Je vous le dis souvent : nous devrions nous abonner à Mediapart.
La raison principale en est qu’il n’y a guère plus d’autres « journalistes » indépendants des milliardaires (voir le livre IMPORTANT de Laurent Mauduit : « Main basse sur l’information »).
Mais voici qu’en plus, Mediapart recourt maintenant aux services de Romaric Godin (récemment viré du « journal » La Tribune, probablement pour trop grande subversivité), un formidable révélateur d’informations utiles !
Lisez bien l’article ci-dessous, que je prends la liberté de reproduire en entier vu l’urgence et l’importance, article qui confirme fortement ce que clament et démontrent André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder depuis plus de 10 ans (vous devriez relire cet article important du blog — et ses commentaires —, de mai 2007 : Non, ce n’est pas « trop cher » : le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant).
Voici le précieux article :
Reprendre le contrôle de la création monétaire pour échapper à l’austérité
10 juillet 2017 par ROMARIC GODIN
Dans un ouvrage récemment paru outre-Manche, l’économiste Ann Pettifor explique pourquoi le monde ne saurait être « à court d’argent » pour financer les grands défis qui lui font face, comme l’égalité sociale et le changement climatique. La seule condition reste d’ôter aux banques le pouvoir de création monétaire qu’elles détiennent seules et sans vrai contrôle. Une lecture qui permet de relativiser les « urgences » prétendues de l’actuel gouvernement français en matière économique et financière.
Quelques jours avant les élections générales britanniques du 7 juin dernier, la première ministre Theresa May répondait à la télévision à une infirmière qui demandait des hausses de salaires pour le personnel du service national de santé (NHS) : « Il n’y a pas d’arbre magique à argent (there is no magic money tree) que nous pourrions secouer pour disposer de l’argent que les gens désirent. » Cette réponse est un grand classique de la pensée libérale pour justifier l’austérité budgétaire sous le couvert d’un prétendu « bon sens ». Il est d’ailleurs repris ces jours-ci par le gouvernement français, qui estime que, parce que le déficit public pourrait être en 2017 de 3,2 % du PIB, plutôt que de 2,8 %, la France est entrée dans « l’état d’urgence budgétaire ».
httpv://www.youtube.com/watch?v=zIbITJekGZE
Theresa May répond à une infirmière qu’il n’y a pas « d’arbre magique à argent ». © Youtube
En septembre 2014, le commentateur politique Jean-Michel Apathie pensait avoir liquidé en un tweet tout débat économique autour de cette réflexion : « À ceux qui disent qu’une autre politique est possible : Y A PLUS DE SOUS ! C’est clair, non ? »
Comme celle de Theresa May, cette prétendue clarté ne laisserait d’autre option que l’austérité budgétaire. Mais cette évidence n’est qu’apparente et dénote au mieux une incompréhension complète du système économique et financier dans lequel nous vivons. Du reste, pour financer les exigences de son allié au Parlement de Westminster, le parti ultra-conservateur unioniste nord-irlandais DUP, Theresa May a soudainement découvert un « arbre magique à argent » et promis un milliard de livres pour les six comtés nord-irlandais.
Quant à la France, elle n’a pas regardé s’il y avait ou non encore « des sous » lorsque, comme les autres grands pays occidentaux, elle a sauvé en quelques jours son système bancaire dans la foulée de la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008.
Bref, l’argument de « l’épuisement des caisses » ne tient pas. Pour une raison simple : le système monétaire ne fonctionne pas avec des « caisses » et l’argent est créé ex nihilo. Le comprendre permet d’avancer et d’ouvrir considérablement un débat que d’aucuns, effectivement, voudraient tant tenir fermé.
Pour ce faire, un ouvrage récemment paru en langue anglaise aux éditions Verso à Londres, The Production of Money : How To Break the Power of Bankers, est hautement précieux. Signé de l’économiste britannique Ann Pettifor, ce livre est sans doute la meilleure – et la plus claire – explication sur notre système monétaire et sur ses conséquences. Pour elle, la compréhension par les citoyens du mécanisme de la création monétaire est un moyen de faire des choix éclairés en se libérant de l’idéologie austéritaire qui s’est abattue depuis 30 ans sur le monde occidental, avec le soutien du système financier.
