« Que la mobilisation ‘Nuit Debout’ doive aspirer à devenir Constituante », « c’est ce que je crois fondamentalement »
Wouaou… Qui parle ?
Frédéric Lordon ! 🙂
Yeesssss 🙂
Tout vient à point pour qui sait attendre 🙂
Encore un petit passage, allez (je bois du lait 🙂 ) :
« Comment sortir de l’antinomie entre l’improductivité et le retour à l’écurie parlementaire ? La seule réponse à mes yeux est : en se structurant non pour retourner dans les institutions mais pour refaire les institutions. Refaire les institutions, ça veut dire réécrire une Constitution.
Et voici alors la deuxième raison pour laquelle la sortie par la Constitution a du sens : le combat contre le capital. Pour en finir avec le salariat comme rapport de chantage, il faut en finir avec la propriété lucrative des moyens de production, or cette propriété est sanctuarisée dans les textes constitutionnels. Pour en finir avec l’empire du capital, qui est un empire constitutionnalisé, il faut refaire une Constitution. Une Constitution qui abolisse la propriété privée des moyens de production et institue la propriété d’usage : les moyens de production appartiennent à ceux qui s’en servent et qui s’en serviront pour autre chose que la valorisation d’un capital. »
Signé : Frédéric Lordon.
Elle est pas belle, la vie ? 🙂
Je note aussi :
« Toute notre entreprise vise à changer la logique des luttes. Évidemment, il faut continuer de revendiquer partout où il y a lieu de le faire ! Mais il faut avoir conscience que revendiquer est une posture défensive, qui accepte implicitement les présupposés du cadre dans lequel on l’enferme, sans possibilité de mettre en question le cadre lui-même. Or il devient urgent de mettre en question le cadre ! C’est-à-dire de passer non plus à la revendication mais à l’affirmation du cadre que nous voulons redessiner. Pour le coup, il n’y a personne auprès de qui nous pourrions « revendiquer » un autre cadre. C’est à nous de nous emparer de cette question et de le faire ! Voici alors comment nous articulons revendication et affirmation : nous disons « non à la loi et au monde El Khomri ». Nous revendiquons contre la loi mais nous affirmons que nous voulons un autre monde que celui qui réengendre sans cesse des lois comme celle-là. Tant que nous resterons dans le seul registre revendicatif, nous n’en finirons pas de devoir parer les coups les uns après les autres dans ce registre exclusivement défensif où le néolibéralisme nous a enfermés depuis trois décennies. Il faut passer à l’offensive, et passer à l’offensive, c’est cesser de dire ce que nous ne voulons pas pour commencer à dire ce que nous voulons. »
On se rapproche vraiment de la cause des causes, non ?
« Il faut cesser de dire ce que nous ne voulons pas pour commencer à dire ce que nous voulons »
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10154126893232317
Rappel historique IMPORTANT pour les citoyens responsables de « l’ordre » (les CRS mais pas que) :
« Apprenez donc que, hors ce qui concerne la discipline militaire, c’est-à-dire, le maniement et la tenue des armes, les exercices et les évolutions, la marche contre les ennemis des lois et de l’État, les soldats de la patrie ne doivent aucune obéissance à leurs chefs ; que loin de leur être soumis, ils en sont les arbitres ; que leur devoir de citoyen les oblige d’examiner les ordres qu’ils en reçoivent, d’en peser les conséquences, d’en prévenir les suites.
Ainsi lorsque ces ordres sont suspects, ils doivent rester dans l’inaction ; lorsque ces ordres blessent les droits de l’homme, ils doivent y opposer un refus formel ; lorsque ces ordres mettent en danger la liberté publique, ils doivent en punir les auteurs ; lorsque ces ordres attentent à la patrie, ils doivent tourner leurs armes contre leurs officiers.
Tout serment contraire à ces devoirs sacrés, est un sacrilège qui doit rendre odieux celui qui l’exige, et méprisable celui qui le prête. »
Marat, « L’Ami du Peuple », 8 juillet 1790.
