Je voudrais signaler dans ce billet quelques réactions que je trouve remarquables, après l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-unis :
D’abord remercier Tatiana, pour ce billet, que je trouve profond et émouvant :
Hystérie collective autour de Donald Trump – Mise au point
httpv://www.youtube.com/watch?v=4egtarw11uA
Ensuite signaler ce beau coup de gueule, qui part d’une dramatisation, mais qui cherche ardemment une lumière dans la discussion, entre humains égaux en dignité, et en arrêtant de mépriser/diaboliser ses adversaires :
J’ai manqué pas mal de trucs (il parle vraiment vite), mais ça a l’air vraiment bien, comme appel à curer la fosse septique de la prétendue gauche libérale (Clinton, Blair, Hollande et autres innombrables social-traîtres).
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Récapitulons, dans les commentaires ci-dessous, les autres réactions remarquables si vous voulez bien.
Etienne.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10154676351132317
Je trouve remarquable aussi l’analyse de Jean Bricmont :
Victoire de Trump : la défaite de l’arrogance
https://francais.rt.com/opinions/28803-victoire-trump-defaite-arrogance-bricmont
Jean Bricmont avait déjà fait auparavant une analyse des projets de Trump pendant la campagne :
httpv://www.youtube.com/watch?v=sOEXg5ZyZhc
Je trouve notamment intéressante son idée qu’il a déjà développée ailleurs, et qui circule ci et là, que les guerres actuelles ont un fondement plus idéologique que capitalistique. Et qu’elles n’ont même plus pour elle l’argument de l’intérêt matériel pour les USA. On peut appliquer la même idée à l’Union Européenne qui est plus guidée par le fanatisme que par la rationalité économique.
Monsieur Bricmont termine en disant : Maintenant, nous devons penser à nous-mêmes. Je suis d’accord, en précisant qu’on doit découvrir ce qu’on veut plutôt qu’attendre de savoir ce que monsieur Trump fera ; sinon, on sera toujours suspendus à ses lèvres.
D’autre part,je n’ai pas encore entendu parler d’Étatsuniens qui songent à l’écriture citoyenne de leur Constitution. Étrange…
Monsieur Bricmont a un autre bon point : nous ne sommes pas électeurs, pourtant nous subirons les effets de ses décisions.Cela me fait penser à une situation semblable, celle de la crise sanitaire dénoncée par les écrits de Cicolella dans Toxique Planète ou Dominique Belpomme dans Comment naissent les maladies et comment rester en santé. L’environnement détérioré crée des maladies ( épigénétique) et il faut une médecine environnementale. Ce nouveau paradigme, le Gouvernement l’ignore et pourtant on en subit les effets. Alors, comment se défendre ?
La réaction du toujours pertinent Romaric Godin.
Je suis d’accord qu’une évolution isolationniste des USA est plausible. C’est sans doute la voie de moindre résistance, qui vaudra à Trump le moins d’opposition (sauf celle d’irréductibles fanatiques, et sans doute des dirigeants européens qui vont se trouver dépourvus sans Maître).
Trump ou le rêve de l’âge d’or isolationniste des Etats-Unis
http://www.latribune.fr/economie/international/trump-ou-le-reve-de-l-age-d-or-isolationniste-des-etats-unis-615677.html
Ce que dit l’américain excité, en gros, c’est que la gauche a fait gagner donald trump en choisissant une fausse représentante qui défend l’establishment et qui croit gagner des élections en posant avec des stars sans rien proposer (il se moque d’elle), il dit aussi qu’il faut arrêter d’insulter ses adversaires politiques de racistes et de sexistes, que la gauche ne sait plus débattre et convaincre et se contente d’insulter et de diaboliser, il semble pro Bernie Sanders…
Sympathique mais il est encore loin du compte si il croit que Bernie Sanders aurait été une solution… Trump va très probablement pourrir la vie des clando, égoïstement on peut se réjouir qu’il nous évite le tafta (quoique je demande à voir).… J’avoue que cette élection ne m’a fait ni chaud ni froid… Le seul truc qui me fait plaisir, c’est que les gars ont fait le contraire de ce que leur disait la télé…
Bonjour Etienne,
A quand un véritable lieu de discussion ?
Ce format de blog est nullissime. Avec toutes tes connaissances, tu n’aurais pas un ou des gars suffisamment aguerri à l’informatique pour te créer un forum en PHP ?
Histoire de ranger tes idées par catégories, au lieu de ce fatras illisible en colonnes ?
Ma remarque peut paraitre idiote, mais réfléchis‑y quand même stp. Ce qui est bien organisé se lit facilement, et engendre une structure, un socle, à partir duquel il est plus facile de se référer, et d’y produire des réponses accessibles à tous. C’est un peu comme chez soi, si c’est trop le bordel, on n’arrive plus à avancer dans quelque domaine que ce soit.
Le forum en PHP, est LA solution d’organisation de discussions la plus optimisée à l’heure actuelle.
Voilà…sinon bisou à toi, je t’aime bien car j’aime tes propos et souhaite qu’ils soient diffusés plus largement.
Merci pour le conseil (ce n’est évidemment pas le premier dans ce sens), mais ce n’est pas encore assez pour m’aider (car je suis débordé) 🙁
Tu n’aurais pas un brouillon de plan ? une proposition de structure ? Une liste de fonctionnalités indispensables ?
Je ne me rends pas bien compte des problèmes essentiels que pose ce blog, ni des alternatives (simples).
J’espère simplement qu’il ne faut pas changer de logiciel et que WordPress fera l’affaire 🙂
Étienne.
Un brouillon de plan ?
Ah ben si je peux faire partie d’un bout de la prochaine révolution français en tant que geek-conseil, je ne vais pas me priver de t’en donner du brouillon de plan tiens ! (Bon…tu risques d’avoir à bouffer un ch’ti pavé de ma part, peut-être avec des trucs que tu sais déjà, mais « C’est le jeu ma pauvre Lucette… ^^ » )
Par contre non, désolé, mais abandonne tout de suite l’idée de WordPress, ce n’est pas le format adéquat. Je le redis, avec totale et absolue impartialité, le meilleur format informatique actuel de diffusion d’idées bien classées, c’est le forum en PHP. Et plutôt qu’un long discours, rien ne vaut un bon exemple comparatif (qui ne devrait ainsi pas te prendre trop du temps dont tu manques, ce que j’imagine aisément).
Ce forum est un forum en PHP :
http://www.rationalisme.org/forum_atheisme/index.php
En cliquant sur ce lien, tu te retrouves devant des « rubriques », arbitrairement créées par le gestionnaire de ce forum (dont le thème central est l’athéisme). En cliquant sur le titre d’une rubrique (ENQUÊTES MINUTIEUSES et CAPILLOFOUILLÉES par exemple), tu te retrouves devant des « topics », que les utilisateurs du forum peuvent créer et dans lesquels ils peuvent poster des messages. Chaque topic est censé avoir un contenu en rapport avec son titre et même si les divagations sont nombreuses, dans ce forum comme dans d’autres, tu remarques tout de suite des différences avec ce blog où je t’écris :
/ a / Les rubriques sont possibles, pas dans ce blog.
/ b / La lecture d’un topic prend la largeur de la page, différent de ce format de blog en colonne épuisant à la lecture pour les yeux et le cerveau.
/ c / On peut rajouter facilement des images dans un message. Images, vidéos, liens hypertexte pour être plus précis. Pas possible simplement avec ce blog (je ne vois pas de boutons pour générer les balises quand je clic sur « Répondre »)
Avec ces 3 points, on a bien une proposition de structure et une liste de fonctionnalités indispensables, comme pouvoir insérer des images facilement (« le poids des mots, toussa toussa… »).
Maintenant le plus chiant c’est dans la pratique, comment faire…
/ a / Tu as un ou des potes qui savent techniquement le faire… et le font pour la cause. Problème réglé.
/ b / Tu googles « créer un forum en phpbb » et passes des heures à t’instruire…
/ c / Une personne lit ce message, sait faire, et dit ici en retour qu’elle peut t’aider, et écrit ici le schéma pratique pour ceux qui ne savent pas faire, dont je fais partie : quel hébergeur prendre, quel logiciel(s) installer, etc.
/ d / Ayant ma vie libre et le temps qui va avec, ça et quelques connaissances informatiques, je prends ce temps nécessaire pour le faire, et après l’étape technique, tu me dis quelles rubriques créer. Quand le produit est prêt, je te file les clefs de gestion du bordel et le problème est réglé. Mauvais point : sans doute l’affaire de quelques semaines, vu que j’ai comme tout le monde une vie privée.
De mon point de vue, la solution A serait la meilleure, vu qu’une personne aguerrie à l’aspect technique devrait en avoir pour quelques heures voire peut-être dizaine de minutes pour arriver au produit fini. La solution B est évidement à proscrire, tu as sûrement autre chose à faire de plus intéressant. La solution C serait fun et ferait une pierre dans le jardin de la puissance d’internet et de son hyper-communication positive. La solution D, bien qu’elle ne m’arrangerait pas, m’obligerait quand même à me bouger le cul sur ce sujet précis, ce qui pourrait être intéressant.
Merci rawbrol (je ne connais pas ton prénom).
Est-ce que tu sais qu’il y a déjà un forum, sur ce site ? 🙂
http://etienne.chouard.free.fr/forum/
On y discute depuis 10 ans des principes et articles d’une bonne constitution.
