[ESSENTIEL !] REPRENDRE LE CONTRÔLE DE LA CRÉATION MONÉTAIRE POUR ÉCHAPPER À L’AUSTÉRITÉ, par Romaric Godin, sur Mediapart

11/07/2017 | 15 commentaires

Je vous le dis sou­vent : nous devrions nous abon­ner à Media­part.
La rai­son prin­ci­pale en est qu’il n’y a guère plus d’autres « jour­na­listes » indé­pen­dants des mil­liar­daires (voir le livre IMPORTANT de Laurent Mau­duit : « Main basse sur l’information »).
Mais voi­ci qu’en plus, Media­part recourt main­te­nant aux ser­vices de Roma­ric Godin (récem­ment viré du « jour­nal » La Tri­bune, pro­ba­ble­ment pour trop grande sub­ver­si­vi­té), un for­mi­dable révé­la­teur d’in­for­ma­tions utiles !

Lisez bien l’ar­ticle ci-des­sous, que je prends la liber­té de repro­duire en entier vu l’ur­gence et l’im­por­tance, article qui confirme for­te­ment ce que clament et démontrent André-Jacques Hol­becq et Phi­lippe Derud­der depuis plus de 10 ans (vous devriez relire cet article impor­tant du blog — et ses com­men­taires —, de mai 2007 : Non, ce n’est pas « trop cher » : le finan­ce­ment des besoins col­lec­tifs est ren­du sciem­ment rui­neux par un sabor­dage moné­taire éton­nant).

Voi­ci le pré­cieux article :

Reprendre le contrôle de la création monétaire pour échapper à l’austérité

10 juillet 2017 par ROMARIC GODIN

Source : Media­part, https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​1​0​0​7​1​7​/​r​e​p​r​e​n​d​r​e​-​l​e​-​c​o​n​t​r​o​l​e​-​d​e​-​l​a​-​c​r​e​a​t​i​o​n​-​m​o​n​e​t​a​i​r​e​-​p​o​u​r​-​e​c​h​a​p​p​e​r​-​l​-​a​u​s​t​e​r​ite

Dans un ouvrage récem­ment paru outre-Manche, l’économiste Ann Pet­ti­for explique pour­quoi le monde ne sau­rait être « à court d’argent » pour finan­cer les grands défis qui lui font face, comme l’égalité sociale et le chan­ge­ment cli­ma­tique. La seule condi­tion reste d’ôter aux banques le pou­voir de créa­tion moné­taire qu’elles détiennent seules et sans vrai contrôle. Une lec­ture qui per­met de rela­ti­vi­ser les « urgences » pré­ten­dues de l’actuel gou­ver­ne­ment fran­çais en matière éco­no­mique et financière. 

Quelques jours avant les élec­tions géné­rales bri­tan­niques du 7 juin der­nier, la pre­mière ministre The­re­sa May répon­dait à la télé­vi­sion à une infir­mière qui deman­dait des hausses de salaires pour le per­son­nel du ser­vice natio­nal de san­té (NHS) : « Il n’y a pas d’arbre magique à argent (there is no magic money tree) que nous pour­rions secouer pour dis­po­ser de l’argent que les gens dési­rent. » Cette réponse est un grand clas­sique de la pen­sée libé­rale pour jus­ti­fier l’austérité bud­gé­taire sous le cou­vert d’un pré­ten­du « bon sens ». Il est d’ailleurs repris ces jours-ci par le gou­ver­ne­ment fran­çais, qui estime que, parce que le défi­cit public pour­rait être en 2017 de 3,2 % du PIB, plu­tôt que de 2,8 %, la France est entrée dans « l’état d’urgence bud­gé­taire ».

httpv://www.youtube.com/watch?v=zIbITJekGZE
The­re­sa May répond à une infir­mière qu’il n’y a pas « d’arbre magique à argent ». © Youtube

En sep­tembre 2014, le com­men­ta­teur poli­tique Jean-Michel Apa­thie pen­sait avoir liqui­dé en un tweet tout débat éco­no­mique autour de cette réflexion : « À ceux qui disent qu’une autre poli­tique est pos­sible : Y A PLUS DE SOUS ! C’est clair, non ? »

Comme celle de The­re­sa May, cette pré­ten­due clar­té ne lais­se­rait d’autre option que l’austérité bud­gé­taire. Mais cette évi­dence n’est qu’apparente et dénote au mieux une incom­pré­hen­sion com­plète du sys­tème éco­no­mique et finan­cier dans lequel nous vivons. Du reste, pour finan­cer les exi­gences de son allié au Par­le­ment de West­mins­ter, le par­ti ultra-conser­va­teur unio­niste nord-irlan­dais DUP, The­re­sa May a sou­dai­ne­ment décou­vert un « arbre magique à argent » et pro­mis un mil­liard de livres pour les six com­tés nord-irlandais. 

Quant à la France, elle n’a pas regar­dé s’il y avait ou non encore « des sous » lorsque, comme les autres grands pays occi­den­taux, elle a sau­vé en quelques jours son sys­tème ban­caire dans la fou­lée de la faillite de Leh­man Bro­thers en sep­tembre 2008. 

Bref, l’argument de « l’épuisement des caisses » ne tient pas. Pour une rai­son simple : le sys­tème moné­taire ne fonc­tionne pas avec des « caisses » et l’argent est créé ex nihi­lo. Le com­prendre per­met d’avancer et d’ouvrir consi­dé­ra­ble­ment un débat que d’aucuns, effec­ti­ve­ment, vou­draient tant tenir fermé.

Pour ce faire, un ouvrage récem­ment paru en langue anglaise aux édi­tions Ver­so à Londres, The Pro­duc­tion of Money : How To Break the Power of Ban­kers, est hau­te­ment pré­cieux. Signé de l’économiste bri­tan­nique Ann Pet­ti­for, ce livre est sans doute la meilleure – et la plus claire – expli­ca­tion sur notre sys­tème moné­taire et sur ses consé­quences. Pour elle, la com­pré­hen­sion par les citoyens du méca­nisme de la créa­tion moné­taire est un moyen de faire des choix éclai­rés en se libé­rant de l’idéologie aus­té­ri­taire qui s’est abat­tue depuis 30 ans sur le monde occi­den­tal, avec le sou­tien du sys­tème financier.