Source : Jacques de Cock, « Politique de Jean-Paul Marat »
La politique avec Marat, ça avait quand même une autre allure qu’avec nos politiciens professionnels corrompus, non ?
Marat est épatant !
Si vous voulez encore du Marat, j’en ai mis plein dans mon coffre aux trésors (téléchargez chez vous, puis cherchez le mot Marat) :
https://old.chouard.org/Europe/En_Vrac.pdf
Même si j’aime bien Lordon, je suis assez dubitatif sur cette prise de conscience subite.
Je n’insinue absolument pas qu’elle soit feinte mais ce sont ses circonstances de survenue qui me chagrinent. Après avoir récemment ajouté une couche sur l’intolérable frayage avec l’extrême droite et l’affirmation qu’il soit impératif de disjoindre l’idée de son principal porteur, il s’approprie l’idée à bras le corps.
En gros, je confirme devant tout le monde qu’Etienne Chouard est un affreux mais j’lui pique son idée quand même.
Le plus drôle c’est qu’Etienne est tellement désintéressé qu’il ne lui en tient même pas rigueur. Un exemple académique de beau geste !
Moi aussi ce revirement me chagrine un peu. J’apprécie beaucoup Lordon – hormis la sophistication de son langage assez inutile et parfois même décourageante.
Mais il ne semble pas rendre hommage à Etienne (ce qu’Etienne approuve sans doute, mais après en avoir dit autant de mal, il pourrait tout de même faire un mea culpa). Long à la détente quand même Lordon. L’idée d’Etienne, un enfant de 6 ans peut la comprendre, il le dit très bien. Pourquoi Lordon a‑t-il été si lent ? Je crois qu’Etienne aurait dû formuler l’idée dans un langage beaucoup plus complexe…
Au-delà de ce cynisme de ma part, Lordon est un allié, certes, mais s’il revendique une Constitution socialiste, communiste, marxiste, ou de manière générale trop à gauche (ne serait-ce qu’en demandant la très légitime abolition de la propriété privée des moyens de production), c’est foutu. Alors entre être contre l’idée d’une écrite citoyenne de la Constitution et être pour mais en revendiquant des idées clivantes, je ne sais pas trop quoi choisir…
Ce qu’espèrent les gens sincères qui ont une idée qui va dans le sens du bien commun est que d’autres se la réapproprient et essaiment.
Reste que ce n’est malheureusement pas la même idée, mais une version dénaturée.
D’un côté l’objectif est de parvenir à un processus constituant citoyen vraiment démocratique dont la constitution ne serait qu’une conséquence (importante mais secondaire dans le temps), de l’autre, l’objectif est d’écrire (comment, avec qui ?) une nouvelle constitution non capitaliste, ce qui préjuge de son contenu de façon pas très démocratique…
en réponse à la vidéo de Etienne parlant des nuits debout, et sur le sujet de mettre un choix collectiviste dans la constitution, ce qui serait une mauvaise idée pour lui, car relevant du domaine du législatif et non du domaine constitutionnel :
je ne suis pas d’accord avec toi, Etienne.
Le contrôle des ressources et des moyens de production est un énorme pouvoir. Nous pouvons en prendre la mesure chaque jour où nous nous sentons mis en demeure de nous employer sous peine de ne plus pouvoir subsister. La division du travail nous a rendus dépendants des moyens de production et du marché du travail pour subvenir à nos besoins (nous pourrions travailler à nous extraire de cette dépendance, et pour certains nous le faisons, mais pour l’immense majorité des gens, leur survie est conditionnée par leur employabilité auprès d’un détenteur d’un moyen de production).
Le contrôle des moyens de production est donc un pouvoir énorme.
Nous devons y penser dans la constitution, au même titre que les autres pouvoirs dont nous voulons nous saisir.