Dans son ouvrage, l’économiste montre avec brio que l’idée que l’argent existe en quantité limitée (et que, donc, à un moment ou à un autre, il ne puisse plus y « avoir de sous ») n’a en réalité pas de sens. Certes, l’école néoclassique a longtemps défendu cette idée que la monnaie était une « matière première » dont le prix était le taux d’intérêt. Les emprunteurs étaient donc sur un marché avec les épargnants, échangeant leurs actifs monétaires comme toute autre marchandise. Dans ce système, les banquiers ne seraient que les intermédiaires entre ces deux acteurs du marché de la monnaie. Et, effectivement, dans cette vision, lorsque l’argent manque, son prix augmente à défaut d’augmentation de l’épargne, donc de la production d’argent. Il faut donc réduire la dépense pour rétablir l’équilibre. D’où l’austérité.
Cette vision, qui sous-tend la réponse de Theresa May et la réflexion de Jean-Michel Apathie, est cependant en décalage complet avec toute réalité. Ann Pettifor souligne que « l’on ne peut jamais être à court d’argent ». Dès ses débuts, le système bancaire a, d’ailleurs, eu comme vocation de résoudre ce problème du « manque d’argent » en créant de la monnaie par le crédit pour compenser le manque d’épargne disponible. Ce crédit constitue aujourd’hui l’essentiel de la création monétaire : 95 % de la monnaie en circulation a été créée par les banques commerciales, 5 % par les banques centrales. Le système est simple : les banques accordent des crédits sur des fonds qu’elles ne possèdent pas « en caisse ». Ces fonds sont alors immédiatement crédités en dépôts et l’immense majorité de ces fonds n’est pas transformée en argent fiduciaire, concret, dont la création est du seul apanage de la banque centrale. L’argent créé n’a donc pas majoritairement besoin d’être créé par la banque centrale. Sa production relève principalement de la seule volonté des banques commerciales.
Pendant longtemps, cette création monétaire était certes en théorie limitée par des contraintes de quantité physique d’or et d’argent, ce qui limitait cette croissance du crédit. Aujourd’hui, elle l’est par les réserves et les taux de refinancement définis par les banques centrales, mais ces cadres sont peu contraignants. Le taux de refinancement durcit certes le cadre, mais si la demande est là malgré ce durcissement, comme en 2005–2006, rien n’empêchera une banque de créer encore de la monnaie.
Les banques disposent donc bien de cette capacité de créer de la monnaie « à partir de rien » (« out of thin air », écrit l’auteur) en quantité en réalité illimitée. D’autant que les banques centrales, en cas de besoin, peuvent créer également « à partir de rien » de la monnaie pour les acteurs du système financier. C’est ainsi que, chaque mois, la BCE déverse 60 milliards d’euros sur les marchés financiers et que la Fed a pu trouver 85 milliards de dollars pour sauver en 2008 la compagnie d’assurance AIG. Cette réalité, longtemps contestée, a été reconnue par la Banque d’Angleterre en 2014, et, un peu plus implicitement, encore plus récemment en avril 2017, par la Bundesbank.
Dans ce contexte, les vrais freins à la création monétaire, la vraie régulation, sont de deux ordres. Le premier, c’est la confiance. Si les banques n’ont pas confiance dans leurs débiteurs, elles ne créeront pas de monnaie en leur refusant un crédit. Le second frein, c’est la volonté des emprunteurs de disposer de fonds supplémentaires. Si elles n’ont pas de clients, les banques ne pourront pas créer de monnaie, quand bien même elles en auraient la possibilité. C’est ce qui s’est passé en zone euro entre 2013 et 2016, lorsque la BCE a ouvert les vannes du crédit, mais que les banques ont manqué d’abord de confiance, puis de demande. Le problème alors n’était pas le manque de « sous », ni le « prix de l’argent ». C’est bien la preuve que la première force de la création monétaire réside dans les banques commerciales et dans les relations avec leurs clients.
Comment reprendre le contrôle de l’argent ?
Tout ceci change considérablement la donne. L’argent ne saurait manquer. Pour l’auteur, c’est là une « bonne nouvelle ». C’est ce qu’elle appelle le « miracle d’une économie monétaire développée : l’épargne n’est PAS nécessaire au financement des achats ou de l’investissement ». Lorsque le premier ministre Édouard Philippe prétend donc vouloir favoriser l’investissement productif en modifiant la fiscalité de l’épargne, il considère que la France est une économie sous-développée et non monétarisée. « La disponibilité des moyens financiers dans une économie monétaire est à placer en contraste avec une économie pauvre et peu développée où l’épargne est la seule source de financement de l’investissement », explique Ann Pettifor.
