POURQUOI NE VOULONS-NOUS PAS RÉÉCRIRE LA CONSTITUTION ? 24 « Qu’est-ce qui manque à cette idée forte, cette CAUSE COMMUNE de l’humanité, pour se répandre plus rapidement ? »

16/06/2017 | 44 commentaires

https://​you​tu​.be/​W​7​O​e​f​d​G​E​FMs

Ah, qu’est-ce qu’ils bossent bien ! Ces jeunes gens d’Inform’Ac­tion, à Tou­louse, sont en train de nous fabri­quer un bien beau mon­tage de notre ren­contre et de nos réflexions. Voi­ci la deuxième par­tie. C’é­tait le 20 mai der­nier. Un chouette moment, vous allez voir 🙂

httpv://www.youtube.com/watch?v=W7OefdGEFMs

Vous aus­si, si vous trou­vez bonne cette idée (si on veut une vraie consti­tu­tion, il faut nous entraî­ner à l’é­crire nous-mêmes), dites-moi ce qui, au fond, vous conduit à ne pour­tant pas (encore) orga­ni­ser vos propres ateliers.

Bon cou­rage à tous, bande de virus 🙂

Étienne.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

44 Commentaires

  1. joss
  2. etienne
    • etienne

      Noam Chom­sky : « c’est très cohé­rent, très sys­té­ma­tique. Tout ce qui peut être utile aux gens ordi­naires, aux tra­vailleurs, aux gens de la classe moyenne, aux gens dans la rue, tous les pro­grammes allant dans ce sens doivent être anéan­tis. Tout ce qui ajoute à la richesse et au pou­voir ou qui aug­mente l’utilisation de la force, tout cela nous le poursuivons. »

      Réponse
    • etienne

      NOAM CHOMSKY : « En fait, il y a eu un son­dage assez inté­res­sant à ce sujet [l’Obamacare] il y a quelques jours, qui deman­dait sim­ple­ment aux gens ce qu’ils pré­fé­raient. La pro­po­si­tion des Répu­bli­cains cor­res­pon­dait à la réponse la moins choi­sie. Je pense qu’à peu près 15 pour cent de la popu­la­tion étaient prêts à l’accepter. Un peu plus choi­si était le sys­tème exis­tant, qu’on appelle l’Obamacare. Et à ce pro­pos, ça vaut la peine de se rap­pe­ler que beau­coup de gens ne savent pas que l’Obamacare et la loi sur les Soins Abor­dables sont la même chose. Donc, on a des opi­nions néga­tives vis-à-vis de l’Obamacare, résul­tat de beau­coup de pro­pa­gande, mais des opi­nions plus posi­tives à l’égard de la Loi sur les Soins Abor­dables, en rai­son de ce que les gens voient.

      Le plus popu­laire de tous les items, pour plus de la moi­tié des gens, était l’option dite publique, un pro­gramme de pro­tec­tion de la san­té garan­ti par le gou­ver­ne­ment, ce qui est assez remar­quable car per­sonne ne prône publi­que­ment cela. Mais depuis des décen­nies, il y a des résul­tats de son­dages cohé­rents qui montrent que lorsqu’on demande aux gens ce qu’ils veulent, ils indiquent que c’est ce qu’ils veulent. Et, effec­ti­ve­ment, c’est à peu près la seule pro­po­si­tion qui ait un sens. Le sys­tème de san­té amé­ri­cain est un scan­dale inter­na­tio­nal. Il coûte gros­so modo le double par habi­tant de celui des pays com­pa­rables, et est l’un de ceux qui pro­duit les pires résul­tats, prin­ci­pa­le­ment parce qu’il est pri­va­ti­sé, extrê­me­ment inef­fi­cace, bureau­cra­ti­sé, beau­coup de paie­ments sur fac­tures, beau­coup de fonc­tion­naires, des tonnes d’argent gas­pillé, le sys­tème de soins est entre les mains d’établissements qui recherchent le pro­fit et qui ne sont pas des éta­blis­se­ments de san­té, bien sûr. Et depuis des décen­nies, les gens pré­fé­re­raient ce que tous les autres pays ont, d’une manière ou d’une autre : soit des soins de san­té natio­naux directs, soit des soins de san­té for­te­ment régle­men­tés par l’État comme, par exemple, en Suisse. Par­fois, le sou­tien est éton­nam­ment éle­vé. Ain­si, à la fin des années Rea­gan, par exemple, envi­ron 70 pour cent de la popu­la­tion pen­saient que les soins de san­té garan­tis devraient être une garan­tie consti­tu­tion­nelle, parce que c’est un desi­de­ra­tum si évident. Et envi­ron 40 p. 100 pen­saient que c’était déjà dans la Consti­tu­tion. La Consti­tu­tion étant cette col­lec­tion sacrée de tout ce qui est rai­son­nable, donc cela devait y être.

      Mais ça ne compte tout sim­ple­ment pas ce que les gens pensent. Quand Oba­ma a mis en place son propre pro­gramme, je pense que l’option publique était sou­te­nue par presque les deux tiers de la popu­la­tion, mais on l’a sim­ple­ment tuée. Quand c’est – par­fois, c’est dis­cu­té dans la presse, le New York Times et d’autres jour­naux. Et ils le men­tionnent. Ils disent que c’est une pos­si­bi­li­té, mais qu’elle est poli­ti­que­ment impos­sible, ce qui est cor­rect si cela signi­fie que vous ne pou­vez pas la mettre en place avec les socié­tés phar­ma­ceu­tiques et les ins­ti­tu­tions finan­cières. C’est poli­ti­que­ment pos­sible dans ce qu’on appelle la démo­cra­tie. Par­fois, on parle de « manque de sou­tien poli­tique », ce qui signi­fie manque de sou­tien par les ins­ti­tu­tions qui comptent vrai­ment. Il y a une par­tie de la popu­la­tion sur le côté, mais nous pou­vons les igno­rer, oui. »

      Réponse
    • etienne

      Noam Chom­sky, à pro­pos de l’interférence sup­po­sée de la Rus­sie dans les élec­tions américaines : 

      « C’est un fait plu­tôt remar­quable que – avant toute chose, C’EST UNE PLAISANTERIE. La moi­tié du monde est écrou­lée de rire. Les États-Unis ne se contentent pas d’interférer dans des élec­tions. Ils ren­versent des gou­ver­ne­ments qui ne leur plaisent pas, ins­ti­tuent des dic­ta­tures mili­taires. Dans le seul cas de la Rus­sie – c’est le moindre des exemples – le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain, sous Clin­ton, est inter­ve­nu de manière fla­grante et ouverte, avant d’essayer de le cacher, pour pro­mou­voir son homme, Elt­sine, de toutes les manières pos­sibles. Alors, tout cela, comme je le disais, est consi­dé­ré – fait des États-Unis, à nou­veau, la risée du monde entier.

      Alors, pour­quoi les Démo­crates se foca­lisent-ils là-des­sus ? En fait, pour­quoi se foca­lisent-ils autant sur le seul élé­ment du pro­gramme de Trump qui soit plu­tôt rai­son­nable, le seul rayon de lumière dans ces ténèbres : ten­ter de réduire les ten­sions avec la Rus­sie ? C’est – les ten­sions aux fron­tières russes sont extrê­me­ment sérieuses. Elles pour­raient dégé­né­rer en une guerre majeure, ultime. Les efforts pour les réduire devraient être applau­dis. Il y a deux jours, l’ancien ambas­sa­deur amé­ri­cain en Rus­sie, Jack Mat­lock, a affir­mé publi­que­ment qu’il ne pou­vait pas croire qu’on porte une telle atten­tion aux efforts pré­su­més de l’administration entrante pour éta­blir des liens avec la Rus­sie. Il a dit : « Bien sûr, c’est exac­te­ment ce qu’ils avaient à faire. » »

      Réponse
    • etienne

      Noam Chom­sky :

      « Les manœuvres de l’OTAN se déroulent à quelques cen­taines de mètres de la fron­tière russe. Les avions à réac­tion russes bour­donnent autour des avions amé­ri­cains. Ceci – quelque chose pour­rait leur échap­per très faci­le­ment. Les deux par­ties, en atten­dant, ren­forcent leurs forces mili­taires, en ajou­tant – les États-Unis le font – une chose qui pré­oc­cupe beau­coup les Russes est l’installation par les États-Unis de soi-disant mis­siles anti-balis­tiques à proxi­mi­té de la fron­tière russe, pré­ten­du­ment pour pro­té­ger l’Europe contre des mis­siles ira­niens inexis­tants. Per­sonne ne croit cela sérieu­se­ment. C’est inter­pré­té comme une menace de pre­mière frappe. Ce sont des pro­blèmes graves. Des gens comme William Per­ry, qui a une car­rière exem­plaire de stra­tège nucléaire et n’est pas du tout un alar­miste, dit que nous sommes reve­nus à l’un des plus graves moments de la guerre froide, si ce n’est pire. C’est vrai­ment grave. Et des efforts pour ten­ter de cal­mer cela seraient vrai­ment bien­ve­nus. Et nous devons gar­der à l’esprit que c’est la fron­tière russe. Ce n’est pas la fron­tière mexi­caine. Il n’y a pas de manœuvres du Pacte de Var­so­vie en cours au Mexique. Et c’est une fron­tière sur laquelle, plu­tôt rai­son­na­ble­ment, les Russes sont assez chatouilleux.

