httpv://youtu.be/MLK95_p8zI0
Ça, c’est du bon boulot. Bien montrer – et démontrer – que les pires régressions sociales – récentes, présentes et à venir – sont DUES (rendues possibles et même rendues obligatoires ! ) par notre « appartenance » (c’est le bon mot) à la prétendue « union européenne » (outil des 1 % atlantistes pour asservir les 99 % européens), ce travail-là, c’est du bon boulot de vrais journalistes – « sentinelles du peuple » comme on appelait les journalistes en 1789, à l’époque de Marat (visionnaire dévoué au bien commun, lui aussi).
Merci Fakir.
Les politiciens sont des gredins, adversaires du bien comun. Il faut d’urgence sortir de leurs pièges démophobes, il faut sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, de l’OMC, du FMI…
Mais la solution ne viendra pas des « élus », qui sont le problème : il nous faut une constitution digne de ce nom, et il faudra bien apprendre à l’écrire (et ensuite la protéger) nous-mêmes.
Allez, au boulot ! 🙂 Multipliez donc vos mini-ateliers, tous les jours…
Et faites passer.
Bon courage à tous – et merci pour vos chouettes messages, tous les jours 🙂
Étienne.
_____________
PS : Ne ratez pas (et faites connaître autour de vous, ceci est essentiel) la grande enquête de Fakir sur le piège unioneuropéen, et le formidable petit bouquin – explosif – de François Ruffin : » Faut-il faire sauter Bruxelles ? » :
http://www.fakirpresse.info/+-Faut-il-faire-sauter-Bruxelles-+
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10154236196457317
L’aveu de l’usurier en chef :
httpv://youtu.be/ZWBreXNezgk
Je me souviens que, dans les commentaires du premier billet sur la bombe de François, Norton nous avait fait découvrir cette merveille (60 millions de vues quand même) 🙂
httpv://youtu.be/uT3SBzmDxGk
Imaginez un peu celui qui, à cette époque, pouvait ainsi jouer et se lâcher… il en est de même aujourd’hui pour tous ceux qui ont cette volonté et cette nécessité de sortir dans la rue et s’opposer à l’ancien système_vibrer d’une force toute nouvelle et synergétique à l’envie… ^^
(hors-sujet mais à voir pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu)
https://youtu.be/rJoMvuX1fKE
Michel Collon au parlement européen : Non à l’OTAN
http://www.investigaction.net/suivez-michel-collon-en-direct-au-parlement-europeen-sur-les-alternatives-a-lotan/
à partir de 1:45:00 (choix de la langue en bas à gauche de la vidéo)
Juste un petit message de soutien à Etienne qui doit en avoir bien besoin, après 10 ans de travail acharné à essayer de nous réveiller politiquement.
Bien que d’un naturel discret et introverti, je suis devenu conférencier-chanteur à mes heures perdues, et je m’étonne moi-même à être maintenant capable de tenir un débat et soutenir une idée en public. Etienne le disait pourtant dès ses premières conférences : au début on se dit qu’on ne va pas y arriver, on n’a pas les arguments, on n’est pas bon, mais très rapidement, on devient compétent, on apprend, et à notre tour, on devient colporteur d’idées.
Je pense que l’urgence aujourd’hui est de faire prendre conscience massivement, je vois autour de moi des tas de gens qui arrivent finalement à l’os de la Constitution en partant de domaines bien différents (permaculture, inégalités sociales, anti-nucléaire…). Il faut juste qu’on soit de plus en plus nombreux à initier les prises de consciences. Choisir un domaine qu’on maitrise à peu près, peaufiner sa démonstration, et le reste viendra tout seul en son temps.
Que chacun prenne sa plume, sa guitare, sa voix, sa bêche ou l’outil avec lequel il est le plus à l’aise, et commence quelque chose. N’importe quoi. Je l’ai fait alors que je n’avais aucune prédisposition. Tout le monde peut le faire.
http://prisedeconfiance.fr
https://www.dailymotion.com/video/x472izp_prise-de-confiance-partie-1_music
Prise de confiance partie 1 par Merome
Bonjour à tous,
Je suis tout à fait convaincue par l’argumentaire de la « cause des causes ». Néanmoins récemment, une nouvelle cause m’est apparue presque plus essentielle, grâce à de nombreuses lectures et vidéos (dont Thierry Casasnovas), et une expérimentation personnelle. La santé. Je pense que des citoyens véritablement en bonne santé seraient naturellement plus actifs, plus altruistes, avec un sens des priorités renouvelé. Sans doute que la constitution peut controler le comportement des gens, mais selon moi une prise de conscience sur la santé peut se faire dès maintenant, favoriser l’indépendance des gens face au système actuel, améliorer les rapports sociaux et favoriser à terme l’arrivée d’une nouvelle constitution. Or, le combat pour des causes extérieures ne nous invite pas toujours à nous prendre nous-mêmes en main. Prendre soin de sa santé, par son alimentation en premier lieu, c’est une porte ouverte sur un nouveau rapport aux autres et au système. C’est peut-être plus facile à adopter en premier lieu que l’écriture de la constitution (pardon !) car cela offre des bénéfices individuels immédiats. Cela permet enfin d’ouvrir les yeux sur l’arnaque du système d’ »alimentation » et de « santé » (encore des mots trompeurs) actuel, qui est une bonne porte d’entrée pour découvrir l’arnaque du système politique.
L’état d’esprit d’un « patron » :
https://youtu.be/mVSjHeZAF3A
…« ce sont les actionnaires qui fixent les salaires des patrons »…(et puis les patrons fixent les salaires des travailleurs).
Pour Macron :
« Les salariés doivent pouvoir travailler plus, sans être payés plus »…Mais pour quoi faire ? Pour pouvoir surengraisser d’autres jusqu’à l’overdose ?
http://www.topito.com/top-pires-declarations-emmanuel-macron-le-vrai-visage-de-la-gauche
Sans rapport direct avec le post, mais je suis obligé de l’écrire tant je trouve ça génial !
ELON MUSK défend… LA DEMOCRATIE DIRECTE !
Elon Musk quoi !
Pause, stop, on arrete tout !
https://fr.express.live/2016/06/06/elon-musk-la-democratie-directe-est-moins-vulnerable-a-la-corruption/
et
http://www.numerama.com/sciences/174262-ia-despotique-democratie-directe-sur-mars-cyborgs-les-craintes-et-espoirs-delon-musk.html
Déjà qu’il craignait une 3ème guerre mondiale http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/elon-musk-une-troisieme-guerre-mondiale-interromprait-la-conquete-de-mars-16–12-2015–2003073_47.php , qu’il prenait position pour interdire les robots tueurs http://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/20150728.OBS3283/elon-musk-stephen-hawking-ou-steve-wozniak-disent-non-aux-robots-tueurs.html , et prenait position pour une reflexion profonde sur les dangers de l’intelligence artificielle http://www.meltydiscovery.fr/stephen-hawking-et-elon-musk-signent-lettre-ouverte-sur-l-intelligence-artificielle-a435070.html , les positionnements positifs et brillants de cet homme ne cessent de m’étonner !