Dans son ouvrage, l’économiste montre avec brio que l’idée que l’argent existe en quan­ti­té limi­tée (et que, donc, à un moment ou à un autre, il ne puisse plus y « avoir de sous ») n’a en réa­li­té pas de sens. Certes, l’école néo­clas­sique a long­temps défen­du cette idée que la mon­naie était une « matière pre­mière » dont le prix était le taux d’intérêt. Les emprun­teurs étaient donc sur un mar­ché avec les épar­gnants, échan­geant leurs actifs moné­taires comme toute autre mar­chan­dise. Dans ce sys­tème, les ban­quiers ne seraient que les inter­mé­diaires entre ces deux acteurs du mar­ché de la mon­naie. Et, effec­ti­ve­ment, dans cette vision, lorsque l’argent manque, son prix aug­mente à défaut d’augmentation de l’épargne, donc de la pro­duc­tion d’argent. Il faut donc réduire la dépense pour réta­blir l’équilibre. D’où l’austérité.

Cette vision, qui sous-tend la réponse de The­re­sa May et la réflexion de Jean-Michel Apa­thie, est cepen­dant en déca­lage com­plet avec toute réa­li­té. Ann Pet­ti­for sou­ligne que « l’on ne peut jamais être à court d’argent ». Dès ses débuts, le sys­tème ban­caire a, d’ailleurs, eu comme voca­tion de résoudre ce pro­blème du « manque d’argent » en créant de la mon­naie par le cré­dit pour com­pen­ser le manque d’épargne dis­po­nible. Ce cré­dit consti­tue aujourd’hui l’essentiel de la créa­tion moné­taire : 95 % de la mon­naie en cir­cu­la­tion a été créée par les banques com­mer­ciales, 5 % par les banques cen­trales. Le sys­tème est simple : les banques accordent des cré­dits sur des fonds qu’elles ne pos­sèdent pas « en caisse ». Ces fonds sont alors immé­dia­te­ment cré­di­tés en dépôts et l’immense majo­ri­té de ces fonds n’est pas trans­for­mée en argent fidu­ciaire, concret, dont la créa­tion est du seul apa­nage de la banque cen­trale. L’argent créé n’a donc pas majo­ri­tai­re­ment besoin d’être créé par la banque cen­trale. Sa pro­duc­tion relève prin­ci­pa­le­ment de la seule volon­té des banques commerciales.

Pen­dant long­temps, cette créa­tion moné­taire était certes en théo­rie limi­tée par des contraintes de quan­ti­té phy­sique d’or et d’argent, ce qui limi­tait cette crois­sance du cré­dit. Aujourd’hui, elle l’est par les réserves et les taux de refi­nan­ce­ment défi­nis par les banques cen­trales, mais ces cadres sont peu contrai­gnants. Le taux de refi­nan­ce­ment dur­cit certes le cadre, mais si la demande est là mal­gré ce dur­cis­se­ment, comme en 2005–2006, rien n’empêchera une banque de créer encore de la monnaie.

Les banques dis­posent donc bien de cette capa­ci­té de créer de la mon­naie « à par­tir de rien » (« out of thin air », écrit l’auteur) en quan­ti­té en réa­li­té illi­mi­tée. D’autant que les banques cen­trales, en cas de besoin, peuvent créer éga­le­ment « à par­tir de rien » de la mon­naie pour les acteurs du sys­tème finan­cier. C’est ain­si que, chaque mois, la BCE déverse 60 mil­liards d’euros sur les mar­chés finan­ciers et que la Fed a pu trou­ver 85 mil­liards de dol­lars pour sau­ver en 2008 la com­pa­gnie d’assurance AIG. Cette réa­li­té, long­temps contes­tée, a été recon­nue par la Banque d’Angleterre en 2014, et, un peu plus impli­ci­te­ment, encore plus récem­ment en avril 2017, par la Bundesbank.

Dans ce contexte, les vrais freins à la créa­tion moné­taire, la vraie régu­la­tion, sont de deux ordres. Le pre­mier, c’est la confiance. Si les banques n’ont pas confiance dans leurs débi­teurs, elles ne crée­ront pas de mon­naie en leur refu­sant un cré­dit. Le second frein, c’est la volon­té des emprun­teurs de dis­po­ser de fonds sup­plé­men­taires. Si elles n’ont pas de clients, les banques ne pour­ront pas créer de mon­naie, quand bien même elles en auraient la pos­si­bi­li­té. C’est ce qui s’est pas­sé en zone euro entre 2013 et 2016, lorsque la BCE a ouvert les vannes du cré­dit, mais que les banques ont man­qué d’abord de confiance, puis de demande. Le pro­blème alors n’était pas le manque de « sous », ni le « prix de l’argent ». C’est bien la preuve que la pre­mière force de la créa­tion moné­taire réside dans les banques com­mer­ciales et dans les rela­tions avec leurs clients.

Comment reprendre le contrôle de l’argent ?

Tout ceci change consi­dé­ra­ble­ment la donne. L’argent ne sau­rait man­quer. Pour l’auteur, c’est là une « bonne nou­velle ». C’est ce qu’elle appelle le « miracle d’une éco­no­mie moné­taire déve­lop­pée : l’épargne n’est PAS néces­saire au finan­ce­ment des achats ou de l’investissement ». Lorsque le pre­mier ministre Édouard Phi­lippe pré­tend donc vou­loir favo­ri­ser l’investissement pro­duc­tif en modi­fiant la fis­ca­li­té de l’épargne, il consi­dère que la France est une éco­no­mie sous-déve­lop­pée et non moné­ta­ri­sée. « La dis­po­ni­bi­li­té des moyens finan­ciers dans une éco­no­mie moné­taire est à pla­cer en contraste avec une éco­no­mie pauvre et peu déve­lop­pée où l’épargne est la seule source de finan­ce­ment de l’investissement », explique Ann Pettifor.

