La provocation d’une guerre nucléaire par les médias
par John PILGER
La disculpation d’un homme accusé du pire des crimes, le génocide, n’a pas fait les manchettes. Ni la BBC ni CNN n’en ont parlé. The Guardian s’est permis un bref commentaire. Un tel aveu officiel et rare fut, sans surprise, enterré ou occulté. Cela révélerait trop de choses sur les dirigeants du monde.
Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a discrètement blanchi le feu président serbe, Slobodan Milosevic, de crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie de 1992 à 1995, y compris du massacre de Srebrenica.
Loin d’avoir conspiré avec le leader des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, qui a été condamné, Milosevic avait en réalité « condamné le nettoyage ethnique », s’était opposé à Karadzic et a tenté d’arrêter la guerre qui a démembré la Yougoslavie. Enterré vers la fin d’un arrêt de 2,590 pages sur Karadzic, publié au mois de Février dernier, cette vérité démolit un peu plus la propagande qui justifia l’assaut illégal de l’OTAN sur la Serbie en 1999.
Milosevic est mort d’une crise cardiaque en 2006, seul dans sa cellule à La Haye, au cours de ce qui équivaut à un procès bidon par un « tribunal international » inventé par les Etats-Unis. Une intervention chirurgicale, qui aurait pu lui sauver la vie, lui fut refusé et son état s’est empiré et il fut surveillée et maintenu au secret par les autorités US, comme WikiLeaks l’a révélé depuis.
Milosevic a été victime de la propagande de guerre qui aujourd’hui coule à flots sur nos écrans et journaux et signale un grand danger pour nous tous. Il était l’archétype du démon, vilipendé par les médias occidentaux comme le « boucher des Balkans » qui était responsable de « génocide », en particulier dans la province yougoslave sécessionniste du Kosovo. Le Premier ministre Tony Blair l’a dit, a invoqué l’Holocauste et a demandé des mesures contre « ce nouveau Hitler ».
David Scheffer, l’ambassadeur itinérant des crimes de guerre [sic], a déclaré que jusqu’à « 225.000 hommes albanais ethniques âgés de 14 à 59 ans » ont pu être assassinés par les forces de Milocevic.
Ce fut la justification des bombardements de l’OTAN, dirigés par Bill Clinton et Blair, qui tuèrent des centaines de civils dans des hôpitaux, des écoles, des églises, des parcs et des studios de télévision et détruisirent l’infrastructure économique de la Serbie. Ce fut un geste manifestement idéologique ; à une fameuse « conférence de paix » à Rambouillet, en France, Milosevic a été confronté par Madeleine Albright, la secrétaire d’Etat US, qui allait entrer dans les annales de l’infamie avec sa remarque sur la mort d’un demi-million d’enfants irakiens qui « en valait la peine ».
Albright a communiqué une « offre » à Milosevic qu’aucun leader national ne pouvait accepter. À moins de convenir d’une occupation militaire étrangère de son pays, avec des forces d’occupation « en dehors d’un processus juridique », et de l’imposition d’un « marché libre » néo-libéral, la Serbie serait bombardée. C’était contenu dans une « Annexe B », que les médias n’ont pas lue ou ont censurée. L’objectif était d’écraser le dernier Etat « socialiste » indépendant de l’Europe.
Une fois que l’OTAN a commencé à bombarder, il y eut une ruée de réfugiés kosovars « fuyant un holocauste ». Quand tout fut terminé, les équipes internationales de police se sont rendues au Kosovo pour exhumer les victimes. Le FBI n’a pas réussi à trouver une seule fosse commune et ils rentrèrent chez eux. L’équipe médico-légale espagnole a fait de même, son chef dénonçant avec colère « une pirouette sémantique par les machines de propagande de guerre ». Le décompte final des morts au Kosovo est 2788. Cela inclut les combattants des deux côtés et les Serbes et les Roms assassinés par le pro-OTAN Front de libération du Kosovo. Il n’y a pas eu de génocide. L’attaque de l’OTAN fut à la fois une fraude et un crime de guerre.
Tous sauf une fraction des tant vantés missiles à « précision guidée » des Etats-Unis ont touché non pas des cibles militaires mais des civils, y compris les studios de la Radio Télévision de Serbie à Belgrade. Seize personnes ont été tuées, dont des cameramen, des producteurs et une maquilleuse. Blair qualifia les morts, de manière profane, comme « le commandement et le contrôle » de la Serbie.
En 2008, le procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, Carla Del Ponte, a révélé qu’elle avait subi des pressions pour ne pas enquêter sur les crimes de l’OTAN.
Ceci devint le modèle pour les invasions futures par Washington de l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et, de manière furtive, la Syrie. Toutes ces invasions pouvaient êtres qualifiées de « crimes suprêmes » selon la norme établie à Nuremberg ; toutes dépendaient de la propagande des médias. Alors que le journalisme à sensation a joué son rôle habituel, c’était le journalisme sérieux, crédible, souvent progressiste qui a fut le plus efficace – la promotion évangélique de Blair et de ses guerres par le Guardian, les mensonges incessants sur les armes de destruction massive inexistantes de Saddam Hussein dans The Observer et le New York Times, et les battements de tambours ininterrompus de la propagande du gouvernement par la BBC dans le silence de ses omissions.
Au plus fort des bombardements, Kirsty Wark de la BBC a interviewé le général Wesley Clark, le commandant de l’OTAN. La ville serbe de Nis venait d’être pulvérisé par des bombes à sous-munitions états-uniennes, tuant femmes, personnes âgées et enfants dans un marché ouvert et un hôpital. Wark n’a pas posé une seule question sur ce sujet, ni sur tous les autres morts civils.
D’autres furent plus effrontés. En Février 2003, au lendemain de l’écrasement de l’Irak par Blair et Bush, le rédacteur en chef politique de la BBC, Andrew Marr, se trouvait à Downing Street [Bureaux du Premier Ministre Britannique – NdT] et prononça ce qui équivaut à un discours de victoire. Il déclara avec enthousiasme à ses téléspectateurs que Blair avait « dit qu’ils seraient en mesure de prendre Bagdad sans bain de sang, et qu’en fin de compte les Irakiens allaient célébrer. Et sur ces deux points, il a eu totalement raison ». Aujourd’hui, avec un million de morts et une société en ruines, les interviews de Marr à la BBC sont recommandées par l’ambassade des Etats-Unis à Londres.
Les collègues de Marr s’alignèrent pour qualifier les actions de Blair de « justifiées ». Le correspondant à Washington de la BBC, Matt Frei, déclara : « Il ne fait aucun doute que la volonté d’apporter le bien, les valeurs américaines au reste du monde, et en particulier au Moyen-Orient … est désormais de plus en plus liée au pouvoir militaire. »
Cette prosternation devant les États-Unis et leurs collaborateurs comme une force bienveillante qui « apportent le bien » est profondément ancrée dans le journalisme occidental moderne. Il veille à ce que la catastrophe actuelle en Syrie soit exclusivement de la faute de Bachar al-Assad, contre qui l’Occident et Israël conspirent depuis longtemps, non pas pour des considérations humanitaires, mais pour consolider le pouvoir agressif d’Israël dans la région. Les forces jihadistes déchaînées et armées par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Turquie et leurs mandataires de la « coalition » sont là pour ça. Ce sont eux qui dispensent la propagande et les vidéos qui deviennent des informations aux États-Unis et en Europe, et qui fournissent un accès aux journalistes et garantissent une « couverture » partisane de la Syrie.
Aux informations, on parle de la ville d’Alep. La plupart des lecteurs et téléspectateurs ne seront pas au courant que la majorité de la population d’Alep vit dans la partie occidentale contrôlée par le gouvernement. Le fait qu’ils souffrent quotidiennement des bombardements d’artillerie d’al-Qaida parrainé par l’Occident n’est pas mentionné. Le 21 Juillet, les bombardiers français et américains ont attaqué un village du gouvernement dans la province d’Alep, tuant jusqu’à 125 civils. Cela a été rapporté en page 22 du Guardian ; il n’y a pas eu de photos.
Après avoir créé et soutenu le djihadisme en Afghanistan dans les années 1980 dans le cadre de l’Opération Cyclone – une arme qui visait à détruire l’Union soviétique – les États-Unis sont en train de faire quelque chose de similaire en Syrie. Comme les moudjahidin afghans, les « rebelles » syriens sont les fantassins de l’Amérique et de la Grande-Bretagne. Beaucoup combattent pour al-Qaida et ses variantes ; certains, comme le Front Nosra, se sont rebaptisés pour se conformer aux sensibilités américaines post-11 Septembre. La CIA les dirige, avec difficulté, comme elle dirige des djihadistes partout dans le monde.