      Ils ont été qua­si­ment détruits plu­sieurs fois au siècle der­nier dans cette région précisément. »

      Réponse
    • etienne

      JUAN GONZÁLEZ : De manière com­pa­rable avec la menace crois­sante liée aux armes nucléaires qui vous pré­oc­cupe, il y a les manœuvres au large des côtes de la Corée et les mots que nous avons enten­dus du pré­sident Trump ces der­niers jours, que si la Chine ne s’occupe pas de la Corée du Nord, les États-Unis le feront. Pou­vez-vous déjà nous par­ler de cette poli­tique qui se déve­loppe vis-à-vis de la Corée et vis-à-vis de la Chine ?

      NOAM CHOMSKY : Eh bien, il est inté­res­sant d’examiner le dos­sier. L’affirmation est « Bien, nous ayons tout essayé. Rien ne fonc­tionne. Par consé­quent, nous devons uti­li­ser la force ». Est-il vrai que rien n’a fonc­tion­né ? Je veux dire, il y a un dos­sier, après tout. Et si vous regar­dez le dos­sier, c’est intéressant.

      En 1994, Clin­ton a fait, a éta­bli ce que l’on a appe­lé l’Accord-cadre avec la Corée du Nord. La Corée du Nord met­trait fin à ses efforts pour déve­lop­per des armes nucléaires. Les États-Unis rédui­raient les actes hos­tiles. Cela fonc­tion­nait plus ou moins. Aucun des deux camps ne res­pec­taiit tota­le­ment l’accord, mais, jusqu’en 2000, la Corée du Nord n’avait pas pour­sui­vi ses pro­grammes d’armes nucléaires. George W. Bush est arri­vé et a immé­dia­te­ment lan­cé une attaque contre la Corée du Nord – vous savez, « l’axe du mal », les sanc­tions et ain­si de suite. La Corée du Nord s’est tour­née vers la pro­duc­tion d’armes nucléaires. En 2005, il y a eu un accord entre la Corée du Nord et les États-Unis, un accord assez judi­cieux. La Corée du Nord a accep­té de mettre fin à son déve­lop­pe­ment d’armes nucléaires. En retour, elle deman­dait un pacte de non-agres­sion. Donc, arrêt des menaces hos­tiles, allè­ge­ment de la sévé­ri­té des sanc­tions et mise en place d’un sys­tème pour four­nir à la Corée du Nord de l’uranium fai­ble­ment enri­chi à des fins médi­cales et autres, c’était la pro­po­si­tion. George Bush l’a immé­dia­te­ment mise en pièces. En quelques jours, les États-Unis impo­saient – essayaient de per­tur­ber les tran­sac­tions finan­cières nord-coréennes avec d’autres pays par Macao et autres. La Corée du Nord a recu­lé, a recom­men­cé à construire des armes nucléaires. Je veux dire, peut-être que vous pou­vez pen­ser que c’est le pire régime de l’histoire, ou ce que vous vou­lez, mais ils suivent une poli­tique assez ration­nelle de prê­té pour un rendu.

      Et pour­quoi déve­loppent-ils des armes nucléaires, fina­le­ment ? Je veux dire, l’économie est en mau­vais état. Ils pour­raient cer­tai­ne­ment uti­li­ser autre­ment les res­sources. Tout le monde com­prend que c’est dis­sua­sif. Et ils ont une pro­po­si­tion en fait. Il y a une pro­po­si­tion sur la table. La Chine et la Corée du Nord ont pro­po­sé que la Corée du Nord mette fin à son déve­lop­pe­ment des armes nucléaires. En contre­par­tie, les États-Unis devraient arrê­ter de mener des manœuvres mili­taires mena­çantes avec la Corée du Sud juste sur sa fron­tière. Ce n’est pas une pro­po­si­tion dérai­son­nable. Elle est tout sim­ple­ment igno­rée. En fait, Oba­ma l’avait igno­rée éga­le­ment. Il est pos­sible de prendre des mesures pour atté­nuer ce qui pour­rait être une crise extrê­me­ment grave. Je veux dire, si les États-Unis ont déci­dé d’utiliser la force contre la Corée du Nord, une réac­tion immé­diate, selon les sources mili­taires dis­po­nibles, est que Séoul, la ville de Séoul, serait sim­ple­ment anéan­tie par l’artillerie de masse nord-coréenne qui la cible. Et qui sait vers quoi nous irions, après cela ? Mais la pos­si­bi­li­té de pro­duire – d’avancer vers un accord diplo­ma­tique négo­cié ne semble pas si far­fe­lue. Je veux dire, cette pro­po­si­tion sino-nord-coréenne mérite vrai­ment d’être sérieu­se­ment prise en consi­dé­ra­tion, je pense.

      Et ça vaut la peine de gar­der à l’esprit que la Corée du Nord a de la mémoire. Ils ont été pra­ti­que­ment détruits par des bom­bar­de­ments par­mi les plus inten­sifs de l’histoire. Le bom­bar­de­ment, vous devriez, ça vaut la peine de le lire. Peut-être que vous devriez lire, les gens, l’histoire offi­cielle de l’Air Force sur le bom­bar­de­ment de la Corée du Nord. C’est bou­le­ver­sant. Je veux dire, ils avaient apla­ti le pays. Il ne res­tait plus de cibles. Donc, ils ont déci­dé, eh bien, nous allons atta­quer les bar­rages, ce qui est un crime de guerre, bien sûr. Et la des­crip­tion de l’attaque des bar­rages est – sans le libel­lé exact, je déteste la para­phrase. Vous devriez vrai­ment le lire : sim­ple­ment, ils exal­taient, dans les his­toires offi­cielles, Air Force Quar­ter­ly et d’autres – la pers­pec­tive magni­fique de voir cette énorme quan­ti­té d’eau défer­ler sur la Corée du Nord en balayant les cultures. Pour les Asia­tiques, les cultures de riz sont leur vie. Cela les détrui­ra. Ce sera magni­fique. Les Nord-Coréens en vivaient. Et avoir des B‑52 équi­pés de bombes nucléaires qui sur­volent leur fron­tière n’est pas une blague.

      Mais, de manière plus signi­fi­ca­tive, il y a un bilan de suc­cès par­tiel dans les ini­tia­tives diplo­ma­tiques, l’échec total des sanc­tions et des mou­ve­ments durs, et les options sur la table qui pour­raient être sui­vies. Au lieu de se tra­cas­ser sur le fait que quelqu’un ait par­lé aux Russes, c’est le genre de chose qui devrait être – qui devrait être pour­sui­vie très sérieu­se­ment. C’est à cela que les Démo­crates ou ceux qui espèrent une forme de paix et de jus­tice devraient travailler.

      Réponse
    • etienne

      JUAN GONZÁLEZ : Noam Chom­sky, je vou­lais vous deman­der : les gens de gauche ont l’habitude de consi­dé­rer glo­ba­le­ment le gou­ver­ne­ment amé­ri­cain comme étant au ser­vice de la classe capi­ta­liste, les poli­ti­ciens. De temps en temps, on a eu un Rocke­fel­ler ou un membre véri­table de la classe capi­ta­liste qui entre au gou­ver­ne­ment. Mais main­te­nant, avec cette admi­nis­tra­tion Trump, c’est un nombre extra­or­di­naire de per­sonnes extrê­me­ment riches qui sont de fait entrées direc­te­ment au gou­ver­ne­ment. Et pour­tant, on voit cette his­toire qu’ils reçoivent le sou­tien de la classe ouvrière blanche du pays. Pour­riez-vous par­ler de cela, les capi­ta­listes qui prennent le contrôle direct du gouvernement ?

