Salut à tous 🙂
Je vous propose de débattre ensemble à nouveau, jeudi prochain (1er juin 2017) à 19 h 30, à La Tour D’aigues (84), à l’invitation d’Attac et de la LDH, et en nous concentrant cette fois sur le mot SOUVERAINETÉ, mot aimé des démocrates mais détesté par les penseurs oligarchiques — vous savez, ceux qui nous traitent de « populistes » et de « conspirationnistes » dès qu’on dénonce les intrigues des riches pour exploiter les pauvres et dès qu’on parle de vraie démocratie 🙂
Si l’on doit parler de souveraineté, on parlera donc forcément de MONNAIE (pas de souveraineté politique sans souveraineté monétaire, assurément).
On parlera aussi de la souveraineté pour empêcher la GUERRE : pas de paix durable en asservissant notre volonté à une machine de guerre permanente comme l’OTAN, notamment. La prétendue « UE » nous oblige à tuer dans les guerres illégales de l’OTAN, voulues et commandées par les USA et souvent, au bout du compte, par l’extrême droite israélienne. Le seul moyen de ne pas être embarqués de force dans la guerre, c’est de restaurer (NOUS-MÊMES) notre souveraineté, une vraie souveraineté, populaire, démocratique.
Voici l’affiche préparée par les organisateurs :
Le sujet est majeur, effectivement, mais nous ne saurons que jeudi si notre débat l’a été aussi 🙂
Prenez de quoi écrire : j’aimerais que nous réfléchissions ensemble à quelques articles de constitution (d’origine populaire).
Au plaisir de vous y retrouver.
Étienne.
Fil Facebook correspondant à ce commentaire :
Infatiguable Étienne ! 🙂
Aura-t-on droit à un petit retour de ta conférence à la Foire ÉcoBio ? Peut-être a‑t-elle été filmée.
Bonne soirée !
Pas filmé mais enregistré.
Des moments originaux, je crois.
Bientôt publiés, j’espère.
Salle comble.
Public (jeune et moins jeune, des élèves…) très attentif.
Une tentative de récupération de la part d’une candidate régionaliste.
C’est d’ailleurs le risque.
Ce fut un honneur de te rencontrer à cette occasion.
[Souverainetés réduites en cendres par l’Empire et ses médias]
Le massacre silencieux de la guerre aérienne des Etats-Unis,
par Nicolas J. S. Davies
Exclusif : Les médias mainstream américains s’offusquent bruyamment quand les avions de chasse russes tuent des civils à Alep, mais deviennent soudainement silencieux quand les avions américains massacrent des innocents à Mossoul et Raqqa, note Nicolas J. S. Davies.
Par Nicolas J. S. Davies
Avril 2017 a été encore un mois de massacres de masse et de terreur inimaginable pour la population de Mossoul en Irak, et des zones autour de Raqqa et Tabqa en Syrie, tandis que la campagne la plus soutenue et la plus violente de bombardements américaine depuis la guerre du Vietnam, entrait dans son 33e mois.
Photo by Navy Petty Officer 2nd Class Dominique A. Pineiro)
Le général du Corps des Marines Joe Dunford, Chef d’Etat-major des Armées, rencontre les membres de la coalition dans une base d’opérations avancées près de Qayyarah Ouest en Irak, le 4 avril 2017.
Le groupe de surveillance de la guerre aérienne “Airwars” a cumulé des rapports indiquant 1280 à 1744 civils tués par au moins 2237 bombes et missiles largués par des avions de chasse américains et alliés en avril (1609 en Irak et 628 en Syrie). Le nombre le plus important de victimes est dans et autour du Vieux Mossoul et de Mossoul Ouest, où l’on a compté entre 784 et 1074 morts civiles, mais il y a eu de nombreuses victimes civiles dans la zone autour de Tabqa en Syrie.
Dans d’autres zones de combat, comme je l’ai expliqué dans des articles précédents (ici et là), cette sorte de “rapports passifs” de morts civils cumulés par Airwars n’a jamais pris en compte que 5% à 20% des morts civils réels, comme l’a révélé une étude de mortalité générale. Iraqbodycount, qui utilise une méthodologie similaire à celle d’Airwars, a seulement pris en compte 8% des morts révélés en 2006 par une étude de la mortalité dans l’Irak occupé.
Airwars semble accumuler les rapports de morts civils plus sérieusement qu’Iraqbodycount il y a 11 ans, mais il classe un grand nombre d’entre eux comme “contestables” ou “peu fiables”, et reste délibérément prudent dans son décompte. Par exemple, dans certains cas, il a compté des rapports des médias locaux mentionnant “beaucoup de morts” pour un seul mort, sans chiffre maximum. Ce n’est pas pour mettre en cause les méthodes de Airwars, mais pour souligner ses limites dans la contribution à une estimation réelle des morts civils.
En s’autorisant plusieurs interprétations des données d’Airwars et en supposant que comme d’autres tentatives de quantifications faites précédemment, elles retiennent entre 5% et 20% des morts réels, une sérieuse estimation du nombre de civils tués par la campagne de bombardements menée par les Américains depuis 2014, devrait maintenant se situer entre 25 000 et 190 000 morts
Le Pentagone a récemment revu son estimation fantaisiste du nombre de civils qu’il a tués en Irak et en Syrie depuis 2014, à 352. C’est moins d’un quart des 1446 victimes que Airwars a identifiées par leur nom, de manière irréfutable.