L’objectif immédiat est de détruire le gouvernement de Damas qui, selon le sondage le plus crédible (YouGov Siraj), est soutenu par la majorité des Syriens, ou tout au moins qui se retournent vers lui pour sa protection, quelle que soit la barbarie qui peut régner en coulisses. L’objectif à long terme est de nier à la Russie un allié clé du Moyen-Orient dans le cadre d’une guerre d’usure de l’Otan contre la Fédération de Russie qui finirait éventuellement par détruire cette dernière.
Le risque nucléaire est évident, bien qu’occulté par les médias du « monde libre ». Les éditorialistes duWashington Post, ayant promu le mensonge sur les Armes de destruction massive en Irak, demandent à Obama d’attaquer la Syrie. Hillary Clinton, qui se réjouissait publiquement de son rôle de son bourreau lors de la destruction de la Libye, a indiqué à plusieurs reprises que, en tant que présidente, elle « ira plus loin » qu’Obama.
Gareth Porter, un journaliste basé à Washington, a récemment révélé les noms de ceux qui sont susceptibles de faire partie du cabinet Clinton, qui planifient une attaque sur la Syrie. Tous ont des passés de belligérants de la guerre froide ; l’ancien directeur de la CIA, Leon Panetta, a déclaré que « le prochain président devra envisager d’envoyer des forces spéciales supplémentaires sur le terrain ».
Le plus remarquable dans la propagande de guerre qui bat actuellement son plein est son côté absurde et familier. J’ai visionné des films d’archives des années 1950 à Washington, à l’époque où des diplomates, des fonctionnaires et des journalistes étaient traqués et ruinés par la chasse aux sorcières déclenchée par le sénateur Joe McCarthy contre ceux qui contestaient les mensonges et la paranoïa au sujet de l’Union Soviétique et de la Chine. Comme une tumeur renaissante, le culte anti-Russe est de retour.
En Grande-Bretagne, Luke Harding du Guardian entraîne ses lecteurs qui détestent la Russie dans un flot de parodies journalistiques qui attribuent à Vladimir Poutine tous les malheurs de la terre. Lorsque la fuite desPanama Papers fut publiée, la première page du quotidien mentionna M. Poutine, et il y avait une image de Poutine ; peu importe si le nom de Poutine n’était mentionné nulle part dans les documents.
Comme Milosevic, Poutine est le Diable en chef. C’est Poutine qui a abattu un avion de ligne Malaisienne au-dessus de l’Ukraine. Le titre auquel on a eu droit est le suivant : « En ce qui me concerne, Poutine a tué mon fils. » Pas besoin de preuves. C’est Poutine qui est responsable du renversement du gouvernement élu à Kiev en 2014, organisé (et financé) par – documents à l’appui – Washington. La campagne de terreur qui a suivi, déclenchée par les milices fascistes contre la population russophone de l’Ukraine était le résultat de « l’agression » de Poutine. Prévenir que la Crimée de devienne une base de missiles de l’OTAN et protéger la population majoritairement russe qui s’était prononcée par référendum pour son intégration à la Russie – à la suite de quoi la Crimée fut annexée – étaient autant d’exemples de « l’agression » de Poutine. La calomnie par les médias devient inévitablement une guerre par les médias. Si la guerre avec la Russie éclate, à dessein ou par accident, les journalistes en porteront une grande part de responsabilité.
Aux États-Unis, la campagne anti-Russe s’assimile à la réalité virtuelle. Paul Krugman du New York Times, un économiste lauréat du prix Nobel, a appelé Donald Trump le « candidat Sibérien » parce que Trump est l’homme de Poutine, dit-il. Trump a osé suggérer, dans un moment rare de lucidité, qu’une guerre avec la Russie pourrait être une mauvaise idée. En fait, il est allé plus loin et a retiré les livraisons d’armes US à l’Ukraine de son programme. « Ne serait-ce pas merveilleux si nous nous entendions avec la Russie, » a‑t-il dit.
C’est pourquoi l’establishment libéral belliciste des Etats-Unis le déteste. Son racisme, sa démagogie et ses rodomontades n’ont rien à voir avec ça. En matière de racisme et d’extrémisme, Bill et Hillary Clinton n’ont rien à envier à Trump. (Cette semaine marque le 20e anniversaire de la « réforme de la protection sociale » de Clinton qui a été une guerre contre les Afro-Américains). Quant à Obama : tandis que les armes de la police US abattent ses frères afro-américains, le grand espoir de la Maison Blanche n’a rien fait pour les protéger, rien fait pour soulager leur misère, tout en menant quatre guerres rapaces et une campagne d’assassinat sans précédent.
La CIA a demandé que Trump ne soit pas élu. Des généraux du Pentagone ont demandé qu’il ne soit pas élu. Le pro-guerre du New York Times – pendant les pauses de leur campagnes anti-Poutine – demandent qu’il ne soit pas élu. Il y a quelque chose qui se mijote. Ces tribuns de la « guerre perpétuelle » sont terrifiés que le business de plusieurs milliards de dollars de la guerre par laquelle les Etats-Unis maintiennent leur domination serait compromis si Trump trouvait un accord avec Poutine, puis avec Xi Jinping de la Chine. Leur panique devant la possibilité d’une grande puissance parlant de paix dans le monde – ce qui est peu probable – serait une farce macabre si l’avenir n’était pas aussi sombre.
« Trump aurait aimé Staline ! » hurla le vice-président Joe Biden lors d’un rassemblement de soutien à Hillary Clinton. Avec Clinton hochant la tête, il a crié : « Nous ne nous inclinons jamais. Nous ne plions jamais. Nous ne nous agenouillons jamais. Nous ne cédons jamais. La victoire est à nous. Voilà qui nous sommes. Nous sommes l’Amérique ! »
En Grande-Bretagne, Jeremy Corbyn a également provoqué l’hystérie des faiseurs de guerre du Parti travailliste et d’un média qui se consacre à lui rentrer dedans. Lord West, ancien amiral et ministre du Travail, l’a bien formulé. Corbyn prenait une position anti-guerre « scandaleuse » « parce que cela lui attire le vote des masses irréfléchies ».
Lors d’un débat avec son challenger à la direction du parti, Owen Smith, le modérateur a demandé à Corbyn : « Comment réagiriez-vous en cas de violation par Vladimir Poutine d’un Etat-membre de l’Otan ? »
Corbyn a répondu : « Vous voudriez d’abord éviter que cela n’arrive. Vous établiriez un bon dialogue avec la Russie … Nous pourrions tenter une démilitarisation des frontières entre la Russie, l’Ukraine et les autres pays frontaliers de la Russie en l’Europe de l’Est. Ce que nous ne pouvons pas faire c’est de laisser une série d’accumulations de troupes calamiteuses de chaque côté, ce qui nous conduit inéluctablement vers un grand danger »
Pressé de dire s’il autoriserait la guerre contre la Russie « s’il le fallait », Corbyn a répondu : « Je ne veux pas faire la guerre – ce que je veux c’est parvenir à un monde où on n’aurait pas à faire la guerre ».
Poser une telle série de questions doit beaucoup à la montée des libéraux bellicistes en Grande-Bretagne. Depuis longtemps, le Parti travailliste et les médias leur ont offert des opportunités de carrière. Pendant un certain temps, le tsunami moral du grand crime commis contre l’Irak a provoqué un flottement, leurs contre-vérités flagrantes sont devenues un fardeau embarrassant mais passager. Indépendamment du rapport Chilcot et de la montagne de faits qui l’incriminent, Blair est toujours leur source d’inspiration, parce qu’il est un « gagnant ».
Le journalisme et enseignements dissidents ont depuis été systématiquement bannis ou accaparés, et les idées démocratiques vidées pour être remplacées par la « politique identitaire » qui confond genre et féminisme, l’angoisse de la société et libération, et qui ignore volontairement la violence d’Etat et le mercantilisme des armes qui détruisent d’innombrables vies dans des pays lointains, comme le Yémen et la Syrie, et qui invitent la guerre nucléaire en Europe et à travers le monde.
La mobilisation de personnes de tous âges autour de la montée spectaculaire de Jeremy Corbyn peut constituer une certaine résistance. Il a passé sa vie à dénoncer les horreurs de la guerre. Le problème pour Corbyn et ses partisans est le Parti Travailliste. Aux Etats-Unis, le problème pour les milliers d’adeptes de Bernie Sanders est le Parti Démocrate, sans parler de l’ultime trahison de leur grand espoir [son ralliement en rase-campagne à H. Clinton – NdT].
