https://youtu.be/W7OefdGEFMs
Ah, qu’est-ce qu’ils bossent bien ! Ces jeunes gens d’Inform’Action, à Toulouse, sont en train de nous fabriquer un bien beau montage de notre rencontre et de nos réflexions. Voici la deuxième partie. C’était le 20 mai dernier. Un chouette moment, vous allez voir 🙂
httpv://www.youtube.com/watch?v=W7OefdGEFMs
Vous aussi, si vous trouvez bonne cette idée (si on veut une vraie constitution, il faut nous entraîner à l’écrire nous-mêmes), dites-moi ce qui, au fond, vous conduit à ne pourtant pas (encore) organiser vos propres ateliers.
Bon courage à tous, bande de virus 🙂
Étienne.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
Je fais suivre 🙂
Pour la révolution pacifique, soyez prêt le 14 Juillet devant le Palais Bourbon, à 8h00. Voici le doodle : https://doodle.com/poll/a2gcgtgqx7946pta
Après Paris Première, Natacha Polony évincée d’Europe 1 :
http://www.huffingtonpost.fr/2017/06/16/apres-paris-premiere-natacha-polony-evincee-deurope-1_a_22353267/
Elle venait de publier une courte vidéo sur le groupe Bilderberg et le dîner du Siècle :
https://www.dailymotion.com/video/x5o3ad5_natacha-polony-sur-le-groupe-bilderberg-et-le-diner-du-siecle_tv
…le Ministère de La Vérité est à l’oeuvre 😉
[Vidéo sous-titrée et retranscription… du beau boulot]
L’interview complète : Noam Chomsky à propos des 75 premiers jours de Trump – et bien plus encore ! 1⁄2
http://www.les-crises.fr/linterview-complete-noam-chomsky-a-propos-des-75-premiers-jours-de-trump-et-bien-plus-encore-12/
Source : Olivier Berruyer les-crises.fr
Noam Chomsky : « c’est très cohérent, très systématique. Tout ce qui peut être utile aux gens ordinaires, aux travailleurs, aux gens de la classe moyenne, aux gens dans la rue, tous les programmes allant dans ce sens doivent être anéantis. Tout ce qui ajoute à la richesse et au pouvoir ou qui augmente l’utilisation de la force, tout cela nous le poursuivons. »
NOAM CHOMSKY : « En fait, il y a eu un sondage assez intéressant à ce sujet [l’Obamacare] il y a quelques jours, qui demandait simplement aux gens ce qu’ils préféraient. La proposition des Républicains correspondait à la réponse la moins choisie. Je pense qu’à peu près 15 pour cent de la population étaient prêts à l’accepter. Un peu plus choisi était le système existant, qu’on appelle l’Obamacare. Et à ce propos, ça vaut la peine de se rappeler que beaucoup de gens ne savent pas que l’Obamacare et la loi sur les Soins Abordables sont la même chose. Donc, on a des opinions négatives vis-à-vis de l’Obamacare, résultat de beaucoup de propagande, mais des opinions plus positives à l’égard de la Loi sur les Soins Abordables, en raison de ce que les gens voient.
Le plus populaire de tous les items, pour plus de la moitié des gens, était l’option dite publique, un programme de protection de la santé garanti par le gouvernement, ce qui est assez remarquable car personne ne prône publiquement cela. Mais depuis des décennies, il y a des résultats de sondages cohérents qui montrent que lorsqu’on demande aux gens ce qu’ils veulent, ils indiquent que c’est ce qu’ils veulent. Et, effectivement, c’est à peu près la seule proposition qui ait un sens. Le système de santé américain est un scandale international. Il coûte grosso modo le double par habitant de celui des pays comparables, et est l’un de ceux qui produit les pires résultats, principalement parce qu’il est privatisé, extrêmement inefficace, bureaucratisé, beaucoup de paiements sur factures, beaucoup de fonctionnaires, des tonnes d’argent gaspillé, le système de soins est entre les mains d’établissements qui recherchent le profit et qui ne sont pas des établissements de santé, bien sûr. Et depuis des décennies, les gens préféreraient ce que tous les autres pays ont, d’une manière ou d’une autre : soit des soins de santé nationaux directs, soit des soins de santé fortement réglementés par l’État comme, par exemple, en Suisse. Parfois, le soutien est étonnamment élevé. Ainsi, à la fin des années Reagan, par exemple, environ 70 pour cent de la population pensaient que les soins de santé garantis devraient être une garantie constitutionnelle, parce que c’est un desideratum si évident. Et environ 40 p. 100 pensaient que c’était déjà dans la Constitution. La Constitution étant cette collection sacrée de tout ce qui est raisonnable, donc cela devait y être.
Mais ça ne compte tout simplement pas ce que les gens pensent. Quand Obama a mis en place son propre programme, je pense que l’option publique était soutenue par presque les deux tiers de la population, mais on l’a simplement tuée. Quand c’est – parfois, c’est discuté dans la presse, le New York Times et d’autres journaux. Et ils le mentionnent. Ils disent que c’est une possibilité, mais qu’elle est politiquement impossible, ce qui est correct si cela signifie que vous ne pouvez pas la mettre en place avec les sociétés pharmaceutiques et les institutions financières. C’est politiquement possible dans ce qu’on appelle la démocratie. Parfois, on parle de « manque de soutien politique », ce qui signifie manque de soutien par les institutions qui comptent vraiment. Il y a une partie de la population sur le côté, mais nous pouvons les ignorer, oui. »
Noam Chomsky, à propos de l’interférence supposée de la Russie dans les élections américaines :
« C’est un fait plutôt remarquable que – avant toute chose, C’EST UNE PLAISANTERIE. La moitié du monde est écroulée de rire. Les États-Unis ne se contentent pas d’interférer dans des élections. Ils renversent des gouvernements qui ne leur plaisent pas, instituent des dictatures militaires. Dans le seul cas de la Russie – c’est le moindre des exemples – le gouvernement américain, sous Clinton, est intervenu de manière flagrante et ouverte, avant d’essayer de le cacher, pour promouvoir son homme, Eltsine, de toutes les manières possibles. Alors, tout cela, comme je le disais, est considéré – fait des États-Unis, à nouveau, la risée du monde entier.