Airwars a aussi collecté les chiffres des civils tués par les bombardements russes en Syrie, qui dépassent les chiffres des civils tués par les bombardements menés par les Etats-Unis pendant presque toute l’année 2016. Cependant, depuis que les bombardements menés par Etats-Unis ont ajouté plus de 10 918 bombes et missiles lâchés durant le premier trimestre de 2017, le plus fort bombardement depuis le début de la campagne en 2014, les rapports de Airwars sur les civils tués par les bombardements américains dépassent le décompte des morts causés par les bombardements russes.
A cause de la nature fragmentaire des rapports de Airwars, ce modèle peut, ou ne peut pas, indiquer précisément si les Etats-Unis ou les Russes ont vraiment tué plus de civils dans chacune de ces périodes. De nombreux facteurs peuvent affecter ce résultat.
Par exemple, les gouvernements occidentaux et les ONG ont financé et soutenu les Casques Blancs et autres groupes qui ont rapporté les morts civils causés par les bombardements russes, mais il n’y a pas de soutien équivalent de la part des Occidentaux pour rapporter les morts civils dans les zones tenues par l’Etat islamique que les Etats-Unis et ses alliés bombardent. Si, à cause de tels facteurs, les rapports de Airwars retiennent une plus grande proportion des morts réels dans une zone plus que dans une autre, cela peut conduire à une différence entre les nombres des morts rapportés, qui ne correspond pas à la différence des morts réels.
Choc, Terreur …et Silence
Pour mettre en perspective les 79 000 bombes et missiles avec lesquels les États-Unis et ses alliés ont bombardé l’Irak et la Syrie depuis 2014, il convient de réfléchir aux jours “plus innocents” de “Choc et Terreur” (Shock and Awe) en mars 2003. Comme le journaliste de NPR Sandy Tolan l’a rapporté en 2003, l’un des architectes de cette campagne prévoyait que lancer 29 200 bombes et missiles sur l’Irak serait “l’équivalent non nucléaire de l’impact que les armes atomiques lancées à Hiroshima et Nagasaki ont eu sur le Japon“.
Au début de l’invasion américaine de l’Irak en 2003, le président George W. Bush a ordonné aux militaires américains de mener une attaque aérienne dévastatrice contre Bagdad, connue sous le nom de “Choc et Terreur”.
Lorsque la campagne “Choc et Terreur” a été déclenchée contre l’Irak en 2003, elle a dominé les nouvelles dans le monde entier. Mais après huit ans de guerre “dissimulée, tranquille, sans médias“, sous le mandat du président Obama, les médias américains ne traitent même plus comme des nouvelles la boucherie quotidienne que réalisent ces bombardements plus lourds et plus soutenus contre l’Irak et la Syrie. Ils couvrent pendant quelques jours les massacres de masse isolés, puis reprennent rapidement la programmation normale du “Trump Show”.
Comme dans “1984” de George Orwell, le public sait que nos forces militaires sont en guerre contre quelqu’un quelque part, mais les détails sont rares. “Est-ce encore d’actualité ? N’est-ce pas la Corée du Nord, le gros problème aujourd’hui ?”
Il n’y a presque pas de débat politique aux États-Unis sur les réussites et les erreurs de la campagne de bombardement des États-Unis en Irak et en Syrie. Peu importe que le bombardement de la Syrie sans l’autorisation de son gouvernement internationalement reconnu soit un crime d’agression et une violation de la Charte de l’ONU. La liberté des États-Unis de violer à loisir la Charte des Nations Unies a déjà été politiquement (pas juridiquement !) normalisée par 17 ans d’agressions en série, depuis le bombardement de la Yougoslavie en 1999 jusqu’aux invasions de l’Afghanistan et de l’Irak, puis aux frappes de drones au Pakistan et au Yémen.
Alors, qui fera maintenant respecter la Charte pour protéger les civils en Syrie, qui sont déjà confrontés à la violence et à la mort de tous les côtés dans une sanglante guerre civile et par procuration, dont les États-Unis étaient déjà entièrement complices, bien avant de commencer à bombarder la Syrie en 2014 ?
Suivant le droit américain, trois gouvernements successifs des États-Unis ont affirmé que leur violence sans contrainte est légalement justifiée par l’Autorisation pour l’Utilisation de la Force Militaire (AUMF) adoptée par le Congrès américain en 2001. Mais en balayant le fait que la loi disait seulement :
“Que le Président est autorisé à utiliser toute la force nécessaire et appropriée contre les nations, les organisations ou les personnes qu’il prouve avoir planifié, autorisé, commis ou aidé les attentats terroristes survenus le 11 septembre 2001, ou avoir abrité de telles organisations ou personnes, afin de prévenir tout acte futur de terrorisme international contre les États-Unis par ces nations, organisations ou personnes“.
Combien parmi les milliers de civils tués par les États-Unis à Mossoul au cours des derniers mois ont-ils joué un tel rôle dans les attentats terroristes du 11 Septembre ? Toute personne lisant ceci connaît la réponse à la question : probablement pas un seul. Si l’un d’entre eux était impliqué, ce serait par pure coïncidence.
Tout juge impartial rejetterait l’allégation selon laquelle cette loi autorisait 16 ans de guerre dans au moins huit pays, le renversement de gouvernements qui n’avaient rien à voir avec le 11 Septembre, le meurtre d’environ 2 millions de personnes et la déstabilisation de pays, l’un après l’autre – aussi certainement que les juges de Nuremberg ont rejeté les allégations des accusés allemands selon lesquelles ils avaient envahi la Pologne, la Norvège et l’URSS pour empêcher ou “devancer” des attaques imminentes contre l’Allemagne.
