
En dehors ce cela, je ne vois pas d’autre solution qui aurait tous les avantages et aucun inconvénient.
PS : Les amateurs de science journalistique auront remarqué que Raphaëlle Duchemin nous fait comprendre en quelques interventions les vices des médias dominant actuels, qui font qu’ils méritent d’être balayés :
– méconnaissance des enjeux des sujets abordés
– goût du sang
– pratique de la « langue de pute »
– appui en toutes circonstances du pouvoir en place
Cher Ronald,
votre lecture m’a hérissée le poil…
(1ère possibilité) « Quand ont dit que « ces emplois sont trop chers », cela veut dire que les gens sur qui les prélèvements sont effectués aimeraient bien être un peu moins ponctionnés. »
Evidemment si on le confort et le gaz à tous les étages, difficile de se mettre à la place des autres (surtout bien sûr s’ils n’y mettent pas du leur pour se sortir de leur situation. Aide-toi…)
Et surtout on n’envisage pas de taxer les pauvres milliardaires qui donnent du bon travail aux classes bourgeoises (moyennes ‑de moins en moins- et hautes) et leurs vaillantes entreprises qui optimisent à tout va outre mer.
(2ème possibilité) « Finalement ces emplois aidés peuvent être économiquement plus un fardeau qu’une aide pour l’entreprise »
L’exemple est particulièrement bien choisi. On prend un repris de justice, qui ferait un excellent conducteur (10 ans de braquage derrière lui ‑je plaisante-), et on le met dans la branche mécanique puisqu’il s’y connaît en automobile. Et surtout on ne va surtout pas voir si ça colle… Le système hiérarchique dans toute sa splendeur. Système qu’adore le capitalisme entre autre. Et dans les grosses boîtes c’est idem que dans les administrations publiques… Mais je ne me fais pas de bile pour certaines PME.
« (…) On perd l’action socialisante du travail. »
De toute façon, comment un type incapable et non motivé (verdict dans le texte et en plus dé-fi-ni-tif) va-t-il être socialisé par le garagiste qui reste les deux pieds sous son bureau puisqu’apparemment il ne se rend pas compte que son arpète, incapable de mettre les choses au clair avec son aide sur leur plan de charge, ne s’en sort pas ?
(3ème possibilité) « En ce cas, il y aura des millions de personnes qui n’auront ni travail ni source de revenu. »
Retour au premièrement, bien joué.
« En dehors ce cela, je ne vois pas d’autre solution qui aurait tous les avantages et aucun inconvénient. »
Vous me semblez doué d’une vision qui laisse peu de place aux marginaux dans une société. (Marginaux fabriqués à la chaîne dans notre système éducatif, cf Franck Lepage pour des pistes autres)
Je vous dit ça (c’est mon point de vue que je ne veux pas vous imposer) avec respect pour votre position. Puisque nous n’en sommes pas au stade de vivre ensemble, je veux dire dans la société de nos rêves.
C’est un peu la limite du changement de constitution si la société n’est pas globalement sur la même longueur d’onde.
Et dans ce cas, passé l’euphorie des commencements, on va se retrouver avec un système 4ème république (alliances et ré-alliances à n’en plus finir) entre groupes de citoyens cette fois. Mais groupes aussi variables qu’une émulsion dès qu’il y a du remous dans le potage (politique, était-il nécessaire de le préciser)…
Désolé Etienne de venir casser (un peu) la baraque.
Encore merci…
Monsieur Etienne Chouard,
vous n’êtes pas encore assez connu.
Lorsque je présente ce livre que vous nous signalez, la réaction du pécunium regularum (pékin moyen) c’est de dégainer son téléphone, de faire « ok google » et de voir que « wikipédia » vous rapproche de l’extrème droite et d’A. Soral.
Je suis conduit à déclarer que wikipédia est sujet à des manipulations par des équipes qui font valoir leur vérité.
Et par ailleurs de supporter le fait que quelqu’un prétende que A. Soral peut dire des choses juste.
