Je suis content : je vais vous revoir bientôt, en chair et en os 🙂
L’association Inform’Action de Toulouse nous propose très gentiment (avec une vingtaine de bénévoles pour l’organisation) de nous réunir samedi prochain, 20 mai 2017, dans une belle grande salle, pour faire ensemble des ateliers constituants :
La page de l’association qui annonce la rencontre :
http://asso.informaction.info/blog/actualites‑1/post/conference-etienne-chouard-25
La page Facebook de la rencontre :
https://www.facebook.com/events/1481813185212392/permalink/1489048021155575/
Prenez de quoi ÉCRIRE 🙂
J’ai hâte de vous y retrouver 🙂
Étienne.
PS (7 août 2017) : voici les liens vers 4 vidéos composées patiemment et intelligemment par Inform’Action pour garder un souvenir fécond de cette rencontre :
3. ATELIERS CONSTITUANTS : COMMENT RÉÉCRIRE LA CONSTITUTION ? (3÷4)
4. [ÉMANCIPATION] ET SI NOUS RÉÉCRIVIONS LA CONSTITUTION ? Vidéo 4/4
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Page Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10155237401707317
Le moment où Macron a salué le nouveau président :
À Toulouse samedi prochain (et chez vous dès maintenant), nous pourrions réfléchir à la représentation que nous souhaitons : quel mandat ? quels privilèges ? quel mode de scrutin ? quels contrôles populaires ? quelles sanctions en cas de trahison ? etc.
Prenez aussi le texte de notre actuelle anticonstitution (ça peut servir comme punching-ball pour commencer) :
http://livre.fnac.com/a9838372/Dominique-Grandguillot-La-constitution-de-la-5eme-Republique
Vous pouvez l’avoir gratuitement si vous l’imprimez vous-même : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/texte-integral-de-la-constitution-du-4-octobre-1958-en-vigueur.5074.html
Edouard Philippe, Bilderberg 2016, a été choisi par Emmanuel Macron, Bilderberg 2014 !
Du 9 au 12 juin 2016, Edouard Philippe participait à la réunion du Groupe Bilderberg.
Le mécanisme du Groupe Bilderberg est le suivant :
1- D’abord, la sélection.
Depuis 1954, chaque année, au mois de juin, le Groupe Bilderberg se réunit. Il sélectionne deux ou trois hommes politiques français. Objectifs : placer leurs pions, continuer la construction européenne, et faire élire des membres du Groupe Bilderberg aux élections dans les pays européens.
2- Ensuite, la propagande médiatique.
Le système médiatique fait la promotion de ces hommes politiques sélectionnés par le Groupe Bilderberg. Le système médiatique dit du bien de ces hommes politiques dans les journaux, sur les radios, sur les chaînes de télévision pendant des mois et des mois. Normal : les grands journalistes politiques, les grands éditorialistes et les directeurs des médias sont eux-aussi des membres du Groupe Bilderberg.
Exemple : Nicolas Baverez et Etienne Gernelle ont été sélectionnés par le Groupe Bilderberg pour participer à leur réunion de juin 2016. Ils sont respectivement éditorialiste et directeur de l’hebdomadaire LE POINT.
Jeudi 4 mai 2017, l’hebdomadaire LE POINT faisait sa une sous le titre : « Droite : la bataille qui commence. »
Sur cette une, on voyait la photo des huit principales personnalités politiques du parti de droite Les Républicains pour les mois qui viennent.
Chose étonnante : sur ces huit personnalités de droite, il y avait sept personnalités très connues … et un homme politique complètement inconnu !
Les sept très connus : François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Christian Estrosi.
Un homme politique inconnu : un certain Edouard Philippe !
Avec cette photo de une et avec le dossier à l’intérieur, l’hebdomadaire LE POINT commençait à préparer l’opinion publique à la nomination d’Edouard Philippe, qui était alors encore inconnu.
http://www.lepoint.fr/images/liseuse/medium-small/2330.jpg
3- Dernière étape, l’élection.
Les électeurs, après avoir subi des mois de bourrage de crâne, votent pour l’homme politique promu par les médias.
Conclusion :
Emmanuel Macron, Bilderberg 2014, a été élu président de la République. Quelques jours plus tard, il a nommé premier Ministre Edouard Philippe, Bilderberg 2016 !
