Macron a bien claqué un Smic par jour pendant 3 ans ! (+ 25 questions à lui poser sur des bizarreries sur son patrimoine) (1÷5), par Olivier Berruyer sur les​-crises​.fr

2/03/2017 | 16 commentaires

Je vous signale (et vous devriez faire connaître autour de vous) l’en­quête exem­plaire d’Oli­vier Ber­ruyer, enquête qui fait honte aux pré­ten­dus « jour­na­listes pro­fes­sion­nels » du pays, pré­ten­dus « jour­na­listes » en fait tous ven­dus comme des mar­chan­dises à 10 mil­liar­daires et qui, pour le compte de leurs maîtres, nous rebattent les oreilles tous les jours avec Macron, le pro­chain bour­reau du peuple vou­lu par la Banque, sans jamais évo­quer ses évi­dentes tur­pi­tudes financières.

Je repro­duis ci-des­sous tout l’ar­ticle d’O­li­vier pour rendre hom­mage à son énorme travail.
Vous devriez cepen­dant consul­ter l’o­ri­gi­nal, mis à jour et sur­tout com­men­té par la très per­ti­nente col­lec­ti­vi­té des lec­teurs du site les​-crises​.fr.

Macron a bien claqué un Smic par jour pendant 3 ans ! (+ 25 questions à lui poser sur des bizarreries sur son patrimoine) (1÷5)

Retour sur le patri­moine d’Emmanuel Macron. La presse refuse à l’évidence de trai­ter ce pro­blème sérieu­se­ment.

Cette nou­velle ana­lyse fait suite à ce pre­mier billet, fon­dé à l’époque sur les révé­la­tions du Canard Enchaî­né du 1er juin 2016 – M. Macron refu­sant tou­jours de répondre aux ques­tions pré­cises. J’ai donc déve­lop­pé dans ce billet plus pré­ci­sé­ment les choses, tout en sachant que, si les ordres de gran­deur sont très clairs, il reste des détails à pré­ci­ser pour pré­ci­ser cette étude, que seul M. Macron peut donner.

Je rap­pelle enfin que ce blog est apo­li­tique, et ne vise per­sonne en par­ti­cu­lier. Il cherche sim­ple­ment à jouer un rôle de vigie citoyenne et à orga­ni­ser du débat par­ti­ci­pa­tif pour faire avan­cer la recherche de la Vérité.

Série : Le Phénomène Macron…

Som­maire

0. Résumé pour ceux qui ne veulent pas tout lire 🙂

Ce billet est très dense et com­plet. Il montre au pas­sage la dif­fé­rence de trai­te­ment qu’il est pos­sible de faire dans l’analyse des deux décla­ra­tions de patri­moine de vingt lignes de M. Macron, selon que l’on sou­haite être exhaus­tif (comme ici) ou selon qu’on soit un grand titre de presse.

Si vous ne vou­lez pas tout lire, je résume mes prin­ci­pales ques­tions à M. Macron ici :

  1. M. Macron, vous avez gagné (sur­tout chez Roth­schild) ≈ 2,7 mil­lions d’euros bruts entre 2011 et 2013, soit ≈ 1,4 mil­lion d’euros nets après impôts. Vous décla­rez un patri­moine qua­si nul en 2014. Cela signi­fie­rait une dila­pi­da­tion d’environ 1 SMIC PAR JOUR durant 3 ans. Votre porte-parole a indi­qué que vous aviez « pas mal dépen­sé ». Pour­riez-vous vous expli­quer, et jus­ti­fier la réa­li­té et la com­po­si­tion de ces dépenses ?(Ques­tion 2)
  2. M. Macron, en 2007, à 30 ans, vous déci­dez d’acheter un appar­te­ment. Vous gagnez alors envi­ron 40 000 € par an, et n’avez guère d’apport per­son­nel. Vous choi­sis­sez un appar­te­ment de 83 m² à Paris à 890 000 €, soit un inves­tis­se­ment de plus de 1 000 000 € avec tra­vaux et frais de notaire. En théo­rie, cela signi­fie donc aux taux d’intérêts de 2007 plus de 40 000 € de simple charge d’intérêts par an. Pour­quoi un tel choix aus­si dis­pro­por­tion­né avec vos reve­nus ? (Ques­tion 4)
  3. M. Macron, pour finan­cer votre achat, vous emprun­tez en 2007 selon vos décla­ra­tions au JDD 550 000 € à votre ami mul­ti­mil­lion­naire, le regret­té Hen­ry Her­mand, et 400 000 €au Cré­dit Mutuel. Le tout avec 40 000 € de reve­nus annuels. Com­ment les avez-vous convain­cus – sur­tout la Banque – que vous auriez un jour assez d’argent pour les rem­bour­ser ? Saviez-vous  donc que vous devien­driez asso­cié-gérant chez Roth­schild 5 ans plus tard ? (Ques­tion 5)
  4. M. Macron, sans le prêt de 550 000 € sans inté­rêts à débour­ser (seule­ment en 2022) de votre ami mul­ti­mil­lion­naire, le regret­té Hen­ry Her­mand, vous n’auriez jamais pu ache­ter votre appar­te­ment en 2007. Êtes-vous inter­ve­nu à l’Élysée ou à Ber­cy sur des affaires le concer­nant lui ou son sec­teur d’activité (immo­bi­lier, start-up, presse…) ? (Ques­tion 6)
  5. M. Macron, vous décla­rez avoir ache­té en 2007 votre appar­te­ment 960 000 € avec tra­vaux. Vous avez esti­mé vous-même votre appar­te­ment 935 000 € en 2014. Comme le sou­ligne le Canard enchaî­né, les prix ont aug­men­té de 33 % dans votre quar­tier durant ces 7 ans. Vous avez indi­qué au Canard enchaî­né avoir “ache­té cher“. “Ache­ter cher”, ici, ce serait donc avoir payé au moins 250 000 € de trop pour un appar­te­ment qui n’était en plus pas du tout dans vos moyens de l’époque.  Pour­riez-vous donc nous expli­quer pour­quoi vous êtes un des très rares Pari­siens en moins-value dans cette période ?(Ques­tion 9)
  6. M. Macron, vous pas­sez chez Roth­schild d’une rému­né­ra­tion en rythme annuel de 137 000 € en 2009 à 2 600 000 € en 2012. Une telle pro­gres­sion sala­riale est-elle fré­quente ? Puisque vous avez appa­rem­ment dila­pi­dé presque tout cet argent en 3 ans, pour­quoi avoir quit­té Roth­schild en 2012 ? Êtes-vous cen­sé y reve­nir si vous per­dez en avril ? (Ques­tion 11)
  7. On lit sur le site du maga­zine Capi­tal (06÷11÷2014) que vous auriez appe­lé en 2013 la rap­por­teure PS du pro­jet de loi  de sépa­ra­tion des banques « plu­sieurs fois pour lui deman­der de reti­rer deux amen­de­ments non favo­rables à [vos] amis ban­quiers. Elle avait fait la sourde oreille. » Pou­vez-vous nous confir­mer ces faits et vous en expli­quer ? Pou­vez-vous nous confir­mer qu’ils n’ont aucun lien avec la ques­tion pré­cé­dente ?  (Ques­tions 12 et 25)
  8. Selon vos décla­ra­tions au JDD, vous gagnez 1 500 000 € après impôts chez Roth­schild essen­tiel­le­ment en 2011-12. Il semble bien que mi-2012, vous emprun­tiez 200 000 € de plus au Cré­dit mutuel. Est-ce vrai ? Pour­quoi aug­men­ter votre endet­te­ment ban­caire dans ces condi­tions, sur­tout d’un tel mon­tant ?  (Ques­tion 13)
  9. M. Macron, mal­gré vos plan­tu­reux reve­nus, vous emprun­tez au Cré­dit Mutuel le 23/11/2011 “350 000 € pour des tra­vaux dans la rési­dence secon­daire” – qui appar­tient à votre épouse. À quoi cor­res­pondent ces gigan­tesques tra­vaux ? N’est-ce pas un peu exces­sif, sur­tout quand on a appa­rem­ment déjà du mal à se désen­det­ter ? (Ques­tion 16)
  10. M. Macron, un LDD de 40 000 €, c’est une pos­si­bi­li­té réser­vée aux anciens ministres ? Pour les autres per­sonnes, c’est nor­ma­le­ment limi­té à 12 000 €, non ? (hors inté­rêts capi­ta­li­sés) Est-ce une erreur de sai­sie dans votre décla­ra­tion ? (Ques­tion 18)
  11. D’après le site de réfé­rence societe​.com, votre asso­cia­tion de finan­ce­ment aurait un code d’activité NAF 6622Z, qui est celui des Agents et cour­tiers d’assurance. Est-ce une simple erreur de plus ? (Ques­tion 23)
  12. M. Macron, vous avez cer­ti­fié avoir ache­té : 140 000 € 2/ une Volks­wa­gen EOS en 2005 (à 28 ans) 3/ d’occasion 4/ que vous avez esti­mée à 6 000 € en 2014. Or 1/ la VW EOS n’est com­mer­cia­li­sée qu’à par­tir de 2006 2/ mi-2006, le modèle le plus cher neuf vaut 36 000 € 3/ la plu­part des modèles de 2006 valent 10 à 12 k€ en 2014 440 000 € semblent être supé­rieurs à votre rému­né­ra­tion annuelle 2005. D’où vient le sou­ci ? Esti­mez-vous impor­tant qu’un ministre rem­plisse avec soin les 20 lignes de sa décla­ra­tion pour que les citoyens puissent exer­cer un contrôle démocratique ?

Ques­tion bonus : M. Macron, que pen­sez-vous de cette décla­ra­tion de Charles de Gaulle ? « Mon seul adver­saire, celui de la France, n’a jamais ces­sé d’être l’Argent. » [Charles de Gaulle, 11 décembre 1969, dis­cus­sion avec André Mal­raux, cité dans Les chênes qu’on abat, Gallimard)

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AVERTISSEMENT : On pren­dra donc les ana­lyses avec pru­dence. Il s’agit sim­ple­ment d’aiguillonner les jour­na­listes pour qu’ils creusent eux-mêmes ces ques­tions, et enquêtent enfin sérieu­se­ment sur ce sujet qu’ils laissent de côté depuis 8 mois.

Je com­plé­te­rai / modi­fie­rai au mieux, en fonc­tion des retours que fera M. Macron ce qui n’est qu’un pre­mier jet, afin que les lec­teurs spé­cia­listes puissent réagir et nous aider à amé­lio­rer l’étude – objet même de cet espace d’échange par­ti­ci­pa­tif qui ne pré­tend déte­nir aucune vérité.

Les conclu­sions à ce stade sont simples :

  • pri­mo, il se confirme qu’Emmanuel Macron a bien consom­mé (et pas pas seule­ment dépen­sé – bref l’argent a été “cla­qué”, ou don­né) en moyenne un SMIC par jour durant 3 ans. Ce qui est par­fai­te­ment légal au demeu­rant ; il ne s’agit pas de remettre en ques­tion l’honnêteté de M. Macron, mais sim­ple­ment de com­prendre com­ment a géré ses propres affaires quelqu’un qui demande à gérer le pays ;
  • de nom­breuses autres ques­tions, impor­tantes, se posent sur ses choix finan­ciers, et méritent des réponses d’Emmanuel Macron, afin de com­prendre sa rela­tion à l’argent. J’en pose 25 pour illus­trer, sans pré­tendre être exhaustif.

Bref, aux jour­na­listes d’agir, désor­mais.

I. Retour sur notre analyse du Patrimoine Macron l’été 2016

Par ailleurs, M. Macron a évi­dem­ment droit au res­pect de sa vie pri­vée en géné­ral, mais les infor­ma­tions ten­dant à éclai­rer ses moti­va­tions, son rap­port à l’argent, ses capa­ci­tés de ges­tion, ses rela­tions, son éthique, son carac­tère ne peuvent être balayées d’un revers de la main, quand on brigue la magis­tra­ture suprême. Savoir si une per­sonne qui veut gérer le pays a bien géré sa vie n’est pas anec­do­tique pour moi. Le reste – y com­pris les sales rumeurs per­son­nelles qui sont sor­ties sur M. Macron -, elles, doivent être balayées. Der­nier point, oui on parle d’argent pri­vé et pas d’argent public ; mais encore faut-il que l’argent pri­vé l’ait été léga­le­ment (je n’ai aucun doute sur ce point concer­nant M. Macron) mais aus­si éthi­que­ment (c’est-à-dire qu’il doit être ni plus ni moins la simple contre­par­tie du tra­vail four­ni durant la période rémunérée).

Petit rap­pel pour commencer.

Le 1er juin 2016, l’indispensable Canard Enchaî­né fai­sait les révé­la­tions sui­vantes (Source) :

Bref :


Par consé­quent, très éton­né par le refus de M. Macron de répondre aux ques­tions du Canard enchaî­né (ce n’est jamais très bon signe), et, plus encore, par le manque de curio­si­té de la presse, j’ai déci­dé d’analyser le patri­moine d’Emmanuel Macron, et d’en faire un billet ; devant tant de cachot­te­ries, je le fais évi­dem­ment très sérieu­se­ment, mais j’utilise un ton un peu gouailleur.  L’article se dif­fuse un peu en juin, avant de “buz­zer” très for­te­ment en jan­vier-février, et d’atteindre le record de 180 000 vues.

Comme c’est une ana­lyse fina­le­ment assez simple (regar­dez vous-même à quoi res­semble la décla­ra­tion de patri­moine – 19 lignes !), cela montre déjà qu’il y a un sou­ci avec les médias, car il leur aurait été assez facile de faire la même chose – d’autant que cer­tains ont pré­ten­du avoir enquê­té sérieusement.

La conclu­sion du billet pré­cé­dent est qu’il me sem­blait y avoir un pro­blème avec le patri­moine de M. Macron, ou plu­tôt qu’il était hors normes : il avait gagné vrai­ment beau­coup d’argent chez Roth­schild mais en 2014 avait un patri­moine rachi­tique, voire, selon mes pre­mières esti­ma­tions, légè­re­ment néga­tif – en tout cas disons vrai­ment faible – ayant appa­rem­ment un peu plus de dettes que d’actifs.

La dif­fi­cul­té de l’estimation était qu’on ne connais­sait pas sa part dans l’appartement com­mun avec son épouse et qu’il avait un prêt appa­rem­ment in fine (voir plus bas) dont il n’avait pas indi­qué les inté­rêts qui seraient ver­sés à terme (tout en bas, “inté­rêts capitalisés”).

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On se demande d’ailleurs pour­quoi la HATVP auto­rise à ne pas indi­quer le mon­tant esti­ma­tif de ces inté­rêts. Il est vrai que pour les autres prêts, amor­tis­sables annuel­le­ment, on consi­dère que ce sont des charges de l’année, et cela ne figure pas comme une dette dans un cal­cul de patri­moine. Mais ici, si on a bien affaire à un prêt in fine (amor­tis­sable plus ou moins régu­liè­re­ment – qui a d’ailleurs été pro­ro­gé), le mon­tant qui s’accumule est tel qu’il faut le connaitre pour appré­cier le patri­moine réel…

Remarque métho­do­lo­gique : j’avais esti­mé le cumul final de ces inté­rêts à 159 000 € envi­ron jusqu’au terme de 2022 avec un taux d’intérêt que j’estimais à 3 % ; on a appris ce mois-ci que le taux était en fait de 3,5 %, ce qui aurait alors abou­ti à 189 000 € au final. Mais le prêt a été rem­bour­sé en 2016. On pour­rait bien enten­du faire les choses dif­fé­rem­ment – les lec­teurs comp­tables l’auront noté -, plu­sieurs méthodes sont défen­dables. Mais je retiens celle de la prise en compte de l’estimation rétro­ac­tive des inté­rêts fina­le­ment dus main­te­nant qu’on connait la fin de l’histoire (si tous les inté­rêts ont bien été payés à la fin). Cela per­met pour moi de per­ce­voir au mieux l’évolution réelle du patri­moine de M. Macron, et elle semble très bien col­ler à la réa­li­té main­te­nant que ce prêt a été sol­dé. On arrive à 130 000 € environ.

On voit que ce n’est pas rien du tout. Mais ce point est à confir­mer, il y a très peu d’informations dessus.

Un autre point m’avait beau­coup éton­né : le fait que M. Macron soit vrai­ment un énarque Ins­pec­teur Géné­ral des Finances (IGF) “anti-sys­tème” – situa­tion qu’à l’époque, il ne le reven­di­quait alors pas encore. Car il n’est pas com­mun de voir une per­sonne de ce pro­fil refu­ser d’entrer dans la logique ban­caire actuelle et de ne pas leur deman­der un prêt. 🙂 Je plaisante.

Mais, plus sérieu­se­ment, l’important est que ce prêt dont on parle de 550 000 € a été sous­crit auprès… d’un ami mul­ti­mil­lion­naire de M. Macron –  sans  aucun rem­bour­se­ment les pre­mières années ! Et comme on l’a vu, il refu­sait alors fer­me­ment d’en dévoi­ler l’identité au Canard enchaî­né – ce qui me sem­blait très gênant quand on est ministre de l’Économie. Comme je l’ai écrit en juin :

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Voi­là où nous en étions l’été 2016. Pour­sui­vons l’analyse aujourd’hui, Emma­nuel Macron n’étant plus ministre.

II. Henry Hermand, le multimillionnaire bienfaiteur d’Emmanuel Macron

Mon billet de juin com­men­çait par ces mots assez clairs :

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Eh bien, fina­le­ment, rien ne se pas­sa, aucun jour­na­liste n’étudia alors ce sujet.

Cepen­dant, en aout 2016, on a appris inci­dem­ment, noyé dans un article de BFM, l’identité de la “banque très pri­vée” de M. Macron : il s’agissait d’Henry Her­mand, son “par­rain” en politique :

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Hen­ry Her­mand est la 288e for­tune française…

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…avec 220 mil­lions d’euros. On apprend aus­si dans l’article à pro­pos de M. Her­mand (92 ans) que :

  • “Il se dit même que l’ancien ministre ne pren­drait aucune déci­sion impor­tante sans consul­ter le nona­gé­naire, qui ne cesse de chan­ter les louanges de son protégé.” ;
  • “Je lui apporte mon expé­rience, des années de vie poli­tique. Je suis un peu l’homme de l’ombre”, recon­naît Hen­ry Her­mand, celui qui “évite de trop par­ler de (lui)” et “donne des idées” ;
  • “Je lui ai fait ren­con­trer des milieux d’affaires, on a eu des réunions en Angle­terre et il y aura des contacts directs entre Emma­nuel Macron et la pré­si­dence des États-Unis” ;
  • Le men­tor prête même ses bureaux à “En Marche”.

En fait, c’était même car­ré­ment son témoin de mariage en 2007.

À part cette infor­ma­tion étran­ge­ment sor­tie des limbes, rien d’autre ne s’est passé….

…jusqu’à ce que mon article “buzze” un peu fin jan­vier, et oblige la presse à enfin s’intéresser un peu à ce sujet non anecdotique.

Mais avant de regar­der ceci, nous allons nous pen­cher de nou­veau sur le patri­moine d’Emmanuel Macron, dis­po­sant de nou­velles informations.

III. Le patrimoine d’Emmanuel Macron

La régle­men­ta­tion actuelle, votée après l’affaire Cahu­zac, est une très belle avan­cée au niveau de la trans­pa­rence, recon­nais­sons-le – sans elle, ce billet n’existerait pas.

Mais beau­coup de chausse-trappes sont lais­sées pour rendre dif­fi­cile le contrôle réel du patri­moine des élus.

L’idée de base est simple :

  • on regarde le patri­moine du ministre à son entrée au gouvernement ;
  • on regarde les reve­nus du ministre avant et pen­dant sa par­ti­ci­pa­tion au gouvernement ;
  • on regarde le patri­moine du ministre à sa sor­tie du gouvernement ;
  • et on ana­lyse pour voir si tout est normal.

On note que c’est un contrôle vrai­ment mini­mal, il est peu pro­bable que beau­coup de choses se passent en 2 ou 3 ans au gou­ver­ne­ment, mais c’est un début.

C’est plu­tôt tout au long de la car­rière poli­tique des élus qu’il faut faire ce sui­vi – et on en est loin. C’est d’ailleurs une vraie bonne ques­tion pour la pré­si­den­tielle, à poser aux can­di­dats – avec d’autres.

Alors comme M. Macron a quit­té le gou­ver­ne­ment, sa décla­ra­tion de sor­tie vient d’être publiée sur le site de la Haute Auto­ri­té pour la Trans­pa­rence de la Vie Poli­tique, où je me suis rendu :

Pas­sons sur l’arrivée sur le site, j’imagine payé clas­si­que­ment les yeux de la tête à une agence de com’ afin d’avoir une page d’accueil qui fait mal à la tête quand on arrive des­sus (oubliez le fond vidéo en page d’accueil les amis 😉 ), mais où ne trouve pas faci­le­ment voire du tout ce qu’on vient cher­cher. Parce que si on trouve ensuite très faci­le­ment la très récente décla­ra­tion de sor­tie de M. Macron, dépo­sée le 26 jan­vier 2017 :

le PETIT sou­ci est qu’on ne trouve plus les anciennes décla­ra­tions de reve­nus et de situa­tion patri­mo­niale à l’entrée au gou­ver­ne­ment en 2014 ! (ou alors, ils les ont très bien cachées, ce qui revient au même).

Pas grave, on ne me la fait pas, et je m’en étais bien dou­té : j’avais donc archi­vé ces décla­ra­tions sur ce blog. Elles sont là, avec la der­nière que j’archive aus­si : 2014 reve­nus / 2014 Patri­moine Entrée / 2016 Patri­moine Sor­tie. Voi­là – de rien. 🙂

Ah oui, je remer­cie aus­si la HATVP pour son humour :

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“Pour faci­li­ter les choses, on ne vous donne pas de don­nées Excel, mais des pdf à res­sai­sir à la main” => Mer­ci pour ce moment, la HATVP !