      NOAM CHOMSKY : Eh bien, comme vous dites, ils l’ont tou­jours eu. Les indi­ca­tions simples, rien que le finan­ce­ment de la cam­pagne, une indi­ca­tion simple comme celle-là, est un pré­dic­teur très fiable, non seule­ment de la vic­toire élec­to­rale, mais même de la poli­tique ensuite. C’est vrai depuis un siècle. Et si on regarde l’analyse des attentes popu­laires – un sujet majeur de la science poli­tique uni­ver­si­taire com­pare les attentes popu­laires et les poli­tiques publiques. C’est plu­tôt simple. La poli­tique publique, vous pou­vez la voir. Les atti­tudes popu­laires, nous en connais­sons beau­coup à par­tir de son­dages appro­fon­dis. Et les résul­tats sont assez sur­pre­nants. Il s’avère qu’environ 70 pour cent des votants, soit peut-être la moi­tié du corps élec­to­ral, envi­ron 70 pour cent des élec­teurs sont lit­té­ra­le­ment des lais­sés-pour-compte, les 70 pour cent infé­rieurs de l’échelle des reve­nus, c’est à dire que leurs propres repré­sen­tants ne font pas atten­tion à leurs attentes et pré­fé­rences. Si vous vous dépla­cez vers le haut de l’échelle des reve­nus, vous obte­nez un peu plus de cor­ré­la­tion, plus, un peu plus d’influence. Le plus haut, qui est pro­ba­ble­ment une frac­tion de 1 pour cent, si vous pou­viez obte­nir les don­nées, c’est là que la poli­tique se défi­nit. L’administration Trump est une sorte de cari­ca­ture de cela. C’est tou­jours très vrai. Mais ici, c’est comme s’ils ten­taient d’étaler le fait que ce pays est géré par Gold­man Sachs et les mil­liar­daires, et que per­sonne d’autre ne compte.

      JUAN GONZÁLEZ : Wil­bur Ross, Bet­sy DeVos.

      NOAM CHOMSKY : Oui, tous. Je veux dire, c’est presque comme une paro­die cho­quante, comme s’ils essayaient de mon­trer : « Ouais, ce que nous savons tous est vrai, c’est pro­fon­dé­ment vrai, et nous allons vous le montrer. »

      L’intéressant – une ques­tion inté­res­sante, celle que vous sou­le­vez, est : com­ment font-ils pour gar­der le sou­tien des gens qu’ils sont en train de cogner au visage ? Ce n’est pas inin­té­res­sant. Et si vous exa­mi­nez cela, il y a plu­sieurs fac­teurs. Tout d’abord, beau­coup des élec­teurs de Trump, des élec­teurs de la classe ouvrière blanche, beau­coup d’entre eux ont voté pour Oba­ma en 2008. Si vous remon­tez à la cam­pagne d’Obama, les mots frap­pants étaient « espoir » et « chan­ge­ment ». Je ne suis géné­ra­le­ment pas d’accord avec Sarah Palin, mais quand elle a deman­dé : « Où est ce bidule « d’esperage-changeage » (« Where’s this hopey-chan­gey stuff ») ? », elle ne disait pas une insa­ni­té. Il est vite deve­nu clair qu’il n’y avait pas d’espoir et qu’il n’y avait pas de chan­ge­ment. Et les tra­vailleurs ont vrai­ment per­du leurs illu­sions. Vous pou­vez le voir au Mas­sa­chu­setts, où, lorsque Ken­ne­dy est mort, vous savez, le « lion libé­ral ». Il se trouve qu’il y a eu un vote pour le rem­pla­cer, en 2010. Éton­nam­ment, c’est un Répu­bli­cain qui a gagné, dans le Mas­sa­chu­setts démo­crate, le siège de Ken­ne­dy. Et les élec­teurs syn­di­qués n’ont pas voté pour les Démo­crates. Ils étaient très en colère d’avoir été trom­pés, ils le sen­taient, à juste titre, par la cam­pagne de pro­messes de Oba­ma. Et ils se sont tour­nés vers leur pire enne­mi de classe, qui au moins dit les choses. Les Répu­bli­cains ont acquis la tech­nique de par­ler comme s’ils étaient des types ordi­naires, vous savez, le genre de gars que vous ren­con­trez dans un bar, ce genre de choses. Cela remonte à Rea­gan et à ses bon­bons à la gelée, et à Bush, vous savez, les mots mal pro­non­cés, etc., et ain­si de suite. C’est un jeu joué d’avance. Et c’est un jeu de cons. Mais en l’absence d’opposition, ça marche.

      Et qu’arrive-t-il quand il y a une oppo­si­tion ? C’est très frap­pant. Le fait le plus éton­nant de la der­nière élec­tion, qui est la réus­site de San­ders, c’est une rup­ture d’un siècle d’histoire poli­tique amé­ri­caine. Comme je l’ai dit, vous pou­vez pré­dire très bien les résul­tats élec­to­raux, grâce au seul finan­ce­ment des cam­pagnes. D’autres fac­teurs l’intensifient. Voi­ci San­ders, quelqu’un dont per­sonne n’a jamais enten­du par­ler. Aucun sou­tien des riches, aucun sou­tien des entre­prises. Les médias l’ont igno­ré ou déni­gré. Il a même uti­li­sé un mot effrayant, « socia­liste ». Il est sor­ti de nulle part. Il aurait rem­por­té la nomi­na­tion du Par­ti démo­crate s’il n’y avait pas eu les magouilles des chefs de par­ti Oba­ma-Clin­ton qui l’ont empê­ché d’entrer. Il aurait pu être le pré­sident. A par­tir de rien. C’est une rup­ture incroyable. Cela montre ce qui peut arri­ver lorsqu’on pro­pose des poli­tiques qui répondent aux pré­oc­cu­pa­tions géné­rales, qui concernent une grande par­tie de la population.

      AMY GOODMAN : Pen­sez-vous qu’il pour­rait encore gagner s’il se lan­çait à nouveau ?

      NOAM CHOMSKY : Eh bien, il y a eu un son­dage de Fox News, il y a quelques jours, Fox News, deman­dant qui est le – essayant de deman­der qui est votre per­son­nage poli­tique pré­fé­ré. San­ders était lar­ge­ment en avance, loin devant, sans aucun sou­tien vocal et arti­cu­lé dans cette concen­tra­tion de pou­voir – les médias, les entre­prises, ailleurs.

      Réponse
  3. Romain

    Bon­jour, je reviens sur la vidéo « pour­quoi ne vou­lons-nous pas réécrire la consti­tu­tion ? » en espé­rant pour­voir appor­ter une contri­bu­tion à l’aug­men­ta­tion du nombre d’adhé­rents à ce beau projet.

    Je ne pense pas faire par­tie de la caté­go­rie de citoyens que vous nom­mez les « adultes poli­tique », et j’i­ma­gine donc faci­le­ment ce que peuvent res­sen­tir les « non ini­tiés » lors­qu’ils entendent par­ler d’un pro­jet citoyen de ré écri­ture de la constitution : 

    -Flou
    ‑Abs­trait
    ‑Com­pli­qué à com­prendre et très fastidieux
    ‑Sans aucune consé­quence poli­tique directe
    ‑cela demande du temps et de l’in­ves­tis­se­ment per­son­nel pour des résul­tats dif­fi­ci­le­ment mesurables…

    J’é­mets donc une idée simple :
    Pour­quoi ne pren­driez-vous pas les articles les plus cho­quants et sujets à polé­miques un par un en les pos­tant chaque semaine sur les réseaux sociaux et en deman­dant aux inter­nautes ce qu’ils y changeraient?(en inci­tant les ins­crits à votre page à relayer votre article pour atteindre le plus de monde) ? 

    Puis, il serait assez simple de faire un conden­sé des meilleures réponses pour, de nou­veau, pos­ter ce même article quelques jours plus tard, mais modifié.

    Je pense que cela pour­rait per­mettre à beau­coup d’hé­si­tants de mettre le pied à l’étrier.

    De plus, le fait que cela soit fait direc­te­ment sur inter­net et sur un seul article à la fois ren­drait le processus :
    ‑Clair
    ‑Concret
    ‑Facile et Rapide
    ‑Ne néces­si­tant que de peu de temps et d’in­ves­tis­se­ment personnel
    ‑L’im­pact de leur contri­bu­tion sera mesu­rable via le nombre de likes et de par­tages qu’en­gen­dre­ra l’ar­ticle modifié.

    Voi­là, ce n’est qu’une simple idée, mais selon moi il est très com­pli­qué de faire pas­ser quel­qu’un de non enga­gé à un membre actif d’une com­mu­nau­té de citoyens qui se ren­drait régu­liè­re­ment à des assem­blées constituantes.

    Il peut donc sem­bler utile de créer un « pre­mier palier » d’in­ves­tis­se­ment per­son­nel, qui per­met­tra ensuite aux convain­cus de pas­ser le cap ! 

    En espé­rant vous avoir été utile, 

    Bonne conti­nua­tion !

    Réponse
  4. FLORES

    Bon­jour,

    Après avoir regar­dé la vidéo 24 j’ai sen­ti le besoin pour quelque uns d’a­voir une échéance, une date, un but pour les ate­liers constituants.