Etant donné qu’il vient de défendre la démocratie directe, la question que je me pose c’est : « Quand est ce qu’Elon Musk va se faire attaquer par les antifa et traiter de fasciste et de nazi ? »
C’est exceptionnel qu’un type de cette envergure défende la démocratie directe, à mon avis ça mérite un post et un « Hip hip hip hourra ! » 😀
Bonne journée à vous et merci encore Mr Chouard ! 🙂
Affaire Kerviel, le vent tourne…
http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0211004540221-affaire-kerviel-les-prudhommes-condamnent-la-societe-generale-2004442.php#xtor=RSS37
De 2004 à 2016, comment les peuples ont-ils évolué concernant l’Union européenne ?
Réponse :
Dans tous les pays européens, les personnes favorables à l’Union européenne sont de moins en moins nombreuses !
Ce que montre le graphique ci-dessous, c’est la mort inéluctable de l’Union européenne.
Entre les peuples et l’Union européenne, le divorce est consommé.
En 2004, en France, 69 % des personnes interrogées avaient une opinion favorable de l’Union européenne. En 2016, ils ne sont plus que 38 % !
En 2004, en Allemagne, 58 % avaient une opinion favorable de l’Union européenne. En 2016, ils ne sont plus que 50 %.
En 2004, au Royaume-Uni, 54 % avaient une opinion favorable de l’Union européenne. En 2016, ils ne sont plus que 44 %.
En Italie, les opinions favorables à l’Union européenne sont passées de 78 % à 58 %.
En Espagne, les opinions favorables à l’Union européenne sont passées de 80 % à 47 %.
En Pologne, les opinions favorables à l’Union européenne sont passées de 83 % à 72 %.
En Grèce, les opinions favorables à l’Union européenne sont passées de 37 % à 27 %.
http://www.pewglobal.org/files/2016/06/PM_2016.06.07_brexit-00.png
Les dix traîtres.
Qui sont les dix participants français à la réunion du Groupe Bilderberg 2016 ?
Réponse :
Henri de Castries, patron des assurances AXA
Patricia Barbizet, patronne de l’entreprise Artémis, présidente du conseil de surveillance de Christie’s
Nicolas Baverez, éditorialiste de l’hebdomadaire LE POINT, associé chez Gibson, Dunn & Crutcher
Olivier Blanchard, ancien économiste du FMI, Peterson Institute
Emmanuelle Charpentier, directrice du Max Planck Institute for Infection Biology
Laurent Fabius, ancien premier ministre, président du Conseil Constitutionnel
Etienne Gernelle, directeur de l’hebdomadaire LE POINT
Sylvie Goulard, membre du parti UDI, députée européenne
Christine Lagarde, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, directrice du FMI
Edouard Philippe, député Les Républicains (LR), maire du Havre
http://www.bilderbergmeetings.org/participants.html
Une citation très importante :
« Je pense que vous pourriez dire, déclara un jour le diplomate américain George McGhee, que le traité de Rome, qui a créé le Marché commun, a été mûri pendant ces réunions de Bilderberg et aidé par le flot de nos discussions. »
Source :
« L’Europe sociale n’aura pas lieu », de François Denord et Antoine Schwartz, édition Raisons d’agir, page 40.
Pour faire un don pour permettre aux grévistes de poursuivre leur résistance face au gouvernement de tyrannie insidieuse :
https://www.lepotcommun.fr/pot/x9a9rzjr
A l’approche des élections, les démagogues prêts à tout promettre sont de sortie :
“Est-ce que les citoyens peuvent être tirés au sort dans les institutions nationales pour opérer un contrôle (…) je l’ai expérimenté en Saône-et-Loire, ça a fonctionné.” C’est ce que propose l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, invité mercredi 8 juin de France Inter. Il faut, selon le socialiste, “des idées nouvelles, des alternatives. C’est ce à quoi j’ai décidé de me consacrer.”
Des députés qui peuvent destituer un ministre
L’ancien ministre a ainsi présenté des propositions pour moderniser la démocratie. Il propose de remplacer les sénateurs par des citoyens tirés au sort “qui n’exerceront pas des fonctions législatives parce qu’ils n’ont pas de représentativité, mais des fonctions de contrôle de l’argent public, des engagements du gouvernement, du bon fonctionnement du service public.”
Arnaud Montebourg propose également d’introduire la possibilité pour les députés de destituer un ministre, sans pour autant faire chuter l’ensemble du gouvernement. “Cela ne remet pas en cause la stabilité du système mais cela permet des contre-pouvoirs”, dit-il.
« qui n’exerceront pas des fonctions législatives parce qu’ils n’ont pas de représentativité… » D’où il sort cela ? c’est justement un gros avantage du tirage au sort, c’est la représentativité. Et ça prétend être un professionnel de la politique…
Encore une citation prophétique de ce sacré bonhomme qu’était De Gaulle :
https://www.facebook.com/576030965833088/videos/713158952120288/
Frédéric Lordon : Non et toujours non à la loi El Khomri… et son monde.
httpv://youtu.be/ky28n7YhtAY
[remarquable] Serge Halimi devant l’intersyndicale du Havre
httpv://youtu.be/tabXdsGxMvE
Le gouvernement nous pisse dessus, les médias nous disent qu’il pleut
Le gouvernement nous pisse dessus, les médias nous disent qu’il pleut from Là-bas si j’y suis on Vimeo.
MES NUITS BLANCHES POUR NUIT DEBOUT
par François Ruffin, Fakir :
http://www.fakirpresse.info/mes-nuits-blanches-pour-nuit-debout
[Ennemis du peuple] L’Europe a renoncé à réguler le trading haute fréquence
Par Benoît Lallemand
responsable du développement stratégique chez Finance Watch
L’histoire
La Commission européenne a publié le 25 avril son projet de règlement délégué complétant la directive 2014⁄65 sur les Marchés d’instrument financiers (MIF 2). La directive elle-même avait mis la barre très bas en ce qui concerne la régulation du trading haute fréquence (HFT). Le règlement y ajoute une définition du HFT tellement large qu’elle interdit pour (très) longtemps toute régulation plus ambitieuse de ces pratiques. Une belle réussite, en deux temps donc, pour les lobbys du HFT et des banques d’investissement.
Pourquoi un tel silence face à ce texte ? Le sujet reste très technique pour beaucoup d’observateurs non avisés, notamment les élus amenés à se prononcer, qui ont aussi d’autres priorités. Les traders traditionnels, « lents », qui seront désormais considérés comme HFT, ne sont pas impactés par des mesures minimalistes qui sont déjà leurs pratiques.
Les intéressés, quant à eux, se gardent bien de parader, tandis que se ferme un lourd couvercle sur un débat qui aura souvent été trop populaire à leur goût. Seul reste le bruit feutré des portes tournantes : le responsable du HFT pour le superviseur des Pays-Bas (berceau historique de la pratique), en première ligne des négociations sur les textes techniques donc, est nommé secrétaire général du principal lobby HFT.
Le texte
Premièrement, donc, on a vidé la réglementation MIF 2 de sa substance. Le texte de la directive se borne à la perspective prudentielle : exit la question de l’utilité du HFT. On pouvait tout à fait se passer de définir le HFT en modifiant les règles du jeu du trading (la microstructure des marchés) afin d’empêcher tout comportement parasite ou malveillant : en renforçant les obligations de tenue de marché, en imposant un prix (même très faible) à toute modification ou annulation d’ordres (ce qui casse le modèle économique des stratégies d’abus de marché), en réformant sérieusement le régime des « pas de cotation » (« tick size ») des plates-formes de marché.