J’ai un un petit mes­sage per­son­nel à la HATVP – des fois qu’ils veulent amé­lio­rer le modèle sachant qu’il y en aura plein à rem­plir dans 2 mois… 🙂  Pas­sez donc la liste si vous vou­lez gagner du temps.

Je peux même leur en sug­gé­rer d’autres, de ma main, vu le temps per­du inutilement

  • “Toi aus­si cherche des heures les anciennes déclarations !”
  • “On a chan­gé le for­mat entre 2014 et 2016, ça ne vous gêne pas au moins ?”
  • “On a rajou­té aus­si les comptes finan­ciers des conjoints sans trop le dire. Et on ne vous donne aucune infor­ma­tion sur leur patri­moine, donc c’est super utile pour com­prendre les évo­lu­tions de patri­moine de l’élu.”
  • “Ah, et les comptes des conjoints on les a bien mélan­gés avec les comptes de l’élu – vous ferez bien atten­tion de ne pas vous plan­ter, comme on a plan­qué leurs noms, une erreur est si vite arrivée…”
  • “On ne vous met pas les condi­tions des prêts (type, taux d’intérêt, condi­tions de rem­bour­se­ment, garan­ties…), c’est acces­soire pour com­prendre un patri­moine, non ?”
  • “On ne vous met pas les quote-part des couples pour les biens com­muns, c’est acces­soire pour com­prendre un patri­moine, non ?”
  • “On ne vous dit pas si les emprunts sont conjoints ou pas, ni les quote-parts dans le pre­mier cas”
  • “C’est quoi des inté­rêts capi­ta­li­sés sur un emprunt in fine ?”
  • “Bien sûr, tous les reve­nus indi­qués sont bruts, on en vous donne pas les reve­nus nets après tous les impôts, c’est acces­soire pour com­prendre l’évolution d’un patri­moine entre deux dates, non ?”
  • “Et on ne met pas le total de chaque poste de patri­moine, ce serait trop simple, faites-le avec votre calculatrice…”
  • “Et bien sûr, on ne met pas le total géné­ral du patri­moine du ministre à la fin – vu que c’est le but même de cet exer­cice de trans­pa­rence – ce serait trop simple, faites-le avec votre calculatrice…”

=> “Mer­ci pour ce moment” de recherche pénible, chers élus et la HATVP !

Mais reve­nons à notre mou­ton. Il y a une évo­lu­tion majeure sur le patri­moine de M. Macron entre 2014 et 2016 : il a reven­du son appar­te­ment et donc sol­dé ses emprunts – ce qui sim­pli­fie consi­dé­ra­ble­ment l’analyse de son patri­moine, mer­ci à lui. 🙂

Je rap­pelle en effet qu’il est assez dif­fi­cile d’y voir clair sur le patri­moine immo­bi­lier ; l’appartement pari­sien a été acquis en com­mun avec son épouse, mais il semble bien que ce soit lui qui ait sous­crit per­son­nel­le­ment la plu­part des emprunts (ce qui parait logique vu les faibles reve­nus de son épouse par rap­port à lui). Ce serait à confir­mer, la décla­ra­tion HATVP est très peu claire. Je fais donc à ce stade une hypo­thèse, qu’il fau­dra confir­mer : l’appartement a été acquis par une quote-part de 90 % Macron 10 % sa femme ; et que les dettes sont bien 100 % à M. Macron. Au final, on ver­ra que cette hypo­thèse change peu de choses au final – l’appartement ayant été depuis revendu.

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Je vais vous faire gagner du temps, nous n’allons pas entrer de nou­veau dans les détails. Je vous pro­pose l’exercice que la HATVP devrait faire si la Trans­pa­rence était vrai­ment son but. On arrive à ceci :

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N.B. : je rap­pelle qu’il y a 2 incon­nues sur 2014 : pri­mo la quote-part de M. Macron sur son appar­te­ment et secun­do le mon­tant des inté­rêts du prêt in fine qu’il a payés à M. Her­mand en 2016. Ces esti­ma­tions me semblent logiques, rai­son­nables et pru­dentes ; elles sont à confir­mer. Cepen­dant, comme nous dis­po­sons d’une vision réelle et sans aucune hypo­thèse majeure pour le patri­moine en 2016, les hypo­thèses sur 2014 ont donc peu d’impact pour l’analyse.

On peut syn­thé­ti­ser le patri­moine ainsi :

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ou ain­si :

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Il y a plein de ques­tions qui se posent en ana­ly­sant la décla­ra­tion de M. Macron. Mais de très loin, de très très loin, la prin­ci­pale est la dis­pro­por­tion de son patri­moine qua­si inexis­tant avec les reve­nus pha­rao­niques qu’il a encais­sés et que voilà :

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C’est à dire avec ceci : près de 3,4 mil­lions d’euros bruts gagnés entre 2009 et 2016 (en rouge les gains chez Roth­schild, en bleu hors Rothschild) !

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Ce qui repré­sente envi­ron 1 800 000 euros nets après impôts sur la période de 8 ans ici présentée.

Et c’est encore plus fla­grant quand on regarde seule­ment 2011–2013, années de l’explosion des reve­nus chez Rothschild :

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Par prudence, au vu des hypothèses prises, on indique seulement “proche de 0” pour son patrimoine, plutôt que “négatif”

Comme on a sa décla­ra­tion de patri­moine de 2014, on constate qu’il a donc consom­mé envi­ron 2,6 mil­lions d’euros bruts, donc envi­ron 1,4 mil­lion d’euros nets en 3 ans, rame­nant son patri­moine net à presque rien (lar­ge­ment néga­tif pour moi).

Cela repré­sente donc envi­ron 1 250 € consom­més par jour, soit plus d’un SMIC consom­mé par jour.

C’est d’ailleurs indi­qué dans la presse, mais non dit clai­re­ment – on en repar­le­ra dans le pro­chain billet :

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(Ou alors qu’il s’explique enfin clairement)

Et c’est là que c’est très éton­nant : com­ment Emma­nuel Macron a‑t-il pu consom­mer plus d’un SMIC par jour pen­dant 3 ans ?

Et on parle bien ici de consom­ma­tion, pas de simples dépenses : le patri­moine doit baisser.

Ce n’est pas si dur de dépen­ser 1 SMIC par jour : par exemple, il “suf­fit” d’acheter une voi­ture à 30 000 € par mois – ou un yacht ou des tonnes de bijoux à sa femme… Mais dans ces cas, si l’argent est bien dépen­sé, il n’est PAS consom­mé. En début de mois, il y avait 30 000 € sur un compte en banque, à la fin, il n’y sont plus, mais on a dans son patri­moine une voi­ture à 30 000 € : le patri­moine n’a pas baissé.

Dans le cas de M. Macron, il faut vrai­ment le “perdre”, bref le “cla­quer” : man­ger du caviar tous les jours, ache­ter et jeter un cos­tume tous les jours, tout don­ner aux bonnes œuvres, perdre au poker – je ne sais pas… Mais j’avoue que j’aimerais bien savoir car cela dépasse un peu mon enten­de­ment – c’est sim­ple­ment ce que je demande depuis 8 mois...

Et on voit que c’est la bonne piste – on y revien­dra, mais son porte-parole a indi­qué ça cette semaine :

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Il serait inté­res­sant d’en savoir plus ce “train de vie”…

Train de vie, qui, en plus d’être fran­che­ment hal­lu­ci­nant (ok pour un prince saou­dien qui par­court le monde, mais là on parle d’un ban­quier d’affaires et d’un secré­taire géné­ral adjoint de la pré­si­dence de la Répu­blique, acti­vi­tés peu connues pour leur temps libre), a la sin­gu­lière par­ti­cu­la­ri­té (contrai­re­ment à un prince saou­dien… 🙂 ) de le conduire à un patri­moine néga­tif – bref, tech­ni­que­ment, Macron était rui­né mi-2016 !

Donc la presse devrait ces­ser de s’intéresser à “pour­quoi il ne paye pas d’ISF”, car il y a pro­ba­ble­ment pas mal de SDF plus riches que lui (il leur suf­fit de pas avoir trop de dettes…), vu qu’il pos­sède net­te­ment moins que rien…

Mais cette ques­tion, cen­trale, est loin d’être la seule. Comme on le ver­ra, en voi­ci d’autres…

IV. 20 questions à Emmanuel Macron sur son patrimoine (Spécial Journalistes)

Le jour­na­lisme d’investigation sombre chaque jour de plus en plus, trans­for­mé en “jour­na­lisme CTRL+F” type “Pana­ma papers” livrés à domi­cile, ou simple “twee­tage” sans fin. On constate donc qu’il ne semble ni vou­loir ni même avoir encore les maigres capa­ci­tés d’investigation néces­saires à ana­ly­ser cor­rec­te­ment le patri­moine de M. Macron, et à le ques­tion­ner. Je n’aurais pas dû lui faire confiance en juin. 😉

Je vais donc rédi­ger les ques­tions que je sou­hai­te­rais poser à M. Macron sur son patri­moine – que je poste aux bons soins d’Internet, dès fois qu’un vrai jour­na­liste ce soit per­du sur ce blog… 😉

Ques­tion n°1 : M. Macron, pou­vez-vous nous confir­mer que vous n’avez rien oublié de décla­rer ? Je ne remets pas du tout en cause votre pro­bi­té, mais vous com­pren­drez qu’on puisse se poser des ques­tions au vu de l’analyse de vos décla­ra­tions. Je pense plu­tôt à des inves­tis­se­ments légaux par­ti­cu­liers (par ex. inves­tis­se­ments pro­duc­tifs, je ne sais pas) qu’on pour­rait même ima­gi­ner, étran­ge­ment, pou­voir ne pas être décla­rés à la HATVP (c’est une simple hypo­thèse ; mais dans ce cas, il y aurait un sou­ci avec les règles de décla­ra­tion). Je ne crois pas du tout à un sou­ci de type “compte à l’étranger” car, dans ce cas, on ne révèle évi­dem­ment pas les reve­nus gar­gan­tuesques au fisc – qui s’est d’ailleurs pen­ché sur vos décla­ra­tions… J’ai aus­si bien noté votre :

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Ques­tion n°2 : M. Macron, pour­riez-vous me confir­mer les ordres de gran­deur de mon étude pré­cé­dente svp ? Avez-vous donc bien aujourd’hui un patri­moine nul après avoir gagné plus de 1,8 mil­lion d’euros après impôts ? Confir­mez-vous que vous avez bien toutconsom­mé ? Quelles étaient vos dépenses men­suelles moyennes en 2011 et 2012 ? Pour­rais-je avoir sim­ple­ment votre solde total de tré­so­re­rie men­suel “dépenses/recettes” durant cette époque ? Com­ment consomme-t-on autant d’argent aus­si vite ? Quels ont été vos 10 plus gros postes de consom­ma­tion (res­tau­rants, habille­ment, voyages, cadeaux, dons aux œuvres, boites de nuit, poker, etc. — je ne sais pas —) cumu­lés sur la période ? Quand avez-vous trou­vé le temps de tant dépen­ser – Roth­schild puis l’Élysée lais­sant nor­ma­le­ment très peu de temps libre ? Vos reve­nus ayant chu­té, avez-vous faci­le­ment pu mettre fin à une telle fré­né­sie de dépenses ? Pour­riez-vous nous prou­ver la réa­li­té de telles dépenses qui n’ont lais­sé aucune trace dans votre patri­moine ? Accep­te­riez-vous de man­da­ter une très haute per­son­na­li­té du Com­mis­sa­riat aux Comptes fran­çais, et lui confier l’intégralité de vos comptes, afin qu’il en fasse une syn­thèse (dans les 2 ou 3 semaines) ?

J’ai ensuite plu­sieurs ques­tions concer­nant votre appar­te­ment et votre endet­te­ment. Mais avant une ques­tion simple, par curiosité :

Ques­tion n°3 : M. Macron, on apprend dans la presse que vous avez contrac­té un prêt fami­lial de 50 000 € étant jeune. À quelle date, auprès de qui et dans quel but ? Vos deux parents sont méde­cins, vous avez fait Sciences Po dont les frais de sco­la­ri­té (au vu de leur situa­tion) + les frais de vie pari­sienne pour­raient cor­res­pondre à ce mon­tant. Ensuite, vous êtes deve­nu fonc­tion­naire “sala­rié” en entrant à l’ENA. Me confir­mez-vous que ce prêt a ser­vi uni­que­ment à payer vos études ? À Sciences-Po uni­que­ment ? Mais je com­prends mal : les droits d’inscription croissent avec les reve­nus des parents ; ceux-ci ne vous ont pas aidé ? Mais alors pour­quoi être res­té rat­ta­ché à eux, et ne pas avoir deman­dé des droits réduits, voire une bourse ? Ou ce prêt n’a‑t-il alors rien à voir avec vos études – pour l’apport pour votre appar­te­ment par exemple ? Pour votre voi­ture ? Je demande, car on constate aisé­ment une nette ten­dance au sur­en­det­te­ment et aux dépenses appa­rem­ment fré­né­tiques de votre part (enfin, si en on croit vos décla­ra­tions), et je me demande quand tout ceci a commencé.

Ques­tion n°4 : M. Macron, en 2007, à 30 ans, jeune marié, vous déci­dez d’acheter un appar­te­ment – avec, appa­rem­ment, une faible quote-part de votre épouse, qui gagne peu. Vous gagnez alors envi­ron 40 000 € par an (Source : AFP) :

Vous choi­sis­sez un appar­te­ment de 85 m² à Paris, que vous payez 890 000 €  et y faites alors 70 000 € de tra­vaux (réa­li­sés à l’achat j’imagine, vu le mon­tant éle­vé ?), por­tant l’investissement à 960 000 € (hors droit de muta­tion – 60 000 € de plus envi­ron).  Bref, on est donc à plus de 1 000 000 € d’euros d’investissement, le tout avec très peu d’apport per­son­nel, un emprunt d’au moins 900 000 € (voire 950 000 € – et on ne sait pas si votre femme en a fait un en plus de son côté) et un couple gagnant a prio­ri moins de 90 000 € par an. Or, à l’époque, les taux d’intérêt sont non négligeables :

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Dans votre situa­tion, dans l’absolu, et avec assu­rance, s’il fal­lait tout emprun­ter clas­si­que­ment, vous auriez eu un taux d’intérêt autour de 4,5 %, soit, pour vos 950 k€ emprun­tés, une simple charge d’intérêts la pre­mière année de plus de 40 000 €, soit envi­ron 60 000 € avec de l’amortissement, soit autour de 70 % de taux d’endettement du ménage – déli­rant… Qu’est-ce qui vous a fait pen­ser que cet inves­tis­se­ment était dans vos moyens ? Vos proches ont-ils ten­té de vous en dissuader ?

Ques­tion n°5 : M. Macron, vous avez donc beau­coup de chance, votre “banque très pri­vée” Hen­ry Her­mand vient vous aider, et vous prête 550 000 € sur 10 ans, sorte de prêt in fine, avec inté­rêts a prio­ri payables à la fin. [Rap­pel sur un prêt in fine de 550 000 € : vous emprun­tez 550 000 € ; ne payez stric­te­ment rien pen­dant 10 ans ; et au bout de 10 ans vous devez rem­bour­ser d’un coup les 550 000 € + tous les inté­rêts capi­ta­li­sés depuis l’origine, ce qui est énorme. Pra­tique mais… dan­ge­reux, il faut être sûr d’avoir l’argent à la fin, et donc, en l’espèce, être sûr et cer­tain d’avoir une énorme pro­gres­sion de reve­nus…]. Pour­riez-vous tout d’abord nous en four­nir le plan d’amortissement théo­rique à l’origine, et réel main­te­nant qu’il est soldé ?

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Au vu de votre situa­tion finan­cière de très jeune fonc­tion­naire en 2007, com­ment diable avez-vous convain­cu M. Her­mand que vous seriez mil­lion­naire en 2011–2012, après une pro­gres­sion de car­rière inouïe chez Rot­sh­child (et donc que vous étiez un Mozart de la banque pri­vée – où vous n’aviez encore jamais mis les pieds…) – et que vous pour­riez donc lui rem­bour­ser ces sommes extra­va­gantes emprun­tées ? Quel était d’ailleurs, en gros, votre patri­moine net en 2007 ? Était-il déjà néga­tif ? Mais avez-vous déjà eu un patri­moine net positif ?

Je dis ça, car des lec­teurs pour­raient se deman­der si votre car­rière n’avait pas été pré­dé­fi­nie bien en amont, comme un plan écrit à l’avance pour les 15 ans à venir. Comme nous lut­tons ici contre le conspi­ra­tion­nisme, je ne peux y croire. Pour­riez-vous cepen­dant nous indi­quer la véri­té ? Pour­quoi et com­ment croyiez-vous tel­le­ment “en votre ave­nir” ? (Source : JDD 1202)

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On croit rêver qu’un journaliste écrive ça sans se poser de questions…

Qu’avez-vous expli­qué à M. Her­mand ? Accep­te­riez-vous de refaire l’exercice pour moi : “Nous sommes en 2007, vous n’avez pas un sou, vous venez d’emprunter 400 000 € (appa­rem­ment) au Cré­dit Mutuel, et vous devez me convaincre de vous prê­ter 550 000 € à me rem­bour­ser dans 10 ans ; com­ment me convainquez-vous ?”

Ques­tion n°6 : M. Macron, durant votre période à l’Élysée puis au gou­ver­ne­ment, avez-vous eu à trai­ter de sujets tou­chant de près ou de loin à une des très nom­breuses acti­vi­tés de M. Her­mand ? Pour­quoi avoir refu­sé de révé­ler son nom au Canard enchaî­né en mai 2016 ? Ne trou­vez-vous pas gênant, qu’un Ministre de l’Économie doive autant d’argent à un mul­ti­mil­lion­naire – tout res­pec­table qu’il fût ?

Ques­tion n°7 : M. Macron, Votre pro­jet immo­bi­lier était tota­le­ment impos­sible sans l’énorme aide de M. Her­mand. Avez-vous son­gé, plu­tôt qu’à accep­ter de telles lar­gesses, à vous rabattre sur, soit une loca­tion, soit un appar­te­ment bien plus modeste ? Avez-vous envi­sa­gé un achat en petite cou­ronne, comme la plu­part des pri­mo-accé­dants de 30 ans ?

Ques­tion n°8 : M. Macron, M. Her­mand était votre témoin de mariage, on peut com­prendre son aide et ses lar­gesses. Il a com­plé­té votre emprunt auprès du Cré­dit Mutuel pour votre appar­te­ment, qui était de 350 000 € ou plu­tôt 400 000 € – les sources divergent (JDD pour­tant à 1 semaine d’écart 1202 et 1902 ?) Pour­riez-vous nous en four­nir le plan d’amortissement ?

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JDD 12/02/16 : Prêt a priori personnel de M. Macron : 350 + 550 = 900 k€

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JDD 19/02/16 : Prêt a priori personnel de M. Macron : 950 k€ (on va y arriver…)

Ma ques­tion est très simple : mais com­ment diable avez-vous pu convaincre le Cré­dit Mutuel de finan­cer un tel pro­jet “Folie des gran­deurs” vu vos reve­nus à l’époque (sachant que, à moins d’être devin, vous ne pou­viez savoir vous-même que vous seriez mil­lion­naire 5 ans plus tard), qui fai­sait explo­ser l’endettement de votre couple ? Je veux bien que vous croyiez “en votre ave­nir” – mais com­ment la banque a‑t-elle pu y croire elle aus­si, sur quelles bases ? Vous êtes-vous adres­sé clas­si­que­ment à votre agence ban­caire, ou avez-vous deman­dé un appui quel­conque, par exemple via votre réseau de l’Inspection des Finances ou d’Henri Hermand ?

Le Cré­dit Mutuel n’a‑t-il pas tiqué ? Que vous-a-t-il conseillé ? Com­ment a‑t-il pu accep­ter un tel risque ? Quelles étaient vos garan­ties pour un pro­jet aus­si déme­su­ré, sans apport per­son­nel réel ou presque ? Quel était votre cau­tion­ne­ment ? M. Her­mand s’est-il por­té garant pour vous ? Si oui, sur toute la somme ?

Com­ment ont-ils pu savoir au Cré­dit Mutuel que vous gagne­riez des mil­lions 5 ans plus tard chez Rot­sh­child après une pro­gres­sion de car­rière inouïe ? Mais quel est votre secret M. Macron ?

Ques­tion n°9 : M. Macron, vous avez esti­mé vous-même votre appar­te­ment 935 000 € en 2014. Comme le sou­ligne le Canard enchaî­né, les prix ont aug­men­té de 33 % dans votre quar­tier en 7 ans.

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Sa valeur était donc nor­ma­le­ment d’environ 935 0001,33 ≈ 700 000 € en 2007. Vous y avez certes fait 70 000 € de tra­vaux à l’achat, dont disons 50 000 € de non somp­tuaires et valo­ri­sables dans le prix. Cela signi­fie que le prix d’achat réel de votre appar­te­ment a été de 890 000 + 50 000 = 940 000 €. Vous auriez donc, selon ce pre­mier cal­cul, payé 34 % trop cher.

2e cal­cul : basons-nous sur un prix de vente consta­té de 980 000 € en 2016. Selon l’INSEE, les prix pari­siens n’ont pas aug­men­té entre mi-2014 et mi-2016 , votre appar­te­ment aurait donc pris 33 % depuis 2007, ce qui le met­trait alors à l’époque à 980 0001,33 ≈ 735 000 €, soit28 % trop cher.

