httpv://youtu.be/kSfWR9-YLok
Un exemple (amusant) d’atelier constituant (ici sur la vidéosurveillance mais, au fond, peu importe).
Cette petite scène, qui montre surtout comment il s’agit simplement d’inviter la constitution dans nos conversations quotidiennes, pourrait vous aider (je rêve) à enfin organiser les vôtres.
Mille mercis à Benoît, jeune magicien de la mini vidéo virale, pour avoir ainsi extrait ce petit passage de la (très chouette) conférence de Nantes.
Bon courage, bande de virus 🙂
Étienne.
Fil facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10155379565617317
Merci Etienne !
J’ai fait les sous-titres et voici la retranscription :
« C’est improvisé mais c’est tout simple en fait, c’est pas compliqué, il faut pas s’imaginer… on peut dire qu’on est autour d’un café. C’est un rôle.
Comment vous vous appelez ?
- Magnifique prénom : je m’appelle Étienne
- Sans blague ! Un autre Étienne. Ça c’est marrant : il n’y en a pas beaucoup. Salut Étienne.
Et toi, tu t’appelles comment ?
- Alexandre
- Vous vous souvenez, hier on a parlé du référendum et on avait parlé de la surveillance dans les rues, et ce matin j’ai eu une idée, alors je l’ai écrite et je me suis dit que j’allais vous en parler. Mais j’ai charrié, vous allez voir, c’est mal écrit et puis peut-être que j’exagère
« Tous les fonctionnaires sont filmés dans l’exercice de leurs fonctions. »
Donc les juges, les gardiens de prison, les policiers, les profs… (je suis prof). Mais en fait je suis tellement ulcéré par le fait qu’on soit surveillés [comme du bétail ou des délinquants] que je voudrais que, si on est surveillé, que tout le monde soit surveillé. Ce n’est pas juste qu’il n’y ait que les peuples qui soient surveillés, il faudrait que les acteurs politiques qui décident de surveiller les gens soient eux aussi surveillés. Est-ce que c’est tous les fonctionnaires ? Ou est-ce que ça peut être seulement les acteurs publics ?
- Est-ce que c’est une surveillance individuelle ou plutôt collective dans des lieux d’institution ?
- « Dans l’exercice de leurs fonctions »
les policiers ça serait dans les commissariats, les gardiens de prison dans les prisons…
- Ça veut dire qu’il faut surveiller ceux qui surveillent aussi et surveiller ceux qui surveillent qui surveillent…
- Il y a un moment où ce n’est plus nécessaire. Je pense par exemple que les policiers qui nous surveillent dans les rues (si j’ai bien compris, derrière les caméras qu’il y a dans les rues : c’est des policiers, je pense… – je suis pas sûr de ça) mais il faudrait que ces gens-là soient eux-mêmes surveillés, non ?
- Mais en même temps, il y a aussi des citoyens qui prennent leur téléphone portable de plus en plus, qui filment les forces de l’ordre… c’est un contre-pouvoir.
- Oui voilà. Mais ils ne sont pas dans les commissariats, ils ne sont pas dans les prisons… dans les prétoires où on décide de la vie/la mort des gens…
En même temps, je ne voudrais pas trop limiter les pouvoirs parce que, il y a un moment [où trop surveiller peut tout bloquer] En fait, c’est insupportable d’être filmé. En fait, moi, ce que je voudrais…
- Ça pourrait avoir un effet pervers aussi…
- Voilà, ils ne [feraient] plus rien… de peur de… En même temps, s’ils ne font plus de mauvaises actions… c’est pas mal…
Peut-être qu’on pourrait…
J’ai écrit après : « les films sont consultables », j’ai mis « en ligne » point d’interrogation. C’est déconnant de publier en ligne les gens [au travail], mais ils ne se gênent pas eux, ils le font [ils nous filment partout]. Et donc tous les arguments… il faudrait que je présente ça à un élu. Il va me dire : « Vous n’y pensez pas mon vieux, nous filmer pendant qu’on est en train de travailler, on ne va plus avoir d’intimité ». Et tous les arguments qu’il va me renvoyer, je vais lui dire : « mais nous non plus, on n’a plus d’intimité puisque vous nous filmez partout. » Et donc les arguments qu’il va me renvoyer je pourrais lui renvoyer [à mon tour], non ?