Deuxièmement, les lobbys sont parvenus à obtenir une définition très large, qui considère comme HFT plus de 90% des intermédiaires financiers ! Trois critères ont été retenus pour cela. Les deux premiers étaient déjà prévus par la directive adoptée le 15 mai 2014 : une proximité physique avec les plates-formes afin de minimiser les latences ; et une exécution des ordres sans intervention humaine mais via l’usage d’algorithmes.
Le règlement délégué est venu figer le critère quantitatif, ou débit considéré comme « élevé » à partir de la transmission d’au moins 2 messages/seconde sur un instrument donné ou d’au moins 4 messages/seconde sur une plate-forme donnée. Alors qu’experts et universitaires s’accordent sur le fait qu’on entre dans le HFT à partir de 1.000 messages/seconde !
Les grandes banques françaises, en particulier, n’ont pas oublié que le HFT a été pointé du doigt par le législateur lors de la négociation de la loi bancaire et de la TTF nationales. Or maintenant que tout le monde est HFT, il sera impossible de légiférer sur le vrai HFT : ces mesures s’appliqueraient à la grande majorité des acteurs sur le marché et pénaliseraient donc les acteurs traditionnels.
Désormais, c’est au Parlement européen d’adopter ou de rejeter le règlement délégué dans son ensemble, c’est-à-dire sans pouvoir rejeter seulement tel ou tel article comme celui sur le HFT…
L’enjeu : investir, et non pas spéculer. Les opérateurs HFT ont réussi à propager l’idée selon laquelle ils sont apporteurs de liquidité. Mais ils oublient de préciser qu’ils n’apportent de la liquidité que sur les titres déjà parmi les plus liquides ! Ceci peut laisser persister un doute, chez les décideurs politiques, sur le besoin de limiter cette pratique.
L’ambition de la MIF originale – ré-inventée aujourd’hui par l’Union des Marchés de Capitaux – était de faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) à un marché européen des capitaux comme complément au crédit bancaire. Or, en mettant les bourses en concurrence, on a fragmenté la liquidité plutôt que de la centraliser et, surtout, on a permis l’explosion d’une ultra-liquidité spéculative totalement déconnectée de l’économie réelle au détriment d’une liquidité patiente, locale, utile.
Les textes de loi qu’on continue de nous servir sont ainsi à rebours de la rhétorique politique qui les soutient.
Benoît Lallemand
http://communautes.agefi.fr/status/9998
Une majorité de Français souhaite un référendum sur la sortie de la France de l’UE
Le Monde.fr | 12.03.2016
Par Philippe Bernard (Londres, correspondant)
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/03/12/une-majorite-de-francais-souhaite-un-referendum-sur-le-frexit-la-sortie-de-la-france-de-l-ue_4881768_3214.html
#néofascisme presque à maturité
Grèce : la BCE, bras armé des créanciers
par Romaric Godin (La Tribune) :
Euclide Tsakalotos, ministre des Finances grec, n’a pas réussi à décider la BCE à aider son pays. (Crédits : Reuters)
En refusant de rétablir la dérogation sur le refinancement des banques grecques, la BCE a, ce jeudi, sanctionné une nouvelle volonté de résistance du gouvernement grec. Une décision logique au regard de l’attitude de la BCE depuis le début de la crise hellénique.
Rien n’aura décidément été épargné à Alexis Tsipras. Ce jeudi 2 juin 2016, la BCE a refusé de rétablir la dérogation levée le 4 février 2015 permettant aux banques grecques d’utiliser les bons d’Etat helléniques comme collatéral pour se refinancer auprès de la banque centrale. Pourtant, mercredi soir, le gouvernement grec avait soumis en urgence à la Vouli, le parlement, un ensemble de textes pour mettre en place les dernières conditions réclamées par les créanciers. Mais Mario Draghi n’a pas été convaincu : il a demandé à voir la « mise en œuvre des mesures préliminaires du nouvel accord » avant de rétablir cette dérogation.
Il faudra donc encore attendre une décision du directoire du Mécanisme européen de stabilité (MES) avant d’agir. Or, les prochaines réunions du conseil des gouverneurs (pour la politique non monétaire) de la BCE sont prévues les 22 juin et 6 juillet. A moins que la BCE ne préfère attendre la prochaine réunion de politique monétaire, prévue le 21 juillet. Les banques grecques pourraient donc encore devoir attendre un mois et demi.
L’importance de la dérogation
Or, cette dérogation est importante pour elles. Actuellement et depuis février 2015, les banques grecques se refinancent principalement, à hauteur de 9,3 milliards d’euros par l’aide à la liquidité d’urgence, le fameux programme ELA. Cette aide, théoriquement provisoire et exceptionnelle, coûte 1,5 point d’intérêt en plus que le refinancement normal de la BCE qui est actuellement gratuit. Pour les banques grecques, la dérogation permettrait de se refinancer gratuitement à hauteur de 5,1 milliards d’euros, selon le site Macropolis, ce qui permettrait, par contrecoup, d’améliorer leurs résultats et de baisser leurs taux proposés à l’économie grecque. Surtout, Alexis Tsipras espère que ce retour de la dérogation permettra d’envoyer un signal positif à des agents économiques qui en ont bien besoin. Il pourrait être perçu comme la première étape vers une autre dérogation permettant d’inclure la dette grecque le programme de rachat de la BCE.
Pourquoi la BCE a refusé
La BCE a justifié son refus par le besoin de « voir ». Mais le rétablissement de cette dérogation semblait acquis en début de semaine. Seulement, entretemps, le gouvernement grec a voulu montrer, comme à son habitude, des signes de résistance. Le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, avait prévenu que « toutes les mesures ne pourraient pas être mises en œuvre ». Cette résistance a un usage interne à la Grèce : elle est la mise en scène de l’utilité du gouvernement face aux créanciers, alors que la réaction à l’accord du 25 mai a été très négative en Grèce. Pour faire comprendre au gouvernement grec qu’il n’avait guère son mot à dire, les créanciers ont donc une nouvelle fois utilisé la BCE en reportant la levée de la dérogation.
Panique à Athènes
Le gouvernement grec a alors clairement paniqué mercredi en déposant en hâte des mesures complémentaires. Euclide Tsakalotos a tout fait pour obtenir ce vote en précisant que « ceux qui avaient voté la dernière loi n’ont aucune raison de ne pas voter ces mesures. » Au programme, on trouve le programme des privatisations et la suppression de la retraite complémentaire pour les plus fragiles, l’EKAS, entre autres. Mais cette manœuvre désespérée destinée à convaincre au dernier moment la BCE aura été inutile. La Grèce va devoir encore attendre. Une fois de plus, il aura été prouvé que l’autonomie du gouvernement grec n’existe pas. Le gouvernement grec va donc devoir encore courber l’échine et oublier ses velléités de résistance, comme le prouve la volte-face d’Euclide Tsakalotos. Une fois les mesures complémentaires votées, on attend le versement de la nouvelle tranche de « l’aide » le 13 juin. La BCE décidera donc ensuite.
La BCE, bras armé des créanciers de la Grèce
La BCE, de son côté, confirme qu’elle n’hésite pas à être le bras armé des créanciers. Le 4 février 2015, la dérogation avait été levée sur la conviction de la BCE que la Grèce ne voulait plus suivre le programme de la troïka. Cette décision était hautement contestable. Certes, l’usage des bons d’Etat n’est permis que lorsque ces États sont notés en catégories d’investissement par les agences de notation reconnues par la BCE. Lorsqu’un pays est « sous programme », la BCE accorde une dérogation en considérant que le pays est sur le chemin du retour à une meilleure notation.