Alors, pourquoi les Démocrates se focalisent-ils là-dessus ? En fait, pourquoi se focalisent-ils autant sur le seul élément du programme de Trump qui soit plutôt raisonnable, le seul rayon de lumière dans ces ténèbres : tenter de réduire les tensions avec la Russie ? C’est – les tensions aux frontières russes sont extrêmement sérieuses. Elles pourraient dégénérer en une guerre majeure, ultime. Les efforts pour les réduire devraient être applaudis. Il y a deux jours, l’ancien ambassadeur américain en Russie, Jack Matlock, a affirmé publiquement qu’il ne pouvait pas croire qu’on porte une telle attention aux efforts présumés de l’administration entrante pour établir des liens avec la Russie. Il a dit : « Bien sûr, c’est exactement ce qu’ils avaient à faire. » »
Noam Chomsky :
« Les manœuvres de l’OTAN se déroulent à quelques centaines de mètres de la frontière russe. Les avions à réaction russes bourdonnent autour des avions américains. Ceci – quelque chose pourrait leur échapper très facilement. Les deux parties, en attendant, renforcent leurs forces militaires, en ajoutant – les États-Unis le font – une chose qui préoccupe beaucoup les Russes est l’installation par les États-Unis de soi-disant missiles anti-balistiques à proximité de la frontière russe, prétendument pour protéger l’Europe contre des missiles iraniens inexistants. Personne ne croit cela sérieusement. C’est interprété comme une menace de première frappe. Ce sont des problèmes graves. Des gens comme William Perry, qui a une carrière exemplaire de stratège nucléaire et n’est pas du tout un alarmiste, dit que nous sommes revenus à l’un des plus graves moments de la guerre froide, si ce n’est pire. C’est vraiment grave. Et des efforts pour tenter de calmer cela seraient vraiment bienvenus. Et nous devons garder à l’esprit que c’est la frontière russe. Ce n’est pas la frontière mexicaine. Il n’y a pas de manœuvres du Pacte de Varsovie en cours au Mexique. Et c’est une frontière sur laquelle, plutôt raisonnablement, les Russes sont assez chatouilleux.
Ils ont été quasiment détruits plusieurs fois au siècle dernier dans cette région précisément. »
JUAN GONZÁLEZ : De manière comparable avec la menace croissante liée aux armes nucléaires qui vous préoccupe, il y a les manœuvres au large des côtes de la Corée et les mots que nous avons entendus du président Trump ces derniers jours, que si la Chine ne s’occupe pas de la Corée du Nord, les États-Unis le feront. Pouvez-vous déjà nous parler de cette politique qui se développe vis-à-vis de la Corée et vis-à-vis de la Chine ?
NOAM CHOMSKY : Eh bien, il est intéressant d’examiner le dossier. L’affirmation est « Bien, nous ayons tout essayé. Rien ne fonctionne. Par conséquent, nous devons utiliser la force ». Est-il vrai que rien n’a fonctionné ? Je veux dire, il y a un dossier, après tout. Et si vous regardez le dossier, c’est intéressant.
En 1994, Clinton a fait, a établi ce que l’on a appelé l’Accord-cadre avec la Corée du Nord. La Corée du Nord mettrait fin à ses efforts pour développer des armes nucléaires. Les États-Unis réduiraient les actes hostiles. Cela fonctionnait plus ou moins. Aucun des deux camps ne respectaiit totalement l’accord, mais, jusqu’en 2000, la Corée du Nord n’avait pas poursuivi ses programmes d’armes nucléaires. George W. Bush est arrivé et a immédiatement lancé une attaque contre la Corée du Nord – vous savez, « l’axe du mal », les sanctions et ainsi de suite. La Corée du Nord s’est tournée vers la production d’armes nucléaires. En 2005, il y a eu un accord entre la Corée du Nord et les États-Unis, un accord assez judicieux. La Corée du Nord a accepté de mettre fin à son développement d’armes nucléaires. En retour, elle demandait un pacte de non-agression. Donc, arrêt des menaces hostiles, allègement de la sévérité des sanctions et mise en place d’un système pour fournir à la Corée du Nord de l’uranium faiblement enrichi à des fins médicales et autres, c’était la proposition. George Bush l’a immédiatement mise en pièces. En quelques jours, les États-Unis imposaient – essayaient de perturber les transactions financières nord-coréennes avec d’autres pays par Macao et autres. La Corée du Nord a reculé, a recommencé à construire des armes nucléaires. Je veux dire, peut-être que vous pouvez penser que c’est le pire régime de l’histoire, ou ce que vous voulez, mais ils suivent une politique assez rationnelle de prêté pour un rendu.
Et pourquoi développent-ils des armes nucléaires, finalement ? Je veux dire, l’économie est en mauvais état. Ils pourraient certainement utiliser autrement les ressources. Tout le monde comprend que c’est dissuasif. Et ils ont une proposition en fait. Il y a une proposition sur la table. La Chine et la Corée du Nord ont proposé que la Corée du Nord mette fin à son développement des armes nucléaires. En contrepartie, les États-Unis devraient arrêter de mener des manœuvres militaires menaçantes avec la Corée du Sud juste sur sa frontière. Ce n’est pas une proposition déraisonnable. Elle est tout simplement ignorée. En fait, Obama l’avait ignorée également. Il est possible de prendre des mesures pour atténuer ce qui pourrait être une crise extrêmement grave. Je veux dire, si les États-Unis ont décidé d’utiliser la force contre la Corée du Nord, une réaction immédiate, selon les sources militaires disponibles, est que Séoul, la ville de Séoul, serait simplement anéantie par l’artillerie de masse nord-coréenne qui la cible. Et qui sait vers quoi nous irions, après cela ? Mais la possibilité de produire – d’avancer vers un accord diplomatique négocié ne semble pas si farfelue. Je veux dire, cette proposition sino-nord-coréenne mérite vraiment d’être sérieusement prise en considération, je pense.
Et ça vaut la peine de garder à l’esprit que la Corée du Nord a de la mémoire. Ils ont été pratiquement détruits par des bombardements parmi les plus intensifs de l’histoire. Le bombardement, vous devriez, ça vaut la peine de le lire. Peut-être que vous devriez lire, les gens, l’histoire officielle de l’Air Force sur le bombardement de la Corée du Nord. C’est bouleversant. Je veux dire, ils avaient aplati le pays. Il ne restait plus de cibles. Donc, ils ont décidé, eh bien, nous allons attaquer les barrages, ce qui est un crime de guerre, bien sûr. Et la description de l’attaque des barrages est – sans le libellé exact, je déteste la paraphrase. Vous devriez vraiment le lire : simplement, ils exaltaient, dans les histoires officielles, Air Force Quarterly et d’autres – la perspective magnifique de voir cette énorme quantité d’eau déferler sur la Corée du Nord en balayant les cultures. Pour les Asiatiques, les cultures de riz sont leur vie. Cela les détruira. Ce sera magnifique. Les Nord-Coréens en vivaient. Et avoir des B‑52 équipés de bombes nucléaires qui survolent leur frontière n’est pas une blague.
Mais, de manière plus significative, il y a un bilan de succès partiel dans les initiatives diplomatiques, l’échec total des sanctions et des mouvements durs, et les options sur la table qui pourraient être suivies. Au lieu de se tracasser sur le fait que quelqu’un ait parlé aux Russes, c’est le genre de chose qui devrait être – qui devrait être poursuivie très sérieusement. C’est à cela que les Démocrates ou ceux qui espèrent une forme de paix et de justice devraient travailler.