C’est d’autant plus flagrant que ce pouvoir est aujourd’hui constitutionnalisé au bénéfice du capital, à savoir des propriétaires lucratifs, qui cherchent à en tirer des bénéfices, et qui ont tout pouvoir en ce domaine.
Pourquoi nous ne pourrions définir une autre institution et des contre-pouvoirs pour ce pouvoir là également ?
Je pense que tu te trompes sur ce sujet et qu’il est primordial que les citoyens constitutionnalisent comment ce pouvoir fonctionne et surtout comment il est affaibli. Il ne faut pas le laisser entre les mains de quelques uns. Surtout pas.
Il faut instituer la démocratie partout, dans les pouvoirs législatif, excécutif, judiciaire, médiatique ET dans le pouvoir que représente le contrôle des moyens de production.
(pour rendre à César : largement inspiré des interventions de Lordon)
Merci de ton attention
Anne
Je vais prendre le risque de répondre à la place d’Etienne mais je suis convaincu qu’il me rejoindra :
La propriété des moyens de production est une conséquence. En l’occurrence, une conséquence de la façon dont est gérée la monnaie. Si la gestion (création/destruction) monétaire est publique ET démocratique, la propriété des moyens de production sera, de fait, sous contrôle public et démocratique. Les modalités restent à définir mais le simple contrôle public et démocratique sur l’octroi de crédit suffit à avoir la main sur l’activité des entreprises, sur leur mode de prise de décisions et sur la répartition de la VA.
Pour le reste, je suis (comme souvent) d’accord avec Etienne : prétendre vouloir instituer par voie constitutionnelle des orientations économiques connotées, revient à diviser le mouvement : si ça penche d’un côté, les antifas vont dire que c’est populiste/d’extrême droite, si ça penche de l’autre, les fas (par opposition aux antifas) diront que c’est un mouvement de bobos/gauchistes. Ce qui interdit dès lors toute orientation consensuelle.
je ne vois pas comment le contrôle de la création monétaire permettrait de décider des institutions de pouvoir au sein des entreprises.
Si on laisse la propriété lucrative dans la constitution, le propriétaire d’une usine une fois construite est toujours maître en la demeure, et souverain sur ce qu’il s’y passe. Sauf à revenir sur le droit entier et sacré de la propriété (en supprimant par exemple la propriété lucrative), je ne vois pas comment mettre de la démocratie au sein des moyens de productions, entre salariés et patrons.
Et je ne comprends pas comment soutenir la démocratie au sein des assemblées politiques législatives ou médiatiques, et ne pas vouloir de démocratie au sein des assemblées politiques de production ? (tout groupe humain qui se rassemble pour faire quelque chose est un groupe politique) Cela parait incohérent.
Je m’explique : Supposons qu’il soit écrit dans la constitution que la gestion monétaire doive être publique et démocratique. Cela interdit toute création monétaire privée. Le robinet du crédit est donc exclusivement sous contrôle démocratique.
Il suffit ensuite aux citoyens de légiférer afin de déterminer les conditions de l’octroi de crédit. Ces conditions peuvent concerner l’activité de l’entreprise concernée, son mode de fonctionnement et la gestion de la valeur ajoutée. Par exemple, l’assemblée citoyenne peut indiquer que les entreprises polluantes ne peuvent pas recevoir de crédit. De même par exemple pour les entreprises dont le fonctionnement et la gestion ne sont pas démocratiques.
Je vois venir l’objection : si un milliardaire se pointe et ouvre une entreprise sans avoir besoin d’emprunter, il peut faire ce qu’il veut. A cela deux réponses :
- rien n’empêche les citoyens de légiférer sur les secteurs d’activité autorisés ou pas sur le territoire et sur le mode de fonctionnement des entreprises en général.