    Et bien pour­quoi ne serait-ce pas la sim­ple­ment nou­velle consti­tu­tion elle même ? Ce serait la consti­tu­tion écrite par le peuple pour le peuple. Même si ce n’est qu’une mino­ri­té qui la écrite c’est tout de même le peuple… Une fois ce docu­ment fini on aura une bonne base fac­tuelle et consul­table pour tous.

    Vous vou­lez une nou­velle vie des nou­velle loi, et bien voi­là lisez et com­pa­rez… En plus c’est le peuple qui pour­ra la changer. 

    Cela per­met­trait de démon­trer que cela fonc­tionne et bien. 

    Même si ce sera long, au moins il y a un but ! Je dirai même une arme.

    Cdlt
    R.Flores

    Réponse
  5. Chris Bros

    Je par­tage le désap­poin­te­ment de Tris­tan dans la vidéo sur l’absence de date et d’ob­jec­tif per­met­tant de main­te­nir une moti­va­tion. Pour palier à cela je pré­co­nise de pas­ser du mode entrai­ne­ment (ate­lier consti­tuant) au mode pro­jet (auto-consti­tu­tante). Il fau­drait que toi, Étienne (car tu est le fédé­ra­teur légi­time que tu le veuilles ou non) tu orga­nises-super­vise la fabri­ca­tion (on ne prend pas le pou­voir dans la démo­cra­tie, on la fait) d’une consti­tu­tion citoyenne, non mili­tante qui serait renou­ve­lée (ver­sion­née) chaque année. Pour cela il faut orga­ni­ser la consti­tu­tion d’un mini panel (échan­tillon repré­sen­ta­tif du peuple fran­çais) de 20 tirés au sort à qui on deman­de­ra de vali­der ou inva­li­der les pro­po­si­tions venant des ate­liers consti­tuants issus de volon­taires (mili­tants non repré­sen­ta­tifs). J’a­vais écrit cette note pour expli­ci­ter ce concept : Pro­ces­sus pour Ate­lier Consti­tuant Gui­dé par la Volon­té Géné­rale — https://​huit​.re/​n​d​acg

    Réponse
  6. Chris Bros

    Autre sujet, je m’intéresse depuis quelque temps à l’his­toire et aux pro­blèmes liés à la Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (et aus­si celle de 1793) qui fut écrite à l’o­ri­gine comme un objec­tif moral et phi­lo­so­phique et non pas comme une règle de droit appli­cable. Cette décla­ra­tion qui n’a JAMAIS été approu­vée par le peuple fran­çais, aus­si posi­tive soit-elle com­porte d’é­normes impré­ci­sions et ambi­guï­tés notam­ment sur la por­tée exacte de chaque article qui concernent au choix, tous les hommes ou seule­ment les citoyens fran­çais. C’est en 1971, quelques mois après la mort du Géné­ral de Gaulle (qui ne pou­vait plus pro­tes­ter) que les magis­trats non élu du conseil consti­tu­tion­nel déci­dèrent sans deman­der au peuple fran­çais que la DDHC ferait désor­mais par­ti du droit posi­tif et néces­si­tait l’a­dap­ta­tion pro­gres­sive de toutes les lois fran­çaises. On parle de cet évè­ne­ment comme du coup d’é­tat consti­tu­tion­nel de 1971. Ain­si, les lois de pré­fé­rences natio­nales votés en 1932 (gou­ver­ne­ment radi­cal socia­liste) puis ren­for­cée en 1936 (front popu­laire) devinrent illé­gale et furent pro­gres­si­ve­ment démem­brées per­met­tant à par­tir de 1975 de faire pas­ser les lois dites de regrou­pe­ment fami­liales qui lan­ça l’ère de l’im­mi­gra­tion de peu­ple­ment (par oppo­si­tion à l’im­mi­gra­tion de tra­vail pré­cé­dente). L’ar­ticle 1 de la DDHC qui évoque notam­ment cette inten­tion : « Les hommes naissent et demeurent libre et égaux en droit » a été inter­pré­tée par les magis­trats du conseil consti­tu­tion­nel comme s’a­dres­sant à tous les Hommes du monde et non pas aux seuls citoyens fran­çais. Ain­si à par­tir de 1971, tout Homme qui met­tait le pied en France dis­po­sait des mêmes droits éco­no­miques que les citoyens fran­çais (aides au loge­ment, aides fami­liales, aides au cho­mage, retraite, pas de prio­ri­té natio­nale sur le « mar­ché » du tra­vail, etc.). Le CC a néan­moins fait un excep­tion (qui contre­dit donc l’in­failli­bi­li­té de la DDHC) concer­nant le droit de vote qui reste réser­vé aux seul citoyens fran­çais. Je pense qu’il s’a­git la d’un débat essen­tiel sur l’é­cri­ture d’une nou­velle constitution.

    Réponse
  7. etienne

    Rap­pel d’O­li­vier Berruyer :
    httpv://youtu.be/IPWMnZo0avE

    Réponse
  8. etienne

    Un vote au « jugement majoritaire » aurait placé Mélenchon devant Macron

    « Une étude menée par le CNRS, l’université de Paris-Dau­phine, l’École poly­tech­nique et LaPri​maire​.org explore ce nou­veau type de scru­tin, qui consiste à don­ner une appré­cia­tion à chaque can­di­dat plu­tôt qu’à glis­ser un bul­le­tin pour une per­sonne dans l’urne. »

    Lire la suite (for­mi­dable exer­cice pour vos pro­chains ate­liers consti­tuants per­son­nels et conta­gieux : écri­vez vous-même le ou les articles ins­ti­tuant le juge­ment majoritaire) : 

    http://​www​.regards​.fr/​w​e​b​/​a​r​t​i​c​l​e​/​u​n​-​v​o​t​e​-​a​u​-​j​u​g​e​m​e​n​t​-​m​a​j​o​r​i​t​a​i​r​e​-​a​u​r​a​i​t​-​o​p​p​o​s​e​-​m​a​c​r​o​n​-​a​-​m​e​l​e​n​c​hon

    Réponse
  9. etienne
  10. Ronald

    Dans la video, c’est pas bête l’i­dée de l’in­ter­ve­nant à 19′. Des ate­liers consti­tuants sur des places publiques ce serait pas mal. Il suf­fi­rait de dépla­cer ce qui se fait en salle en rue, et ça atti­re­rait des gens alen­tours par curio­si­té. Ca per­met­trait en tout cas de sor­tir du monde du web pour tou­cher les gens-de-la-vraie-vie. Dans une grande métro­pole pour ras­sem­bler un peu de monde pour com­men­cer ce serait jouable. Et puis s’il n’y a que 3–4 clam­pins, c’est suf­fi­sant pour faire un ate­lier (on n’a pas la contrainte de Nuit Debout où l’on visait des ras­sem­ble­ment de mil­lier de per­sonne pour faire trem­bler la Répu­blique). Seules contraintes me semble-t-il : faire la décla­ra­tion de mani­fes­ta­tion à la pré­fec­ture et appor­ter un mégaphone.

    Réponse
  11. etienne

    Lettre aux « républicains » « en marche » : 

    https://​blogs​.media​part​.fr/​j​e​r​o​m​e​-​a​n​t​o​i​n​e​/​b​l​o​g​/​0​2​0​6​1​7​/​l​e​t​t​r​e​-​a​u​x​-​r​e​p​u​b​l​i​c​a​i​n​s​-​e​n​-​m​a​r​che

     

    La France va mal. Dans les crèches, les écoles, les uni­ver­si­tés, les hôpi­taux, les mai­sons de retraite, les entre­prises, les agences Pôle Emploi, les com­mis­sa­riats ou la rue, entre autres, ça va par­fois même très mal. Il paraît que la France n’aurait plus les moyens de s’occuper digne­ment des siens. Soit, mais une ques­tion me taraude : avez-vous seule­ment déjà regar­dé le bud­get de l’État ?

    Voi­ci quelques ordres de gran­deur pour 2016 :

    eva-fiscale

    Le défi­cit public annuel s’élève donc à envi­ron 70 mil­liards d’euros, qu’il faut emprun­ter et ajou­ter à la dette de l’État (plus de 2000 mil­liards d’euros). Cette situa­tion n’étant évi­dem­ment pas tenable, elle sert de pré­texte à un objec­tif que vous mar­te­lez sans cesse : « il faut bais­ser les dépenses publiques ».