Vous recon­nais­sez vous même dans le Canard : J’ai ache­té cher“. “Cher” repré­sente ici envi­ron +30 %, soit 220 000 € de trop.

La ques­tion est donc simple, M. Macron : la situa­tion finan­cière de votre couple ne vous per­met­tait clai­re­ment pas, nor­ma­le­ment, d’acheter un 85 m² dans Paris sans apport per­son­nel réel. Pour­quoi diable alors sur­payer un appar­te­ment plus de 200 000 € ? Qu’avait donc de si spé­cial cet appar­te­ment ? Où est l’erreur de rai­son­ne­ment – car il doit for­cé­ment y en avoir une, non ?

Ques­tion n°10 : M. Macron, com­ment avez-vous trou­vé votre appar­te­ment en 2007 ? Êtes-vous pas­sé par une agence ? Si oui, laquelle ? Pour­riez-vous l’autoriser à répondre à mes ques­tions, afin d’avoir son esti­ma­tion du bien à l’époque ? Connais­siez-vous le ven­deur ? M. Her­mand connais­sait-il le ven­deur ? Un de vos proches connais­sait-il cet heu­reux ven­deur avant la vente ? Avez-vous eu à trai­ter d’autres affaires avec le ven­deur durant votre pas­sage à l’Élysée ou à Bercy ?

Ques­tion n°11 : M. Macron, obser­vons votre pro­gres­sion de car­rière (la par­tie gauche du tableau surtout) :

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2008 arri­vée ; 2009 : Direc­teur ; 2010 Gérant ; 2011 : asso­cié-Gérant et donc, 2012 l’Élysée. Est-ce une pro­gres­sion nor­male chez Roth­schild ? Y a‑t-il beau­coup de pré­cé­dents ? Pou­vez-vous en citer ?

Après, il est vrai que votre ancien patron chez Roth­schild, Fran­çois Hen­rot, en expose bien cer­taines rai­sons, c’est à ne pas manquer… 🙂

Ques­tion n°12 : M. Macron, vous êtes un homme culti­vé et brillant, il n’y a pas de doute.  Votre situa­tion patri­mo­niale montre clai­re­ment que vous n’êtes pas un homme d’argent – mais bien au contraire, un homme de dettes. Chez Roth­schild, vous gagnez 1,4 mil­lion d’euros en 2011 et 1 mil­lion d’euros en 2012. Vous avez presque tout dépen­sé immé­dia­te­ment – je parie­rais presque qu’il y a plu­sieurs mois où vous consom­mez même 2 SMIC par jour en moyenne, vous offrant un train de vie de nabab. Vous y avez déjà répon­du, mais j’aimerais, bien plus de pré­ci­sions : pour­quoi avez-vous tout quit­té en 2012 pour aller gagner une misère à l’Élysée ? Vous n’aimez pas l’argent, vous avez le sens de l’État, tout­ça­tout­ça, oui, je sais.

Mais on parle de 1,4 mil­lion d’euro en 2011 chez Rothschild.

Et 1 mil­lion d’euros en 2012 – atten­tion, seule­ment du 1er jan­vier 2012 au 15 mai 2012, jour de votre nomination.

Et vous avez tout lais­sé tom­ber, ces­sant du jour au len­de­main votre consom­ma­tion débridée ?

Mais quel était votre plan de car­rière alors ? Reve­nir chez Roth­schild en 2017 en cas de défaite de Hol­lande ? D’ailleurs, y retour­ne­rez-vous si vous per­dez en mai ? Le tra­jet Roth­schild-Ély­sée-Roth­schild  est-il une piste (la Com­mis­sion de déon­to­lo­gie de la fonc­tion publique étant clai­re­ment en coma dépas­sé depuis des années – cf. cette émis­sion de France Culture sur ce scandale) ?

Durant votre période à l’Élysée puis au gou­ver­ne­ment, avez-vous eu à trai­ter de sujets tou­chant de près ou de loin à une des très nom­breuses acti­vi­tés de la banque Roth­schild – et donc à l’organisation du sec­teur ban­caire ? Par exemple, quelle était votre posi­tion lors des débats sur le pro­jet de loi mort-né de scis­sion des banques – ana­lyse de Finance Watch ici ?

Ques­tion n°13 : M. Macron, pas­sons à l’époque Roth­schild et aux impacts que l’afflux d’argent a eus sur votre patri­moine. Vous gagnez donc près de 1,5 mil­lion d’euros en 3 ans à par­tir de 2010. C’est bien­ve­nu puisque vous démar­rez la période avec envi­ron 1 030 000 € de dettes (l’effet magique du prêt in fine avec les inté­rêts qui courent… + 50 000 € de dette fami­liale). Que faites-vous alors au niveau de vos dettes ? On n’a pas le détail, on en est donc réduit à quelques sup­po­si­tions (à confir­mer ou à infir­mer, mer­ci d’avance) :

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On note 3 évo­lu­tions impor­tantes dans cette période 2011–2012 :

  • le prêt “Banque très pri­vée Her­mand” est rem­bour­sé en par­tie pour 350 000 € (je vois mal com­ment vous auriez com­men­cé à rem­bour­ser avant, mais vous nous direz) ; ne res­tent en 2014 que 200 000 € à rem­bour­ser. Il a en revanche été pro­ro­gé de 5 ans pour le solde de 100 000 € et les intérêts ;
  • le prêt immo­bi­lier de la rési­dence prin­ci­pale est “refi­nan­cé” à hau­teur de… 600 000 € sur 20 ans. Comme il était a prio­ri de 400 000 € en 2007 (cf. JDD v2), il devait res­ter en 2012 un capi­tal res­tant dû d’environ 330 000 € . L’encours de cet emprunt a donc été aug­men­té de 270 000 € ; 
  • un nou­vel emprunt est effec­tué pour 350 000 € pour des “tra­vaux dans la rési­dence secondaire”.

Or : ‑350 + 270 + 350 = + 270

Ain­si, M. Macron, quand, endet­té à hau­teur de 1 mil­lion d’euros, vous gagnez 1,5 mil­lion d’euros – selon les décla­ra­tions de votre porte-parole (cf. JDD) :

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vous arri­vez donc à presque tout consom­mer votre nou­veau capi­tal, et à emprun­ter près de 300 000 euros de plus… Est-ce exact ? Trou­vez-vous ceci nor­mal ? Pou­vez-vous nous expli­quer votre addic­tion à la dette ?

Ques­tion n°14 : M. Macron, pour­quoi rem­bour­ser 300 000 € à M. Her­mand, et pas la tota­li­té pour vous libé­rer de cette contrainte et rem­bour­ser votre ami qui a blo­qué pour vous un demi-mil­lion sans inté­rêt pen­dant 10 ans (inté­rêts payables à la fin) ? Pour­quoi avoir deman­dé à pro­lon­ger le prêt 5 ans de plus pour le solde d’intérêt et de 100 000 € ?

Ques­tion n°15 : M. Macron, pour­quoi avoir refi­nan­cé en 2012 votre ancien cré­dit (de 400 000 ou 350 000 € à l’origine ?) en le pas­sant à 600 000 €, alors que vous crou­liez sous l’argent ? Pour­quoi ne pas avoir rem­bour­sé tous vos prêts avant 2016 ? Y a‑t-il un lien avec la faillite de votre “banque très pri­vée” après 92 ans de lucra­tive acti­vi­té – je veux dire avec le fait que M. Her­mand, grand résis­tant, soit mal­heu­reu­se­ment décé­dé fin 2016 ? (je vous pré­sente mes condoléances)

Ques­tion n°16 : M. Macron, mal­gré vos plan­tu­reux reve­nus de 2011 chez Roth­schild, vous emprun­tez au Cré­dit Mutuel le 23/11/2011 “350 000 € pour des tra­vaux dans la rési­dencesecon­daire” – qui appar­tient à votre épouse. À quoi cor­res­pondent ces gigan­tesques tra­vaux ? C’était à ce point un tau­dis ? N’est-ce pas un peu exces­sif, sur­tout quand on a appa­rem­ment déjà du mal à se désen­det­ter ? Est-ce parce que, là-encore, vous avez “ache­té cher” à vos arti­sans ? (Voir les infor­ma­tions ici et ).

La maison secondaire des Macron

Ques­tion n°17 : M. Macron, com­ment avez-vous trou­vé un acqué­reur pour votre appar­te­ment en 2016 ? Êtes-vous pas­sé par une agence ? Si oui, laquelle ? Pour­riez-vous l’autoriser à répondre à mes ques­tions, afin d’avoir son esti­ma­tion du bien ? L’acheteur a ache­té 980 000 € en 2016 un bien que vous esti­miez à 935 000 € en 2014, les prix n’ayant pas bou­gé. Soit 5 % plus cher. Connais­siez-vous l’acheteur aupa­ra­vant ? M. Her­mand connais­sait-il l’acheteur ? Un de vos proches connais­sait-il l’acheteur ? Avez-vous eu à inter­ve­nir sur des dos­siers de l’acheteur durant votre période à l’Élysée ou à Bercy ?

Ques­tion n°18 : M. Macron, com­ment faites-vous pour avoir un Livret de Déve­lop­pe­ment Durable de 40 000 € – alors que les LDD sont limi­tés à 12 000 € (hors inté­rêts capi­ta­li­sés, mais ils ne peuvent évi­dem­ment atteindre ce chiffre) (Source) ?

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Je pense que c’est sim­ple­ment un livret ban­caire clas­sique, mais enfin, il n’y a que 18 lignes rem­plies dans votre décla­ra­tion de 2016 : cela aurait été res­pec­tueux de les ren­sei­gner avec soin…

Ques­tion n°19 : M. Macron, vous aviez en 2014 une voi­ture que vous indi­quez avoir “ache­tée d’occasion” à 28 ans, en 2005, 40 000 € :

Il se trouve que 40 000 € cor­res­pondent nor­ma­le­ment à votre niveau de salaire annuel de l’époque (Source : JDD 1202 – je le remets) :

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Com­ment avez-vous finan­cé son achat ? Est-ce à ça qu’ont ser­vi les fameux 50 000 € de “prêt fami­lial” ? Une telle dépense somp­tuaire vous semble-t-elle nor­male ? Là encore, saviez-vous à 28 ans que vous seriez mil­lion­naire 7 ans plus tard ? Si oui, com­ment ? Si non, com­ment expli­quer un tel achat ?

Ques­tion n°20 : M. Macron, pour­quoi avoir récem­ment reven­du votre voi­ture ? Pour­quoi n’en avez-vous plus pour votre cam­pagne ? Dom­mage, c’était une jolie “Voi­ture du peuple” (Volks-wagen) de “gauche” – ache­tée cepen­dant 40 000 € d’occasion (sic.) (sources ici et ) :

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Ques­tion n°21 – et der­nière, en bonus, puisque liée au jour­nal le Monde : M. Macron, chan­geons de sujet, éloi­gnons-nous de votre patri­moine. Cette incroyable his­toire racon­tée par le grand jour­na­liste Adrien de Tri­cor­not est-elle vraie ? Avez-vous ren­con­tré un des ache­teurs poten­tiels du Monde (tiens, tiens…) en 2010 en douce alors que vous conseilliez béné­vo­le­ment la socié­té des jour­na­listes (cf aus­si Media­part) ?

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Voi­là !


V. Questions de plus suite à Mise-à-jour participative n°1

EDIT 2602 : MERCI aux lec­teurs. Toute la force de ce blog est jus­te­ment de s’enrichir mutuel­le­ment. Au vu des riches retours, j’ai d’autres ques­tions à M. Macron.

Com­plé­ments à la ques­tion n°17

Petite incise – amu­sante – , sur la  vente de l’appartement. En octobre 2015, la presse indique que M. Macron a mis son appar­te­ment de 83 m² du XVe arron­dis­se­ment en vente, pour “ache­ter plus petit” (Source) :

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Il semble bien en effet que M. Macron n’ait aucune détestation pour les riches… Quant à “préserver le même train de vie”, comment dire… ?

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Oh, oui, qui pourrait penser à la “folie des grandeurs” : il quitte un 83 m² pour acheter “plus petit”… (Source)

En sep­tembre 2016, on apprend (Source) :

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Fina­le­ment, c’est vrai qu’on est plus à l’aise dans 150 m² “plut petit” que 83 m²… Mais bon, c’est vrai que 200 €, c’est beau­coup pour les petites gens comme vous…

Par ailleurs, comme, en octobre 2015, un autre article à la plume toute puja­das­sique (Source) posait la ques­tion de la plus-value :

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La réponse est simple : presque AUCUNE ! Emma­nuel Macron est quand même un des très rares Pari­siens à avoir ache­té un appar­te­ment de 83 m² en 2007, et à l’avoir reven­du en 2016 presque sans plus-value (et en perte nette si on compte les frais de notaires et les travaux…)

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=> Moins-value sur l’opération immo­bi­lière complète…

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=> En 9 ans, hors plus-ou-moins-value, il aurait été plus inté­res­sant à M. Macron de louer que d’acheter. Je pré­cise pour les lec­teurs, ne faites pas l’erreur de Macron, n’investissez pas sur un coup de tête ! Les prix sont très éle­vés, les pers­pec­tives de plus-values sont faibles, vous voyez qu’en 10 ans on ne ren­ta­bi­lise déjà l’investissement – il faut donc être sûr de res­ter 1015 ans dans l’appartement pour acheter…

Réponse à la ques­tion n°17

Le sujet m’ayant intri­gué, j’ai du coup enquê­té ce week-end.

J’étais embê­té avec les 980 k€ de prix de vente de son appar­te­ment, vrai­ment très élevé :

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Mais ne connais­sant pas le quar­tier exact du XVe, tout était possible.

J’ai donc cher­ché et, fina­le­ment, très faci­le­ment trou­vé l’ancienne adresse de M. Macron (sérieu­se­ment, M. Macron, il ne faut pas lais­ser ses cor­don­nées per­son­nelles et télé­pho­niques dans l’annuaire sur Inter­net quand on est ministre, c’est dan­ge­reux –pen­sez vrai­ment à la liste rouge (je ne mets évi­dem­ment pas le lien…). Et bien enten­du, pen­sez aus­si à sécu­ri­ser aus­si votre site Inter­net sérieusement.).

Si je ne me trompe pas, votre ancien appar­te­ment est donc celui-ci, tout en haut, non ? (enfin, un des deux… Cor­ri­gez-moi svp. J’ai véri­fié et vali­dé l’adresse mais je ne sais pas si c’est la bonne photo)

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Mignon, mais ce n’est pas Versailles non plus… C’était bien là ou pas ?

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Bon, j’avoue très sym­pa donc, un duplex de 62m² avec une dépen­dance au des­sus et la grande ter­rasse ? Ça aug­mente donc le prix, c’est normal.

Voi­ci l’estimation faite ce jour par le déci­dé­ment très effi­cace Meilleur​sa​gents​.com :

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Ain­si, le prix de vente de votre appar­te­ment est donc appa­rem­ment nor­mal – on va lais­ser le jeune couple qui vous l’a ache­té tran­quille alors. 🙂

C’est donc bien le prix d’achat en 2007 et lui seul qui n’était abso­lu­ment pas nor­mal – ain­si que votre esti­ma­tion de 2014 à 935 k€, 7 à 8 % trop basse je dirais. Tsss.

Mais du coup, vous (ou un de vos proches) le connais­siez ou pas l’ingénieur qui vous l’a ven­du ? Car au prix de 890 k€ en 2007, il a vrai­ment eu du bol de tom­ber sur un Ins­pec­teur Géné­ral des Finances comme vous dites-moi…

Ques­tion n°22  : Reve­nons à l’ancienne voi­ture de M. Macron. Pas pour faire une fixa­tion, mais il me semble inté­res­sant de voir quels ont été les choix à 28 ans d’une per­sonne qui veut diri­ger le pays à 40… La déclaration :

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Une Volk­wa­gen EOS ache­tée 40 000 € d’occasion en 2005, valant 6 000 € en 2014 donc, hmmm ?

1/ Date de début de pro­duc­tion de cette voi­ture : mi-2006 (source : Wiki­pe­dia, LaCen­trale)

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2/ Prix maxi­mum neuve cata­logue mi-2006 (hors options, certes…) neuve : 36 000 € (source :Cata­logue Construc­teur Volks­wa­gen 08/2006)

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3/ Prix de revente de l’occasion en 2014 (source : La Cen­trale en 2014) : autour de 10 000 à 14 000 €. À moins d’être cabos­sée, elle valait vrai­ment vrai­sem­bla­ble­ment plus de 6 000 €. M. Macron pour­rait-il nous dire à com­bien il l’a revendue ?

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On disait donc “Une Volks­wa­gen EOS ache­tée 40 000 € d’occasion en 2005, valant 6 000 € en 2014”. Kamoulox !

M. Macron, pou­vez-vous expli­quer ceci ? Quelle était le modèle de votre EOS et ses options ? Vous sem­blez avoir négo­cié la voi­ture comme votre appar­te­ment, fina­le­ment. Mais M. Macron, avez-vous déjà fait une bonne affaire finan­cière dans votre vie ? C’est appa­rem­ment fort agréable de faire des affaires avec vous – une vraie poule aux oeufs d’or en somme…

Ques­tion n°23  : D’après le site de réfé­rence societe​.com, votre asso­cia­tion de finan­ce­ment a un code d’activité NAF 6622Z, qui est celui des Agents et cour­tiers d’assurance. Sérieu­se­ment ?

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Par exemple, celle de Mélen­chon en comparaison :

ou Sar­ko­zy 2012 :

Bref :

Ques­tion n°24  : M. Macron, j’ai appris que votre asso­cia­tion de finan­ce­ment est pré­si­dée par Chris­tian Dar­gnat, ex-direc­teur géné­ral de BNP Pari­bas Asset Mana­ge­ment – ouf, j’ai eu peur que cela manque de ban­quiers par chez vous 🙂 .

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Votre QG de cam­pagne vient de s’installer dans 1 000 m² dans le XVe.

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Je n’ai pas trou­vé le tout nou­veau pro­prié­taire à qui vous louez votre QG, l’immeuble ayant été ven­du fin 2016 par… BNP.

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Ma ques­tion est sim­ple­ment : y‑a-t-il un lien, un sou­tien de la BNP durant votre compagne ?

Ques­tion n°25  – en lien avec la ques­tion 12 : Le maga­zine Capi­tal de novembre 2014 rap­porte ceci :

“Le nou­veau ministre est un redou­table séduc­teur. « Je me sou­viens d’un dîner à l’Elysée durant lequel il a mis les équipes de Mer­kel dans sa poche, et en alle­mand s’il vous plaît », se sou­vient Lau­rence Pari­sot, l’ex-présidente du Medef. Mais il sait aus­si mettre la pres­sion. La dépu­tée socia­liste des Hautes-Alpes, Karine Ber­ger, en témoigne. Lors du vote sur la loi de sépa­ra­tion des banques de dépôt et d’investissement en début de man­dat, le jeune secré­taire géné­ral adjoint de l’Elysée avait appe­lé l’élue plu­sieurs fois pour lui deman­der de reti­rer deux amen­de­ments non favo­rables à ses amis ban­quiers. Elle avait fait la sourde oreille. Pas­ser en force : Pigasse aus­si sait faire…

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M. Macron, que cela vous inspire-t-il ?

À suivre…


VI. Et comme il vaut mieux en rire…

Mon­sieur Macron, je vous remer­cie d’avoir pris le temps de me lire – et je compte sur vous pour les réponses… (Sources  : L’Express et Paris Match)

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Tu m’étonnes qu’il ne veuille pas qu’on s’intéresse à ses décla­ra­tions de patri­moine… Et ce sont les mêmes qui sont dans des gou­ver­ne­ments qui t’expliquent que, pas de sou­ci, le gou­ver­ne­ment doit pou­voir t’espionner parce que “Quand on n’a rien à cacher… etc.”

J’imagine que la presse va se ruer sur tout ça, et on aura des réponses cette semaine :

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Je vous recom­mande de lire main­te­nant le billet sur l’analyse de la cou­ver­ture média­tique de cette affaire ici…

Pour conclure, je pré­fère en rire, et vous laisse avec ceci – comme l’a dit un com­men­ta­teur : “Trois petits tours et puits sans fonds !” (mer­ci JB) 🙂

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Qui perd gagne en effet…

P.S. je dédie ce billet au jour­nal Le Mondeet sur­tout à Jérôme Feno­glio, aux Déco­deurs, àSamuel Laurent, à Adrien Séné­cat (vous com­pre­nez pour­quoi j’avais mieux à faire qu’à répondre à vos enfan­tillages obs­cènes sur Twit­ter, je tra­vaille moi…) -, et à la clique de Néo-conser­va­teurs fran­çais, prin­ci­pa­le­ment Rudy Reichs­datd et Nico­las Ten­zer.

Il ne m’a pas échap­pé que leur stu­pé­fiant achar­ne­ment dif­fa­ma­toire à mon encontre – et dont ils répon­dront – a com­men­cé très peu de temps après ma pre­mière ana­lyse du patri­moine de leur can­di­dat Macron.

C’est pro­ba­ble­ment du hasard (ça arrive), bien enten­du, mais j’avoue que cela m’a clai­re­ment fait sus­pec­ter que j’avais peut-être dû appro­cher d’un  gros loup, et qu’il fal­lait que je m’y replonge très sérieusement.

C’est donc fait.

Qu’ils en soient remer­ciés, car, vrai­ment, sans eux, ce billet n’aurait pas exis­té (bien joué, j’avais déci­dé de ne pas m’occuper des pré­si­den­tiables !). 🙂

P.P.S. Sou­te­nez-nous sur Twit­ter en vous abon­nant à @OBer­ruyer – il y a encore des choses crous­tillantes à venir ce week-end et la semaine prochaine…

P.P.S : déso­lé pour les coquilles, elles seront cor­ri­gées ce soir… C’est beau­coup de bou­lot pour une per­sonne seule.

