POURRITURE POLITICIENNE GÉNÉRALISÉE ET IMPUNIE : les députés violent toutes leurs grandes promesses de moralisation, pendant les vacances, en traîtres

28/07/2017 | 9 commentaires

Phi­lippe Pas­cot est fou de rage : la pré­ten­due « loi de mora­li­sa­tion » de la vie publique est une escro­que­rie poli­ti­cienne (une de plus) : tout ce qui était impor­tant a dis­pa­ru du pro­jet pro­mis pour être élu, toutes les grandes pro­messes vio­lées pen­dant les vacances, en traître. C’est une honte, l’ab­jec­tion poli­ti­cienne chi­mi­que­ment pure. Avec le faux « suf­frage uni­ver­sel » (élire des maîtres par­mi des can­di­dats qu’on peut aider), LES PIRES GOUVERNENT (pré­dic­tion d’A­lain, Émile Chartier).

httpv://youtu.be/ZQoRt0FkIfk

Il n’y a plus que la France insou­mise pour nous défendre dans cette assem­blée de gredins.

Mer­ci Phi­lippe, tu es un citoyen digne de ce nom : vigi­lant et cou­ra­geux. MERCI, hon­neur à toi.

#cenest­pa­saux­hom­me­sau­pou­voir­dé­cri­re­les­rè­gles­du­pou­voir

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Étienne

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9 Commentaires

  1. BA

    Le scan­dale de l’an­née : la ministre Muriel Péni­caud a gagné 1,13 mil­lion d’eu­ros grâce au licen­cie­ment de 900 salariés.

    Pour­ris par l’argent.

    Je ne vois pas d’autre expres­sion pour les qualifier.

    Ils sont com­plè­te­ment pour­ris, car ils ne pensent qu’à l’argent.

    En théo­rie, ils sont « l’é­lite de la France ».

    Mais dans le monde réel, ils sont pourris.

    Comme dit le pro­verbe, le pois­son pour­rit par la tête.

    Der­nier exemple en date : la ministre Muriel Pénicaud.

    La ministre Muriel Péni­caud a gagné 1,13 mil­lion d’eu­ros grâce au licen­cie­ment de 900 salariés.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/07/28/l‑embarrassante-plus-value-de-muriel-penicaud-chez-danone_5165886_823448.html

    Réponse
  2. etienne

    Ce n’est pas aux hommes au pou­voir d’é­crire les règles du pouvoir.

    Pas de démo­cra­tie digne de ce nom sans CITOYENS CONSTITUANTS.

    Réponse
  3. Ronald

    Après réflexion, je suis de plus en plus oppo­sé aux pro­pos de Pas­cot dont je pense qu’ils n’ont aucun sens.

    Il est pro­po­sé que pour être élu, il faille avoir un casier judi­ciaire vierge (ou, dans une forme atté­nuée, vierge de cer­tains délits).
    Cela signi­fie que dans le cas de l’as­sem­blée légis­la­tive, les dépu­tés dési­gnent un groupe de per­sonnes cou­pables d’un délit et décrète qu’au­cune d’elles ne pour­ra jamais être élue et donc deve­nir à son tour législateur.

    On voit une série de consé­quences négatives :
    – une fer­me­ture encore plus grande du corps légis­la­tif, par la réduc­tions des pos­si­bi­li­té d’ac­ces­sion, vu que les condam­nés en sont exclus
    – contrai­re­ment à ce que dit Pas­cot, c’est par une telle mesure que les votants de cette loi seraient « juges et par­ties ». En effet, chaque groupe de l’as­sem­blée va décré­ter inéli­gible ses adver­saires. On l’a vu dans les débats : le groupe la France Insou­mise à voté pour que l’on rende inéli­gibles les cou­pables de fraude fis­cale, mais ils se sont récriés quand la droite a pro­po­sé un amen­de­ment visant à rendre inéli­gibles les cou­pables de vio­lence en réunion (condam­na­tion qui touche les syn­di­ca­listes). La loi n’est fina­le­ment que l’ex­pres­sion d’un rap­port de force au sein de l’assemblée.
    – accen­tuer le carac­tère inamo­vible des lois : le condam­né n’est jamais que quel­qu’un qui n’es­time pas néces­saire de res­pec­ter telle loi édic­tée à un moment de l’his­toire. Si les condam­nés n’ont plus le droit d’ap­par­te­nir au corps légis­la­tif, celui-ci se retrouve sta­tis­ti­que­ment dés­équi­li­bré en faveur de ceux qui res­pectent la loi, et en défa­veur de ceux qui y sont oppo­sés. Il y a donc d’au­tant plus de dif­fi­cul­té de la faire évo­luer. Par exemple, admet­tons que suite à l’ar­ri­ver de nom­breux migrants l’as­sem­blée décrète inéli­gibles les per­sonnes s’é­tant ren­du cou­pable d’ai­der des immi­grés clan­des­tins à entrer en France. Pour une rai­son X, une catas­trophe humaine sur­vient dans dix ans en Afrique. Un mil­lions de per­sonne passe la Médi­ter­ra­née pour arri­ver en France. Cela accen­tue les ten­sions poli­tiques, avec une moi­tié de l’as­sem­blée qui veut être très dure, et l’autre moi­tié très huma­ni­taire. Par­mi ce second groupe, de nom­breux dépu­tés vont eux-même aider les réfu­giés qui accostent. Ces dépu­tés seront jugés, condam­nés, et ne seront plus rééli­gibles pour la man­da­ture sui­vante. Ce qui accen­tue­ra le poids du groupe « dur » et ren­dra encore plus impos­sible la sur­ve­nue de lois « humanitaires ».