C’est la nouvelle aristocratie.
La nouvelle aristocratie contrôle parfaitement le système politique et le système médiatique.
La nouvelle aristocratie a verrouillé le système.
Même au moment des élections, il ne peut plus y avoir d’alternance.
Seule une révolution pourra détruire la nouvelle aristocratie.
Rappels :
Edouard Philippe était là :
http://www.bilderbergmeetings.org/participants.html
Emmanuel Macron était là :
http://www.bilderbergmeetings.org/participants2014.html
Le Groupe Bilderberg est à l’origine de la construction européenne. Le traité de Rome, signé en 1957, a marqué le début de la construction européenne. Il a été négocié durant les réunions du Groupe Bilderberg en 1954, 1955 et 1956.
« Je pense que vous pourriez dire, déclara un jour le diplomate américain George McGhee, que le traité de Rome, qui a créé le Marché commun, a été mûri pendant ces réunions de Bilderberg et aidé par le flot de nos discussions. »
(Source : « L’Europe sociale n’aura pas lieu », de François Denord et Antoine Schwartz, édition Raisons d’agir, page 40.)
Pour compléter le processus d’intronisation de nos esclavagistes décrit par BA, voici un document très très édifiant pondu par l’OCDE :
La Faisabilité politique de l’ajustement
par
Christian Morrisson (OCDE, 1996)
http://www.oecd.org/fr/dev/1919068.pdf
qui fournit en quelque sorte la vaseline pour faire passer les réformes de l’oligarchie.
[Compléments ajoutés par la suite, par Étienne 🙂 :
Ce document est un monument de cynisme, de duplicité et de rouerie : un manuel du parfait menteur manipulateur, à l’usage des gouvernants souhaitant « réformer », c’est-à-dire régresser, sans être gênés par la grogne de la bête asservie.
Nous devrions, chacun, extraire un ou deux paragraphes scandaleux (il y en a des centaines !) et les publier en commentaire de ce rappel de majax, pour inciter les autres à lire ce document révoltant.
Étienne.]
Très chouette.
Autant le discours libéral me saoule rapidement quand il est tenu par quelqu’un qui se fout ouvertement de moi, autant je peux tout à fait lire 40 pages d’un auteur qui joue franc du collier. C’est toujours un plaisir de lire quelqu’un qui décrit les choses comme elles sont (les lecteurs y reconnaîtront parfois le même phrasé que Machiavel).
Il confirme certaines idées que l’on pouvait suspecter mais rarement avouées.
Par exemple, une des idées qui revient régulièrement est qu’il n’y a pas de lien entre liberté politique et liberté économique. Les deux seraient même plutôt antagonistes :
p13 :
« Dès lors qu’un gouvernement engage cette libéralisation politique, il lui est plus difficile de maintenir une politique de rigueur. On observe assez souvent que cette libéralisation entraîne un retour au laxisme : les subventions sont rétablies, les dépenses publiques progressent de nouveau, et la politique monétaire est assouplie. Après les émeutes de janvier 1984 en Tunisie, par exemple, le ministre de l’Intérieur responsable de la répression a dû quitter son poste, l’état d’urgence a été aboli et l’on a renoncé en même temps à la politique de vérité des prix : les subventions pour le pain et la semoule sont rétablies et le blocage des loyers est maintenu. Ces décisions résultent en partie de la libéralisation politique : comme l’opposition à l’ajustement peut de nouveau s’exprimer, le gouvernement est enclin à changer de politique économique. Il l’est d’autant plus que le programme de stabilisation a été appliqué depuis un certain temps. Le gouvernement espère que cela est suffisant et qu’il peut désormais relâcher l’effort. Ainsi, l’expérience confirme l’hypothèse d’un cycle politico-économique de l’ajustement. »
Ca semble banal pour nous, mais c’est tout de même le contraire de ce qu’affirment tous les libéraux depuis plus de 200 ans.
Une autre idée directrice, c’est qu’il semble insister sur le fait que le gouvernement doit éviter de coaliser tous les mécontents en même temps.