(mon prénom c’est david, mais rawbrol ou raw ça le fait aussi ^^)
Alala.. et moi qui t’es soulé avec toute ces explications, alors que ce dont je parlais, tu l’as déjà ! Et bien non, je ne savais pas que ce forum existait, alors que ton blog, je les parcours en dilettante depuis qqs mois… peut-être qu’il serait utile qu’une référence, un lien vers ce forum apparaisse clairement en haut de ton blog ? Je ne dois pas être le seul à passer à côté.
Par contre, je viens de tenter de m’y inscrire, puisque c’est ça que je cherchais comme format de lecture et de discussion, mais les inscriptions sont fermées. C’est encore possible que je puisse y créer un compte ?
L’élection de Trump : Le plus grand Fuck You jamais vu, par Michael Moore
Olivier Berruyer (les-crises.fr) :
« Très bonnes analyses de Moore, qui ont été confirmées le jour de l’élection… »
Vidéo d’octobre 2016 :
Extrait de son film Michael Moore in Trumpland
N.B. la fin est tronquée : il ne soutenait évidemment pas Trump…
Juillet 2016 : Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner, par Michael Moore
Source : Huffington Post, Michael Moore, 26/07/2016
Chers amis, chères amies,
Je suis désolé d’être le porteur de mauvaises nouvelles, mais je crois avoir été assez clair l’été dernier lorsque j’ai affirmé que Donald Trump serait le candidat républicain à la présidence des États-Unis. Cette fois, j’ai des nouvelles encore pires à vous annoncer : Donald J. Trump va remporter l’élection du mois de novembre.
Ce clown à temps partiel et sociopathe à temps plein va devenir notre prochain président. Le président Trump. Allez, dites-le tous en chœur, car il faudra bien vous y habituer au cours des quatre prochaines années : “PRÉSIDENT TRUMP!”
Jamais de toute ma vie n’ai-je autant voulu me tromper.
Je vous observe attentivement en ce moment. Vous agitez la tête en disant : “Non Mike, ça n’arrivera pas!”. Malheureusement, vous vivez dans une bulle. Ou plutôt dans une grande caisse de résonance capable de vous convaincre, vous et vos amis, que les Américains n’éliront pas cet idiot de Trump. Vous alternez entre la consternation et la tentation de tourner au ridicule son plus récent commentaire, lorsque ce n’est pas son attitude narcissique.
Par la suite, vous écoutez Hillary et envisagez la possibilité que nous ayons pour la première fois une femme à la présidence. Une personne respectée à travers le monde, qui aime les enfants et poursuivra les politiques entreprises par Obama. Après tout, n’est-ce pas ce que nous voulons ? La même chose pour quatre ans de plus ?
Il est temps de sortir de votre bulle pour faire face à la réalité. Vous aurez beau vous consoler avec des statistiques (77 % de l’électorat est composé de femmes, de personnes de couleur et d’adultes de moins de 35 ans, et Trump ne remportera la majorité d’aucun de ces groupes), ou faire appel à la logique (les gens ne peuvent en aucun cas voter pour un bouffon qui va à l’encontre de leurs propres intérêts), ça ne restera qu’un moyen de vous protéger d’un traumatisme. C’est comme lorsque vous entendez un bruit d’arme à feu et pensez qu’un pneu a éclaté ou que quelqu’un joue avec des pétards. Ce comportement me rappelle aussi les premières manchettes publiées le 11 septembre, annonçant qu’un petit avion a heurté accidentellement le World Trade Center.
Nous avons besoin de nouvelles encourageantes parce que le monde actuel est un tas de merde, parce qu’il est pénible de survivre d’un chèque de paie à l’autre, et parce que notre quota de mauvaises nouvelles est atteint. C’est la raison pour laquelle notre état mental passe au neutre lorsqu’une nouvelle menace fait son apparition.
C’est la raison pour laquelle les personnes renversées par un camion à Nice ont passé les dernières secondes de leur vie à tenter d’alerter son conducteur : “Attention, il y a des gens sur le trottoir!”
Eh bien, mes amis, la situation n’a rien d’un accident. Si vous croyez encore qu’Hillary Clinton va vaincre Trump avec des faits et des arguments logiques, c’est que vous avez complètement manqué la dernière année, durant laquelle 16 candidats républicains ont utilisé cette méthode (et plusieurs autres méthodes moins civilisées) dans 56 élections primaires sans réussir à arrêter le mastodonte. Le même scénario est en voie de se répéter l’automne prochain. La seule manière de trouver une solution à ce problème est d’admettre qu’il existe en premier lieu.
Comprenez-moi bien, j’entretiens de grands espoirs pour ce pays. Des choses ont changé pour le mieux. La gauche a remporté les grandes batailles culturelles. Les gais et lesbiennes peuvent se marier. La majorité des Américains expriment un point de vue libéral dans presque tous les sondages. Les femmes méritent l’égalité salariale ? Positif. L’avortement doit être permis ? Positif. Il faut des lois environnementales plus sévères ? Positif. Un meilleur contrôle des armes à feu ? Positif. Légaliser la marijuana ? Positif. Le socialiste qui a remporté l’investiture démocrate dans 22 États cette année est une autre preuve que notre société s’est profondément transformée. À mon avis, il n’y a aucun doute qu’Hillary remporterait l’élection haut la main si les jeunes pouvaient voter avec leur console X‑box ou Playstation.
Hélas, ce n’est pas comme ça que notre système fonctionne. Les gens doivent quitter leur domicile et faire la file pour voter. S’ils habitent dans un quartier pauvre à dominante noire ou hispanique, la file sera plus longue et tout sera fait pour les empêcher de déposer leur bulletin dans l’urne. Avec pour résultat que le taux de participation dépasse rarement 50 % dans la plupart des élections. Tout le problème est là. Au mois de novembre, qui pourra compter sur les électeurs les plus motivés et inspirés ? Qui pourra compter sur des sympathisants en liesse, capables de se lever à 5 heures du matin pour s’assurer que tous les Tom, Dick et Harry (et Bob, et Joe, et Billy Bob et Billy Joe) ont bel et bien voté ? Vous connaissez déjà la réponse. Ne vous méprenez pas : aucune campagne publicitaire en faveur d’Hillary, aucune phrase-choc dans un débat télévisé et aucune défection des électeurs libertariens ne pourra arrêter le train en marche.
Voici 5 raisons pour lesquelles Trump va gagner :
1. Le poids électoral du Midwest, ou le Brexit de la Ceinture de rouille
Je crois que Trump va porter une attention particulière aux États “bleus” de la région des Grands Lacs, c’est-à-dire le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin [N.B. : Trump a remporté les 4]. Ces quatre États traditionnellement démocrates ont chacun élu un gouverneur républicain depuis 2010, et seule la Pennsylvanie a opté pour un démocrate depuis ce temps. Lors de l’élection primaire du mois de mars, plus de résidents du Michigan se sont déplacés pour choisir un candidat républicain (1,32 million) qu’un candidat démocrate (1,19 million).
Dans les plus récents sondages, Trump devance Clinton en Pennsylvanie. Et comment se fait-il qu’il soit à égalité avec Clinton en Ohio, après tant d’extravagances et de déclarations à l’emporte-pièce ? C’est sans doute parce qu’il a affirmé (avec raison) qu’Hillary a contribué à détruire la base industrielle de la région en appuyant l’ALÉNA. Trump ne manquera pas d’exploiter ce filon, puisque Clinton appuie également le PTP et de nombreuses autres mesures qui ont provoqué la ruine de ces quatre États.
Durant la primaire du Michigan, Trump a posé devant une usine de Ford et menacé d’imposer un tarif douanier de 35 % sur toutes les voitures fabriquées au Mexique dans le cas où Ford y déménagerait ses activités. Ce discours a plu aux électeurs de la classe ouvrière. Et lorsque Trump a menacé de contraindre Apple à fabriquer ses iPhone aux États-Unis plutôt qu’en Chine, leur cœur a basculé et Trump a remporté une victoire qui aurait dû échoir au gouverneur de l’Ohio John Kasich.
L’arc qui va de Green Bay à Pittsburgh est l’équivalent du centre de l’Angleterre. Ce paysage déprimant d’usines en décrépitude et de villes en sursis est peuplé de travailleurs et de chômeurs qui faisaient autrefois partie de la classe moyenne. Aigris et en colère, ces gens se sont fait duper par la théorie des effets de retombées de l’ère Reagan. Ils ont ensuite été abandonnés par les politiciens démocrates qui, malgré leurs beaux discours, fricotent avec des lobbyistes de Goldman Sachs prêts à leur écrire un beau gros chèque.
Voilà donc comment le scénario du Brexit est en train de se reproduire. Le charlatan Elmer Gantry se pose en Boris Johnson, faisant tout pour convaincre les masses que l’heure de la revanche a sonné. L’outsider va faire un grand ménage ! Vous n’avez pas besoin de l’aimer ni d’être d’accord avec lui, caril sera le cocktail molotov que vous tirerez au beau milieu de tous ces bâtards qui vous ont escroqué ! Vous devez envoyer un message clair, et Trump sera votre messager !