Aux Etats-Unis, pays des grands mouvements pour les droits civiques et contre la guerre, ce sont les mouvements comme Black Lives Matter et CODEPINK qui constituent les graines d’une version moderne.
Seul un mouvement qui grossirait à chaque coin de rue, qui déborderait des frontières et qui n’abandonnerait pas pourrait arrêter les fauteurs de guerre. L’année prochaine, cela fera un siècle que Wilfred Owen a écrit ce qui suit. Chaque journaliste devrait le lire et le retenir.
Si vous entendiez, à chaque cahot, le sang
Qui gargouille et s’écoule de ces poumons empoisonnés,
Cancer obscène, tel le reflux amer de plaies
Infectes et incurables sur des langues innocentes,
Mon ami, vous mettriez moins de zèle à répéter
À des enfants en mal de gloire désespérée,
Le vieux mensonge : Dulce et decorum est
Pro patria mori. [« Il est doux et glorieux de mourir pour sa patrie »](Traduction française par Georges Gernot)
John Pilger
Traduction « quand organiserons-nous un nouveau Nuremberg ? » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles
Journaliste, cinéaste et auteur, John Pilger est l’un des deux journalistes à avoir remporté deux fois la plus haute distinction du journalisme britannique. Pour ses documentaires, il a remporté un Emmy, un British Academy Award, un BAFTA. Parmi de nombreux autres prix, il a remporté un Prix du meilleur documentaire duRoyal Television Society. Son épopée de 1979, Cambodge année zéro, est classé par le British Film Institutecomme l’un des dix documentaires les plus importants du 20e siècle.
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Merci aux journalistes du site Le Grand Soir, qui font un travail important contre les guerres impériales, un travail quotidien de désintoxication médiatique.
Contre la guerre, je recommande à tous ceux qui s’éveillent de lire Le Grand Soir tous les jours, de même que les-crises.fr d’Olivier Berruyer, le Saker francophone, et investigaction.net de Michel Collon.
Étienne.
Lien vers le fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10154444907702317
Le rapport final d’enquête Chilcot : résumé des 13 points clés relevés contre Tony Blair sur la guerre en Irak
http://www.les-crises.fr/le-rapport-final-denquete-chilcot-resume-des-13-points-cles-releves-contre-tony-blair-sur-la-guerre-en-irak/
Source : les-crises.fr Olivier Berruyer
Le rapport Chilcot sur la guerre en Irak offre une critique dévastatrice de Tony Blair, par Steven Erlanger et David E. Sanger
http://www.les-crises.fr/le-rapport-chilcot-sur-la-guerre-en-irak-offre-une-critique-devastatrice-de-tony-blair-par-steven-erlanger-et-david-e-sanger/
Source : les-crises.fr Olivier Berruyer
La stratégie russo-iranienne, une nouvelle donne
par Pepe Escobar
http://lesakerfrancophone.fr/la-strategie-russo-iranienne-une-nouvelle-donne
Source : le Saker Francophone
le quotidien le monde dit que c’est faux et c’est le seul, qu’en pensez vous???
Pardon, je n’ai pas tout expliqué. Le quotidien Le Monde explique dans un de ces articles que la disculpation de Milosevic est fausse, qu’en pensez vous ??
L’information est désormais comparable à la nourriture.
Celle gratuite, facilement accessible, produite en masse et sous des normes standardisées douteuses est toxique et dangereuse. L’information saine est quand à elle rare, provient de petits producteurs (bloggeurs), demande qu’on se donne de la peine pour la trouver et est parfois coûteuse.
Très belle remarque Gael !
Milosevic est disculpé mais rien n’arrête la machine de guerre de l’OTAN
Milosevic disculpé ? Officiellement, le TPIY, tribunal formé par les puissances occidentales, n’a pas rendu son verdict. Et il ne le rendra pas, la mort de l’ancien président yougoslave ayant mis un terme au procès qui se tenait à La Haye. Toutefois, un passage intriguant du verdict rendu par le même TPIY à l’encontre de Radovan Karadzic soulève des questions sur la teneur des charges qui pesaient contre Milosevic. Explications. (IGA)
Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) vient d’innocenter Slobodan Milosevic, l’ancien président défunt de Yougoslavie, des crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie. Cela prouve, une fois de plus, que nous ne devons pas seulement en prendre et en laisser dans les allégations de l’OTAN concernant ses « ennemis officiels », mais pratiquement tout laisser.
Pendant les vingt dernières années, les commentateurs néo-conservateurs et autres sommités « libérales interventionnistes » n’ont pas cessé de nous répéter que Milosevic (un dirigeant démocratiquement élu dans un pays où plus de 20 partis politiques fonctionnaient librement) était un dictateur diabolique génocidaire responsable de TOUTES les morts survenues dans les Balkans, dans les années 1990. Répétez après moi avec la voix d’un robot (tout en faisant des mouvements de bras saccadés) : l’agression génocidaire de Milosevic », « l’agression génocidaire de Milosevic ».
Mais le récit officiel, tout comme celui qu’on nous a servi, en 2003, ‑que l’Irak avait des armes de destruction massive qu’il pouvait déployer en 45 minutes -, était entièrement mensonger et avait été fabriqué pour justifier une opération de changement de régime que les élites occidentales voulaient faire depuis longtemps.
L’affirmation du TPIY, selon laquelle l’un des personnages les plus diabolisés de l’ère moderne était innocent des terribles crimes dont on l’accusait, aurait dû faire la Une des journaux à travers le monde entier. Mais ça n’a pas été le cas. Même le TPIY l’a enterrée, tout au fond de la page 2590 de son verdict sur le procès du chef des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, qui a été condamné en mars pour génocide (à Srebrenica), crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Il n’y a pas eu de conférence de presse ni d’annonce officielle concernant l’exonération de Milosevic. Il faut remercier le journaliste d’investigation Andy Wilcoxson qui nous l’a signalée.
Les choses étaient bien différentes quand le procès du soi-disant « boucher des Balkans », s’est ouvert en février 2002 ! A l’époque, il aurait fallu être enfermé dans une armoire pour ne pas être au courant de ce qui se passait.
La CNN a couvert de bout en bout ce qui a été décrit comme « le procès le plus important depuis Nuremberg. » Bien sûr, la culpabilité de Milosevic était un fait acquis. « Quand la peine serait prononcée, il disparaîtra dans cette cellule, et personne n’en entendra plus jamais parler », a déclaré l’avocate étasunienne Judith Armatta, de la Coalition pour la justice internationale, une organisation dont l’ancien ambassadeur des États-Unis en Yougoslavie, Warren Zimmerman, faisait partie en tant que membre consultatif du Conseil d’administration.
Tous ceux qui osaient contester la ligne de l’OTAN étaient aussitôt qualifié de « défenseur de Milosevic », ou pire encore, de « négationniste », par les « Gardiens de la Vérité de l’Empire ».
Mais au milieu de tout le bla bla bla et de tout le battage médiatique qui entourait le « procès du siècle », il est vite apparu que l’accusation avait de gros et même de très gros problèmes. Le Sunday Times a cité un expert juridique qui a affirmé que « 80% des déclarations préliminaires de l’accusation auraient été rejetées par un tribunal britannique comme étant de simples ouï-dire. » Et je crois que l’estimation de 80% était déjà très généreuse.
Le problème, c’est que ce procès était un simulacre de procès, un procès dans lequel la géopolitique était plus importante que les preuves réelles. Il faut se rappeler que l’acte d’accusation initial contre Milosevic concernant les soi-disant des crimes de guerre/génocide du Kosovo avait été publié en mai 1999, au plus haut de la campagne de bombardements de l’OTAN contre la Yougoslavie, et à un moment où la guerre ne se passait pas exactement comme l’auraient souhaité les États-Unis et leurs alliés.
L’acte d’accusation a été clairement rédigé pour mettre la pression sur Milosevic et correspondre aux exigences de l’OTAN.
Le problème pour l’OTAN était qu’au moment où le procès de Milosevic devait commencer, la narrative sur le Kosovo était déjà éventée. Les sinistres accusations des États-Unis et de leurs alliés concernant un génocide et des centaines de milliers de personnes assassinées, étaient fausses comme l’a montré le grand John Pilger ici. En septembre 2001, un tribunal de l’ONU a officiellement statué qu’il n’y avait pas eu de génocide au Kosovo.