Ce livre, qu’il faut semble t’il avoir lu, est connu maintenant de deux autres personnes grâce à vous.
Un gouvernement privé : comment les employeurs règnent sur nos vies (et pourquoi nous n’en parlons pas), par Elizabeth Anderson
Source : les-crise.fr, http://www.les-crises.fr/un-gouvernement-prive-comment-les-employeurs-regnent-sur-nos-vies-et-pourquoi-nous-nen-parlons-pas-par-elizabeth-anderson/#
Source : Times Higher Education, Philip Roscoe, 15-06-2017
Le livre de la semaine : du personnel portant des couches aux serveuses harcelées, une étude du travail pleine d’une colère légitime, déclare Philip Roscoe
Source : Rex
Contrairement à ce qui se passe en Europe, il est tout à fait légal pour les employeurs états-uniens de harceler leurs salariés, tant qu’ils le font sans discrimination.
Elizabeth Anderson est une philosophe sur le sentier de la guerre. Ses conférences sur l’humanisme, publiées dans ce volume avec des commentaires et une réaction, visent le pouvoir illégitime, dictatorial et arbitraire que les employeurs exercent sur leur personnel, surtout aux États-Unis où la législation du travail est indigente. Elle nomme cette emprise « gouvernement privé », parce que les gouvernés, nous, en fait, sommes exclus du processus de gouvernance.
Ce livre abonde d’exemples d’entreprises qui transforment la vie de leurs salariés en un vrai cauchemar. On y trouve les suspects habituels et pire encore : j’ai été scandalisé de l’apprendre, le droit de se rendre aux toilettes pendant les heures de travail est un cheval de bataille des relations du travail depuis des dizaines d’années et il n’est pas rare que des travailleurs soient obligés de porter des couches sur la chaîne de montage ou en soient réduits à uriner dans leurs vêtements.
Des exemples aussi extrêmes peuvent certes nuire à la subtilité et à la force de l’argumentation de Mme Anderson. Le problème, d’après elle, est omniprésent. Il est inhérent à la structure même du contrat de travail américain. « L’emploi de gré à gré » donne aux employeurs le droit de licencier leurs salariés pour n’importe quelle raison, hormis celles qui sont interdites par la loi, comme la discrimination sur la base de la race ou du handicap. Contrairement à l’Europe, il est aussi tout à fait légal pour les employeurs de harceler leurs salariés, tant qu’ils le font sans discrimination. Les salariés abdiquent ainsi la totalité de leurs droits. L’employeur peut espionner leurs commentaires sur Facebook, insister pour que ses salariés s’astreignent à un régime alimentaire ou un programme de santé particulier, les sanctionner pour le choix de leur partenaire sexuel et entraver leur liberté politique.
Dans une vente simple, les produits changent de main et les deux parties partent chacune de leur côté sans autres obligations ni liens. Les salariés, eux, doivent se soumettre totalement à leurs employeurs pour la durée du contrat, ce qui, pour Elizabeth Anderson, aboutit à des relations sociales extrêmement inégalitaires. Comme elle l’a démontré de façon si convaincante dans son travail précédent, des relations de cet ordre sont profondément corrosives. Exercer son libre arbitre est un besoin humain fondamental, et la structure du système du salariat l’entrave. Anderson ne cesse d’insister sur ce point encore et encore. On ne peut pas simplement prétendre qu’un salarié qui n’aime pas son travail peut le quitter : il ne peut pas quitter le système du salariat entier, un système qui pourtant le dégrade et le rabaisse structurellement. Soutenir que les salariés sont libres parce qu’ils peuvent quitter leur travail revient à faire valoir, écrit-elle, que Mussolini n’était pas un dictateur parce que les Italiens pouvaient émigrer.