Couverture de l’ouvrage d’Ann Pettifor © Verso
Le système financier a été créé pour cela : dépasser les limites de l’épargne et offrir des moyens nouveaux à l’économie. Et l’auteur de poursuivre : « Un système monétaire développé peut financer de très grands projets, des projets qui dépasseraient de loin la somme de l’épargne d’une économie. […] Cela signifie qu’une société fondée sur un système monétaire sain pourrait s’offrir une éducation gratuite et un système de santé ; elle pourrait financer le soutien aux arts autant qu’à la défense ; elle pourrait faire face aux maladies et renflouer les banques dans une crise financière. Alors que nous pouvons manquer de ressources humaines et physiques pour sortir nos économies des énergies fossiles, les besoins de la société ne devraient jamais manquer de relations financières pour faire face à ces changements vastes. » Le problème n’est pas, dès lors, de savoir « où trouver de l’argent » pour faire face aux grands défis sociaux, économiques et environnementaux, mais de savoir comment maîtriser la création monétaire. L’enjeu, dès lors, est de créer un système monétaire « sain ».
Or, comme le rappelle Ann Pettifor, notre système ne l’est pas, sain. Car le problème est évidemment que, disposant de ce pouvoir, le système financier ne l’utilise pas dans l’intérêt général, mais uniquement en faveur d’intérêts particuliers. La création monétaire favorise alors les marchés financiers eux-mêmes, et les rendements élevés et rapides qu’ils promettent. Et lorsque la mécanique se casse, il suffit de demander l’aide des États, auxquels l’on prêtera l’argent nécessaire à son propre sauvetage et dont on assurera le remboursement par une politique centrée sur le respect des créanciers, l’austérité, alors même que l’économie réelle voit son potentiel réduit par la concurrence de l’investissement financier et par les exigences de rendements. Progressivement, « les valeurs du secteur financier l’emportent sur toute autre considération », estime l’auteure, qui explique : « Ce n’est pas un hasard si la dérégulation financière a mené à la dérégulation des heures de travail. » Dans cette logique, les financiers ont évidemment tout intérêt à défendre l’idée d’une quantité limitée de monnaie qui, en réalité, leur serait réservée.
Pour Ann Pettifor, c’est cette prise de contrôle de la puissance créatrice de la monnaie par la finance qui amène aux maux actuels. Outre l’austérité, ceci conduit nécessairement à un recul de l’investissement productif sur le long terme et à un monde où les besoins essentiels ne sont pas satisfaits. En revanche, l’économie mondiale est à la merci d’un système financier centré sur lui-même et qui fait payer à« l’économie réelle » les crises causées par ses brusques pertes de confiance entre ses acteurs, comme en 2007 et 2008. Des crises destructrices qui font le jeu des nationalistes et des extrémistes, selon Ann Pettifor, en détruisant l’aptitude du politique, donc de la démocratie, à résoudre les problèmes, à combler les besoins sociaux et à orienter l’économie vers ces besoins. L’enjeu est donc majeur.
La deuxième partie de l’ouvrage propose d’explorer des solutions et l’auteure y discute les diverses propositions visant à reprendre le contrôle de la création monétaire. Elle y défend ses positions, fondées principalement sur un retour à la pensée de Keynes. Pour elle, la pensée keynésienne, limitée à un simple exercice de relance par la dépense publique, a été caricaturée afin de la discréditer. Keynes est principalement un penseur de la monnaie et du système monétaire. Son point de départ est de constituer un système monétaire sain, notamment par l’alliance entre un taux d’intérêt réel bas et une distribution de crédit réduite, un système où « la finance est soumise aux intérêts plus larges de la société ». L’inverse du système actuel, selon l’auteur. « L’abandon de Keynes a été payé d’un prix élevé : le chômage et l’appauvrissement de millions de personnes », estime-t-elle.
Cette vision lui fait REJETER les propositions de maîtrise de la création monétaire, notamment celle qui consiste à donner à la seule banque centrale la capacité de créer de la monnaie et qui sera discutée l’an prochain en Suisse, dans le cadre d’une votation baptisée « initiative monnaie pleine ». Selon elle, ce système transfère à une commission bureaucratique la création monétaire, alors même qu’elle est inspirée par la « théorie quantitative de la monnaie » qui édicte la nécessité, parfois, de réduire autoritairement la masse monétaire. Ceci comporte, selon l’auteure, le risque de prises de décisions sans contrôle démocratique inspirée par une vision dangereuse de ce qu’est la monnaie.
Initiative monnaie pleine – Partie 1 : Emission monétaire uniquement par la Banque nationale ! from Vollgeld-Initiative on Vimeo.
Vidéo de présentation de l’initiative suisse « monnaie pleine » qui sera soumise au peuple helvétique en 2018. © Vollgeld-initiative.