    Qu’on ne vienne pas m’en­nuyer avec des argu­ments du type « mais ça serait pour les délits uni­que­ment très très répré­hen­sibles ». Que ce soit « aider des clan­des­tins » ou « pra­ti­quer le can­ni­ba­lisme », le prin­cipe est le même.

    Le pro­blème vient de la jus­ti­fi­ca­tion de ce pro­jet. Pasot le dit très bien : c’est pour « mora­li­ser » la vie poli­tique. Pour lui, les gens « non moraux » ne devraient pas par­ti­ci­per à la confec­tion de la loi. C’est là qu’est l’os : il consi­dère la morale comme uni­ver­selle et éter­nelle. Or ce n’est pas le cas. Ce qui est immo­ral pour un dépu­té de droite est très dif­fé­rent de ce qui l’est pour un dépu­té de gauche. Et ce qui est condam­né par la loi aujourd’­hui comme non moral pour­rait très bien être lar­ge­ment accep­té dans dix ans par la popu­la­tion. Mais si ces « immo­raux » n’ont pas accès au corps légis­la­tif, com­ment peuvent-ils espé­rer faire chan­ger la loi ? On est dans un cercle vicieux qui ne peut créer qu’une ten­sion entre une loi faite par un groupe fer­mé et une popu­la­tion qui en est décon­nec­tée du point de vue des mœurs.

    On com­prend que le para­doxe appa­rent du casier judi­ciaire vierge pour cer­taines fonc­tion évo­qué par Pas­cot n’en est pas un. Pour un fonc­tion­naire, il est utile qu’il ait un casier vierge. Cela témoigne qu’il res­pecte la loi, qu’il est sou­mis à la « morale ins­ti­tuée par l’E­tat » en quelque sorte. C’est nor­mal car c’est sa fonc­tion que de ser­vir l’État. Par contre, le dépu­té ne doit pas avoir de casier vierge, car il ne PEUT PAS être sou­mis à la morale ins­ti­tuée, car c’est lui qui en tant que légis­la­teur, jus­te­ment crée ces règles à res­pec­ter, et il ne peut le faire qu’en étant libre de toute pres­sion ou sélec­tion morale préa­lable. En tout cas, c’est ain­si que je vois la jus­ti­fi­ca­tion du pro­cé­dé, et je l’approuve.

    Aus­si, pour moi, tout ce pro­jet est à reje­ter. J’i­gnore s’il com­porte un risque d’in­cons­ti­tu­tion­na­li­té, mais selon moi, si ce n’est pas le cas, ce devrait l’être. Pour ma part, je met­trais dans la consti­tu­tion un article tel que « Toute loi visant à res­treindre à cer­tains citoyens la pos­si­bi­li­té d’ac­cé­der au corps légis­la­tif est nulle » ou quelque chose de ce style.

    Réponse
  4. Aquablue03

    La honte à la parole don­née de tous ces gens plan­qués là , sauf bien sûr les insou­mis qui sont com­bat­tus à la seconde près pen­dant leurs interventions !
    Aucune idée sur les ques­tions d’hon­neur de la part des démar­cheurs qui s’en battent les steacks ! Ils doivent pen­ser à leur fin de mois et ce qu’ils vont bien pou­voir en faire !

    Réponse
  5. etienne

    L’establishment US contre le reste du monde

    par Thier­ry Meyssan


    http://​www​.vol​tai​re​net​.org/​a​r​t​i​c​l​e​1​9​7​2​8​1​.​h​tml

    « La classe diri­geante états-unienne s’estime mena­cée par les chan­ge­ments inter­na­tio­naux impul­sés par le pré­sident Trump. Elle vient de se coa­li­ser pour le pla­cer sous la tutelle du Congrès. Dans une loi votée à la qua­si-una­ni­mi­té, elle a ins­tau­ré des sanc­tions contre la Corée du Nord, l’Iran et la Rus­sie et a cas­sé les inves­tis­se­ments de l’Union euro­péenne et de la Chine. Il s’agit pour elle de stop­per la poli­tique de coopé­ra­tion et de déve­lop­pe­ment du pré­sident et de reve­nir à la doc­trine Wol­fo­witz de confron­ta­tion et de suze­rai­ne­té.

    C’est un scan­dale sans pré­cé­dent. Le secré­taire géné­ral de la Mai­son-Blanche, Reince Prie­bus, fai­sait par­tie du com­plot char­gé de désta­bi­li­ser le pré­sident Trump et de pré­pa­rer sa des­ti­tu­tion. Il ali­men­tait les fuites quo­ti­diennes qui per­turbent la vie poli­tique états-unienne, notam­ment celles sur la pré­ten­due col­lu­sion entre l’équipe Trump et le Krem­lin [1]. En le ren­voyant, le pré­sident Trump est entré en conflit avec l’establishment du Par­ti répu­bli­cain, dont Prie­bus est l’ancien président.