Mais le 4 février 2015, la Grèce n’était pas hors du programme. Le gouvernement grec avait indiqué vouloir renégocier les termes du programme, mais ce dernier a été renouvelé le 20 février jusqu’au 30 juin 2015. La suppression de la dérogation était une décision politique qui visait à provoquer une panique bancaire et à faire plier le gouvernement grec. La BCE jouait donc clairement dans le camp des créanciers en faisant dépendre le système bancaire grec de l’ELA, fil fragile et remis en question chaque semaine. Après l’annonce du référendum le 29 juin, le gel de l’ELA a provoqué la fermeture des banques et le menace explicite de la BCE d’exclure la Grèce de la zone euro. In fine, c’est bien cette action qui a fait céder Alexis Tsipras.
Maintenir le « nœud coulant »
Après la décision de ce dernier le 13 juillet 2015 d’accepter les conditions des créanciers et la signature d’un troisième mémorandum en août, la BCE a décidé d’attendre pour rétablir cette dérogation, ce qui repoussait encore davantage l’inclusion de la Grèce dans le programme de rachat de titres. C’était évidemment s’appuyer sur une méfiance entretenue par l’Eurogroupe pour faire accepter toujours plus de mesures au gouvernement grec. La BCE, en ne bougeant pas, maintenait le « nœud coulant » en place depuis le 4 février 2015. Cette stratégie d’appui aux créanciers de la BCE vient d’être confirmée ce jeudi 2 juin par Mario Draghi.
Attitude contestable
L’attitude de l’institution de Francfort demeure cependant problématique. Au niveau de la zone euro, la BCE tente avec raison de dynamiser la croissance et de lutter contre la déflation. Or, la Grèce est un pays en récession et en déflation. L’exclure du QE et placer des conditions de politiques déflationnistes à l’accès des banques au taux normal de refinancement n’a économiquement aucun sens. C’est donc que la raison de ce comportement n’est pas économique, mais politique et qu’une telle attitude serait impensable avec un pays d’une plus grande taille de la zone euro. La BCE sanctionne donc, sous couvert d’un respect prétendu des règles, la Grèce pour l’exemple et établit, elle, si fière d’être la seule institution « fédérale » de la zone euro, un « deux poids, deux mesures » qui pose problème en terme d’égalité des États membres de l’Union monétaire.
Source : La Tribune, Romaric Godin, 02-06-2016
http://www.les-crises.fr/grece-la-bce-bras-arme-des-creanciers-par-romaric-godin/
Ils sont en train de vendre le pays pièce par pièce pour pouvoir utiliser la monnaie des puissants du coin càd « l’euro ». Il n’y a pas de limite à ce petit jeu, sauf les limites territoriales. C’est quant même incroyable que cela puisse se passer sous les yeux, au nez et à la barbe de la population ! Rien ne les arrête (les puissants) et rien ne les alerte (les sans dents) !
La liste terrifiante de ce qui ne marche pas dans la zone euro
par Patrick ARTUS :
http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0211035715650-la-liste-terrifiante-de-ce-qui-ne-marche-pas-dans-la-zone-euro-2007022.php#
Source : Les Échos
Loi travail : le Sénat adopte l’article 2 en le durcissant
http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/06/17/loi-travail-le-senat-adopte-l-article-2-en-le-durcissant_4952219_823448.html
Loi Travail : La majorité des Français soutiennent la mobilisation contre le projet de loi :
http://www.20minutes.fr/societe/1868467–20160618-loi-travail-majorite-francais-soutiennent-mobilisation-contre-projet-loi
Un mensonge d’État qui nous prend pour des cons :
l’hôpital Necker « dévasté » par des sauvageons…
http://www.archyves.net/html/Blog/?p=7017
Les institutions européennes vues par Frédéric Lordon :
httpv://youtu.be/xODeS6qi3g4
Un papier intéressant chez Coralie, sur l’Italie, en train de se redresser, elle aussi, contre le fouet unioneuropéen :
Municipales en Italie : la révolte d’un pays qui coule
(par Lenny Benbara)
http://l‑arene-nue.blogspot.fr/2016/06/municipales-en-italie-la-revolte-dun.html
Source : L’arène nue (Blog sous programme de la Troïka depuis 2011)
Un autre papier intéressant, sur la gauche française et l’UE, traduit et signalé par François Asselineau (UPR),
=== SPÉCIAL BREXIT ===
UNE ANALYSE INTÉRESSANTE D’UN UNIVERSITAIRE IRLANDAIS CLASSÉ À GAUCHE :
« LA GAUCHE ET L’EUROPE »
Article d’Anthony Coughlan, publié dans le magazine Village Magazine, Dublin, septembre 2015 :
**********************************
À propos de l’auteur
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Anthony Coughlan est un universitaire irlandais radicalement opposé à l’intégration européenne. Économiste, il a été maître de conférences émérite en politique sociale au Trinity College à Dublin. Il dirige la « National Platform for EU Research and Information Centre », un organisme qui produit de la documentation critique rigoureuse sur les questions européennes.
Fermement attachée à l’indépendance nationale et à la démocratie, la « National Platform » est, comme l’UPR, membre de la Coordination d’Athènes ( cf. http://www.upr.fr/actualite/europe/le-colloque-dathenes-sacheve-par-la-creation-dune-coordination-des-partis-voulant-sortir-de-lue-et-de-leuro-par-larticle-50).
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Commentaires introductifs
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Alors que la gauche française refuse bec et ongles de proposer de sortir de l’UE pour commencer à porter remède au désastre sans fin dans lequel s’enfonce la France, Jean-Luc Mélenchon s’est fait une spécialité, depuis plusieurs semaines, d’esquiver toute question sur sa position vis-à-vis du Brexit.
Ce représentant de la prétendue « gauche radicale » à la française, – qui n’est que le clone du Grec Alexis Tsipras de Syriza et de l’Espagnol Pablo Iglesias de Podemos -, est parvenu à ce que personne ne sache clairement ce qu’il voterait au référendum du 23 juin s’il était Britannique. Tout en approuvant l’existence du référendum et en déclarant son intérêt pour ce qui se passerait si le Royaume-Uni votait pour la sortie de l’UE, il s’est toujours gardé d’indiquer ce qu’il voterait… En termes de techniques manipulatoires, c’est du grand art !
Dans ces conditions, la lecture de cet article d’Anthony Coughlan prend un intérêt tut particulier pour nos lecteurs, tout spécialement pour nos adhérents et sympathisants de sensibilité de gauche, qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à rallier l’UPR.
Cet article peut être lu dans sa version originale en anglais sur le site de la « National Platform » : https://nationalplatform.org/2015/09/15/the-left-europe-village-magazine/
Il a été repris sur le site de « Campaign for an independent Britain » : http://campaignforanindependentbritain.org.uk/the-left-and-europe/
La traduction en français a été effectué par le service de traduction de l’UPR, que je remercie au passage en notre nom collectif.
FA
20 juin 2016
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LA GAUCHE ET L’EUROPE
Anthony Coughlan
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L’Union européenne a toujours mis en difficulté la gauche politique, qu’elle soit sociale-démocrate, communiste ou trotskyste.