Couverture de l'ouvrage d'Ann Pettifor © VersoCou­ver­ture de l’ou­vrage d’Ann Pet­ti­for © Verso

Le sys­tème finan­cier a été créé pour cela : dépas­ser les limites de l’épargne et offrir des moyens nou­veaux à l’économie. Et l’auteur de pour­suivre : « Un sys­tème moné­taire déve­lop­pé peut finan­cer de très grands pro­jets, des pro­jets qui dépas­se­raient de loin la somme de l’épargne d’une éco­no­mie. […] Cela signi­fie qu’une socié­té fon­dée sur un sys­tème moné­taire sain pour­rait s’offrir une édu­ca­tion gra­tuite et un sys­tème de san­té ; elle pour­rait finan­cer le sou­tien aux arts autant qu’à la défense ; elle pour­rait faire face aux mala­dies et ren­flouer les banques dans une crise finan­cière. Alors que nous pou­vons man­quer de res­sources humaines et phy­siques pour sor­tir nos éco­no­mies des éner­gies fos­siles, les besoins de la socié­té ne devraient jamais man­quer de rela­tions finan­cières pour faire face à ces chan­ge­ments vastes. » Le pro­blème n’est pas, dès lors, de savoir « où trou­ver de l’argent » pour faire face aux grands défis sociaux, éco­no­miques et envi­ron­ne­men­taux, mais de savoir com­ment maî­tri­ser la créa­tion moné­taire. L’enjeu, dès lors, est de créer un sys­tème moné­taire « sain ».

Or, comme le rap­pelle Ann Pet­ti­for, notre sys­tème ne l’est pas, sain. Car le pro­blème est évi­dem­ment que, dis­po­sant de ce pou­voir, le sys­tème finan­cier ne l’utilise pas dans l’intérêt géné­ral, mais uni­que­ment en faveur d’intérêts par­ti­cu­liers. La créa­tion moné­taire favo­rise alors les mar­chés finan­ciers eux-mêmes, et les ren­de­ments éle­vés et rapides qu’ils pro­mettent. Et lorsque la méca­nique se casse, il suf­fit de deman­der l’aide des États, aux­quels l’on prê­te­ra l’argent néces­saire à son propre sau­ve­tage et dont on assu­re­ra le rem­bour­se­ment par une poli­tique cen­trée sur le res­pect des créan­ciers, l’austérité, alors même que l’économie réelle voit son poten­tiel réduit par la concur­rence de l’investissement finan­cier et par les exi­gences de ren­de­ments. Pro­gres­si­ve­ment, « les valeurs du sec­teur finan­cier l’emportent sur toute autre consi­dé­ra­tion », estime l’auteure, qui explique : « Ce n’est pas un hasard si la déré­gu­la­tion finan­cière a mené à la déré­gu­la­tion des heures de tra­vail. » Dans cette logique, les finan­ciers ont évi­dem­ment tout inté­rêt à défendre l’idée d’une quan­ti­té limi­tée de mon­naie qui, en réa­li­té, leur serait réservée.

Pour Ann Pet­ti­for, c’est cette prise de contrôle de la puis­sance créa­trice de la mon­naie par la finance qui amène aux maux actuels. Outre l’austérité, ceci conduit néces­sai­re­ment à un recul de l’investissement pro­duc­tif sur le long terme et à un monde où les besoins essen­tiels ne sont pas satis­faits. En revanche, l’économie mon­diale est à la mer­ci d’un sys­tème finan­cier cen­tré sur lui-même et qui fait payer à« l’économie réelle » les crises cau­sées par ses brusques pertes de confiance entre ses acteurs, comme en 2007 et 2008. Des crises des­truc­trices qui font le jeu des natio­na­listes et des extré­mistes, selon Ann Pet­ti­for, en détrui­sant l’aptitude du poli­tique, donc de la démo­cra­tie, à résoudre les pro­blèmes, à com­bler les besoins sociaux et à orien­ter l’économie vers ces besoins. L’enjeu est donc majeur.

La deuxième par­tie de l’ouvrage pro­pose d’explorer des solu­tions et l’auteure y dis­cute les diverses pro­po­si­tions visant à reprendre le contrôle de la créa­tion moné­taire. Elle y défend ses posi­tions, fon­dées prin­ci­pa­le­ment sur un retour à la pen­sée de Keynes. Pour elle, la pen­sée key­né­sienne, limi­tée à un simple exer­cice de relance par la dépense publique, a été cari­ca­tu­rée afin de la dis­cré­di­ter. Keynes est prin­ci­pa­le­ment un pen­seur de la mon­naie et du sys­tème moné­taire. Son point de départ est de consti­tuer un sys­tème moné­taire sain, notam­ment par l’alliance entre un taux d’intérêt réel bas et une dis­tri­bu­tion de cré­dit réduite, un sys­tème où « la finance est sou­mise aux inté­rêts plus larges de la socié­té ». L’inverse du sys­tème actuel, selon l’auteur. « L’abandon de Keynes a été payé d’un prix éle­vé : le chô­mage et l’appauvrissement de mil­lions de per­sonnes », estime-t-elle.

Cette vision lui fait REJETER les pro­po­si­tions de maî­trise de la créa­tion moné­taire, notam­ment celle qui consiste à don­ner à la seule banque cen­trale la capa­ci­té de créer de la mon­naie et qui sera dis­cu­tée l’an pro­chain en Suisse, dans le cadre d’une vota­tion bap­ti­sée « ini­tia­tive mon­naie pleine ». Selon elle, ce sys­tème trans­fère à une com­mis­sion bureau­cra­tique la créa­tion moné­taire, alors même qu’elle est ins­pi­rée par la « théo­rie quan­ti­ta­tive de la mon­naie » qui édicte la néces­si­té, par­fois, de réduire auto­ri­tai­re­ment la masse moné­taire. Ceci com­porte, selon l’auteure, le risque de prises de déci­sions sans contrôle démo­cra­tique ins­pi­rée par une vision dan­ge­reuse de ce qu’est la monnaie.

Ini­tia­tive mon­naie pleine – Par­tie 1 : Emis­sion moné­taire uni­que­ment par la Banque natio­nale ! from Voll­geld-Ini­tia­tive on Vimeo.

Vidéo de pré­sen­ta­tion de l’i­ni­tia­tive suisse « mon­naie pleine » qui sera sou­mise au peuple hel­vé­tique en 2018. © Vollgeld-initiative.