Les responsables des États-Unis peuvent prétendre que l’AUMF irakien de 2002 légitime le bombardement de Mossoul. La loi fait pour le moins référence au même pays. Mais, comme c’est aussi toujours d’actualité, le monde entier a su, dans les mois qui suivirent, qu’elle reposait sur de fausses prémisses et sur des mensonges absolus pour justifier le renversement d’un gouvernement que les États-Unis ont depuis détruit.
La guerre des États-Unis en Irak a officiellement pris fin en 2011, avec le retrait des dernières forces d’occupation américaines. L’AUMF n’avait pas et ne pouvait pas approuver l’alliance avec un nouveau régime en Irak 14 ans plus tard, pour attaquer l’une de ses villes et tuer des milliers de ses citoyens.
Pris dans les filets de la propagande de guerre
Ne savons-nous pas ce qu’est vraiment la guerre ? Y a‑t-il trop longtemps que les Américains ne l’ont pas connue sur leur propre sol ? Peut-être. Mais aussi heureusement éloignée que soit la guerre de la plupart de nos vies quotidiennes, nous ne pouvons pas prétendre que nous ne savons pas ce qu’elle est et quelles horreurs elle charrie.
Les photos des victimes du massacre de My Lai au Vietnam ont électrisé la sensibilité du public à la barbarie de la guerre. (Photo prise par un photographe de l’armée US Ronald L. Haeberle)
Ce mois-ci, deux amis et moi-même avons été reçus par le Bureau de notre députée en tant que représentants de notre comité local d’Action pour la Paix (Paix, Justice et Développement durable de Floride), pour lui demander de co-parrainer une loi interdisant une première frappe nucléaire américaine ; d’abroger l’AUMF de 2001 ; de voter contre le budget militaire ; de supprimer le financement du déploiement de troupes terrestres américaines en Syrie ; et de soutenir la diplomatie, et non pas la guerre, avec la Corée du Nord.
Quand un de mes amis a expliqué qu’il avait combattu au Vietnam et a commencé à parler de ce dont il avait été témoin là-bas, il a dû s’arrêter pour ne pas pleurer. Mais la personne de l’équipe n’avait pas besoin qu’il continue. Elle savait de quoi il parlait. Nous le savons tous.
Mais s’il faut que nous voyions tous des enfants morts et blessés dans leur chair pour saisir l’horreur de la guerre et prendre des mesures sérieuses en vue de l’arrêter et de l’empêcher, alors nous sommes confrontés à un avenir sombre et sanglant. Comme mon ami et beaucoup d’autres comme lui l’ont appris à un coût incalculable, le meilleur moment pour arrêter une guerre, c’est avant qu’elle ne commence, et la principale leçon à tirer de toute guerre est : “Plus jamais ça !”
Barack Obama et Donald Trump ont remporté la présidence en partie en se présentant comme les candidats de la “paix”. Il s’agissait d’un élément soigneusement calculé et étalonné dans leurs deux campagnes, compte tenu des positions pro guerre de leurs adversaires principaux, John McCain et Hillary Clinton. L’aversion pour la guerre de la population américaine est un facteur dont chaque président et politicien américain doit tenir compte ; promettre la paix avant de nous lancer dans la guerre est une tradition politique américaine qui remonte à Woodrow Wilson et Franklin Roosevelt.
Comme le Reichsmarschall Hermann Goering l’a admis dans sa cellule à Nuremberg devant le psychologue militaire américain Gustave Gilbert : “Naturellement, les gens ordinaires ne veulent pas de la guerre ; ni en Russie, ni en Angleterre, ni en Amérique, ni en Allemagne. C’est bien compris. Mais, après tout, ce sont les dirigeants du pays qui déterminent la politique et il est toujours simple d’entraîner les gens, qu’il s’agisse d’une démocratie ou d’une dictature fasciste ou d’un Parlement ou d’une dictature communiste“.
“Il y a une différence”, a déclaré Gilbert : “Dans une démocratie, les gens ont leur mot à dire à travers leurs représentants élus, et aux États-Unis, seul le Congrès peut déclarer la guerre”.
Goering n’a pas été impressionné par les garanties constitutionnelles chères à Madison et à Hamilton. “Oh, tout cela est bel et beau”, a‑t-il répondu, “mais, voix ou pas voix, les gens peuvent toujours être impliqués dans les enchères de leurs dirigeants. C’est facile. Tout ce que vous avez à faire, c’est leur dire qu’ils sont attaqués et dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme, qui expose le pays au danger. Cela fonctionne de la même manière dans n’importe quel pays“.
Notre engagement envers la paix et notre répugnance à la guerre sont trop facilement compromis par les techniques simples mais intemporelles décrites par Goering. Aux États-Unis aujourd’hui, elles sont renforcées par plusieurs autres facteurs, dont la plupart ont également eu des parallèles dans l’Allemagne de la Seconde Guerre mondiale :
– Les médias de masse qui répriment la sensibilité du public aux coûts humains de la guerre, en particulier lorsque la politique des États-Unis ou les forces américaines en sont responsables.
-Le black-out médiatique sur les voix de la raison qui préconisent des politiques alternatives fondées sur la paix, la diplomatie ou les règles du droit international.