En effet, « l’intégration » supranationale propre à l’UE pose avec force la question de l’indépendance et de la démocratie nationales, ce que beaucoup à gauche trouvent embarrassant. Ils préfèrent se concentrer sur les problèmes économiques, de peur, s’ils abordent des sujets politiques comme l’indépendance nationale, de se retrouver du même côté que la droite. Il leur est pénible de se confronter à de tels sujets en raison de leur sectarisme politique.
L’UE transfère une myriade de fonctions gouvernementales du niveau national, où elles étaient traditionnellement sous le contrôle de parlements et de gouvernements démocratiquement élus, au niveau supranational, où les bureaucrates de la Commission européenne ont le monopole de l’initiative des lois et où la technocratie règne. La gauche doit-elle soutenir ce processus ou s’y opposer ?
La position socialiste classique est claire. Elle est que les gens de gauche doivent éviter « l’économisme » et doivent chercher à être à l’avant-garde des questions politiques aussi bien qu’économiques. Ils se placent ainsi dans la meilleure position pour remporter l’hégémonie politique dans leur propre pays et pour appliquer des mesures économiques de gauche en temps voulu, quand leur peuple les désire.
Marx et Engels considéraient comme acquis le fait que le socialisme ne pouvait être atteint que dans des États nationaux indépendants.
Dans le « Manifeste du Parti communiste » de 1848, ils écrivaient : « Bien qu’elle ne le soit pas dans son essence, mais seulement dans sa forme, la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie est dans un premier temps une lutte nationale. Le prolétariat de chaque pays doit, bien entendu, tout d’abord régler ses comptes avec sa propre bourgeoisie. » Ils encourageaient l’indépendance de l’Irlande de la Grande-Bretagne. Engels a écrit à son ami Kugelman : « Il y a deux peuples opprimés en Europe, les Irlandais et les Polonais, qui ne sont jamais autant internationaux que quand ils sont les plus nationaux. »
Leur disciple irlandais, James Connolly, a montré par sa pratique politique, en s’alliant lui-même avec les démocrates radicaux du IRB [Irish Republican Brotherhood, ou « Fraternité républicaine irlandaise » : nom d’une organisation révolutionnaire secrète] pendant l’insurrection de Pâques 1916, qu’il considérait la fondation d’un État irlandais pleinement indépendant comme un prérequis à l’accomplissement des mesures socialistes qu’il défendait. Alors qu’il attendait son exécution, Connolly formait des conjectures sur la façon dont la presse socialiste internationale interpréterait la rébellion de Dublin : « Ils ne comprendront jamais pourquoi je suis ici. Ils vont tous oublier que je suis un Irlandais. »
En dehors de l’Europe, l’idée que la gauche se doit d’être le principal défenseur de la souveraineté nationale est considérée comme allant de soi.
La force du communisme dans des pays asiatiques comme la Chine ou le Vietnam repose sur son identification au nationalisme. L’attrait que suscite la gauche dans les pays d’Amérique latine repose en grande partie sur l’opposition de celle-ci à l’impérialisme yankee.
Il n’y a qu’en Europe que tant de militants de gauche considèrent la défense de l’intérêt national face à l’intégration européenne comme « de droite », et donc réactionnaire par définition.
Cela est principalement dû au fait que les principaux pays d’Europe occidentale – la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie, etc. – étaient tous des puissances impériales de leurs temps, et, historiquement, leurs principaux mouvements ouvriers se sont identifiés à cet impérialisme et à ses applications coloniales. En dépit d’exceptions louables, mais marginales, les mouvements ouvriers nationaux ont soutenu leurs bourgeoisies respectives au moment de partir en guerre les uns contre les autres lors des deux conflits mondiaux.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le capital transnational est devenu prédominant par rapport au capital national dans le monde développé. En Europe continentale, les sociaux-démocrates ont alors basculé vers un soutien au capital transnational européen, en défendant son principal projet politique : la construction d’une puissance supranationale, l’UE et la zone euro, dans laquelle les principes capitalistes classiques du « laissez-faire » [ en français dans le texte ] – liberté de circulation des biens, des services, du capital et de la main‑d’œuvre – auraient pour la première fois de l’histoire la force d’une loi constitutionnelle.
En Grande-Bretagne et en Irlande, les travaillistes ont protesté dans un premier temps. La tradition politique en Grande-Bretagne est que toutes les questions majeures de politique nationale sont décidées à l’intérieur du parti tory [le Parti conservateur], le reste de la société tenant un rôle secondaire.
Rejoindre la CEE [Communauté économique européenne] était devenu le but principal de la politique des conservateurs à partir de 1961. La gauche travailliste s’est initialement opposée à cela, à l’instar du Parti travailliste irlandais qui a combattu l’entrée de l’Irlande dans la CEE lors du référendum sur son accession en 1972. Sous la direction de Michael Foot, les travaillistes défendirent le retrait du Royaume-Uni de la CEE lors des élections législatives de 1983.
En 1988, à l’époque où Margaret Thatcher était à Downing Street, le président de la Commission, Jacques Delors, un socialiste français, a courtisé le TUC [ Trades Union Congress, principale confédération syndicale du Royaume-Uni ] à Blackpool, et l’ICTU [ Irish Congress of Trade Unions, unique confédération syndicale d’Irlande ] à Malahide, et leur a promis une législation bruxelloise favorable aux ouvriers, qu’ils n’obtiendraient jamais dans leurs pays.
Les leaders syndicaux ont alors embrassé l’« Europe sociale », et la plupart des travaillistes leur emboîtèrent le pas, devenant dans certains cas les missionnaires du grand « projet ». Alors que, au cours des dernières années, les inconvénients de l’UE et de l’Eurozone sont devenus évidents, l’euroscepticisme a commencé à croître à droite. Maintenant, certains, à gauche, commencent à suivre le même mouvement, en Europe du Sud et peut-être aussi en Grande-Bretagne.
En France et en Italie, le rôle central des communistes dans la Résistance pendant la guerre et en conséquence leur affiliation au sentiment national ont fourni à ces pays des partis communistes de masse pendant trois décennies après la Seconde Guerre mondiale. Un facteur clé dans le déclin ultérieur de ces partis a été leur adhésion à la CEE dans les années 1970 et 1980, avec pour dogme « l’eurocommunisme ».
En France, cette volte-face était nécessaire pour permettre à des ministres communistes de rejoindre le gouvernement socialiste de François Mitterrand en 1981. Je me souviens de l’historien travailliste Desmond Greaves qui fit cette remarque à l’époque : « Cela va ranimer le fascisme en France. » C’était avant que qui que ce soit n’entende parler de Le Pen. Le Parti communiste français, qui avait un quart des sièges à l’Assemblée nationale française en 1956, n’en a aujourd’hui plus que 2 %. Beaucoup d’anciens communistes des classes ouvrières françaises votent maintenant pour le Front national.
Les gens de gauche de tendance trotskyste tendent à être partisans du supranationalisme de l’UE comme « objectivement progressiste », tout en stigmatisant comme nationaliste et « de droite » le souci de la souveraineté nationale. Cela ramène à la fameuse dispute entre Staline et Trotsky dans les années 1920, où la question était de savoir s’il était possible de construire le socialisme dans un seul pays, comme Staline le pensait, ou si cela nécessitait une transformation plus globale, une révolution mondiale, comme Trotsky le soutenait.