Elle pré­fère des moyens plus simples, qui n’enlèvent rien au fonc­tion­ne­ment du sys­tème, mais réduisent le pou­voir auto­nome de la finance : éta­blir un contrôle étroit de la dis­tri­bu­tion du cré­dit, ren­for­cer les ratios de sol­va­bi­li­té, assu­rer un endet­te­ment public à taux faible pour agir plus géné­ra­le­ment sur les taux et sur­tout mieux maî­tri­ser les flux de capi­taux. Ce der­nier élé­ment, qui serait réa­li­sé par une taxe sur les tran­sac­tions finan­cières ou taxe Tobin, est la pro­po­si­tion la plus forte. Il s’agit non seule­ment de « rame­ner les fonds off­shore dans les nations où la richesse est créée », mais aus­si de retrou­ver des moyens d’agir. « La mobi­li­té du capi­tal ôte aux auto­ri­tés d’un pays le pou­voir d’organiser la pros­pé­ri­té éco­no­mique en déter­mi­nant les taux d’intérêt les plus appro­priés », estime Ann Pettifor.

On note­ra, et ce n’est pas un hasard, que l’essentiel de ces pro­po­si­tions est aujourd’hui reje­té par la plu­part des auto­ri­tés poli­tiques. En France, par exemple, le nou­veau gou­ver­ne­ment sou­tient une moindre régu­la­tion ban­caire et a aban­don­né tout pro­jet euro­péen de taxe Tobin. Ann Pet­ti­for estime que la pre­mière condi­tion pour ôter le « pou­voir des ban­quiers » est donc de déve­lop­per une meilleure com­pré­hen­sion des méca­nismes de créa­tion moné­taire, en dépit de l’opposition de la majo­ri­té des uni­ver­si­taires. C’est seule­ment une fois ce tra­vail effec­tué que la mobi­li­sa­tion citoyenne et poli­tique pour­ra s’organiser.

Et, pour l’auteure, l’enjeu est par­ti­cu­liè­re­ment urgent pour deux causes : celle des femmes, sou­vent les pre­mières vic­times des coupes dans les dépenses de l’État et de la pré­ca­ri­sa­tion de l’emploi, et celle des défen­seurs de l’environnement, qui ne peuvent espé­rer des poli­tiques vrai­ment effi­caces contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique avec l’actuel sys­tème monétaire.

httpv://www.youtube.com/watch?v=-PD7hrUXRBU
L’É­mis­sion poli­tique avec Fran­çois Fillon, 24 mars 2017 © YouTube

Et c’est bien là l’essentiel actuel­le­ment pour nous, Fran­çais. La lec­ture de l’ouvrage d’Ann Pet­ti­for met en relief les contra­dic­tions essen­tielles de la poli­tique envi­sa­gée par le nou­veau pou­voir : assu­rer un enga­ge­ment envi­ron­ne­men­tal fort et défendre et ren­for­cer les logiques de l’actuel sys­tème moné­taire et finan­cier. Une logique sui­vie par Emma­nuel Macron, comme jadis dési­rée par Fran­çois Fillon qui, à l’i­mage de The­re­sa May, refu­sait de don­ner plus de moyens à des infir­mières « pour ne pas faire de la dette ». Mais cette lec­ture per­met aus­si d’envisager une alter­na­tive réfor­miste, fémi­niste et envi­ron­ne­men­ta­liste à la domi­na­tion actuelle du centre droit, autour de cette réforme du sys­tème monétaire. 

Aus­si sa tra­duc­tion fran­çaise pour­rait-elle s’avérer indispensable.

Roma­ric Godin.

Source : Media­part, https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​1​0​0​7​1​7​/​r​e​p​r​e​n​d​r​e​-​l​e​-​c​o​n​t​r​o​l​e​-​d​e​-​l​a​-​c​r​e​a​t​i​o​n​-​m​o​n​e​t​a​i​r​e​-​p​o​u​r​-​e​c​h​a​p​p​e​r​-​l​-​a​u​s​t​e​r​i​t​e​?​o​n​g​l​e​t​=​f​ull

N’ou­bliez pas de vous abon­ner à Media­part, ça vaut le coup 🙂 :
https://www.mediapart.fr/notre-offre-speciale?xtor=SEC-72-GOO-[Abo]-[]-S-[mediapart%20abonnement]&gclid=Cj0KCQjw7pHLBRDqARIsAFyKPa5bSx9-iZRZp59D9swUIdAdO6FqeSPm1bJVsbf7d9Ie1yABlLX61tYaAmDYEALw_wcB

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

15 Commentaires

  1. etienne

    La Réserve fédérale fait du sabotage – Et « les experts » sont inconscients

    Par Bran­don Smith – Le 28 juin 2017 – Source alt​-mar​ket​.com

    J’ai écrit sur le sujet du sabo­tage volon­taire par la Réserve fédé­rale de l’économie amé­ri­caine plu­sieurs fois dans le pas­sé. En fait, je me suis déjà réfé­ré à la Fed en tant que « kami­kaze éco­no­mique ». Je crois tou­jours que l’étiquette lui colle par­fai­te­ment, et les récentes actions de la Fed, je crois, confirment direc­te­ment mes accusations.

    En 2015, lorsque j’ai pré­dit que les ban­quiers cen­traux s’engageraient consi­dé­ra­ble­ment dans un pro­gramme de hausses constantes des taux d’intérêt et qu’ils com­men­ce­raient à réduire les mesures de relance pour le sec­teur finan­cier amé­ri­cain et plus par­ti­cu­liè­re­ment sur les mar­chés bour­siers, presque per­sonne ne vou­lait l’entendre. L’esprit mou­ton­nier à l’époque était que la Fed pas­se­rait inévi­ta­ble­ment à des taux d’intérêt néga­tifs, et que la hausse des taux était tout sim­ple­ment « impossible ».

    De nom­breux ana­lystes, même dans le Mou­ve­ment de la Liber­té, ont rapi­de­ment adop­té cette théo­rie sans se poser plus de ques­tions. Pour­quoi ? En rai­son d’une hypo­thèse fon­da­men­tale qui est tout sim­ple­ment fausse ; l’hypothèse selon laquelle l’objectif de la Réserve fédé­rale est de main­te­nir l’économie amé­ri­caine à tout prix ou tout au moins de main­te­nir l’illusion que l’économie est stable. Ils sup­posent que l’économie amé­ri­caine est indis­pen­sable aux glo­ba­listes et que le dol­lar amé­ri­cain est un outil inat­ta­quable dans leur arse­nal. Par consé­quent, la Fed ne com­pro­met­trait jamais déli­bé­ré­ment la struc­ture finan­cière amé­ri­caine car, sans elle, « ils tuent leur poule aux œufs d’or ».