Elle préfère des moyens plus simples, qui n’enlèvent rien au fonctionnement du système, mais réduisent le pouvoir autonome de la finance : établir un contrôle étroit de la distribution du crédit, renforcer les ratios de solvabilité, assurer un endettement public à taux faible pour agir plus généralement sur les taux et surtout mieux maîtriser les flux de capitaux. Ce dernier élément, qui serait réalisé par une taxe sur les transactions financières ou taxe Tobin, est la proposition la plus forte. Il s’agit non seulement de « ramener les fonds offshore dans les nations où la richesse est créée », mais aussi de retrouver des moyens d’agir. « La mobilité du capital ôte aux autorités d’un pays le pouvoir d’organiser la prospérité économique en déterminant les taux d’intérêt les plus appropriés », estime Ann Pettifor.
On notera, et ce n’est pas un hasard, que l’essentiel de ces propositions est aujourd’hui rejeté par la plupart des autorités politiques. En France, par exemple, le nouveau gouvernement soutient une moindre régulation bancaire et a abandonné tout projet européen de taxe Tobin. Ann Pettifor estime que la première condition pour ôter le « pouvoir des banquiers » est donc de développer une meilleure compréhension des mécanismes de création monétaire, en dépit de l’opposition de la majorité des universitaires. C’est seulement une fois ce travail effectué que la mobilisation citoyenne et politique pourra s’organiser.
Et, pour l’auteure, l’enjeu est particulièrement urgent pour deux causes : celle des femmes, souvent les premières victimes des coupes dans les dépenses de l’État et de la précarisation de l’emploi, et celle des défenseurs de l’environnement, qui ne peuvent espérer des politiques vraiment efficaces contre le réchauffement climatique avec l’actuel système monétaire.
httpv://www.youtube.com/watch?v=-PD7hrUXRBU
L’Émission politique avec François Fillon, 24 mars 2017 © YouTube
Et c’est bien là l’essentiel actuellement pour nous, Français. La lecture de l’ouvrage d’Ann Pettifor met en relief les contradictions essentielles de la politique envisagée par le nouveau pouvoir : assurer un engagement environnemental fort et défendre et renforcer les logiques de l’actuel système monétaire et financier. Une logique suivie par Emmanuel Macron, comme jadis désirée par François Fillon qui, à l’image de Theresa May, refusait de donner plus de moyens à des infirmières « pour ne pas faire de la dette ». Mais cette lecture permet aussi d’envisager une alternative réformiste, féministe et environnementaliste à la domination actuelle du centre droit, autour de cette réforme du système monétaire.
Aussi sa traduction française pourrait-elle s’avérer indispensable.
Romaric Godin.
N’oubliez pas de vous abonner à Mediapart, ça vaut le coup 🙂 :
https://www.mediapart.fr/notre-offre-speciale?xtor=SEC-72-GOO-[Abo]-[]-S-[mediapart%20abonnement]&gclid=Cj0KCQjw7pHLBRDqARIsAFyKPa5bSx9-iZRZp59D9swUIdAdO6FqeSPm1bJVsbf7d9Ie1yABlLX61tYaAmDYEALw_wcB
Fil Facebook correspondant à ce billet :
La Réserve fédérale fait du sabotage – Et « les experts » sont inconscients
Par Brandon Smith – Le 28 juin 2017 – Source alt-market.com
J’ai écrit sur le sujet du sabotage volontaire par la Réserve fédérale de l’économie américaine plusieurs fois dans le passé. En fait, je me suis déjà référé à la Fed en tant que « kamikaze économique ». Je crois toujours que l’étiquette lui colle parfaitement, et les récentes actions de la Fed, je crois, confirment directement mes accusations.
En 2015, lorsque j’ai prédit que les banquiers centraux s’engageraient considérablement dans un programme de hausses constantes des taux d’intérêt et qu’ils commenceraient à réduire les mesures de relance pour le secteur financier américain et plus particulièrement sur les marchés boursiers, presque personne ne voulait l’entendre. L’esprit moutonnier à l’époque était que la Fed passerait inévitablement à des taux d’intérêt négatifs, et que la hausse des taux était tout simplement « impossible ».
De nombreux analystes, même dans le Mouvement de la Liberté, ont rapidement adopté cette théorie sans se poser plus de questions. Pourquoi ? En raison d’une hypothèse fondamentale qui est tout simplement fausse ; l’hypothèse selon laquelle l’objectif de la Réserve fédérale est de maintenir l’économie américaine à tout prix ou tout au moins de maintenir l’illusion que l’économie est stable. Ils supposent que l’économie américaine est indispensable aux globalistes et que le dollar américain est un outil inattaquable dans leur arsenal. Par conséquent, la Fed ne compromettrait jamais délibérément la structure financière américaine car, sans elle, « ils tuent leur poule aux œufs d’or ».