Passons maintenant aux calculs mathématiques. En 2012, Mitt Romney a perdu l’élection présidentielle par une marge de 64 voix du Collège électoral. Or, la personne qui remportera le scrutin populaire au Michigan, en Ohio, en Pennsylvanie et au Wisconsin récoltera exactement 64 voix. Outre les États traditionnellement républicains, qui s’étendent de l’Idaho à la Géorgie, tout ce dont Trump aura besoin pour se hisser au sommet ce sont les quatre États du Rust Belt. Oubliez la Floride, le Colorado ou la Virginie. Il n’en a même pas besoin.
2. Le dernier tour de piste des Hommes blancs en colère
Nos 240 ans de domination masculine risquent de se terminer. Une femme risque de prendre le pouvoir ! Comment en est-on arrivés là, sous notre propre règne ? Nous avons ignoré de trop nombreux avertissements. Ce traître féministe qu’était Richard Nixon nous a imposé le Titre IX, qui interdit toute discrimination sur la base du genre dans les programmes éducatifs publics. Les filles se sont mises à pratiquer des sports. Nous les avons laissées piloter des avions de ligne et puis, sans crier gare, Beyoncé a envahi le terrain du Super Bowl avec son armée de femmes noires afin de décréter la fin de notre règne !
Cette incursion dans l’esprit des mâles blancs en danger évoque leur crainte du changement. Ce monstre, cette “féminazie” qui – comme le disait si bien Trump – “saigne des yeux et de partout où elle peut saigner” a réussi à s’imposer. Après avoir passé huit ans à nous faire donner des ordres par un homme noir, il faudrait maintenant qu’une femme nous mène par le bout du nez ? Et après ? Il y aura un couple gai à la Maison-Blanche pour les huit années suivantes ? Des transgenres ? Vous voyez bien où tout cela mène. Bientôt, les animaux auront les mêmes droits que les humains et le pays sera dirigé par un hamster. Assez, c’est assez !
3. Hillary est un problème en elle-même
Pouvons-nous parler en toute franchise ? En premier lieu, je dois avouer que j’aime bien Hillary Clinton. Je crois qu’elle est la cible de critiques non méritées. Mais après son vote en faveur de la guerre en Irak, j’ai promis de ne plus jamais voter pour elle. Je suis contraint de briser cette promesse aujourd’hui pour éviter qu’un proto-fasciste ne devienne notre commandant en chef. Je crois malheureusement qu’Hillary Clinton va nous entraîner dans d’autres aventures militaires, car elle est un “faucon” perché à droite d’Obama. Mais peut-on confier le bouton de nos bombes nucléaires à Trump le psychopathe ? Poser la question, c’est y répondre.
Cela dit, notre plus grand problème n’est pas Trump mais bien Hillary. Elle est très impopulaire. Près de 70 % des électeurs la considèrent comme malhonnête ou peu fiable. Elle représente la vieille manière de faire de la politique, c’est-à-dire l’art de raconter n’importe quoi pour se faire élire, sans égard à quelque principe que ce soit. Elle a lutté contre le mariage gay à une certaine époque, pour maintenant célébrer elle-même de tels mariages. Ses plus farouches détractrices sont les jeunes femmes. C’est injuste, dans la mesure où Hillary et d’autres politiciennes de sa génération ont dû lutter pour que les filles d’aujourd’hui ne soient plus encouragées à se taire et rester à la maison par les Barbara Bush de ce monde. Mais que voulez-vous, les jeunes n’aiment pas Hillary.
Pas une journée ne passe sans que des milléniaux me disent qu’ils ne l’appuieront pas. Je conviens qu’aucun démocrate ou indépendant ne sera enthousiaste à l’idée de voter pour elle le 8 novembre. La vague suscitée par l’élection d’Obama et la candidature de Sanders ne reviendra pas. Mais au final,l’élection repose sur les gens qui sortent de chez eux pour aller voter, et Trump dispose d’un net avantage à cet effet.
4. Les partisans désabusés de Bernie Sanders
Ne vous inquiétez pas des partisans de Sanders qui ne voteront pas pour Hillary Clinton. Le fait est que nous serons nombreux à voter pour elle ! Les sondages indiquent que les partisans de Sanders qui prévoient de voter pour Hillary sont déjà plus nombreux que les partisans d’Hillary ayant reporté leur vote sur Obama en 2008. Le problème n’est pas là. Si une alarme doit sonner, c’est à cause du “vote déprimé”. En d’autres termes, le partisan moyen de Sanders qui fait l’effort d’aller voter ne fera pas l’effort de convaincre cinq autres personnes d’en faire de même. Il ne fera pas 10 heures de bénévolat chaque mois, et n’expliquera pas sur un ton enjoué pourquoi il votera pour Hillary.
Les jeunes n’ont aucune tolérance pour les discours qui sonnent faux. Dans leur esprit, revenir aux années Bush-Clinton est un peu l’équivalent d’utiliser MySpace et d’avoir un téléphone cellulaire gros comme le bras.
Les jeunes ne voteront pas davantage pour Trump. Certains voteront pour un candidat indépendant, mais la plupart choisiront tout simplement de rester à la maison. Hillary doit leur donner une bonne raison de bouger. Malheureusement, je ne crois pas que son choix de colistier soit de nature à convaincre les milléniaux. Un ticket de deux femmes aurait été beaucoup plus audacieux qu’un gars blanc, âgé, centriste et sans saveur. Mais Hillary a misé sur la prudence, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de sa capacité à s’aliéner les jeunes.
5. L’effet Jesse Ventura
Pour conclure, ne sous-estimez pas la capacité des gens à se conduire comme des anarchistes malicieux lorsqu’ils se retrouvent seuls dans l’isoloir. Dans notre société, l’isoloir est l’un des derniers endroits dépourvus de caméras de sécurité, de micros, d’enfants, d’épouse, de patron et de policiers ! Vous pouvez y rester aussi longtemps que vous le souhaitez, et personne ne peut vous obliger à y faire quoi que ce soit.
Vous pouvez choisir un parti politique, ou écrire Mickey Mouse et Donald Duck sur votre bulletin de vote. C’est pour cette raison que des millions d’Américains en colère seront tentés de voter pour Trump. Ils ne le feront pas parce qu’ils apprécient le personnage ou adhèrent à ses idées, mais tout simplement parce qu’ils le peuvent. Des millions de gens seront tentés de devenir marionnettistes et de choisir Trump dans le seul but de brouiller les cartes et voir ce qui arrivera.
Vous souvenez-vous de 1998, année où un lutteur professionnel est devenu gouverneur du Minnesota ? Le Minnesota est l’un des États les plus intelligents du pays, et ses citoyens ont un sens de l’humour assez particulier. Ils n’ont pas élu Jesse Ventura parce qu’ils étaient stupides et croyaient que cet homme était un intellectuel destiné aux plus hautes fonctions politiques. Ils l’ont fait parce qu’ils le pouvaient. Élire Ventura a été leur manière de se moquer d’un système malade. La même chose risque de se produire avec Trump.
Un homme m’a interpellé la semaine dernière, lorsque je rentrais à l’hôtel après avoir participé à une émission spéciale de Bill Maher diffusée sur HBO à l’occasion de la convention républicaine : “Mike, nous devons voter pour Trump. Nous DEVONS faire bouger les choses !” C’était là l’essentiel de sa réflexion.
Faire bouger les choses. Le président Trump sera l’homme de la situation, et une grande partie de l’électorat souhaite être aux premières loges pour assister au spectacle.
Cordialement,
Michael Moore
Ce billet de blog a initialement été publié sur The Huffington Post et traduit de l’anglais par Pierre-Etienne Paradis.
Source : Huffington Post, Michael Moore, 26/07/2016
9 novembre 2016 : Moore donne sa To do List “post-élection”
Liste des choses à faire au lendemain de l’élection :
1. Prendre le contrôle du parti démocrate afin de le rendre au peuple. La stratégie des dirigeants actuels a lamentablement échoué.
2. Virer tous les experts, analystes, sondeurs et tous ceux qui, dans les médias, se sont accrochés à leur théorie, refusant d’envisager d’autres possibilités ou d’admettre la réalité des faits. Imbus de leur propre personne, ces mêmes spécialistes nous disent aujourd’hui qu’il faut “résorber la fracture sociale” et “lutter contre les clivages”. Ils vont sortir des conneries de ce type dans les jours et les semaines à venir. N’écoutez plus leurs salades.
3. Les représentants démocrates au Congrès qui ne se sont pas réveillés ce matin avec une furieuse envie de résister en entravant le programme des Républicains (comme ces derniers l’ont fait quotidiennement pendant les huit années de la présidence de Barack Obama) doivent éviter de mettre des bâtons dans les roues de ceux qui savent ce qu’il faut faire pour empêcher le triomphe de la mesquinerie et le délire qui s’annonce.
4. Arrêtez de dire que vous êtes “abasourdis” et “sous le choc”. Dites plutôt que vous étiez dans votre bulle et que vous n’avez pas entendu le désespoir de vos concitoyens, abandonnés depuis DES ANNÉES par nos deux partis, qui rêvent de prendre leur revanche sur ce système, et dont la colère gronde. Quand une star de la télé a annoncé qu’elle avait l’intention de virer tous les responsables politiques, démocrates et républicains, ces Américains se sont retrouvés dans son discours. La victoire de Donald Trump n’a rien de surprenant. L’attitude méprisante de ses adversaires, qui ne voyaient en lui qu’un bouffon, a rendu son ascension irrésistible. C’est à la fois une créature et une création des médias, même si ceux-ci n’accepteront jamais de le reconnaître.