– Dans le silence qui en résulte sur les alternatives rationnelles, les politiciens et les médias présentent “faire quelque chose”, c’est-à-dire la guerre, comme la seule alternative à l’éternel épouvantail : “ne rien faire”.
– La normalisation de la guerre par la discrétion et la tromperie, en particulier par des personnalités publiques considérées par ailleurs comme dignes de confiance, tel le président Obama.
-La dépendance des politiciens et des organisations progressistes au financement par les syndicats, qui sont devenus des partenaires juniors dans le complexe militaro-industriel.
– Le cadrage politique des différends entre l’Amérique et d’autres pays comme résultant entièrement des actions de l’autre bord, et la diabolisation des dirigeants étrangers pour dramatiser et populariser ces faux récits.
– Le prétexte que le rôle des États-Unis dans les guerres d’outremer et l’occupation militaire mondiale découle d’un désir bien intentionné d’aider les gens, et non des ambitions stratégiques et des intérêts commerciaux américains.
Au total, cela équivaut à un système de propagande de guerre, dans lequel les chefs des réseaux de télévision sont responsables des atrocités qui en résultent autant que les dirigeants politiques et militaires. Faire rabâcher par des généraux retraités un jargon plein d’euphémismes pour bombarder le front intérieur, sans divulguer les forts honoraires que les administrateurs et les consultants reçoivent des fabricants d’armes, n’est qu’une des faces de la pièce.
Le revers tout aussi important est l’échec des médias à seulement couvrir les guerres ou le rôle qu’y jouent les États-Unis, et la marginalisation systématique de quiconque suggère qu’il y a quelque chose de moralement ou légalement erroné dans les guerres américaines.
Le pape et Gorbatchev
Le pape François a récemment suggéré qu’un tiers pourrait servir de médiateur pour aider à résoudre le conflit de près de 70 ans entre notre pays et la Corée du Nord. Le pape a suggéré la Norvège. Plus important encore, le Pape a présenté le problème comme un différend entre les États-Unis et la Corée du Nord, et non pas, ainsi que le font les États-Unis, comme un problème ou une menace pour le reste du monde que poserait la Corée du Nord.
Le pape François
Voilà comment la diplomatie fonctionne le mieux, en identifiant de manière correcte et honnête les rôles que les différentes parties jouent dans une dispute ou un conflit, puis en travaillant à résoudre les désaccords et les intérêts en conflit de manière à ce que les deux parties puissent s’en satisfaire et même en bénéficier. Le JCPOA qui a résolu le différend américain avec l’Iran sur son programme nucléaire civil est un bon exemple de la façon dont cela peut fonctionner.
Cette forme réaliste de diplomatie est loin des surenchères, des menaces et des alliances agressives qui ont été maquillées en diplomatie sous une série de présidents et de secrétaires d’État américains depuis Truman et Acheson, à quelques exceptions près. Le désir persistant d’une grande partie de la classe politique des États-Unis de compromettre le JCPOA avec l’Iran témoigne bien de la façon dont les responsables américains s’accrochent à l’utilisation des menaces et des surenchères, et s’offensent de ce que les États-Unis, Etat “exceptionnel”, doivent descendre de leur cheval blanc et négocier de bonne foi avec les autres pays.
À l’origine de ces politiques dangereuses, comme l’historien William Appleman Williams l’a écrit en 1959 dans “The Tragedy of American Diplomacy” (La tragédie de la diplomatie américaine), le mirage du pouvoir militaire suprême a séduit les dirigeants américains après la victoire alliée dans la Seconde Guerre mondiale et l’invention des armes nucléaires. Après avoir survécu à la réalité vietnamienne d’un monde post-colonial invaincu, ce rêve américain du pouvoir ultime s’est évanoui rapidement, pour renaître vindicativement après la fin de la guerre froide.
Tout comme la défaite de l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale n’était pas assez décisive pour la convaincre que ses ambitions militaires étaient condamnées, une nouvelle génération de dirigeants américains a vu la fin de la Guerre froide comme une chance de “virer le syndrome du Vietnam” et de relancer l’offre tragique par l’Amérique d’une “domination à spectre large” (full spectrum dominance).
Lors d’un discours à Berlin en 2014 pour le 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin, Mikhail Gorbatchev se désolait ainsi : “L’Occident et surtout les États-Unis ont proclamé leur victoire dans la Guerre froide. L’euphorie et le triomphalisme sont montés à la tête des dirigeants occidentaux. En profitant de l’affaiblissement de la Russie et du manque de contre-pouvoirs, ils ont revendiqué le monopole du leadership et la domination sur le monde, refusant d’entendre les propos de prudence de nombre de ceux qui sont présents ici”.
Ce triomphalisme post-Guerre froide nous a précisément conduits à un labyrinthe encore plus tortueux de délires, de catastrophes et de dangers que la Guerre froide elle-même. La folie des ambitions insatiables de nos dirigeants et de leur flirt répété avec l’extinction de masse ne peut être mieux symbolisée que par le Bulletin de l’horloge Doomsday des scientifiques atomiques, dont les aiguilles sont de nouveau à deux minutes et demie de minuit.
L’incapacité de la machine de guerre la plus coûteuse jamais assemblée à vaincre des forces de résistance légèrement armées, pays après pays, ou à rétablir la stabilité dans l’un des pays qu’elle a détruits, n’a guère entamé, à intérieur, le pouvoir du complexe militaro-industriel américain sur nos institutions politiques et nos ressources nationales. Ni des millions de morts, ni des milliards de dollars gaspillés, ni l’aveu d’un échec abject n’ont ralenti l’extension et l’escalade stupide de la “guerre mondiale contre le terrorisme”.