Donc, pour renforcer leur cas contre Milosevic, qui prenait l’eau de toutes parts, les procureurs de La Haye ont dû apporter de nouvelles charges liées à la guerre en Bosnie, en accusant « Slobo » de faire partie d’une « conspiration criminelle collective » pour assassiner/nettoyer ethniquement les Croates et des musulmans de Bosnie pour mettre en place son projet de « Grande Serbie ».
Dans les procédures pénales normales, les preuves sont recueillies et ensuite, si elles sont jugées suffisantes, on engage des poursuites. Mais c’est le contraire qui est arrivé dans le cas de Milosevic : il a été inculpé pour des raisons politiques et la chasse aux preuves a suivi.
L’ironie est que l’ancien président yougoslave avait été précédemment loué par le président Clinton pour son rôle dans la négociation d’un accord de paix en Bosnie en 1995, qui avait été signé à Dayton, dans l’Ohio.
La vérité est que Milosevic n’était pas du tout un nationaliste serbe pur et dur mais un socialiste de toujours qui avait toujours voulu une Yougoslavie multi-raciale et multi-ethnique.
Son but, lorsqu’il était au pouvoir, n’a jamais été de construire une « Grande Serbie », mais d’essayer de garder unie la Yougoslavie fédérale, comme le TPIY vient de le reconnaître tardivement.
Non seulement Milosevic n’était pas responsable du nettoyage ethnique qui avait eu lieu en Bosnie, il l’avait même dénoncé. Le TPIY a noté « les critiques répétées de Milosevic et sa désapprobation des politiques menées par l’accusé (Karadzic) et par la direction des Serbes de Bosnie. » Milosevic, un homme qui avait en horreur toutes les formes de racisme, insistait sur le fait que toutes les ethnies devaient être protégées.
Mais pour punir Milosevic et pour prévenir les autres de ce qui leur arriverait s’ils osaient s’opposer aux Etats-Unis, l’histoire devait être ré-écrite. Le socialiste pro-Yougoslavie qui s’était opposé à la politique des dirigeants serbes de Bosnie devait être présenté, rétrospectivement, comme le méchant de la guerre de Bosnie et même blâmé pour tout le sang qui avait été versé dans les Balkans. Par contre, l’ambassadeur américain Warren Zimmerman déjà mentionné, dont l’intervention scélérate a fait capoter la solution diplomatique et a permis le déclenchement du conflit bosniaque, lui, n’a pas été le moins du monde inquiété.
Pendant la campagne « tout est de la faute de Slobo », les faits réels ont été tout simplement jetés par la fenêtre. Un article écrit, je ne vous raconte pas de blague, par un professeur d’études européennes de l’Université d’Oxford prétendait même que Milosevic était le leader de la Yougoslavie en 1991 (l’année où la Slovénie a fait sécession). En fait, c’était le Croate bosniaque, Ante Markovic, qui était le leader du pays à l’époque.
Comme de bien entendu, Milosevic a été comparé à Hitler. « C’était comme si on voyait l’arrogant démon Adolf Hitler en pleine action », a écrit le rédacteur en chef de News of the World, lorsque Milosevic a eu la témérité de se défendre devant le Cour. « On avait des flashs glaçants du monstre nazi de la Seconde Guerre mondiale quand le tyran serbe déchu haranguait la Cour. »
Pour être certains que les lecteurs comprenaient bien que Milosevic = Hitler, les News of the World ont illustré leur diatribe avec une photo d’Hitler, « le boucher de Berlin », devant un camp de concentration, et une photo de Milosevic « Le boucher de Belgrade », en surimpression sur un camp de concentration en Bosnie. Avec lequel, en fait, il n’avait rien à voir.
Au grand soulagement de l’accusation, Milosevic est mort subitement dans sa cellule en mars 2006.
Etant donné ce que nous avions vu au procès jusqu’à ce moment-là, il était tout à fait inconcevable qu’il soit jugé coupable. Une longue liste de témoins « irréfutables » s’étaient révélé des pétards mouillés les uns après les autres.
Comme je l’ai mentionné dans un article antérieur :
Il s’est avéré que le témoin principal, Ratomir Tanic, était à la solde des forces de sécurité occidentales, tandis que le chef de la police secrète ex-yougoslave Rade Markovic, l’homme qui allait enfin cracher le morceau sur Milosevic et révéler comment son ancien maître avait ordonné l’expulsion des minorités ethniques Albanais du Kosovo, a fait finalement tout le contraire et a déclaré qu’il avait menti sous la torture et que sa déclaration écrite avait été falsifiée par l’accusation.
En outre, comme je l’ai noté ici, l’ancien chef de la sécurité de l’armée yougoslave, le général Geza Farkas (un Hongrois ethnique), a déclaré que tous les soldats yougoslaves au Kosovo avaient reçu un document leur expliquant le droit international humanitaire, et qu’ils avaient reçu l’ordre de désobéir aux ordres qui le violaient. Farkas a également déclaré que Milosevic avait ordonné qu’aucun groupe paramilitaire ne soit autorisé à opérer au Kosovo.
Lorsque Milosevic est mort, ses accusateurs ont affirmé qu’il « avait trahi la justice ». Mais en fait, comme le TPIY l’a maintenant confirmé, c’est la justice qui a trahi Milosevic.
Pendant qu’il se défendait contre des accusations à caractère politique à La Haye, les États-Unis et leurs alliés ont lancé leur brutale agression illégale contre l’Irak, une guerre qui a fait près d’un million de morts. L’an dernier, un rapport de Body Count a révélé qu’au moins 1,3 million de personnes avaient perdu la vie du fait de la « guerre contre le terrorisme » menée par les Etats-Unis en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.
Ces chiffres nous aident à remettre le Kosovo en perspective. Même si on pense que Milosevic et le gouvernement yougoslave étaient responsables d’une partie des morts là-bas, en 1999, (dans une guerre que l’Occident avait clairement voulue et provoquée), il n’y a aucune, mais alors aucune comparaison possible avec la mort et la destruction causées par les pays qui ont été les plus déterminés à mettre le président de Yougoslavie dans le box des accusés. Comme John Pilger l’a noté en 2008, le bombardement de la Yougoslavie a été un « véritable avant-goût des bains de sang d’Afghanistan et d’Irak. »
Depuis, nous avons également eu la destruction par l’OTAN de la Libye, le pays qui avait le niveau de vie les plus élevés de toute l’Afrique, et le soutien de violents « rebelles » pour obtenir un « changement de régime » en Syrie.
Il ne faut pas être Sherlock Holmes pour voir se dessiner ici un schéma répétitif.
Avant de lancer une guerre ou une « intervention humanitaire » contre un État donné, les Etats-Unis accusent son leader et son gouvernement de toutes sortes de choses épouvantables. Ces accusations sont relayées par les médias qui les répètent ad nauseam, pour qu’à force les gens se mettent à les croire.
Plus tard, il apparaît que les accusations étaient soit entièrement fausses (comme celles des armes de destruction massive en Irak), soit non corroborées, soit fort exagérées. Mais les médias sont passés à autre chose : révéler aux lecteurs la fausseté des accusations portées contre « l’Hitler » précédent ne les intéresse plus, ils sont tout entier occupés à vilipender le « nouvel Hitler », tout aussi « agressif et génocidaire » que le précédent. En 1999, c’était Milosevic ; maintenant c’est Assad et Poutine.
Et vous l’avez deviné, cher lecteur, ce sont, bien sûr, les personnes qui défendent la guerre en Irak et les autres interventions militaires occidentales sanglantes basées sur des mensonges, des affirmations non corroborées ou de fortes exagérations, qui se répandent en accusations tous azimuth la fois d’après, exactement les mêmes personnes.
Comme le dit ce vieil adage plein de sagesse : Quand vous montrez quelqu’un du doigt, trois doigts se retournent vers vous*.
Source : Mondialisation.ca
Neil Clark est journaliste, écrivain, présentateur et blogueur. Il a écrit pour de nombreux journaux et magazines au Royaume-Uni et dans d’autres pays, comme The Guardian, le Morning Star, le Daily et Sunday Express, le Daily et Sunday Mail, le Daily Telegraph, le New Statesman, The Spectator, The Week et The American Conservative. Il publie régulièrement sur RT et on l’a vu également à BBC TV et BBC radio, Sky News, Press TV et la Voix de la Russie. Il est co-fondateur de la Campagne pour PublicOwnership@PublicOwnership. L’adresse de son blog qui a été primé est :http://www.neilclark66.blogspot.com. Ses tweets portent sur la politique et les affaires mondiales @NeilClark66
Source : http://www.investigaction.net/milosevic-est-disculpe-mais-rien-narrete-la-machine-de-guerre-de-lotan
J’ai entendu à la radio une émission avec Marwan Mery, qui a publié un livre « Comment neutraliser les profils complexes »
http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/comment-neutraliser-les-profils-complexes-9782212563344
Grâce au « google aperçu », on peut voir le sommaire :
« 9 profils opposants » : le ventre mou ; l’agressif ; la mauvaise foi ; la girouette ; le critique ; le bon samaritain ; le harceleur ; l’égocentrique ; le réfractaire au changement.