Il est aussi intéressant que lui aussi à remarqué le lien important entre la constitution et l’économique (p34) . Mais bon, il en tire des conclusions opposées évidemment. Je suis étonné qu’il ne recommande pas – dans l’optique de limiter les troubles, et alors qu’il est partisan de réformes lentes et graduelles – que l’opposition soit une fausse alternance et que la même politique soit appliquée par les gouvernement successifs.
e plus étonnant, comme toujours : tout ceci est dit ouvertement et accessible au grand public, et cela n’a aucune conséquence.
Merci pour la trouvaille.
Un autre document influant avait été établi pour la Trilatérale (émanation du groupe Bilderberg) en 1975. Son titre était « la crise de la démocratie ». Michel Crozier avait participé à sa rédaction et Zbigniew Brzezinski était à l’époque le directeur de cette Commission.
The Crisis of Democracy : On the Governability of Democracies was a 1975 report written by Michel Crozier, Samuel P. Huntington, and Joji Watanuki for the Trilateral Commission.
La conclusion de cette analyse est : « trop de démocratie tue la gouvernabilité ». Il faut savoir doser cette « démocratie »…et les doses doivent être homéopathiques, c‑à-d infinitésimales. Dans un semblant de démocratie, pour maintenir une gouvernabilité, il faut une croissance faible. Car s’il y a croissance forte, il y a un risque d’émancipation sociale et donc, de perte de gouvernabilité. Le secret de la recette est dans le bon dosage de ces ingrédients.
Et la solution en cas de perte de gouvernabilité, c’est la dictature.
Ce document est en anglais.
Voici quelques extraits :
For, in some measure, governability and democracy are warring concepts. An excess of democracy means a deficit in governability ; easy governability suggests faulty democracy. At times in the history of democratic government the pendulum has swung too far in one direction or the other. At the present time, it appears that the balance has tilted too far against governments in Western Europe and the United States ; in Japan, as yet, this problem is not acute, although it may well become so. The United States and Western Europe consequently need to restore a more equitable relationship between governmental authority and popular control, and Japan may face this necessity in the not-too-distant future.
The historical record indicates that democracy works best – indeed, that it may only work – when there is a gradual but relatively constant increase in the economic well-being of society. The record of the recent past suggests that in industrialized societies each additional increment in the rate of economic growth tends to be distributed in order to provide more benefits to the poor than the previous increment. Reasonable rates of economic growth and relatively stable prices are essential for the achievement of socioeconomic equity. The control of inflation and the promotion of economic growth, taking into careful consideration the effects of such growth on resource exhaustion and environmental pollution, consequently must have top priority on the agenda of democracy.
…recently advanced in the United States for a new economic planning agency attached to the White House. It is necessary here simply to underline the extent to which the governability of democracy seems dependent upon the sustained expansion of the economy. Political democracy requires economic growth ; economic growth without inflation depends upon effective democratic planning.
The third aspect is new for governments. Democratic governments find it difficult to cope. with the power of extraparliamentary institutions which determine by their decisions the life chances of as many (or in some cases more) people as the decisions of governments can possibly determine in many of our countries .. Indeed, these extraparliamentary institutions often make governmental power look ridiculous. When I talk about extraparliamentary institutions, I am essentially thinking of two powerful economic institutions-giant companies and large and powerful trade unions.
I also believe that one of the things that must not happen is that we establish any greater dependence of the media on governments. On the contrary, I believe that the media in most of our democratic societies are in need of protection. They are endangered by a number of processes, some of them economic. At the same time I believe they are some of the main media of expression for what is left of a general political public, and we should keep them that way.
I do not believe that free collective bargaining is an indispensable element of a free and democratic society. I do believe, however, that we have to recognize that people are organized in trade unions, that there are large enterprises, that economic interests have to be discussed somewhere, and that there has got to be a negotiation about some of the guidelines by which our economies are functioning. This discussion should be related to representative institutions. There may be a need for reconsidering some of our institutions in this light, not to convert our countries into corporate states, certainly not, but to convert them into countries which in a democratic fashion recognize some of the new developments which have made the effective political public so much less effective in recent years.
I do think that in order for democracies to cope with the new types of problems with which they are faced, they have to avoid a number of mistakes. They must avoid the belief that the very progress which they made possible for a large number of _citizens must now be undone because it feels uncomfortable for some. They have to avoid the belief that a little more unemployment, a little less education, a little more deliberate discipline, and a little less freedom of expression would make the world a better place, in which it is possible to govern effectively. Indeed, I think, this attempt to tum back the wheels of history to try to recreate the state which we have fortunately and deliberately left is in many ways as uncivilized, indeed primitive, as the belief that all we need is nationalized ownership, public planning, and worker control. Either- of these mistakes must be avoided if we hope to manage to create democratic conditions and maintain them, conditions which offer the largest number the largest chance for their lives.
