Une émission très émouvante de Répliques, ce matin :
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/la-litterature-et-la-condition-animale‑0
On y évoque les « bêtes noires », l’asservissement des animaux par les hommes, la violence débridée, le miroir que tendent aux hommes la torture et le massacre quotidien des animaux pour finalement les manger ou les jeter, la peur panique ressentie par les animaux d’élevage industriel à la vue du soleil inconnu, la violence quotidienne des bâtiments d’engraissage avec les hurlements de bêtes, les violences sonores, violences olfactives, violences primitives décuplées par l’industrie marchande, productiviste, technique, fonctionnelle, la « production animale » (nom donné au massacre permanent), la description d’une porcherie, cette « structure », souvent cachée dans une zone industrielle, aux odeurs chimiques émanant des tuyaux de la soupe, la protection méticuleuse des animaux (devenus extraordinairement fragiles) pour pénétrer dans « l’outil » (l’abattoir) , le vocabulaire technique, insensible, gestionnaire, comptable, qui dissimule la réalité de la mort et de la violence, cet œil animal éperdument tendu vers vous parfois croisé au milieu de 250 bêtes (nombre énorme, très inhabituel) au garde-à-vous de peur à votre entrée, les couloirs avec la musique de variétés jouée à la radio et mélangée aux hurlements des bêtes, bêtes sans nom, sans existence propre, numérotées, chosifiées pour être torturées puis assassinées sans remord, une ville de milliers d’animaux, segmentée en bâtiments intitulés fallacieusement « maternité et soins au petits » (!) pour désigner, d’une part l’enfermement à vie des truies dans des cages de fer, condition infernale sans le moindre espace pour bouger (soi-disant pour protéger leurs petits parce que les mères deviennent évidemment toutes folles de douleur), et d’autre part pour désigner le broyage des dents et la castration des bébés (!), les personnels qui doivent « se blinder » pour survivre, la déportation des bébés de la « maternité » vers le « sevrage » puis « l’engraissement » (où ils seront gavés) puis le « quai d’embarquement » et puis « l’abattoir » ; « les hommes et les femmes séparés » (parce que mâles et femelles n’ont pas le même rythme pour manger et que les séparer est plus rentable), entassés par groupes de 40 ; la description de ces autres élevages, plus petits, labellisés « bio », non pas par conviction mais par souci du gain financier, la spécialisation des tâches entre celui qui est à la tuerie qui n’est pas celui qui est au découpage, la question essentielle de la souffrance, le rappel de la question centrale de Jeremy Bentham : « la question n’est pas de savoir s’il peuvent raisonner ou parler, mais l’important est de savoir s’ils peuvent souffrir », la zootechnie et la « modernité » qui ont pris Descartes au mot et qui travaillent avec des « animaux-machines », la permanence et la continuité désespérantes entre l’élevage d’autrefois et l’élevage industriel, la seule issue à la souffrance animale qui est, pour les hommes, de cesser de manger de la viande avec donc comme conséquence probable l’extinction de l’animal d’élevage et peut-être même la fin de la paysannerie , l’effort pour imaginer un monde dans lequel l’homme ne dominerait pas l’animal, le fait que 90% des animaux d’élevage ne voient jamais la lumière du jour, la nécessaire et souhaitable disparition de l’espèce des animaux d’élevage devenus complètement « débiles », incapables de se défendre seuls dans la nature, la destruction complète de la figure protectrice du « bon pasteur », le parallèle avec la terre et aussi avec nos propres esprits qu’on met aussi « sous contrainte de structure de production intensive », l’indécence éthique qu’il y a à gaspiller 15 500 litres d’eau pour « fabriquer » un seul bœuf pendant que plus d’un milliard d’humains manquent affreusement d’eau, la nécessité parfois d’un mouvement très radical pour trouver un nouvel équilibre (finalement moins extrême), les