Les futurologues se demandent si la technologie robotique et l’intelligence artificielle mèneront un jour à un monde dans lequel des robots autonomes pourraient lancer une guerre pour asservir et détruire la race humaine, peut-être même en incorporant des humains comme composants des machines qui entraîneront notre extinction. Avec les forces armées américaines et le complexe militaro-industriel, n’avons-nous pas déjà créé exactement cet organisme, semi humain et semi technologique, qui ne s’arrêtera pas de bombarder, de tuer et de détruire à moins et jusqu’à ce que nous l’arrêtions pour le démanteler ?
Nicolas J. S. Davies
Nicolas J. S. Davies est l’auteur de “Du sang sur nos mains : l’invasion américaine et la destruction de l’Irak” (Blood On Our Hands : the American Invasion and Destruction of Iraq). Il a également écrit les chapitres sur “Obama en guerre” dans “Evaluer le 44e président : un bulletin sur le premier mandat de Barack Obama en tant que chef progressiste” (Grading the 44th President : a Report Card on Barack Obama’s First Term as a Progressive Leader).
Source : Consortium News, 07-05-2017
http://www.les-crises.fr/le-massacre-silencieux-de-la-guerre-aerienne-des-etats-unis-par-nicolas-j-s-davies
Source : Olivier Berruyer, les-crises.fr
[Les médias criminels, vendus aux riches, nous poussent à admettre — et même à vouloir ! — la guerre générale]
Le Russie gate, une nouvelle forme de Maccarthysme, par Robert Parry
Exclusif : les cauchemars des défenseurs des libertés individuelles au sujet de l’État espion deviennent réalité, mais puisque les victimes sont d’anciens conseillers de Trump, beaucoup des militants de ces mouvements sont ici étonnamment silencieux, écrit Robert Parry.
Par Robert Parry
Le Congrès exige de plusieurs conseillers de la campagne Trump des informations sur leur vie privée et leurs affaires, voilà qui prouve à quel point l’enquête sur le Russia-gate ne cesse de prendre de l’importance jusqu’à se transformer en un nouveau type de maccarthysme portant atteinte aux libertés du citoyen, comme la liberté de parole et la liberté d’association.
Carter Page, ex-conseiller en politique étrangère de Trump
On avait d’abord pensé que les enquêtes du Congrès et autres allaient se concentrer sur des problèmes spécifiques autour de la présumée ingérence russe dans l’élection de 2016. Ainsi on aurait pu chercher à savoir si un intermédiaire de Trump avait, d’une façon ou d’une autre, fait passer à WikiLeaks des mails dérobés aux Démocrates pour que cette organisation les publie sur le net.
WikiLeaks nie avoir reçu des Russes les mails qui ont fuité et la campagne et Trump nie avoir conspiré avec les Russes, ce qui n’a pas empêché les chefs du renseignement du président Obama de prétendre que les agents russes avaient piraté les mails avant de les faire passer par des intermédiaires à WikiLeaks, même si aucune preuve de ces agissements n’a, jusqu’à présent, été rendue publique.
Cependant, au lieu de se concentrer sur cette question centrale, le Sénat, semble-t-il, va à la pêche aux informations en enquêtant sur quasiment tous les contacts entre les conseillers de Trump et des Russes, susceptibles d’avoir ou non des liens avec le gouvernement. Le nombre des renseignements exigés est tel que les enquêteurs pourraient piéger leurs cibles, en interprétant comme obstruction à une enquête officielle l’omission, intentionnelle ou non, d’un nom ou d’un contact.
Par exemple, le comité sénatorial du renseignement a exigé de Carter Page, l’ancien conseiller en politique étrangère de Trump, qui fait de nombreuses affaires avec la Russie et a de nombreux contacts personnels dans le pays, qu’il fournisse le nom et des informations à propos de quasiment toutes les personnes contactées au cours de cette période de dix huit mois et susceptibles d’être des responsables russes ou liées, d’une façon ou d’une autre, avec des entreprises russes.
Dans une lettre datée du 28 avril, le responsable Républicain du comité, Richard Burr de la Caroline du Nord et le responsable Démocrate Mark Warner de Virginie, ont donné à Page jusqu’au 9 mai pour fournir : “une liste de toutes vos rencontres avec un officiel russe ou un représentant d’intérêts de firmes russes entre le 16 juin 2015 et le 20 janvier 2017. Pour chacune de ces rencontres, vous devrez indiquer la date, l’heure, le lieu, le nom de toutes les personnes présentes et inclure des copies des notes prises par vous ou pour vous.”
Rencontres avec les membres de la campagne
En outre, le Comité a fixé la date limite du 19 mai pour que lui soit également fournie : “Une liste de toutes les rencontres dont vous avez eu connaissance entre un membre de la campagne Trump et tout responsable russe ou représentant d’intérêts de firmes russes, qui se sont déroulées entre le 16 juin 2015 et le 20 janvier 2017. Pour chaque rencontre de la liste, vous devrez indiquer la date, l’heure, le lieu et le nom de toutes les personnes présentes.”
Donald Trump s’adresse à des sympathisants lors d’un meeting à Fountain Park, Fountain Hills, Arizona, le 19 mars 2016.