Oli­vier Berruyer

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Je vous conseille de lire l’ar­ticle mis à jour — et les très pré­cieux com­men­taires — sur le blog d’Oli­vier, les​-crises​.fr (site majeur, à consul­ter tous les jours en ces temps trou­blés et riches en graves com­plots des riches contre les pauvres) :

Source : http://​www​.les​-crises​.fr/​m​a​c​r​o​n​-​a​-​b​i​e​n​-​c​l​a​q​u​e​-​u​n​-​s​m​i​c​-​p​a​r​-​j​o​u​r​-​p​e​n​d​a​n​t​-​3​-​a​n​s​-​2​0​-​q​u​e​s​t​i​o​n​s​-​a​-​l​u​i​-​p​o​s​e​r​-​s​u​r​-​d​e​s​-​b​i​z​a​r​r​e​r​i​e​s​-​s​u​r​-​s​o​n​-​p​a​t​r​i​m​o​i​ne/

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​5​0​1​2​0​1​6​6​2​7​317

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Étienne

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16 Commentaires

  1. etienne

    MACRON : TECHNIQUE D’UN COUP D’ÉTAT

    Source : http://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​1​7​/​0​2​/​m​a​c​r​o​n​-​t​e​c​h​n​i​q​u​e​-​d​u​n​-​c​o​u​p​-​d​e​t​at/

    L’arrivée au gou­ver­ne­ment le 26 août 2014, d’Emmanuel Macron, par­fait incon­nu, et tous les évé­ne­ments qui ont sui­vi montre qu’il est quand même un par­fait vei­nard. Une furieuse et inter­mi­nable cam­pagne média­tique en sa faveur, des par­rains timides puisqu’il refuse de les nom­mer, mais géné­reux qui lui per­mettent une cam­pagne rui­neuse. Les organes de contrôle de la régu­la­ri­té, de l’égalité et de la sin­cé­ri­té la cam­pagne pré­si­den­tielle brus­que­ment atteints d’une forme grave de la mala­die du som­meil. Un Pré­sident de la Répu­blique qui laisse la place en fai­sant savoir qu’il se ver­rait bien pré­si­der l’UE. Et tous les copains de pro­mo de l’ENA déjà à des postes judi­cieux, qui lui pré­parent le ter­rain. Et la jus­tice pénale qui a adop­té au tem­po par­ti­cu­liè­re­ment bien ajus­té qui lui ouvre un boulevard.

    Je sais ce que je vais rece­voir pour ne pas mar­cher dans le conte de fées que nous sert le camp du Bien. Ce sera, la nou­velle injure dis­qua­li­fiante : com­plo­tiste ! Cri­ti­quer Macron et l’invraisemblable opé­ra­tion qui vise à en faire le futur Pré­sident de la Répu­blique, c’est consi­dé­rer que l’Histoire n’est qu’un com­plot judéo-maçonnique-illuminati-reptilien.

    Je pro­pose quand même d’essayer de mieux com­prendre et pour cela je pro­pose d’adopter la méthode de Law­rence Dur­rel dans son fameux « qua­tuor d’Alexandrie », qui avait racon­té la même his­toire sous quatre points de vue différents.

    Com­men­çons par l’affaire Fillon, qui a écla­té avec les infor­ma­tions gênantes du Canard enchaî­né, pro­vo­quant en pleine cam­pagne pré­si­den­tielle un lyn­chage média­ti­co-judi­ciaire géant quoique fina­le­ment rou­ti­nier. La pri­maire de la droite a choi­si un can­di­dat sur la soli­di­té duquel les bour­geois de pro­vince auraient mieux fait de s’interroger avant. Les reproches qui lui sont faits sont en par­tie jus­ti­fiés, sa défense ini­tiale a été cala­mi­teuse, et la jus­tice qui ali­mente comme d’habitude les gazettes ne ferait que son tra­vail. Et comme en plus Fran­çois Fillon avait impru­dem­ment et de façon très déplai­sante pour ses adver­saires, pla­cé sa can­di­da­ture sous l’égide de la pro­bi­té de la rec­ti­tude, il prend le boo­me­rang en pleine face. Dans un cli­mat poli­tique ten­du, il n’y a aucune sur­prise à voir la cla­meur se déchaî­ner. Si la droite répu­bli­caine se retrouve aujourd’hui dans la nasse, elle doit s’en prendre à elle-même pour avoir choi­si un che­val fra­gile et lan­cé l’épreuve pré­si­den­tielle n’importe com­ment. Tout ceci est dif­fi­ci­le­ment réfu­table. Mais quand même, la droite répu­bli­caine ne doit-elle s’en prendre qu’à elle-même ? Voire.

    Parce que si l’on raconte l’histoire en chan­geant de focale pour diri­ger l’objectif vers Emma­nuel Macron appa­raît une autre réa­li­té. Fina­le­ment très inquiétante.

    J’avais été frap­pé par le sou­rire radieux de Jean-Pierre Jouyet lorsque sur le per­ron de l’Élysée il annon­ça la nomi­na­tion d’Emmanuel Macron en rem­pla­ce­ment d’Arnaud Mon­te­bourg. Ce concen­tré de la haute fonc­tion publique oli­gar­chique était trop content du tour qu’il jouait à la France avec la pro­mo­tion de son pou­lain qu’il eut sous ses ordres entre 2005 et 2007 à l’inspection des finances. La fusée était lan­cée, mise en orbite pré­vue mai 2017, soit comme pre­mier ministre d’un Fran­çois Hol­lande recon­duit, voire d’Alain Jup­pé, soit car­ré­ment pré­sident. Cet objec­tif stra­té­gique une fois défi­ni, les dif­fé­rentes mises en œuvre tac­tiques sont très simples. Nul besoin d’un groupe occulte et secret pour ani­mer le défer­le­ment. Une stra­té­gie mar­ke­ting oné­reuse à base d’argent à l’origine obs­cure, de pro­mo­tion média­tique gros­sière, de ral­lie­ments spec­ta­cu­laires, le sou­tien tous ceux qui accro­chés à leurs pri­vi­lèges, ont une peur panique du chan­ge­ment, la machine s’alimente toute seule. Mais en plus, il y a l’appui d’une par­tie de l’appareil d’État et de ceux qui le dirigent. Comme par exemple Madame Ernotte qui semble ne voir aucun incon­vé­nient à ce que le ser­vice public radio­té­lé­vi­sé qu’elle dirige ait depuis long­temps aban­don­né le plu­ra­lisme que son sta­tut exige pour­tant.  Ou le pré­sident du CSA inerte devant le for­mi­dable dés­équi­libre des temps de parole, le Pré­sident de la Com­mis­sion Natio­nale des Comptes de Cam­pagne qui regarde ailleurs et le Pré­sident du Conseil Consti­tu­tion­nel qui assiste sans bron­cher à la confis­ca­tion de l’élection pré­si­den­tielle. Il y aurait pour­tant l’occasion de quelques remarques à pro­pos du finan­ce­ment par­ti­cu­liè­re­ment régle­men­té de la cam­pagne élec­to­rale d’Emmanuel Macron. L’origine des fonds, l’impli­ca­tion des ser­vices de l’État dans l’orga­ni­sa­tion de la cam­pagne , ce mutisme qui com­mence à res­sem­bler à un par­ti pris est par­ti­cu­liè­re­ment grave. Et consti­tue un dévoie­ment de l’appareil d’État qui devrait pour­tant affi­cher une stricte neutralité.

    Mais il y a pire, c’est l’instrumentalisation comme cela a été si sou­vent le cas dans ce quin­quen­nat, de la jus­tice à des fins poli­tiques. Qui peut croire que c’est par hasard, ou grâce à la saga­ci­té de ses « enquê­teurs », comme on appelle désor­mais les jour­na­listes sans que cela ne les gêne, que la presse s’est trou­vée ali­men­tée d’informations sur des faits par­fois vieux de 20 ans ? Qui peut croire que c’est chose nor­male que le par­quet finan­cier se soit sai­si avec cette rapi­di­té, et ait pu mener de façon ful­gu­rante ses pre­mières inves­ti­ga­tions sans qu’elles aient été pré­pa­rées à l’avance ? Qui peut pen­ser que ces vio­la­tions insen­sées du prin­cipe de sépa­ra­tion des pou­voirs d’abord par la des­cente de la police dans les locaux du Par­le­ment sans que le pré­sident Bar­to­lone n’y trouve à redire (!), relèvent de l’improvisation ? Et qui peut ima­gi­ner ensuite qu’au par­quet finan­cier on ne sache pas le carac­tère gros­siè­re­ment incons­ti­tu­tion­nel de sa déci­sion d’ouvrir une enquête pré­li­mi­naire concer­nant un par­le­men­taire dans l’exercice de ses fonc­tions, sans qu’elle ait été pré­cé­dée d’une enquête du bureau de l’assemblée ? Qui ne peut pas être scan­da­li­sé que, comme hélas c’était pré­vu, les élé­ments du dos­sier cou­verts par un strict secret se retrouvent ins­tan­ta­né­ment entre les mains des « enquê­teurs » du Monde, pré­po­sés à ce genre de besogne et par ailleurs confi­dents offi­ciels du Pré­sident de la République ?

    Nous avons même eu droit à un ridi­cule écran de fumée vou­lant faire por­ter la res­pon­sa­bi­li­té du déclen­che­ment du bar­rage d’artillerie à Rachi­da Dati.

    Eh bien, si l’on y regar­dait d’un peu plus près ? Jean-Pierre Jouyet secré­taire géné­ral de l’Élysée a su s’entourer c’est le moins que l’on puisse dire. Il y a Gas­pard Gant­zer, cama­rade de pro­mo­tion de Macron à l’ENA, à qui ses fonc­tions per­mettent d’être comme un pois­son dans l’eau dans la presse pari­sienne. Les avaient rejoints Pierre Heil­bronn énarque ins­pec­teur des finances lui aus­si, qui a long­temps col­la­bo­ré avec Fran­çois Fillon, pour ensuite aller occu­per la fonc­tion de direc­teur géné­ral adjoint du cabi­net de Michel Sapin. Il est par­ti en juillet der­nier à la direc­tion de la BERD, mais avant son départ, Jean-Pierre Jouyet a recru­té sa com­pagne Ariane Amson, nom­mée conseillère jus­tice au cabi­net ély­séen. Cette magis­trate n’est pas énarque, mais arrive direc­te­ment… du par­quet financier.

    Mais, qu’est-ce que tu vas cher­cher ? Mais rien voyons, je suis per­sua­dé que tout cela n’a aucun lien avec les ennuis de Fran­çois Fillon, ce genre de choses n’arrive jamais. De la même façon, le ren­voi pré­ci­pi­té en cor­rec­tion­nelle de Nico­las Sar­ko­zy à l’aide d’une ordon­nance qu’un des deux magis­trats co-sai­sis, et pas n’importe lequel, a refu­sé de signer, ne sau­rait en aucun cas être consi­dé­ré comme une ini­tia­tive visant à défi­ni­ti­ve­ment fer­mer la voie d’un plan B Sar­ko­zy, et à gêner la droite encore un peu plus. Ce serait fadaise, n’est-ce pas ?

    Com­plo­tiste ! Tu ne perds rien pour attendre, les déco­deurs du Monde et de Libé­ra­tion vont te mettre à l’index, ça ne va pas être long. Parce que, dans cette volon­té furieuse de ne rien chan­ger, la presse amie du pou­voir met le paquet. Et lance la chasse à ceux qui pensent mal. Avec toute une série d’initiatives visant à répri­mer la liber­té d’expression.

    Alors, effec­ti­ve­ment il y a deux approches de l’affaire Fillon. Tout d’abord consi­dé­rer que Fran­çois Fillon n’a que ce qu’il mérite. Et que tout cela relève d’un fonc­tion­ne­ment démocratique.

    Il y a aus­si une autre lec­ture, tout aus­si rece­vable mais qui pose un lourd pro­blème démo­cra­tique. Le moment choi­si, les méthodes uti­li­sées et l’objectif pour­sui­vi par ceux qui mani­fes­te­ment sont à la manœuvre carac­té­risent un dévoie­ment des ser­vices de l’État visant à confis­quer l’élection pré­si­den­tielle et faci­li­ter l’arrivée d’Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection, pour qu’il puisse l’emporter grâce au réflexe de front répu­bli­cain. En bon fran­çais, cela s’appelle un coup d’État.

    C’est jouer avec le feu. Rien ne garan­tit une vic­toire élec­to­rale du can­di­dat de tous les conser­va­tismes, man­da­taire de l’establishment énar­chique et finan­cier. Et quand bien même l’emporterait-il, sa vic­toire ne régle­rait rien. Et les méthodes uti­li­sées affai­bli­raient encore plus les ins­ti­tu­tions et crée­raient autant de pré­cé­dents très dan­ge­reux pour les liber­tés publiques.

    Quant à Marine Le Pen, elle aura beau jeu de se pré­sen­ter comme seule can­di­date du chan­ge­ment, et de la défense des liber­tés publiques. Il est assez stu­pé­fiant de voir que notre esta­blish­ment n’a rien appris des élec­tions américaines.

    Régis de Cas­tel­nau, vudu​droit​.com

    Source : http://​www​.vudu​droit​.com/​2​0​1​7​/​0​2​/​m​a​c​r​o​n​-​t​e​c​h​n​i​q​u​e​-​d​u​n​-​c​o​u​p​-​d​e​t​at/

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  2. etienne

    #Ban­que­Pri­vée­Fléau­DeL­Hu­ma­ni­té

    Réponse
  3. etienne

    [Passionnant]

    Emmanuel Todd : « C’est un pays en cours de stabilisation morale qui vient d’élire Trump »

    Jeu­di 9 février, Emma­nuel Todd nous reçoit dans son appar­te­ment pari­sien pour un entre­tien fleuve sur l’élection de Donald Trump, les États-Unis et la situa­tion poli­tique mon­diale, que nous vous pro­po­sons en deux par­ties. Si notre ligne poli­tique peut diver­ger de celle du cher­cheur Todd et de sa pro­mo­tion d’un capi­ta­lisme régu­lé, il demeure pour nous une réfé­rence intel­lec­tuelle contem­po­raine majeure. Anthro­po­logue, his­to­rien, démo­graphe, socio­logue et essayiste, Todd est ingé­nieur de recherche à l’Institut natio­nal d’études démo­gra­phiques (Ined). Il est prin­ci­pa­le­ment connu pour ses tra­vaux sur les sys­tèmes fami­liaux et leur rôle poli­tique. En quatre décen­nies, le cher­cheur s’est notam­ment illus­tré en pro­phé­ti­sant l’effondrement de l’URSS (« La chute finale », 1976) et les prin­temps arabes (« Le ren­dez-vous des civi­li­sa­tions », avec Yous­sef Cour­bage, 2007). Il a éga­le­ment mis en lumière les fai­blesses de la construc­tion euro­péenne et de la mondialisation. 

    Le Comp­toir : Le 8 novembre 2016, Donald Trump rem­por­tait à la sur­prise géné­rale l’élection pré­si­den­tielle amé­ri­caine. Comme lors du réfé­ren­dum sur le Brexit en juin de la même année, ou du rejet fran­çais du Trai­té éta­blis­sant une Consti­tu­tion pour l’Europe (TCE) en mai 2005, les élites poli­ti­co-média­tiques n’avaient rien vu venir. Pour­quoi, à chaque scru­tin, les élites semblent-elles de plus en plus décon­nec­tées des électeurs ?

    © Lucas Pajaud

    © Lucas Pajaud

    Emma­nuel Todd : Je crois que la sépa­ra­tion fon­da­men­tale entre peuple et élites – c’est une image, car c’est tou­jours plus com­pli­qué – a pour point de départ la dif­fé­ren­cia­tion édu­ca­tive pro­duite par le déve­lop­pe­ment du supé­rieur. Au len­de­main de la guerre, dans les démo­cra­ties occi­den­tales, tout le monde avait fait l’école pri­maire – aux États-Unis, ils avaient éga­le­ment fait l’école secon­daire –, les socié­tés étaient assez homo­gènes et très peu de gens pou­vaient se van­ter d’avoir fait des études supé­rieures. Nous sommes pas­sés, ensuite, à des taux de 40 % de gens qui font des études supé­rieures par géné­ra­tion. Ils forment une masse sociale qui peut vivre dans un entre-soi. Il y a eu un phé­no­mène d’implosion sur soi de ce groupe qui peut se racon­ter qu’il est supé­rieur, tout en pré­ten­dant qu’il est en démo­cra­tie. C’est un phé­no­mène uni­ver­sel et pour moi, c’est la vraie rai­son. Il y a des déca­lages. L’arrivée à matu­ri­té de ce groupe social se réa­lise dès 1965 aux États-Unis. En France, nous avons trente ans de retard et ça s’effectue en 1995. Les gens des diverses strates édu­ca­tives ne se connaissent plus. Ceux d’en haut vivent sans le savoir dans un ghet­to cultu­rel. Dans le cas d’un pays comme la France, nous avons par exemple l’apparition d’un ciné­ma inti­miste, avec des pré­oc­cu­pa­tions bour­geoises décon­nec­tées des cruau­tés de la glo­ba­li­sa­tion éco­no­mique. Il y a des choses très bien dans cette culture d’en haut. L’écologie, les fes­ti­vals de musique clas­sique ou bran­chée, les expo­si­tions de pein­ture impres­sion­niste ou expres­sion­niste, le mariage pour tous : toutes ces choses sont bonnes. Mais il y a des per­sonnes avec des pré­oc­cu­pa­tions autres, qui sou­haitent juste sur­vivre éco­no­mi­que­ment et qui n’ont pas fait d’études supé­rieures. C’est en tout cas ce que j’écris dans mes livres, je ne vais pas chan­ger d’avis soudainement.

    Une ana­lyse qui rejoint en par­tie celle de Chris­to­pher Lasch en 1994, dans La révolte des élites et la tra­hi­son de la démo­cra­tie (The Revolt of the Elites and the Betrayal of Demo­cra­cy)…

    Ben écou­tez, La révolte des élites, je l’ai là [il attrape un exem­plaire de The Revolt of the Elites posé sur sa table]. Oui, peut-être. Hon­nê­te­ment, j’avais publié le bou­quin de Lasch sur le nar­cis­sisme [La culture du nar­cis­sisme, NDLR] quand j’étais jeune édi­teur chez Laf­font. J’avais été très atten­tif à ce livre, dont j’avais revu la tra­duc­tion. Mais je ne suis même plus sûr d’avoir lu La révolte des élites. C’est ça, l’âge. [Rires] Mais je sais de quoi il s’agit, c’est vrai que c’est à peu près ça. Par contre, je diverge de Lasch et de gens qui dénoncent les élites pour sup­po­ser des qua­li­tés spé­ciales au peuple. Je l’ai cru à une époque, mais je n’en suis plus là. Les élites tra­hissent le peuple, c’est cer­tain. J’estime même de plus en plus qu’il y a au sein des élites des phé­no­mènes de stu­pi­di­té induits par le confor­misme interne du groupe, une auto­des­truc­tion intel­lec­tuelle col­lec­tive. Mais je ne pense plus que le peuple soit intrin­sè­que­ment meilleur. L’idée selon laquelle, parce qu’il est moins édu­qué ou moins bien loti, le peuple serait mora­le­ment supé­rieur est idiote, c’est une entorse sub­tile au prin­cipe d’égalité. Adhé­rer plei­ne­ment au prin­cipe d’égalité, c’est être capable de cri­ti­quer simul­ta­né­ment élites et peuple. Et c’est très impor­tant dans le contexte actuel. Cela per­met d’échapper au piège d’une oppo­si­tion facile entre un popu­lo xéno­phobe qui vote Le Pen et les cré­tins diplô­més qui nous ont fabri­qué l’euro. C’est toute la socié­té fran­çaise qu’on doit condam­ner dans sa médio­cri­té intel­lec­tuelle et morale.

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    En 2008, alors que presque toute la gauche se féli­ci­tait de l’élection d’un Noir à la Mai­son-Blanche, vous étiez l’un des rares à émettre des doutes sur ce sym­bole. Selon vous, Barack Oba­ma n’avait pas de pro­gramme éco­no­mique. La per­cée inat­ten­due de Ber­nie San­ders à la pri­maire démo­crate et la vic­toire de Trump sont-elles les symp­tômes de l’échec d’Obama ?

    Je crois que c’est le symp­tôme d’un chan­ge­ment d’humeur de la socié­té amé­ri­caine dans son cœur, qui est un cœur blanc puisque la démo­cra­tie amé­ri­caine est à l’origine blanche. Depuis long­temps, je suis convain­cu que parce que les Anglo-Saxons ne sont au départ pas très à l’aise avec la notion d’égalité, le sen­ti­ment démo­cra­tique aux États-Unis est très asso­cié à l’exclusion des Indiens et des Noirs. Il y a quand même 72 % du corps élec­to­ral qui est blanc. Oba­ma a mené une poli­tique de sau­ve­tage de l’économie amé­ri­caine tout à fait esti­mable dans la grande crise de 2007–2008, mais il n’a pas remis en ques­tion les fon­da­men­taux du consen­sus de Washing­ton : le libre-échange, la liber­té de cir­cu­la­tion du capi­tal et donc les méca­nismes qui ont assu­ré la dégra­da­tion des condi­tions de vie et la sécu­ri­té des classes moyennes et des milieux popu­laires amé­ri­cains. Dans les années 1950, la classe moyenne com­pre­nait la classe ouvrière aux États-Unis. Les ouvriers ont été  “repro­lé­ta­ri­sés” par la glo­ba­li­sa­tion et les classes moyennes ont été mises en dan­ger. Il y a eu, en 2016, une sorte de révolte.