différences qui n’en sont pas dans l’abattage local (toujours à la chaîne) plutôt que centralisé, « l’empathie abstraite » des militants eux-mêmes « hors-sol », citadins qui n’ont jamais côtoyé les animaux et dont la mort leur fait horreur et qui tirent peut-être trop vite un trait sur 10 000 ans d’histoire entre hommes et bêtes, la trop commode construction de l’esprit qui consiste à parler d’animaux « en accord » avec les humains (est-ce qu’ils sont « en accord » avec leur exploitation et avec leur massacre ?) ou dire qu’on doit « tuer dignement » (impossibilité absolue), la folie affreuse qui s’empare des pauvres truies désanimalisées de mille façons et à qui l’on donne des « calmants », le premier roman de la truie « Marina » à qui on donne un nom (fait rarissime qui fait déraper toute la machine de mort) et qui s’échappe de sa prison après avoir tué tous ses petits pour les sauver de leur sort atroce, l’autre roman de « la bête » qui elle aussi s’échappe et retrouve en forêt ses attributs d’animal sauvage, l’importance du regard porté par l’éleveur qui peut le changer en profondeur s’il advient seulement qu’il établit un lien, un seul lien, avec un animal, les larmes qui ne sont pas le propre de l’homme, le « regard liquide » des truies et même la fonte des muscles en eau dans l’épouvante avant de mourir, l’avis de Lucrèce sur les larmes de la mère du veau sacrifié, la segmentation et la mise à mort industrielle qui nous insensibilise tous et qui interdit la conscientisation des bourreaux, le cochon qui, physiologiquement, ne peut pas lever la tête, ce qui fait qu’il faut se baisser soi-même pour rencontrer son regard, toujours très expressif et bouleversant…
Toute cette heure est poignante, comme la plupart de celles qui visent à défendre nos amis les bêtes, que nous « aimons » de façon si cruelle. Je m’en veux chaque fois davantage de n’être pas encore devenu végétarien. Ça viendra, évidemment.
Les animaux devraient-ils faire partie du peuple ?
Tout ça suscite, par ailleurs, mille réflexions complémentaires sur notre propre regard sur les humains qui souffrent partout sur terre, et sur les malheurs indicibles qui les accablent tous les jours pour notre confort, ici dans les pays « riches ».
Étienne.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10155472706497317
Un pays pétrolier qui résiste à l’Empire depuis plus de quinze ans et qui a sorti du néant ses « fils de rien »
VENEZUELA : le bain de sang approche. Que fait la gauche internationale ?
par Jean ORTIZ
Il ne faudra pas venir pleurer demain lorsque l’on assassinera, torturera, « disparaîtra », les militants chavistes. Les précédents historiques sont malheureusement nombreux.
Les classes dominantes vénézuéliennes veulent une revanche sociale, liquider la « révolution bolivarienne », ou ce qu’il en reste, afin que le peuple des anciens « invisibles » ne relève plus jamais la tête. L’oligarchie veut que ces « fils de rien », auxquels le chavisme a donné statut et dignité, retournent au néant.
On peut émettre des critiques sur la gestion, sur la stratégie du président Maduro. Mais il a été élu, certes de peu, mais élu. Donc légitime. Il propose le dialogue, et a le droit de se défendre contre des émeutiers. La plupart des médias vénézuéliens et étrangers s’acharnent à donner une image chaotique du pays, à mettre sur le dos des chavistes les exactions commises par des groupes violentissimes, masqués, souvent armés, les « guarimbas », qui veulent la guerre civile.
L’opposition vénézuélienne n’est pas toute favorable à ce coup d’Etat permanent, qui va déboucher sur un massacre. Mais les secteurs qui dominent cette opposition sont parvenus à la radicaliser, à instrumentaliser le dépit de secteurs populaires éprouvés. Ils sont majoritairement d’ultra-droite. Ils veulent en découdre, et rapidement désormais. Ouvertement encouragés par la brute va-t-en guerre Trump, ils redoublent d’exactions, de sabotages, de destruction de bâtiments et de services publics, de violences en tout genre.