JUAN GONZÁLEZ : Noam Chomsky, je voulais vous demander : les gens de gauche ont l’habitude de considérer globalement le gouvernement américain comme étant au service de la classe capitaliste, les politiciens. De temps en temps, on a eu un Rockefeller ou un membre véritable de la classe capitaliste qui entre au gouvernement. Mais maintenant, avec cette administration Trump, c’est un nombre extraordinaire de personnes extrêmement riches qui sont de fait entrées directement au gouvernement. Et pourtant, on voit cette histoire qu’ils reçoivent le soutien de la classe ouvrière blanche du pays. Pourriez-vous parler de cela, les capitalistes qui prennent le contrôle direct du gouvernement ?
NOAM CHOMSKY : Eh bien, comme vous dites, ils l’ont toujours eu. Les indications simples, rien que le financement de la campagne, une indication simple comme celle-là, est un prédicteur très fiable, non seulement de la victoire électorale, mais même de la politique ensuite. C’est vrai depuis un siècle. Et si on regarde l’analyse des attentes populaires – un sujet majeur de la science politique universitaire compare les attentes populaires et les politiques publiques. C’est plutôt simple. La politique publique, vous pouvez la voir. Les attitudes populaires, nous en connaissons beaucoup à partir de sondages approfondis. Et les résultats sont assez surprenants. Il s’avère qu’environ 70 pour cent des votants, soit peut-être la moitié du corps électoral, environ 70 pour cent des électeurs sont littéralement des laissés-pour-compte, les 70 pour cent inférieurs de l’échelle des revenus, c’est à dire que leurs propres représentants ne font pas attention à leurs attentes et préférences. Si vous vous déplacez vers le haut de l’échelle des revenus, vous obtenez un peu plus de corrélation, plus, un peu plus d’influence. Le plus haut, qui est probablement une fraction de 1 pour cent, si vous pouviez obtenir les données, c’est là que la politique se définit. L’administration Trump est une sorte de caricature de cela. C’est toujours très vrai. Mais ici, c’est comme s’ils tentaient d’étaler le fait que ce pays est géré par Goldman Sachs et les milliardaires, et que personne d’autre ne compte.
JUAN GONZÁLEZ : Wilbur Ross, Betsy DeVos.
NOAM CHOMSKY : Oui, tous. Je veux dire, c’est presque comme une parodie choquante, comme s’ils essayaient de montrer : « Ouais, ce que nous savons tous est vrai, c’est profondément vrai, et nous allons vous le montrer. »
L’intéressant – une question intéressante, celle que vous soulevez, est : comment font-ils pour garder le soutien des gens qu’ils sont en train de cogner au visage ? Ce n’est pas inintéressant. Et si vous examinez cela, il y a plusieurs facteurs. Tout d’abord, beaucoup des électeurs de Trump, des électeurs de la classe ouvrière blanche, beaucoup d’entre eux ont voté pour Obama en 2008. Si vous remontez à la campagne d’Obama, les mots frappants étaient « espoir » et « changement ». Je ne suis généralement pas d’accord avec Sarah Palin, mais quand elle a demandé : « Où est ce bidule « d’esperage-changeage » (« Where’s this hopey-changey stuff ») ? », elle ne disait pas une insanité. Il est vite devenu clair qu’il n’y avait pas d’espoir et qu’il n’y avait pas de changement. Et les travailleurs ont vraiment perdu leurs illusions. Vous pouvez le voir au Massachusetts, où, lorsque Kennedy est mort, vous savez, le « lion libéral ». Il se trouve qu’il y a eu un vote pour le remplacer, en 2010. Étonnamment, c’est un Républicain qui a gagné, dans le Massachusetts démocrate, le siège de Kennedy. Et les électeurs syndiqués n’ont pas voté pour les Démocrates. Ils étaient très en colère d’avoir été trompés, ils le sentaient, à juste titre, par la campagne de promesses de Obama. Et ils se sont tournés vers leur pire ennemi de classe, qui au moins dit les choses. Les Républicains ont acquis la technique de parler comme s’ils étaient des types ordinaires, vous savez, le genre de gars que vous rencontrez dans un bar, ce genre de choses. Cela remonte à Reagan et à ses bonbons à la gelée, et à Bush, vous savez, les mots mal prononcés, etc., et ainsi de suite. C’est un jeu joué d’avance. Et c’est un jeu de cons. Mais en l’absence d’opposition, ça marche.
Et qu’arrive-t-il quand il y a une opposition ? C’est très frappant. Le fait le plus étonnant de la dernière élection, qui est la réussite de Sanders, c’est une rupture d’un siècle d’histoire politique américaine. Comme je l’ai dit, vous pouvez prédire très bien les résultats électoraux, grâce au seul financement des campagnes. D’autres facteurs l’intensifient. Voici Sanders, quelqu’un dont personne n’a jamais entendu parler. Aucun soutien des riches, aucun soutien des entreprises. Les médias l’ont ignoré ou dénigré. Il a même utilisé un mot effrayant, « socialiste ». Il est sorti de nulle part. Il aurait remporté la nomination du Parti démocrate s’il n’y avait pas eu les magouilles des chefs de parti Obama-Clinton qui l’ont empêché d’entrer. Il aurait pu être le président. A partir de rien. C’est une rupture incroyable. Cela montre ce qui peut arriver lorsqu’on propose des politiques qui répondent aux préoccupations générales, qui concernent une grande partie de la population.
AMY GOODMAN : Pensez-vous qu’il pourrait encore gagner s’il se lançait à nouveau ?
NOAM CHOMSKY : Eh bien, il y a eu un sondage de Fox News, il y a quelques jours, Fox News, demandant qui est le – essayant de demander qui est votre personnage politique préféré. Sanders était largement en avance, loin devant, sans aucun soutien vocal et articulé dans cette concentration de pouvoir – les médias, les entreprises, ailleurs.
Bonjour, je reviens sur la vidéo « pourquoi ne voulons-nous pas réécrire la constitution ? » en espérant pourvoir apporter une contribution à l’augmentation du nombre d’adhérents à ce beau projet.
Je ne pense pas faire partie de la catégorie de citoyens que vous nommez les « adultes politique », et j’imagine donc facilement ce que peuvent ressentir les « non initiés » lorsqu’ils entendent parler d’un projet citoyen de ré écriture de la constitution :
-Flou
‑Abstrait
‑Compliqué à comprendre et très fastidieux
‑Sans aucune conséquence politique directe
‑cela demande du temps et de l’investissement personnel pour des résultats difficilement mesurables…
J’émets donc une idée simple :
Pourquoi ne prendriez-vous pas les articles les plus choquants et sujets à polémiques un par un en les postant chaque semaine sur les réseaux sociaux et en demandant aux internautes ce qu’ils y changeraient?(en incitant les inscrits à votre page à relayer votre article pour atteindre le plus de monde) ?