    Le pre­mier élé­ment qui m’a inté­res­sé – et c’était nor­mal puisque dans L’illusion éco­no­mique (1997) je dénon­çais le libre-échange –, c’est la remise en ques­tion du libre-échange, qui était com­mune à Trump et San­ders. C’est parce que le pro­tec­tion­nisme est com­mun aux deux que nous pou­vons affir­mer être face à une évo­lu­tion de fond de la socié­té amé­ri­caine. C’est vrai que le phé­no­mène Trump est incroyable : le type fout en l’air le Par­ti répu­bli­cain pen­dant la pri­maire et fout en l’air les Démo­crates ensuite. Mais jusqu’au bout, et des vidéos le prouvent, j’ai cru que c’était pos­sible, parce que j’étais tom­bé sur des études démo­gra­phiques lar­ge­ment dif­fu­sées. Je ne sais plus si je les avais vues men­tion­nées dans leNew York Times, dans le Washing­ton Post, ou dans les deux. Elles révèlent que la mor­ta­li­té des Blancs de 45–54 ans a aug­men­té aux États-Unis entre 1999 et 2013. Pour les Amé­ri­cains, le débat sur les mer­veilles du libre-échange est clos. Ils ont com­pris. Il faut par­tir de l’électorat et pas de Trump. L’électorat est en révolte et les États-Unis ont une tra­di­tion démo­cra­tique plus solide que la nôtre, à la réserve près qu’il s’agit d’une démo­cra­tie blanche.

    « Trump a donc fou­tu en l’air le Par­ti répu­bli­cain racial avec ses thé­ma­tiques éco­no­miques, pen­dant que le Par­ti démo­crate est res­té sur ses posi­tions raciales banales. »

    Beau­coup de com­men­ta­teurs ont vu dans l’élection du mil­liar­daire Trump une vic­toire des classes popu­laires. Or, encore une fois, celles-ci se sont majo­ri­tai­re­ment abs­te­nues. En outre, 58 % des Blancs ont voté Trump, contre 37 % pour Clin­ton. Réci­pro­que­ment, 74 % des non-Blancs ont pré­fé­ré la can­di­date démo­crate. L’élection de Trump ne reflète-t-elle pas le retour de la ques­tion eth­nique dans une Amé­rique qui s’est crue post-raciale après l’élection d’Obama ?

    2/2/2006 -- Washington, D.C. -- TD Greatest Hits 06 - Sen. Barack Obama , D-IL. Photo by Tim Dillon, USA TODAY staff ORG XMIT: TD 28458 2/2/2006 (Via MerlinFTP Drop) ORG XMIT: Q1P-0602021859377871 (Via MerlinFTP Drop)

    Non, je ne le pense pas. Bien enten­du, la ques­tion raciale reste lan­ci­nante. D’abord, il faut savoir que la situa­tion des Noirs, tou­jours ghet­toï­sés, et celle des His­pa­niques, pauvres mais en voie d’assimilation, n’est pas du tout la même, même si le Par­ti démo­crate a un dis­cours de ciblage géné­ral des mino­ri­tés. Comme aux pré­cé­dentes élec­tions, les Noirs ont voté très majo­ri­tai­re­ment pour la can­di­date démo­crate (89%), mais avec un taux d’abstention plus éle­vé, parce que les Clin­ton sont assez ambi­va­lents dans leurs rap­ports à la ques­tion, contrai­re­ment à Oba­ma. Toute la poli­tique amé­ri­caine, depuis Nixon – et ça a culmi­né avec Rea­gan –, a été mar­quée par un Par­ti répu­bli­cain qui a fait for­tune en deve­nant un par­ti blanc, résis­tant aux mesures de désé­gré­ga­tion et à l’affir­ma­tive action (dis­cri­mi­na­tion posi­tive). Les Répu­bli­cains ont inven­té la tech­nique du dog-whistle, c’est-à-dire du “sif­flet à chien”, qui agit sans qu’on l’entende. Un lan­gage codé per­met de bien faire com­prendre à l’électorat blanc qu’il faut détruire lewel­fare (les aides sociales), cen­sé n’aller qu’aux Noirs. C’est ce qui a per­mis au Par­ti répu­bli­cain de mener une poli­tique éco­no­mique abso­lu­ment défa­vo­rable à son propre élec­to­rat, c’est-à-dire de dimi­nuer les impôts des riches et de conti­nuer à foutre en l’air la classe ouvrière blanche par le libre-échange. Trump est à l’opposé du dog-whistle. Il avait un double dis­cours : d’un côté, un dis­cours xéno­phobe tour­né contre le Mexique – et pas contre les Noirs, qui sont sur le ter­ri­toire amé­ri­cain – et de l’autre, des thé­ma­tiques éco­no­miques qua­si-mar­xistes. Pour moi, Trump est le contraire du racia­lisme répu­bli­cain tra­di­tion­nel. Il a mené le débat sur le ter­rain éco­no­mique, face à des Démo­crates qui acti­vaient inlas­sa­ble­ment, sur le mode de la bien-pen­sance, la ques­tion raciale, en se pré­sen­tant comme les défen­seurs des Noirs et en expli­quant que si on appar­te­nait à tel groupe, on devait voter de telle manière. Trump a donc fou­tu en l’air le Par­ti répu­bli­cain racial avec ses thé­ma­tiques éco­no­miques, pen­dant que le Par­ti démo­crate est res­té sur ses posi­tions raciales banales.

    Jus­te­ment, vous sem­blez voir, dans l’élection de Donald Trump, l’amorce d’une sor­tie de la séquence néo­li­bé­rale qui avait été mar­quée par l’arrivée au pou­voir de Mar­ga­ret That­cher et Ronald Rea­gan au début des années 1980. La dénon­cia­tion du libre-échange ou la volon­té de réta­blir le Glass-Stea­gall Act– abo­li par l’administration Clin­ton – qui sépa­rait les banques de dépôt des banques d’affaires sont effec­ti­ve­ment en rup­ture avec le dis­cours tenu à la fois par les Répu­bli­cains et les Démo­crates. Les pre­mières mesures de déré­gu­la­tion finan­cière annon­cées dès le len­de­main de son élec­tion, comme l’abolition de la loi Dodd-Frank – régu­la­tion timide des mar­chés finan­ciers intro­duite sous Oba­ma – ne sont-elles pas plu­tôt le signe que ce dis­cours pro­tec­tion­niste et régu­la­teur n’était qu’une façade et que le consen­sus de Washing­ton conti­nue de faire loi ?

    Le pro­blème, c’est qu’en France, nous sommes confron­tés à une mécon­nais­sance de ce qu’est le pro­tec­tion­nisme. C’est un cer­tain type de régu­la­tion par l’État, mais ce n’est sur­tout pas une tech­nique de régu­la­tion hos­tile au mar­ché. C’est la fixa­tion d’une limite autour d’un mar­ché, qui doit res­ter capi­ta­liste et libé­ral. Dans la théo­rie clas­sique du pro­tec­tion­nisme, il n’y a pas de contra­dic­tion entre le fait de prendre des mesures de libé­ra­li­sa­tion en interne et le fait de pro­té­ger en externe. En for­ma­li­sant, nous pour­rions dire qu’il y a deux forces qui s’opposent aux États-Unis : un par­ti natio­nal et un par­ti glo­ba­liste. Nous pour­rions dire que le par­ti natio­nal se carac­té­rise par une pro­tec­tion aux fron­tières – des biens, de la cir­cu­la­tion des per­sonnes, le tout avec une bonne base xéno­phobe – mais qui n’est pas hos­tile au mar­ché et qui a pour seul but de relan­cer un capi­ta­lisme interne qui fabrique des biens. En gros, il explique que les entre­prises peuvent se faire de l’argent autre­ment. En face, il y a le par­ti glo­ba­liste qui va lais­ser les fron­tières ouvertes, en expli­quant que cela va fonc­tion­ner même si la théo­rie éco­no­mique explique que cela va géné­rer des dégâts et des inéga­li­tés, le tout devant être com­pen­sé par de la redis­tri­bu­tion et du wel­fare. J’ai obte­nu la réédi­tion de l’ouvrage clas­sique de l’économiste Frie­drich List sur le pro­tec­tion­nisme [Sys­tème natio­nal d’économie poli­tique, Gal­li­mard, 1998, NDLR], que j’ai pré­fa­cée en expli­quant bien que le pro­tec­tion­nisme n’était qu’une branche du libé­ra­lisme. Marx détes­tait List. Je me suis retrou­vé dans des émis­sions de radio face à des incultes qui me répli­quaient : « Vous vou­lez trans­for­mer la France en Corée du Nord ? »Ce sont des igno­rants qui pensent qu’en éco­no­mie, le pro­tec­tion­nisme est une branche de l’étatisme. Évi­dem­ment, ici, je fais comme si Trump et son équipe avaient une conscience par­faite de ce qu’ils font, ce qui n’est pas le cas. J’évoque l’idéal-type wébé­rien du libé­ra­lisme protectionniste.

    « Quand j’ai pen­sé que Trump pou­vait être élu, j’étais au fond en train d’admettre que mon modèle anthro­po­lo­gique était insuffisant. »

    Vous expli­quez donc que Trump est le pro­mo­teur d’un capi­ta­lisme natio­nal qui va relan­cer la pro­duc­tion de biens. Mais pour le moment, il a sur­tout annon­cé des mesures de déré­gu­la­tion de la finance et a mani­fes­té son envie de reve­nir sur les maigres mesures de régu­la­tion de l’administration Obama !

    Mais ce n’est pas cela qui est important.

    La finan­cia­ri­sa­tion de l’économie a géné­ra­le­ment nui au capi­ta­lisme pro­duc­tif que vous défendez…

    Mais l’important, c’est la pro­tec­tion contre l’arrivée de mar­chan­dises fabri­quées par des gens sous-payés. Une éco­no­mie qui se pro­tège avec des bar­rières tari­faires à 30–40 % – c’est une tra­di­tion amé­ri­caine, c’était ain­si avant la guerre de 1914, si mes sou­ve­nirs sont exacts –, c’est une éco­no­mie qui, même si toutes les règles internes deviennent plus libé­rales, est sou­mise à des contraintes dif­fé­rentes. C’est une éco­no­mie où les ouvriers et les ingé­nieurs vont rede­ve­nir néces­saires ! Alors il y aura tou­jours des gens – c’est le prin­cipe du capi­ta­lisme – qui vou­dront se faire de l’argent. Il fau­dra seule­ment qu’ils le fassent autre­ment. Si nous nous en tenons à une approche mar­xiste, et sou­hai­tons com­battre les puis­sances d’argent, éven­tuel­le­ment abo­lir le Capi­tal, nous res­tons à côté du pro­blème. La ques­tion, c’est de savoir s’il existe une tech­nique qui per­met que des gens s’enrichissent et que cela pro­fite à tout le monde dans l’espace national.

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    Vous avez long­temps sou­te­nu que l’acceptation par le monde anglo-saxon de la glo­ba­li­sa­tion et de la mon­tée des inéga­li­tés qui en découle ren­voyait à la struc­ture fami­liale de type nucléaire et indi­vi­dua­liste, indif­fé­rente à la valeur d’égalité. Le Brexit et l’élection de Trump ne sont-ils pas, au contraire, la preuve que l’action des peuples peut échap­per, du moins dans cer­taines limites, aux déter­mi­na­tions anthropologiques ?

    Je suis dans un manus­crit où je suis en train de trai­ter jus­te­ment cette ques­tion. Pour moi, c’est la vraie ques­tion. Jusqu’à pré­sent, j’étais rési­gné à l’enfermement de “l’anglosphère” dans son néo-libé­ra­lisme par son indif­fé­rence à l’égalité. Dans l’ensemble, mon modèle anthro­po­lo­gique ne fonc­tionne pas mal. L’idée d’un com­mu­nisme fabri­qué par une famille com­mu­nau­taire, éga­li­taire et auto­ri­taire explique très bien l’histoire russe. La famille nucléaire abso­lue explique très bien le modèle libé­ral anglo-saxon, ain­si que le déve­lop­pe­ment du capi­ta­lisme. Le fait que les gens ne sont pas très sen­sibles aux États-Unis ou en Angle­terre à l’idéal d’égalité explique pour­quoi le capi­ta­lisme y fonc­tionne de manière bien hui­lée et pour­quoi les indi­vi­dus ne sont pas cho­qués quand cer­tains font du pro­fit. Mais entre 2000 et 2015, nous avons atteint la limite du modèle. Et bien sûr, les peuples peuvent trans­cen­der leur déter­mi­na­tion anthro­po­lo­gique, mais à un cer­tain niveau de souf­france seule­ment. C’est pour cela que la hausse de la mor­ta­li­té a été un aver­tis­seur qui m’a per­mis d’échapper à mon propre modèle. Quand j’ai pen­sé que Trump pou­vait être élu, j’étais au fond en train d’admettre que mon modèle anthro­po­lo­gique était insuf­fi­sant. Mais c’est fina­le­ment la même chose qui s’est pas­sée avec la chute du communisme.

    Ce que vous écri­viez dans La chute finale (1976)…

    Mon modèle anthro­po­lo­gique dit que les tra­di­tions com­mu­nau­taires russes expliquent très bien l’invention du com­mu­nisme. Mais de même que le libé­ra­lisme a emme­né la socié­té amé­ri­caine à un niveau de souf­france exa­gé­ré, qui a pro­vo­qué la révolte de 2016, le com­mu­nisme avait atteint vers 1975 un niveau d’absurdité tel, avec une hausse de la mor­ta­li­té infan­tile, qu’il s’est effon­dré en 1990. Par contre, ce que nous dit déjà l’existence ulté­rieure de la Rus­sie, c’est que l’atteinte de ce point de rup­ture peut ame­ner une modi­fi­ca­tion du sys­tème éco­no­mique, mais ne fait pas sor­tir défi­ni­ti­ve­ment la popu­la­tion de sa culture. Je pense qu’il y a une démo­cra­tie en Rus­sie. Les Russes votent à 80 % pour Pou­tine. C’est une forme de démo­cra­tie auto­ri­taire. Mais le fonc­tion­ne­ment de la socié­té garde beau­coup des tra­di­tions com­mu­nau­taires d’autrefois. Le sys­tème amé­ri­cain tente de se réfor­mer, mais il va gar­der ses traits libé­raux et non éga­li­taires fon­da­men­taux. D’ailleurs, quand je décri­vais un pro­tec­tion­nisme qui laisse fonc­tion­ner le capi­ta­lisme en interne, c’est exac­te­ment cela que j’évoquais.

    « Le retour au natio­nal pro­mu par Trump devrait s’accompagner d’une “dés­uni­ver­sa­li­sa­tion” des problèmes. »

    En 1981, vous intro­dui­siez Chris­to­pher Lasch en France, en fai­sant tra­duire La culture du nar­cis­sisme(sous le titre Le Com­plexe de Nar­cisse). L’intellectuel amé­ri­cain y ana­ly­sait la des­truc­tion de la struc­ture fami­liale amé­ri­caine et ses consé­quences néfastes. Les élec­tions que nous venons de vivre s’inscrivent-elles dans la séquence décrite par Lasch ?

    inrocks

    Non, elles ne sont plus en décom­po­si­tion jus­te­ment. Les États-Unis ont tra­ver­sé une phase d’instabilité et de crise cultu­relle à par­tir des années 1960 : mon­tée du divorce, enfants hors mariage, etc. Ce sont quand même les Amé­ri­cains qui ont inven­té la pilule. Cette phase de crise a entraî­né une mon­tée spec­ta­cu­laire du taux d’homicide. Mais si nous repre­nons tous ces para­mètres – ce que je ne ferai pas main­te­nant – depuis 1995, il est clair qu’en termes de mœurs, les États-Unis sont dans une phase de resta­bi­li­sa­tion. Dans ses tré­fonds, la socié­té amé­ri­caine opère un retour à l’équilibre. Si nous lisons la presse fran­çaise – regar­dez, j’ai même ache­té Les Inrocks (il l’attrape) –, nous sommes affo­lés par Trump. Le sub­li­mi­nal de « Trump est fou », c’est que c’est pour nous que l’Amérique est folle. Pure illu­sion : l’Amérique de 2016 est ration­nelle et rai­son­nable. J’ai affir­mé dans un pre­mier temps qu’il existe une ratio­na­li­té éco­no­mique au vote Trump. Votre ques­tion me conduit à ajou­ter qu’en termes de mœurs, l’Amérique revient à l’équilibre. C’est un pays en cours de sta­bi­li­sa­tion morale, mal­gré sa souf­france éco­no­mique, qui vient d’élire Trump.

    Avec Yous­sef Cour­bage, vous avez lar­ge­ment décons­truit, avec l’outil démo­gra­phique, la notion de “choc des civi­li­sa­tions” (Le Ren­dez-vous des civi­li­sa­tions). Ne crai­gnez-vous pas que l’élection d’un Donald Trump ne la fasse revivre ?

    Évi­dem­ment, le dis­cours de Trump sur les ques­tions iden­ti­taires est inac­cep­table pour quelqu’un comme moi. C’est d’ailleurs parce que ce carac­tère inac­cep­table me semble évident que je suis capable d’accepter la dimen­sion éco­no­mique de son dis­cours. Les choses sont assez claires dans ma tête. Mais nous ne devons jamais oublier la ratio­na­li­té de Trump et de son équipe, aus­si bien en poli­tique inté­rieure qu’en poli­tique inter­na­tio­nale. Un effort intel­lec­tuel est néces­saire puisque nous avons affaire à un com­mu­ni­cant : der­rière les choses hor­ribles qu’il dit – ce qui a pous­sé ses adver­saires à le prendre pour un fou –, il y a des cal­culs. Sa conquête élec­to­rale de la Rust Belt et de la Penn­syl­va­nie, pro­mise par Trump avant l’élection, montre bien une cer­taine forme de rationalité.

    En poli­tique inter­na­tio­nale, les com­men­ta­teurs évoquent cette même folie : Trump attaque la Chine, l’Allemagne, l’Union euro­péenne (qu’il per­çoit, à juste titre, comme un ins­tru­ment de la puis­sance alle­mande)… Il marche à la guerre… Mais d’un point de vue pro­tec­tion­niste, ceci est tout à fait nor­mal puisque la Chine et l’Allemagne sont les pays qui posent des pro­blèmes de concur­rence éco­no­mique aux États-Unis. C’est bien l’Allemagne, plus que les États-Unis, qui pous­sait pour le fameux trai­té trans­at­lan­tique. L’Allemagne et la Chine sont deux ardents défen­seurs du libre-échange, comme l’indique la pro­po­si­tion absurde d’alliance libre-échan­giste faite par la seconde à la première.

    Je reviens à votre ques­tion sur le conflit de civi­li­sa­tions. Il est vrai que Trump donne des signaux forts d’hostilité à l’islam et aux musul­mans. J’ai beau­coup évo­qué sa ratio­na­li­té, mais j’admets que son hos­ti­li­té à l’Iran est un élé­ment exa­gé­ré, dis­cor­dant. Il s’agit peut-être d’une volon­té de semer le trouble au sein de l’électorat amé­ri­cain. Reve­nons sur le plan des prin­cipes géné­raux : en réa­li­té, le retour au natio­nal pro­mu par Trump devrait s’accompagner d’une “dés­uni­ver­sa­li­sa­tion” des pro­blèmes. Cela devrait finir par concer­ner l’islam aus­si, et pour­rait fina­le­ment conduire à une “dés­uni­ver­sa­li­sa­tion” de la ques­tion musul­mane. Le retour au natio­nal ne sup­pose pas une rup­ture avec l’idée de puis­sance, mais sup­pose une poli­tique dif­fé­ren­ciée qui cesse d’être géné­ra­li­sa­trice. Je peux me trom­per mais il me semble que les axes fon­da­men­taux de la poli­tique de Trump ne com­prennent pas cet uni­ver­sa­lisme géné­ra­li­sa­teur qui dési­gne­rait un enne­mi uni­ver­sel qui serait l’islam. Je recon­nais que cer­tains aspects de sa poli­tique sont, au stade actuel, insup­por­tables, et je suis ravi de l’action des contre-pou­voirs amé­ri­cains, (de ce sys­tème judi­ciaire qui avait posé tel­le­ment de pro­blèmes à Roo­se­velt), mais je ne parie­rai pas sur une uni­ver­sa­li­sa­tion durable de la ques­tion de l’islam, qui contre­di­rait le retour au natio­nal. Je ne m’étais pas vrai­ment posé la ques­tion mais c’est ain­si que je vois les choses pour l’instant : Trump ne peut pas être à la fois uni­ver­sa­li­sant et “dés­uni­ver­sa­li­sant”. Ce sont les par­ti­sans de la glo­ba­li­sa­tion qui ont ten­dance à uni­ver­sa­li­ser tous les pro­blèmes, et donc celui de l’islam. Le retour à l’égoïsme natio­nal a ses qualités.

    Kevin “L’Impertinent” Bou­caud-Vic­toire & Adlene Moham­me­di

    Nos Desserts :

    Source : Le Comp­toir, https://​comp​toir​.org/​2​0​1​7​/​0​3​/​0​1​/​e​m​m​a​n​u​e​l​-​t​o​d​d​-​c​e​s​t​-​u​n​-​p​a​y​s​-​e​n​-​c​o​u​r​s​-​d​e​-​s​t​a​b​i​l​i​s​a​t​i​o​n​-​m​o​r​a​l​e​-​q​u​i​-​v​i​e​n​t​-​d​e​l​i​r​e​-​t​r​u​mp/

    Réponse
  4. etienne

    COMITÉ ORWELL

    ☰ ~ Collectif de journalistes pour la défense de la souveraineté populaire et des idées alternatives dans les médias ~ ☰ Ni police de la pensée, ni minute de la haine.