Anderson utilise la métaphore de la dictature communiste : « communiste » parce que les moyens de production sont possédés par la collectivité. Ici, elle est sans doute volontairement provocatrice. On peut imaginer le frisson, le malaise qui parcourt la salle de conférences à la seule mention de ce mot. En fait la structure du travail salarié n’est qu’en partie sa cible. Ce qui la fait vraiment bondir, c’est la cécité institutionnelle de l’académie, et particulièrement de l’économie en tant que discipline, devant la vraie nature de la relation de travail aux EU. Les économistes qui soutiennent que les marchés du travail sont fondés sur un libre échange souffrent d’hémiagnosie intellectuelle : comme ces tristes malades qui ne perçoivent que la moitié de leur corps, de tels économistes ne voient que la moitié de l’économie. La vraie force du livre, donc, est de démêler une alliance particulière et contradictoire entre la doctrine libertaire intellectuelle et l’autoritarisme d’entreprise et de fustiger ceux qui négligent leurs responsabilités professionnelles et politiques en refusant de défendre ceux qui sont au plus bas de l’échelle du travail salarié.
Le premier cours d’Anderson est particulièrement bon. Elle offre une brève histoire de la pensée égalitaire préindustrielle tant en Grande-Bretagne qu’en Amérique, en l’interprétant comme source d’inspiration historique et de créativité pour le présent. Elle soutient que ces penseurs ont vu le marché comme un moyen d’échapper au féodalisme, aux patriarcats, aux monopoles et à toutes les autres formes de domination qui pesaient sur la Grande-Bretagne au XVIIe siècle. L’archétype égalitaire est l’artisan indépendant ou le fermier propriétaire, ou la sorte de petite entreprise industrielle qu’Adam Smith a décrite. La révolution industrielle a gâché ces rêves. Elle a permis une concentration énorme de capitaux, rendant non viables les petites entreprises et les activités indépendantes. Les heures longues, mornes, dangereuses imposées à la nouvelle classe ouvrière ont reçu l’approbation d’intellectuels libéraux anglais comme Jeremy Bentham, qui a préconisé des institutions organisées, hiérarchisées et axées sur la routine, comme fondements de la société. Curieusement, selon Anderson, ils ont réussi à transplanter des arguments égalitaires dans ce nouveau contexte, malgré le fait évident que les conséquences du marché sont tout à fait opposées à l’émancipation imaginée par Smith et d’autres.
Le deuxième cours se déplace vers le terrain plus épineux du gouvernement privé et de la dictature communiste. Les droits exhaustifs conférés [aux employeurs] par le contrat de travail limitent les libertés « républicaine » et positive des salariés, l’une par rapport à l’autorité arbitraire et l’autre par rapport à la possibilité de se développer à travers une large gamme de choix. Elle souligne l’incohérence logique de la théorie de l’entreprise. Les entreprises apparaissent quand il est plus efficace de coopérer à l’intérieur d’une organisation que de traiter sur le marché. Les entreprises sont donc – par définition – des endroits où le marché s’arrête. Pourtant les économistes continuent à soutenir l’hypothèse que les contrats de travail à l’intérieur des entreprises obéissent aux lois du marché à l’extérieur. Le cours se termine sur quelques timides suggestions de constitutions sur le lieu de travail et de démocratie [au sein de l’entreprise] pour les salariés.
Les cours sont d’un ton mesuré. Anderson est consciente de son public distingué. Mais quand elle détricote la théorie économique de l’entreprise, on ne peut pas s’empêcher de penser que ce qu’elle recherche – ce dont elle a vraiment envie – c’est d’une embrouille avec un économiste. Et lors du commentaire final et des réactions, elle y arrive. Le destinataire de son tir groupé est le Pr Tyler Cowen, économiste universitaire et chroniqueur très en vue, qui offre des arguments classiques contre ses affirmations : que les entreprises favorisent la tolérance pour recruter de meilleurs travailleurs ; que les lieux de travail peuvent être sources de dignité ; que les petits avantages sont souvent trop élevés et donc inefficaces ; que les gains, fondés sur l’efficacité pour la plupart des travailleurs et des clients, obtenus en permettant aux employeurs de mettre à la porte les gens comme ils le souhaitent, l’emportent sur les coûts pour ceux qui ne sont plus employés ; que la représentation des travailleurs est inefficace et pénalise les actionnaires ; et que, s’ils ne sont pas contents, les salariés peuvent toujours partir.