Puis, il serait assez simple de faire un condensé des meilleures réponses pour, de nouveau, poster ce même article quelques jours plus tard, mais modifié.
Je pense que cela pourrait permettre à beaucoup d’hésitants de mettre le pied à l’étrier.
De plus, le fait que cela soit fait directement sur internet et sur un seul article à la fois rendrait le processus :
‑Clair
‑Concret
‑Facile et Rapide
‑Ne nécessitant que de peu de temps et d’investissement personnel
‑L’impact de leur contribution sera mesurable via le nombre de likes et de partages qu’engendrera l’article modifié.
Voilà, ce n’est qu’une simple idée, mais selon moi il est très compliqué de faire passer quelqu’un de non engagé à un membre actif d’une communauté de citoyens qui se rendrait régulièrement à des assemblées constituantes.
Il peut donc sembler utile de créer un « premier palier » d’investissement personnel, qui permettra ensuite aux convaincus de passer le cap !
En espérant vous avoir été utile,
Bonne continuation !
Merci 🙂
Est-ce le Forum du Plan C dont il faudrait ressortir et actualiser une à une les discussions ?
http://etienne.chouard.free.fr/forum/
Bonjour,
Après avoir regardé la vidéo 2⁄4 j’ai senti le besoin pour quelque uns d’avoir une échéance, une date, un but pour les ateliers constituants.
Et bien pourquoi ne serait-ce pas la simplement nouvelle constitution elle même ? Ce serait la constitution écrite par le peuple pour le peuple. Même si ce n’est qu’une minorité qui la écrite c’est tout de même le peuple… Une fois ce document fini on aura une bonne base factuelle et consultable pour tous.
Vous voulez une nouvelle vie des nouvelle loi, et bien voilà lisez et comparez… En plus c’est le peuple qui pourra la changer.
Cela permettrait de démontrer que cela fonctionne et bien.
Même si ce sera long, au moins il y a un but ! Je dirai même une arme.
Cdlt
R.Flores
Merci 🙂
Est-ce que la wiki-constitution du Plan C peut être un de ces points de départ possibles ?
http://wiki.gentilsvirus.org/index.php/Constitution_Wiki_Etienne_Chouard
Je partage le désappointement de Tristan dans la vidéo sur l’absence de date et d’objectif permettant de maintenir une motivation. Pour palier à cela je préconise de passer du mode entrainement (atelier constituant) au mode projet (auto-constitutante). Il faudrait que toi, Étienne (car tu est le fédérateur légitime que tu le veuilles ou non) tu organises-supervise la fabrication (on ne prend pas le pouvoir dans la démocratie, on la fait) d’une constitution citoyenne, non militante qui serait renouvelée (versionnée) chaque année. Pour cela il faut organiser la constitution d’un mini panel (échantillon représentatif du peuple français) de 20 tirés au sort à qui on demandera de valider ou invalider les propositions venant des ateliers constituants issus de volontaires (militants non représentatifs). J’avais écrit cette note pour expliciter ce concept : Processus pour Atelier Constituant Guidé par la Volonté Générale — https://huit.re/ndacg
Autre sujet, je m’intéresse depuis quelque temps à l’histoire et aux problèmes liés à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (et aussi celle de 1793) qui fut écrite à l’origine comme un objectif moral et philosophique et non pas comme une règle de droit applicable. Cette déclaration qui n’a JAMAIS été approuvée par le peuple français, aussi positive soit-elle comporte d’énormes imprécisions et ambiguïtés notamment sur la portée exacte de chaque article qui concernent au choix, tous les hommes ou seulement les citoyens français. C’est en 1971, quelques mois après la mort du Général de Gaulle (qui ne pouvait plus protester) que les magistrats non élu du conseil constitutionnel décidèrent sans demander au peuple français que la DDHC ferait désormais parti du droit positif et nécessitait l’adaptation progressive de toutes les lois françaises. On parle de cet évènement comme du coup d’état constitutionnel de 1971. Ainsi, les lois de préférences nationales votés en 1932 (gouvernement radical socialiste) puis renforcée en 1936 (front populaire) devinrent illégale et furent progressivement démembrées permettant à partir de 1975 de faire passer les lois dites de regroupement familiales qui lança l’ère de l’immigration de peuplement (par opposition à l’immigration de travail précédente). L’article 1 de la DDHC qui évoque notamment cette intention : « Les hommes naissent et demeurent libre et égaux en droit » a été interprétée par les magistrats du conseil constitutionnel comme s’adressant à tous les Hommes du monde et non pas aux seuls citoyens français. Ainsi à partir de 1971, tout Homme qui mettait le pied en France disposait des mêmes droits économiques que les citoyens français (aides au logement, aides familiales, aides au chomage, retraite, pas de priorité nationale sur le « marché » du travail, etc.). Le CC a néanmoins fait un exception (qui contredit donc l’infaillibilité de la DDHC) concernant le droit de vote qui reste réservé aux seul citoyens français. Je pense qu’il s’agit la d’un débat essentiel sur l’écriture d’une nouvelle constitution.
Rappel d’Olivier Berruyer :
httpv://youtu.be/IPWMnZo0avE
Un vote au « jugement majoritaire » aurait placé Mélenchon devant Macron
« Une étude menée par le CNRS, l’université de Paris-Dauphine, l’École polytechnique et LaPrimaire.org explore ce nouveau type de scrutin, qui consiste à donner une appréciation à chaque candidat plutôt qu’à glisser un bulletin pour une personne dans l’urne. »
Lire la suite (formidable exercice pour vos prochains ateliers constituants personnels et contagieux : écrivez vous-même le ou les articles instituant le jugement majoritaire) :
http://www.regards.fr/web/article/un-vote-au-jugement-majoritaire-aurait-oppose-macron-a-melenchon
Retour sur le jugement majoritaire (et l’élection présidentielle) :
https://www.google.fr/amp/s/sciencetonnante.wordpress.com/2017/05/12/retour-sur-le-jugement-majoritaire-et-lelection-presidentielle/amp/
Source : science étonnante (blog passionnant)
Ne ratez pas ça :
httpv://youtu.be/ZoGH7d51bvc
Dans la video, c’est pas bête l’idée de l’intervenant à 19′. Des ateliers constituants sur des places publiques ce serait pas mal. Il suffirait de déplacer ce qui se fait en salle en rue, et ça attirerait des gens alentours par curiosité. Ca permettrait en tout cas de sortir du monde du web pour toucher les gens-de-la-vraie-vie. Dans une grande métropole pour rassembler un peu de monde pour commencer ce serait jouable. Et puis s’il n’y a que 3–4 clampins, c’est suffisant pour faire un atelier (on n’a pas la contrainte de Nuit Debout où l’on visait des rassemblement de millier de personne pour faire trembler la République). Seules contraintes me semble-t-il : faire la déclaration de manifestation à la préfecture et apporter un mégaphone.