- les gens ne sont pas fous, s’ils ont le choix entre travailler au sein des 2 types d’entreprises (une qui fonctionne comme maintenant c’est à dire avec des bas salaires, une grosse pression au résultat et une hiérarchie oppressante et une autre où ils ont leur mot à dire et où ils sont bien rémunérés), ils choisirons bien sûr la deuxième. Du coup, le milliardaire ne trouvera aucun candidat pour les postes qu’il a à pourvoir (sauf peut être quelques masochistes).
Comprenez bien que je me fais l’avocat du diable. Je suis totalement en faveur d’un système économique inspiré de Lordon et de Friot. Simplement, si on annonce que ces dispositions seront dans la constitution, la réponse majoritaire sera probablement : « ce sont des hyppies et des communistes, je ne vote pas ça ».
..Supposons qu’il soit écrit dans la constitution que la gestion monétaire doive être publique et démocratique.
C’est me semble-t-il vague ..
Ce qui devrait être écrit dans une constitution ou même dans des droits de l’homme modifié, c’est que le prêt (crédit) avec intérêt est proscrit. Le prêt avec intérêt génère une dette. Une dette crée de la domination .. donc contraire aux droits fondamentaux de l’Homme.
Toute usure est interdite
http://img15.hostingpics.net/pics/690077coverMarat.jpg
LES CHAÎNES DE L’ESCLAVAGE
« Ouvrage destiné à développer les noirs attentats des princes contre les peuples ; les ressorts secrets, les ruses, les menées, les artifices, les coups d’état qu’ils emploient pour détruire la liberté et les scènes sanglantes qui accompagnent le despotisme » 1792
epub de l’ouvrage avec une belle mise en page réalisée grâce au logiciel Calibre (pour ceusses qui ont une liseuse ou lisent sur tablettes avec moon reader :
http://www92.zippyshare.com/v/j7SilRiu/file.html
Bonjour,
A la « nuit debout de Toulouse, on a bien planché sur la question de proposer un processus constituant qui implique le peuple et qui ne se réduise pas à une assemblée constituante qui a tous les pouvoirs de rédaction. Nous avons pensé à un processus en 12 étapes.
Voici nos avancées, Faites les circuler un max, et aidez nous à améliorer le processus !!!
- Communiqué : https://wiki.nuitdebout.fr/wiki/Villes/Toulouse#Proposition_de_processus_constituant_.C2.AB.C2.A0NUIT_DEBOUT.C2.A0.C2.BB
- Proposition de processus constituant « NUIT DEBOUT » : https://wiki.nuitdebout.fr/wiki/Villes/Toulouse/Proposition_de_processus_constituant
Comme Lordon n’est heureusement pas un LEADER, on fait ce qu’on veut, non ? Si lui il propose d’écrire la constitution de manière à ce que leurs héritages ne soient jamais touchés , on peut dire non, et proposer autre chose. le danger c’est toujours LE LEADER. Il ne faut jamais croire en un leader. Tout le monde est capable d’agir, de prononcer ce qu’on pense et échanger ses idées avec les autres. Il est possible que Lordon se veuille leader, mais on n’est pas obligé de le suivre.
CONSTITUEZ (PLUS) POUR GAGNER (PLUS)!
Twitter : @constitution.debout @lesconstituants
Email : constitution.nuitdebout@gmail.com
Tel que c’est parti, si les « Nuit-Debout » restent mobilisés comme ça, on va gagner sur la loi El-Khomri, et peut être même faire tomber le gouvernement.
Mais cela ne changera hélas pas grand chose que de ne gagner que cette bataille si on ne renverse pas la souveraineté de l’oligarchie qui ‑parce que son système économique n’est pas durable- cherchera à se rattraper ailleurs.
Si l’on veut gagner sur la précarité, la santé, l’écologie, l’éducation, les retraites, et toutes les causes justes qui se heurtent aux intérêts des grandes richesses, c’est à la réécriture de la Constitution que doit s’atteler Peuple pour exercer lui-même sa souveraineté.