    Jean-Claude Michéa : Emmanuel Macron, le Brexit et Donald Trump

    Jean-Claude Michéa est phi­lo­sophe. Il fait dans ses livres une cri­tique glo­bale du libé­ra­lisme, aus­si bien contre son ver­sant éco­no­mique que cultu­rel. Par­mi ses ouvrages : Impasse Adam Smith (Cli­mats, 2002), Les mys­tères de la gauche (Cli­mats, 2013) et son der­nier livre paru en jan­vier, Notre enne­mi le capi­tal (Cli­mats, 2017). Il pro­pose comme alter­na­tive au libé­ra­lisme un socia­lisme repo­sant sur le concept orwel­lien de com­mon decen­cy, c’est-à-dire de décence com­mune. Dans cet entre­tien, Jean-Claude Michéa aborde la can­di­da­ture d’Emmanuel Macron, ain­si que le Brexit et l’élection de Donald Trump.

    Le comi­té Orwell a signé récem­ment un livre inti­tu­lé Bien­ve­nue dans le pire des mondes, le triomphe du soft tota­li­ta­risme qui fait réfé­rence au Meilleur des mondesde Hux­ley et à 1984 de George Orwell. Y a‑t-il quelque chose de tota­li­taire ou de poten­tiel­le­ment tota­li­taire dans notre époque ?

      Mus­so­li­ni voyait dans le « tota­li­ta­risme » (il est l’un des pre­miers à avoir employé l’expression) le moyen de contrô­ler « du ber­ceau à la tombe » l’existence quo­ti­dienne des indi­vi­dus. Or c’est bien aus­si ce que finit par accom­plir aujourd’hui – au nom de la « com­pé­ti­ti­vi­té », de la « flexi­bi­li­té », de la « crois­sance » et de la néces­si­té « d’adapter les men­ta­li­tés au monde moderne » – l’économie capi­ta­liste mon­dia­li­sée. À cette dif­fé­rence près, il est vrai, que cette der­nière exerce essen­tiel­le­ment son emprise « tota­li­taire » à tra­vers les méca­nismes ano­nymes et imper­son­nels de l’accumulation du capi­tal, et non plus, comme sous le sta­li­nisme et le fas­cisme, en recou­rant de façon pri­vi­lé­giée à la main visible de l’Etat (d’où l’illusion, très répan­due de nos jours, selon laquelle toute forme de dépen­dance per­son­nelle aurait défi­ni­ti­ve­ment dis­pa­ru du monde libé­ral et que nos dif­fé­rents « choix » n’engageraient donc que notre seule res­pon­sa­bi­li­té indi­vi­duelle). Sous ce rap­port, l’avenir que nous pré­pare le capi­ta­lisme de la Sili­con Val­ley est sin­gu­liè­re­ment révé­la­teur. Il s’agit en effet d’un monde dans lequel l’homme « connec­té » – bar­dé de pro­thèses, puces élec­tro­niques, écrans et autres « cap­teurs » – pour­rait se voir signi­fier à chaque ins­tant de sa vie l’attitude « ration­nelle » qu’il convient d’adopter, qu’il s’agisse de la « ges­tion » de sa san­té, de sa vie affec­tive ou de celle de son réfri­gé­ra­teur. Si l’on ajoute que la poli­tique des gou­ver­ne­ments libé­raux, qu’ils soient de droite ou de gauche, dépend désor­mais infi­ni­ment plus de la « confiance » de leurs créan­ciers inter­na­tio­naux que des inté­rêts de ceux qui les ont élus, on com­prend donc que ces gou­ver­ne­ments soient de plus en plus ten­tés de voir dans les der­niers ves­tiges de la sou­ve­rai­ne­té popu­laire – et dans les liber­tés qu’elle implique encore – le prin­ci­pal obs­tacle à leur mis­sion « civi­li­sa­trice » (« il ne peut y avoir de choix démo­cra­tique contre les trai­tés euro­péens » admet­tait encore récem­ment Jean-Claude Jun­cker). Nous entrons donc bien, de ce point de vue, dans une ère « post-démo­cra­tique » où la liber­té illu­soire du consom­ma­teur alié­né (le pou­voir de choi­sir à quel type de pro­pa­gande publi­ci­taire il devra obéir) ne pour­ra trou­ver son véri­table com­plé­ment quo­ti­dien que dans une dépen­dance tou­jours accrue des indi­vi­dus ato­mi­sés envers la dyna­mique aveugle de la « crois­sance » mon­diale. Le recul constant, depuis trente ans, de la liber­té d’expression et du débat démo­cra­tique (là encore, le livre d’André Per­rin en apporte des preuves irré­fu­tables) trouve sans doute ici sa rai­son d’être la plus fon­da­men­tale. En d’autres termes – comme Orwell le sou­li­gnait déjà dans sa cri­tique des idées du « pro­fes­seur Hayek » -, il appa­raît bel et bien inhé­rent à l’idéologie libé­rale, du fait même de sa « neu­tra­li­té axio­lo­gique » consti­tu­tive, de devoir pro­gres­si­ve­ment se retour­ner en son contraire et d’accoucher ain­si, à la longue, d’un monde qui aurait cer­tai­ne­ment hor­ri­fié ses pères fon­da­teurs. Mais habent sua fata libel­li !

    George Orwell par­lait du fait que la langue anglaise était simple et donc facile à mal par­ler. Par­ta­gez-vous le com­bat du lin­guiste Claude Hagège pour la diver­si­té des langues contre l’anglais qui véhi­cu­le­rait une idéo­lo­gie libérale ?

      Le fait qu’Emmanuel Macron ait encore récem­ment choi­si de s’adresser en anglais aux dépu­tés alle­mands consti­tue à coup sûr une confir­ma­tion par­ti­cu­liè­re­ment sur­réa­liste de l’analyse de Claude Hagège ! Mais c’est là, d’une cer­taine façon, la consé­quence inévi­table des dogmes libé­raux. Comme le rap­pe­laient en effet Pierre Bitoun et Yves Dupont (leur essai sur le Sacri­fice des pay­sans est en tout point remar­quable), le déve­lop­pe­ment conti­nuel du capi­ta­lisme sup­pose « des tra­vailleurs « libres », déta­chés de tout lien social, mobi­li­sables à tout moment et accep­tant de se for­mer tout au long de leur vie pour s’adapter aux exi­gences du mar­ché ». L’uniformisation lin­guis­tique de la pla­nète ne repré­sente donc, de ce point de vue, qu’un aspect par­mi d’autres de l’uniformisation mar­chande et juri­dique du monde. Encore convient-il de pré­ci­ser que l’« anglais » qui est ain­si des­ti­né – dans l’idéal d’un monde inté­gra­le­ment « sili­co­ni­sé » – à rem­pla­cer toutes les autres langues natio­nales n’est évi­dem­ment pas celui de Ches­ter­ton, de Mel­ville ou de Vir­gi­nia Woolf. Il s’agit avant tout d’un busi­ness English – ou, si l’on pré­fère, d’un glo­bish -, certes inapte à expri­mer le moindre sen­ti­ment humain un peu com­plexe, mais ample­ment suf­fi­sant, en revanche, pour rendre concrè­te­ment pos­sibles le type d’opérations et de rela­tions humaines sim­pli­fiées (ce que Car­lyle et Marx appe­laient le cash nexus) qui doivent cor­res­pondre à une socié­té libé­rale « mul­ti­cul­tu­relle » déve­lop­pée. Bien enten­du, cette langue inter­na­tio­nale de mar­ché (très dif­fé­rente, sous ce rap­port, du pro­jet huma­niste qui a tou­jours sou­te­nu l’esperanto) pré­sente éga­le­ment un avan­tage poli­tique immé­diat. Qui­conque a lu l’appendice de1984 consa­cré à la « nov­langue » sait bien, en effet, que plus un lan­gage se voit sys­té­ma­ti­que­ment appau­vri (aus­si bien dans ses res­sources lexi­cales que syn­taxiques), moins il per­met à ses locu­teurs de construire un juge­ment cri­tique cohé­rent et libé­ra­teur sur la vie qui leur est faite (la rage et la vio­lence aveugle – « le monde de la haine et des slo­gans » écri­vait Orwell – appa­rais­sant alors comme le sub­sti­tut le plus natu­rel des res­sources lin­guis­tiques aban­don­nées). C’est ce qui explique, entre autres, cette poli­tique constante, de Claude Allègre à Najat Val­laud-Bel­ka­cem, visant à vider pro­gres­si­ve­ment la langue fran­çaise de tout son pou­voir cri­tique et poé­tique, sous le cou­vert « péda­go­gique » et men­son­ger d’en « sim­pli­fier » l’apprentissage pour les classes popu­laires (« la poé­sie est l’idéal du lan­gage » obser­vait pour­tant Prou­dhon). Ce n’est, du reste, cer­tai­ne­ment pas un hasard si Najat Val­laud-Bel­ka­cem appar­tient elle-même – tout comme, d’ailleurs, Emma­nuel Macron, Laurent Jof­frin, Alain Minc ou Eric Fas­sin – au cercle très fer­mé des Young lea­ders de cette French-Ame­ri­can Fon­da­tion, qui est char­gée, depuis 1976, d’encourager en France tout ce qui peut ser­vir, d’une manière ou d’une autre, les inté­rêts éco­no­miques et cultu­rels du sys­tème capi­ta­liste. Que nos « experts » en « sciences » de l’éducation aient pu ain­si pré­sen­ter un temps les slo­gans de l’industrie publi­ci­taire comme un sup­port d’apprentissage de la langue fran­çaise beau­coup plus appro­prié que les œuvres de la grande lit­té­ra­ture clas­sique en dit d’ailleurs très long sur les enjeux réels d’une telle politique !

      Dans toute votre œuvre, vous vous atta­quez au libé­ra­lisme, dans ses deux faces, liber­taire et éco­no­mique. La can­di­da­ture d’Emmanuel Macron est-elle aujourd’hui l’incarnation la plus abou­tie de cette idéologie ?

       On ne doit pas oublier qu’Emmanuel Macron, avant de deve­nir ban­quier d’affaires chez Roth­schild, a d’abord été l’élève d’Etienne Bali­bar et de Paul Ricœur. Ce qui lui confère incon­tes­ta­ble­ment ce mini­mum de culture his­to­rique et cette capa­ci­té d’analyse phi­lo­so­phique dont la plu­part des poli­ti­ciens actuels sont désor­mais à peu près tota­le­ment dépour­vus (l’époque des Hol­lande, des Sar­ko­zy et autres Chris­tiane Tau­bi­ra n’a évi­dem­ment plus grand-chose à voir avec celle des Jau­rès, des Blum ou des Clé­men­ceau !). Il n’est donc pas si éton­nant qu’il ait pu prendre conscience de façon beau­coup plus claire que la plu­part des autres poli­ti­ciens de métier du lien idéo­lo­gique struc­tu­rel qui unit néces­sai­re­ment le libé­ra­lisme éco­no­mique d’un Frie­drich Hayek au libé­ra­lisme cultu­rel d’un Michel Fou­cault (d’autant que sa pra­tique pro­fes­sion­nelle du monde de la finance inter­na­tio­nale lui en four­nis­sait chaque jour l’illustration concrète). Mais c’est une prise de conscience qui ne peut elle-même être plei­ne­ment com­prise que si on la replace éga­le­ment dans le contexte des trans­for­ma­tions spé­ci­fiques du capi­ta­lisme contem­po­rain. D’une part, en effet, parce que l’expérience pion­nière de la Sili­con Val­ley se fonde depuis déjà très long­temps sur la recon­nais­sance expli­cite de cette uni­té dia­lec­tique des deux moments du libé­ra­lisme (ce n’est évi­dem­ment pas par hasard si elle trouve l’une de ses ori­gines idéo­lo­giques les plus nettes dans la « contre-culture » de l’extrême gauche cali­for­nienne des années 1960). Et d’autre part, parce qu’au vu des pro­blèmes éco­lo­giques et éco­no­miques gra­vis­simes qui s’accumulent aujourd’hui à l’horizon, les sec­teurs les plus lucides – ou les plus moder­nistes – du monde finan­cier et des grandes firmes trans­na­tio­nales en sont eux-mêmes venus à pen­ser, comme je le sou­li­gnais déjà dans Notre enne­mi le capi­tal, que la pour­suite de l’aventure libé­rale exi­geait désor­mais qu’on renonce, au moins pour un temps, au sys­tème tra­di­tion­nel de l’« alter­nance unique », au pro­fit d’un mode de gou­ver­nance du sys­tème capi­ta­liste poli­ti­que­ment plus effi­cace, et dont la « grande coa­li­tion » à l’allemande offre de nos jours la forme la plus connue (ce n’est sans doute pas un hasard si la social-démo­cra­tie alle­mande avait déjà renon­cé dès 1959 à toute cri­tique de fond du sys­tème libé­ral). Dans cette  nou­velle pers­pec­tive stra­té­gique – qui sup­pose évi­dem­ment un cer­tain degré de remise en ques­tion des « vieux cli­vages poli­tiques » (et on se gar­de­ra bien de confondre ce « ni gauche ni droite » des élites avec le « ni gauche ni droite » des classes popu­laires), il est clair que le consen­suel Alain Jup­pé appa­rais­sait comme le can­di­dat par excel­lence de cette frac­tion la plus consciente – et la plus influente – des classes diri­geantes. C’est donc uni­que­ment la vic­toire inat­ten­due du that­ché­rien Fran­çois Fillon (vic­toire essen­tiel­le­ment due aux effets per­vers de ce nou­veau sys­tème des « pri­maires » impor­té de manière irré­flé­chie des États-Unis) qui a rapi­de­ment conduit cette frac­tion de l’élite diri­geante – et donc, à sa suite, la grande majo­ri­té du per­son­nel média­tique – à repor­ter, par défaut, tous ses espoirs sur cette can­di­da­ture d’Emmanuel Macron qui ne devait pour­tant être défi­ni­ti­ve­ment acti­vée, au départ, que quelques années plus tard et dans des condi­tions poli­tiques beau­coup plus pro­pices et mieux pré­pa­rées. Et comme le jeune Emma­nuel Macron est, du coup, encore visi­ble­ment trop tendre pour assu­mer de façon entiè­re­ment « pro­fes­sion­nelle » le des­tin qu’on a pro­gram­mé pour lui – et qu’il n’est donc pas à l’abri d’un cer­tain nombre de bourdes plus ou moins lourdes de consé­quences – bien malin est celui qui peut dire aujourd’hui ce qui sor­ti­ra des urnes lors du joli mois de mai !

    Beau­coup se sont enthou­sias­més à la vic­toire de Donald Trump et du Brexit : qu’en avez-vous pensé ?

        Si quelque chose peut nous réjouir dans ces deux évé­ne­ments, du reste très dif­fé­rents, c’est uni­que­ment le fait que, dans les deux cas, les grands médias du sys­tème et leurs ins­ti­tuts de son­dage – mal­gré les moyens de mani­pu­la­tion dignes de Big Bro­therdont ils dis­posent par défi­ni­tion – ont piteu­se­ment échoué dans leur ten­ta­tive d’imposer aux élec­teurs, et notam­ment à ceux des classes popu­laires, la ligne poli­tique qui cor­res­pon­dait le mieux aux inté­rêts des sec­teurs les plus moder­nistes de l’élite au pou­voir (ceux que repré­sen­tait Hil­la­ry Clin­ton aux États-Unis et que conti­nue à repré­sen­ter Ange­la Mer­kel en Europe). De là, cette incroyable croi­sade média­tique qui vise aujourd’hui – du matin jusqu’au soir et sept jours sur sept – à nous pré­sen­ter leBrexit et l’élection de Donald Trump comme une menace ter­ri­fiante pour le « monde libre » et le point de départ d’une nou­velle apo­ca­lypse « popu­liste ». Il y a même quelque chose de tout à fait sur­réa­liste à voir ce même monde média­tique qui célèbre d’ordinaire sans le moindre état d’âme toutes les ver­tus de l’ordre capi­ta­liste mon­dial (et que Marx appe­lait déjà la « presse aux ordres de la Bourse »), repro­cher en même temps au nou­veau pré­sident amé­ri­cain d’en incar­ner la figure la plus impi­toyable ! Il reste que per­sonne ne peut sérieu­se­ment croire que Donald Trump et The­re­sa May seraient subi­te­ment deve­nus des enne­mis réso­lus de l’oligarchie finan­cière et de la logique du pro­fit ! C’est pour­quoi il me semble beau­coup plus rai­son­nable de voir dans cette hal­lu­ci­nante croi­sade anti-Trump et anti-Brexit qu’orchestre en conti­nu la frac­tion domi­nante des grands médias libé­raux (celle dont le citoyen­nisme mar­chand deFrance-info repré­sente en France la forme la plus cari­ca­tu­rale) l’un des signes les plus spec­ta­cu­laires du fait que les classes diri­geantes de la pla­nète sont aujourd’hui en plein désar­roi et qu’elles éprouvent la plus grande dif­fi­cul­té – notre actuelle cam­pagne pré­si­den­tielle en offre chaque jour l’illustration – à s’accorder de manière cohé­rente sur la meilleure façon de sau­ver un sys­tème capi­ta­liste mon­dial qui prend l’eau de toute part. C’est dire l’ampleur de la crise qui nous attend !

    Jean-Claude Michéa

    Pro­pos recueillis par Alexandre Devec­chio et Laurent Ottavi

    Source : Comi­té Orwell, https://​comi​teor​well​.net/​2​0​1​7​/​0​3​/​0​1​/​j​e​a​n​-​c​l​a​u​d​e​-​m​i​c​h​e​a​-​e​m​m​a​n​u​e​l​-​m​a​c​r​o​n​-​l​e​-​b​r​e​x​i​t​-​e​t​-​d​o​n​a​l​d​-​t​r​u​mp/

    Réponse
  5. etienne

    Oli­vier Ber­ruyer conti­nue son enquête d’u­ti­li­té publique et son com­bat héroïque contre le PPA, le par­ti de la presse et de l’argent.
    Il a besoin de nous, ce n’est pas le moment de le lais­ser tom­ber. Faites passer.

    Le principe du Décodex illustré par l’équipe Macron : discréditer les gêneurs

    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​e​-​p​r​i​n​c​i​p​e​-​d​u​-​d​e​c​o​d​e​x​-​i​l​l​u​s​t​r​e​-​p​a​r​-​l​e​q​u​i​p​e​-​m​a​c​r​o​n​-​d​i​s​c​r​e​d​i​t​e​r​-​l​e​s​-​g​e​n​e​u​rs/

    Oli­vier Ber­ruyer : « Fan­tas­tique illus­tra­tion du dan­ger du Déco­dex – ou, plus pré­ci­sé­ment, d’une liste offi­cielle de sites “non fiables” éta­blie par le jour­nal Le Monde.

    J’ai com­pa­ré dès le début ce Déco­dex avec l’Index de l’Église Catho­lique. Nous allons voir que les mêmes consé­quences sur­viennent sur la liber­té d’expression.

    C’est la rai­son pour laquelle j’en parle autant, et que ce sujet ne m’a jamais fait sou­rire – mal­gré son aspect émi­nem­ment ridi­cule en pre­mière approche.

    Comme je vous l’ai dit, beau­coup de choses se passent sur mon compte Twit­ter depuis une semaine – jetez‑y un oeil @OBer­ruyer (n’hésitez pas à nous suivre)

    Je rap­pelle que les 25 ques­tions que j’ai posées à Macron (à par­tir d’un article du Canard Enchaî­né et de ses décla­ra­tions de patri­moine) sont ici, avec une syn­thèse au début de l’article.

    I. La question 18…

    J’ai conti­nué à twee­té hier cer­taines ques­tions à Emma­nuel Macron. À force, on est arri­vé à la ques­tion 18 – évi­dem­ment plus acces­soire que les autres :

    macron

    La Team­Ma­cron  (“équipe Macron”) est consti­tué des membres de l’équipe du Lea­der Mini­mo, dont, appa­rem­ment Syl­vain Maillard @Syl­vain­Maillard son porte-parole :

    CEO = PDG

    Eh bien, croyez-le : j’ai obte­nu une réponse offi­cielle de l’équipe Macron ! Et du lourd (3 mars, 17h49) :

    Ah, le LDD n’est pas pla­fon­né, fichtre, il faut d’urgence chan­ger la docu­men­ta­tion offi­cielle :

    Mais que dit le lien de la Team­Ma­cron vers le site du Cré­dit Mutuel ?

    On voit pour­tant clai­re­ment que le Cré­dit Mutuel a sim­ple­ment fait du mar­ke­ting et a gref­fé deux simples livrets ban­caires sur un LDD…

    EDIT : on m’a envoyé les Condi­tions géné­rales du Cré­dit Mutuel (mer­ci A.), ce qui confirme :

    Il aurait donc fal­lu scin­der en 3 la somme dans sa décla­ra­tion de patrimoine :

    Notez que – oh sur­prise -, c’était bien mon hypo­thèse prin­ci­pale sur ce point acces­soire, dans mon article aux 25 ques­tions à Macron (der­nière phrase) :

    Le point inté­res­sant, là, pour moi, était le manque de soin dans la rédac­tion de la décla­ra­tion.Décla­rer 40 000 € pour un LDD, c’est comme décla­rer 158 000 €sur un Livret A, il y a un pro­blème, ça doit faire “tilt” quand on a quelques connais­sances de base sur les pla­ce­ments – a for­tio­ri quand on est un Ins­pec­teur géné­ral des finances, et qu’on est ministre de l’Économie…

    Mais il y a mieux. Beau­coup mieux.

    II. L’Index Décodex

    La Team Macron avait dit autre chose avant de se sen­tir obli­gée de faire sem­blant de répondre (16h57 et 17h18) :

    Impres­sion­nant, non ?