    Obser­vons au pas­sage qu’aucune de ces fuites sur les agen­das et les contacts des uns et des autres n’a appor­té la moindre preuve des allé­ga­tions avancées.

    La réor­ga­ni­sa­tion de l’équipe Trump qui s’en est sui­vie s’est faite exclu­si­ve­ment au détri­ment de per­son­na­li­tés répu­bli­caines et au pro­fit des mili­taires oppo­sés à la tutelle de l’État pro­fond. L’alliance qui avait été conclue contre mau­vaise for­tune bon cœur par le Par­ti répu­bli­cain avec Donald Trump lors de la conven­tion d’investiture, le 21 juillet 2016, est morte. On se retrouve donc avec l’équation de départ : d’un côté le pré­sident out­si­der de « l’Amérique pro­fonde », de l’autre, toute la classe diri­geante de Washing­ton sou­te­nue par l’État pro­fond (c’est-à-dire par la par­tie de l’administration char­gée de la conti­nui­té de l’État au delà des alter­nances politiques).

    À l’évidence cette coa­li­tion est sou­te­nue par le Royaume-Uni et Israël.

    Ce qui devait arri­ver arri­va : les lea­ders démo­crates et répu­bli­cains se sont enten­dus pour contre­car­rer la poli­tique étran­gère du pré­sident Trump et pré­ser­ver leurs avan­tages impériaux.

    Pour ce faire, ils ont adop­té au Congrès une loi de 70 pages ins­tau­rant offi­ciel­le­ment des sanc­tions contre la Corée du Nord, contre l’Iran et contre la Rus­sie [2]. Ce texte impose uni­la­té­ra­le­ment à tous les autres États du monde de res­pec­ter ces inter­dic­tions com­mer­ciales. Ces sanc­tions s’appliquent donc tout autant à l’Union euro­péenne et à la Chine qu’aux États offi­ciel­le­ment ciblés.

    Seuls cinq par­le­men­taires se sont déso­li­da­ri­sés de cette coa­li­tion et ont voté contre cette loi : les repré­sen­tants Jus­tin Amash, Tom Mas­sie et Jim­my Dun­can, et les séna­teurs Rand Paul et Ber­nie Sanders.

    Des dis­po­si­tions de cette loi inter­disent plus ou moins à l’Exécutif d’assouplir ces inter­dic­tions com­mer­ciales, sous quelque forme que ce soit. Donald Trump est théo­ri­que­ment pieds et poings liés. Certes, il pour­rait oppo­ser son veto, mais selon la Consti­tu­tion, il suf­fi­rait au Congrès de revo­ter le texte dans les mêmes termes pour pou­voir l’imposer au pré­sident. Celui-ci le signe­ra donc sans s’imposer le camou­flet d’être mis au pas par le Congrès. Dans les pro­chains jours va débu­ter une guerre inédite.

    Les par­tis poli­tiques US entendent cas­ser la « doc­trine Trump » selon laquelle les États-Unis doivent se déve­lop­per plus vite que les autres pour conser­ver le lea­der­ship mon­dial. Ils entendent au contraire réta­blir la « doc­trine Wol­fo­witz » de 1992, selon laquelle Washing­ton doit conser­ver son avance sur le reste du monde en ralen­tis­sant le déve­lop­pe­ment de tout com­pé­ti­teur poten­tiel [3].

    Paul Wol­fo­witz est un trots­kiste qui s’était mis au ser­vice du pré­sident répu­bli­cain Bush père pour lut­ter contre la Rus­sie. Il devint secré­taire adjoint à la Défense, dix ans plus tard, sous Bush fils, puis pré­sident de la Banque mon­diale. L’année der­nière, il appor­ta son sou­tien à la démo­crate Hil­la­ry Clin­ton. En 1992, il avait écrit que le plus dan­ge­reux com­pé­ti­teur des États-Unis était l’Union euro­péenne et que Washing­ton devait la détruire poli­ti­que­ment, voire économiquement.

    La loi remet en cause tout ce que Donald Trump a accom­pli durant les six der­niers mois, notam­ment la lutte contre les Frères musul­mans et leur orga­ni­sa­tions jiha­distes, la pré­pa­ra­tion de l’indépendance du Don­bass (Malo­ros­siya), et le réta­blis­se­ment de la route de la soie.

    En pre­mière rétor­sion, la Rus­sie a deman­dé à Washing­ton de réduire le per­son­nel de son ambas­sade à Mos­cou au niveau de celui de sa propre ambas­sade à Washing­ton, c’est-à-dire à 455 per­sonnes, expul­sant 755 diplo­mates. De la sorte, Mos­cou entend rap­pe­ler que s’il a inter­fé­ré dans la poli­tique US, c’est sans com­mune mesure avec l’importance de l’ingérence US dans sa propre vie politique.

    À ce pro­pos, ce n’est que le 27 février der­nier que le ministre de la Défense, Ser­geï Choï­gou annon­çait à la Dou­ma que les Armées russes sont désor­mais capables elles aus­si d’organiser des « révo­lu­tions colo­rées », avec 28 ans de retard sur les États-Unis.