Lettre aux « républicains » « en marche » :
https://blogs.mediapart.fr/jerome-antoine/blog/020617/lettre-aux-republicains-en-marche
La France va mal. Dans les crèches, les écoles, les universités, les hôpitaux, les maisons de retraite, les entreprises, les agences Pôle Emploi, les commissariats ou la rue, entre autres, ça va parfois même très mal. Il paraît que la France n’aurait plus les moyens de s’occuper dignement des siens. Soit, mais une question me taraude : avez-vous seulement déjà regardé le budget de l’État ?
Voici quelques ordres de grandeur pour 2016 :
Le déficit public annuel s’élève donc à environ 70 milliards d’euros, qu’il faut emprunter et ajouter à la dette de l’État (plus de 2000 milliards d’euros). Cette situation n’étant évidemment pas tenable, elle sert de prétexte à un objectif que vous martelez sans cesse : « il faut baisser les dépenses publiques ».
Il y aurait pourtant une autre solution : augmenter les recettes. Comment ? En luttant efficacement contre l’évasion fiscale des multinationales. Vous n’ignorez pas que ce fléau coûterait environ 80 milliards d’euros par an à l’État. Oui, 80 milliards, alors qu’il en manque 70 pour équilibrer nos comptes. Par conséquent, je ne peux pas comprendre comment il pourrait sembler plus “normal” ou “urgent” de supprimer des postes dans des hôpitaux plutôt que de faire payer ses impôts, comme tout le monde (!), à une grande enseigne de fast-food. Une explication serait la bienvenue, et sans langue de bois, car j’entends déjà certains de vos arguments :
« On lutte déjà ! »
Sauf que l’un des principaux architectes de l’évasion fiscale des multinationales en Europe n’est autre que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne qui vient justement de déclarer que la France dépensait trop. La récente directive européenne sur le secret des affaires ne va d’ailleurs absolument pas dans le sens d’une lutte contre les activités opaques de ces grands groupes. Cerise sur le gâteau, certains lanceurs d’alertes sont poursuivis ou condamnés par la justice, sans parler du manque de reconnaissance. La lutte est déjà engagée ? A d’autres.
« La compétitivité ! »
Non. Chaque mètre carré de surface commerciale acquis par une multinationale évadée fiscale génère moins de recettes fiscales. Cela fait donc davantage reposer le poids de l’impôt sur les autres. Quand les multinationales paient, en moyenne, moins de 10 % d’impôts sur leurs bénéfices, les petites et moyennes entreprises, elles, décaissent les 33 % prévus par la loi. Or, si les multinationales cessait l’évasion fiscale, le taux d’impôt sur les sociétés pourraient mécaniquement baisser pour tout le monde. Quand vous dites “compétitivité”, j’entends “favoritisme”.
« L’emploi ! »
Qui peut vous croire ? Dans une économie de plus en plus capitaliste, le chômage est une condition sine qua non à la maximisation du profit. Il permet de mettre les travailleurs en concurrence, et donc de tirer les conditions de travail et les rémunérations vers le bas. Une fois le chômage devenu trop élevé pour l’opinion publique, la création d’une classe de travailleurs ultra-précaires apparaît alors comme un moindre mal, pour le plus grand bonheur des actionnaires de multinationales. Par contre, sans évasion fiscale, et donc avec une baisse du taux de l’impôt sur les sociétés pour tous, de l’emploi serait massivement créé. Et sans « uberisation ».
Restons donc sérieux.
Il faut réaliser l’ampleur du phénomène : une journée d’évasion fiscale, c’est plus de 200 millions d’euros qui s’évaporent. Par conséquent, après une journée sans évasion fiscale, 200 hôpitaux pourraient toucher un million d’euros. Une autre journée sans évasion fiscale, et c’est 2000 écoles qui pourraient toucher 100 000 euros chacune. Je continue ? La réalité d’aujourd’hui, c’est que quelques grands groupes nous volent, à toutes et à tous, 80 milliards d’euros par an. Plus que le budget de l’Éducation nationale. Plus que le budget de la Santé. Vous qui prétendez vouloir gouverner la France, j’ose espérer que vous n’ignoriez rien de l’énormité de ces chiffres.
Pendant votre campagne électorale, pas un mot sur ce sujet. Exactement comme dans les grands médias appartenant à de non moins grands industriels. Comme si ça n’existait pas. Le candidat Macron et son équipe étaient d’ailleurs, et de loin, les champions du conflit d’intérêts. Les liens étroits avec de nombreuses multinationales sont établis. Pourtant, vous n’hésitez pas à vous dire « en marche !». Très bien, mais vers quoi ? La défense de ce système néfaste et de ces privilèges injustes ? Ça n’aurait aucun sens, c’est parfaitement indéfendable. J’en arrive à me demander ce qui a bien pu vous détourner à ce point là de la réalité et des notions d’intérêt général. La désinformation, l’égoïsme, ou les deux ?
Documentation :
Crédits budgétaires prévus pour 2016 :http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2015/09/30/29006–20150930ARTFIG00344–quoi-servent-les-373-milliards-d-euros-du-budget-de-la-france.php
Le rapport « Rendez l’argent ! » de l’association Attac France (Officiel) :https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/nous-avons-trouve-200-milliards-necessaires-a-la-transition-sociale-et
Juncker au centre d’un scandale fiscal impliquant 340 multinationales, surPolitis.fr :https://www.politis.fr/articles/2014/11/juncker-au-centre-dun-scandale-fiscal-impliquant-340-multinationales-28907/
L’évasion fiscale expliquée par Eva Joly :https://www.facebook.com/LuxleaksRaphael/videos/1392987007415420/
Le dossier évasion fiscale de L’huile dans les rouages : https://www.facebook.com/lhuiledanslesrouages/posts/1861310627454375
La liste des conflits d’intérêts des candidats sur Mr Mondialisation :https://mrmondialisation.org/la-liste-des-conflits-dinterets-des-candidats/
Une question de Raphaël HALET lanceur d’alerte Luxleaks à Emmanuel Macron :https://www.facebook.com/LuxleaksRaphael/videos/1379262908787830/
Je repars sur l’idée de Romain et de ta suggestion Étienne de ressortir les discussions du forum.
Ce forum est une mine d’information mais très hermétique pour le tout venant qui ne sait pas par où commencer, et le forum n’est pas toujours très ergonomique.