    Il y aurait pour­tant une autre solu­tion : aug­men­ter les recettes. Com­ment ? En lut­tant effi­ca­ce­ment contre l’évasion fis­cale des mul­ti­na­tio­nales. Vous n’ignorez pas que ce fléau coû­te­rait envi­ron 80 mil­liards d’euros par an à l’État. Oui, 80 mil­liards, alors qu’il en manque 70 pour équi­li­brer nos comptes. Par consé­quent, je ne peux pas com­prendre com­ment il pour­rait sem­bler plus “nor­mal” ou “urgent” de sup­pri­mer des postes dans des hôpi­taux plu­tôt que de faire payer ses impôts, comme tout le monde (!), à une grande enseigne de fast-food. Une expli­ca­tion serait la bien­ve­nue, et sans langue de bois, car j’entends déjà cer­tains de vos arguments :

    « On lutte déjà ! »

    Sauf que l’un des prin­ci­paux archi­tectes de l’évasion fis­cale des mul­ti­na­tio­nales en Europe n’est autre que Jean-Claude Jun­cker, le pré­sident de la Com­mis­sion euro­péenne qui vient jus­te­ment de décla­rer que la France dépen­sait trop. La récente direc­tive euro­péenne sur le secret des affaires ne va d’ailleurs abso­lu­ment pas dans le sens d’une lutte contre les acti­vi­tés opaques de ces grands groupes. Cerise sur le gâteau, cer­tains lan­ceurs d’alertes sont pour­sui­vis ou condam­nés par la jus­tice, sans par­ler du manque de recon­nais­sance. La lutte est déjà enga­gée ? A d’autres.

    « La compétitivité ! »

    Non. Chaque mètre car­ré de sur­face com­mer­ciale acquis par une mul­ti­na­tio­nale éva­dée fis­cale génère moins de recettes fis­cales. Cela fait donc davan­tage repo­ser le poids de l’impôt sur les autres. Quand les mul­ti­na­tio­nales paient, en moyenne, moins de 10 % d’impôts sur leurs béné­fices, les petites et moyennes entre­prises, elles, décaissent les 33 % pré­vus par la loi. Or, si les mul­ti­na­tio­nales ces­sait l’évasion fis­cale, le taux d’impôt sur les socié­tés pour­raient méca­ni­que­ment bais­ser pour tout le monde. Quand vous dites “com­pé­ti­ti­vi­té”, j’entends “favo­ri­tisme”.

    « L’emploi ! »

    Qui peut vous croire ? Dans une éco­no­mie de plus en plus capi­ta­liste, le chô­mage est une condi­tion sine qua non à la maxi­mi­sa­tion du pro­fit. Il per­met de mettre les tra­vailleurs en concur­rence, et donc de tirer les condi­tions de tra­vail et les rému­né­ra­tions vers le bas. Une fois le chô­mage deve­nu trop éle­vé pour l’opinion publique, la créa­tion d’une classe de tra­vailleurs ultra-pré­caires appa­raît alors comme un moindre mal, pour le plus grand bon­heur des action­naires de mul­ti­na­tio­nales. Par contre, sans éva­sion fis­cale, et donc avec une baisse du taux de l’impôt sur les socié­tés pour tous, de l’emploi serait mas­si­ve­ment créé. Et sans « uberisation ».

    Res­tons donc sérieux.

    Il faut réa­li­ser l’ampleur du phé­no­mène : une jour­née d’évasion fis­cale, c’est plus de 200 mil­lions d’euros qui s’évaporent. Par consé­quent, après une jour­née sans éva­sion fis­cale, 200 hôpi­taux pour­raient tou­cher un mil­lion d’euros. Une autre jour­née sans éva­sion fis­cale, et c’est 2000 écoles qui pour­raient tou­cher 100 000 euros cha­cune. Je conti­nue ? La réa­li­té d’aujourd’hui, c’est que quelques grands groupes nous volent, à toutes et à tous, 80 mil­liards d’euros par an. Plus que le bud­get de l’Éducation natio­nale. Plus que le bud­get de la San­té. Vous qui pré­ten­dez vou­loir gou­ver­ner la France, j’ose espé­rer que vous n’ignoriez rien de l’énormité de ces chiffres.

    tweet-0306-copie

    Pen­dant votre cam­pagne élec­to­rale, pas un mot sur ce sujet. Exac­te­ment comme dans les grands médias appar­te­nant à de non moins grands indus­triels. Comme si ça n’existait pas. Le can­di­dat Macron et son équipe étaient d’ailleurs, et de loin, les cham­pions du conflit d’intérêts. Les liens étroits avec de nom­breuses mul­ti­na­tio­nales sont éta­blis. Pour­tant, vous n’hésitez pas à vous dire « en marche !». Très bien, mais vers quoi ? La défense de ce sys­tème néfaste et de ces pri­vi­lèges injustes ? Ça n’aurait aucun sens, c’est par­fai­te­ment indé­fen­dable. J’en arrive à me deman­der ce qui a bien pu vous détour­ner à ce point là de la réa­li­té et des notions d’intérêt géné­ral. La dés­in­for­ma­tion, l’égoïsme, ou les deux ?

    poster-me-dias-franc-ais-g

    Docu­men­ta­tion :

    Cré­dits bud­gé­taires pré­vus pour 2016 :http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2015/09/30/29006–20150930ARTFIG00344–quoi-servent-les-373-milliards-d-euros-du-budget-de-la-france.php

    Le rap­port « Ren­dez l’argent ! » de l’association Attac France (Offi­ciel) :https://​france​.attac​.org/​a​c​t​u​s​-​e​t​-​m​e​d​i​a​s​/​s​a​l​l​e​-​d​e​-​p​r​e​s​s​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​n​o​u​s​-​a​v​o​n​s​-​t​r​o​u​v​e​-​2​0​0​-​m​i​l​l​i​a​r​d​s​-​n​e​c​e​s​s​a​i​r​e​s​-​a​-​l​a​-​t​r​a​n​s​i​t​i​o​n​-​s​o​c​i​a​l​e​-et

    Jun­cker au centre d’un scan­dale fis­cal impli­quant 340 mul­ti­na­tio­nales, sur​Po​li​tis​.fr :https://​www​.poli​tis​.fr/​a​r​t​i​c​l​e​s​/​2​0​1​4​/​1​1​/​j​u​n​c​k​e​r​-​a​u​-​c​e​n​t​r​e​-​d​u​n​-​s​c​a​n​d​a​l​e​-​f​i​s​c​a​l​-​i​m​p​l​i​q​u​a​n​t​-​3​4​0​-​m​u​l​t​i​n​a​t​i​o​n​a​l​e​s​-​2​8​9​07/

    L’évasion fis­cale expli­quée par Eva Joly :https://​www​.face​book​.com/​L​u​x​l​e​a​k​s​R​a​p​h​a​e​l​/​v​i​d​e​o​s​/​1​3​9​2​9​8​7​0​0​7​4​1​5​4​20/

    Le dos­sier éva­sion fis­cale de L’huile dans les rouages : https://​www​.face​book​.com/​l​h​u​i​l​e​d​a​n​s​l​e​s​r​o​u​a​g​e​s​/​p​o​s​t​s​/​1​8​6​1​3​1​0​6​2​7​4​5​4​375

    La liste des conflits d’intérêts des can­di­dats sur Mr Mon­dia­li­sa­tion :https://​mrmon​dia​li​sa​tion​.org/​l​a​-​l​i​s​t​e​-​d​e​s​-​c​o​n​f​l​i​t​s​-​d​i​n​t​e​r​e​t​s​-​d​e​s​-​c​a​n​d​i​d​a​ts/

    Une ques­tion de Raphaël HALET lan­ceur d’a­lerte Lux­leaks à Emma­nuel Macron :https://​www​.face​book​.com/​L​u​x​l​e​a​k​s​R​a​p​h​a​e​l​/​v​i​d​e​o​s​/​1​3​7​9​2​6​2​9​0​8​7​8​7​8​30/

    Réponse
  12. majax

    Je repars sur l’i­dée de Romain et de ta sug­ges­tion Étienne de res­sor­tir les dis­cus­sions du forum.
    Ce forum est une mine d’in­for­ma­tion mais très her­mé­tique pour le tout venant qui ne sait pas par où com­men­cer, et le forum n’est pas tou­jours très ergonomique.
    Je crois qu’il fau­drait faire appel à un pro­fes­sion­nel qu’on pour­rait finan­cer grâce à un finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif pour créer une pla­te­forme moderne, sty­lée et ergo­no­mique pour tou­cher un plus large public.
    Je suis peut-être à côté de la plaque car il y a un moment que moi-même je n’ai pas mis le cur­seur dans le forum.
    Il y a quelques sites déjà exis­tant sur la consti­tu­tion mais celui-ci serait tou­jours celui d’Étienne.
    Puis­qu’É­tienne a déjà dit qu’il n’a­vait pas le temps de remettre le nez dans la concep­tion du site (ce qui est évident si on regarde son hyper­ac­ti­vi­té ces der­niers temps), que pen­sez-vous de cette idée de finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif et sur­tout qu’en penses-tu toi Étienne ? Je suis convain­cu qu’un appel à don sur une pla­te­forme pré­vue à cet effet ren­con­tre­rait un vif suc­cès (il est facile et rapide d’ar­ri­ver à plu­sieurs dizaines de mil­liers d’eu­ros, sur­tout avec la noto­rié­té, la rec­ti­tude et le devoue­ment d’É­tienne pour le bien commun).