5. Répétez la phrase suivante à tous ceux que vous croiserez aujourd’hui : “HILLARY CLINTON A OBTENU LA MAJORITÉ DES SUFFRAGES!” La MAJORITÉ de nos concitoyens préféraient Hillary Clinton à Donald Trump. Un point c’est tout. C’est un fait. Si vous vous êtes dit ce matin que vous viviez dans un pays de cons, vous faites erreur. La majorité des Américains ont voté pour Hillary, pas pour Trump. La victoire de Donald Trump n’est due qu’au système — aussi obscur qu’absurde — des Grands Électeurs, un concept qui date du XVIIIe siècle. Tant que nous ne changerons pas ça, nous continuerons d’avoir des présidents que nous n’avons pas élus et dont nous ne voulons pas. Vous vivez dans un pays où la majorité des électeurs pensent que nous commençons à subir les effets du changement climatique, qu’à travail égal les femmes doivent être payées autant que les hommes, que les études universitaires ne devraient plus être synonymes d’endettement, qu’ils ne veulent plus que nous envahissions d’autres pays, qu’il faut augmenter le salaire minimum et que chacun devrait pouvoir bénéficier d’une couverture sociale digne de ce nom. Tout cela n’a pas changé. Nous vivons dans un pays où la majorité des gens partagent une vision “progressiste” de la société. Il ne nous manque plus que des responsables politiques capables de mettre en œuvre ces mesures (voir point n° 1, ci-dessus).
(Source)
Source : http://www.les-crises.fr/cinq-raisons-pour-lesquelles-trump-va-gagner-par-michael-moore/
Très impressionnant, la prévision de Michael Moore. C’est exactement ce qui s’est passé. Mais une conclusion s’impose : c’est que c’était bien une stratégie de campagne voulue par Trump. Aussi, si on peut toujours prétendre que le camp Clinton n’a rien compris au pays, Trump au moins montre qu’il est intelligent et qu’il a exactement la même vision de la situation que Moore. Reste à savoir s’il en tirera le même projet politique …
Les Clinton et Soros lancent la Révolution violette de l’Amérique
Par Wayne Madsen – Le 11 novembre 2016 – Source Strategic Culture
« La candidate démocrate vaincue Hillary Rodham Clinton n’est pas prête de se décourager. Le matin suivant sa défaite surprise en faveur de l’arriviste du Parti républicain Donald Trump, Mme Clinton et son mari, l’ancien président Bill Clinton, ont pénétré dans la salle de bal de l’hôtel art déco newyorkais au centre de Manhattan, tous deux vêtus de tenues violettes. La presse a immédiatement relevé la couleur et a demandé ce qu’elle représentait. Le porte-parole de Clinton a affirmé que c’était pour représenter le rassemblement de l’«Amérique bleue » démocrate et de l’«Amérique rouge » républicaine en une couleur unique, le violet. Cette déclaration était une ruse totale, puisqu’elle est bien connue des citoyens des pays visés dans le passé par les viles opérations politiques du magnat international des fonds spéculatifs, George Soros.
Les Clinton qui ont tous deux reçu de George Soros des millions de dollars en fonds de campagne et en donations à la Fondation Clinton, étaient en fait en train d’aider au lancement de la « Révolution violette » de Soros en Amérique. La Révolution violette résistera à tous les efforts de l’administration Trump visant à empêcher les politiques mondialistes des Clinton et du futur ex-président Barack Obama. La Révolution violette cherchera aussi à ce que l’administration Trump ne dure pas grâce à des manifestations de rues et à des perturbations politiques dans le style Soros. […]
Lire la suite :
http://lesakerfrancophone.fr/les-clinton-et-soros-lancent-la-revolution-violette-de-lamerique
Source : Le Saker Francophone
Là-bas si j’y suis : Ambroise Croizat, vive la Sécu !!
En février 2011, notre reportage sur AMBROISE CROIZAT fut une redécouverte, et pour beaucoup une découverte, du père de la Sécurité Sociale. Une superbe conquête inlassablement combattue par les partisans de la loi du profit. Reportage : François RUFFIN, avec Michel ÉTIÉVENT, auteur du livre Ambroise Croizat ou l’invention sociale (éditions GAP, 1999).
Chacun connaît une rue qui porte ce nom, un collège, une bibliothèque, mais qui était Ambroise CROIZAT ? C’est à lui, ministre communiste à la Libération, que l’on doit la Sécurité Sociale et les retraites.
À lui et à ce peuple qui a poussé, derrière lui, des millions d’anonymes qui ont réclamé ces mesures, qui de leurs mains ont bâti les premières caisses. Mais ce fondateur de la Sécu nous prévenait déjà : « ne parlez pas d’acquis, en face le patronat ne désarme jamais. »
Plus de 65 ans après sa mort, retour sur l’histoire de ce grand homme.
Écouter l’émission :
https://la-bas.org/les-emissions-258/les-emissions/2016–17/ambroise-croizat-vive-la-secu
Georges SOROS, le diable en personne qui a osé dire que la plus « belle époque de sa vie » était pendant la guerre quand il aidait « son oncle » à piller les biens juifs du Ghetto en Hongrie !! Pas besoin d’imagination pour savoir comment il s’est enrichi, et s’est enfui dès que les « rouges soviétiques » sont arrivés à la fin de la guerre… Jusque là, « il » s’arrangeait très bien avec les Nazis non ?
Nazis d’ailleurs exfiltrés par l’OSS (future CIA) et le Vatican main dans la main, pour être recyclés en chasseurs de communistes en Europe ; preuves des FOIA de Cryptome : https://cryptome.org/2016/01/cia-nazi-collaboration.pdf
Opération Paper-clip et autres Odessa qui ont sauvés des criminels recherchés par l’Urss et les alliés ; Barbie, Mengele, Skorzeny ; Eichman, « quasi amis » des Bush et du lobby ethnique américain des anciens collabos reconnus en Europe de l’est comme ayant une lourde responsabilité dans les génocides des Juifs, Tziganes, communistes, russes, résistants : http://arcticbeacon.com/books/George_H_Scherf_Jr.pdf
Même Staline fut horrifié que l’Occident ait protégé ces Nazis : http://germslav.byu.edu/perspectives/2009/Scofield_Megan.pdf
Skorzeny fut « embauché » par le Mossad pourtant soit disant à la recherche des « anciens génocidaires », honteux. Oui, le fascisme est l’élite au pouvoir et non un obscur essayiste, le grand architecte du sauvetage des anciens nazis collaborateurs Allen Dulles : https://wikileaks.org/gifiles/attach/48/48237_Allen%20Welsh%20Dulles,3.pdf
Que les « bobos antifa » stoppent là leurs délires, on sait l’histoire, il suffit d’aller sur le site du Département d’état US ou de la CIA pour trouver ces preuves, ils ne s’en cachent même pas : http://documents.theblackvault.com/documents/intellipedia/intellipediamkultra.pdf.
Les USA, qui donnent des leçons de morale et de démocratie à toute la Planète, devraient balayer devant leur porte : un « monceau d’ordures » s’amoncelle…
« Les jours heureux » « La sociale » 2 documentaires à ne surtout pas manquer.
C’est un tournant historique après l’horreur absolue de la seconde guerre mondiale, des camps de concentration, des goulags, des 2 bombes atomiques et de 60 millions de morts. Des gens à travers le CNR vont créer la sécurité sociale, la fonction publique, la cotisation etc., caisse unique, taux unique, gestion ouvrière.
C’est cela qui est révolutionnaire.
70 ans plus tard, la propagande et le capitalisme ont lavé la mémoire des Français et attaquent systématiquement toutes ces conquêtes. Il est grand temps de reprendre le pouvoir à ces gens qui veulent nous renvoyer à l’époque de l’horreur, mais ne nous y trompons pas : ni le FN ni les autres ne nous sortiront de ce désastre : c’est au peuple et à lui seul de définir ce qui est bon pour lui.
Emmanuel Todd : “Le discours disant que le vote Trump est le vote des petits blancs racistes est absurde, c’est le contraire.”
« Je crois que c’est l’augmentation de la mortalité des Américains blancs de 45 à 54 ans entre 1999 et 2013 qui m’a fait craquer. La mortalité a un peu baissé pour les Blancs qui avaient fait des études supérieures complètes, elle a stagné pour ceux qui avaient fait des études supérieures incomplètes, elle a augmenté en-dessous de ce seuil, entraînant l’élévation du taux global. Nous en sommes au point où le groupe majoritaire, les Blancs, représentant 72% du corps électoral, est tellement en souffrance que sa mortalité augmente. Les causes de cette augmentation ne sont pas “naturelles” : il s’agit de suicides, d’alcool, de drogue, d’empoisonnements médicamenteux. A l’instinct je me suis dit : à ce stade, le système idéologique néo-libéral peut craquer. Cet indicateur est vraiment le signe que la globalisation économique a fini par conduire à une insécurité individuelle et sociale insupportable même en pays anglo-saxon. Les sondages “sortie des urnes” ont bien montré qu’au fond, la principale motivation du vote Trump était la volonté de changement. Tout sauf ce que représente Clinton.