Les dernières pages du livre grésillent de rage. Anderson n’est pas étonnée que Cowen, assis confortablement comme il l’est en haut de la pyramide, soit ravi du système. Il a perdu le contact avec la réalité du travail quotidien, un défaut augmenté par un dédain professionnel pour le témoignage qualitatif. Le respect, la position et l’autonomie ont tendance à augmenter conformément à la valeur marchande des salariés et une discussion des petits avantages devient presque obscène quand l’avantage en question est le droit de ne pas être obligé de faire pipi dans son pantalon au travail. Et surtout, la notion de liberté de partir est risible quand les problèmes sont structurels : si 90 pour cent des serveuses sont victimes de harcèlement sexuel, vers quel travail faut-il qu’elles s’orientent ?
En se concentrant sur la position misérable des ouvriers et des employés dans les services, Anderson néglige la constante dégradation du travail de bureau à mesure que des régimes disciplinaires axés sur des objectifs connaissent une dérive toujours plus élevée dans la hiérarchie des organisations. Elle ne rend aucun compte de la gestion intériorisée et de l’autocensure parmi ces travailleurs-là. Cela aurait pu aider à élargir le débat, particulièrement là où il s’applique à des environnements de travail censés être agréables. Les relations entre les sexes telles qu’elles existent dans le travail universitaire, par exemple, pour être intangibles n’en sont pas moins pernicieuses. Le corps professoral est ici particulièrement coupable. Quand Cowen tapote le genou métaphorique d’Anderson et entonne : « Soyez assurée, j’offre l’interprétation correcte de la théorie », elle a tous les droits de faire détonner son artillerie.
Philip Roscoe est lecteur en gestion à l’Université de Saint Andrew.
Source : Times Higher Education, Philip Roscoe, 15-06-2017
Traduit par les lecteurs du site http://www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
http://www.les-crises.fr/un-gouvernement-prive-comment-les-employeurs-regnent-sur-nos-vies-et-pourquoi-nous-nen-parlons-pas-par-elizabeth-anderson
La Russie et la Chine abandonnent officiellement le dollar comme monnaie d’échange
Source :
http://reseauinternational.net/russie-chine-abandonnent-officiellement-dollar-monnaie-dechange/
Afin de réduire l’hégémonie occidentale, notamment américaine, sur le monde de la finance, et par-delà sur l’économie mondiale, la Russie et la Chine ont décidé de passer à la vitesse supérieure en annonçant l’abandon du dollar comme monnaie d’échange. Il est vrai que les sanctions économiques prises par les pays européens et les Etats-Unis contre la Russie avec l’avènement du conflit ukrainien ont contraint ce pays à chercher de nouvelles armes dans le domaine de la finance pour faire face à la crise.
Connues pour leur proximité pas seulement géographique, mais aussi et surtout stratégique, la Russie et la Chine semblent décidées à élargir leur coopération à d’autres domaines. En plus de travailler ensemble et de se concentrer sur l’affaiblissement de la suprématie du dollar comme monnaie internationale, les deux superpuissances prévoient, en effet, la création de leur propre agence de notation et d’une banque de développement, et de systèmes de paiement concurrents de MasterCard et Visa. Les pays occidentaux ont longtemps dominé les marchés financiers.