    C’est évi­dem­ment une absur­di­té totale.

    Depuis sa créa­tion ini­tiale de 1913 à 1916, la Réserve fédé­rale a été res­pon­sable de la perte de 98% du pou­voir d’achat du dol­lar. Les ana­lystes idiots des médias grand public sou­tiennent que cette sta­tis­tique n’est pas aus­si mau­vaise que cela parce que « les gens ont accu­mu­lé des inté­rêts » sur leur tré­so­re­rie pen­dant que la valeur du dol­lar dimi­nuait, ce qui, en quelque sorte, contre­ba­lance ou même sur­passe les pertes en pou­voir d’achat. Ces gars sont si stu­pides qu’ils ne réa­lisent même pas le trou noir sous-jacent de leur propre argument.

    Si quelqu’un met son épargne sur un compte ou dans des obli­ga­tions du Tré­sor et qu’il a gagné des inté­rêts dès le moment où la Fed a com­men­cé rapi­de­ment à miner la valeur du dol­lar et ce, jusqu’en 1959, alors oui, il a pu com­pen­ser cette perte en recueillant des inté­rêts. Cepen­dant, cet argu­ment, de façon insen­sée, oublie de prendre en compte les mil­lions de per­sonnes qui sont nées long­temps après que la Fed a com­men­cé son pro­gramme de déva­lua­tion. Qu’en est-il des « épar­gnants » nés en 1980 ou en 1990 ? Ils n’ont pas eu la pos­si­bi­li­té de per­ce­voir des inté­rêts pour com­pen­ser les pertes déjà créées par la Fed. Ils sont nés dans une éco­no­mie où la sau­ve­garde du pou­voir d’achat est intrin­sè­que­ment plus dif­fi­cile parce qu’une per­sonne doit tra­vailler beau­coup plus fort pour éco­no­mi­ser la même quan­ti­té de capi­tal que ses parents, sans oublier d’acheter les mêmes objets dont jouis­saient ses parents, comme une mai­son ou une voiture.

    Au fil des décen­nies, la Fed a ren­du presque impos­sible pour les ménages de sou­te­nir une famille avec un seul salaire. Aujourd’hui, les hommes et les femmes qui devraient être en train d’amorcer leur car­rière et de com­men­cer leur vie de famille sont pour la pre­mière fois en 130 ans plus sus­cep­tibles de devoir vivre à la mai­son avec leurs parents que tout autre arran­ge­ment de vie.

    Les gens sont plus sus­cep­tibles de vivre avec leurs parents main­te­nant qu’à l’époque où les jeunes vou­laient res­ter proches d’eux pour s’en occu­per. C’est-à-dire que la plu­part des jeunes sont blo­qués à la mai­son parce qu’ils ne peuvent pas se per­mettre de faire autre chose, non pas parce qu’ils veulent néces­sai­re­ment être là.

    Ceci est presque entiè­re­ment un symp­tôme de la déva­lua­tion de la mon­naie et de son poten­tiel d’achat par la banque cen­trale. La dégra­da­tion du niveau de salaire des Amé­ri­cains depuis que la planche à billet de la Fed a com­men­cé à tuer le billet vert est aus­si claire que le jour.

    La Fed est éga­le­ment res­pon­sable de presque tous les prin­ci­paux ralen­tis­se­ments éco­no­miques depuis sa créa­tion. Comme je l’ai noté dans le pas­sé, Ben Ber­nanke a ouver­te­ment admis que la Fed était la cause fon­da­men­tale du car­nage éco­no­mique pro­lon­gé pen­dant la Grande Dépres­sion le 8 novembre 2002, dans un dis­cours pro­non­cé lors d’une confé­rence en l’honneur à Mil­ton Fried­man … à l’occasion de son 90e anniversaire : […]

    Lire la suite :
    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.fr/​l​a​-​r​e​s​e​r​v​e​-​f​e​d​e​r​a​l​e​-​f​a​i​t​-​d​u​-​s​a​b​o​t​a​g​e​-​e​t​-​l​e​s​-​e​x​p​e​r​t​s​-​s​o​n​t​-​i​n​c​o​n​s​c​i​e​nts

    Source : le SakerFrancophone.

    Réponse
  2. Pierre

    Je n’ai pas envie de m’a­bon­ner à Media­part même si je trouve cet article très inté­res­sant. Je n’ai pas aimé cer­taines vidéos qui don­nait le plus beau rôle à Mélen­chon dans une admi­ra­tion béate mais sans le moindre esprit cri­tique, et à cotés de ça avec la plus mau­vaise foi don­ner une mau­vaise image de l’U­PR et sur­tout ne pas en par­ler. Ne pas par­ler de toutes ces démons­tra­tions qui prouvent par a+b qu’on ne peu pas s’en sor­tir en res­tant dans l’ue et qu’il est impos­sible de rené­go­cier ces trai­tés. De plus, j’ai tou­jours trou­vé que media­part est une résis­tance molle, qui ne vas pas vrai­ment au fond des choses. Néan­moins, c’est un bon article et je peu encore chan­ger d’avis.

    Réponse
  3. Arnaud

    Bon­jour !
    Mer­ci pour le par­tage de cet article. J’en­ra­geais un peu de ne pas pou­voir le lire sur Media­part, m’é­tant désa­bon­né il y a qq semaines, suite à leur cou­ver­ture des der­nières élections…

    N’hé­si­tez pas à aller voir les tra­vaux de Gérard Fou­cher, c’est le boss de la vul­ga­ri­sa­tion de la créa­tion monétaire.

    https://​www​.you​tube​.com/​u​s​e​r​/​G​e​r​a​r​d​F​o​u​c​h​e​r​7​5​018

    Réponse
  4. BA

    Le Royaume-Uni va quit­ter l’U­nion européenne.