L’UE est supposée offrir un terrain plus propice au socialisme, car elle est à la fois plus grande et transnationale, même s’il est difficile de voir comment des restrictions sur le capital de type socialiste pourraient provenir d’une entité dont l’un des principes constitutionnels est la libre circulation des capitaux.
Les institutions de l’UE et leurs extensions nationales sont peuplées de gens qui étaient trotskystes dans leur jeunesse et qui ne ressentent aucun scrupule vis-à-vis des attaques portées par l’UE sur la démocratie nationale. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer, l’ancien Premier ministre français Lionel Jospin, et l’ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso, ont un tel profil ; comme d’autres au parcours similaire, ils ont fait progresser le supranationalisme.
Les arguments à consonance de gauche en faveur de l’UE passent bien dans les milieux où le « socialisme » n’est en rien un danger réel, mais où le « nationalisme » en représente bel et bien un ; on parle ici d’une forme de nationalisme qui résiste à la perte de l’indépendance nationale et de la démocratie. Une rhétorique de gauche, passant pour radicale, a aidé beaucoup de personnes à se faire une carrière lucrative au sein de l’UE.
Une telle europhilie de gauche a contribué à l’effondrement idéologique du parti grec Syriza, qui a fait adopter par ses dirigeants une politique opposée à celle pour laquelle ils avaient été élus. Alors qu’ils aboient contre « l’austérité », MM. Tsipras, Varoufakis et Tsakalotos proclament continuellement croire en l’UE, dont ils semblent penser qu’elle pourrait être transformée, à force de rhétorique, en un défenseur de la solidarité transnationale et de l’euro-keynésianisme.
À l’instant critique, il leur a manqué le courage d’accomplir un « Grexit », de répudier les dettes colossales de la Grèce et de procéder à la dévaluation d’une drachme restaurée. Pourtant, seule une telle politique peut faire retrouver à la Grèce sa compétitivité perdue, stimuler sa demande intérieure et ramener la croissance économique, car le troisième renflouement de la Grèce ne marchera pas.
Les dissidents de Syriza défendent maintenant un tel projet, tout comme les communistes grecs et d’autres encore. Cet effondrement de Syriza est riche d’enseignements pour les gens de gauche de tous les pays.
Il illustre cette vieille vérité que l’établissement ou le rétablissement de la souveraineté nationale, c’est-à-dire d’un État ayant sa propre monnaie, avec le contrôle de ses taux d’intérêt et de ses taux de change, doit être centrale dans toute campagne sérieuse contre le néolibéralisme et l’austérité imposée par les banquiers, sans parler du combat pour le « socialisme », quelle que soit la définition que l’on veut lui donner.
Anthony Coughlan
Source : UPR,
https://www.facebook.com/francoisasselineau/posts/1115162011855501
https://www.facebook.com/bhuphusis/videos/1333653389997508/
[Pourriture politicienne] José Manuel Barroso cède à son tour aux sirènes de Goldman Sachs
« Le géant de Wall Street a annoncé vendredi qu’il embauchait José Manuel Barroso. Moins de deux ans après son départ de Bruxelles, l’ancien président de la commission va conseiller la banque sur l’après-Brexit. Un signal ravageur pour la crédibilité de l’UE.
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De notre envoyé spécial à Bruxelles.- Deux semaines à peine après la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne (UE), l’annonce risque de malmener un peu plus la crédibilité chancelante de la commission de Bruxelles. Son ancien président, José Manuel Barroso (2004−1014), vient d’être embauché par le géant de la finance américaine Goldman Sachs. Le Portugais prend la présidence non exécutive du conseil d’administration de Goldman Sachs International (GSI) et devient également conseiller auprès de la banque d’investissement de Wall Street, lit-on dans un communiqué publié vendredi par la banque.
D’après les déclarations qu’il a faites au Financial Times dans la foulée de l’annonce officielle, l’ex-premier ministre portugais tentera d’« atténuer les effets du Brexit » pour le compte du mastodonte américain. « Évidemment, je connais bien l’UE, et je connais aussi plutôt bien l’environnement britannique […]. Si mes conseils peuvent être utiles dans les circonstances actuelles, je suis prêt, bien sûr, à aider », a expliqué Barroso. Il récupère un poste prestigieux, occupé jusqu’à mai 2015 par l’Irlandais Peter Sutherland, ex-président du GATT, puis de l’OMC, et ancien commissaire européen à la concurrence. […] (Lire la suite…)
https://www.mediapart.fr/journal/international/080716/jose-manuel-barroso-cede-son-tour-aux-sirenes-de-goldman-sachs?onglet=full
Pourquoi la fermeté de Bruxelles contre l’Espagne et le Portugal est une erreur majeure
par Romaric Godin (La Tribune) :
« La Commission européenne a lancé la procédure de sanctions contre la politique budgétaire de l’Espagne et du Portugal. Une décision prise sous la menace de l’Allemagne qui est lourde de risques pour l’UE et la zone euro.
[…] Ceux qui, en mai, lorsque la Commission avait reporté sa décision de deux mois, après les élections espagnoles du 26 juin, avaient proclamé la « mort du pacte de stabilité et de croissance » se sont donc trompés. Bruxelles vient confirmer bel et bien que la zone euro dispose d’une politique économique fondée sur l’austérité et l’obéissance aveugle à des règles « métaphysiques » prises hors de toute réalité économique concrète. Cette obéissance aux règles est une des structures fondatrices de la pensée ordo-libérale allemande qui a enregistré ce 7 juillet une victoire importante. » […]
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/pourquoi-la-fermete-de-bruxelles-contre-l-espagne-et-le-portugal-est-une-erreur-majeure-585162.html
[Traîtrise des élites] La vie dans une colonie contemporaine de la dette : la vérité sur la Grèce
Par Michael Nevradakis – Le 27 juin 2016 – Source Off Guardian
« En mai, probablement pour la première fois dans l’histoire du monde occidental d’après-guerre, un Parlement national a volontairement cédé ce qui restait de la souveraineté de son pays, en se votant lui-même obsolète. Ce développement, cependant, n’a pas fait les grands titres dans le cycle des nouvelles mondiales et a également été ignoré par la plupart des médias soi-disant de gauche.
Le prix à payer pour l’indifférence dans les affaires publiques est d’être dirigé par de mauvais hommes – Platon.
Le pays en question est la Grèce, où un projet de loi omnibus [c’est-à-dire portant sur divers sujets pas forcément reliés entre eux, NdT] de 7 500 pages vient d’être adopté, sans aucun débat parlementaire, transférant le contrôle sur tous les biens publics du pays à un fonds contrôlé par le Mécanisme de stabilité européenne (MSE) pour les 99 prochaines années. Cela inclut toute l’infrastructure publique, ports, aéroports et ressources naturelles, tous passés sous le contrôle du MSE, un organe non démocratique supranational, qui ne rend de comptes à aucune instance parlementaire ou élue. Dans ce même projet de loi, le Parlement grec s’est également privé de droit de vote : la législation annule le rôle du Parlement dans l’établissement d’un budget national ou l’adoption d’une loi fiscale. Ces décisions seront dorénavant prises automatiquement, à la demande de l’Union européenne : si les objectifs fiscaux définis par l’UE, le FMI et le MSE ne sont pas atteints, des coupes automatiques seront activées sans débat parlementaire, ce qui pourrait tailler dans les dépenses sociales, les salaires et les retraites. Dans la législation précédente, le Parlement grec acceptait de soumettre pour approbation tous les projets de loi en suspens à la troïka. Pour trouver un précédent historique, il ne faut pas remonter plus loin que la Loi des pleins pouvoirs adoptée par le Reichstag en 1933, où le Parlement allemand a voté en faveur de la suppression de son droit d’exercer son pouvoir législatif, transférant le pouvoir absolu de gouverner et d’édicter des lois, y compris non constitutionnelles, au chancelier Adolf Hitler.