Le dollar demeure (pour l’instant) la monnaie de réserve mondiale, les agences de notation américaines, S & P, Moody et Fitch, sont les seules à réellement faire autorité pour évaluer la solvabilité des entreprises et des gouvernements, et le FMI est encore dominé par les Occidentaux. Mais avec les initiatives récentes de la Chine et de la Russie, cela pourrait bientôt changer. Les deux pays sont relativement mal cotés (la Chine est cotée AA- et la Russie BBB) par les trois grandes agences de notation (alors qu’elles décernent encore la meilleure note aux Etats-Unis, AAA), ce qui a pour conséquence d’augmenter les taux d’intérêt qu’ils doivent payer sur leurs obligations, et dissuader les investisseurs de leur prêter de l’argent. La cote de la Russie a été dégradée par S & P et Moody après l’annexion de la Crimée. La nouvelle cote qu’elle a attribuée au pays, « BBB » (qualité moyenne inférieure), n’est plus qu’un grade au-dessus de celle réservée à la pacotille.
Une telle situation a poussé les Russes à réagir promptement face à cette hégémonie américaine. Et les choses semblent aller rapidement si l’on juge par le temps très court qui s’est écoulé entre l’annonce faite le 14 août dernier par le président Vladimir Poutine de vendre désormais son gaz en devises nationales et non plus en dollar américain et l’accélération de la coopération sino-russe. Il n’aura donc pas fallu attendre longtemps pour que Moscou mette au point un accord global avec la Chine allant dans ce sens. L’agence de presse russe RIA Novosti, qui cite la revue Kommersant, va même jusqu’à annoncer que le gouvernement russe a d’ores et déjà expédié deux navires vers l’Europe avec à leur bord 80 000 tonnes de pétrole qui seront réglées en rouble et non en dollar, du jamais vu.
Une autre mesure prise par la Russie et la Chine pour saper la puissance financière de l’Ouest est la mise en place d’une banque de développement privée en concurrence directe avec le FMI. Le manque de représentativité du FMI, où les pays émergents n’ont qu’un pouvoir de décision très faible, est une critique récurrente. Le géant économique qu’est la Chine, la seconde puissance économique qui pourrait même passer première cette année, y détient toujours moins de droits de vote que la Grande-Bretagne, par exemple.
La Russie envisage également la création d’une « union économique eurasienne » dans laquelle le rouble servirait de monnaie d’échange centrale. De son côté, la Chine souhaite développer l’usage du renminbi dans les transactions internationales. En outre, le président russe, Vladimir Poutine, a émis le souhait de concevoir un système national de paiement pour concurrencer les géants américains de paiement Visa et Mastercard. L’annonce de ces décisions a été accueillie avec beaucoup d’appréhension en Occident. Le journal allemand Die Welt, par exemple, compare ces initiatives pour mettre fin à la domination financière de l’Occident à la course aux armements pendant la guerre froide, et il évoque « une guerre financière avec l’Occident ». Il est vrai que l’hégémonie américaine sur l’économie mondiale à travers le dollar n’a jamais souffert d’une quelconque contestation depuis… 1945.
Amine Sadek
L’HORREUR DE LA PRISON, OUTIL CENTRAL ET FONDATEUR DU PRÉTENDU « LIBÉRALISME » pour permettre aux riches d’exploiter librement les pauvres : le premier objet d’études de Tocqueville, et la raison même de son voyage en Amérique, fut le système carcéral (incroyable, non ?) – L’invention majeure de Bentham, autre père fondateur du « libéralisme », est le panoptique, une prison parfaite, pour enfermer les (innombrables) récalcitrants à leur idéologie de propriétaires « inviolables et sacrés ».
Quand parlent les chiffres
https://www.legrandsoir.info/quand-parlent-les-chiffres.html
Source : Le Grand Soir
C’est effarant comme dans ce pays on s’inquiète plus du sort des prisonniers que de celui des victimes.