- Le souci de filmer, c’est qu’on n’est pas forcément au top tout le temps… ça peut être monté en épingle pour des broutilles. Il faut pas mettre en ligne, tu as raison mais par contre on pourrait dire que :
« les films sont consultables par les juges et par la chambre de contrôle des fonctionnaires, 200 citoyens tirés au sort pour un an, non renouvelable. La chambre de contrôle des fonctionnaires qui peut ester en justice – donc qui peut déclencher une action – et lancer un référendum. » Quand il y a un problème.
- …et qu’il y ait une confidentialité qui soit restreinte à ces 200 personnes
- Est-ce qu’on l’écrirait ça ? « Sous contrainte de confidentialité »
- Pour moi, ça aurait un effet pervers de les sortir, un peu télé-réalité
- « Sous contrainte de confidentialité » on va noter ça comme ça, comme tu l’as dit et puis si on trouve un meilleur nom on pourra le mettre autrement. Et j’avais écrit aussi :
« Toute vidéosurveillance des citoyens doit être soumise à référendum par les autorités qui souhaitent la mettre en place ». Donc ils ne pourraient plus mettre des caméras partout sans nous demander notre avis.
« et peut être interdit par référendum d’initiative [citoyenne] »
« Toute vidéosurveillance doit être soumise à référendum » Donc, ils ne peuvent pas le faire sans l’accord des gens au moins majoritaire… ça veut dire que les minoritaires… si ceux qui ne veulent pas de la surveillance…
- Du coup, on parle de surveillance globale…
- La surveillance dans les rues « Toute vidéosurveillance » dans les magasins, partout
- Les citoyens peuvent très bien par référendum décider qu’il y ait de moins en moins de caméras en fait. Ne plus supporter l’idée qu’on soit filmé de partout. De faire ça au départ mais avec le référendum finalement non
- Comme ça ils peuvent changer d’avis tu veux dire ?
- Oui, finalement on pourrait changer d’avis
- Donc comme le dit Yvan [Bachaud], et [l’associaton] Article 3, si on a le référendum d’initiative populaire comme
comme garde-fou quoi, on peut changer d’avis et l’interdire [la vidéosurveillance]
- Pourquoi pas ne pas demander dès le départ si les gens veulent être filmés nuit et jour ?
-Voilà, regarde : « Toute vidéosurveillance des citoyens doit être soumise à référendum » ça veut dire avant… « doit être soumise préalablement »
Tous les vidéo surveillances… qui correspondent pas, doivent être détruites. On pourrait dire ça, non ? Parce que qu’est-ce qu’on fait avec toutes les caméras qu’ils ont installés ? Faut les virer, non ?
- Si on faisait comme ça, toutes les caméras faudrait les passer au référendum.
- Mais à ton avis, c’est exagéré ou pas ? Parce qu’il y en a partout : il y en a sur les autoroute mais y en a dans les magasins, dans les rues…
- non je ne trouve pas ça exagéré dans le sens où ça nous concerne, c’est notre vie : on en revient à l’intimité, ce que tu évoquais tout à l’heure.
- Donc on peut soumettre à référendum toutes les caméras. Et on leur donne combien ? On leur donne 6 mois… ? Il faudrait leur donner un temps pour les démonter
- Est-ce qu’il faudrait faire par type d’établissement ? il y a peut-être des établissements plus… sensibles – je sais pas si c’est le mot – où certains pourraient trouver ça plus approprié
- Donc on mettrait une exception ?
- Je pense aux banques qui n’auraient pas forcément le même régime… [rires] ok j’oublie cet exemple. Il y aurait peut-être pas le même régime dans les transports que dans les magasins par exemple. Peut-être qu’il y a des gens qui souhaiteraient que ça soit pas le même régime de surveillance.
- Déjà dans la vie privée je pense, chez soi, dans la voiture…
- Ben oui ! Alors comment on va faire ? Tu as raison…
Tu as un autre exemple que les banques des situations dans lesquels on devrait accepter sans référendum la vidéo surveillance ?
- Les commissariats
[rires]
- Parce que les commissariats ça ne surveille pas que les citoyens pour le coup, il peut y avoir une surveillance des deux. Qu’est-ce qu’il se passe dans un commissariat ?
- Mais ça on l’a mis, le 1er paragraphe c’est « Tous les fonctionnaires sont filmés dans l’exercice de leurs fonction »
- Oui mais là c’est pas que des fonctionnaires, parce que dans un commissariat il y a aussi des citoyens
c’est quand même compliqué la surveillance. Ils nous cassent les pieds à nous surveiller, à nous obliger d’imaginer… Parce que c’est quand même un crève-cœur d’être surveillé par les gouvernants et que les gouvernants eux-mêmes ne soient pas surveillés… j’ai envie d’écrire un truc, quoi !