Le projet de loi grecque omnibus avait été précédé d’un autre, réformant le système des retraites de la Grèce par la promulgation de futures réductions des pensions, tout en augmentant les impôts presque entièrement automatiquement. Bien que le gouvernement soutienne le contraire, ces coupes sont régressives et auront un effet disproportionné sur les couches les plus pauvres de la société : la retraite de base a été abaissée à 345 euros par mois, les pensions complémentaires aux personnes pauvres ont été supprimées, la taxe sur la valeur ajoutée de beaucoup de produits de base a été élevée à 24%, le nombre de ménages ayant droit à des subventions pour le fuel de chauffage a été réduit de moitié, alors que les taxes sur le pétrole et le carburant ont de nouveau été augmentées, les participations sur les prescriptions de médicaments couvertes par l’assurance maladie publique ont été relevées de 25%, les contributions des salariés à la caisse de sécurité sociale ont été augmentées (réduisant efficacement les salaires), des taxes spéciales ont été introduites sur le café et les boissons alcoolisées, tandis que les petites entreprises en difficulté en Grèce ont vu leur taux d’imposition passer de 26 % à 29 %.
En plus des éléments législatifs mentionnés ci-dessus, le gouvernement grec a, en effet, renoncé à sa souveraineté nationale plus tôt cette année lorsque, dans le cadre de l’accord entre l’UE et la Turquie sur la crise des réfugiés et des migrants, la Grèce a accepté sans condition la présence de navires de guerre de l’OTAN et de personnel de l’armée et de la police turques dans la région de la mer Égée, tandis que le ministre grec de la Défense, le patriote Panos Kammenos, a publiquement proposé la construction d’une nouvelle base de l’OTAN sur l’île de Karpathos.
Alors que la Grèce a fait les manchettes mondiales ces dernières années, les médias sont restés silencieux sur cette dernière attaque néolibérale contre l’économie du pays et sur les entreprises et les ménages grecs déjà en difficulté. Mais ce ne sont pas seulement les médias grand public qui sont restés tranquilles. Des organes de presse censés être de gauche, comme Democracy Now ! ont oublié de parler de la Grèce, depuis la trahison par Syriza du résultat du référendum du 5 juillet 2015, où une majorité écrasante (62 %) de votants a rejeté une austérité accrue. Des intellectuels de gauche comme Noam Chomsky et Naomi Klein sont aussi restés silencieux. Ces médias et ces intellectuels de gauche avaient tous, à un moment donné, soutenu publiquement Syriza – même lorsqu’il y avait des signes que Syriza n’était pas ce qu’il prétendait être. Aujourd’hui, ces médias et ces personnalités intellectuelles refusent d’admettre qu’ils avaient tort ou de dénoncer ouvertement la trahison de Syriza, tout en n’apportant aucun soutien aux autres mouvements, véritablement opposés à l’austérité, qui existent en Grèce. […]
(Lire la suite)
http://lesakerfrancophone.fr/la-vie-dans-une-colonie-contemporaine-de-la-dette-la-verite-sur-la-grece
Source : Le Saker Francophone
#LEuropeCestLaPaiE
De Bilderberg au Brexit : l’histoire d’un échec annoncé
par Wayne Madsen – Le 2 juillet 2016 – Source strategic-culture
« Les architectes de l’UE, les nazis et leurs collaborateurs ont conçu et bâti le Quatrième Reich
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Il y a un vieil adage pertinent, concernant la fondation de l’Union européenne : « Si au début vous ne réussissez pas, essayez, essayez toujours ». Pour les nazis et leurs collaborateurs de la Seconde Guerre mondiale, au vu des morts et des destructions provoquées en Europe par Adolf Hitler et son Troisième Reich, ainsi que pour l’alliance des fascistes italiens, des Français de Vichy, et d’autres, la décision immédiate a été d’essayer à nouveau avec une Union européenne qui installerait le même État super-européen envisagé par Hitler, mais avec une aura décidément démocratique.
La Communauté qui est finalement devenue l’Union européenne du charbon et de l’acier, a été formée par six pays d’Europe occidentale en 1951. L’organisation a été conçue par Robert Schuman, un homme politique français qui a prêté allégeance au maréchal Philippe Pétain, le leader français de Vichy et allié de l’ex-caporal allemand moustachu. Après guerre, Schuman a été dépouillé de ses droits politiques pour sa collaboration avec les Boches détestés. Cependant, le commandant de la France libre, le général Charles De Gaulle, a rétabli la pleine citoyenneté de Schuman, après quoi l’ancien collaborateur de Vichy se mit à créer une version modifiée du Troisième Reich, l’Union européenne. Et pour compléter son « Quatrième Reich-Lite », Schuman a préconisé une alliance militaire qui lui donnerait du muscle. C’était l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Après la guerre, Schuman a servi comme ministre des Affaires étrangères et Premier ministre français. Les collaborateurs de Schuman dans son plan pour créer une Europe fédérale étaient son compatriote français Jean Monnet, agent actif de l’OSS et de la CIA 1, et le chancelier allemand Konrad Adenauer, qui, en tant que maire de Cologne avant-guerre et président du Conseil d’État prussien, à fourni aux nazis divers avantages, y compris le droit de laisser flotter les drapeaux nazis sur les hampes de la ville de Cologne 2
Un autre père fondateur de l’Union européenne était Walter Hallstein, un avocat allemand qui appartenait à un certain nombre de groupes professionnels nazis et qui a combattu en tant que lieutenant dans un régiment d’artillerie de la Wehrmacht, dans le nord de la France. Hallstein a été capturé par les Américains et transféré dans un camp de prisonniers de guerre dans le Mississippi, jusqu’à la fin de la guerre. Les livres d’histoire occidentaux, ainsi que Wikipédia – toujours suspect – ont blanchi les fondateurs de l’UE comme Schuman, Adenauer et Hallstein de leurs relations avec les nazis.
Un autre partisan, défenseur d’une Europe fédérale embryonnaire au début des années 1950, était le Prince Bernhard de Lippe-Biesterfeld en Allemagne et plus tard aux Pays-Bas. Avant d’épouser la princesse héritière Juliana des Pays-Bas, Bernhard était membre du parti nazi en Allemagne et officier de la police montée de la SS. Il a également été membre du Corps motorisé des nazis. En 1940, les anciens copains de Bernhard à I.G. Farben, la société pétrochimique allemande, ainsi que le chef SS Heinrich Himmler, militaient auprès de Hitler pour une monnaie commune européenne, précurseur de l’euro d’aujourd’hui. Après la guerre, Bernhard a soutenu avec enthousiasme la création d’une Union européenne. Pour guider les plans d’une union future des nations européennes, en 1954, Bernhard a parrainé la première réunion des fédéralistes européens et de leurs alliés euro-atlantistes de l’OTAN à l’Hôtel Bilderberg aux Pays-Bas.