    A pro­pos de ce Brexit, la Com­mis­sion euro­péenne a éva­lué à 60 mil­liards d’eu­ros la somme que le Royaume-Uni devra payer à l’U­nion européenne.

    La réponse du ministre des Affaires étran­gères Boris John­son est claire : « ils peuvent tou­jours courir ! »

    Mar­di 11 juillet 2017 :

    Brexit : l’UE peut « tou­jours cou­rir » pour sa fac­ture, selon Johnson.

    Les res­pon­sables euro­péens peuvent « tou­jours cou­rir » pour que Londres paye la fac­ture du Brexit, éva­luée à plu­sieurs dizaines de mil­liards d’eu­ros, a lan­cé mar­di le ministre bri­tan­nique des Affaires étran­gères Boris John­son devant le Parlement. 

    « Les sommes qu’ils (les res­pon­sables euro­péens : NDLR) pro­posent de récla­mer à ce pays me semblent exor­bi­tantes, et je pense que « ils peuvent tou­jours cou­rir » est une expres­sion tout à fait appro­priée », a ajou­té Boris John­son, héros de la cam­pagne en faveur du Brexit.

    Aucun chiffre offi­ciel concer­nant le règle­ment finan­cier des enga­ge­ments de Londres envers l’U­nion euro­péenne n’a été publié, mais un haut res­pon­sable euro­péen avait indi­qué à l’AFP en avril que la Com­mis­sion euro­péenne l’a­vait éva­lué entre 55 et 60 mil­liards d’euros. 

    https://​www​.roman​die​.com/​n​e​w​s​/​B​r​e​x​i​t​-​l​-​U​E​-​p​e​u​t​-​t​o​u​j​o​u​r​s​-​c​o​u​r​i​r​-​p​o​u​r​-​s​a​-​f​a​c​t​u​r​e​-​s​e​l​o​n​-​J​o​h​n​s​o​n​_​R​P​/​8​1​3​9​8​3​.​rom

    Réponse
  5. etienne

    Je vous trans­mets la réac­tion (à cet article) de Marie-Louise Duboin, fille de l’im­mense Jacques Duboin : 

    « « Bra­vo au réveil de Media­part, de Ann Pet­ti­for, de Lord Tur­ner et de Stanislas ! 

    Mais ren­dons à César… Remettre la créa­tion moné­taire à une ins­ti­tu­tion démo­cra­tique pour que cette créa­tion, qui est “capi­tale” (dans tous les sens du mot !!) parce qu’elle décide de l’économie, soit enfin au ser­vice de tous et non d’une mino­ri­té, il y bien long­temps que nous menons cette « croisade » !

    Quand je dis “nous” c’est tout le mou­ve­ment créé par Jacques Duboin à la suite de la crise de 29, donc dès le début des années 1930 ! 

    Et c’est dès mars 2007, soit juste avant la nou­velle “crise” finan­cière mon­diale née des sub­primes que j’ai publié un livre en ce sens. Son titre est « Mais où va l’argent ! » aux édi­tions du sextant. 

    Je suis déso­lée d’en faire ici moi-même la pub, mais c’est parce que je pense que vous ne devriez pas hési­ter à en par­ler, il est répu­té facile à lire et à bien faire com­prendre les méca­nismes moné­taires, même par ceux (et ils sont tel­le­ment nom­breux!) que ce genre de sujet rebute !

    Mer­ci d’avoir pris 1 minute pour lire ce message !

    Marie-Louise Duboin. »

    http://​www​.edi​tions​du​sex​tant​.com/​f​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​s​p​=​l​i​v​&​l​i​v​r​e​_​i​d=7

    Réponse
  6. yann beauvois

    Allez je jette un pavé dans la marre du contentement :
    j’ai pos­té cela aus­si sur Facebook -
    Cette réflexion part du pos­tu­lat qu’il est temps de dépas­ser les constats et de car­ré­ment agir pour mettre en œuvre des solu­tions MAINTENANT !

    Petite réflexion avec les solu­tions envi­sa­gées dans cet article :

    c’est déjà bien que la véri­té éclate, un secret de polichinelle,
    la mon­naie-dette est crée ex nihi­lo par la ren­contre des ban­quiers et des emprun­teurs (dont le prin­ci­pal, de loin, est l’État)

    1) Pour­quoi la créa­tion moné­taire serait-elle lié à un cré­dit (une dette) ?
    Est-ce que les mètres, et les kilos sont liés à des crédits ?
    (Et oui, une uni­té moné­taire est une uni­té de mesure)
    Doit-on louer nos mètres et nos kilos pour les utiliser ?

    2) [un sys­tème où « la finance est sou­mise aux inté­rêts plus larges de la société »]
    Com­ment sou­mettre la finance de la monnaie-dette,
    quand elle est la créa­trice de cette mon­naie qui sert à tout acheter ?
    Quant tout le reste de la socié­té est sou­mis, à cette créatrice ?
    Ne devrait-on pas lui enle­ver la créa­tion de la mon­naie, tout simplement ?
    CQFD

    3) Pour Ann Pettifor :
    « Selon elle, ce sys­tème trans­fère à une com­mis­sion bureau­cra­tique la créa­tion moné­taire, alors même qu’elle est ins­pi­rée par la « théo­rie quan­ti­ta­tive de la mon­naie » qui édicte la néces­si­té, par­fois, de réduire auto­ri­tai­re­ment la masse moné­taire. Ceci com­porte, selon l’auteure, le risque de prises de déci­sions sans contrôle démo­cra­tique ins­pi­rée par une vision dan­ge­reuse de ce qu’est la monnaie. »
    intel­li­gente la dame,
    car en effet, ici on risque sim­ple­ment un trans­fert de pou­voir d’une oli­gar­chie actuelle vers une oli­gar­chie future.
    CQFD

    4) Mais pata­tras, elle oublie tout de son rai­son­ne­ment précédent :
    (car cer­taines solu­tions paraissent en dehors du champ du pos­sible aux gens cloi­son­nés dans un cer­tain paradigme)

    « Elle pré­fère des moyens plus simples, qui n’enlèvent rien au fonc­tion­ne­ment du sys­tème, mais réduisent le pou­voir auto­nome de la finance : »
    qui n’en­lèvent rien au fonc­tion­ne­ment de la monnaie-dette ???
    On va juste muse­ler les créa­teurs de mon­naie-dette qui sert à tout ache­ter, même leurs gardiens ?