Il n’est pas facile, cet article là
- Après, quelle est l’utilité de la surveillance ? Quel est le but de la surveillance ? Est-ce qu’on surveille les gens parce qu’on a envie de leur faire peur, et donc qu’ils soient plus soumis et qu’ils acceptent plus de choses, ou est-ce qu’on les surveille parce qu’on a peur des voleurs, etc. ? Quel est le but de cette surveillance ?
- Je pense que les policiers qui savent qu’ils sont filmés ne se comportent pas de la même façon que quand ils savent qu’ils ne sont pas filmés. Mais nous aussi… toi et moi.
- On est filmé là par exemple
[rires]
- J’oublie un peu ça, peut-être que je déconne de l’oublier si on organise des surveillances comme ça, on va oublier les caméras, ça va nous retomber sur le museau. Non, la surveillance c’est une…
je suis content de bientôt mourir : le monde dans lequel ils vont tous se surveiller : c’est un truc de dingue ! »
La fin est terrible.
Suis d’accord !La vidéo surveillance va disparaitre , Jacques Attali et sa folie grandissante sont entrain de nous prévoir un puçage défiant toute concurrence ! Une sorte de numéros utilisés comme dans les camps de concentration !
Je n’ai pas l’info concernant la façon dont ils vont s’y prendre ! Ce que je sais , c’est que je n’ai pas mis au monde des enfants pour que d’autres illuminés me les mutilent !
Un atelier constituant comme celui-là s’appelle » refaire le monde » !
C’est pas l’ moment d’ baisser les bras !
Moi, c’est marrant, si j’avais participé à cette table ronde, j’aurais dis :
Prenons le problème dans l’autre sens : interdisons toute vidéosurveillance à l’exception d’endroits stratégiques bien spécifiques :
- Les institutions et commerces où des impératifs de sécurité publique ou privée s’imposent : banques, vendeurs de bijoux, commerces souvent attaqués, etc., avec une demande d’autorisation auprès d’une chambre nationale de citoyens dédiée à ce problème.
– Les commissariats et les prisons pour des raisons du respect du droit et de la protection des citoyens contre les abus policiers.
– Les cours des palais de justice qui seront systématiquement filmés et retransmis en direct sur le Net pour obtenir une justice plus sereine et parce-que celle-ci est rendue au nom du peuple français.
Dans le détail , ne pas oublier la vidéosurveillance des acteurs responsables du commerce souterrain , commerce qui semble ne jamais se faire attaquer en apparence .…. mais qui ne peut en aucun cas venir se plaindre.… !
Cependant , c’est bien là que résident les motifs de développement de ces réseaux de surveillance en surface !
Bon dimanche
il manque la différence entre caméra en réseau et caméra lié à un enregistreur local.
Par exemple une caméra pourrait être lié à un enregistrement et l’ enregistrement accessible uniquement à le demande d’un juge. La vérification de la nature des caméras, pour ne pas qu’ il y ai fraude de la part des pouvoir publique. devra être du ressort d’un comité de citoyen tiré au sort.
+ Big Data ?
Merci à vous d’avoir retranscris cet échange d’idée autour de la vidéosurveillance aussi appelée « vidéoprotection » lorsqu’il s’agit du domaine public. De nombreuses réflexions qui devraient effectivement tous nous amener à nous questionner sur le réel bien-fondé de la vidéosurveillance.
oui atelier constituant et après, je désirerai avoir l’avis et la procédure de monsieur chouard, comment se faire entendre auprès des autorités ? Bien merci Monsieur Chouard
Il est un fait que « être filmé » met la pression.….et pas un peu. Un jour Macron nous disait : « Si vous n’avez rien à vous reprocher, je ne vois pas le problème ! » Woais ! Moi je dis : « mais que pourra-t-on nous reprocher un jour ! ». De plus , si tout est contrôlé, filmé, il n’y à plus d’échappatoire, plus d’erreur, plus d’oubli.…J’ai travaillé dans des prisons et l’atmosphère se détendait lorsque un individu parvenait à s’échapper ! Pourquoi ? Tout simplement ce fait permettait encore d’espérer ! Echapper à la surveillance donnait de l’espoir.