    Les Euro­péens réa­lisent avec stu­peur que leurs amis de Washing­ton (les démo­crates Oba­ma et Clin­ton, les répu­bli­cains McCain et McCon­nell) viennent de stop­per net tout espoir de crois­sance dans l’Union. Le choc est cer­tai­ne­ment rude, pour­tant ils n’ont tou­jours pas admis que le pré­ten­du­ment « impré­vi­sible » Donald Trump est en réa­li­té leur meilleur allié. Com­plè­te­ment son­nés par ce vote, sur­ve­nu pen­dant leurs vacances d’été, les Euro­péens se sont mis en mode attente.

    Sauf réac­tion immé­diate, les socié­tés qui ont inves­ti dans la solu­tion de la Com­mis­sion euro­péenne à l’approvisionnement éner­gé­tique de l’Union sont rui­nées. Win­ter­shall, E.ON Ruhr­gas, N. V. Neder­landse Gasu­nie, et Engie (ex-GDF Suez) se sont enga­gées dans le dou­ble­ment du gazo­duc North Stream, désor­mais inter­dit par le Congrès. Ils perdent non seule­ment le droit de concou­rir à des appels d’offres US, mais tous leurs avoirs aux États-Unis. Ils sont inter­dits d’accès aux banques inter­na­tio­nales et ne peuvent pour­suivre leurs acti­vi­tés hors de l’Union.

    Pour le moment, seul le gou­ver­ne­ment alle­mand a expri­mé son désar­roi. On ignore s’il par­vien­dra à convaincre ses par­te­naires euro­péens et à dres­ser l’Union contre son suze­rain US. Jamais une telle crise n’est sur­ve­nue et par consé­quent il n’existe aucun élé­ment de réfé­rence pour anti­ci­per la suite des évé­ne­ments. Il est pro­bable que cer­tains États membres de l’Union défen­dront les inté­rêts US, tels que pen­sés par le Congrès, contre leurs par­te­naires européens.

    Les États-Unis, comme tout État, peuvent inter­dire à leurs socié­tés de com­mer­cer avec des États étran­gers et à des socié­tés étran­gères de com­mer­cer avec eux. Mais, selon la Charte des Nations Unies, ils ne peuvent impo­ser leurs propres choix en la matière à leurs alliés et par­te­naires. C’est pour­tant ce qu’ils ont fait depuis leurs sanc­tions contre Cuba. À l’époque, sous l’impulsion de Fidel Cas­tro —qui n’était pas com­mu­niste—, le Gou­ver­ne­ment cubain avait lan­cé une réforme agraire à laquelle Washing­ton enten­dait s’opposer [4]. Les membres de l’Otan, qui n’avaient que faire de cette petite île des Caraïbes, sui­virent donc le mou­ve­ment. Pro­gres­si­ve­ment, l’Occident, imbu de lui-même, a consi­dé­ré comme nor­mal d’affamer les États qui résis­taient à leur puis­sant suze­rain. Voi­ci que pour la pre­mière fois, l’Union euro­péenne est tou­chée par le sys­tème qu’elle a aidé à mettre en place.

    Plus que jamais, le conflit Trump/Establishment prend une forme cultu­relle. Il oppose les des­cen­dants des immi­grés à la recherche du « rêve amé­ri­cain » à ceux des puri­tains du May­flo­wer [5]. D’où, par exemple, la dénon­cia­tion par la presse inter­na­tio­nale du lan­gage vul­gaire du nou­veau res­pon­sable de la com­mu­ni­ca­tion de la Mai­son-Blanche, Antho­ny Sca­ra­muc­ci. Jusqu’ici Hol­ly­wood s’accommodait par­fai­te­ment des manières des hommes d’affaire new-yor­kais, mais sou­dai­ne­ment ce lan­gage de char­re­tier est pré­sen­té comme incom­pa­tible avec l’exercice du Pou­voir. Seul le pré­sident Richard Nixon s’exprimait ain­si. Il fut contraint à la démis­sion par le FBI qui orga­ni­sa le scan­dale du Water­gate contre lui. Pour­tant cha­cun s’accorde à recon­naître qu’il fut un grand pré­sident, met­tant fin à la guerre du Viet­nam et rééqui­li­brant les rela­tions inter­na­tio­nales avec la Chine popu­laire face à l’URSS. Il est éton­nant de voir la presse de la vieille Europe reprendre l’argument puri­tain, reli­gieux, contre le voca­bu­laire de Sca­ra­muc­ci pour juger de la com­pé­tence poli­tique de l’équipe Trump ; et le pré­sident Trump lui-même le ren­voyer à peine nommé.

    Der­rière ce qui peut appa­raître n’être qu’une lutte de clans se joue l’avenir du monde. Soit des rela­tions de confron­ta­tion et de domi­na­tion, soit de coopé­ra­tion et de développement.

    Thier­ry Meyssan
    ______

    [1] “State Secrets : How an Ava­lanche of Media Leaks is Har­ming Natio­nal Secu­ri­ty”, Senate Home­land Secu­ri­ty and Govern­men­tal Affairs Com­mit­tee, July 6, 2017.