CONSTITUER c’est se prendre en main pour devenir CONSTITUANT en refusant de subir les règles écrites par des élus soumis aux lobbies pour les 1% les plus riches, et en participant à des ATELIERS CONSTITUANTS pour s’entrainer à réfléchir et à débattre sur des règles conformes à nos valeurs et à nos vies, pour intervenir dans les débats de fa-çon éclairée, passer d’électeur passif abdiquant par l’élection de sa part de souveraineté en acteur de la démocratie.
Il ne faut plus jamais déléguer ça à des professionnels de la poli-tique.
Si l’on n’agit pas dans ce sens, NuitDebout peut même accélérer la fin de notre liberté d’expression, ou pire à un bain de sang mais plus probablement à un scénario de type Mai 1968.
Souvenons-nous de Mai 68, de la dissolution de l’assemblée et du raz de marée à droite qui s’en est suivi.
Comprenons bien que si la sur-médiatisation dont nous bénéficions (par rapport aux quelques dizaines de milliers que nous sommes) met surtout en avant les violences des casseurs, c’est une stratégie à laquelle il faut résister.
Une stratégie destinée à provoquer ce malaise avec une opinion télévisuellement téléguidée à qui l’on fera peur le moment venu pour remettre à zéro grâce à l’outil « élection piège à con » les revendications du peuple ?
La coordination communique :
« LES JOURNEES THEMATIQUES » DE LA NUITS DEBOUT PRESENTE
« Agir aujourd’hui pour demain »
Dimanche 17 avril 2016 Place de la République à Paris
Programmation sur scène :
14H – 17H : Conférence « Economie, Energie, Education, Agriculture, Démocratie, les alternatives existes déjà !
18H – 21H 00 : Assemblée Populaire sur le thème « Agir aujourd’hui pour demain »
21H – 00H : Projection du film « DEMAIN » de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Animations autour de ces interventions toute la journée :
11H-18h le Village de Demain :
Quartier ECONOMIE :
– Atelier et stand sur la monnaie locale
– jeu de rôle sur la monnaie locale
– jeu éprouvette de valeurs
– atelier revenu de base salaire à vie
Quartier ECOLOGIE :
– Création de jardins, potager et banque de graines
– Disco soupe
– Débat sur le réchauffement climatique
– Atelier tri des déchets
Quartier DEMOCRATIE :
– Atelier constituant
– Atelier tirage au sort
– Atelier hacking
– Atelier processus de vote
Quartier EDUCATION :
– Atelier groupe de travail « repenser l’éducation »
– Atelier « réaction croquis éducatif »
– Atelier « éducation populaire »
– Atelier dessin pour enfants
Et pleins d’autres surprises !
Alain Finkielkraut : « On a voulu purifier la place de la République. J’ai subi cette purification, avec mon épouse. »
Il voulait rencontrer les participants du mouvement Nuit debout afin « d’écouter » leurs revendications, pourtant sa visite n’a pas été bien accueillie et Alain Finkielkraut n’est pas resté longtemps place de la République.
À son arrivée, il a été insulté aux cris de « facho ! » et « casse-toi ! », lancés par les manifestants. Quelques minutes plus tard, des membres du service d’ordre de Nuit Debout ont raccompagné le philosophe et son épouse hors de la place de la République, sous les insultes et les crachats.
Interrogé par des journalistes du « Cercle des volontaires », le philosophe a expliqué qu’il était venu « par curiosité, pour savoir à quoi m’en tenir sans passer par le filtre des médias ».
« J’ai été expulsé d’une place où doivent régner la démocratie et le pluralisme, donc cette démocratie, c’est du bobard, ce pluralisme, c’est un mensonge », conclut-il.
« D’autant que je venais pour écouter et non pour intervenir », a insisté le philosophe.