L’invention fondamentale — et révélatrice — du projet « libéral »,
LE PANOPTIQUE :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Panoptique
L’intérieur de la prison Presidio Modelo, à Cuba, construite sur le modèle du panoptique
Un GRAND livre sur le sujet :
« Surveiller et punir » de Michel Foucault
« Les romans Nous autres de Ievgueni Zamiatine, 1984 de George Orwell, Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, La Zone du dehors d’Alain Damasio, ainsi que bon nombre d’autres dystopies, s’inspirent largement du principe de panoptique dans la régulation du comportement de la population »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Panoptique
Avant une rentrée qui s’annonce agitée, l’Etat commande pour 22 millions d’euros de lacrymogènes
https://francais.rt.com/france/42325-rentree-mouvementee-etat-commande-22-millions-lacrymo
Source : RT.
Liste de 176 acquisitions de Google ! Entreprises, brevets, tout y passe
Voici une liste de 176 sociétés et brevets rachetés par Google depuis 2001. J’essaie de la tenir à jour (comme celle des produits et services Google) afin d’aider à comprendre la stratégie globale de Google. Ces derniers mois Google investit beaucoup dans le cloud.
Lire la suite :
http://www.webrankinfo.com/dossiers/google/acquisitions
La CIA reconnaît avoir orchestré le coup d’Etat iranien de 1953
par Marie-Violette Bernard — Libération, 20 août 2013
Mohammed Mossadegh lors de son procès le 11 novembre 1953 devant le Tribunal Militaire de Téhéran. Photo archive AFP.
Des documents récemment déclassifiés confirment le rôle des Américains dans le putsch contre le Premier ministre Mohamed Mossadegh.
Soixante ans après le coup d’État qui a renversé le Premier ministre iranien Mohamed Mossadegh, le 18 août 1953, la CIA reconnaît pour la première fois avoir orchestré ce putsch dans des documents récemment déclassifiés. Les Archives de la sécurité nationale ont publié lundi sur leur site plusieurs documents internes, notamment le rapport d’un historien de l’agence américaine du renseignement datant des années 1970. Un groupe de chercheurs de l’université George Washington a obtenu ces documents grâce à la loi sur la liberté des informations, obligeant les agences fédérales américaines à transmettre leurs documents internes à quiconque en fait la demande.
« Le coup d’État militaire qui a renversé Mossadegh et son cabinet de Front national a été mené sous la direction de la CIA dans un acte de politique étrangère », est-il écrit dans ces documents. Les États-Unis avaient en effet décidé d’appuyer le Royaume-Uni, placé dans une situation délicate après la nationalisation en 1951 de l’Anglo-Iranian Oil Company, l’ancêtre de BP, par Mohamed Mossadegh. Washington craignait à l’époque que les Soviétiques n’envahissent l’Iran, dans un contexte de guerre froide. « Non seulement le pétrole iranien aurait alors été irrémédiablement perdu pour l’Ouest, mais la chaîne de défense autour de l’Union soviétique, une composante de la politique étrangère américaine, aurait été rompue », justifient les auteurs des rapports.
Les États-Unis ont orchestré le renversement de Mohamed Mossadegh lors d’une opération secrète dont le nom de code était TPAJAX. Le complot, reposant sur des collaborateurs locaux, consistait notamment à affaiblir le Premier ministre par une campagne de propagande, à forcer le chah à coopérer, à soudoyer les membres du Parlement iranien et à organiser des manifestations, rapporte le magazine américain Foreign Policy. Après le coup d’État, le chah Mohammad Reza Pahlavi fut mis sur le trône et demeura un proche allié de Washington jusqu’à son renversement lors de la révolution islamique de 1979.
Le Shah d’Iran et l’Impératrice Soraya venant de Bagdad, arrivent à l’aéroport de Rome le 18 août 1953. (Photo archive AFP)
Un secret de polichinelle
Le rôle de la CIA dans ce putsch, un secret de polichinelle depuis des années, hante toujours les relations entre les États-Unis et l’Iran. La secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright, pour tenter d’améliorer les relations avec Téhéran, avait déjà admis en 2000 que les Etats-Unis avaient « joué un rôle significatif » dans le renversement de Mossadegh. Et d’ajouter qu’il s’agissait d’un « revers pour le développement politique de l’Iran ». Le président Barack Obama avait lui aussi reconnu le rôle des Etats-Unis lors de son discours au Caire en 2009.