    PS : je veux bien expli­quer les détails tech­niques si jamais.

    Réponse
  13. majax

    L’i­dée est sim­ple­ment de cen­tra­li­ser et de cla­ri­fier les infos conte­nues dans les dif­fé­rentes pla­te­formes citées par Étienne.
    Pour émettre une cri­tique construc­tive, je dirais que le pré­sent site est obso­lète dans sa forme ! Temps de char­ge­ment deve­nus par­fois inter­mi­nables, pas d’er­go­no­mie, la page chouard​.org est une page en construc­tion. Le curieux et non ini­tié s’at­tend à voir un site ergo­no­mique et clair, une belle charte gra­phique, des onglets qui redi­rige vers les pages les plus impor­tantes (telles que la syn­thèse des tra­vaux sur la constitution !!).
    Je pro­pose sim­ple­ment qu’on se paie un reloo­king total regrou­pant le blog, le forum et le wiki dans une inter­face claire et qui invite à la par­ti­ci­pa­tion, dans lequel Étienne res­te­rait le webmestre.
    Le pro­blème (sol­vable étant qu’un tel site coûte de l’argent à la mise en place). D’où l’i­dée du « crowd­foun­ding », finan­ce­ment participatif.

    Réponse
  14. etienne

    Fran­çois Ruffin​​ est élu :
    httpv://youtu.be/hPvgu3QHZK0

    Réponse
  15. majax

    Pro­to­cole sur l’interdiction ou la limi­ta­tion de l’emploi des armes incen­diaires du 10 octobre 1980 à géo­mé­trie variable…

    « LA COALITION ANTI-EI RECONNAÎT UTILISER DES MUNITIONS AU PHOSPHORE BLANC À MOSSOUL.

    La coa­li­tion anti-jiha­diste diri­gée par les États-Unis a admis, pour la pre­mière fois, uti­li­ser des muni­tions au phos­phore blanc à Mos­soul, où les forces ira­kiennes tentent de chas­ser l’État isla­mique (EI ou Daesh) depuis octobre 2016. Ce que plu­sieurs pho­to­gra­phies et vidéos, dif­fu­sées ces der­niers mois sur les réseaux sociaux, ten­daient à accréditer […] »

    Source : opex360​.com
    http://​www​.opex360​.com/​2​0​1​7​/​0​6​/​1​4​/​l​a​-​c​o​a​l​i​t​i​o​n​-​a​n​t​i​-​e​i​-​r​e​c​o​n​n​a​i​t​-​u​t​i​l​i​s​e​r​-​d​e​s​-​m​u​n​i​t​i​o​n​s​-​a​u​-​p​h​o​s​p​h​o​r​e​-​b​l​a​n​c​-​m​o​s​s​o​ul/

    Réponse
  16. alainr

    Pour­quoi ne vou­lons-nous pas réécrire la constitution ? 

    Peut-être que nous n’en voyons pas la fai­sa­bi­li­té, à l’é­chelle d’une Nation ? 

    Peut-être devrions-nous, nous les GV qui sommes convain­cus de l’in­té­rêt d’un tel objec­tif, nous l’ap­pli­quer à nous-mêmes, dans le cadre d’une *asso­cia­tion*, en nous dotant de sta­tuts et d’un fonc­tion­ne­ment *démo­cra­tique* cor­res­pon­dant à nos attentes, en réus­sis­sant *dura­ble­ment* à nous libé­rer des entraves de l’in­co­hé­rence col­lec­tive, du confort d’un meneur élu, de l’ins­ta­bi­li­té idéo­lo­gique, de l’é­loi­gne­ment géo­gra­phique, de la proxi­mi­té rela­tion­nelle, de la séduc­tion média­tique, de la ten­ta­tion nar­cis­sique de cer­tains ou de la para­noïa d’autres, etc. … 

    C’est tel­le­ment dur de se mettre d’ac­cord col­lec­ti­ve­ment sur un cadre de fonc­tion­ne­ment : quelles règles appli­quer ? com­bien de temps ? et sur­tout qui décide et com­ment ? Ce sont par­fois les moda­li­tés d’une prise de déci­sion toute simple qui font capo­ter toute une entre­prise commune… 

    Nous vou­lons que nos conci­toyens écrivent notre Constitution ?
    Prou­vons déjà que nous savons le faire à notre échelle, entre nous, dans un cadre associatif.

    Réponse
    • etienne

      L’as­so­cia­tion Citoyens consti­tuants fait cela (uti­li­ser l’as­so­cia­tion comme labo­ra­toire démo­cra­tique avec démons­tra­tions pra­tiques des pro­po­si­tions théo­riques de l’as­so­cia­tion) depuis quelques années. Il fau­drait leur deman­der quels en sont les résultats.

      Il me semble que ce qui com­plique beau­coup l’ap­pli­ca­tion du tirage au sort dans une asso­cia­tion, c’est le petit nombre d’adhé­rents, et plus encore, le très petit nombre d’adhé­rents dévoués, prêts à se don­ner du mal et à don­ner du temps pour l’as­so­cia­tion : si on tire au sort les fonc­tions néces­saires par­mi ces adhé­rents-là (ceux qui sont volon­taires pour « le pou­voir », c’est-à-dire en l’oc­cur­rence le plus sou­vent pour les cor­vées), ils se retrouvent tou­jours au pou­voir parce qu’ils sont peu nom­breux et qu’on n’en a pas assez pour orga­ni­ser une rota­tion. Et si on tire au sort par­mi tous les adhé­rents, il y en a plein qui aban­donnent (car­ré­ment) l’as­so­cia­tion (!) parce qu’ils veulent bien s’as­so­cier mais ils ne veulent pas travailler 🙁

      http://​www​.les​ci​toyens​cons​ti​tuants​.org/

      Réponse
      • Ronald

        « Ils veulent bien s’associer mais ils ne veulent pas travailler »

        Bon­jour Etienne,

        Je vais pour­suivre sur ton sujet. Alainr évoque le même pro­blème un peu plus bas sur cette page. J’ai réflé­chi un peu à la ques­tion ce jour. Au départ, ça m’est venu de l’ « Affaire Tepa » qui a sur­gi récemment : 

        Il y a deux semaines, un « lan­ceur d’alerte » évoque un usage per­son­nel par Tepa de l’argent de l’association MetaTV :
        https://​you​tu​.be/​z​j​4​I​C​p​s​P​jAw

        Peu après, Tepa se défend dans une vidéo :
        https://​you​tu​.be/​c​P​9​u​x​4​N​p​P4s

        L’analyse qu’en fait Romain Jules Gué­rin est tout à fait exacte :
        https://​you​tu​.be/​t​l​V​J​V​c​P​B​td8

        Essayons de creu­ser un peu. Au départ, Tepa se joint à une quin­zaine d’amis qui veulent mettre sur pied un média alter­na­tif. Le groupe se struc­ture sous forme d’association loi de 1901. Les règles de fonc­tion­ne­ment, les rap­ports hié­rar­chiques et finan­ciers entre les membres ne semblent pas avoir été rigou­reu­se­ment éta­blis. Il a été sup­po­sé que l’amitié pou­vait sup­pléer aux règles, et l’enthousiasme à l’argent. Pré­ceptes que le vidéaste ci-des­sus désigne par « gauchisme ».

        Au départ, le groupe est plein d’allant. Puis, il se révèle que beau­coup ne sont pas très régu­liers, pas très com­pé­tents ou pas très moti­vés. De quinze per­sonnes, le groupe se réduit à Tepa et son pre­neur de vues. Le média se déve­loppe néanmoins.

        Étape sui­vante : Tepa menant l’aventure seule, et payant de sa per­sonne, finit par se consi­dé­rer comme le seul membre actif de l’association et uti­lise le compte de celle-ci comme le sien propre.
        Après plu­sieurs années, d’autre membres inac­tifs font leur réap­pa­ri­tion, demandent des comptes sur l’utilisation de l’argent, accusent Tepa de détour­ne­ment et réclament la part de ce qu’ils consi­dèrent comme leur dû.

        Com­ment abor­der cela ?