« 8 profils difficiles » : le narcissique ; le paranoïaque ; l’histrionique ; le schizoïde ; l’anxieux ; l’anankastique ; le passif-agressif ; le psychopathe.
« 7 profils critiques » : le suicidaire ; le pervers ; le violent ; les modificateurs comportementaux ; le syndrome érostratique ; l’extrémiste ; le psychotique.
Pour chaque « profil », il donne 3 conseils à privilégier et 3 à éviter. Exemple : « […] Bien que les Éphésiens aient interdit de prononcer son nom, Erostrate a réussi son pari, il est entré dans l’Histoire : en détruisant le temple d’Éphèse, il est devenu plus connu que l’architecte qui l’avait bâti. Le syndrome érostratique caractérise une personne qui cherche une reconnaissance retentissante par l’acquisition de la célébrité, et ce quels que soient les moyens pour y parvenir […] A privilégier : détecter les signaux précoces, valoriser ses actions déjà réalisées, lui redonner confiance en lui. A éviter : se moquer de lui, montrer l’inutilité de son comportement, le provoquer. »
Le monde.fr dit que c’est pas vrai :
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/08/24/non-slobodan-milosevic-n-a-pas-ete-blanchi-par-le-tribunal-penal-international_4987414_4355770.html
Salut à Tous,
n’oubliez jamais que dans une guerre la première victime c’est la vérité.
Excellent, merci Olivier 🙂
[1981] Marchais aux chiens de garde : « Vous n’êtes pas intéressés au changement, vous ! »
http://www.les-crises.fr/1981-marchais-aux-chiens-de-garde-vous-netes-pas-interesses-au-changement-vous/
httpv://www.youtube.com/watch?v=qGGaJd9DSxY
Vive le capitalisme… ! Parole d’actionnaire : 372 milliards d’euros de dividendes au 2ème trimestre 2016
par Luis BASURTO
« Et non, non, non… détrompez-vous ! Ce n’est pas win-win ! Dans ce bas-monde il y a de gagnants… parce qu’il y a de perdants ! Ces actionnaires et patrons heureux sont l’oligarchie planétaire, la nomenklatura capitaliste, la classe dominante bénéficiant de plus de quarante ans de néolibéralisme rampant, conquérant et triomphant.
Les dividendes des actionnaires dans le monde sont en hausse en 2016. Donnant 372 milliards d’euros pour le deuxième trimestre de cette année (1). Un montant que nous pouvons extrapoler pour trouver une somme annualisée de 1 488 milliards d’euros, pas moins. La société de gestion d’actifs à l’origine de ce calcul trimestriel, Henderson Global Investors, annonce cependant pour toute l’année 2016 une hausse de dividendes de 3,9%, prévoyant seulement 1 180 milliards de dollars usd pour cette année.
Retenons le calcul le plus haut pour de comparaisons pédagogiques. […]
(Lire la suite)
http://www.legrandsoir.info/vive-le-capitalisme-parole-d-actionnaire-372-milliards-d-euros-de-dividendes-au-2eme-trimestre-2016.html
Source : Le Grand Soir
L’Union européenne a toujours été un projet de la CIA, comme les pro-Brexit le découvrent
par Ambrose Evans-Pritchard
[…] « Peu nombreux sont les individus qui savent que [Jean Monnet] a passé la plupart de sa vie aux États-Unis et qu’il a servi comme étant les yeux et les oreilles de Franklin Roosevelt en temps de guerre.
Le Général de Gaulle pensait qu’il était un agent américain, ce qu’il était d’ailleurs d’une certaine façon. La biographie d’Eric Roussel sur Monnet révèle la manière dont il a travaillé main dans la main avec les administrations successives.
Il est étrange que cette étude magistrale de 1 000 pages n’ait jamais été traduite en anglais puisque c’est le meilleur travail jamais écrit à propos des origines de l’UE.
Peu de personnes non plus sont conscientes des documents déclassifiés provenant des archives du Département d’État montrant que les renseignements américains ont fondé secrètement le mouvement européen depuis des décennies, et ont travaillé en coulisses de manière agressive afin de pousser la Grande-Bretagne dans le projet.
Comme ce journal qui a tout d’abord fait état d’un mémorandum daté du 26 juillet 1950, lorsque le trésor est devenu disponible, sur la révélation d’une campagne de promotion d’un parlement européen à part entière. Il est signé par le Général William J. Donovan, le chef du Bureau des Services Stratégiques des États-Unis (OSS) en temps de guerre mais aussi le précurseur de la CIA.
Bill Donovan, chef légendaire de l’OSS créé pendant la guerre, fut plus tard en charge d’orchestrer le projet de l’UE
La façade clé de la CIA était le Comité Américain pour une Europe Unie, présidé par Donovan. Un autre document met en évidence que ce comité a fourni 53,5% des fonds à destination des mouvements européens en 1958. La direction incluait Walter Bedell Smith et Allen Dulles, les chefs de la CIA des années cinquante, puis une caste d’ex-officiers de l’OSS qui ont intégré ou démissionné de la CIA.
Les documents attestent que la CIA a loué ses services à quelques-uns des « pères fondateurs » de l’UE, puis les a activement empêchés de trouver des financements alternatifs qui auraient cassé la dépendance envers Washington.
Il n’y a rien de particulièrement vicieux à ce propos. Les États-Unis ont agi astucieusement dans le contexte de la Guerre Froide. La reconstruction politique de l’Europe était un succès fou.
Bien sûr, il y a eu de terribles erreurs de jugement au cours du processus. Un mémorandum datant du 11 juin 1965 donne l’ordre au vice-président de la Communauté Européenne de poursuivre en toute hâte l’union monétaire, supprimant le débat jusqu’à ce que « l’adoption de telles propositions devienne quasiment nécessaire. » Cela s’était avéré trop subtil, comme nous pouvons le voir aujourd’hui à partir du piège de la dette et de la déflation, puis du chômage de masse qui sévit à travers l’Europe du Sud.
Dans un sens, ces documents sont de l’histoire ancienne. Ce qu’ils montrent, c’est que « l’État profond » américain était trempé jusqu’au cou. » […]
(Lire la suite)
http://www.les-crises.fr/lunion-europeenne-a-toujours-ete-un-projet-de-la-cia-comme-les-pro-brexit-le-decouvrent-ambrose-evans-pritchard/
Source : les-crises.fr Olivier Berruyer
J’ai acheté le bouquin, merci du tuyau 🙂
http://www.fayard.fr/jean-monnet-9782213031538
Salut Etienne,
même si l’empire US nous a colonisé depuis la première guerre mondiale et nous vend la liberté comme un produit marketing pour mieux nous enchaîner, ce Thierry Meyssan qui a écrit ce texte est des plus douteux et je ne lui confierait même pas une pomme de mon jardin :
http://naufrageur.fr/la-desinformation-par-le-conspirationnisme/
Mille excuse c ‘est pas lui qui a écrit le texte mais moi dès que je vois de la promo pour le FN j’ai des réactions épidermiques car les Fascistes sont toujours opportunistes, zéro conviction et prêt à tout surtout le pire.
Et ce Ambrose Evans-Pritchard tout droit sortie d’Oxford c’est pareille.
Entretien avec Petro Simonenko :
le processus de « fascisation » et de « dé-communisation » de l’Ukraine (1ère partie)
Novembre 2013 : suite à la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l’accord d’association avec l’Union européenne, un coup de force succédant à une montée des violences , appuyé et incité par des partis et « ONG » en relation directe avec les puissances occidentales, éclate dans le pays. Les mouvements néo-fascistes semblent avoir joué un rôle de premier plan dans le coup, leur permettant d’occuper l’avant-scène des événements, rétablissant leur légitimité dans le nouvel ordre étatique en occupant des fonctions clefs dans l’appareil gouvernemental et ayant une incidence sur la restructuration des rapports de force internes. Parallèlement au réalignement de l’Ukraine avec les intérêts stratégiques de l’impérialisme (ouverture économique, association avec l’UE, association de facto avec l’OTAN, opposition à la Russie), l’on assiste au démarrage d’un processus de fascisation idéologique. Afin d’appréhender ce processus et décortiquer la réalité politique actuelle, Investig’Action s’est entretenue avec le Secrétaire Général du Parti communiste d’Ukraine, Petro Simonenko.