C’est évidemment une absurdité totale.
Depuis sa création initiale de 1913 à 1916, la Réserve fédérale a été responsable de la perte de 98% du pouvoir d’achat du dollar. Les analystes idiots des médias grand public soutiennent que cette statistique n’est pas aussi mauvaise que cela parce que « les gens ont accumulé des intérêts » sur leur trésorerie pendant que la valeur du dollar diminuait, ce qui, en quelque sorte, contrebalance ou même surpasse les pertes en pouvoir d’achat. Ces gars sont si stupides qu’ils ne réalisent même pas le trou noir sous-jacent de leur propre argument.
Si quelqu’un met son épargne sur un compte ou dans des obligations du Trésor et qu’il a gagné des intérêts dès le moment où la Fed a commencé rapidement à miner la valeur du dollar et ce, jusqu’en 1959, alors oui, il a pu compenser cette perte en recueillant des intérêts. Cependant, cet argument, de façon insensée, oublie de prendre en compte les millions de personnes qui sont nées longtemps après que la Fed a commencé son programme de dévaluation. Qu’en est-il des « épargnants » nés en 1980 ou en 1990 ? Ils n’ont pas eu la possibilité de percevoir des intérêts pour compenser les pertes déjà créées par la Fed. Ils sont nés dans une économie où la sauvegarde du pouvoir d’achat est intrinsèquement plus difficile parce qu’une personne doit travailler beaucoup plus fort pour économiser la même quantité de capital que ses parents, sans oublier d’acheter les mêmes objets dont jouissaient ses parents, comme une maison ou une voiture.
Au fil des décennies, la Fed a rendu presque impossible pour les ménages de soutenir une famille avec un seul salaire. Aujourd’hui, les hommes et les femmes qui devraient être en train d’amorcer leur carrière et de commencer leur vie de famille sont pour la première fois en 130 ans plus susceptibles de devoir vivre à la maison avec leurs parents que tout autre arrangement de vie.
Les gens sont plus susceptibles de vivre avec leurs parents maintenant qu’à l’époque où les jeunes voulaient rester proches d’eux pour s’en occuper. C’est-à-dire que la plupart des jeunes sont bloqués à la maison parce qu’ils ne peuvent pas se permettre de faire autre chose, non pas parce qu’ils veulent nécessairement être là.
Ceci est presque entièrement un symptôme de la dévaluation de la monnaie et de son potentiel d’achat par la banque centrale. La dégradation du niveau de salaire des Américains depuis que la planche à billet de la Fed a commencé à tuer le billet vert est aussi claire que le jour.
La Fed est également responsable de presque tous les principaux ralentissements économiques depuis sa création. Comme je l’ai noté dans le passé, Ben Bernanke a ouvertement admis que la Fed était la cause fondamentale du carnage économique prolongé pendant la Grande Dépression le 8 novembre 2002, dans un discours prononcé lors d’une conférence en l’honneur à Milton Friedman … à l’occasion de son 90e anniversaire : […]
Lire la suite :
http://lesakerfrancophone.fr/la-reserve-federale-fait-du-sabotage-et-les-experts-sont-inconscients
Source : le SakerFrancophone.
Je n’ai pas envie de m’abonner à Mediapart même si je trouve cet article très intéressant. Je n’ai pas aimé certaines vidéos qui donnait le plus beau rôle à Mélenchon dans une admiration béate mais sans le moindre esprit critique, et à cotés de ça avec la plus mauvaise foi donner une mauvaise image de l’UPR et surtout ne pas en parler. Ne pas parler de toutes ces démonstrations qui prouvent par a+b qu’on ne peu pas s’en sortir en restant dans l’ue et qu’il est impossible de renégocier ces traités. De plus, j’ai toujours trouvé que mediapart est une résistance molle, qui ne vas pas vraiment au fond des choses. Néanmoins, c’est un bon article et je peu encore changer d’avis.
Bonjour !
Merci pour le partage de cet article. J’enrageais un peu de ne pas pouvoir le lire sur Mediapart, m’étant désabonné il y a qq semaines, suite à leur couverture des dernières élections…
N’hésitez pas à aller voir les travaux de Gérard Foucher, c’est le boss de la vulgarisation de la création monétaire.
https://www.youtube.com/user/GerardFoucher75018
Le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne.
A propos de ce Brexit, la Commission européenne a évalué à 60 milliards d’euros la somme que le Royaume-Uni devra payer à l’Union européenne.