Pour le 19 mai aussi, le Comité a exigé que soient fournis : ” tous les enregistrements de communications électroniques telles que mails ou textos, toute la correspondance manuscrite et les enregistrements des appels téléphoniques, qui ont eu lieu entre le 16 juin 2015 et le 20 janvier 2017, entre vous-même et tout responsable russe ou représentant d’intérêts de firmes russes.
“Tous les enregistrements de communications électroniques telles que mails ou textos, toute la correspondance manuscrite, et les enregistrements d’appels téléphoniques ayant un rapport quelconque avec la Russie, qui ont eu lieu entre vous et des membres et conseillers de la campagne Trump.”
“Toutes les informations relatives à vos avoirs financiers et immobiliers en lien avec la Russie entre le 16 juin 2015 et le 20 juillet 2017, dont les valeurs mobilières ou les biens immobiliers que vous avez vendus ou dont vous vous êtes séparés durant cette période.”
Des demandes d’information similaires auraient été adressées à d’autres conseillers de la campagne Trump comme Roger Stone, Paul Manafort et Michael Flynn.
Page a énormément de relations commerciales avec la Russie où il a d’ailleurs vécu plusieurs années, ce qui assimile ces considérables demandes d’information à une façon de piéger, pour faux témoignage, la personne concernée. En effet, même si Page faisait de son mieux pour fournir la liste de tous ses contacts réels, téléphoniques et mails, il oublierait forcément quelque chose ou quelqu’un, ce qui l’amènerait à être poursuivi pour avoir fait obstruction à l’enquête ou pour avoir menti aux enquêteurs.
Un mandat FISA [Foreign Intelligence Surveillance Act]
En outre, puisque l’administration Obama est censée avoir obtenu, l’été dernier, un mandat FISA contre Page grâce à la loi sur la surveillance et le renseignement étranger, le gouvernement états-unien a probablement plus d’informations sur les contacts de Page et ses communications que l’intéressé lui-même, ce qui fait courir à ce dernier, d’un point de vue juridique, un risque bien plus élevé d’omission.
Le directeur du Renseignement National James Battant (à droite) s’entretient avec le Président Barack Obama dans le Bureau Ovale, avec John Brennan et d’autres assistants à la sécurité nationale. (Crédit Photo : Bureau du Directeur du Renseignement National)
Le mandat FISA aurait été obtenu, en partie, en raison d’un discours prononcé par Page, en Russie, le 7 juillet 2016, discours qui exprimait une critique modérée de la politique étrangère des États-Unis envers les pays de l’ex-Union soviétique. Cette enquête du FBI, qui a commencé fin juillet, s’est étendue depuis, de manière bien plus vaste, aux membres de la campagne présidentielle de Trump qui peuvent avoir des liens avec la Russie.
Dans un article sur les origines de l’enquête visant Page et d’autres conseillers de Trump, le New York Times a présenté le discours prononcé par Page à la Nouvelle école économique de Moscou en juillet comme une critique de “la politique américaine vis-à-vis de la Russie en des termes qui faisaient écho à ceux du président Poutine”.
Le Times a alors cité une ligne du discours de Page : “Washington et les autres capitales occidentales ont fait obstacle à des progrès possibles en se concentrant, souvent de façon hypocrite, sur des idées comme la démocratisation, l’inégalité, la corruption et le changement de régime.”
Les auteurs de l’article, Scott Shane, Mark Mazzetti et Adam Goldman ajoutent : “Ses remarques [celles de Page] coïncidaient avec l’opinion positive qu’a M. Trump du président russe, ce qui a conduit à spéculer sur ce que M. Trump pouvait bien voir en M. Poutine, accusé en général aux États-Unis d’être un implacable autocrate anti-occidental.”
En réalité, le discours de Page était beaucoup plus nuancé que ce que le Times a bien voulu en rapporter. Il soulignait surtout que le passage précipité, dans l’ex-Union soviétique, d’une économie contrôlée par l’État à une économie de marché, avait eu des effets pervers, notamment l’augmentation de la corruption.
“Comme l’État continuait à dominer et qu’en même temps, s’ouvraient de nouveaux marchés, à la suite du démantèlement de l’Union soviétique, les membres de ces sociétés ont mis au point des méthodes et des moyens qui leur ont permis de survivre grâce à la corruption”, a déclaré Page, en ajoutant que l’Occident n’était pas sans rencontrer, lui aussi, ce genre de problèmes.
“Ces approches rappellent plusieurs formes de corruption que l’on trouve parfois dans les sociétés occidentales. Certaines peuvent être explicites comme le scandale Madoff dans le monde de la finance et l’affaire Enron dans celui de l’énergie, tandis que d’autres sont plus subtiles comme les injustices sociales mises en lumière par le mouvement Occupy Wall Street.”
En d’autres termes, les commentaires de Page s’inscrivent dans une évaluation raisonnable des problèmes auxquels ont été confrontés les pays de l’ex-Union soviétique. Page a aussi admis que l’Occident, malgré son attitude moralisatrice envers les pays moins développés, avait des soucis, lui aussi, avec la corruption aussi bien dans sa forme explicite, passible de poursuites, que dans une forme plus subtile qu’on retrouve dans les machinations de Wall Street. Après tout, la crise financière de 2008 n’a‑t-elle pas dépouillé de milliers de milliards de dollars les citoyens de base tant américains qu’européens, en les délestant de leurs actifs et en leur faisant payer le coût des renflouements gouvernementaux ?