    « éta­blir un contrôle étroit de la dis­tri­bu­tion du crédit »
    Qui c’est qui va éta­blir le contrôle des contrô­leurs étroits de la dis­tri­bu­tion de crédit ?

    « ren­for­cer les ratios de solvabilité »
    Les emprun­teurs de mon­naie-dette doivent être plus cer­tains de rembourser !
    MAIS POURQUOI VOULEZ-VOUS EMPRUNTER POUR CRÉER DE LA MONNAIE ??????????????????????????
    (ici, on parle de créa­tion d’u­ni­tés moné­taires pour valo­ri­ser les échanges que nous faisons)
    EMPRUNTEZ-VOUS pour avoir des Mètres et des Kilos, pour mesurer ??????????
    oui mais l’u­ni­té moné­taire est par­ti­cu­lière (c’est vraie) alors la solution ?

    « assu­rer un endet­te­ment public à taux faible pour agir plus géné­ra­le­ment sur les taux et sur­tout mieux maî­tri­ser les flux de capitaux »
    Pour­quoi mes des­cen­dants devraient-ils payer pour ma génération ?
    c’est super égoïste !
    Et le temps, les générations
    Pour­quoi tous ces éco­no­mistes font comme si le temps n’exis­tait pas ?

    « Ce der­nier élé­ment, qui serait réa­li­sé par une taxe sur les tran­sac­tions finan­cières ou taxe Tobin, est la pro­po­si­tion la plus forte »
    Et la mar­motte, elle pliait le chocolat !

    « Les ultra riches doivent payer des impôts sur la for­tune, car l’Impôt est fait pour répar­tir les inéga­li­tés de répar­ti­tion (ou même on ne le dit pas, le vol orga­ni­sé par les classes domi­nantes) blablabla… »
    Mais Ça ne marche pas, l’His­toire est là pour le prouver.
    Ça fait com­bien de siècles qu’on essaye de récu­pé­rer le magot par les impôts ?
    Vous croyez vrai­ment que les impôts, c’est fait pour taxer les riches ?
    De plus, com­ment taxer un risque futur ?
    Ils vont bien trou­ver encore un « amor­tis­se­ment » pour y échapper.

    MAIS vous voyez pas où est la SOLUTION ?
    D’où part toute cette his­toire de monnaie ?
    Cré­dit, taux, contrôle, impôts, etc…
    – qu’est-ce qu’il y a avant ?
    non, pas le Big Bang
    – oui au départ de toutes les uni­tés monétaires ?
    la CRÉATION MONÉTAIRE !!!
    c’est au niveau de la créa­tion moné­taire que tout se joue !

    Chan­geons les para­mètres de créa­tion monétaire,
    et nous chan­ge­rons donc tout le reste, qui suit !

    Pour mieux com­prendre la solu­tion envisagée,
    pour chan­ger la créa­tion monétaire :

    la Monnaie Libre !

    https://​www​.mon​naie​li​breoc​ci​ta​nie​.org
    http://​crea​tion​mo​ne​taire​.info

    Pour­quoi faire com­pli­qué, quand on peut faire simple et résoudre toute la série depuis le départ ?
    (cher­cher le rasoir d’Ock­ham pour comprendre)
    Pour­quoi vou­loir chan­ger la loco­mo­tive en fusée, quand on peut construire la fusée tout de suite ?
    (on change l’an­cien para­digme, en créant un nou­veau qui sera adop­té, pas en essayant de chan­ger l’ancien 😉

    de plus :
    « Il s’agit non seule­ment de « rame­ner les fonds off­shore dans les nations où la richesse est créée », mais aus­si de retrou­ver des moyens d’agir. »

    En fai­sant la guerre, à ces nations ?

    « La mobi­li­té du capi­tal ôte aux auto­ri­tés d’un pays le pou­voir d’organiser la pros­pé­ri­té éco­no­mique en déter­mi­nant les taux d’intérêt les plus appro­priés », estime Ann Pettifor.

    Mais pour­quoi les États ne créent pas leur propre mon­naie et déclarent obso­lète la mon­naie des banques commerciales ?
    (bon, en fai­sant le change pour les rési­dents du pays, on n’est pas des brutes)
    Un peu tiré par les che­veux, mais c’est bien l’i­dée derrière
    - pour­quoi gar­der les ban­quiers à leurs postes ?
    Les rois ne se fai­saient pas autant de souci…

    « la pre­mière condi­tion pour ôter le « pou­voir des ban­quiers » est donc de déve­lop­per une meilleure com­pré­hen­sion des méca­nismes de créa­tion moné­taire, en dépit de l’opposition de la majo­ri­té des universitaires. »

    « pour ôter le « pou­voir des ban­quiers » » = « déve­lop­per une meilleure com­pré­hen­sion des méca­nismes de créa­tion monétaire » ???????????

    la réponse est dans la ques­tion « CRÉATION MONÉTAIRE »
    que le peuple prenne en main la créa­tion monétaire !!!!!
    Pour­quoi attendre qu’on le fasse pour vous ?
    Quand l’es­clave com­prend qu’il est esclave, est-il libéré ?

    « C’est seule­ment une fois ce tra­vail effec­tué que la mobi­li­sa­tion citoyenne et poli­tique pour­ra s’organiser. »
    Mais madame, le peuple ne vous a pas attendu :
    On crée déjà notre propre mon­naie libre : la Ḡ1

    « Mais cette lec­ture per­met aus­si d’envisager une alter­na­tive réfor­miste, fémi­niste et envi­ron­ne­men­ta­liste à la domi­na­tion actuelle du centre droit, autour de cette réforme du sys­tème monétaire. »
    Eh oui avec des « yaka » le monde change tous les jours…
    pour­quoi faire simple quand on peut faire com­pli­qué et que cela fait rêver le peuple – pen­dant ce temps-la, il res­sent moins sa souffrance !