La conférence annuelle de Bilderberg a, depuis 1954, promu une Europe fédérale et plus généralement la mondialisation. Cependant, à l’instar des plans d’Adolf Hitler pour une Europe unie et un monde sous la domination de l’Axe, les plans de Bilderberg et ceux de leurs collègues de l’UE vont à l’encontre de la souveraineté nationale, des droits culturels, de la liberté d’expression, de la liberté de pensée et des droits des travailleurs. La conférence Bilderberg a également fait écho aux souhaits et aux désirs de l’OTAN et de la CIA, qui se sont toujours assurés de l’essaimage de leurs principaux agents dans les conférences annuelles. Les plans visant à intégrer l’Europe de l’Est dans l’UE ont d’abord été conçus en 1954 par le co-fondateur – avec le Prince Bernhard – de la conférence Bilderberg, Jozef Retinger, un membre du gouvernement polonais en exil à Londres pendant la guerre. Après celle-ci, Retinger est devenu un champion de premier plan de l’Europe unie. Son ordre du jour était tellement suspect au yeux de l’Armée nationale polonaise – la résistance clandestine polonaise pendant la guerre – que celle-ci a essayé de l’assassiner lors de sa visite secrète en Pologne.
[…]
(Lire la suite…)
http://lesakerfrancophone.fr/de-bilderberg-au-brexit-lhistoire-dun-echec-annonce
Source : Le Saker Francophone
George Soros, l’impresario de la campagne anti-syrienne
Par Vanessa Beeley – Le 22 avril 2016 – Source 21st Century Wire.
L’embobinage à la BBC
Le cirque médiatique créé autour de Madaya [voir fiche Wikipedia en francais] délivre encore ses effets, malgré la multitude d’anomalies mises à jour et la tromperie pure et simple de ce récit public. Sourdes à l’opinion publique comme aux enquêtes, des institutions comme la BBC considèrent qu’elles se situent au-dessus de toute responsabilité à l’égard de ceux qui paient pour son existence, le public britannique.
La BBC a jugé parfaitement acceptable de publier des images de Yarmouk en 2014 et de les faire passer pour des images de Madaya en 2016. Et lorsqu’elle a été questionnée, de supprimer ces images prouvant sa faute, sans aucune explication ni reconnaissance de sa responsabilité dans cette tactique de désinformation.
Heureusement, Robert Stuart, militant ardent contre la longue offensive de propagande hostile anti-syrienne de la BBC, a déposé une plainte officielle et a exigé des réponses que la BBC, pendant trop longtemps, s’est autorisée à esquiver. » […]
(Lire la suite…)
http://lesakerfrancophone.fr/george-soros-limpresario-de-la-campagne-anti-syrienne
Source : Le Saker Francophone.
Charles Gave sur le BREXIT : « On a fait tomber le deuxième mur de Berlin ! »
httpv://youtu.be/U4z4BOxHmnM
Néo-conservateurs et néo-libéraux : comment les idées mortes tuent encore, par Robert Parry
http://www.les-crises.fr/neo-conservateurs-et-neo-liberaux-comment-les-idees-mortes-tuent-encore-par-robert-parry/
[Vidéo] Frédéric LORDON “L’ euro, que faire ?” (+ Brexit) à Nuit debout
http://www.les-crises.fr/video-frederic-lordon-l-euro-que-faire-brexit-a-nuit-debout/
httpv://youtu.be/iVV3ahJFhRY
[eurolâtres esclavagistes] Le meilleur du pire de la couverture médiatique du « Brexit »
par Julien Salingue
http://www.les-crises.fr/le-meilleur-du-pire-de-la-couverture-mediatique-du-brexit-par-julien-salingue/
Brexit : une apocalypse vite surmontée…
http://www.les-crises.fr/brexit-une-apocalypse-vite-surmontee/
Quand Mélenchon affirme que les travailleurs détachés « volent leur pain » aux autres
http://www.slate.fr/story/120961/melenchon-travailleurs-detaches
Source : slate.fr (site soutien de l’oligarchie, et donc eurotyrannique)
Mélenchon : « Brexit : l’Europe actuelle, c’est la violence sociale, politique et guerrière »
httpv://youtu.be/0bMoXv8Ru_Ahttps://www.chouard.org/wp-admin/post.php?post=3581&action=edit#comments-form
Juncker directement impliqué dans l’évasion fiscale d’Amazon
« Alors qu’il était premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a rencontré les responsables d’Amazon au moment où la multinationale installait son système d’évasion fiscale au grand-duché. Ces rencontres ont été révélées par les autorités fiscales américaines, lors d’un procès.
Jusqu’alors, l’ancien premier ministre luxembourgeois – devenu président de la Commission européenne – Jean-Claude Juncker a toujours réussi à éviter le scandale LuxLeaks. Cela pourrait changer, après la nouvelle enquête de Newsweek sur le système d’évasion fiscale d’Amazon. L’hebdomadaire américain a étudié les documents remis au tribunal de Seattle dans le procès contre la multinationale, accusée par les services fiscaux américains de pratiquer l’évasion fiscale à grande échelle.
Selon ces documents remis par le fisc américain, « Juncker a rencontré quatre responsables des sujets fiscaux chez Amazon entre le 9 et le 12 septembre. Parmi ceux-ci figuraient Bob Comfort, qui a eu un rôle clé dans l’élaboration de la structure fiscale européenne d’Amazon ; Jocelyn Krabbenschmidt, directeur de la fiscalité mondiale d’Amazon entre 1999 et 2012 et Jeroen Pit, chef de la TVA en Europe ».
« Bob Comfort a révélé que lors d’une réunion, Juncker a assuré Amazon qu’il l’aiderait si la multinationale rencontrait des difficultés dans ses opérations en s’installant au Luxembourg. Comfort, qui a été nommé consul honoraire pour le Luxembourg en 2011, a aussi déclaré que les responsables luxembourgeois avaient promis de délivrer des visas de façon express et de faciliter les démarches scolaires pour les enfants des salariés d’Amazon », rapporte Newsweek.
Depuis les révélations de LuxLeaks, ni Juncker ni aucun autre politique luxembourgeois n’ont été tenus responsables de la plus grande distorsion sur l’impôt sur les sociétés jamais connue jusqu’alors, relève Alex Cobham, directeur de recherche pour l’association Tax Justice Network. « Si cette réunion entre Juncker et les responsables fiscaux d’Amazon prouve un engagement direct pour vendre le Luxembourg comme centre d’évasion fiscale, sa position comme président de la Commission européenne est intenable », poursuit-il.
À partir de 2004, Amazon a mis en place une cascade de structures lui permettant de rapatrier au Luxembourg tous ses bénéfices dans la plus totale opacité. La multinationale a quasiment évité tout impôt aux États-Unis depuis vingt ans. Au premier trimestre 2015, elle a réglé 73 millions de dollars d’impôt pour un chiffre d’affaires de 35,7 milliards de dollars.
En Europe, Amazon ne paie pas non plus d’impôt, sauf les taxes négociées avec les autorités luxembourgeoises. Une enquête a été ouverte en 2014 par les services européens de la concurrence sur cette évasion fiscale. Celle-ci n’a pas encore abouti. »
https://www.mediapart.fr/journal/international/180716/juncker-directement-implique-dans-levasion-fiscale-damazon
Source : Mediapart