La réponse du ministre des Affaires étrangères Boris Johnson est claire : « ils peuvent toujours courir ! »
Mardi 11 juillet 2017 :
Brexit : l’UE peut « toujours courir » pour sa facture, selon Johnson.
Les responsables européens peuvent « toujours courir » pour que Londres paye la facture du Brexit, évaluée à plusieurs dizaines de milliards d’euros, a lancé mardi le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson devant le Parlement.
« Les sommes qu’ils (les responsables européens : NDLR) proposent de réclamer à ce pays me semblent exorbitantes, et je pense que « ils peuvent toujours courir » est une expression tout à fait appropriée », a ajouté Boris Johnson, héros de la campagne en faveur du Brexit.
Aucun chiffre officiel concernant le règlement financier des engagements de Londres envers l’Union européenne n’a été publié, mais un haut responsable européen avait indiqué à l’AFP en avril que la Commission européenne l’avait évalué entre 55 et 60 milliards d’euros.
https://www.romandie.com/news/Brexit-l-UE-peut-toujours-courir-pour-sa-facture-selon-Johnson_RP/813983.rom
Je vous transmets la réaction (à cet article) de Marie-Louise Duboin, fille de l’immense Jacques Duboin :
« « Bravo au réveil de Mediapart, de Ann Pettifor, de Lord Turner et de Stanislas !
Mais rendons à César… Remettre la création monétaire à une institution démocratique pour que cette création, qui est “capitale” (dans tous les sens du mot !!) parce qu’elle décide de l’économie, soit enfin au service de tous et non d’une minorité, il y bien longtemps que nous menons cette « croisade » !
Quand je dis “nous” c’est tout le mouvement créé par Jacques Duboin à la suite de la crise de 29, donc dès le début des années 1930 !
Et c’est dès mars 2007, soit juste avant la nouvelle “crise” financière mondiale née des subprimes que j’ai publié un livre en ce sens. Son titre est « Mais où va l’argent ! » aux éditions du sextant.
Je suis désolée d’en faire ici moi-même la pub, mais c’est parce que je pense que vous ne devriez pas hésiter à en parler, il est réputé facile à lire et à bien faire comprendre les mécanismes monétaires, même par ceux (et ils sont tellement nombreux!) que ce genre de sujet rebute !
Merci d’avoir pris 1 minute pour lire ce message !
Marie-Louise Duboin. »
http://www.editionsdusextant.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=7
Allez je jette un pavé dans la marre du contentement :
j’ai posté cela aussi sur Facebook -
Cette réflexion part du postulat qu’il est temps de dépasser les constats et de carrément agir pour mettre en œuvre des solutions MAINTENANT !
c’est déjà bien que la vérité éclate, un secret de polichinelle,
la monnaie-dette est crée ex nihilo par la rencontre des banquiers et des emprunteurs (dont le principal, de loin, est l’État)
1) Pourquoi la création monétaire serait-elle lié à un crédit (une dette) ?
Est-ce que les mètres, et les kilos sont liés à des crédits ?
(Et oui, une unité monétaire est une unité de mesure)
Doit-on louer nos mètres et nos kilos pour les utiliser ?
2) [un système où « la finance est soumise aux intérêts plus larges de la société »]
Comment soumettre la finance de la monnaie-dette,
quand elle est la créatrice de cette monnaie qui sert à tout acheter ?
Quant tout le reste de la société est soumis, à cette créatrice ?
Ne devrait-on pas lui enlever la création de la monnaie, tout simplement ?
CQFD
3) Pour Ann Pettifor :
« Selon elle, ce système transfère à une commission bureaucratique la création monétaire, alors même qu’elle est inspirée par la « théorie quantitative de la monnaie » qui édicte la nécessité, parfois, de réduire autoritairement la masse monétaire. Ceci comporte, selon l’auteure, le risque de prises de décisions sans contrôle démocratique inspirée par une vision dangereuse de ce qu’est la monnaie. »
intelligente la dame,
car en effet, ici on risque simplement un transfert de pouvoir d’une oligarchie actuelle vers une oligarchie future.
CQFD
4) Mais patatras, elle oublie tout de son raisonnement précédent :
(car certaines solutions paraissent en dehors du champ du possible aux gens cloisonnés dans un certain paradigme)
« Elle préfère des moyens plus simples, qui n’enlèvent rien au fonctionnement du système, mais réduisent le pouvoir autonome de la finance : »
qui n’enlèvent rien au fonctionnement de la monnaie-dette ???
On va juste museler les créateurs de monnaie-dette qui sert à tout acheter, même leurs gardiens ?
« établir un contrôle étroit de la distribution du crédit »
Qui c’est qui va établir le contrôle des contrôleurs étroits de la distribution de crédit ?