    [2] H.R.3364 – Coun­te­ring America’s Adver­sa­ries Through Sanc­tions Act

    [3] « US Stra­te­gy Plan Calls For Insu­ring No Rivals Deve­lop », Patrick E. Tyler, New York Times, March 8, 1992. Le quo­ti­dien publie éga­le­ment de larges extraits du rap­port secret de Wol­fo­witz en page 14 : « Excerpts from Pentagon’s Plan : « Prevent the Re-Emer­gence of a New Rival » ». Des infor­ma­tions sup­plé­men­taires sont appor­tées dans « Kee­ping the US First, Penta­gon Would pre­clude a Rival Super­po­wer » Bar­ton Gell­man, The Washing­ton Post, March 11, 1992.

    [4] « El robo más lar­go de la his­to­ria come­ti­do por un país contra otro », por Jorge Wejebe Cobo, Agen­cia Cuba­na de Noti­cias , Red Vol­taire , 19 de julio de 2017.

    [5] « Les États-Unis vont-ils se réfor­mer ou se déchi­rer ? », par Thier­ry Meys­san, Réseau Vol­taire, 25 octobre 2016.

    Source : réseau Vol­taire, http://​www​.vol​tai​re​net​.org/​a​r​t​i​c​l​e​1​9​7​2​8​1​.​h​tml

    Réponse
  6. etienne

    Divina sanctio

    http://​www​.chro​ni​ques​du​grand​jeu​.com/​d​i​v​i​n​a​-​s​a​n​c​tio

    Ain­si, le sys­tème impé­rial a déci­dé d’al­ler jus­qu’au bout dans sa confron­ta­tion avec la Rus­sie et l’in­té­gra­tion eur­asienne. A l’i­mage d’un McCain à moi­tié gâteux tirant ses der­nières salves avant de rejoindre l’en­fer, l’E­tat pro­fond de l’hégé­mon décli­nant, désor­mais réfu­gié au Congrès amé­ri­cain, choi­sit la voie jusque-bou­tiste. Un grand clas­sique de l’His­toire. C’est comme ça que les empires chutent ; c’est éga­le­ment comme cela que les grandes guerres commencent…

    Les sanc­tions de Washing­ton ont immé­dia­te­ment été qua­li­fiées par Pou­tine d’ « illé­gales et extrê­me­ment cyniques », le pré­sident russe par­lant même d’ « impu­dence » amé­ri­caine. La patience de Mos­cou a atteint ses limites et Vla­di­mi­ro­vitch, d’ha­bi­tude mesu­ré, n’a pas fait le voyage pour rien :

    httpv://youtu.be/OHAcSGpLVjo

    Désor­mais, ce sera du tac au tac et les pro­vo­ca­tions ne seront plus lais­sées sans réponse. Le temps de la tolé­rance est pas­sé et ce sont comme on le sait 755 vrais ou faux diplo­mates (com­bien d’es­pions par­mi eux ?) états-uniens qui vont faire leurs valises, même si le Krem­lin, magna­nime, leur laisse jus­qu’au mois de sep­tembre. Bien que cette déci­sion soit en réa­li­té un simple retour à la pari­té, cela consti­tue la plus grande expul­sion de per­son­nel diplo­ma­tique des temps modernes. On com­prend que l’am­bas­sa­deur US soit déçu

    Et ceci n’est qu’une pre­mière réponse aux expul­sions hiver­nales d’O­ba­ma, d’autres devraient suivre afin de ripos­ter plus spé­ci­fi­que­ment au vote sar­do­nique du Congrès (on parle par exemple des expor­ta­tions de titane dont dépend Boeing) pour « rame­ner les Etats-Unis à la rai­son ». Car ces sanc­tions, dont l’ob­jec­tif est double, ne trompent évi­dem­ment personne.

    Il s’a­git d’a­bord de tor­piller tout rap­pro­che­ment amé­ri­ca­no-russe vou­lu contre vents et marées par Trump, qui sera d’ailleurs obli­gé de signer la loi car un veto pré­si­den­tiel sera faci­le­ment contour­né (revote aux deux tiers) comme lors de l’af­faire Oba­ma-Saou­die. Le bill du Congrès est par­ti­cu­liè­re­ment machia­vé­lique en ce sens qu’il lie les mains de la Mai­son blanche ; le texte pré­voit en effet un méca­nisme inédit empê­chant plus ou moins le pré­sident amé­ri­cain de lever les sanctions.

    Grand jeu oblige, il s’a­git sur­tout d’in­ti­mi­der les Euro­péens afin de rompre l’in­té­gra­tion éner­gé­tique de l’Eu­ra­sie et, en par­ti­cu­lier, sabo­ter le Nord Stream II. Il n’est évi­dem­ment pas ano­din que ce vote inter­vienne au moment où la guerre syrienne est per­due pour l’empire, bar­rant défi­ni­ti­ve­ment la route aux pipe­lines pétro­mo­nar­chiques vers le Vieux conti­nent qui auraient per­mis d’i­so­ler éner­gé­ti­que­ment la Russie.