« On a voulu purifier la place de la République. J’ai subi cette purification, avec mon épouse », a‑t-il également déploré, ajoutant que s’il n’y avait pas eu un service d’ordre, il se serait « fait lyncher ».
https://youtu.be/Fk4mh6BrFbc
Drôle de lynchage d’un immortel qui parle après sa mort ?
S’il avait été purifié il réfléchirai avant de pondre des âneries islamophobe et racistes.
Les médias ont oublié que le mouvement #NuitDebout est un mouvement politique qui veut transformer la société et pas juste des soirées sympa où tous les fachos du coin seront accueillis comme ils le sont sur leurs antennes à longueur d’années
La meilleure stratégie pour l’oligarchie, c’est de rendre le Nuit Debout impopulaire par une campagne médiatique. Une fois que l’opinion se sera retournée, il sera nettement plus facile de faire évacuer la place. Malheureusement, les membres du mouvement ne semblent pas se rendre compte de la nécessité de la bataille de la communication.
Voir (entre autres) le FN soit-disant populiste et souverainiste à l’oeuvre en une seule image [cliquez dessus pour l’agrandir] :
Mauvaises nouvelles de Suisse. Là-bas aussi l’État est démantelé, les impôts siphonnés, la monnaie détournée. Témoignage d’une femme du secteur des affaires lisant simplement les rapports d’activité. La démocratie directe n’y est visiblement plus guère respectée. Écouter à 30mn, sur la privatisation de l’électricité :
https://soundcloud.com/despotica/le-desinvite-dantipresse-017-liliane-held-khawam
Bonjour Etienne,
nos idées prennent magnifique non ?
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/nuit-debout-extrait-d-un-entretien-180041#forum4553252
Podemos, en Espagne, répète qu’il ne faut plus parler de gauche et de droite, mais plutôt de bas et de haut, de 1 % contre le 99 %. Êtes-vous d’accord ?
Je suis en désaccord complet avec cette ligne de Podemos. En France, les dénégations du clivage droite-gauche ont de très mauvais échos. On entend ça soit dans la bouche de ce que j’appelle la droite générale, à savoir la droite classique et cette nouvelle droite qu’est le parti socialiste — la droite générale, si vous voulez, c’est le parti indifférencié de la gestion de la mondialisation néolibérale —, soit à l’extrême-droite. En France, quelqu’un qui dit qu’il n’est « ni de droite ni de gauche » est immanquablement de droite, ou finira à droite. De même, je ne pense pas que les inégalités monétaires — à partir desquelles Podemos reconvertit le clivage droite/gauche en clivage 1 %-99 % — soit un thème politiquement très tranchant. Le thème des inégalités est d’ailleurs en train de devenir une espèce de consensus mou — on y retrouve jusqu’à l’OCDE et le journal libéral The Economist…
La vraie question n’est pas celle des inégalités de revenus ou de fortune, c’est la question de l’inégalité politique fondamentale qu’instaure le capitalisme même : les salariés vivent sous des rapports de subordination et d’obéissance. Le rapport salarial, avant d’être au principe d’inégalités monétaires, est un rapport de domination, et ceci est le principe d’une inégalité fondamentale qui est une inégalité politique. C’est bien de cela, les gens l’ont parfaitement compris, qu’il est question avec la loi El Khomri : cette loi approfondit comme jamais l’arbitraire souverain des patrons, qui peuvent désormais faire exactement ce qu’ils veulent de la force de travail.
C’est ça, la vraie question : la question de l’empire du capital sur les individus et sur la société tout entière. Et c’est cela la gauche : le projet de lutter contre la souveraineté du capital. Évacuer l’idée de gauche au moment où la lutte doit se radicaliser et nommer ses vrais objets — le salariat comme rapport de chantage, le capital comme puissance tyrannique — c’est à mon sens passer complètement à côté de ce qui est en train de naître après des décennies de matraquage néolibéral, et au moment où les gens sortent du KO pour commencer à relever la tête. Et c’est par là, j’en ai peur, commettre une erreur stratégique considérable.