Au fond, je suis revenu l’autre jour à la première intuition prospective de ma vie, antérieure à mon hypothèse et mes recherches sur la détermination des idéologies par les structures familiales. En 1976, j’avais prédit, à l’instinct, dans La Chute finale, l’effondrement du système soviétique, en me basant, fondamentalement, sur la hausse de la mortalité infantile russe entre 1970 et 1974. Je peux aujourd’hui boucler l’interprétation : la famille communautaire paysanne russe – égalitaire, autoritaire – a bien mené à l’idéologie communiste. Mais à un certain stade, l’absurdité économique et sociale du communisme est devenue telle que la Russie a fini par s’en débarrasser, par transcender sa propre détermination anthropologique. Il se passe aujourd’hui quelque chose du même ordre aux Etats-Unis. Une réalisation exagérée du potentiel idéologique individualiste et inégalitaire de la famille nucléaire absolue anglo-saxonne a mené l’Amérique dans une autre forme d’absurdité. La population finit par réagir et part dans une autre direction. Ce qui se passe en Amérique peut donc sans doute être mis en parallèle, en termes d’importance historique, avec ce qui s’est passé en Russie vers 1990. Dans les deux cas, un taux de mortalité avertit le chercheur. La démographie est tellement plus fiable que l’économie !
La chute du néo-libéralisme succède donc à celle du communisme. Le parallèle s’arrête ici j’espère. Le capitalisme est plastique, multiforme : il devrait permettre une reconstruction assez rapide de la nation américaine.. »
Vous envisagez le vote Trump comme une réaction démocratique égalitaire. Que faire de la dimension raciale du vote ? Le parti républicain est toujours un parti blanc. Les démocrates protègent les Noirs et les Hispaniques. On parle de Trump comme de l’élu des “petits blancs”
« La lecture sociologique de cette élection s’est faite avant tout sur des critères d’éducation et de race. Mais il faut quand même regarder les thèmes électoraux. La campagne américaine a débuté par une double surprise, la montée en puissance de Bernie Sanders et celle de Donald Trump, qui avaient en commun la dénonciation du libre-échange. Sanders a échoué, mais Trump a réussi en s’émancipant idéologiquement du parti Républicain. Je vois bien en France et ailleurs tous ceux qui veulent penser que Trump n’appliquera pas son programme. Mais nous devons accepter de voir la tendance lourde de la société américaine, à gauche autant qu’à droite de l’échiquier idéologique. La véritable idéologie de l’Amérique c’est aujourd’hui ce que j’appelle la “globalization fatigue“. Et d’une certaine façon, le programme de Trump a déjà commencé à être appliqué sous Obama. Les États Unis sont le pays qui a pris le plus de mesures protectionnistes depuis la crise et les dépenses de reconstruction des infrastructures ont déjà débuté. Commençons donc par valider une dimension marxiste de l’interprétation. Et un choix économique. » […]
Lire la suite :
http://www.les-crises.fr/emmanuel-todd-le-discours-disant-que-le-vote-trump-est-le-vote-des-petits-blancs-racistes-est-absurde-cest-le-contraire/
Source : les-crises.fr Olivier Berruyer
[Images grecques de notre futur français ?] Des nouvelles de la Grèce, qui continue à s’enfoncer sous les coups de son gouvernement « de gauche » traîtresse :
Contre courant invite Stathis Kouvelakis (très intéressant) :
« De Syriza à Nuit Debout : le printemps des peuples européens est-il déjà terminé ? »
httpv://www.youtube.com/watch?v=9C1ijlS5hyo
L’OTAN annonce le plus grand déploiement de troupes contre la Russie depuis la guerre froide
Par Alex Lantier, 9 novembre 2016
« L’OTAN mettra des centaines de milliers de soldats en état d’alerte pour une action militaire contre la Russie dans les prochains mois, ont déclaré les hauts responsables de l’OTAN au Times de Londres lundi.
Cette alliance militaire dirigée par les États-Unis prévoit d’accélérer la mobilisation des forces qui se comptent par dizaines de milliers et, finalement, des centaines de milliers et de millions qui doivent être mobilisés contre la Russie. Au-delà de sa force d’intervention d’urgence de 5000 hommes, l’OTAN triple sa « force d’intervention en place » à 40 000 et met des centaines de milliers de soldats aux niveaux d’alerte plus élevés.
Le Times a écrit : « Sir Adam West, représentant permanent sortant de la Grande-Bretagne à l’OTAN, a dit qu’il pensait que l’objectif était d’accélérer le temps de réponse de quelque 300 000 militaires à d’environ deux mois. À l’heure actuelle, une force de cette taille pourrait prendre jusqu’à 180 jours pour être déployée ».
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré : « Nous […] nous penchons sur la question de ce que nous appelons les forces de suite. Il y a un grand nombre de personnes dans les forces armées des alliés de l’OTAN. Nous sommes à la recherche de la façon dont un plus grand nombre d’entre elles peut être prêt en un délai plus court. « Selon le Times, M. Stoltenberg a expliqué que l’OTAN est dans une recherche générale sur les méthodes pour « l’amélioration de la préparation d’un grand nombre des trois millions de soldats, marins, aviateurs et soldats de l’infanterie de marine de l’alliance ».
La cible de ces déploiements, les plus importants depuis la dissolution de l’Union soviétique par la bureaucratie stalinienne et la fin de la guerre froide il y a un quart de siècle, est la Russie.
« Nous avons vu une Russie plus affirmée mettant en œuvre un important renforcement militaire depuis de nombreuses années, en triplant les dépenses militaires depuis 2000 en termes réels ; en développant de nouvelles capacités militaires ; en exerçant leurs forces et en utilisant la force militaire contre les voisins », a déclaré Stoltenberg. « Nous avons également vu la Russie utiliser la propagande en Europe parmi les alliés de l’OTAN et c’est exactement la raison pour laquelle l’OTAN réagi. Nous répondons avec le plus grand renforcement de notre défense collective depuis la fin de la guerre froide ».
Ces déclarations montrent comment la planification de l’OTAN pour une guerre horrible contre la Russie a continué dans le dos du peuple tout au long de la campagne électorale présidentielle américaine. Par ailleurs, les déploiements militaires et les préparatifs de guerre par le Pentagone et les états-majors des différents pays européens vont de l’avant, quels que soient les résultats de l’élection aux États-Unis et celles prévues dans les pays européens de l’OTAN en 2017.
L’attaque vague de Stoltenberg sur la « propagande » russe en Europe est une allusion à l’opposition instinctive à la guerre qui existe dans la classe ouvrière européenne et internationale et à la méfiance populaire envers la propagande anti-russe véhiculée par des responsables de l’OTAN comme Stoltenberg et West.
L’année dernière, un sondage réalisé par Pew a trouvé une large opposition internationale à la participation de l’OTAN à une guerre conventionnelle contre la Russie en Europe de l’Est, même dans un scénario qui supposerait que la Russie ait commencé le conflit. Dans ces conditions hypothétiques, 58 % des Allemands, 53 % des Français et 51 % des Italiens se sont opposés à toute action militaire contre la Russie. L’opposition à la guerre dans le sondage aurait sans doute été plus élevée si les sondeurs avaient mentionné que la décision de l’OTAN d’attaquer les forces russes en Europe de l’Est pourrait mener à une guerre nucléaire.
Cette opposition est ancrée dans une profonde désaffection à l’égard des guerres impérialistes au Moyen-Orient de la période post-soviétique et du souvenir de deux guerres mondiales en Europe au XXe siècle. Les arguments que Stoltenberg a employé pour la contrecarrer sont politiquement frauduleux.
La principale menace de l’agression militaire et de la guerre en Europe ne vient pas de la Russie, mais des pays de l’OTAN. Au cours des 25 dernières années, les puissances impérialistes de l’OTAN ont bombardé et envahi des pays d’Asie centrale, du Moyen-Orient et d’Afrique. En Europe, ils ont bombardé la Serbie et le Kosovo dans les guerres balkaniques des années 1990, repoussé les frontières de l’OTAN à des centaines de km vers l’Est et soutenu un putsch violent mené par les fascistes pour renverser un gouvernement pro-russe en Ukraine en 2014.