Un écho à Poutine ?
Pour le New York Times, notons-le, les remarques de Page font “écho à la position de Vladimir V. Poutine”, ce qui laisse entendre que Page, un ancien officier de marine états-unien, faisait preuve, quelque part, de déloyauté.
Le président russe Vladimir Poutine, après son discours à l’assemblée générale de l’ONU le 28 septembre 2015.
Les opinions de Page exprimées dans ce discours ont, à ce que suggère le New York Times, contribué à la décision de l’administration Obama d’obtenir un mandat FISA qui a permis au gouvernement américain de surveiller ses communications comme agent potentiel d’une puissance étrangère.
Normalement, les défenseurs des libertés individuelles devraient s’émouvoir d’une démarche gouvernementale aussi intrusive contre un citoyen au prétexte qu’il exprime ses opinions, que celles-ci fassent écho ou non aux vues du président Poutine. Cependant, comme Page a été brièvement conseiller de politique étrangère de Trump, et que beaucoup des défenseurs des libertés du citoyen font partie de #Resistance à Trump en raison des menaces que ce dernier ferait peser sur les libertés, ils sont tous restés extraordinairement silencieux sur le traitement maccarthyste auquel étaient soumis Page et d’autres conseillers de Trump.
Le général de corps d’armée à la retraite, Michael Flynn, qui a été brièvement conseiller à la sécurité nationale du président Trump, a déjà eu un aperçu de la façon dont les autorités de surveillance du gouvernement des États-Unis peuvent piéger un citoyen et lui faire commettre un délit passible de poursuites, comme mentir à des enquêteurs ou faire obstruction à la justice.
Le 29 décembre 2016, plusieurs semaines avant l’investiture de Trump, Flynn, alors en vacances en République dominicaine, a répondu à un appel téléphonique de l’ambassadeur russe Sergueï Kislyak lors duquel ils ont, semble-t-il, discuté de la montée des tensions entre Washington et Moscou, alors que les écoutaient, à leur insu, des responsables du renseignement des États-Unis.
Comme Flynn ne faisait pas officiellement partie du gouvernement au moment de cet appel, les fonctionnaires du ministère de la Justice de l’administration Obama ont concocté un prétexte pour ouvrir une enquête criminelle en invoquant la loi Logan, adoptée en 1799 pour défendre aux citoyens non autorisés de négocier avec des gouvernements étrangers mais qui n’a jamais été utilisée pour condamner qui que ce soit. Cette loi est, en outre, d’une constitutionalité douteuse et n’à sûrement jamais été destinée à s’appliquer aux conseillers d’un président élu.
Cependant, sur la base de ce prétexte peu convaincant, les agents du FBI – avec une transcription de l’interception électronique de l’appel téléphonique entre Kislyak et Flynn ont mis à l’épreuve la mémoire de Flynn sur la conversation et ont trouvé ses souvenirs incomplets. Flynn a également été critiqué pour avoir donné une conférence payée en 2015, lors d’un dîner à Moscou rendant hommage au dixième anniversaire de la station de télévision russe RT. Sous la pression politique et médiatique, le président Trump a renvoyé Flynn.
Le Nouveau Maccarthysme
Ainsi, alors que l’on peut légitimement critiquer le jugement de Flynn, la grande question de liberté civile que pose l’enquête sur le Russia-gate est la perspective de criminaliser des contacts dans un autre contexte inoffensifs avec la Russie et de punir les citoyens américains de leur résistance à la Nouvelle Guerre froide.
La leader du Parti Vert, Jill Stein et le général de corps d’armée à la retraite Michael Flynn assistent à un dîner marquant les 10 ans d’existence de la chaîne RT à Moscou, en décembre 2015, assis à la même table que le président russe Vladimir Poutine.
De nombreux démocrates, des libéraux et même des progressistes semblent enthousiasmés par la perspective de brandir ce nouveau maccarthysme contre les conseillers de Trump dans l’espoir que le Russia-gate puisse devenir une affaire menant à la destitution de Trump.
Mais le précédent ainsi mis en place pourrait se révéler très dangereux à long terme. Si les Américains peuvent être soumis à des mandats intrusifs de la part du FISA pour s’être rendus à l’étranger et avoir critiqué des politiques américaines ou si des appels téléphoniques interceptés peuvent être utilisés pour tester les souvenirs des citoyens lors d’interrogatoires par le FBI, nombre d’avertissements des défenseurs des libertés civiles sur les dangers d’une application large du droit de surveillance dans la “guerre contre le terrorisme”, pourraient devenir réels.
Après avoir pris connaissance des requêtes radicales du Congrès au sujet des documents et autres données, Carter Page, consultant de l’industrie pétrolière, qui a de nombreux contacts étrangers, y compris en Russie, a répondu en prenant note de la surveillance déclarée à laquelle la FISA l’avait soumis, en écrivant aux sénateurs Burr et Warner :
“Je reste déterminé à aider le Comité sénatorial sur le renseignement dans toute la mesure de mes moyens. Mais, je vous prie de noter que tous les enregistrements que je pourrais avoir effectués en tant que simple citoyen disposant de ressources technologiques limitées seront peu de chose comparés à la base de données complète qui a déjà été recueillie sous la direction de l’administration Obama au cours du mandat FISA complètement injustifié de l’année dernière, qui m’a pris pour cible pour avoir exercé mes droits du premier amendement, tant en 2016 que lors des années précédentes.”