In my view, what we have to do above all is to maintain that flexibility of democratic institutions which is in some ways their greatest virtue : the ability of democratic institutions to implement and effect change without revolution-the ability to rethink assumptions-the ability to react to new problems in new ways-the ability to develop institutions rather than change them all the time-the ability to keep the lines of communication open between the leaders and the led-the ability to make individuals count above all.
We talk about the Trilateral societies, and certainly they have a lot in common, but there are many differences between them also, and some have so far managed better than others to cope with the problems which I have indicated. I have to confess that at this time, at this time in particular, I belong to those who believe that it is the North American societies above all which have managed to maintain the kind of flexibility which holds out hope for democracy everywhere.
On the matter of democracy and economic growth, Huntington noted that the rather steady growth of the last twenty-five years has created expectations of continuing growth, a growth which cannot now be assumed. This is likely to create problems. As for the effects of international developments, Huntington stressed that detente has had negative implications for the cohesion of Trilateral societies.
Madison states· that the « first » problem is to « enable the government to control the governed, » and then to « oblige it to control itself. » …but never before in American history, he argued, have citizens and citizen organizations been more assertive and effective. Huntington put much emphasis on the « balance » idea, and argued there had been a shift against government authority which should not be allowed to go too far. On the media, he stressed that their power has undeniably increased, and that this must be taken into account in our analysis.
A European Commissioner underlined the weakness of constitutional systems in some European countries, particularly those whose electoral systems encourage a multiplicity of parties without this being counter-balanced by a strong executive. He mentioned Denmark, Holland, and Belgium. These countries might usefully learn from or perhaps adapt constitutional features of other states like France, Western Germany – or Britain, particularly for restoring executive power and gaining « a new lease on life » for their democratic systems without loss of liberties. This Commissioner realized that systems for constitutional amendment were very difficult in the countries requiring change, but the effort should be made. In closing, he expressed « anguish » and « despair » that European unification has not made more progress, progress essential for-democracy’s future in Europe.
Another European Commissioner noted that in most Western European countries there is not a chance that . communist parties will come to power. France and Italy are important exceptions. Change there would « create waves. » It would erode the Community and Atlantic Alliance.
The future of the Communist party in Italy was raised by another European Commissioner later in the discussion. This was already the largest Communist party in Europe in the years just after the war. Its election advances since then have actually been quite limited, this Commissioner stated. When the Communist party moves toward power in Italy, there is an « allergic reaction » from the others which keeps the party out of power. This Commissioner noted the municipal and regional elections coming up in Italy on June 15. He thought the events in Portugal would help the democratic parties. Further European integration would also help keep the Communist party in check.
One Japanese Commissioner related the cohesive strength of the Japanese political system to the high quality of middle-level leadership in the country, those in contact with the people. This appears to be somewhat in decline, however. With the growth of the mass media, people have less need for these middle-level leaders in interpreting events and making their views known. This also hurts the organization of political parties. As the middle level has less political responsibility, its quality will decline. This Commissioner sees some of the recent social problems of the Trilateral regions related to a temporary shift in the population structure, with an extraordinarily large number of younger people, with different values. As this bulge in the population structure moves on, problems will become less severe. Another Japanese Commissioner recalled a statement of Lenin’s that a revolution cannot be initiated by demands from below, but only when the governing classes are divided and dissatisfied. One might argue that governing classes are now in this condition.
The world is searching for a new system, he stated, and needs strong leadership in various countries. Governability, however, is in decline. Even in Japan, the government does not have much room to maneuver. In the long term this Commissioner was optimistic about Japanese democracy, but can we wait for its problems to be solved ?
Un peu d’humour, la crise est finie !
Goldman Sachs : Les nouveaux maîtres du monde
httpv://www.youtube.com/watch?v=oBCH2kBDiYM
moi ca me fait pas rire chaque jours ont n a des gents qui meure plus ont attend plus ont n aura plus de pays