        Les indi­vi­dus sont mus par des « pas­sions ». Ils s’investissent dans des acti­vi­tés pour l’activité elle-même, et non pour une autre récom­pense qu’ils atten­draient en échange. Mais les pas­sions sont sou­vent éphé­mères, et nous nous illu­sion­nons sou­vent sur notre propre capa­ci­té à main­te­nir dans le temps le plai­sir tiré d’une acti­vi­té. Ce phé­no­mène de « satié­té » est en par­tie utile. Les indi­vi­dus qui ont une per­tur­ba­tion des méca­nismes de plai­sir et de satié­té sont à risque de déve­lop­per des patho­lo­gies telles que la toxi­co­ma­nie ou le jeu pathologique.

        Or, dans une socié­té com­plexe, il est néces­saire, pour mener à bien des pro­jets, que des indi­vi­dus, au savoir bien spé­ci­fique, se groupent pour effec­tuer une tâche orga­ni­sée et sur une longue période de temps. Mais je pense qu’il n’est pas pos­sible de construire un bar­rage hydro­élec­trique ou un sous-marin nucléaire uni­que­ment avec des béné­voles ama­teurs enthousiastes.

        Heu­reu­se­ment, pour ces tâches, nous avons l’argent. L’argent est une récom­pense qui a la pro­prié­té de ne déve­lop­per que très peu de phé­no­mène de satié­té. Aus­si, si une per­sonne effec­tue une acti­vi­té pour le plai­sir que cela lui pro­cure, elle ne la fera que pen­dant une durée limi­tée de temps, ou que par exemple quelques heures par semaine. Par contre, si on lui donne de l’argent en échange, on peut obte­nir qu’elle s’applique à une même tâche pen­dant qua­rante heures par semaine ou plus, pen­dant toute une vie. L’ « alié­na­tion » varie cepen­dant d’une per­sonne à l’autre : cer­tains gardent tou­jours un plai­sir intrin­sèque au tra­vail qu’ils effec­tuent, d’autres ne le font que pour la rétri­bu­tion moné­taire. C’est la seule manière de faire tra­vailler de manière coor­don­née des per­sonnes de dis­ci­plines diverses à un même pro­jet sur une longue durée.

        Il s’ensuit :

        1) Dans notre socié­té le « sala­riat » est néces­saire. C’est-à-dire qu’une ins­tance qui a un pro­jet donne une rému­né­ra­tion moné­taire à dif­fé­rents indi­vi­dus en échange d’une tâche qui par­ti­cipe à la réa­li­sa­tion de ce pro­jet. Ceci est valable pour l’ensemble des acti­vi­tés pour les­quelles on s’attend à ce que les gens ne tra­vaillent pas béné­vo­le­ment toute la jour­née pen­dant des années (à mon avis, seules les acti­vi­tés domes­tiques et fami­liales peuvent y échap­per). Très rares sont les per­sonnes qui gar­de­ront une pas­sion suf­fi­sante pour un tra­vail non rému­né­ré à long terme. Aus­si, le capi­ta­lisme reste néces­saire et ne dis­pa­raî­tra pas.

        2) Les sala­riés ne tra­vaillent plus pour le plai­sir de la tâche en elle-même, mais uni­que­ment pour la rému­né­ra­tion (Il faut aus­si rela­ti­vi­ser cela : la plu­part des per­sonnes que j’ai inter­ro­gées me disent qu’elles conservent un plai­sir à leur tra­vail. Même pour les exemple-types du poste alié­nant des idéo­logues de gauche que sont « la femme de ménage » et « la cais­sière de supermarché »).

        Cela entraîne une baisse de la créa­ti­vi­té, sur­tout lorsque l’entreprise uti­lise des méthodes oppres­sives pour arri­ver à ses fins. C’est l’un des pro­blèmes que se pose le mana­ge­ment actuel : main­te­nir chez les employés un inves­tis­se­ment envers l’entreprise et une créa­ti­vi­té, tout en sui­vant les pro­jets de la direc­tion. Le sys­tème capi­ta­liste est défaillant du côté de la créativité.

        3) Dans notre exemple, Tepa doit se dire que d’une part des grands médias offi­ciels peu créa­tifs gagnent infi­ni­ment plus que lui. Et que d’autre part, ses « asso­ciés » qui ne s’investissent par dans MetaTV réclament une part des béné­fices. Et lui-même, entre les deux, qui se dépense lit­té­ra­le­ment « sans comp­ter » (c’est-à-dire qu’il tra­vaille non pour la rému­né­ra­tion moné­taire mais pour le plai­sir de la tâche créa­trice en elle-même), il devrait mou­rir de faim. On voit immé­dia­te­ment l’injustice.

        C’est la théo­rie « des para­sites d’en haut et des para­sites d’en bas ». Tepa mérite une juste rému­né­ra­tion pour son acti­vi­té. D’où vien­dra-t-elle ? Dans le meilleur des mondes anar­chistes, du crowd­fun­ding. Chaque spec­ta­teur de MetaTV recon­naît l’utilité que lui apporte le média et paye sur base volon­taire la « créa­ti­vi­té » de Tepa. Mais on ne peut mal­heu­reu­se­ment pas s’attendre à ce que cha­cun repère les gens créa­tifs et les rému­nère pour leurs efforts passionnés. 

        Aus­si, je pense que c’est ici qu’entre en jeu le reve­nu de base. Outre sa fonc­tion d’égalisation des condi­tions, il doit per­mettre à cha­cun de déve­lop­per sa pas­sion à l’abri du besoin, et en dehors du sala­riat. Le revers est bien enten­du qu’il y aura du déchet : à côté des créa­tifs, il y a des gens dont la « pas­sion » sera de jouer à la Plays­ta­tion en fumant des joints.

        4) On peut extra­po­ler le pro­blèmes aux tâches ins­ti­tu­tion­nelles. Cer­taines per­sonnes gardent toute leur vie une pas­sion pour la vie poli­tique de la cité, qui les fait tra­vailler pour ce qui leur appa­raît comme le bien public sans en attendre d’autre récom­pense (on parle de « mili­tants »). Mais on ne peut pas attendre que l’ensemble de la popu­la­tion ait cette pas­sion. Pour cette vaste majo­ri­té, je pense qu’il faut une récom­pense pécu­niaire pour les acti­vi­tés civiques. C’est d’ailleurs ce qui se fai­sait dans l’Athènes antique, ou les par­ti­ci­pants à l’assemblée rece­vaient un dédom­ma­ge­ment finan­cier. Il fau­dra que, en régime démo­cra­tique, toutes les acti­vi­tés citoyennes un peu plus exi­geantes qu’un vote tous les cinq ans reçoivent une contre­par­tie suf­fi­sante pour main­te­nir un inves­tis­se­ment per­son­nel au long cours.

        Réponse
        • etienne

          Mer­ci Ronald, tou­jours passionnant.

          L’eu­phé­misme du jour : j’ai bien aimé « L’argent est une récom­pense qui a la pro­prié­té de ne déve­lop­per que très peu de phé­no­mène de satié­té. » 🙂

          Réponse
  17. Romain

    Je regarde avec appé­tit les vidéos d’in­for­mac­tion ! Mer­ci pour ce tra­vail de grande qualité. 

    Fervent défen­seur de la sto­cho­cra­tie, je cherche d’a­bord à l’ap­pli­quer à moi-même avant de l’ap­pli­quer aux autres. À Nuit Debout, nous avions une méthode inté­res­sante pour dési­gner la per­sonne qui modère un com­mis­sion : dési­gner la per­sonne qui modère en uti­li­sant le tirage au sort. Pour ce faire : Lan­cer dé/pièce, le nième (pile:1, face:2) indi­vi­du sur la gauche du lan­ceur devient la per­sonne qui modère. Relan­cer quand un tiers ou plus des per­sonnes lèvent le pouce ; la per­sonne qui modère devient la per­sonne qui lance.

    Je cherche des gens pour mon­ter un col­lec­tif (sur Paris) dont le comi­té de direc­tion serait tiré au sort. Créer un par­ti d’un genre nouveau.

    Réponse
  18. Nico

    Pour­quoi ne vou­lons-nous pas réécrire la constitution ?

    Je ne pense pas que les gens qui sont infor­més de ce pro­blème de Consti­tu­tion soient hos­tiles à l’i­dée. Moi qui suis tota­le­ment convain­cu, je m’a­per­çois autour de moi que sou­vent, les gens pré­fèrent nom­mer une per­sonne au-des­sus d’eux pour régler les pro­blèmes (leurs pro­blèmes ; nos pro­blèmes) plu­tôt que de se prendre en main, même si cette per­sonne est mau­vaise. Au moins, si ça marche pas, ils diront que c’est de sa faute, c’est un incom­pé­tent. En fait, les gens ont peur de se prendre en main, peur de l’in­con­nu. Je pense qu’ils pré­fèrent démis­sion­ner de la poli­tique plu­tôt que de s’y impliquer. 