Le caractère agressif de la politique de l’OTAN a émergé une fois de plus vendredi dernier, lorsque NBC News a rapporté que les unités américaines de cyberguerre avaient piraté les réseaux clés russes d’électricité, d’Internet et militaires. Ceux-ci sont maintenant « vulnérables à l’attaque par des armes informatiques américaines secrètes si les États-Unis le jugent nécessaire », a déclaré NBC. » […]
Lire la suite :
https://www.wsws.org/fr/articles/2016/nov2016/0911-n09.shtml
Source : Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI),
relayée par la (très précieuse) revue de presse du site les-crises.fr Olivier Berruyer
En vérité, jamais les Usa n’ont eu l’intention de cesser la guerre froide et de stopper l’extension de l’OTAN à l’est européen, ou les anciennes républiques soviétiques, au contraire : http://www.informationclearinghouse.info/pdf/naarpr_Defense.pdf
Dès la chute de l’Urss, ils envisageaient déjà l’avenir sur la conquête des « ressources » essentielles à leur économie du leadership : déjà en Hongrie en 1956 puis en 1968 et 1989, la Pologne, la Roumanie étaient l’oeuvre de « la Voix de l’Amérique » en intriguant de l’intérieur avec des « agents d’influence » rémunérés, et l’aide du Vatican surtout Jean Paul 2 après la mort « miraculeuse« ‘ de Jean Paul 1 !
http://www.dod.gov/pubs/foi/Reading_Room/Special_Collections/12-M-1691.pdf Les grands projets de Georges Soros liés au lobbies ethniques (ukrainiens, roumains, hongrois, biélorusses, croates, etc) fascistes ont joué un rôle dans la déstabilisation de ces pays pour les obliger à rentrer dans l’UE :
https://www.opensocietyfoundations.org/sites/default/files/open-society-western-balkans-20111004.pdf et le Projet Intermarium revisité : https://etd.ohiolink.edu/!etd.send_file?accession=ucin1147397806&disposition=inline
Résultats ? Ces pays sont dévastés, appauvris, pillés par les Clinton, Albrigth, Gal Clarck et autres engagés dans ces guerres dignes du XIXème siècle : http://hussonet.free.fr/opapeco.pdf
Bien sûr, l’UE fut un projet des Américains et au service de l’Allemagne, d’où l’importance de sauver des anciens nazis comme « Hallstein » document : http://www.columbia.edu/cu/lweb/digital/collections/rbml/lehman/pdfs/0235/ldpd_leh_0235_0027.pdf
Mais, pour cela, la guerre froide (lutte contre le communisme soviétique) a été une constante propagande à la sauce Hollywood :
http://www.huyghe.fr/dyndoc_actu/4bf13cc8e51ec.pdf
L’UE un cheval de Troie au service des Usa avec l’Allemagne comme « berger » et « leader » avec ces crimes contre l’ex-Yougoslavie et l’Ukraine fut basé sur ce « lobby ethnique » proche des Républicain Bush père et Reagan : http://fpif.org/seven-decades-nazi-collaboration-americas-dirty-little-ukraine-secret/#comment-1320232112.
Les fameux printemps polonais, roumain, et des pays arabes ne sont que des agressions contre ces pays pour les mettre au service des Usa et UE : http://www.ege.fr/download/rapport_alerte_daech2015_1.pdf
« Solidarité » en Pologne roulait pour les Usa : https://www.marxists.org/history/etol/document/icl-spartacists/periodicals/spartacist-french/18–19%20Spart%20Fren%20%5B4%5D%201981–1982.pdf
Qui était derrière tout ça ? l’homme d’Al Qaida est aussi celui des nazis ukrainiens qui rejoue la « carte Intermarium » contre la Russie : https://csis-prod.s3.amazonaws.com/s3fs-public/legacy_files/files/attachments/031003_brzezinski.pdf
Je vous salue toutes et tous…
petite suggestion d une analyse que j’ai trouvé fort intéressante
Bonne journée à tous
Interview de Emmanuel Todd, version longue – Le Gros Journal du 14⁄11 CANAL+
https://www.dailymotion.com/video/x51yv3p_interview-de-emmanuel-todd-version-longue-le-gros-journal-du-14–11-canal_tv
Interview de Emmanuel Todd, version longue – Le… par legrosjournal
Opinion de lecteur dans le journal Le Devoir, sur Trump. Qu’en dites-vous ?
http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/484912/trump-menteur-vrai
Mais Todd oublie Mélenchon !
« Faire passer les classes populaires pour fascisées est très pratique »
http://www.lepoint.fr/societe/faire-passer-les-classes-populaires-pour-fascisees-est-tres-pratique-16–11-2016–2083327_23.php
De l’Amérique de Trump à la France périphérique, il n’y a qu’un pas. Le géographe Christophe Guilluy nous explique pourquoi. Interview.
PROPOS RECUEILLIS PAR CLÉMENT PÉTREAULT
Publié le 16/11/2016 à 07:10 | Le Point.fr
« Trumpisation » de la société, « lepénisation des esprits », « jeanpierrepernaultisation de l’information », les éditorialistes ne savent plus qui accabler pour expliquer la montée des populismes. Il existe pourtant une autre lecture du phénomène. Christophe Guilluy est le géographe maudit de la gauche française. Ses torts ? Une analyse qui prend les réformistes à rebrousse-poil et des livres qui décortiquent les rouages inconscients de notre ordre social. Si Manuel Valls considère qu’expliquer, c’est déjà vouloir excuser, Christophe Guilluy préfère comprendre plutôt que condamner.
Le Point.fr : L’élection d’un populiste comme Donald Trump ne semble pas vous étonner. Un tel scénario pourrait-il advenir en France ?
Christophe Guilluy : Étant donné l’état de fragilisation sociale de la classe moyenne majoritaire française, tout est possible. Sur les plans géographique, culturel et social, il existe bien des points communs entre les situations françaises et américaines, à commencer par le déclassement de la classe moyenne. C’est « l’Amérique périphérique » qui a voté Trump, celle des territoires désindustrialisés et ruraux qui est aussi celle des ouvriers, employés, travailleurs indépendants ou paysans. Ceux qui étaient hier au cœur de la machine économique en sont aujourd’hui bannis. Le parallèle avec la situation américaine existe aussi sur le plan culturel, nous avons adopté un modèle économique mondialisé. Fort logiquement, nous devons affronter les conséquences de ce modèle économique mondialisé : l’ouvrier – hier à gauche –, le paysan – hier à droite –, l’employé – à gauche et à droite – ont aujourd’hui une perception commune des effets de la mondialisation et rompent avec ceux qui n’ont pas su les protéger. La France est en train de devenir une société américaine, il n’y a aucune raison pour que l’on échappe aux effets indésirables du modèle.
Vous considérez que personne n’a vu venir le phénomène Trump ou le Brexit, car les représentations des classes populaires sont erronées…
Dans l’ensemble des pays développés, le modèle mondialisé produit la même contestation. Elle émane des mêmes territoires (Amérique périphérique, France périphérique, Angleterre périphérique… ) et de catégories qui constituaient hier la classe moyenne, largement perdue de vue par le monde d’en haut.
Oui, la perception que des catégories dominantes – journalistes en tête – ont des classes populaires se réduit à leur champ de vision immédiat. Je m’explique : ce qui reste aujourd’hui de classes populaires dans les grandes métropoles sont les classes populaires immigrées qui vivent dans les banlieues c’est-à-dire les minorités : en France elles sont issues de l’immigration maghrébine et africaine, aux États-Unis plutôt blacks et latinos. Les classes supérieures, qui sont les seules à pouvoir vivre au cœur des grandes métropoles, là où se concentrent aussi les minorités, n’ont comme perception du pauvre que ces quartiers ethnicisés, les ghettos et banlieues… Tout le reste a disparu des représentations. Aujourd’hui, 59 % des ménages pauvres, 60 % des chômeurs et 66 % des classes populaires vivent dans la « France périphérique », celle des petites villes, des villes moyennes et des espaces ruraux.
Pour expliquer l’élection de Trump, les médias américains évoquent « la vengeance du petit blanc ». Un même désir de vengeance pourrait-il peser dans la prochaine élection française ?
Faire passer les classes moyennes et populaires pour « réactionnaires », « fascisées », « pétinisées » est très pratique. Cela permet d’éviter de se poser des questions cruciales. Lorsque l’on diagnostique quelqu’un comme fasciste, la priorité devient de le rééduquer, pas de s’interroger sur l’organisation économique du territoire où il vit. L’antifascisme est une arme de classe. Pasolini expliquait déjà dans ses Écrits corsaires que depuis que la gauche a adopté l’économie de marché, il ne lui reste qu’une chose à faire pour garder sa posture de gauche : lutter contre un fascisme qui n’existe pas. C’est exactement ce qui est en train de se passer.
C’est-à-dire ?
Il y a un mépris de classe presque inconscient véhiculé par les médias, le cinéma, les politiques, c’est énorme. On l’a vu pour l’élection de Trump comme pour le Brexit, seule une opinion est présentée comme bonne ou souhaitable. On disait que gagner une élection sans relais politique ou médiatique était impossible, Trump nous a prouvé qu’au contraire, c’était faux. Ce qui compte, c’est la réalité des gens depuis leur point de vue à eux. Nous sommes à un moment très particulier de désaffiliation politique et culturel des classes populaires, c’est vrai dans la France périphérique, mais aussi dans les banlieues où les milieux populaires cherchent à préserver ce qui leur reste : un capital social et culturel protecteur qui permet l’entraide et le lien social. Cette volonté explique les logiques séparatistes au sein même des milieux modestes. Une dynamique, qui n’interdit pas la cohabitation, et qui répond à la volonté de ne pas devenir minoritaire.
Donc pour vous les élites essaieraient de « rééduquer le peuple » plutôt que de le régler ses problèmes ?
La bourgeoisie d’aujourd’hui a bien compris qu’il était inutile de s’opposer frontalement au peuple. C’est là qu’intervient le « brouillage de classe », un phénomène, qui permet de ne pas avoir à assumer sa position. Entretenue du bobo à Steve Jobs, l’idéologie du cool encourage l’ouverture et la diversité, en apparence. Le discours de l’ouverture à l’autre permet de maintenir la bourgeoisie dans une posture de supériorité morale sans remettre en cause sa position de classe (ce qui permet au bobo qui contourne la carte scolaire, et qui a donc la même demande de mise à distance de l’autre que le prolétaire qui vote FN, de condamner le rejet de l’autre). Le discours de bienveillance avec les minorités offre ainsi une caution sociale à la nouvelle bourgeoisie qui n’est en réalité ni diverse ni ouverte : les milieux sociaux qui prônent le plus d’ouverture à l’autre font parallèlement preuve d’un grégarisme social et d’un entre-soi inégalé.