« renforcer les ratios de solvabilité »
Les emprunteurs de monnaie-dette doivent être plus certains de rembourser !
MAIS POURQUOI VOULEZ-VOUS EMPRUNTER POUR CRÉER DE LA MONNAIE ??????????????????????????
(ici, on parle de création d’unités monétaires pour valoriser les échanges que nous faisons)
EMPRUNTEZ-VOUS pour avoir des Mètres et des Kilos, pour mesurer ??????????
oui mais l’unité monétaire est particulière (c’est vraie) alors la solution ?
« assurer un endettement public à taux faible pour agir plus généralement sur les taux et surtout mieux maîtriser les flux de capitaux »
Pourquoi mes descendants devraient-ils payer pour ma génération ?
c’est super égoïste !
Et le temps, les générations
Pourquoi tous ces économistes font comme si le temps n’existait pas ?
« Ce dernier élément, qui serait réalisé par une taxe sur les transactions financières ou taxe Tobin, est la proposition la plus forte »
Et la marmotte, elle pliait le chocolat !
« Les ultra riches doivent payer des impôts sur la fortune, car l’Impôt est fait pour répartir les inégalités de répartition (ou même on ne le dit pas, le vol organisé par les classes dominantes) blablabla… »
Mais Ça ne marche pas, l’Histoire est là pour le prouver.
Ça fait combien de siècles qu’on essaye de récupérer le magot par les impôts ?
Vous croyez vraiment que les impôts, c’est fait pour taxer les riches ?
De plus, comment taxer un risque futur ?
Ils vont bien trouver encore un « amortissement » pour y échapper.
MAIS vous voyez pas où est la SOLUTION ?
D’où part toute cette histoire de monnaie ?
Crédit, taux, contrôle, impôts, etc…
– qu’est-ce qu’il y a avant ?
non, pas le Big Bang
– oui au départ de toutes les unités monétaires ?
la CRÉATION MONÉTAIRE !!!
c’est au niveau de la création monétaire que tout se joue !
Changeons les paramètres de création monétaire,
et nous changerons donc tout le reste, qui suit !
Pour mieux comprendre la solution envisagée,
pour changer la création monétaire :
la Monnaie Libre !
https://www.monnaielibreoccitanie.org
http://creationmonetaire.info
Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple et résoudre toute la série depuis le départ ?
(chercher le rasoir d’Ockham pour comprendre)
Pourquoi vouloir changer la locomotive en fusée, quand on peut construire la fusée tout de suite ?
(on change l’ancien paradigme, en créant un nouveau qui sera adopté, pas en essayant de changer l’ancien 😉
de plus :
« Il s’agit non seulement de « ramener les fonds offshore dans les nations où la richesse est créée », mais aussi de retrouver des moyens d’agir. »
En faisant la guerre, à ces nations ?
« La mobilité du capital ôte aux autorités d’un pays le pouvoir d’organiser la prospérité économique en déterminant les taux d’intérêt les plus appropriés », estime Ann Pettifor.
Mais pourquoi les États ne créent pas leur propre monnaie et déclarent obsolète la monnaie des banques commerciales ?
(bon, en faisant le change pour les résidents du pays, on n’est pas des brutes)
Un peu tiré par les cheveux, mais c’est bien l’idée derrière
- pourquoi garder les banquiers à leurs postes ?
Les rois ne se faisaient pas autant de souci…
« la première condition pour ôter le « pouvoir des banquiers » est donc de développer une meilleure compréhension des mécanismes de création monétaire, en dépit de l’opposition de la majorité des universitaires. »
« pour ôter le « pouvoir des banquiers » » = « développer une meilleure compréhension des mécanismes de création monétaire » ???????????
la réponse est dans la question « CRÉATION MONÉTAIRE »
que le peuple prenne en main la création monétaire !!!!!
Pourquoi attendre qu’on le fasse pour vous ?
Quand l’esclave comprend qu’il est esclave, est-il libéré ?
« C’est seulement une fois ce travail effectué que la mobilisation citoyenne et politique pourra s’organiser. »
Mais madame, le peuple ne vous a pas attendu :
On crée déjà notre propre monnaie libre : la Ḡ1
« Mais cette lecture permet aussi d’envisager une alternative réformiste, féministe et environnementaliste à la domination actuelle du centre droit, autour de cette réforme du système monétaire. »
Eh oui avec des « yaka » le monde change tous les jours…
pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et que cela fait rêver le peuple – pendant ce temps-la, il ressent moins sa souffrance !
Tiens cela me fait penser à une petite allégorie :
http://cuckooland.free.fr/Bou%C3%A9eDeBaseContreMolletsLibres.html
Merci Yann.