“En tant que premier de la liste dans cette résurgence de la chasse aux sorcières que suggèrent les tâches fastidieuses définies dans votre… lettre, je vous prie de commencer par partager [avec moi] les informations que vous avez actuellement… En se fondant sur la base de données d’informations personnelles déjà recueillies au cours de l’opération intérieure de renseignement politique de l’administration Obama qui aurait débuté l’année dernière, il semble clair que beaucoup des lourdes tâches que vous m’avez assignées ont probablement déjà été largement menées à leur terme.”
“En tant que simple individu, je peux vous assurer que mes capacités administratives personnelles sont dérisoires à côté de la force de frappe bureaucratique que représente le personnel nombreux des branches exécutives, législatives et judiciaires du gouvernement des États-Unis qui est apparemment impliqué dans cette surveillance abusive depuis de longs mois.”
Justifiée ou pas, la surveillance de la FISA de Page – et donc d’autres personnes qu’il a contactées – peut servir de base à certaines accusations criminelles contre lui. On peut coincer d’autres conseillers de Trump pour divers délits procéduraux, comme des rapports non correctement réalisés, avec le Foreign Agents Registration Act [Loi sur l’enregistrement des agents étrangers], une autre loi qui s’applique de façon sélective principalement contre les personnes sans soutien politique.
Dans une interview vendredi, Page m’a dit qu’il était un petit joueur qui n’avait violé aucune loi, mais qui était devenu une cible “évidente” dans les tentatives de l’administration Obama pour saper la campagne de Trump.
“Je n’ai pas de protection [politique] et j’ai de vrais liens, profonds, avec les Russes”, a‑t-il affirmé avant d’ajouter que s’il voulait obéir aux injonctions du Sénat, il devrait passer en revue “des milliers de mails et des centaines d’appels téléphoniques… Cette affaire est un défi à toute logique, à tout bon sens”.
Mais, en réalité, dans le microcosme de Washington, une fois que la pression monte autour d’un “scandale”, quelqu’un doit être condamné pour quelque chose, sinon tous les gros bonnets qui sont intervenus dans “l’affaire” auraient l’air stupide. Dans le Russia-gate, cependant, d’importants principes touchant le droit à une opinion dissidente, le droit au respect de la vie privée et le droit d’association sont, en ce moment, foulés aux pieds.”
Pour plus d’informations sur ce sujet, voir Consortiumnews.com et notamment “La chasse aux sorcières : avez-vous parlé aux Russes ?”.
Robert Parry
Journaliste d’investigation, Robert Parry a publié de nombreuses révélations sur le dossier Iran-Contra pour l’Associated Press et Newsweek dans les années 1980.
Source : Consortium News, Robert Parry, 07-05-2017
Source : les-crises.fr, http://www.les-crises.fr/le-russie-gate-une-nouvelle-forme-de-maccarthysme-par-robert-parry/
Le capitalisme de connivence vu de l’intérieur
Laurent Mauduit présente son entretien avec Jean Peyrelevade, banquier et ancien PDG du Crédit lyonnais, autour de son livre « Journal d’un sauvetage » (Albin Michel, avril 2016) :
httpv://www.youtube.com/watch?v=hbGG5Rv6MRQ
(signalé par Ronald l’an passé.)
« Aujourd’hui, [l’Otan] est un instrument de la politique étrangère des USA, il n’y a pas d’alliés dans ses rangs, il n’y a que des vassaux. Lorsqu’un pays devient membre de l’Otan, il a bien de la peine à résister aux pressions d’une puissance telle que les États-Unis », a déclaré M. Poutine.
https://fr.sputniknews.com/international/201706031031676647-poutine-stone-film-otan/
Lettre ouverte de RT à Emmanuel Macron :
Lors de sa conférence de presse avec Vladimir Poutine à Versailles, Emmanuel Macron a qualifié RT d’ « organe d’influence et de propagande ». La rédaction de RT France a souhaité répondre à ces propos, point culminant d’une campagne de diffamation.
À lire ici :
https://francais.rt.com/rt-vous-parle/39156-lettre-ouverte-emmanuel-macron-rt-france
Emmanuel Macron ou la confirmation que l’habit ne fait pas le moine.
par Daniel VANHOVE
https://www.legrandsoir.info/emmanuel-macron-ou-la-confirmation-que-l-habit-ne-fait-pas-le-moine.html
Source : Le Grand Soir
Jean-Luc Mélenchon : « Beaucoup mesurent le caractère dramatique de l’enjeu. Si Macron reçoit une majorité absolue, il foncera. Il aura les pleins pouvoirs. Et ça va faire très mal. Code du travail, école, et ainsi de suite, tout va y passer. »
https://www.legrandsoir.info/en-campagne-sans-treve.html
Page originale, chez JLM : http://melenchon.fr/2017/05/28/en-campagne-sans-treve/
COMMUNIQUÉ | L’UPR exprime son dégoût et son extrême indignation devant la déclaration de M. Macron sur les Comoriens
https://www.upr.fr/communiques-de-presse/communique-lupr-exprime-degout-extreme-indignation-devant-declaration-de-m-macron-comoriens
Pour changer la tournure actuelle…et à titre d’info…
L’Upr offre le nombre le plus élevé de candidats(574), se présentant aux législatives de 2017.
https://www.upr.fr/actualite/france/vrai-bouleversement-de-scene-politique-lupr-parti-politique-presente-plus-de-candidats-aux-elections-legislatives-de-2017