Cette interview a été réalisé en langue russe. Traduction et transcription pour Investig’Action par Philippe Stroot.
Raffaele Morgantini : La crise politique en Ukraine a fait les premières pages des journaux en 2014 et 2015, mais aujourd’hui, au moins en Europe occidentale, on n’en entend plus parler. Quelle est actuellement la situation en Ukraine ?
Petro Simonenko : De mon point de vue, il ne faut pas considérer les événements qui se sont produits au cœur du pouvoir en 2014–2015 comme une crise politique. Ces gens ne se sont pas battus pour changer la politique, ni pour faire des réformes, ni pour remplacer les responsables politiques par de nouveaux qui auraient pu mener ces réformes. En vérité, ceux qui sont arrivés au pouvoir à Maidan après le coup d’état de 2014 avaient déjà organisé la lutte de l’intérieur. Il s’agit des mêmes oligarques, mais cette fois ils se battaient pour la redistribution des ressources au sein même de leur petit groupe arrivé au pouvoir.
Petro Simonenko
Il n’était donc pas question de lutter pour changer les choses et réaliser ce qui avait été promis à Maïdan afin d’améliorer la situation dans l’intérêt des citoyens ukrainiens, mais de se partager les ressources financières et les biens. Bien sur, ils pensaient déjà aux prochaines élections et tout cela a été qualifié de crise politique. En même temps, ils n’étaient pas en mesure de faire ce qu’ils auraient dû faire, parce que le nouveau gouvernement a été formé sur instructions des États-Unis d’Amérique et composé notamment de citoyens originaires d’autres États. Ce gouvernement n’a pas mené une politique nationale mais celle qui était exigée par le FMI. Il n’a pas organisé l’économie de manière à ce qu’elle serve les intérêts de l’Ukraine : il ne s’est occupé que de trouver les moyens de financer la guerre civile et pris prétexte de cette guerre civile pour justifier tous les crimes qui étaient commis. La corruption a été multipliée par deux ou par trois et, dans le contexte du régime que je viens d’évoquer, c’est devenu en effet une corruption totale. La politique des prix a été établie dans l’intérêt du grand capital et des oligarques, de même que la politique sociale. C’est la raison pour laquelle je voudrais une fois encore souligner que cette prétendue crise politique témoigne de l’absence de professionnalisme de ceux qui sont arrivés au pouvoir après Maïdan, de leur absence de programme précis quant à ce qu’il faut faire et comment le faire et, naturellement, ne parlons pas d’une quelconque responsabilité à l’égard des promesses faites au peuple ukrainien. Le seul résultat de cette politique est l’usurpation du pouvoir par Poroshenko, qui utilise de prétendues réformes constitutionnelles et judiciaires pour faire en sorte que cette usurpation devienne complète et définitive.
Photo de Petro Poroshenko
Quelles sont les conséquences de cette situation pour vous-même et pour votre parti, le Parti communiste d’Ukraine ?
Dans la mesure où l’Ukraine est en train d’instaurer un régime national-oligarchique, et pour tout dire, essentiellement fasciste, il est évident que l’une des priorités de ce régime fut dès le début d’anéantir le Parti communiste d’Ukraine. Ils n’ont reculé pour cela devant aucune méthode, au point que le régime actuel se comporte à l’égard de notre parti comme les fascistes pendant l’occupation. Le représentant de ce régime, en l’occurrence Tourtchinov, qui occupait alors les fonctions de Président, a exigé publiquement du ministère de la justice, depuis la tribune du Parlement, qu’il interdise les activités du Parti communiste, violant grossièrement par là même la Constitution et les lois de l’Ukraine. Plus de 400 plaintes ont été déposées contre le Parti et à titre individuel contre certains de nos camarades. Une délégation officielle du ministère de la justice et des services de sécurité a été envoyée dans les tribunaux pour accuser notre parti d’activités illégales, de collaboration avec les séparatistes et de soutien aux terroristes. Tout cela s’est dégonflé comme une baudruche. Aucune plainte n’a abouti et le Parti n’a été reconnu coupable de rien. Par la suite, ils ont changé de tactique et adopté une loi dite « de décommunisation », qui prévoit notamment l’interdiction des activités de notre parti car nous nous appelons « communiste » et que nos symboles sont l’étoile, le marteau, la faucille et le drapeau rouge. Voilà ce qui a servi de prétexte à l’interdiction. Cela montre en outre que le pouvoir actuel de Kiev refuse catégoriquement de se plier aux conclusions de la Commission de Venise qui a estimé que la loi de décommunisation n’était pas démocratique et qu’elle devait être abolie. Il ne respecte pas non plus les résolutions qui ont été adoptées par les Nations-Unies au sujet de la propagande en faveur du nazisme et du fascisme, car cette loi de décommunisation ne fait pas seulement l’apologie du fascisme et du nazisme mais elle élève aussi au rang de héros nationaux ceux qui ont combattu aux côtés de Hitler et commis des crimes il y a 70 ans. C’est ainsi qu’une campagne ignoble a été lancée contre le Parti communiste en vue de l’interdire. Le tribunal de première instance a pris la décision d’interdire le Parti. Pourquoi ? Le juge qui a pris cette décision était lui même sous le coup de poursuites auxquelles il a échappé en prenant opportunément cette décision que lui imposait le régime en échange de l’impunité. La société est apeurée et effrayée, mais nous, communistes, nous poursuivons la lutte. Nous le faisons aujourd’hui dans les tribunaux, dans les instances d’appel et nous irons bien entendu jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme, qui s’est déjà penchée sur des situations semblables et a été amenée à prendre des décisions. Le Parti communiste est décidé à se battre, car nous menons aujourd’hui la lutte contre la fascisation de l’Ukraine. […]
(Lire la suite)
http://www.investigaction.net/entretien-avec-petro-simonenko-le-processus-de-fascisation-et-de-de-communisation-de-lukraine-1ere-partie
Source : Investig’Action Michel Collon
Le Top 7 de comment les Etats-Unis se sont aliénés Vladimir Poutine (et réciproquement) (RT)
« Au royaume des médias et think-tanks occidentaux, ça déraille complètement en ce qui concerne le dirigeant russe, Vladimir Poutine, où on l’accuse de tout et n’importe quoi. L’opinion publique a généralement avalé la campagne de propagande sans fard, ce qui constitue une tragédie pour les relations américano-russes.
Un coup d’œil sur la feuille de route de Poutine devrait convaincre même l’observateur russe le plus blasé qu’il a fait tout son possible pour construire des relations solides avec les États-Unis. Pourtant, non seulement l’administration Obama refuse la main tendue mais elle dépeint le leader russe comme le grand méchant mondial par excellence.
Alors, voici un cours de rattrapage pour tous ceux qui ont déjà traîné le nom de Poutine dans la boue, pour nous servir une propagande encore toute chaude destinée à exacerber les tensions entre la Russie et les Etats-Unis.
Comme Vladimir Nabokov l’a un jour proclamé avant de passer à tout autre chose, « Regardez cet enchevêtrement d’épines ».
7. Poutine fournit « une aide extraordinaire » à la « guerre contre le terrorisme »
Ce n’est pas un secret qu’à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis, M. Poutine a été le premier leader mondial à téléphoner au président George W. Bush. Et il n’a pas appelé en PCV. En outre, le dirigeant russe a offert plus que des mots de condoléances. Il fit adopter une série de lois pour aider les Etats-Unis à lutter contre le terrorisme. » […]
lire la suite :
http://www.legrandsoir.info/le-top-7-de-comment-les-etats-unis-se-sont-alienes-vladimir-poutine-et-reciproquement-rt.html
Source : Le Grand Soir
Les défenseurs des droits humains complices des violations des droits de l’homme en Ukraine de l’Est
« Amnesty International et Human Rights Watch ont publié un rapport le 21 juillet 2016 sur la situation des droits humains dans la région du Donbass, en Ukraine de l’Est. Ce rapport ne peut être décrit que comme couvrant les crimes de guerre perpétrés par le régime de Kiev, depuis qu’il a lancé son opération anti-terroriste (une guerre civile) en avril 2014. La guerre a été déclenchée pour écraser la résistance dans le Donbass, résistance au coup d’État illégal et à la prise du pouvoir à Kiev, en février 2014, par le mouvement qui s’est lui-même nommé Maïdan.