    Union Euro­péenne, Alle­magne, France ou encore Autriche sont vent debout contre ces sanc­tions qu’ils jugent illé­gales et « vio­lant le droit inter­na­tio­nal » ; Bruxelles et Ber­lin menacent de répondre par des mesures de rétor­sion. Nous évo­quions ce bou­le­ver­se­ment il y a un mois quand la crise était déjà dans les tuyaux :

    Suite aux sanc­tions sus­cep­tibles de tou­cher des entre­prises euro­péennes impli­quées dans le Nord Stream II, Ber­lin n’en démord pas et conti­nue sur sa lan­cée :

    « Nous esti­mons qu’il est inac­cep­table qu’une loi [amé­ri­caine] puisse deman­der aux Euro­péens de renon­cer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] amé­ri­cain à la place, à un prix bien plus éle­vé », a lan­cé le ministre alle­mand des Affaires étran­gères Sig­mar Gabriel le 29 juin, en visite offi­cielle en Rus­sie, rap­porte le quo­ti­dien alle­mandHan­desl­batt. (…)

    En outre, un com­mu­ni­qué com­mun signé le 15 juin par le chan­ce­lier autri­chien et le ministre alle­mand des Affaires étran­gères a pré­ci­sé : « L’ap­pro­vi­sion­ne­ment éner­gé­tique de l’Eu­rope est une ques­tion euro­péenne qui ne concerne en rien les Etats-Unis d’A­mé­rique. C’est à nous [les pays euro­péens] et non aux Etats-Unis de déci­der de qui nous livre notre éner­gie et de quelle façon. »

    C’est nou­veau, ça… Les euro­nouilles ont, sous pres­sion amé­ri­caine, tor­pillé le South Streamqui aurait pour­tant rap­por­té des béné­fices consi­dé­rables, notam­ment dans les Bal­kans ; ils ont lais­sé pen­dant des années Washing­ton faire la pluie et le beau temps éner­gé­tique. Et voi­là que sou­dain, le Vieux conti­nent ouvre un oeil, affirme (dans les mots en tout cas) son refus. Quelle révo­lu­tion coper­ni­cienne : trente ans de vas­sa­li­té euro­péenne volent en éclats et l’on voit des signes d’un retour aux années 80, quand les Etats défen­daient encore leurs pré­ro­ga­tives éner­gé­tiques face aux Amé­ri­cains, comme dans l’af­faire du gazo­duc sibé­rien.

    Que s’est-il donc pas­sé ? La réponse tient en cinq petites lettres : Trump. Ou plus exac­te­ment son élec­tion. L’empire n’a plus de direc­tion, plus de centre de com­mande, les vas­saux s’é­gaillent dans la nature et se retournent contre l’an­cien maître. Phé­no­mène classique.

    Un retour sur ce gazo­duc sibé­rien n’est pas inutile car il montre la gra­da­tion dans l’as­ser­vis­se­ment éner­gé­tique de l’Eu­rope à l’empire :

    Au hasard des lec­tures, votre ser­vi­teur est tom­bé sur un rap­port par­le­men­taire en date du 3 février 2016 por­tant sur l’ex­tra­ter­ri­to­ria­li­té de la jus­tice amé­ri­caine. Dans un paral­lèle entreles impé­ria­lismes athé­nien et US, nous avions vu l’im­por­tance de la question :

    Dans le domaine juri­dique, les tri­bu­naux athé­niens devinrent pro­gres­si­ve­ment seuls com­pé­tents pour les affaires inté­res­sant les citoyens des cités alliées qui allaient désor­mais à Athènes plai­der leur cause. Ce trans­fert de sou­ve­rai­ne­té judi­ciaire n’est pas sans faire pen­ser à l’évolution actuelle avec les amendes infli­gées à BNP-Pari­bas ou à la banque suisse UBS. C’est à l’époque de George W. Bush, que les Etats-Unis déci­dèrent que leurs lois s’appliqueraient à tous ceux qui exercent tout ou par­tie de leurs acti­vi­tés sur le sol amé­ri­cain, sont cotés sur une bourse amé­ri­caine, y effec­tuent des opé­ra­tions ban­caires ou uti­lisent le dol­lar pour leurs opé­ra­tions finan­cières ou com­mer­ciales. Sont ain­si visées la qua­si tota­li­té des banques et des grandes entre­prises mon­diales, car le dol­lar est encore la mon­naie dans laquelle se libellent la plu­part des contrats com­mer­ciaux. Dans la guerre éco­no­mique qui fait rage, les Amé­ri­cains veulent impo­ser leur modèle de régu­la­tion juri­dique et le font à tra­vers un chan­tage rela­ti­ve­ment simple : si vous vou­lez vendre ou pro­duire aux Etats-Unis, si vous vou­lez uti­li­ser le dol­lar, vous obéis­sez à nos lois. Et vous adhé­rez à notre vision du monde… Ces déci­sions, pré­mices d’un droit extra­ter­ri­to­rial appli­qué par l’empire domi­nant, nous font en fait reve­nir 25 siècles en arrière.

    Cette approche est bien sûr ris­quée car sus­cep­tible de tor­piller le rôle du dol­lar, pilier de l’empire. Mais les Etats-Unis n’en ont cure, tel­le­ment cela leur paraît natu­rel, comme l’ex­plique en intro­duc­tion le rap­port par­le­men­taire en ques­tion (p. 15) :

    Du point de vue défen­du à Washing­ton, la plu­part des lois et pra­tiques que nous qua­li­fions d’« extra­ter­ri­to­riales » – et cri­ti­quons en tant que telles – ne le sont pas.