    Le pro­blème est de savoir com­ment faire pour impli­quer les gens ; leur faire com­prendre que per­sonne ne peut mieux s’oc­cu­per de nos pro­blèmes que nous-même et que si nous vou­lons une vraie poli­tique, c’est à nous de la faire et pas 1 jour tous les 5 ans mais tous les jours ? Com­ment leur faire comprendre ?

    Réponse
  19. etienne

    Pou­tine se défend plu­tôt bien contre les calom­nies extra­va­gantes de l’Em­pire et de ses médias asser­vis qui nous poussent à nou­veau vers une guerre mondiale. 

    Ici, il a oublié de dire 1) que son pays n’en bom­barde aucun autre (pour lui impo­ser un chan­ge­ment de « régime » sans accord de l’O­NU) et 2) que c’est jus­te­ment son pays qui accueille et pro­tège les « dis­si­dents poli­tiques » comme Snow­den que l’Em­pire, lui, menace pré­ci­sé­ment d’emprisonner…

    httpv://youtu.be/M1jQEkvzDPA

    Réponse
  20. alainr

    Dans tout col­lec­tif, seul un très petit nombre d’adhérents donnent du temps, c’est vrai… 

    Si un col­lec­tif compte 1000 per­sonnes, alors 100 per­sonnes vont don­ner un peu de temps, et 10 per­sonnes beau­coup de temps. 

    Si les 100 per­sonnes en ont marre et décident de virer les 900 qui ne font rien, alors le col­lec­tif se retrouve avec 100 per­sonnes en tout.
    Et rapi­de­ment, il n’y a plus que 10 per­sonnes qui donnent un peu de temps, 2 ou 3 qui donnent beau­coup de temps et 90 qui n’en donnent plus du tout. 

    Il faut admettre qu’un tel fonc­tion­ne­ment col­lec­tif est natu­rel, non ? 

    Et en plus, même dans les regrou­pe­ments comme les nôtres ou de type Nuit Debout, Pode­mos ou France Insou­mise, on a majo­ri­tai­re­ment besoin d’une incar­na­tion au pire sym­bo­lique, au mieux humaine : Étienne, ou Mélen­chon, ou Fré­dé­ric Lor­don, ou Ruffin …

    Un col­lec­tif nom­breux peut-il prendre plai­sir à s’or­ga­ni­ser, sans ni délé­guer ni s’in­car­ner ? C’est un tel fonc­tion­ne­ment convi­vial, durable et effi­cace dont nous avons à mon­trer la faisabilité.

    Réponse
  21. etienne

    DataGueule : « régime représentatif » ? Mais de quoi ?

    « Dans un gou­ver­ne­ment repré­sen­ta­tif, l’idéal, c’est que les élus repré­sentent les citoyens. Or aujourd’hui, on en est encore loin. Forte abs­ten­tion, faible repré­sen­ta­tion des classes ouvrières, pari­té loin d’être atteinte, etc.
    Et au centre de la crise : le sys­tème de vote.
    Alors, n’est-ce pas le moment d’imaginer de nou­veaux fonc­tion­ne­ments pour remettre en marche notre démocratie ? »

    httpv://www.youtube.com/watch?v=Ih5HnS395Hs

    Mon com­men­taire :

    « QUI ÉCRIT ET IMPOSE aux humains les règles de l’é­lec­tion, mani­fes­te­ment contraires à une juste repré­sen­ta­tion ? Qui ravale les hommes au rang dégra­dant d’é­lec­teurs ? Qui empêche le peuple de déci­der lui-même de son sort ? Qui écrit la « constitution » ? »

    N’est-ce ce pas une bonne question ?

    Si on veut une vraie consti­tu­tion, il fau­dra apprendre à l’é­crire nous-mêmes.
    Pas de démo­cra­tie digne de ce nom sans citoyens constituants.

    Dis­cus­sion sur Facebook :
    https://​www​.face​book​.com/​D​a​t​a​G​u​e​u​l​e​O​f​f​i​c​i​e​l​/​v​i​d​e​o​s​/​4​8​2​0​5​6​9​7​8​8​0​2​4​02/

    Réponse
  22. Une citoyenne

    Bon­jour Etienne, 

    Il existe actuel­le­ment une ini­tia­tive via logi­ciel libre per­met­tant à tout citoyen lamb­da de voter les lois débat­tues à l’AN.

    https://​fra​ma​vox​.org/​g​/​a​S​o​9​p​Q​y​J​/​p​a​r​l​e​m​e​n​t​-​d​i​r​ect

    Pour­quoi ne pas contac­ter Fra­ma­soft et voir dans quelle mesure ils pour­raient appli­quer votre pro­jet d’a­te­liers consti­tuants citoyens sous forme de déve­lop­pe­ments infor­ma­tiques spé­ci­fiques ? Je crois éga­le­ment qu’il serait inté­res­sant, comme relais de com­mu­ni­ca­tion et d’ap­pui effi­cace, de vous rap­pro­cher des dépu­tés France Insou­mise fraî­che­ment élus autour d’une ini­tia­tive com­mune autour de ces ate­liers consti­tuants électroniques.

    Qu’en dites-vous ?

    Une citoyenne

    Réponse
    • fayz

      deman­der à un dépu­té de pro­po­ser le refe­ren­dum d ini­tia­tive popu­laire. Si ça ce réa­lise l’utiliser pour chan­ger de constitution.

      Réponse
  23. majax

    INTERVIEW DE JEAN MONNET (14 Oct. 1955)
    http://​www​.ina​.fr/​v​i​d​e​o​/​C​A​F​9​4​0​5​9​6​7​1​/​i​n​t​e​r​v​i​e​w​-​d​e​-​j​e​a​n​-​m​o​n​n​e​t​-​a​-​p​a​r​i​s​-​v​i​d​e​o​.​h​tml

    Eh oui cela fait 62 ans qu’on nous force à accep­ter les États-Unis d’Eu­rope, qu’on nous vend l’  »har­mo­ni­sa­tion sociale » (vers le bas), « la libre cir­cu­la­tion des mar­chan­dises et des indi­vi­dus » (pour le bien com­mun évi­dem­ment). Cet indi­vi­du nous explique éga­le­ment qu’il faut faire sau­ter les fron­tières et les nations (rien que ça) pour mettre en place l’élec­tri­ci­té (j’ai du mal à voir le rap­port) ayant pour ori­gine la « force ato­mique paci­fique » (tout le mer­dier que ça a occa­sion­né en Afrique est sans doute très pacifique).

    Ce char­mant grand-père à qui on don­ne­rait le bon Dieu sans confes­sion avait pour nous ce beau pro­jet pour « ne pas res­ter en arrière des États-Unis ». Quelle tra­hi­son quand on sait qu’il était alors un agent payé par la CIA (on connait même son salaire de l’é­poque, parait-il, cf docu­ments déclassifiés).

    🙁

    Réponse
  24. majax

    Un film bien fice­lé que je ne connais­sais pas et que vous connais­sez surement :

    Dette, crise, chô­mage : qui crée l’argent ?

    httpv://www.youtube.com/watch?v=syAkdb_TDyo

    à dif­fu­ser à nos proches en priorité 🙂

    Réponse
    • majax

      Je réa­lise que je suis peut-être bar­bant avec mes postes sur un blog de conver­tis. Il serait peut-être plus judi­cieux de pos­ter sur face­book mais je refuse de m’y inscrire.
      Je viens de décou­vrir le réseau social Do4CHange créé jus­te­ment par l’au­teur du film : Dette, crise, chô­mage : qui crée l’argent ?

      Quel­qu’un connait-il ce réseau Do4CHange ?

      Ami­ca­le­ment.

      Réponse
      • joss

        Pareil, suis pas sur Face de bouc.
        Do4CHange, j’en ai enten­du par­lé. Gabriel Rah­bi y est lié, c’est le fils de Pierre Rah­bi (Les Colibris).

        Réponse
    • joss

      Une confé­rence récente avec le grand Gérard Fou­cher que je trouve très didac­tique sur gros­so modo le même sujet (on sent l’ex­pé­rience qui émane) :

      httpv://www.youtube.com/watch?v=DH2ijq4gudE

      Je ne sais plus si elle a déjà été pos­tée sur ce site, si oui c’est un bon rappel 😉

      Réponse

Laisser un commentaire

Derniers articles

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[LE PRÉPARATEUR] Un nouvel examen vient d'être institué, à la suite duquel on pourra recevoir un certificat d'aptitude aux fonctions de magistrat. Il en sera de cet examen comme de tous les autres, il donnera de bons résultats au commencement, et de mauvais ensuite....

JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

Bonjour à tous Pendant cette soirée dédiée au bilan de la période récente, où nous venons de vivre (le début d')une bascule totalitaire sous prétexte sanitaire, et demain sous prétexte de péril de guerre ou de catastrophe climatique, je parlerai de souveraineté...