De manière fortuite, des attaques à l’artillerie et autres par le Maïdan d’Ukraine contre les républiques populaires rebelles de Donetsk et Lugansk, dans le Donbass, se sont intensifiées au cours des deux derniers mois, au moment même où les défenseurs des droits humains préparaient la publication de leur rapport.
Le rapport de 65 pages des deux organismes est intitulé You Don’t Exist : Arbitrary Detentions, Enforced Disappearances, and Torture in Eastern Ukraine [Vous n’existez pas : détentions arbitraires, disparitions forcées et torture en Ukraine de l’Est]. Il minimise les détails sinistres, ainsi que la dimension internationale de la guerre civile anti-terroriste menée par l’Ukraine depuis plus de deux ans. Il soutient que les victimes de la guerre portent une responsabilité dans les violations des droits, égale à celle des auteurs. L’introduction dit :
Tant les autorités gouvernementales que les séparatistes soutenus par la Russie [sic] dans l’Est de l’Ukraine ont maintenu des civils en détention arbitraire prolongée, sans aucun contact avec le monde extérieur, y compris avec leurs avocats ou leurs familles. Dans certains cas, les détentions constituaient des disparitions forcées, ce qui signifie que les autorités en question refusaient de reconnaître la détention de la personne ou refusaient de fournir une information sur le lieu où elles se trouvaient ou sur leur sort. La plupart des détenus ont subi la torture ou d’autres formes de mauvais traitements…
La recommandation principale dans le résumé de l’introduction du rapport est la suivante :
Amnesty International et Human Rights Watch appellent le gouvernement ukrainien et les autorités de fait dans les DNR et LNR [République populaire de Donetsk et République populaire de Lugansk] à mettre fin immédiatement aux disparitions forcées et aux détentions arbitraires et au secret, et de mettre en place des politiques de tolérance zéro, en matière de torture et de mauvais traitements sur les détenus. Toutes les parties prenant part au conflit doivent s’assurer que les forces sous leur contrôle sont conscientes des conséquences des mauvais traitements infligés aux détenus en vertu du droit international et que les allégations de torture et de mauvais traitements en détention font l’objet d’enquêtes soigneuses et que leurs responsables sont tenus d’en rendre compte.
La méthode du rapport est bien connue, c’est la même que celle employée dans les rapports sur l’Ukraine produits par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme (OHCHR) il y a deux ans. Le dernier rapport de l’OHCHR sur l’Ukraine a été publié la semaine précédant le rapport d’AI/HRW et a été examiné ici par l’auteur de cet article.
Comme le Haut-Commissariat de l’ONU, Amnesty International et Human Rights Watch considèrent que les forces rebelles en Ukraine de l’Est ont les mêmes obligations de respecter les accords internationaux sur les droits humains que le gouvernement qui les attaque. Ce qui manque à cette équation est le fait que le gouvernement ukrainien est un signataire reconnu de la plupart des conventions internationales sur les droits humains et que pourtant il mène une guerre civile intérieure contre ses citoyens. Les rebelles, en revanche, sont ignorés et non reconnus par le monde, y compris par Amnesty International et Human Rights Watch, et donc incapables de devenir eux-mêmes signataires, comme ils seraient sûrement d’accord de le faire, si les conditions le permettaient. En tant que gouvernement membre des Nations unies et signataire des conventions internationales, le gouvernement ukrainien a‑t-il une responsabilité et des obligations spéciales dans ce conflit ? Ou ses responsabilités sont-elles diminuées lorsqu’il peut affirmer, que ce soit vrai ou pas : « Hé, de l’autre côté, ils violent aussi les droits humains » ?
AI et HRW esquivent ces questions dérangeantes. Ils usent de la même terminologie insultante et péjorative que Kiev, pour décrire les forces rebelles attaquées. Les termes « autorités de fait » et « séparatistes soutenus par la Russie en Ukraine de l’Est » sont utilisés de manière interchangeable pour décrire les responsables élus à Donetsk et à Lugansk. Permettez-moi de rappeler que ces responsables ont héroïquement conduit leur populations à se défendre contre une attaque militaire brutale par les forces armées ukrainiennes et leurs alliés, des milices paramilitaires d’extrême-droite. Selon les chiffres sous-estimés des Nations unies, l’offensive ukrainienne a causé la mort de plus de 10 000 personnes. Elle a provoqué des dizaines de milliers de blessés et plusieurs millions de personnes chassées de leurs foyers ou de leur patrie du Donbass.
Comment les dirigeants de Donetsk et Lugansk sont-ils supposés suivre les subtilités de la guerre humanitaire recommandée par AI/HEW, lorsqu’ils sont méprisés et vilipendés au niveau mondial, même par les soi-disant défenseurs des droits humains ? N’y a‑t-il personne, dans les lointains bureaux de Londres et de New York, pour se soucier des populations de Donetsk et de Lugansk, qui sont soumises quotidiennement aux tirs d’artillerie et à d’autres attaques avec l’encouragement actif et l’aide financière des gouvernements occidentaux (sans parler de l’aveuglement volontaire des organisations de défense des droits humains) ? AI et HRW n’ont pas de réponse à ces questions. » […]
Lire la suite :
http://lesakerfrancophone.fr/les-defenseurs-des-droits-humains-complices-des-violations-des-droits-de-lhomme-en-ukraine-de-lest
Source : le Saker Francophone
Comment peut-on être « pro-russe » ?
Par Bruno Guigue
Un soldat roumain assiste à la cérémonie d’ouverture du site américain de défense antimissile Aegis à Deveselu. Source Reuters
Comme si elle avait les vertus d’un exorcisme incantatoire, une véritable litanie inonde les médias occidentaux. La Russie, dit-on, est une menace pour l’Occident, un péril mortel pour ses intérêts, un ferment corrosif pour ses valeurs. Insensible à la diplomatie, cette puissance aux allures de brute épaisse ne comprend que la force. Hermétique à la négociation, elle est totalement imperméable au code de conduite des nations civilisées. Il faut regarder la réalité en face, et cesser de croire que la Russie a changé, qu’elle n’est pas la réplique d’une URSS dont elle charrie le sinistre héritage. Si l’on veut s’opposer aux ambitions effrénées de l’ogre russe, inutile d’y aller par quatre chemins : il faut réarmer au plus vite et se préparer au pire.
Résumé bêtifiant de tous les lieux communs de l’atlantisme vulgaire, ce discours belliciste n’est pas qu’un discours. Il y a aussi des actes, et ils sont lourds de signification. Les USA ont installé chez leurs vassaux d’Europe orientale un bouclier antimissile qui fait peser sur Moscou la menace d’une première frappe et rend caduc tout accord de désarmement nucléaire. L’OTAN multiplie les manoeuvres conjointes aux frontières occidentales de la Fédération de Russie, de la Mer Baltique à la Mer Noire. Colossal, le budget militaire US représente la moitié des dépenses militaires mondiales. En pleine expansion, il équivaut à neuf fois celui de la Russie. A l’évidence, l’essentiel des dépenses nouvelles vise à développer une capacité de projection des forces à l’extérieur, et non à défendre des frontières que personne ne menace.
Dans un monde régi par un minimum de rationalité, ces réalités géostratégiques devraient suffire à couvrir de ridicule les gogos de droite et de gauche qui avalent la propagande antirusse comme on boit du petit lait. Mais les idées les plus stupides ont la vie dure, et il y a encore des semi-habiles pour croire que la Russie est une puissance impérialiste au même titre que les Etats-Unis d’Amérique. Si l’impérialisme désigne l’attitude consistant pour une grande puissance à imposer de gré ou de force son hégémonie à d’autres puissances, on se demande en quoi la politique russe relève de cette catégorie. Où sont les Etats envahis ou menacés par la Russie ?