Même si on pense à une « mobilisation permanente », pour renverser le rapport entre capital et salariat, il faut un pouvoir sur les ressources et une énorme participation à un projet de gouvernement. La mobilisation Nuit debout doit-elle aspirer à être constituante ?
C’est ce que je crois fondamentalement. Le débouché constituant s’impose à mes yeux pour deux raisons. La première est qu’il offre une solution à ce que j’appellerai la contradiction Occupy Wall Street/Podemos. Occupy Wall Street a été un très beau mouvement… mais complètement improductif. Faute de se donner des objectifs politiques et une structuration, ce mouvement s’est lui-même condamné à la dissolution et à l’inanité. A l’exact opposé, Podemos représente le débouché politique de 15‑M, mais sous une forme ultra classique, au prix d’ailleurs de la trahison de ses origines : un parti classique, avec un leader classique, qui joue le jeu classique des institutions électorales… Et se retrouve dans la tambouille des coalitions parlementaires comme le plus classique des partis classiques…
Comment sortir de l’antinomie entre l’improductivité et le retour à l’écurie parlementaire ? La seule réponse à mes yeux est : en se structurant non pour retourner dans les institutions mais pour refaire les institutions. Refaire les institutions, ça veut dire réécrire une Constitution. Et voici alors la deuxième raison pour laquelle la sortie par la Constitution a du sens : le combat contre le capital. Pour en finir avec le salariat comme rapport de chantage, il faut en finir avec la propriété lucrative des moyens de production, or cette propriété est sanctuarisée dans les textes constitutionnels. Pour en finir avec l’empire du capital, qui est un empire constitutionnalisé, il faut refaire une Constitution. Une Constitution qui abolisse la propriété privée des moyens de production et institue la propriété d’usage : les moyens de production appartiennent à ceux qui s’en servent et qui s’en serviront pour autre chose que la valorisation d’un capital.
Toutes ces questions seront résolues avec le tirage au sort. Si on cherche « le coupable » on ne s’en sort pas. Il faut chercher « la cause » comme disait Etienne . Si un député ou même tous les députés s’enrichissent, protégés par la loi, il faut changer ce qui ont rendu possible cette décadence.
Il faut lutter contre la cause des cause et non contre des gens. Bien sûr il faut être vigilant et ne pas laisser partir impunément des criminels, et il faut être vigilant soi-même à ce que ce bel élan ne soit pas récupéré. MAIS ne pas recommencer avec les histoires de droite et de gauche, de haut et bas, puisque finalement c’est un problème bourgeois.Il faut urgemment comprendre qu’il faut vraiment partager. Sans élites, sans « prolétariat ». D’ailleurs la neurobiologie a , depuis pas mal de temps déjà, trouvé que le cerveau ne se développe que dans des conditions de franternité et de partage. Si la classe bourgeoise veut maintenant sauver les meubles (en clivant), c’est aussi parce qu’elle a peur que cela se sache. Et que leur dominance n’est en rien justifiée. Ni par l’héritage, ni par une quelquonque intelligence mieux développée. TOUT LE MONDE peut développer son intellect, penser, réfléchir, pourvu qu’on ne soit pas condamné à bosser pour rien, à fermer la gueule, et à vivre en peur. Il comprendre cela. C’est primordial.
..Le rapport salarial, avant d’être au principe d’inégalités monétaires, est un rapport de domination ..