Je crois qu’il faudrait faire appel à un professionnel qu’on pourrait financer grâce à un financement participatif pour créer une plateforme moderne, stylée et ergonomique pour toucher un plus large public.
Je suis peut-être à côté de la plaque car il y a un moment que moi-même je n’ai pas mis le curseur dans le forum.
Il y a quelques sites déjà existant sur la constitution mais celui-ci serait toujours celui d’Étienne.
Puisqu’Étienne a déjà dit qu’il n’avait pas le temps de remettre le nez dans la conception du site (ce qui est évident si on regarde son hyperactivité ces derniers temps), que pensez-vous de cette idée de financement participatif et surtout qu’en penses-tu toi Étienne ? Je suis convaincu qu’un appel à don sur une plateforme prévue à cet effet rencontrerait un vif succès (il est facile et rapide d’arriver à plusieurs dizaines de milliers d’euros, surtout avec la notoriété, la rectitude et le devouement d’Étienne pour le bien commun).
PS : je veux bien expliquer les détails techniques si jamais.
L’idée est simplement de centraliser et de clarifier les infos contenues dans les différentes plateformes citées par Étienne.
Pour émettre une critique constructive, je dirais que le présent site est obsolète dans sa forme ! Temps de chargement devenus parfois interminables, pas d’ergonomie, la page chouard.org est une page en construction. Le curieux et non initié s’attend à voir un site ergonomique et clair, une belle charte graphique, des onglets qui redirige vers les pages les plus importantes (telles que la synthèse des travaux sur la constitution !!).
Je propose simplement qu’on se paie un relooking total regroupant le blog, le forum et le wiki dans une interface claire et qui invite à la participation, dans lequel Étienne resterait le webmestre.
Le problème (solvable étant qu’un tel site coûte de l’argent à la mise en place). D’où l’idée du « crowdfounding », financement participatif.
François Ruffin est élu :
httpv://youtu.be/hPvgu3QHZK0
Protocole sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires du 10 octobre 1980 à géométrie variable…
« LA COALITION ANTI-EI RECONNAÎT UTILISER DES MUNITIONS AU PHOSPHORE BLANC À MOSSOUL.
La coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis a admis, pour la première fois, utiliser des munitions au phosphore blanc à Mossoul, où les forces irakiennes tentent de chasser l’État islamique (EI ou Daesh) depuis octobre 2016. Ce que plusieurs photographies et vidéos, diffusées ces derniers mois sur les réseaux sociaux, tendaient à accréditer […] »
Source : opex360.com
http://www.opex360.com/2017/06/14/la-coalition-anti-ei-reconnait-utiliser-des-munitions-au-phosphore-blanc-mossoul/
Pourquoi ne voulons-nous pas réécrire la constitution ?
Peut-être que nous n’en voyons pas la faisabilité, à l’échelle d’une Nation ?
Peut-être devrions-nous, nous les GV qui sommes convaincus de l’intérêt d’un tel objectif, nous l’appliquer à nous-mêmes, dans le cadre d’une *association*, en nous dotant de statuts et d’un fonctionnement *démocratique* correspondant à nos attentes, en réussissant *durablement* à nous libérer des entraves de l’incohérence collective, du confort d’un meneur élu, de l’instabilité idéologique, de l’éloignement géographique, de la proximité relationnelle, de la séduction médiatique, de la tentation narcissique de certains ou de la paranoïa d’autres, etc. …
C’est tellement dur de se mettre d’accord collectivement sur un cadre de fonctionnement : quelles règles appliquer ? combien de temps ? et surtout qui décide et comment ? Ce sont parfois les modalités d’une prise de décision toute simple qui font capoter toute une entreprise commune…
Nous voulons que nos concitoyens écrivent notre Constitution ?
Prouvons déjà que nous savons le faire à notre échelle, entre nous, dans un cadre associatif.
L’association Citoyens constituants fait cela (utiliser l’association comme laboratoire démocratique avec démonstrations pratiques des propositions théoriques de l’association) depuis quelques années. Il faudrait leur demander quels en sont les résultats.
Il me semble que ce qui complique beaucoup l’application du tirage au sort dans une association, c’est le petit nombre d’adhérents, et plus encore, le très petit nombre d’adhérents dévoués, prêts à se donner du mal et à donner du temps pour l’association : si on tire au sort les fonctions nécessaires parmi ces adhérents-là (ceux qui sont volontaires pour « le pouvoir », c’est-à-dire en l’occurrence le plus souvent pour les corvées), ils se retrouvent toujours au pouvoir parce qu’ils sont peu nombreux et qu’on n’en a pas assez pour organiser une rotation. Et si on tire au sort parmi tous les adhérents, il y en a plein qui abandonnent (carrément) l’association (!) parce qu’ils veulent bien s’associer mais ils ne veulent pas travailler 🙁
http://www.lescitoyensconstituants.org/
« Ils veulent bien s’associer mais ils ne veulent pas travailler »
Bonjour Etienne,
Je vais poursuivre sur ton sujet. Alainr évoque le même problème un peu plus bas sur cette page. J’ai réfléchi un peu à la question ce jour. Au départ, ça m’est venu de l’ « Affaire Tepa » qui a surgi récemment :
Il y a deux semaines, un « lanceur d’alerte » évoque un usage personnel par Tepa de l’argent de l’association MetaTV :
https://youtu.be/zj4ICpsPjAw
Peu après, Tepa se défend dans une vidéo :
https://youtu.be/cP9ux4NpP4s
L’analyse qu’en fait Romain Jules Guérin est tout à fait exacte :
https://youtu.be/tlVJVcPBtd8
Essayons de creuser un peu. Au départ, Tepa se joint à une quinzaine d’amis qui veulent mettre sur pied un média alternatif. Le groupe se structure sous forme d’association loi de 1901. Les règles de fonctionnement, les rapports hiérarchiques et financiers entre les membres ne semblent pas avoir été rigoureusement établis. Il a été supposé que l’amitié pouvait suppléer aux règles, et l’enthousiasme à l’argent. Préceptes que le vidéaste ci-dessus désigne par « gauchisme ».
Au départ, le groupe est plein d’allant. Puis, il se révèle que beaucoup ne sont pas très réguliers, pas très compétents ou pas très motivés. De quinze personnes, le groupe se réduit à Tepa et son preneur de vues. Le média se développe néanmoins.
Étape suivante : Tepa menant l’aventure seule, et payant de sa personne, finit par se considérer comme le seul membre actif de l’association et utilise le compte de celle-ci comme le sien propre.
Après plusieurs années, d’autre membres inactifs font leur réapparition, demandent des comptes sur l’utilisation de l’argent, accusent Tepa de détournement et réclament la part de ce qu’ils considèrent comme leur dû.
Comment aborder cela ?