Le pays étant encore en grande partie capitaliste, l’oligarchie, les propriétaires, les possédants, organisent la guerre économique sur des produits ciblés, et font porter la responsabilité des difficultés structurelles, des pénuries et des queues interminables sur le gouvernement, qui n’est pas tout blanc, mais qui cherche, par la Constituante, une issue pacifique à la crise abyssale.
On peut, voire il faut, critiquer les erreurs du régime, mais n’oublions jamais que les chavistes et le peuple (même si une partie peut s’en éloigner) sont sous le feu permanent d’une véritable guerre menée par les Etats-Unis contre un pays aux énormes ressources pétrolières, et qui a osé résister à « l’Empire » pendant plus de quinze ans et chercher une autre voie que celle de l’inféodation, vers l’indépendance, la justice sociale, le socialisme. Qui a eu le culot, par la voix d’Hugo Chavez, de remettre les dirigeants des Etats-Unis (« ¡Váyanse pal carajo, yanquis de mierda ! ») à leur place.
N’est-il pas temps que la gauche dans son ensemble se ressaisisse et manifeste sa condamnation de l’ingérence étrangère dans un pays souverain, et affirme sa solidarité, fût-elle critique, voire conditionnelle (ni dans l’aveuglement, ni donneuse de leçon), avec la révolution bolivarienne ?
« La solidarité est la tendresse des peuples » disait Che Guevara. Il faut être aveugle, ou inconséquent, pour ne pas saisir ce qui est aujourd’hui en jeu au Venezuela.
Jean ORTIZ, Maître de conférences, université de Pau.
https://www.legrandsoir.info/venezuela-le-bain-de-sang-approche-que-fait-la-gauche-internationale.html
Source : Le Grand Soir
En réaction à ce billet, ma chère Ana a écrit ceci, sur Facebook :
« Il existe un pays où la rivière dispose du statut de citoyen.
Je trouve cette situation admirable.
Non pas forcément une avancée, mais plutôt la réhabilitation de philosophies assassinées, très anciennes, exemplaires.
Elle (la rivière) ne peut bien entendu se rendre au parlement, ni participer à des débats publics. Il est donc nécessaire qu’elle soit représentée, par des êtres conscients, doués de parole, à la main préhensile, qui décideront de la défendre chaque fois qu’elle sera attaquée par certains de leurs semblables, ou par des entités économiques, conglomérats avides ou autres sociétés anonymes.
Il en est de même des animaux sensibles, de ceux dont le regard de souffrance nous touche lorsqu’ils sont victimes de cette barbarie qui existe en l’homme, qu’il tourne tantôt vers lui-même, tantôt vers ses cousins de la famille animale. Eux aussi (les animaux sensibles) méritent un statut, eux aussi méritent des représentants sincères et engagés.
Il en est de même de toi, « citoyen » faible, si mal représenté. Qui, bien que doué de parole, n’en est pas moins privé du dire efficace.
Mais, ou car, nous savons combien la confiance dans les représentants est naïve, donc dangereuse pour les représentés, qu’ils soient rivière, charolais, ou électeur.
C’est pourquoi les êtres les plus conscients doivent s’engager pour l’émergence d’institutions justes, qui respecteront & feront respecter tous les faibles, les sans-dents, les sans-mains, les sans-Verbe, quel que soit celui des règnes où leur naissance les a rangés.
Ana Sailland. »
Un super héros très crédible qui sauve des vies en s’abstenant de les manger : capitaine vegan 😉
https://boutique.l214.com/badges-et-autocollants/autocollants/41-go-vegan-captain-vegan
Il existe un supplément alimentaire pour rendre n’importe quel repas végétalien délicieux : la levure maltée (en particulier de la marque markale)
Repas du midi : pain complet, trempé dans l’huile de lin, un peu de sauce soja pour le sel et croque carotte ou concombre. Délicieux…
Repas du soir : riz complet, oignons et haricots verts cuits vapeur au couscoussier puis servir le tout en ajoutant à froid huile d’olive, épices et l’indispensable levure maltée…
Il faut voir l’excellent documentaire de Kip Andersen » what the health » (dispos sur le net avec ses sous-titres).