    Les États-Unis adoptent par­fois des dis­po­si­tifs déli­bé­ré­ment extra­ter­ri­to­riaux des­ti­nés à sanc­tion­ner des enti­tés étran­gères, géné­ra­le­ment des entre­prises, qui se refu­se­raient à appli­quer cer­taines de leurs règles, par exemple l’arrêt des « tran­sac­tions » de toutes natures avec des per­sonnes, enti­tés ou États ciblés comme ter­ro­ristes ou pra­ti­quant la pro­li­fé­ra­tion nucléaire.

    Mais il est notable qu’ils ne consi­dèrent pas comme extra­ter­ri­to­riales les dis­po­si­tions qui jus­ti­fient, selon eux, la plu­part des sanc­tions finan­cières infli­gées ces der­nières années à nos entre­prises ou nos banques pour des faits de cor­rup­tion ou de non-res­pect d’un embar­go éco­no­mique amé­ri­cain : certes ces entre­prises étran­gères effec­tuaient à l’étranger les tran­sac­tions ou les ver­se­ments de pots-de-vin qui leur ont valu des amendes, mais comme elles ont uti­li­sé les faci­li­tés de New-York pour com­pen­ser des opé­ra­tions en dol­lars, ou bien y sont cotées à la bourse, cela suf­fi­sait, du point de vue qui est mis en avant, à les sou­mettre de plein droit à la loi amé­ri­caine au même titre que des entre­prises amé­ri­caines. Les juristes amé­ri­cains sou­tiennent qu’il ne s’agit pas d’une appli­ca­tion extra­ter­ri­to­riale de leurs lois, puisque « quelque chose » rat­ta­chait tou­jours les faits en cause au ter­ri­toire amé­ri­cain. Pour­tant, on le ver­ra dans la par­tie du pré­sent rap­port consa­crée à l’analyse juri­dique, ce « quelque chose » est par­fois bien ténu et discutable.

    Atti­tude typique d’un empire nom­bri­liste pour lequel les ter­ri­toires loin­tains – l’Eu­rope en l’oc­cur­rence – doivent natu­rel­le­ment suivre la voie du centre et s’y confor­mer. Or, cela n’a pas tou­jours été le cas… En p.119 est rap­por­tée l’af­faire du gazo­duc sibérien :

    Au début des années 1980, la France et l’Allemagne étaient entrées en négo­cia­tion avec l’URSS pour accroître la four­ni­ture de gaz sovié­tique à l’Europe occi­den­tale, ce qui pas­sait par la construc­tion d’un gazo­duc depuis le gise­ment d’Ourengoï en Sibé­rie. Un consor­tium fut alors consti­tué, com­pre­nant plu­sieurs filiales euro­péennes d’entreprises américaines.

    Cepen­dant, l’administration amé­ri­caine était déci­dée à blo­quer un pro­jet qui ren­for­çait la dépen­dance euro­péenne aux hydro­car­bures sovié­tiques et devait ame­ner des devises à l’URSS. Suite à l’instauration de la loi mar­tiale en Pologne en décembre 1981, le pré­sident Ronald Rea­gan décré­ta des sanc­tions éco­no­miques contre l’URSS, notam­ment dans le sec­teur éner­gé­tique, qui s’imposaient éga­le­ment aux filiales amé­ri­caines à l’étranger. Cela n’empêcha pas la signa­ture du contrat avec les Sovié­tiques et la Com­mu­nau­té euro­péenne réagit aux pres­sions amé­ri­caines par des mesures radi­cales, comme la réqui­si­tion des entre­prises qui pré­ten­daient appli­quer les sanc­tions amé­ri­caines ou la menace de pour­suites pénales contre elles.

    Après une phase de grande ten­sion, où les États-Unis révo­quèrent les licences d’exportation de cer­taines entre­prises euro­péennes, l’évolution de la situa­tion poli­tique (avec la libé­ra­tion de M. Lech Wale­sa en Pologne) per­mit un apai­se­ment : les États-Unis levèrent leurs sanc­tions et réta­blirent les licences euro­péennes suspendues.

    Sous la Guerre froide, le Grand jeu éner­gé­tique, déjà… Mais ce qui frappe, c’est évi­dem­ment la réac­tion furieuse du Vieux conti­nent. La construc­tion euro­péenne, pro­jet amé­ri­cain dès le départ, n’en était qu’à mi-che­min dans les années 80 : CEE non fédé­rale, ins­ti­tu­tions sans réel pou­voir, Etats qui avaient encore leur mot à dire etc. Bref, une Europe qui, si elle s’é­tait enga­gée en cati­mi­ni sur le che­min de ce qu’elle allait deve­nir, à savoir une simple suc­cur­sale états-unienne, n’é­tait pas encore suf­fi­sam­ment inté­grée pour sui­ci­der les inté­rêts euro­péens au pro­fit de ton­ton Sam. Sur l’é­vé­ne­men­tiel de la méchante passe d’armes euro-amé­ri­caine lors de cette affaire de gazo­duc, on pour­ra lire ceci.