[Extraits du document relatif à l’opération secrète]
Néanmoins, la position est toute autre au Royaume-Uni, qui a lui aussi participé à l’orchestration de ce putsch. Les documents révèlent ainsi que les Britanniques ont empêché leurs alliés de déclassifier ces « informations embarrassantes » dans les années 1970. Bien que l’ancien ministre des Affaires étrangères anglais Jack Straw ait publiquement reconnu en 2009 les « interférences » du Royaume-Uni dans la vie politique iranienne du XXe siècle, le gouvernement britannique s’est refusé lundi à confirmer son implication dans le coup d’Etat, rapporte le Guardian.
Un certain nombre de documents concernant le coup d’Etat de 1953 sont aujourd’hui encore classifiés. Malcolm Byrne, le directeur adjoint des Archives de la sécurité nationale, a appelé les autorités américaines à publier le reste des rapports sur cette affaire. « Il n’y a plus de raison valable à garder secret un épisode si important de notre histoire récente », a‑t-il expliqué lundi. « Étouffer ces détails ne fait que dénaturer l’Histoire et participe à la création de mythes de chaque côté », conclut-il. L’administration américaine, qui a précédemment exprimé ses regrets au sujet de ce putsch, n’a jusqu’ici jamais présenté d’excuses officielles.
Marie-Violette Bernard Sésia
Lire l’article :
http://www.liberation.fr/planete/2013/08/20/la-cia-reconnait-avoir-orchestre-le-coup-d-etat-iranien-de-1953_925833
Source : Libération, en 2013.
Signalée par Olivier Berruyer, sur les-crises.fr.
De tous les blogs qui luttent en permanence contre les tromperies innombrables entre états ou des états contre le peuple, le blog de Jim Fetzer me parait l’un des plus intéressants (c’est en anglais) :
Son dernier article relaie un appel urgent à Trump d’arrêter Soros, l’architecte des révolutions colorées et du coup d’état en cours aux USA ainsi que de sortir le joker du 11 septembre en révélant ce qu’il sait.
http://jamesfetzer.blogspot.fr/2017/08/soros-must-be-arrested-prosecuted-and.html
Ou cet article sur Robert Mueller, l’homme le plus dangereux des USA :
http://jamesfetzer.blogspot.fr/2017/08/scott-bennett-mueller-next-manchurian.html
(cela vaudrait le coup de traduire les 2)
L’inversion accusatoire consistera à accuser Jim Fetzer de conspirationnisme, cad de l’accuser de forger lui-même avec son imagination les tromperies qu’il s’efforce de dénoncer objectivement…
Toujours dans la rubrique complot : documents » déclassifiés » du FBI sur la fuite de Hitler en Argentine…
https://vault.fbi.gov/adolf-hitler/adolf-hitler-part-01-of-04/view
J’ai du mal à y croire, je n’ai pas tout lu.
Manoeuvre du pouvoir de déclassifier du vrai et du faux ?
Je donne ma langue au chat.
Un autre dénonciateur de complots est Gordon Duff de veterans today qui me parait beaucoup plus douteux. Les » révélations » dans ces articles se ramassent à la pelle.
Hors sujet de ce fil : une nouvelle assez incroyable relevée par le journal de TV » Libertés » :
Instantané d’une réécriture du Monde par Google flashé le 21/08/2017 :
https://youtu.be/HxLsAQl98v8
Pour le papier du FBI, il est juste dit si j’ai bien compris qu’un informateur du FBI à rencontré quelqu’un qui lui a dit avoir vu Hitler transféré en Argentine. Je ne dis pas que ça ne méritais pas un compte-rendu officiel, mais j’imagine qu’aujourd’hui le FBI doit recevoir tous les jours ce genre d’info avec feu Ben Laden ou Saddam Hussein … En outre, le résumé dit bien que l’information a été « unable to be verified ».