Les individus sont mus par des « passions ». Ils s’investissent dans des activités pour l’activité elle-même, et non pour une autre récompense qu’ils attendraient en échange. Mais les passions sont souvent éphémères, et nous nous illusionnons souvent sur notre propre capacité à maintenir dans le temps le plaisir tiré d’une activité. Ce phénomène de « satiété » est en partie utile. Les individus qui ont une perturbation des mécanismes de plaisir et de satiété sont à risque de développer des pathologies telles que la toxicomanie ou le jeu pathologique.
Or, dans une société complexe, il est nécessaire, pour mener à bien des projets, que des individus, au savoir bien spécifique, se groupent pour effectuer une tâche organisée et sur une longue période de temps. Mais je pense qu’il n’est pas possible de construire un barrage hydroélectrique ou un sous-marin nucléaire uniquement avec des bénévoles amateurs enthousiastes.
Heureusement, pour ces tâches, nous avons l’argent. L’argent est une récompense qui a la propriété de ne développer que très peu de phénomène de satiété. Aussi, si une personne effectue une activité pour le plaisir que cela lui procure, elle ne la fera que pendant une durée limitée de temps, ou que par exemple quelques heures par semaine. Par contre, si on lui donne de l’argent en échange, on peut obtenir qu’elle s’applique à une même tâche pendant quarante heures par semaine ou plus, pendant toute une vie. L’ « aliénation » varie cependant d’une personne à l’autre : certains gardent toujours un plaisir intrinsèque au travail qu’ils effectuent, d’autres ne le font que pour la rétribution monétaire. C’est la seule manière de faire travailler de manière coordonnée des personnes de disciplines diverses à un même projet sur une longue durée.
Il s’ensuit :
1) Dans notre société le « salariat » est nécessaire. C’est-à-dire qu’une instance qui a un projet donne une rémunération monétaire à différents individus en échange d’une tâche qui participe à la réalisation de ce projet. Ceci est valable pour l’ensemble des activités pour lesquelles on s’attend à ce que les gens ne travaillent pas bénévolement toute la journée pendant des années (à mon avis, seules les activités domestiques et familiales peuvent y échapper). Très rares sont les personnes qui garderont une passion suffisante pour un travail non rémunéré à long terme. Aussi, le capitalisme reste nécessaire et ne disparaîtra pas.
2) Les salariés ne travaillent plus pour le plaisir de la tâche en elle-même, mais uniquement pour la rémunération (Il faut aussi relativiser cela : la plupart des personnes que j’ai interrogées me disent qu’elles conservent un plaisir à leur travail. Même pour les exemple-types du poste aliénant des idéologues de gauche que sont « la femme de ménage » et « la caissière de supermarché »).
Cela entraîne une baisse de la créativité, surtout lorsque l’entreprise utilise des méthodes oppressives pour arriver à ses fins. C’est l’un des problèmes que se pose le management actuel : maintenir chez les employés un investissement envers l’entreprise et une créativité, tout en suivant les projets de la direction. Le système capitaliste est défaillant du côté de la créativité.
3) Dans notre exemple, Tepa doit se dire que d’une part des grands médias officiels peu créatifs gagnent infiniment plus que lui. Et que d’autre part, ses « associés » qui ne s’investissent par dans MetaTV réclament une part des bénéfices. Et lui-même, entre les deux, qui se dépense littéralement « sans compter » (c’est-à-dire qu’il travaille non pour la rémunération monétaire mais pour le plaisir de la tâche créatrice en elle-même), il devrait mourir de faim. On voit immédiatement l’injustice.
C’est la théorie « des parasites d’en haut et des parasites d’en bas ». Tepa mérite une juste rémunération pour son activité. D’où viendra-t-elle ? Dans le meilleur des mondes anarchistes, du crowdfunding. Chaque spectateur de MetaTV reconnaît l’utilité que lui apporte le média et paye sur base volontaire la « créativité » de Tepa. Mais on ne peut malheureusement pas s’attendre à ce que chacun repère les gens créatifs et les rémunère pour leurs efforts passionnés.
Aussi, je pense que c’est ici qu’entre en jeu le revenu de base. Outre sa fonction d’égalisation des conditions, il doit permettre à chacun de développer sa passion à l’abri du besoin, et en dehors du salariat. Le revers est bien entendu qu’il y aura du déchet : à côté des créatifs, il y a des gens dont la « passion » sera de jouer à la Playstation en fumant des joints.
4) On peut extrapoler le problèmes aux tâches institutionnelles. Certaines personnes gardent toute leur vie une passion pour la vie politique de la cité, qui les fait travailler pour ce qui leur apparaît comme le bien public sans en attendre d’autre récompense (on parle de « militants »). Mais on ne peut pas attendre que l’ensemble de la population ait cette passion. Pour cette vaste majorité, je pense qu’il faut une récompense pécuniaire pour les activités civiques. C’est d’ailleurs ce qui se faisait dans l’Athènes antique, ou les participants à l’assemblée recevaient un dédommagement financier. Il faudra que, en régime démocratique, toutes les activités citoyennes un peu plus exigeantes qu’un vote tous les cinq ans reçoivent une contrepartie suffisante pour maintenir un investissement personnel au long cours.
Merci Ronald, toujours passionnant.
L’euphémisme du jour : j’ai bien aimé « L’argent est une récompense qui a la propriété de ne développer que très peu de phénomène de satiété. » 🙂
Je regarde avec appétit les vidéos d’informaction ! Merci pour ce travail de grande qualité.
Fervent défenseur de la stochocratie, je cherche d’abord à l’appliquer à moi-même avant de l’appliquer aux autres. À Nuit Debout, nous avions une méthode intéressante pour désigner la personne qui modère un commission : désigner la personne qui modère en utilisant le tirage au sort. Pour ce faire : Lancer dé/pièce, le nième (pile:1, face:2) individu sur la gauche du lanceur devient la personne qui modère. Relancer quand un tiers ou plus des personnes lèvent le pouce ; la personne qui modère devient la personne qui lance.
Je cherche des gens pour monter un collectif (sur Paris) dont le comité de direction serait tiré au sort. Créer un parti d’un genre nouveau.
Pourquoi ne voulons-nous pas réécrire la constitution ?
Je ne pense pas que les gens qui sont informés de ce problème de Constitution soient hostiles à l’idée. Moi qui suis totalement convaincu, je m’aperçois autour de moi que souvent, les gens préfèrent nommer une personne au-dessus d’eux pour régler les problèmes (leurs problèmes ; nos problèmes) plutôt que de se prendre en main, même si cette personne est mauvaise. Au moins, si ça marche pas, ils diront que c’est de sa faute, c’est un incompétent. En fait, les gens ont peur de se prendre en main, peur de l’inconnu. Je pense qu’ils préfèrent démissionner de la politique plutôt que de s’y impliquer.