On y apprend que 22 experts de l’OMS, en se penchant sur plus de 800 études, ont classé la consommation de viande industrielle aka » the processed meat » (kebab, jambon, saucisses, charcuterie) comme cancérigène de classe A, cad dans le même groupe que la cigarette, l’amiante et le plutonium !
La consommation de viande industrielle (cancérigène classe 1) ou de viande rouge (cancérigène classe 2) est reliée à une douzaine de cancers.
Lien en PDF :
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiuyN2wtaLVAhXKlxoKHdelBkAQFggsMAA&url=https%3A%2F%2Fwww.iarc.fr%2Fen%2Fmedia-centre%2Fpr%2F2015%2Fpdfs%2Fpr240_E.pdf&usg=AFQjCNHKyMQoMO-GMCpD5vb35LnmNtsMPg
Comme dans le choquant documentaire » Vaxxed « , on est face à un immense scandale. On y apprend que, là aussi, les autorités étatiques publiques étazuniennes, chargées de veiller à la santé du peuple, sont infiltrées et piratées par les lobbys industriels, qui eux ne connaissent que la loi du profit maximum.
Malt…est-ce le même que ceux-ci…? :
http://on-deconne-pas-avec-la-bouffe.over-blog.com/article-marre-du-glutamate-98844008.html
maltodextrine
– extrait de malt
– orge malté
– arômes
– arômes naturels
– bouillon
– épices
– amidon modifié
– carraghénanes
– gélatine hydrolysée
– protéine de soja
– acide citrique (seulement celui fabriqué à partir du maïs, plus courant aux USA qu’en France)
– lait ou petit lait en poudre
– protéine de lait
– enzymes
– concentré de protéine de soja
– amidon modifié
– colorant caramel
– E 620, E 625
Non, la levure de bière en paillettes, en forme de petits flocons de couleur jaune, n’a rien à voir avec la poudre blanche du glutamate.
Si tous les deux sont des exhausteurs de goût, l’un est un trésor de vitamines et de minéraux alors que l’autre est une véritable saloperie que Corinne Gouget n’a cessé sa vie durant de dénoncer avec raison.
L’une se trouve dans les magasins bios en vrac ou en paquets alors que l’autre est fourgué clandestinement sous des noms divers dans les préparations industrielles à bas coût.
» Levure de bière et glutamate naturel :
La levure de bière est riche en glutamate2 naturel (tout comme les champignons, le parmesan, la morue, les tomates ou le lait), ce qui en fait un excellent exhausteur de goût. Rien à voir avec le glutamate monosodique fabriqué industriellement ! Ce dernier est ajouté à de nombreuses denrées agroalimentaires (notamment les plats cuisinés, les soupes, les sauces…) pour en rehausser la saveur, et apporter un goût appelé « unami ». On le trouve aussi beaucoup dans la cuisine asiatique. C’est ce glutamate synthétique (et non le glutamate naturel) qui serait responsable des phénomènes d’allergie, aussi connus sous le nom de « syndrome du restaurant chinois » et qui se manifestent par des rougeurs sur le haut du corps, des migraines, une sensation de brûlure, des bouffées de chaleur… »
Tiré de Lefief-Delcourt, Alice – la Levure de Bière, c’est Malin (2010)
Merci pour toutes ces précisions 🙂
Ce syndrôme du resto chinois…ce pourrait-il qu’il soit un facteur responsable de ruptures d’anévrisme…?
Quoi qu’il en soit, la malbouffe industrielle est à éviter, ainsi que de trop consommer de produits animaux… 😉
Quelques trucs et astuces pour compenser en ce sens, sont toujours bons à prendre 🙂