    J’ai pen­sé dès le début (voir ce billet) qu’il arri­ve­rait très vite ce genre de choses avec l’Index duMonde, qui a pour simple objet de décon­si­dé­rer une source dans son inté­gra­li­té. Ce phé­no­mène se répand depuis sur les réseaux sociaux à mon détriment :

    samuel-laurent samuel-laurent

    samuel-laurent

    On com­prend bien que ce Déco­dex mine ma Liber­té d’expression et de Débat : mes contra­dic­teurs s’appuieront désor­mais tou­jours sur l’autorité du Monde pour dis­cré­di­ter mes pro­pos a prio­ri, sans même prendre la peine d’y répondre…

    Et la Team Macron @TeamMacron2017 se lâche encore aujourd’hui – et passe la deuxième couche, mon­trant toute son hon­nê­te­té intellectuelle :

    Les types ne sont pas élus, et ils se permettent déjà ça. Ca promet pour la suite…

    ce que per­çoivent bien les lec­teurs malins :

    Bon, en tous cas, avec son #AuRe­voir (unique pour moi, mer­ci), la Team espère sans doute pou­voir me congé­dier comme un domes­tique, me pre­nant peut-être pour un des jour­na­listes qui le suit au quotidien.

    Bref, je ne lâche rien :

    Enfin, vous voyez bien que, quand on a des choses à cacher, on applique sou­vent une stra­té­gie visant à atti­rer l’attention sur des sujets les plus acces­soires pos­sibles (genre le peu de soin mis à rem­plir la case LDD), loin du sujet pro­blé­ma­tique (genre avoir gagné l’équivalent d’une petite cagnotte du loto et à avoir tout dila­pi­dé en 2 à 3 ans, en étant en plus à l’Élysée – ce qui est par­fai­te­ment légal, mais qui inter­roge sur la per­son­na­li­té de M. Macron).

    Mais comme la Team Macron aime les anec­dotes, conti­nuons… Par exemple, juste pour rire, avec l’association de finan­ce­ment de la cam­pagne, décla­rée au Tri­bu­nal de Com­merce comme ayant une “Acti­vi­té des agents et cour­tiers d’assurances”

    Eh, Mon­sieur Macron, je peux avoir un devis pour l’assurance de ma voi­ture, svp ?

    Plus sérieu­se­ment, même la simple décla­ra­tion de sa voi­ture pose question :

    Mer­ci de vos réponses – on pas­se­ra ensuite aux plus sérieuses – sur vos dépenses, sur l’achat de votre appar­te­ment, sur les affaires de M. Her­mand, sur vos inter­ven­tions sur le pro­jet de loi de sépa­ra­tion des acti­vi­tés ban­caires, etc… Et ce mal­gré votre pro­ver­biale timidité :

    Bref, comme on dit :

    Oli­vier Berruyer


    72 réponses à Le principe du Décodex illustré par l’équipe Macron : discréditer les gêneurs

    Commentaires recommandés

    FritzLe 04 mars 2017 à 22h42

    Si les jour­naux avaient encore un peu d’honneur, ils auraient dénon­cé et ridi­cu­li­sé d’emblée le Déco­dex, à com­men­cer par le Canard enchaî­né. Mal­heu­reu­se­ment, qu’ils soient timides ou de mau­vaise foi, ils sont par­tie pre­nante d’un sys­tème de men­songe et de diver­sion : le sys­tème qui pro­pulse Macron à la tête de ce pays.

    Déco­dex, c’est la police de la pen­sée, l’arme d’intimidation, l’équivalent des menaces de déré­fé­ren­ce­ment que la grande dis­tri­bu­tion fait peser sur les petits pro­duc­teurs. Et cette menace n’est qu’un pre­mier pas : on com­mence par colo­rier votre site en rouge ou en orange, puis on vous traite comme un conspi, autant dire un paria qui mérite la pri­son ou l’asile psychiatrique.

    Plus que jamais, il faut résis­ter, et d’abord résis­ter men­ta­le­ment, et bien sûr ouvrir les yeux de nos proches, tant que c’est pos­sible… Tôt ou tard, l’édifice du men­songe fini­ra par s’écrouler.

    Voir dans la discussion

    Réponse
  6. etienne

    [Macron, c’est LA BANQUE AU POUVOIR, c’est pire que tout !]

    Emmanuel Macron veut réécrire [diminuer] la régulation financière !

    7 mars 2017 par Mar­tine Orange (Media­part)

    Se ran­geant aux côtés des banques et des assu­rances, le can­di­dat d’En Marche juge que les règles pru­den­tielles sont trop contrai­gnantes. Il sou­haite à l’avenir que ce soit les ministres des finances et non les régu­la­teurs qui les déter­minent. Un pre­mier pas pour effa­cer toutes les leçons de la crise financière.

    S’il y avait encore un doute sur le posi­tion­ne­ment d’Emmanuel Macron, il vient de le dis­si­per : il se place osten­si­ble­ment du côté de la finance. Tan­dis que l’attention de l’opinion publique est cap­tée par le feuille­ton quo­ti­dien de la droite, il avance dis­crè­te­ment ses pro­po­si­tions. Et quelles pro­po­si­tions ! Il ne s’agit rien de moins que de remettre en cause la régu­la­tion éla­bo­rée après la crise finan­cière de 2008. Comme Trump, il pro­pose de réécrire ces règles contrai­gnantes. Au nom de l’économie bien sûr. […]

    Ses pro­po­si­tions sont simples : il veut reprendre la main sur la régu­la­tion finan­cière. Pour lui, les régu­la­teurs ont des posi­tions beau­coup trop rigides, voire dog­ma­tiques. Il vau­drait bien mieux que cette tâche pru­den­tielle soit confiée aux ministres des finances euro­péens. Ils seraient beau­coup plus à même, selon Emma­nuel Macron, d’établir les ratios pru­den­tiels (Bâle 2 et 3 pour les banques, Sol­ven­cy 2 pour les assu­rances) qui fixent le niveau de fonds propres pour les banques et les assu­rances. « Ce que je sou­haite, c’est que les grands ratios de sol­va­bi­li­té de liqui­di­té et de fonds propres des banques et des assu­rances puissent être dis­cu­tés au niveau euro­péen à l’E­co­fin chaque année et qu’on en fixe, avec des objec­tifs de finan­ce­ment éco­no­mique, les grandes règles », a expli­qué Emma­nuel Macron.

    Le can­di­dat d’En Marche juge que ces règles sont trop contrai­gnantes, et finissent par être plus néfastes que béné­fiques pour l’économie. En tout cas, elles ne sont pas du tout « adap­tées à la France », selon lui. « Nous nous sommes fait avoir », a‑t-il assu­ré. Les règles pru­den­tielles des éta­blis­se­ments finan­ciers « touchent beau­coup les éco­no­mies comme les nôtres qui n’é­taient pour rien dans l’o­ri­gine de la crise ». « Les ins­tances pru­den­tielles veulent de la pru­dence, donc elles n’ont qu’un objec­tif de réduc­tion du risque et donc elles ont dés­in­ci­té (sic) les banques et les assu­rances à finan­cer l’é­co­no­mie », a‑t-il regretté.

    L’argumentation n’est pas nou­velle. Elle est déve­lop­pée depuis des années par les ban­quiers et les assu­reurs, en guerre contre toutes les régu­la­tions finan­cières qui leur ont été impo­sées après la crise finan­cière. Tous mettent en avant le pré­texte du finan­ce­ment de l’économie pour obte­nir l’assouplissement voire l’annulation de ces règles, qui encadrent plus stric­te­ment leurs engagements. […]

    Lire la suite :
    https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​0​7​0​3​1​7​/​e​m​m​a​n​u​e​l​-​m​a​c​r​o​n​-​v​e​u​t​-​r​e​e​c​r​i​r​e​-​l​a​-​r​e​g​u​l​a​t​i​o​n​-​f​i​n​a​n​c​i​ere

    Source : Mediapart

    Réponse
  7. Hadrien

    Bon­jour Etienne,

    Hier, dans son mee­ting télé­vi­sé, Macron a relayé la pro­pa­gande euro­péiste du Monde-Eco (1er mars) [« Les épar­gnants fran­çais per­dront 30% de leurs avoirs en cas de retour au franc »], oubliant ce que tout le monde peut véri­fier en quelques clics sur le Net :

    L’EURO, MONNAIE MOINS FORTE QUE NE L’ETAIT LE FRANC !
    Pour com­pa­rer les deux mon­naies, il suf­fit d’en juger l’évolution sur leurs périodes d’existence res­pec­tives, par rap­port au dol­lar comme réfé­rence com­mune, depuis la dis­pa­ri­tion du Gold Exchange Stan­dard qui a lais­sé place aux changes flot­tants généralisés :
    – Fin du Gold Ex. St. (15.08.1971): 1 F = 0,1816 $
    – Cours fin du Franc (01.01.1999): 1 F = 0,1778 $ (-2,1% en 28 ans, soit ‑0,75% par décennie)
    et adop­tion de l’Euro(01.01.1999): 1 E = 1,1667 $
    – Cours act de l’Euro(22.02.2017): 1 E = 1,0513 $ (-9,89% en 18 ans, soit 5,5% par decen­nie, une dépré­cia­tion de l’Euro sept fois plus rapide que celle du Franc)
    (Encore faut-il noter que l’Euro n’a pas fini sa période bais­sière de Quan­ti­ta­tive Easing, contrai­re­ment au Dol­lar qui l’avait effec­tuée bien avant)
    Il est donc erro­né d’alléguer, comme le pré­tendent les médias sous influence, une forte dépré­cia­tion à redou­ter en cas de retour au Franc (ou à un Euro­franc gar­dant l’euro comme mon­naie com­mune, à l’instar de l’écu dans l’ancien SME).
    L’Euro est en réa­li­té une mon­naie dont le cours reflète l’effet de moyenne entre Nord et Sud de l’Europe. Dans un billet actuel libel­lé en euros, il y a certes une part de marks et de flo­rins, mais aus­si une forte pro­por­tion de lires, pese­tas, escu­dos et drachmes ! La France occupe une posi­tion médiane, de sorte qu’un Euro­franc serait très voi­sin de l’euro actuel, et devrait même subir en toute logique une légère appréciation.
    Il en va évi­dem­ment très dif­fé­rem­ment avec un Euro­mark, qui subi­rait une très forte appré­cia­tion par rap­port à l’euro actuel, et rame­nant les exports alle­mands à leurs justes pro­por­tions, confir­mant en cela les récents pro­pos de Donald Trump qui a jugé l’économie alle­mande « pas­sa­ger clan­des­tin » d’un Euro « sous-éva­lué » par la par­ti­ci­pa­tion des pays ne pra­ti­quant pas la même aus­té­ri­té que l’Allemagne.
    Lors­qu’on se réfère à « notre impor­tant défi­cit com­mer­cial », faut-il rap­pe­ler que ce défi­cit est le pen­dant de l’é­norme excé­dent de l’Al­le­magne (350 Mds actuels) et date pré­ci­sé­ment de l’adoption de l’euro :
    Lorsque s’acheva l’introduction de l’euro, sous sa forme fidu­ciaire (2002), notre balance exté­rieure jusque là excé­den­taire entra subi­te­ment dans une spi­rale glo­ba­le­ment défi­ci­taire dès l’année suivante :
    de peu en 2003, puis :
    de 5 Mds en 2004,
    de 24 Mds en 2005,
    de 30 Mds en 2006,
    de 42 Mds en 2007,
    de 56 Mds en 2008,
    etc.
    Dans une Union moné­taire et doua­nière non fédé­rale, c’est le pays qui s’est impo­sé le plus d’austérité socio-éco­no­mique qui oblige tous les autres à le suivre !
    D’où l’intérêt d’analyser d’un peu plus prés la situa­tion socio-éco­no­mique de cette Alle­magne que citent volon­tiers tous ceux qui n’y ont jamais vécu :

    PROPORTION DE BAS SALAIRES en Europe (Source OCDE):
    Alle­magne………. 22,4%
    Royaume-Uni…… 22,5%
    Pays-bas……….. 18,3%
    Espagne………… 14,6%
    Ita­lie…………….. 12,36%
    Bel­gique………….. 6,37%
    France…………….. 6,08%
    Zone euro………. 14,74%

    TAUX DE SURCHARGE DES COÛTS DU LOGEMENT, défi­ni de façon fort claire :
    « pour­cen­tage des ménages dont le coût total du loge­ment repré­sente 40% ou plus du reve­nu disponible »
    Éton­nam­ment, il est en France le plus faible (5,2) de toute l’Eurozone (y com­pris Autriche 7, Por­tu­gal 8,3, etc.)
    Alle­magne………… 16,6
    Pays-bas………….. 14,4
    Espagne…………… 14,2
    Bel­gique……………. 11
    Ita­lie………………….. 7,9
    Royaume-Uni……….. 7,4
    France……………….. 5,2
    Zone euro………….. 11,7
    (Source : EUROSTAT)

    MONNAIE FORTE ET IDÉES COURTES

    Durant toute l’après guerre, on n’a ces­sé à pro­pos du mark, en France et ailleurs, de confondre mon­naie forte et fort pou­voir d’achat, ce qui n’a rien à voir : le mark ne se déva­luait pas, mais les (bas) salaires ne « s’évaluaient » pas non plus… Rai­son pour laquelle les tou­ristes alle­mands ne s’attardaient guère en France ni en Italie !
    On est éga­le­ment res­té sur la légende bis­mar­ckienne d’un sys­tème social qui aurait les mêmes avan­tages sociaux qu’en France actuel­le­ment, ce qui n’est plus le cas depuis long­temps et dont on constate les dif­fé­rences aujourd’hui dans le reve­nu dis­po­nible des ménages, et sur­tout le faible patri­moine accu­mu­lé en Allemagne…
    Or, il devrait en être dif­fé­rem­ment puisqu’une démo­gra­phie qui dimi­nue, comme outre-Rhin, par­tage son acquis entre moins d’enfants !

    Dans la pré­pa­ra­tion de l’euro comme mon­naie unique, on a sur-éva­lué le pou­voir d’achat inté­rieur effec­tif des alle­mands, en fonc­tion d’indicateurs (salaires horaires ou annuels) qui ne cou­vraient pas for­cé­ment la même chose (retraites, par exemple).
    Ain­si, on ne nous dirait pas aujourd’hui que les alle­mands veulent un euro fort pour leurs retrai­tés si ceux-ci étaient sous le régime de répar­ti­tion fran­çais, qui est insen­sible aux évo­lu­tions de la mon­naie, ce qui n’est pas le cas de la capitalisation !

    Aujourd’hui, devant la crise socio-éco­no­mique des pays qui souffrent le plus en Europe, la BCE a dû pro­cé­der au même « Quan­ti­ta­tive Easing » que la Fed devant la crise finan­cière, ce qui rend légi­time la com­pa­rai­son annon­cée en en-tête de ce texte. Le résul­tat final est sur­pre­nant : non seule­ment l’Euro a accé­lé­ré la dés­in­dus­tria­li­sa­tion de la France, comme tout le monde en convient, mais on constate qu’il a appau­vri les fran­çais en capi­tal moné­taire et pou­voir d’achat… la seule chose dont « l’Euro-fort » était cen­sé les protéger !

    REMARQUE :
    Durant les deux der­niers siècles :
    – la France, tout comme l’Italie, n’a jamais fait défaut…
    – L’Allemagne 6 fois ! (Prusse 1813, Hesse 1814, Schles­wig-Hol­stein 1850, Alle­magne moderne 1932, 1939, 1948)
    – L’ « Ecole autri­chienne » 5 fois ! (Autriche-Hon­grie 1816, 1868, Autriche 1938, 1940, 1945)
    – Le Royaume-Uni 4 fois (1822, 1834, 1888–89, 1932)
    – Les États-Unis 3 fois (9 États 1841–1842, 10 États 1873–83, USA 1933)
    – La Chine 3 fois (1921, 1932, 1939)
    – Le Japon 2 fois (1942, 1946–1952)
    Les pré­ju­gés ont la vie dure…
    Mais avec un peu de patience, si l’on reste dans la roue des alle­mands, sous l’euro, ça fini­ra bien par nous arriver !

    N.B.
    On peut trou­ver quelques infor­ma­tions sup­plé­men­taires (notam­ment sur le patri­moine et le chô­mage alle­mands) dans le billet invité :
    https://​post​jo​rion​.word​press​.com/​2​0​1​7​/​0​2​/​2​7​/​3​3​5​-​m​o​n​n​a​i​e​-​f​o​r​t​e​-​e​t​-​i​d​e​e​s​-​c​o​u​r​t​es/

    Réponse
  8. etienne

    [Comme en 2012, la mis­sion de Hamon, c’est de faire perdre Mélenchon]

    « On lui assure [à Hol­lande] un flanc gauche qui évite que cer­tains élec­teurs se tournent vers Mélen­chon », assure Benoît Hamon.

    Source : Le Figa­ro, http://www.lefigaro.fr/politique/2012/01/20/01002–20120120ARTFIG00358-le-ps-place-la-gauche-de-la-gauche-sous-surveillance.php


    Hamon 2017, le P$ en actes :

    cam­pagne 2012 

    On lui (Hol­lande) assure un flanc gauche qui évite que cer­tains élec­teurs se tournent vers Mélenchon
    source capture

    Nous rené­go­cie­rons ce trai­té, car il a été impo­sé aux fran­çais et qu’il est mauvais
    source capture

    Je me sens plus proche de Hol­lande que de Mélenchon
    source

    ministre de hollande 

    aban­don de la réforme des trai­tés européens
    aban­don de la réforme ban­caire et com­plai­sance à l’égard de la finance
    vote du CICE, 23,5 mil­liards d’euros don­nés sans contre­par­tie aux grandes entre­prises et au patronat
    aucune reva­lo­ri­sa­tion du SMIC
    vote de l’ANI, loi sur l’emploi amor­çant la casse du code du tra­vail et la loi El Khomri
    Toutes les sources dans l’article #ÇaVa­Mieux

    « Il faut bais­ser le coût du tra­vail » source

    « Le « pacte de res­pon­sa­bi­li­té » c’est 20 mil­liards d’euros pour allé­ger le coût du tra­vail » source capture1 capture2

    Sa com­pagne embau­chée comme lob­byiste à LVMH juste après son arri­vée à rue de Gre­nelle capture

    N’a pas quit­té le gou­ver­ne­ment, s’en est fait éjec­ter source1 source2 capture

    Manœuvre pour pla­cer Valls au poste de Pre­mier ministre source capture

    Condamne la mani­fes­ta­tion de Mélen­chon qui divise la gauche source capture

    Hamon au par­le­ment

    A voté pour les mesures d’austérité en Grèce. source capture

    N’a pas voté la cen­sure de la droite la seule qui pou­vait ren­ver­ser le gou­ver­ne­ment source1 source2 capture

    A déci­dé sciem­ment de ne pas par­ti­ci­per aux votes de pro­lon­ga­tion l’état d’urgence de février, juillet et décembre 2016 source

    A voté pour la loi ren­sei­gne­ment. source capture

    ne sait pas s’il a voté la réforme de la pres­crip­tion en matière pénale source capture

    n’a pas signé la lettre ouverte deman­dant la recon­nais­sance de l’État de Pales­tine source capture

    tam­bouille

    Acco­lade avec Macron au dîner du Crif source capture

    Accord Jadot-Hamon source capture

    Refus d’alliance avec la France Insou­mise source1 source2 capture1 capture2

    Manœuvres pour empê­cher J‑L Mélen­chon d’obtenir ses par­rai­nages source capture1 capture2

    pro­gramme

    Veut une nou­velle loi tra­vail en gar­dant le compte péni­bi­li­té source1 source2 capture

    Pas de consti­tuante pour une VIe répu­blique, plu­tôt une révi­sion cos­mé­tique de la Ve source capture

    Reve­nu de base de plus en plus flou source1 source2 capture

    Nucléaire : Pas d’arrêt de l’EPR source (à 20’10) capture

    CETA : le groupe PS refuse de suivre la posi­tion de Hamon source capture

    Pas d’appui de la gauche euro­péenne pour son pro­jet euro­péen source capture

    Source : https://​www​.bilan​-ps​.fr/​H​a​m​o​n​-​2​017

    Réponse
  9. etienne

    Macron : en marche vers un scandale Servier

    PAR JBERMAN BLOG 

    Pen­dant que la presse tente de relan­cer le feuille­ton Fillon, c’est un ton­nerre de silence qui a accueilli la révé­la­tion, ce week-end, du scan­dale Macron-Ser­vier. Le labo­ra­toire com­mer­cia­li­sant le Media­tor, et connu pour ses tech­niques occultes de lob­bying, s’avère être l’inspirateur prin­ci­pal du volet « san­té » du pro­gramme d’Emmanuel Macron, via un « expert » gras­se­ment rémunéré.

    Hasard ou consé­quence, le lea­der d’En Marche plai­dait quelques jours plus tôt pour mieux rem­bour­ser les médi­ca­ments ven­dus par… les labo­ra­toires Ser­vier. Heu­reu­se­ment, aucun jour­na­liste n’a eu l’indélicatesse de deman­der à Emma­nuel Macron si Ser­vier fai­sait par­tie de la fameuse liste gar­dée secrète de ses géné­reux dona­teurs. Un cas d’école de la col­lu­sion entre les lobo phar­ma­ceu­riques, les poli­tiques et les médias.

    Ce ne sont ni les valeu­reux enquê­teurs du Canard, ni les fins limiers de Média­part, ni même les expé­ri­men­tés jour­na­listes du Monde qui ont dévoi­lé le pot au rose, mais le doc­teur Irène Fra­chon. Connue du grand public pour avoir révé­lé le scan­dale du Media­tor, et déco­rée par l’association Anti­cor du Prix éthique du Lan­ceur d’alerte citoyen, Irène Fra­chon a tiqué en rele­vant que le « repré­sen­tant san­té » (et prin­ci­pal ins­pi­ra­teur de son pro­gramme en la matière), Jean-Jacques Mou­rad, était en fait rému­né­ré par le labo­ra­toire, pour des mon­tants qui pour­raient avoi­si­ner le mil­lion d’euro pour la seule année 2016.