Pour l’information sur Google, c’est vrai et je n’ai pas d’explication. Mais bon, si je tape [history art « people of color »], l’algorithme me donne à peu près les même photos que [history european people].
Alors, il ne faut pas toujours prendre ce que dit TV Libertés pour argent comptant. Actuellement, ils relaient l’information que « les antifa américains manifestent parce que Soros ne leur paie pas leur salaire » :
https://twitter.com/tvlofficiel/status/899550155694891009
C’est rigolo, mais il ne faut quand même pas réfléchir longtemps pour se dire que c’est peut-être un fake. En quelque clics, on trouve la source :
https://twitter.com/bevhillsantifa/status/848741130040623106?lang=fr
Qui est un compte parodique (son nom « Beverly Hills antifa » étant un indice fort pour les gens crédules). Ou alors TV Libertés l’a compris et fait elle-même du second degré, mais j’en doute. Je crains qu’il n’y ait ni chez eux ni dans leurs spectateurs la moindre personne qui s’inquiète de vérifier les informations.
@Ronald
Je ne prends surtout pas ce que dit TV » Libertés » pour argent comptant. Comme ce journal indexe les sujets, je peux le regarder vite fait en diagonale. Et comparé à l’écrit, c’est de fait très pauvre.
Concernant la réécriture du Monde par Google, j’ai bien sûr vérifié par moi-même sur Google en tapant les mots-clés évoqués. Mettez-vous dans la peau d’un africain qui taperait africa history people sur Google et qui ne verrait dans Google images pratiquement que des blancs.
» Mais bon, si je tape [history art « people of color »], l’algorithme me donne à peu près les même photos que [history european people]. »
Votre phrase est plutôt absconse.
Les peuples Européens sont des peuples de couleur, comme tous les autres peuples du monde…et de couleur blanche. Comme on appelle les peuples Africain par commodité des peuples de couleur noire (à l’exception des pays » arabes »).
« Absconse », oui, désolé, j’ai été un peu laconique ; c’est parce c’était rédigé après avoir lu plusieurs pages sur le sujet.
Je résume : le problème est déjà évoqué depuis un certain temps sur les forums américains. Je n’ai pas vu d’explication définitive. Il y a des intervenants qui font remarquer que la plupart des photos sont des peintures, et ont constaté que quand on remplace la recherche [history european people] par [history art people], l’algorithme des images Google donne a peu près les même résultats. Pourquoi, on ne sait pas. Est-ce que parce que les requêtes Google faites aux USA associent le plus souvent « history » et « european » à l’histoire de l’art ?
Ca n’explique pas la surreprésentation d’images de Noirs. Mais d’autres personnes évoquent que peut-être la recherche Google « people » serait très souvent (aux USA) dans le cadre de l’expression « black people ». L’algorithme associerait les deux mots spontanément.
Effectivement alors, si vous faite la recherche [history art « people of color »], vous tombez sur la liste des images en causes, mais ça semble là tout à fait adéquat. Mais par les « raisonnements » de l’algorithme Google on en arriverait à la situation où la recherche [history european people] renvoie à la solution de la recherche [history art « people of color »].
Voilà, c’est ainsi que j’imagine les choses. Ce n’est pas la première fois que des bizarreries de la recherche Google sont soulevées, il y en a d’autres qui circulent dans d’autres domaines (pourquoi est-ce que quand j’écris dans la barre de recherche « j’ai 8 », la saisie semi-automatique me sort « j’ai 8 ans et je suis enceinte » ?! …).
Quand Xavier Niel (propriétaire du Monde et de l’Obs) a un souci avec un journaliste, il achète son journal pour être tranquille…
Signalé par les-crises.fr
Poutine interpelle les journalistes :
pourquoi ne diffusez-vous pas tous les gestes US agressifs contre la Russie ?
httpv://youtu.be/lLG2ICpfGUM