Vous décrivez le modèle économique libéral comme « prédateur » du modèle républicain… Vous y allez un peu fort !
Nous, terre des lumières et patrie des droits de l’homme, avons choisi le modèle libéral mondialisé sans ses effets sociétaux : multiculturalisme et renforcement des communautarismes. Or, en la matière, nous n’avons pas fait mieux que les autres pays.
Seul le FN semble trouver un écho dans cette France périphérique…
Le FN n’est pas le bon indicateur, les gens n’attendent pas les discours politiques ou les analyses d’en haut pour se déterminer. Les classes populaires font un diagnostic des effets de plusieurs décennies d’adaptation aux normes de l’économie mondiale et utilisent des candidats ou des référendums, ce fut le cas en 2005, pour l’exprimer.
Comment percevez-vous le phénomène Macron ?
Il y a au moins une chose qu’on ne peut pas lui reprocher : il n’avance pas masqué ! Il ne cherche pas à faire semblant de tenir un discours « de gauche ». Il dit : « pour s’en sortir, il faut encore plus de libéralisme » ce qui est assez cohérent intellectuellement et assez représentatif de ce qu’est devenue la gauche.
LIRE aussi Christophe Guilluy : « Nous allons vers une période de tensions et de paranoïa identitaire »
Dernier ouvrage publié : Le Crépuscule de la France d’en haut, 2016, Flammarion, 256 pages.
Trump : la harangue qui a peut-être tout changé…
La pub de campagne incroyable de Trump, en dernière minute, qui a dénoncé l’élite globaliste corrompue
Par Ricky Twisdale – Le 11 novembre 2016 – Source Russia Insider
« Depuis les élections historiques mondiales du 8 novembre, qui ont vu Donald Trump vaincre ce qui semblait être des probabilités insurmontables d’être élu 45e président des États-Unis, tous les spécialistes des médias, sondages et experts politiques sont occupés à découvrir comment il l’a fait. À l’exception de ceux qui mentent délibérément et savaient déjà qu’il avait un soutien populaire massif.
À seulement deux jours de l’élection, une annonce épique de Trump a été diffusée, il n’a pas retenu ses coups contre l’élite internationaliste mondiale et a directement mis en évidence, pour l’électeur américain, ce qui était en jeu. La vidéo a déjà recueilli 8 millions de vues sur YouTube.
Voici la vidéo sous-titrée en français par le Saker Francophone.
httpv://youtu.be/ymMF72cwhQ8
Quelques faits saillants :
« Ce mouvement consiste à remplacer un establishment politique défaillant et corrompu par un nouveau gouvernement contrôlé par vous, le peuple américain. »
Le discours politique américain n’utilise jamais le terme « nouveau gouvernement » pour désigner un changement de pouvoir démocratique – contrairement aux systèmes parlementaires européens, par exemple. Il utilise le terme « nouvelle administration ». Pour les Américains, « nouveau gouvernement » signifie un système politique entièrement nouveau. Cela signifie révolution. Ce choix des mots par Trump ne peut pas être accidentel.
« C’est une structure de pouvoir mondiale, qui est responsable des décisions économiques qui ont spolié la classe ouvrière, dépouillé notre pays de sa richesse, et mis cet argent dans les poches d’une poignée de grandes sociétés et entités politiques. »
Outre l’insistance infamante que Trump a mise sur le mot « entités » (et il y a beaucoup de telles entités néfastes opérant dans le monde), il a laissé entendre que la politique américaine n’est effectivement pas contrôlée par les Américains. Elle est contrôlée par une élite mondiale – par elle et pour ses intérêts. Les États-Unis et leur prédominance économique et militaire ne sont que le moyen le plus important de la boîte à outils pour atteindre l’objectif.
Tout au long de l’annonce, on a vu défiler les images sinistres du système de la Réserve fédérale, de Wall Street, de la présidente de la Fed, Janet Yellen, du milliardaire manipulateur des masses, George Soros, du président de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, et d’autres élites puissantes. Pour tous ceux, nombreux, qui étaient avertis de ces questions depuis des années, c’était une justification exaltante de leur combat. Pour ceux qui n’étaient pas encore au courant, les mots de Trump doivent néanmoins les avoir inspirés et éveillés.
Cette bombe de vérité de dernière minute et le gant jeté aux pieds de l’establishment mondial est peut-être juste ce qui était nécessaire pour tirer un soutien supplémentaire de la gauche et de la droite, des étudiants pro-Bernie jusqu’au sein de la classe ouvrière dévastée, et pousser Trump au sommet le jour de l’élection.
Le candidat Trump a déclaré la guerre à l’establishment . Nous verrons jusqu’à quel point le président Trump est capable de mener cette guerre. Mais il a le soutien d’une grande partie du peuple. »
Ricky Twisdale
Liens
De mai 68 et des conspirations anglo-saxonnes
Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
Source : http://lesakerfrancophone.fr/trump-la-harangue-qui-a-peut-etre-tout-change
httpv://www.youtube.com/watch?v=lfXoBO3h7gk
Merci Etienne pour le partage de la vidéo Tatiana que j’ai partagé dans mon article sur trump , ces jeunes ont beaucoup a nous apprendre ,
Syrie : les assassins effacent leurs traces en éliminant les témoins… par Finian Cunningham :
Le président américain Barack Obama vient de donner l’ordre au Pentagone d’assassiner les commandants du réseau terroriste al-Nusra en Syrie. Les médias américains ont commenté au cours du weekend, en disant que la nouvelle urgence découlait des craintes du renseignement américain que les groupes affiliés à al-Qaïda ne s’apprêtent à monter des attaques terroristes contre des cibles occidentales, à partir de leurs forteresses en Syrie.
La prétendue kill list des États-Unis sera mise en œuvre par le biais de frappes de drones et d’agents de renseignement. Ces derniers se réfèrent vraisemblablement aux forces spéciales américaines qui opèrent déjà dans le nord de la Syrie aux côtés de l’armée turque.
La semaine dernière, la presse britannique a annoncé que des troupes d’élite britanniques avaient reçu l’ordre de tuer jusqu’à 200 volontaires djihadistes britanniques soupçonnés d’être actifs en Syrie et en Irak. Encore une fois, le même raisonnement a été invoqué dans le dernier plan américain. Que le but du programme d’assassinat était de préempter les attaques terroristes se retournant contre les États occidentaux.
Un responsable britannique de la défense aurait déclaré que la mission pourrait être la plus importante jamais entreprise par le SAS, au cours de ses soixante-quinze années d’histoire. « La chasse est lancée, a déclaré le fonctionnaire, pour éliminer de très mauvaises personnes. »
Il est également significatif que les opérations de destruction des SAS britanniques en Syrie se déroulent dans le cadre d’un « effort multinational ». Cela suggère que l’initiative du Pentagone commentée ce week-end est coordonnée avec les Britanniques.
Cependant, il y a quelque chose de vraiment étrange, dans cette détermination soudaine des Américains et des Britanniques d’éliminer les terroristes en Syrie.
Depuis le déclenchement de la guerre syrienne en 2011, les forces américaines, britanniques, et d’autres forces de l’OTAN, ont eu peu de succès dans la lutte contre les groupes terroristes liés à al-Qaïda, tels que État islamique (IS, ISIS ou Daesh) et Jabhat al-Nusra (également connu sous le nom de Jabhat al Fatal al Sham).
Une explication simple de cette anomalie apparente est que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN travaillent en secret avec ces réseaux de terroristes, en tant que mercenaires pour le changement du régime de Assad en Syrie – allié de longue date de la Russie et de l’Iran. Ceux que Washington qualifie de « rebelles modérés » et qu’elle soutient, sont en réalité des intermédiaires pour livrer des armes et des fonds à des groupes terroristes connus. Dans ce contexte, les groupes terroristes ont été des atouts occidentaux dans la guerre pour le changement de régime. Par conséquent, il n’y avait aucune incitation à liquider ces mercenaires – jusqu’à présent. Pourquoi maintenant ? Voilà la question révélatrice.
Les récentes débâcles du cessez-le-feu sur le champ de bataille de la ville d’Alep ont mis au jour le lien systématique de l’Occident avec le terrorisme. L’échec de Washington à honorer son engagement de séparer les soi-disant modérés des extrémistes est une preuve évidente que la prétendue dichotomie est un canular. Le fait est que les rebelles soutenus par les États-Unis sont pleinement intégrés aux groupes terroristes. C’est-à-dire que les États-Unis et leurs alliés sont des commanditaires du terrorisme en Syrie. […]
Cela a conduit à une mise en cause raisonnable, par le gouvernement russe, selon laquelle les États-Unis appuient al-Nusra, bien que ce dernier soit une organisation internationalement proscrite, au cœur de la soi-disant « guerre contre le terrorisme ». Cette accusation a été corroborée par des déclarations de commandants de Nusra qui disent qu’ils ont reçu des fournitures d’armes secrètes des Américains. Elle est également étayée par des découvertes récentes d’armements américains dans les tanières terroristes qui ont été prises par l’armée arabe syrienne.