    Ce conflit d’intérêt carac­té­ri­sé avait déjà été signa­lé durant le week-end par For­min­dep (Asso­cia­tion Pour une Infor­ma­tion Médi­cale Indé­pen­dante), une asso­cia­tion non par­ti­sane et recon­nue. Mais la presse n’avait pas dai­gné rele­ver les faits avant l’intervention d’Irène Fra­chon, qui a du elle-même aller véri­fier les bases de don­nées du Minis­tère de la san­té, qui réper­to­rient les ver­se­ments effec­tués par les laboratoires.

    Oui mais voi­là, Jean-Jacques Mou­rad est aus­si le frère de Ber­nard Mou­rad, l’un des piliers de la cam­pagne d’Emmanuel Macron. C’est lui qui pilote pour Xavier Niel et Patrick Dra­hi les plus grands dos­siers des médias qui appar­tiennent à ces patrons (sou­tiens eux aus­si de Macron) : Le Monde, Libé­ra­tion, l’Express, BFM TV, RMC…

    Bref, un scan­dale de conflit d’in­té­rêt sans équi­valent par le pas­sé, mais dont on risque d’assez peu entendre par­ler. Notre pro­nos­tic : un petit papier neutre (pour pas que ça se voit trop non plus) entre deux Unes sur Fillon (Fillon a dit « autiste », Fillon a emprun­té des sous à un copain, Fillon a télé­char­gé illé­ga­le­ment Game of Thrones, Fillon a fait une faute d’accord sujet verbe….) et un papier hau­tain sur Mélen­chon (qui ne se couche pas devant Hamon), et pas de fol­low-up. On prend les paris ?

    J BERMAN

    Source : https://​blogs​.media​part​.fr/​j​b​e​r​m​a​n​/​b​l​o​g​/​0​7​0​3​1​7​/​m​a​c​r​o​n​-​e​n​-​m​a​r​c​h​e​-​v​e​r​s​-​u​n​-​s​c​a​n​d​a​l​e​-​s​e​r​v​ier

    Réponse
  10. etienne

    Programme Macron : un copier-coller des recommandations européennes

    par Mar­tine Orange (Media­part)

    Finances publiques, retraites, chô­mage, droit du tra­vail et même grands pro­jets comme le déve­lop­pe­ment numé­rique, toutes les réformes struc­tu­relles que le Conseil euro­péen demande à la France depuis plu­sieurs années se retrouvent dans le pro­gramme d’Emmanuel Macron. Mot pour mot.

    Des mil­liers d’intervenants de la socié­té civile, des comi­tés locaux dans toute la France réunis par thèmes, des cen­taines d’experts pour débattre des pro­jets, des groupes pour ana­ly­ser les pro­po­si­tions et sélec­tion­ner les meilleures… Emma­nuel Macron n’a pas man­qué de sou­li­gner la démarche ori­gi­nale mise en œuvre pour l’élaboration de son pro­gramme et pour jus­ti­fier le retard pris. Il fal­lait du temps pour éla­bo­rer le plan d’ensemble, a‑t-il expli­qué avant de dévoi­ler ses mesures le 2 mars.

    Mais était-il vrai­ment néces­saire de mobi­li­ser tant d’énergies ? Car à lire ses pro­po­si­tions éco­no­miques et sociales, il n’y a pas vrai­ment de nou­veau­té : elles sont en par­faite réso­nance libé­rale avec ce que sou­haite l’Europe. En soi, ce n’est pas sur­pre­nant. Emma­nuel Macron n’a jamais caché être en faveur d’une inté­gra­tion euro­péenne de plus en plus en pous­sée, pas­sant par la mise en œuvre d’une har­mo­ni­sa­tion poli­tique, fis­cale et bud­gé­taire. Cette adhé­sion se mani­feste sans rete­nue. Il n’y a pas la moindre dis­tance, le plus petit soup­çon d’un doute sur les thèses éco­no­miques de l’Europe, qui ont quand même contri­bué à enli­ser la zone euro dans la stag­na­tion éco­no­mique et le chô­mage de masse entre 2010 et 2015. Pas le moindre écho non plus aux révi­sions impor­tantes qui ont lieu dans les cénacles d’économistes aux États-Unis, dont cer­taines études concluent que le libé­ra­lisme a été sur­ven­du, aggra­vant les inéga­li­tés et com­pro­met­tant les chances de retour d’une crois­sance durable.


    [Pho­to] Emma­nuel Macron lors de la pré­sen­ta­tion de son pro­gramme le 2 mars © Reuters

    Pour Emma­nuel Macron, la dis­cus­sion ne semble pas avoir lieu d’être. La poli­tique défi­nie par l’Europe est la seule voie à suivre, comme pen­dant toute la pré­si­dence de Hol­lande. Une grande par­tie de ses mesures éco­no­miques et sociales sont même des copier-col­ler des recom­man­da­tions adres­sées par le Conseil euro­péen à la France dans le cadre du pro­gramme de sta­bi­li­té en 2014, 2015, 2016. Finances publiques, retraites, chô­mage, droit du tra­vail et grands pro­jets comme le déve­lop­pe­ment numé­rique, tout s’y retrouve. Même la manière de les décli­ner. À l’instar de la Com­mis­sion euro­péenne, le can­di­dat d’En Marche !, qui pour­tant ne cesse de se récla­mer d’une vision, se refuse à don­ner un cadre géné­ral cohé­rent à sa poli­tique. Il pré­fère énu­mé­rer une série de points, comme il l’avait fait dans le cadre de la com­mis­sion Atta­li, ou pour sa loi sur la crois­sance (la loi Macron), comme le fait la Com­mis­sion dans ses rap­pels à l’ordre aux pays de la zone euro, rame­nant ain­si la poli­tique à une énu­mé­ra­tion technocratique.


    [Extrait du pro­gramme Finances publiques]

    Emma­nuel Macron y met cepen­dant les formes. Parce qu’il sait qu’il existe des mots qui heurtent, il a rayé dans son pro­gramme toute réfé­rence aux poli­tiques d’austérité. Il men­tionne tout juste, au détour d’une simple paren­thèse, un « défi­cit ne dépas­sant pas 3 % dès 2017 et [l’]atteinte, en 2022, de l’objectif à moyen terme de solde struc­tu­rel soit – 0,5 point de PIB ». Comme si cela n’était qu’une men­tion acces­soire, un petit rap­pel pour mémoire sur lequel il était inutile de s’appesantir.

    Dans les faits, il s’agit pour­tant de se confor­mer à la lettre aux règles bud­gé­taires défi­nies par l’Europe. Mais s’il n’insiste pas sur la règle mère, il en donne la tra­duc­tion : les dépenses publiques doivent bais­ser de 60 mil­liards en 5 ans, afin de rame­ner le taux de dépenses publiques dans la norme euro­péenne. Tout un panel de mesures est envi­sa­gé pour y par­ve­nir allant de la sup­pres­sion de 50 000 postes dans la fonc­tion publique à l’encadrement des dépenses de san­té, et à la réduc­tion des dépenses des col­lec­ti­vi­tés locales.

    C’est exac­te­ment ce que pré­co­nise le Conseil de l’Europe dans sa lettre de recom­man­da­tion adres­sée à la France en juillet 2016 : « Le Conseil recom­mande que la France s’attache à assu­rer une cor­rec­tion durable du défi­cit exces­sif en 2017 au plus tard, en pre­nant les mesures struc­tu­relles requises et en consa­crant toutes les recettes excep­tion­nelles à la réduc­tion du défi­cit et de la dette ; à pré­ci­ser les réduc­tions de dépenses pré­vues pour les années à venir et accen­tuer les efforts pour accroître le mon­tant des éco­no­mies géné­rées par les revues de dépenses, y com­pris en ce qui concerne les dépenses des col­lec­ti­vi­tés locales. »

    Les révi­sions du FMI sur l’impact du coef­fi­cient mul­ti­pli­ca­teur et les consé­quences sous-esti­mées d’une réduc­tion des dépenses publiques sur l’économie semblent bien avoir été oubliées. « Il faut sor­tir de la logique du rabot, sor­tir d’une logique dans laquelle on com­prime la dépense pour pas­ser à une logique dans laquelle on engage le pays dans une tran­si­tion éco­no­mique et éco­lo­gique, explique Jean Pisa­ni-Fer­ry qui, après avoir été com­mis­saire géné­ral de France Stra­té­gie, a ral­lié Emma­nuel Macron et coor­donne le pôle « pro­gramme et idées » d’En Marche !. C’est une stra­té­gie qui repose fon­da­men­ta­le­ment sur l’offre mais, en même temps, cela a des effets de demande. »

    Ani­mé de la même pré­cau­tion, Emma­nuel Macron a ban­ni le mot « réforme », assi­mi­lé désor­mais par l’opinion publique à régres­sion sociale. Il parle donc de mobi­li­té, de chan­ge­ment, de flexi­bi­li­té. Une France en marche, comme il le promeut.

    Pour­tant, der­rière cet habillage consen­suel, le pro­gramme d’Emmanuel Macron parle bien de mettre en œuvre le plan de « réformes struc­tu­relles » que la Com­mis­sion euro­péenne et la BCE réclament à cor et à cri. Il entend mettre en œuvre sans retard une grande réforme des retraites. Un sys­tème uni­ver­sel par points, don­nant toute liber­té à cha­cun de par­tir à la retraite quand il le sou­haite, où « chaque euro coti­sé don­ne­rait le droit au même mon­tant de retraite », a‑t-il décla­ré. Avant de se ravi­ser en expli­quant que le taux des coti­sa­tions pour­rait varier, selon les métiers, que les condi­tions d’âge de départ pour­raient différer.[…]

    Lire la suite :
    https://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​f​r​a​n​c​e​/​1​0​0​3​1​7​/​p​r​o​g​r​a​m​m​e​-​m​a​c​r​o​n​-​u​n​-​c​o​p​i​e​r​-​c​o​l​l​e​r​-​d​e​s​-​r​e​c​o​m​m​a​n​d​a​t​i​o​n​s​-​e​u​r​o​p​e​e​n​nes

    Source : Mediapart

    Réponse
  11. etienne

    Macron, un danger pour la République ?
    Ce que le front républicain devrait dire…

    par Régis de Cas­tel­nau, avo­cat :

    « Pour avoir bien connu toutes les élec­tions pré­si­den­tielles au suf­frage uni­ver­sel depuis 1965, je reste sidé­ré au spec­tacle de cette campagne.

    Mal­gré la catas­trophe poli­tique du quin­quen­nat Hol­lande, le trau­ma­tisme de l’agression ter­ro­riste, une situa­tion éco­no­mique ter­ri­ble­ment dégra­dée et l’attitude d’élites désho­no­rées arc-bou­tées sur leurs pri­vi­lèges, le peuple fran­çais a été d’un calme éton­nant dans l’attente de l’échéance majeure. Pas sûr qu’il le reste devant une telle confis­ca­tion du scru­tin, à base de mani­pu­la­tions, d’instrumentalisations des ser­vices de l’État, et de pro­pa­gande éhon­tée d’un appa­reil média­tique qui fait bloc. Pas sûr que le peuple reste de marbre face à la mobi­li­sa­tion achar­née de la caste, illus­trée par la lita­nie des ral­lie­ments à Macron, et celle des traîtres qui avaient aban­don­né Fillon. Tout doit être fait pour envoyer le télé­van­gé­liste à une deuxième place au pre­mier tour qui lui ouvri­rait le second contre Marine Le Pen. Et là, uti­li­ser l’argument du bar­rage, le vieux « No pasa­ran » employé contre le FN depuis trente ans avec le suc­cès que l’on connaît.

    Ne pas repro­duire le piège de 2002

    Et pour­tant, com­ment ne pas par­ta­ger l’opinion de Fré­dé­ric Lor­don, ou de Jacques Ran­cière quand il dit : « Si Marine Le Pen devait l’emporter, ça ne serait pas gai, bien sûr. Mais il faut en tirer les bonnes conclu­sions. La solu­tion est de lut­ter contre le sys­tème qui pro­duit Marine Le Pen, non de croire qu’on va sau­ver la démo­cra­tie en votant pour le pre­mier cor­rom­pu venu. J’ai tou­jours en tête ce slo­gan de 2002 : « votez escroc pas facho ». Choi­sir l’escroc pour évi­ter le facho c’est méri­ter l’un et l’autre et se pré­pa­rer à avoir les deux ».

    Le pire étant d’être contraint main­te­nant de se poser la ques­tion de savoir entre les deux pro­bables qua­li­fiés du second tour qui est le plus dan­ge­reux. Et mal­heu­reu­se­ment, force est de recon­naître qu’Emmanuel Macron décroche la timbale.

    Tout au long de son man­dat, Fran­çois Hol­lande a pas­sé son temps à abî­mer les ins­ti­tu­tions et saper l’autorité de l’État. À croire qu’il a déci­dé de com­plè­te­ment les détruire. C’est une situa­tion grosse de dan­gers. L’opération Macron est plus qu’à l’évidence une ten­ta­tive de conti­nuer comme si de rien n’était. Dire que le télé­van­gé­liste est l’héritier en tout point de l’actuel pré­sident de la Répu­blique est une évi­dence, mais les méthodes uti­li­sées pour le faire adve­nir à base de vio­la­tions des liber­tés publiques et de pié­ti­ne­ment des prin­cipes répu­bli­cains consti­tuent un pré­cé­dent très grave. Les ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques en sor­ti­ront gra­ve­ment affai­blies, quel que soit le résultat.

    Ser­vi­tude volon­taire des médias

    Pen­dant tout ce man­dat, la liber­té d’expression a été sévè­re­ment mal­me­née. Mul­ti­pli­ca­tion des pres­sions, sai­sines sys­té­ma­tiques des tri­bu­naux, et adop­tion de lois clai­re­ment liber­ti­cides (péna­li­sant la fré­quen­ta­tion de sites dji­ha­distes, la pro­pa­gande anti-avor­te­ment, etc.). Jusqu’à pré­sent, le Conseil consti­tu­tion­nel a tenu, mais pour com­bien de temps ? La créa­tion ex nihi­lo du télé­van­gé­liste par l’instrumentalisation sans pré­cé­dent de l’appareil média­tique sub­ven­tion­né, celui appar­te­nant aux oli­garques, ou au ser­vice public, a per­mis d’atteindre des som­mets. Les mêmes médias ont doci­le­ment joué le rôle que l’on atten­dait d’eux en par­ti­ci­pant avec enthou­siasme au coup d’État contre la can­di­da­ture Fillon. Avec un double objec­tif : dis­qua­li­fi­ca­tion du can­di­dat de droite et étouf­fe­ment du débat de fond. Le ser­vice public radio­té­lé­vi­sé mal­gré son obli­ga­tion légale de plu­ra­lisme est le plus zélé dans l’accomplissement de ce sale boulot.

    Ins­tru­men­ta­li­sa­tion sans ver­gogne de la justice

    Et puis, il y a l’instrumentalisation de la jus­tice. Les pro­fes­seurs de droit, les avo­cats, les juristes ont beau s’étonner, s’inquiéter, s’égosiller, le coup d’État anti-Fillon conti­nue imper­tur­ba­ble­ment. Du tem­po adop­té par le par­quet natio­nal finan­cier (PNF) et le Pôle du même nom pour trai­ter le dos­sier du can­di­dat de la droite découle une par­tia­li­té évi­dente qui laisse croire à une pré­pa­ra­tion anté­rieure à l’article du Canard enchaî­né. Pour Fran­çois Fillon, c’est pres­tis­si­mo, en revanche pour Macron, ses frais de bouche au minis­tère, le pro­bable délit de favo­ri­tisme pour filer à Las Vegas ren­con­trer Bol­lo­ré, les décla­ra­tions de patri­moine fan­tai­sistes, l’opacité totale du finan­ce­ment de sa cam­pagne, ce sera lar­go (lent, très lent), on connaît la musique au PNF. Pour­tant, la plus haute hié­rar­chie judi­ciaire nous dit que : « la jus­tice suit son rythme en toute indé­pen­dance », en oubliant de rap­pe­ler qu’elle doit aus­si le faire en toute impar­tia­li­té. Terme que l’on n’entend jamais. La pré­si­dente du SM, le syn­di­cat du mur des cons, finit par la reven­di­quer cette par­tia­li­té en nous assé­nant sans mol­lir : « Le juge “neutre” n’existe pas et c’est tant mieux. Il n’est pas un être dés­in­car­né, il pense et a des opi­nions per­son­nelles. Entre la loi et le cas par­ti­cu­lier, il y a un espace rem­pli par le juge avec ses valeurs, ses convic­tions et sa per­sonne. » Pro­po­si­tion abso­lu­ment hal­lu­ci­nante que cette reven­di­ca­tion qui montre à quel point cer­tains ont per­du le sens com­mun. La neu­tra­li­té, l’objectivité, l’impartialité sont les objec­tifs fon­da­men­taux que doivent res­pec­ter les déci­sions de jus­tice ren­due au nom du peuple fran­çais, comme d’ailleurs dans tous les sys­tèmes démo­cra­tiques et depuis long­temps. Le « juge neutre » indi­vi­duel n’existe pas, c’est vrai, mais c’est pour cela qu’il y a la jus­tice et son orga­ni­sa­tion. Ce type de dérive qu’on a vue à l’œuvre durant tout le man­dat Hol­lande trouve aujourd’hui sa cari­ca­ture avec l’affaire Fillon. Y a‑t-il des rai­sons de pen­ser que le télé­van­gé­liste suc­ces­seur de Fran­çois Hol­lande hésite à uti­li­ser ces méthodes ? Per­son­nel­le­ment, je crains que non.

    Les auto­ri­tés indé­pen­dantes laissent faire

    Deux ins­ti­tu­tions essen­tielles au fonc­tion­ne­ment équi­li­bré d’une démo­cra­tie, la jus­tice et la presse sont sor­ties de leurs lits. Elles ne sont pas les seules, ce que l’on appelle « les auto­ri­tés admi­nis­tra­tives indé­pen­dantes » font la même chose. La Com­mis­sion natio­nale des comptes de Cam­pagne, char­gée de contrô­ler les recettes et les dépenses des can­di­dats, et bien évi­dem­ment muette. Alors qu’on apprend tous les jours des bizar­re­ries pré­oc­cu­pantes sur la cam­pagne d’« En Marche ». Est-il néces­saire de rap­pe­ler que toute dépense expo­sée par qui que ce soit en dehors du compte de cam­pagne peut être réin­té­grée à celui-ci dès lors qu’elle a pu avan­ta­ger élec­to­ra­le­ment le candidat ?

    C’est ain­si que le compte de Nico­las Sar­ko­zy en 2012 avait été inva­li­dé à la suite de la réin­té­gra­tion d’une dépense expo­sée par l’État pour un dépla­ce­ment du pré­sident en exer­cice dont la com­mis­sion a consi­dé­ré que c’était plus un dépla­ce­ment élec­to­ral. Compte tenu de la pro­pa­gande éhon­tée de la presse, des inter­ven­tions de l’État, du carac­tère trouble des finan­ce­ments, la vali­da­tion du compte d’Emmanuel Macron n’est pas évi­dente. Soyons sûrs que tout pas­se­ra pour­tant sans encombres.

    Un appa­rat­chik sans principes

    Reste enfin la per­son­na­li­té d’Emmanuel Macron que l’on peut pres­sen­tir à par­tir de sa tra­jec­toire et d’un cer­tain nombre d’événements qui s’y sont dérou­lés. On rap­pe­lait ici un épi­sode révé­la­teur et déplai­sant à pro­pos du rachat du jour­nal Le Monde. La ces­sion à des inves­tis­seurs chi­nois de l’aéroport de Tou­louse-Bla­gnac et le très trouble bra­dage de la branche éner­gie d’Alstom à Gene­ral Elec­tric méri­te­raient éga­le­ment examen.

    Emma­nuel Macron est la solu­tion pour cette par­tie du Capi­tal, incar­née par l’oligarchie néo­li­bé­rale mon­dia­li­sée qui a fait séces­sion et qui emmène avec elle la petite par­tie des couches moyennes qui en pro­fitent. Et la cam­pagne élec­to­rale montre bien que ces gens-là sont prêts à tout. La bour­geoi­sie natio­nale avait choi­si Fran­çois Fillon, elle com­prend sa dou­leur. Si par mal­heur Emma­nuel Macron et ceux qui l’emploient arri­vaient au pou­voir, il n’y a aucune chance que les liber­tés publiques fou­lées aux pieds depuis cinq ans et mar­ty­ri­sées depuis six mois soient res­tau­rées. On sait bien que la mon­dia­li­sa­tion néo­li­bé­rale dont Macron est l’agent, est incom­pa­tible avec la démo­cra­tie. Gra­ve­ment incom­pa­tible. »

    Régis de Castelnau

    http://​www​.cau​seur​.fr/​m​a​c​r​o​n​-​v​e​g​a​s​-​h​o​l​l​a​n​d​e​-​l​e​-​p​e​n​-​4​3​2​3​6​.​h​tml
    Source : Causeur.

    Réponse
  12. etienne

    Le Gros Journal :
    « Ce tro­quet à Sevran, on s’est aper­çu grâce au Bon­dy Blog que c’é­tait une fabri­ca­tion totale, une “fake news” ser­vie par la rédac­tion de France 2. »

    Réponse
  13. 7démocratieendanger663

    N’ou­blions pas de dépo­ser nos ordures devant le siège de la Dic­ta­ture en Marche!On n’i­ra pas à Las Vegas.Liberté,Egalité,Fraternité !!

    Réponse

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