    Tiens cela me fait pen­ser à une petite allégorie :
    http://cuckooland.free.fr/Bou%C3%A9eDeBaseContreMolletsLibres.html

    Réponse
  7. Dom GDziD

    Tant que ce que nous appe­lons « l’é­co­no­mie » (!…) sera au ser­vice UNIQUEMENT de la « créa­tion » de tou­jours plus de pro­fit (d’argent!!…) et non AU SERVICE EXCLUSIF du bien com­mun, il n’y a pas grand choses a espé­ré de bon…
    Et toute les « solu­tions » qui seront mise en œuvre, ne ser­vi­ront à rien, ou quasiment…
    Allons tou­jours à la cause des causes!: l’a­vi­di­té, l’attachement…
    Donc, j’en reviens imman­qua­ble­ment à ça : sans tra­vail inté­rieur INDIVIDUEL de chacun‑e sur ses atta­che­ments, aucun chan­ge­ment ne ver­ra le jour…
    Nous pas­sons notre temps à écha­fau­der tout un tas de théo­rie sur le meilleur sys­tème éco­no­mique pos­sible, le meilleur sys­tème moné­taire pos­sible, le meilleur sys­tème poli­tique pos­sible sans nous rendre compte que cela « ne sert » qu’à nous évi­ter de plon­ger à la racine du « problème » !
    L’en­semble des théo­ries éco­no­miques, moné­taires et poli­tiques n’ont été créées, ex-nihi­lo, que pour pal­lier notre « dif­fi­cul­té », pour ne pas dire notre inca­pa­ci­té…, à être dans le don… « Sim­ple­ment » faire les choses « justes » sans rien attendre du résul­tat, finan­cier, ou autre…
    Et vous ver­rez, qu’à ce moment là tout ces sys­tèmes dis­pa­raî­tront car ils n’au­ront plus lieu d’exis­ter… Je sais, ce n’est pas demain la veille ! Et nous « devrons » pas­ser par une ou des phases de tran­si­tion, c’est inévitable.
    Les ate­liers consti­tuants, chers à ton cœur Étienne, sont une de ces phases tran­si­toires néces­saire, tant est, qu’ils sont pra­ti­qués de cette façon, à savoir aller au bout de la réflexion, aller à la racine ultime… et ne pas se conten­ter de trou­ver un « simple » pal­lia­tif à la situa­tion actuelle.
    Ce n’est pas facile, cela demande un effort sou­te­nu, de chaque ins­tant, de pré­sence à Soi, et aux autres, dans la bien­veillance, tout le temps et pas uni­que­ment dans les ateliers !
    Ceux-si ne sont qu’un pré­texte, à mon sens, de mettre ce pro­ces­sus inté­rieur en action…
    Alors, en route vers le Soi, pour un monde meilleur 🙂 et n’at­ten­dons pas que les autres le fassent à notre place, car nous sommes TOUS co-res­pon­sables du monde dans lequel nous vivons !

    Réponse
  8. Dom GDziD

    Et encore un grand mer­ci Étienne pour tout ce que tu fais, dans cette phase transitoire… 🙂

    Réponse
  9. etienne

    LE SECRET DE LA MONNAIE EN 1 MINUTE CHRONO ! 

    par l’ex­cellent Gérard Foucher 🙂
    httpv://youtu.be/JD4BlM9G-nQ

    Réponse
  10. Berbère
  11. Gérard P.

    Mer­ci pour cet article.
    Le fait que Mme Ann Pet­ti­for n’intègre pas la rému­né­ra­tion du tra­vail sala­rié ou le prix du tra­vail arti­sa­nal – tra­vail sala­rié ou arti­sa­nal créa­teur de biens et ser­vices - [le pro­duit] dans la créa­tion moné­taire ne consti­tue-t-il pas une erreur ?

    Il me semble qu’au sujet de la créa­tion moné­taire, nous devrions tous lire et relire le pro­fes­seur de macro-éco­no­mie moné­taire Ber­nard Schmitt des uni­ver­si­tés de Dijon et Fri­bourg et ses col­la­bo­ra­teurs ou élèves : Jean-Luc Bailly, Xavier Brad­ley, Oli­vier Brif­faut, Alva­ro Cen­ci­ni, Claude Gnos, Cur­zio de Got­tar­di, Pierre Gue­neau, Jona­than Mas­son­net, Nadia Pif­fa­ret­ti, Ser­gio Ros­si, Elie Sadigh, Jean Tra­mu­set et les autres.

    Des livres de Ber­nard Schmitt peuvent être télé­char­gés sous forme de fichiers pdf sans recon­nais­sance de carac­tères sur le site suivant :
    http://​www​.quan​tum​-macroe​co​no​mics​.info/​b​i​b​l​i​o​g​r​a​p​h​i​e​/​?​l​a​n​g​=fr

    Cor­dia­le­ment.

    Réponse
  12. joss

    Vous me direz : « encore une confé­rence sur la créa­tion moné­taire », mais je trouve que celle-ci apporte des infor­ma­tions sur des concepts éco­no­miques majeurs :

    Création monétaire mythes et réalités | Formation Attac Bruxelles 2

    httpv://www.youtube.com/watch?v=zADsTFK03j0

    Réponse
  13. etienne

    Trading de haute fréquence : la justice est aveugle aux lois de la finance


    https://​lare​le​veet​la​peste​.fr/​t​r​a​d​i​n​g​-​d​e​-​h​a​u​t​e​-​f​r​e​q​u​e​n​c​e​-​j​u​s​t​i​c​e​-​a​v​e​u​g​l​e​-​a​u​x​-​l​o​i​s​-​d​e​-​f​i​n​a​n​ce/

    Les banques (les pré­ten­dus inves­tis­seurs ») se goinfrent sans limites PARCE QUE nous n’a­vons pas de consti­tu­tion — et donc pas de repré­sen­tants — PARCE QUE nous démis­sion­nons de notre rôle fon­da­teur, nous renon­çons à être constituants.

    Toutes ces ter­ribles nou­velles ne sont que des consé­quences dont nous négli­geons la cause pre­mière, qui est en nous.

    Réponse

Laisser un commentaire

Derniers articles

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[LE PRÉPARATEUR] Un nouvel examen vient d'être institué, à la suite duquel on pourra recevoir un certificat d'aptitude aux fonctions de magistrat. Il en sera de cet examen comme de tous les autres, il donnera de bons résultats au commencement, et de mauvais ensuite....