Donc, la question est : qu’y a‑t-il derrière cette urgence soudaine du Pentagone à éliminer la direction d’al Nusra en Syrie ?
Tout d’abord, notons que la précision des kill lists terroristes, sur lesquelles les Américains et les Britanniques travaillent soudainement, semble incongrue étant donné que ces puissances de l’OTAN n’ont apparemment, jusqu’à présent, pas été en mesure de fournir à la Russie les coordonnées des bases extrémistes en Syrie.
Le ministère russe de la Défense a révélé, la semaine dernière, que les Américains n’ont pas fourni une seule bribe d’information sur l’emplacement des groupes terroristes en Syrie. Les États-Unis devaient partager des renseignements sur des positions extrémistes, dans le cadre des plans de cessez-le-feu décidés en septembre par le secrétaire d’État John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Cela marque alors un changement curieux. Après ne pas avoir été en mesure de fournir des renseignements sur les groupes terroristes, on nous dit maintenant, dans un contexte différent, que les États-Unis et leur homologue britannique sont en train d’entreprendre d’urgence des frappes pour décapiter le commandement d’al Nusra et d’ISIS.
Du côté britannique, les rapports indiquaient qu’une liste de centaines de djihadistes britanniques avait été établie par les services de renseignement du MI5, du MI6 et du GCHQ. Pourquoi cette information n’a‑t-elle pas été partagée auparavant avec la Russie, dans le cadre de l’accord Kerry-Lavrov ?
Le calendrier est également un autre facteur révélateur. Obama a donné l’ordre au Pentagone d’organiser l’assassinat des dirigeants d’al Nusra dans le sillage du coup de tonnerre de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle. L’élection de Trump la semaine dernière a eu pour résultat d’aveugler totalement la Maison Blanche et l’establishment de Washington, qui pensait que la démocrate Hillary Clinton était un pari sûr.
L’impulsion américaine brutale, pour neutraliser les cadres d’al Nusra, vient aussi au moment où la flottille de la marine russe prend position en Méditerranée au large de la Syrie. La flottille est conduite par le porte-avion Amiral Kouznetsov, avec des destroyers équipés de missiles de croisière Kalibr. La formation navale a été décrite comme le plus grand déploiement russe depuis la fin de la guerre froide il y a 25 ans. Il renforcera considérablement la puissance aérienne de la Russie, qui a déjà transformé la guerre syrienne en une éminente défaite pour les insurgés soutenus par l’Occident.
Maintenant que près de trois semaines après le début de la cessation unilatérale des frappes aériennes russes sur les cibles terroristes en Syrie, les insurgés ne se sont toujours pas rendus, on s’attend à ce que la force aérienne russe et les forces syriennes sur le terrain mènent une offensive finale et décisive, pour terminer la guerre par procuration soutenue par l’Occident.
Le président élu Trump a déclaré à plusieurs reprises son approbation des efforts antiterroristes russes et syriens, contrairement à l’administration Obama, qui a cherché à les entraver en accusant Moscou et Damas de « crimes de guerre » contre des civils. La Russie a rejeté ces fausses allégations. Elle souligne les récentes initiatives visant à mettre en place des corridors humanitaires à Alep, comme preuve qu’elle essaie de minimiser les pertes civiles. Ce sont les militants soutenus par les États-Unis qui ont saboté les efforts humanitaires.
En tout cas, on peut s’attendre à ce que l’accession de Trump à la Maison Blanche donne à la Russie une plus grande liberté pour mettre fin à la guerre syrienne. Et comme on l’a noté, les forces militaires russes augmentées semblent être prêtes pour cette poussée finale.
C’est peut-être là que l’on trouve la véritable signification du dernier programme du Pentagone et du terrorisme britannique. Si nous acceptons la prémisse plausible et prouvée, que les Américains et leurs alliés de l’OTAN ont secrètement financé, armé et dirigé des sbires terroristes djihadistes, alors on peut s’attendre à ce qu’il y ait beaucoup de preuves, dans les rangs terroristes, de telles connexions criminelles étatiques.
À mesure que les forces russes et syriennes éradiquent les restes terroristes, on peut anticiper qu’une foule d’informations hautement inculpantes seront dévoilées, ce qui affecterait gravement Washington, Londres, Paris et d’autres dans la sale guerre en Syrie. Parmi les témoins se trouveront aussi des centaines d’al Nusra et d’autres agents terroristes, qui pourraient être disposés à dévoiler qui étaient leurs trafiquants. Le panier de crabe attend d’être ouvert.
Pour anticiper ces preuves dévastatrices de la culpabilité occidentale dans la guerre criminelle secrète en Syrie, le Pentagone et son partenaire britannique semblent envoyer leurs troupes d’élite pour effectuer un peu de « nettoyage dans la maison ». Ce nettoyage pourrait concerner des djihadistes qui en savent trop.
Pas étonnant qu’un fonctionnaire britannique ait déclaré que cela pourrait être la mission la plus importante pour le SAS au cours de ses 75 ans d’histoire.
Washington et Londres sont dans le collimateur.
Finian Cunningham
Traduit et édité par jj, relu par Catherine pour le Saker Francophone
Source : le Saker Francophone, http://lesakerfrancophone.fr/syrie-les-assassins-effacent-leurs-traces-en-eliminant-les-temoins
[Vidéo] Charles Gave : “Les peuples se révoltent enfin face à leurs élites corrompues”
http://www.les-crises.fr/video-charles-gave-les-peuples-se-revoltent-enfin-face-a-leurs-elites-corrompues/
httpv://youtu.be/0jOQg5CJJ1s
Source : les-crises.fr Olivier Berruyer
L’Homme de ma vie : Donald Trump – Le billet d’Audrey Vernon :
httpv://www.youtube.com/watch?v=EqIgOdhgqkA
Jean Bricmont signale [INCROYABLE] un papier honnête sur Trump dans le journal du PPA (Parti de la Presse et de l’Argent) Le Monde :
https://www.facebook.com/jean.bricmont/posts/10211638661061636
Bruno Guigue : « Donald Trump, un conservateur paradoxal à la Maison Blanche »
https://brunoadrie.wordpress.com/2016/12/20/donald-trump-un-conservateur-paradoxal-a-la-maison-blanche-par-bruno-guigue/
Là-bas si j’y suis Un entretien exclusif avec Emmanuel Todd
[VIDÉO : 51’23]
Todd à contre-courant
Pour l’enfariné Manuel Valls, c’est un mauvais Français, pour l’académicien Alain Finkielkraut, c’est un auteur qui « chie sur la tête des lecteurs ». Emmanuel Todd a l’art d’énerver la bourgeoisie intellectuelle et même la bourgeoisie tout court. Un monde qu’il connaît puisque c’est le sien.
Déjà traître à son milieu, son grand-père, le philosophe Paul Nizan, démolissait les BHL et les Zemmour de l’époque, dans son livre Les Chiens de garde. Emmanuel Todd affirme que c’est par tradition familiale qu’il joue ainsi son rôle d’intellectuel, à contre-courant. Bien sûr, les intellectuels jouent tous aux rebelles, c’est comme ça que le pouvoir les aime, mais combien de doigts vous faut-il pour compter ceux qui ont vraiment mis leur savoir au service du contre-pouvoir ? Combien dans ce contre-courant qui ressemble parfois à un mince filet d’eau ? Voire même complètement à sec comme l’a encore montré l’élection de Donald Trump, retentissante faillite du monde intello-médiatique [1] ?
Avec 46% d’abstention, Donald Trump a obtenu près de trois millions de voix de moins que son adversaire, mais le système électoral américain lui a donné le pouvoir. Un choc, un séisme, une panique, une horreur, mais pas pour tout le monde. Les nombreuses victimes de la globalisation imposée depuis plus de trente ans ont été sensibles aux promesses du milliardaire Trump contre la mondialisation néo-libérale, pour le protectionnisme, la politique sociale et le retour de l’État.
Fera-t-il ce qu’il a promis ? Le décevant bilan d’Obama ou les trahisons des socialistes français incitent à en douter. Mais il n’y avait pas de doute à avoir sur la politique ultra-libérale, sécuritaire et militaire qu’entendait mener son adversaire Hillary Clinton.
Todd met Trump de côté et s’intéresse à ce qui a intéressé les électeurs qui ont fait gagner Trump. Une Amérique profonde, plutôt blanche, plutôt rurale, plutôt masculine, plutôt âgée, plutôt peu diplômée et en voie de déclassement plus ou moins avancé. Une récente étude a montré que le taux de mortalité de la population blanche américaine la moins éduquée, âgée de 45 à 54 ans, a augmenté de façon inédite au cours des dernières années. Des dégâts imputables à l’insécurité économique qui frappe des pans entiers de la société américaine ignorés et méprisés par les élites éduquées des grandes villes.
L’élection de Trump marque-t-elle un réveil contre la globalisation néo-libérale ?
Un entretien de Daniel MERMET avec Emmanuel TODD :
01. TRUMP ou la fin de la globalisation ?
02. Vers un retour de l’État
03. TODD contre les chiens de garde
04. TRUMP à la Maison Blanche, LE PEN à l’Élysée ?
05. Le retour de la Russie
https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/todd-a-contre-courant