L’Ukraine est en proie à une crise intérieure gravissime consécutive au coup d’Etat qui a porté au pouvoir une clique ultra-nationaliste dont la politique n’a cessé d’humilier la population russophone des régions orientales. C’est cette provocation délibérée des autorités usurpatrices de Kiev, soutenues par des groupes néo-nazis, qui a poussé les patriotes du Donbass à la résistance et à la sécession. Mais aucun char russe ne foule le territoire ukrainien, et Moscou a toujours privilégié une solution négociée de type fédéral pour son grand voisin. En témoignent les accords de Minsk I et II, qui ont été bafoués par le gouvernement ukrainien, et non par celui de la Russie. Aujourd’hui, la seule armée qui tue des Ukrainiens est celle de Kiev, cyniquement portée à bout de bras par les puissances occidentales pour intimider Moscou. Dans toute cette région, c’est l’Occident qui défie outrageusement la Russie à ses frontières, et non l’inverse. Que dirait-on à Washington si Moscou menait des manœuvres militaires conjointes avec le Mexique et le Canada, et encourageait à coups de millions de roubles la déstabilisation de l’Amérique du Nord ?
Que le terme d’impérialisme s’applique à la politique US, en revanche, ne fait pas l’ombre d’un doute. Elle est d’ailleurs revendiquée par Hillary Clinton qui vient de rappeler que les USA sont « la nation indispensable du monde », un « pays exceptionnel, champion inégalé de la liberté et de la paix », qui montre le chemin à ces peuplades innombrables qui n’ont pas le bonheur d’être américaines, mais qui savent se montrer reconnaissantes à l’égard de leur sauveur à la bannière étoilée. « Les peuples du monde nous regardent et nous suivent. C’est une lourde responsabilité. Les décisions que nous prenons, ou que nous ne prenons pas, affectent des millions de vies. L’Amérique doit montrer le chemin », proclame la candidate démocrate. On imagine la teneur des commentaires si M. Poutine avait affirmé urbi et orbi que la Russie doit guider le monde et sauver l’humanité. Mais c’est l’Amérique, et elle a une « destinée manifeste ». Investie d’une mission civilisatrice à vocation planétaire, l’Amérique est le « nouvel Israël », apportant la lumière aux nations confites d’émotion et saisies d’admiration devant tant de bonté.
Pour le cas où l’enthousiasme des vassaux viendrait à mollir, toutefois, la présence de 725 bases militaires US à l’étranger devrait probablement suffire à y remédier et à entraîner malgré tout l’adhésion des populations récalcitrantes. 725 bases militaires : un chiffre froid et objectif qui donne un minimum de consistance matérielle à ce joli mot d’impérialisme dont abusent les amateurs en géopolitique lorsqu’ils l’attribuent à la Russie de Vladimir Poutine. Car la Russie, elle, n’a pas 725 bases militaires hors de ses frontières. Précisément, elle en a 2, ce qui fait une sacrée différence. La première base est au Kazhakstan, pays allié et limitrophe de la Russie, dont 40% de la population est russophone. La seconde est en Syrie, près de Lattaquié, installée en 2015 à la demande expresse d’un Etat souverain soumis à une tentative de déstabilisation pilotée depuis l’étranger.
Il est amusant de constater que l’accusation d’impérialisme proférée contre la Russie est une ânerie partagée par ces officines de propagande quasi-officielles de l’OTAN que sont les médias français et par des groupuscules gauchistes qui ne sont décidément pas guéris des pustules de leur maladie infantile. Vieille répartition des tâches, au fond, dont il y a d’autres exemples. Ce sont les mêmes groupes qui s’imaginent défendre la cause palestinienne tout en soutenant les mercenaires wahhabites en Syrie, lesquels servent surtout de piétaille à l’OTAN et de garde-frontière à l’entité sioniste. Mais demander à ces benêts de comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient relève sans doute du vœu pieux, la réalité concrète ayant manifestement perdu à leurs yeux le privilège que Marx lui reconnaissait. « L’impérialisme russe », cette bouteille à l’encre d’un atlantisme presque séculaire, finira sans doute au cimetière des idées reçues, mais il se peut qu’elle continue un certain temps à empoisonner les esprits faibles.
En attendant, c’est plus fort que lui, le « pro-Russe » n’en démord pas. Obstiné, il tient à ses chimères. Il croit par exemple que celui qui envahit des pays lointains est impérialiste, tandis que celui qui défend ses frontières ne l’est pas. Il pense que celui qui utilise les terroristes pour semer le chaos chez les autres est impérialiste, et non celui qui les combat à la demande d’un Etat allié. Il a la naïveté de penser que le respect de la loi internationale s’applique à tout le monde, et pas seulement aux pays faibles comme l’Irak, la Libye et la Syrie. Dans son incroyable candeur, il juge absurde le reproche fait à la Russie d’annexer la Crimée quand 95% de sa population le demande, alors même que ses accusateurs ont poussé le Kosovo à la sécession. Têtu pour de bon, le « pro-Russe » préfère un monde multipolaire à ce champ de ruines que la fureur néo-conservatrice d’une Hillary Clinton va continuer à répandre si le complexe militaro-industriel et le lobby sioniste réussissent, comme d’habitude, à imposer leur poulain à la tête de la première puissance militaire mondiale.
Par Bruno Guigue
Bruno Guigue, ex-haut fonctionnaire, analyste politique et chargé de cours à l’Université de La Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines d’articles.
Source : http://arretsurinfo.ch/comment-peut-on-etre-pro-russe-par-bruno-guigue/
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L’hystérie à l’ONU trahit les sponsors occidentaux de la terreur
Par Finian Cunningham – Le 27 septembre 2016 – Source Strategic-Culture
Samantha Power, une des harpies US, à la tribune de l’ONU
« L’hystérie et le cabotinage au Conseil de sécurité des Nations Unies de trois membres permanents, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, équivalaient à un aveu signé. Ironiquement, on peut imaginer comment s’exprimerait une telle confession : « Nous, les membres profondément vexés affichons ici grossièrement notre mécontentement de voir détruits les terroristes que nous parrainons secrètement en Syrie pour un changement de régime. »
C’est ainsi que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, se sont vulgairement affichés avec leurs représentants, fulminant contre la Russie des accusations sensationnalistes non fondées, l’accusant de commettre des crimes de guerre. À l’intempérance a succédé une crise de rage et le départ précipité des trois membres qui avaient initialement convoqué la réunion du Conseil de sécurité.
Plus tard, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a fustigé l’attitude impérieuse du trio occidental comme une « inacceptable » violation du protocole diplomatique.
Pendant le week-end, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont affirmé que la Russie, en « partenariat » avec son alliée la Syrie, a perpétré des crimes de guerre suite à la rupture du cessez-le feu qui avait été déclaré le 12 septembre.
Comme d’habitude, l’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power excella dans l’hystérie et le cabotinage. « Ce que la Russie est en train de faire n’est pas du contre-terrorisme. C’est de la barbarie », a déclaré une Power stridente, dopée au vitriol.
La responsable américaine a même laissé entendre qu’elle aimerait désormais voir la Russie éliminée des membres du Conseil de sécurité. « La Russie dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Ceci est un privilège et une responsabilité. Pourtant, en Syrie et à Alep, la Russie abuse de ce privilège historique ».[Quid du même privilège dont les US abusent pour protéger Israël ? NdT]
Cet hubris délirant est à couper le souffle, quand il vient d’une fonctionnaire du pays qui bombarde actuellement sept nations (la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, le Pakistan, la Somalie et le Yémen) et qui en a détruit des dizaines d’autres au cours des dernières décennies, avec des millions de morts parmi les civils. » […]
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http://lesakerfrancophone.fr/lhysterie-a-lonu-trahit-les-sponsors-occidentaux-de-la-terreur
Source : Le Saker Francophone
Autopsie du Maïdan : le coup d’État pour les nuls
Mode d’emploi… Ou le mythe du soulèvement populaire spontané
httpv://www.youtube.com/watch?v=v9KJ9uaU-7g
http://lesakerfrancophone.fr/autopsie-du-maidan-le-coup-detat-pour-les-nuls
Source : le Saker Francophone
Encore merci Etienne pour votre indépendance d’esprit car de fait c’est juste après le 11 septembre 2001 que les Usa avec leurs valets européens ont décidés de mettre les ressources essentielles planétaires sous leur coupe…
Voici les forces en présences qu’elles soient armées ou médiatiques :
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01167118/document « Thèse Le potentiel de smart power de l’UE : Comment penser la puissance européenne ?
Ce n’est pas vieux et explique les moyens énormes mis pour la conquête des ressources qui passe par des « guerres sans fins » contre des pays souverains et moins armés. Serbie, (ex-Yougoslavie ) Irak, Lybie, Syrie aujourd’hui souffrent de milles maux avec l’aide des FMI et autres organisations en plus des ONG d’ingérences dites ’ »humanitaires ».Afrique également .Honteux !
Bien à toi Etienne..
On ne peut plus regarder la vidéo de Georges Marchais pour raison de « copyright » !