Le problème est de savoir comment faire pour impliquer les gens ; leur faire comprendre que personne ne peut mieux s’occuper de nos problèmes que nous-même et que si nous voulons une vraie politique, c’est à nous de la faire et pas 1 jour tous les 5 ans mais tous les jours ? Comment leur faire comprendre ?
Poutine se défend plutôt bien contre les calomnies extravagantes de l’Empire et de ses médias asservis qui nous poussent à nouveau vers une guerre mondiale.
Ici, il a oublié de dire 1) que son pays n’en bombarde aucun autre (pour lui imposer un changement de « régime » sans accord de l’ONU) et 2) que c’est justement son pays qui accueille et protège les « dissidents politiques » comme Snowden que l’Empire, lui, menace précisément d’emprisonner…
httpv://youtu.be/M1jQEkvzDPA
Dans tout collectif, seul un très petit nombre d’adhérents donnent du temps, c’est vrai…
Si un collectif compte 1000 personnes, alors 100 personnes vont donner un peu de temps, et 10 personnes beaucoup de temps.
Si les 100 personnes en ont marre et décident de virer les 900 qui ne font rien, alors le collectif se retrouve avec 100 personnes en tout.
Et rapidement, il n’y a plus que 10 personnes qui donnent un peu de temps, 2 ou 3 qui donnent beaucoup de temps et 90 qui n’en donnent plus du tout.
Il faut admettre qu’un tel fonctionnement collectif est naturel, non ?
Et en plus, même dans les regroupements comme les nôtres ou de type Nuit Debout, Podemos ou France Insoumise, on a majoritairement besoin d’une incarnation au pire symbolique, au mieux humaine : Étienne, ou Mélenchon, ou Frédéric Lordon, ou Ruffin …
Un collectif nombreux peut-il prendre plaisir à s’organiser, sans ni déléguer ni s’incarner ? C’est un tel fonctionnement convivial, durable et efficace dont nous avons à montrer la faisabilité.
DataGueule : « régime représentatif » ? Mais de quoi ?
« Dans un gouvernement représentatif, l’idéal, c’est que les élus représentent les citoyens. Or aujourd’hui, on en est encore loin. Forte abstention, faible représentation des classes ouvrières, parité loin d’être atteinte, etc.
Et au centre de la crise : le système de vote.
Alors, n’est-ce pas le moment d’imaginer de nouveaux fonctionnements pour remettre en marche notre démocratie ? »
httpv://www.youtube.com/watch?v=Ih5HnS395Hs
Mon commentaire :
« QUI ÉCRIT ET IMPOSE aux humains les règles de l’élection, manifestement contraires à une juste représentation ? Qui ravale les hommes au rang dégradant d’électeurs ? Qui empêche le peuple de décider lui-même de son sort ? Qui écrit la « constitution » ? »
N’est-ce ce pas une bonne question ?
Si on veut une vraie constitution, il faudra apprendre à l’écrire nous-mêmes.
Pas de démocratie digne de ce nom sans citoyens constituants.
Discussion sur Facebook :
https://www.facebook.com/DataGueuleOfficiel/videos/482056978802402/
Bonjour Etienne,
Il existe actuellement une initiative via logiciel libre permettant à tout citoyen lambda de voter les lois débattues à l’AN.
https://framavox.org/g/aSo9pQyJ/parlement-direct
Pourquoi ne pas contacter Framasoft et voir dans quelle mesure ils pourraient appliquer votre projet d’ateliers constituants citoyens sous forme de développements informatiques spécifiques ? Je crois également qu’il serait intéressant, comme relais de communication et d’appui efficace, de vous rapprocher des députés France Insoumise fraîchement élus autour d’une initiative commune autour de ces ateliers constituants électroniques.
Qu’en dites-vous ?
Une citoyenne
demander à un député de proposer le referendum d initiative populaire. Si ça ce réalise l’utiliser pour changer de constitution.
Les ateliers constituants populaires en 4 minutes 30 🙂
J’ai décidé d’organiser des ateliers d’écriture… par onpassealacte
https://www.dailymotion.com/video/x2lsd84
INTERVIEW DE JEAN MONNET (14 Oct. 1955)
http://www.ina.fr/video/CAF94059671/interview-de-jean-monnet-a-paris-video.html
Eh oui cela fait 62 ans qu’on nous force à accepter les États-Unis d’Europe, qu’on nous vend l’ »harmonisation sociale » (vers le bas), « la libre circulation des marchandises et des individus » (pour le bien commun évidemment). Cet individu nous explique également qu’il faut faire sauter les frontières et les nations (rien que ça) pour mettre en place l’électricité (j’ai du mal à voir le rapport) ayant pour origine la « force atomique pacifique » (tout le merdier que ça a occasionné en Afrique est sans doute très pacifique).
Ce charmant grand-père à qui on donnerait le bon Dieu sans confession avait pour nous ce beau projet pour « ne pas rester en arrière des États-Unis ». Quelle trahison quand on sait qu’il était alors un agent payé par la CIA (on connait même son salaire de l’époque, parait-il, cf documents déclassifiés).
🙁
INTERVIEW DE JEAN MONNET (13 Sept. 1970)
http://www.ina.fr/video/I15070305/jean-monnet-a-propos-de-la-creation-de-la-ceca-video.html
Pour finir, ce cher Jean Monnet nous explique que « tout le développement européen est contenu dans l’affaire du Luxembourg » (ie dans la création de la haute autorité de la Communauté Économique du Charbon et de l ‘Acier en mai 1953), « y compris un point fondamental qui est la délégation de souveraineté ».
Merci Jean pour tes bons et loyaux services ! 🙂
Un film bien ficelé que je ne connaissais pas et que vous connaissez surement :
Dette, crise, chômage : qui crée l’argent ?
httpv://www.youtube.com/watch?v=syAkdb_TDyo
à diffuser à nos proches en priorité 🙂
Je réalise que je suis peut-être barbant avec mes postes sur un blog de convertis. Il serait peut-être plus judicieux de poster sur facebook mais je refuse de m’y inscrire.
Je viens de découvrir le réseau social Do4CHange créé justement par l’auteur du film : Dette, crise, chômage : qui crée l’argent ?
Quelqu’un connait-il ce réseau Do4CHange ?
Amicalement.
Pareil, suis pas sur Face de bouc.
Do4CHange, j’en ai entendu parlé. Gabriel Rahbi y est lié, c’est le fils de Pierre Rahbi (Les Colibris).
Une conférence récente avec le grand Gérard Foucher que je trouve très didactique sur grosso modo le même sujet (on sent l’expérience qui émane) :
httpv://www.youtube.com/watch?v=DH2ijq4gudE
Je ne sais plus si elle a déjà été postée sur ce site, si oui c’est un bon rappel 😉
httpv://youtu.be/JFCsJhOz-js
httpv://youtu.be/QkV0a57xDtg