Tant que ce que nous appelons « l’économie » (!…) sera au service UNIQUEMENT de la « création » de toujours plus de profit (d’argent!!…) et non AU SERVICE EXCLUSIF du bien commun, il n’y a pas grand choses a espéré de bon…
Et toute les « solutions » qui seront mise en œuvre, ne serviront à rien, ou quasiment…
Allons toujours à la cause des causes!: l’avidité, l’attachement…
Donc, j’en reviens immanquablement à ça : sans travail intérieur INDIVIDUEL de chacun‑e sur ses attachements, aucun changement ne verra le jour…
Nous passons notre temps à échafauder tout un tas de théorie sur le meilleur système économique possible, le meilleur système monétaire possible, le meilleur système politique possible sans nous rendre compte que cela « ne sert » qu’à nous éviter de plonger à la racine du « problème » !
L’ensemble des théories économiques, monétaires et politiques n’ont été créées, ex-nihilo, que pour pallier notre « difficulté », pour ne pas dire notre incapacité…, à être dans le don… « Simplement » faire les choses « justes » sans rien attendre du résultat, financier, ou autre…
Et vous verrez, qu’à ce moment là tout ces systèmes disparaîtront car ils n’auront plus lieu d’exister… Je sais, ce n’est pas demain la veille ! Et nous « devrons » passer par une ou des phases de transition, c’est inévitable.
Les ateliers constituants, chers à ton cœur Étienne, sont une de ces phases transitoires nécessaire, tant est, qu’ils sont pratiqués de cette façon, à savoir aller au bout de la réflexion, aller à la racine ultime… et ne pas se contenter de trouver un « simple » palliatif à la situation actuelle.
Ce n’est pas facile, cela demande un effort soutenu, de chaque instant, de présence à Soi, et aux autres, dans la bienveillance, tout le temps et pas uniquement dans les ateliers !
Ceux-si ne sont qu’un prétexte, à mon sens, de mettre ce processus intérieur en action…
Alors, en route vers le Soi, pour un monde meilleur 🙂 et n’attendons pas que les autres le fassent à notre place, car nous sommes TOUS co-responsables du monde dans lequel nous vivons !
Et encore un grand merci Étienne pour tout ce que tu fais, dans cette phase transitoire… 🙂
🙂
LE SECRET DE LA MONNAIE EN 1 MINUTE CHRONO !
par l’excellent Gérard Foucher 🙂
httpv://youtu.be/JD4BlM9G-nQ
[Vidéo] A voir : quand un criminologue nous explique en quoi la crise financière est de nature criminelle !
http://gregtabibian.com/video-a-voir-un-criminologue-nous-explique-en-quoi-la-crise-financiere-est-de-nature-criminelle/
Merci pour cet article.
Le fait que Mme Ann Pettifor n’intègre pas
la rémunération du travail salarié ou le prix du travail artisanal – travail salarié ou artisanal créateur de biens et services -[le produit] dans la création monétaire ne constitue-t-il pas une erreur ?Il me semble qu’au sujet de la création monétaire, nous devrions tous lire et relire le professeur de macro-économie monétaire Bernard Schmitt des universités de Dijon et Fribourg et ses collaborateurs ou élèves : Jean-Luc Bailly, Xavier Bradley, Olivier Briffaut, Alvaro Cencini, Claude Gnos, Curzio de Gottardi, Pierre Gueneau, Jonathan Massonnet, Nadia Piffaretti, Sergio Rossi, Elie Sadigh, Jean Tramuset et les autres.
Des livres de Bernard Schmitt peuvent être téléchargés sous forme de fichiers pdf sans reconnaissance de caractères sur le site suivant :
http://www.quantum-macroeconomics.info/bibliographie/?lang=fr
Cordialement.
Vous me direz : « encore une conférence sur la création monétaire », mais je trouve que celle-ci apporte des informations sur des concepts économiques majeurs :
Création monétaire mythes et réalités | Formation Attac Bruxelles 2
httpv://www.youtube.com/watch?v=zADsTFK03j0
Trading de haute fréquence : la justice est aveugle aux lois de la finance
https://lareleveetlapeste.fr/trading-de-haute-frequence-justice-aveugle-aux-lois-de-finance/
Les banques (les prétendus investisseurs ») se goinfrent sans limites PARCE QUE nous n’avons pas de constitution — et donc pas de représentants — PARCE QUE nous démissionnons de notre rôle fondateur, nous renonçons à être constituants.
Toutes ces terribles nouvelles ne sont que des conséquences dont nous négligeons la cause première, qui est en nous.