    Les choses changent par­tiel­le­ment la décen­nie sui­vante (p. 119–120) :

    En 1996, le Congrès avait adop­té les lois dites Helms-Bur­ton et d’Amato-Kennedy qui sanc­tion­naient déli­bé­ré­ment les entre­prises non-amé­ri­caines qui auraient cer­taines acti­vi­tés éco­no­miques à Cuba, en Libye et en Iran. Ce qui était encore la Com­mu­nau­té euro­péenne avait là-aus­si réagi vive­ment (de même que d’autres pays pour­tant très liés aux États-Unis, comme le Cana­da). La réac­tion euro­péenne avait comporté :

    – l’adoption d’un règle­ment inter­di­sant aux citoyens et entre­prises com­mu­nau­taires de se confor­mer à ces lois (voir enca­dré infra pour plus de détail) ;

    – une sai­sine de l’OMC (pro­cé­dure non abou­tie car abandonnée) ;

    – la recherche d’une solu­tion poli­tique négociée.

    De fait, la réac­tion euro­péenne avait été effi­cace : lors du som­met Com­mu­nau­té/É­tats-Unis du 18 mai 1998, les deux par­ties étaient par­ve­nues à un accord sur la levée des pro­cé­dures contre les entre­prises euro­péennes qui étaient dans le viseur de l’administration amé­ri­caine (notam­ment Total pour ses inves­tis­se­ments en Iran) et des dis­po­si­tifs durables de déro­ga­tion au pro­fit de ces entre­prises, en échange d’engagements euro­péens de prin­cipe (tels que ten­ter de dis­sua­der l’Iran d’acquérir des armes de des­truc­tion massive).

    Nous sommes alors en plein apo­gée de l’empire US, après la chute de l’URSS et avant le retour de la Rus­sie et de la Chine. Le trai­té de Maas­tricht a été approu­vé, l’eu­ro et l’Eu­rope fédé­rale sont dans les car­tons, le noyau­tage sys­té­ma­tique des ins­ti­tu­tions euro­péennes par Washing­ton com­mence. Si les pays du Vieux conti­nent se défendent encore, c’est avec un seul bras…

    Et nous en arri­vons à nos années 2010. L’UE n’est plus que le faire-valoir de l’empire qui peut éga­le­ment, deux pré­cau­tions valent mieux qu’une, se repo­ser sur ses hommes de paille à la tête des Etats : les fameux par­tis dits « de gou­ver­ne­ment » (UMPS en France, CDU-SPD en Alle­magne etc.) pas­sés au moule des Young lea­ders (…)

    Aujourd’­hui, ce châ­teau de cartes est en péril et ce blog l’a suf­fi­sam­ment docu­men­té ces der­niers mois, ce qui ne démonte appa­rem­ment pas les jus­qu’au-bou­tistes. Les vas­saux de l’empire tentent-ils un der­nier baroud d’hon­neur avant que l’i­né­vi­table prin­cipe de réa­li­té ne revienne en force ?

    Il est reve­nu… Après l’ac­mé impé­rial 1996–2016, qui por­tait déjà en germe son déclin, nous voi­là ren­dus au début des années 80 et à l’af­faire du gazo­duc sibé­rien, quand les Euro­péens défen­daient encore leurs intérêts.

    L’é­lec­tion de Trump, le Brexit mais aus­si la défaite du « camp du Bien » en Syrie ont envoyé d’im­menses ondes de choc et le châ­teau de cartes ne tient plus qu’à un fil. L’on assiste d’ailleurs à l’au­to­des­truc­tion, « au car­ré » si l’on peut dire, de l’u­ni­té impé­riale. Après l’in­tro­ni­sa­tion du Donald à la Mai­son blanche, l’on a en effet un temps consi­dé­ré Ber­lin comme la deuxième Washing­ton dans un remake de L’empire hors les murs, avec Frau Mer­kel dans le rôle de régente. Une sorte d’al­liance Congrès US + euro­nouilles face à l’axe Trump-Pou­tine. Or, c’est cette alliance même qui est aujourd’­hui elle aus­si en train d’é­cla­ter avec le vote du Congrès et la rébel­lion euro­péenne contre celui-ci !

    Il est encore trop tôt pour savoir si les diri­geants euro­péens résis­te­ront aux fau­cons états-uniens ou s’ils feront une Tis­za, du nom de ce pre­mier ministre hon­grois qui, en 1914, s’op­po­sa aux vel­léi­tés guer­rières de la par­tie ger­ma­nique de la double monar­chie d’Au­triche-Hon­grie avant de céder, avec les consé­quences que l’on sait pour le monde et pour son pays, ampu­té des deux-tiers.

    Mais la recom­po­si­tion tec­to­nique à laquelle nous assis­tons laisse de toute façon rêveur. Pour résu­mer très sché­ma­ti­que­ment en trois dates (res­pec­ti­ve­ment, il y a un an, six mois et aujourd’hui) :

    • Congrès + Mai­son blanche + UE     VS     Moscou
    • Congrès + UE                                  VS     Mos­cou + Mai­son blanche
    • Congrès                                           VS     Mos­cou + Mai­son blanche + UE

    Le constat est ter­rible pour le sys­tème impé­rial… Le plus piquant est de voir à la fois le Donald et les Euro­péens, qui ne s’ap­pré­cient guère, c’est bien connu, suivre cha­cun de son côté le même mou­ve­ment de rap­pro­che­ment avec la Russie.

    Source : Les Chro­niques du Grand Jeu, http://​www​.chro​ni​ques​du​grand​jeu​.com/​d​i​v​i​n​a​-​s​a​n​c​tio

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