Vous avez raison et je crois que la domination devrait être proscrite dans les droits de l’Homme ou dans la constitution. Et si on ne doit pas présager de ce que donnera la constituante (Etienne), il devra être nécessaire que cela apparaisse clairement dans le débat public. Tout lien de subordination, domination est une atteinte aux droits de l’Homme. Mais les droits de l’Homme le disent déjà : « Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » … c’est donc une formulation insuffisante
tout a fait d’accord il faut distinguer ce qui relève des droits de l’homme (déclaration…) et ce qui relève de l’organisation de la société (constitution) et réécrire les 2 !!
yes .. mais pas facile sans débats avec modérateur, des vrais débats en somme
Vidéo décoiffante…
A la question : peut-on demander à des dirigeants au sommet de l’État d’avoir une vision géopolitique ? Philippe Pascot (« Délits d’élus », « Pilleurs d’État ») répond par sa description du milieu politique. Le 2 avril 2016, il présente le tome 2 de « Délit d’élu » dans cette vidéo : https://resistanceauthentique.wordpress.com/2016/04/14/explosif-philippe-pascot-denonce-la-mafia-des-elus/#comments
Le Monde du 3 mai 2013 se félicitait d’avoir la première des résultats d’une enquête (d’un sondage) concernant l’adhésion des français « aux théories du complot ». Selon l’article, « l’étude a été lancée dans plusieurs pays par le think tank britannique Counterpoint ; elle a été financée par l’Open Society, la fondation du milliardaire américain George Soros ». (1)
Epluchant un peu ladite étude (2), je note les propositions et résultats associés suivants. Le nombre de sondés concernés est indiqué entre parenthèses après chaque proposition.
Les résultats sont classés en : (++) totalement d’accord / (+) plutôt d’accord / (-) plutôt pas d’accord. J’ajoute entre parenthèses : de part et d’autre, les ++ et les + d’un côté (O), les – et les – de l’autre (O). Au centre, aussi entre parenthèses, les / « ni d’accord ni pas d’accord ». Les pourcentages pour la dernière catégorie, « pas de réponse », ne sont pas indiqués – c’est le résidu à 100%, généralement quelques % seulement. Quant à la catégorie « refusent de répondre », ils ne sont pas distinguables visuellement et j’en déduis plutôt qu’ils n’ont pas été comptés).
Proposition : « En fait, ce n’est pas le gouvernement qui dirige le pays, nous ne savons pas qui tire les ficelles » :
- total des sondés – en France (2504 personnes) :
(O 50,3) ++ 21,7% + 28,7% (9,7%) – 22,4% – 16,2% (N 38,6%)
- parmi ceux qui disent « adhérer totalement » à l’idée que « de l’argent devraient être pris aux riches et donné aux pauvres » (644 p) :
(O 61,2%) ++ 33,6% + 27,6% (8,1%) – 15,2% – 14,2% (N 19,4%)
– parmi ceux qui disent « adhérer plutôt » à cette idée (950 p) :
(O 47,9%) ++ 18,3% + 29,6% (11,0%) – 24,0% – 15,6% (N 39,9%)
– parmi ceux qui disent être « plutôt en désaccord » avec cette idée (533 p) :
(O 43,5%) ++ 13,7% + 29,8% (12,4%) – 28,2% – 15,4% (N 43,6%)
– parmi ceux qui disent « totalement en désaccord » avec cette idée (347 p) :
(O 49,6%) ++ 22,9% + 26,7% (5,0%) – 21,9% – 21,3% (N 43,3%)
- parmi ceux qui disent avoir voté pour ***, au premier tour de la présidentielle 2012 :
– M. Le Pen (290 p) :
(O 71,7%) ++ 31,8% + 39,9% (8,0%) – 11,0% – 9,0% (19,9%)
– J‑L Mélenchon (270 p) :
(O 55,7%) ++ 22,7% + 33,1% (6,7%) – 21,2% – 15,7% (N 36,8%)
– F. Hollande (688 p) ou N. Sarkozy (498 p) ou F. Bayrou (196 p) ou E. Joly (43 p) – résultats assez semblables, quoique un peu plus « conspi » pour les deux prétendus « de droite » que pour les deux prétendus « de gauche » :
(O 39,7%) ++ 14,6% + 25,2% (11,7%) – 27,8% – 19,2% (N 46,9%)
– Autres (autres candidats, je présume) :
(O 60,7%) ++ 29,3% + 31,5% (8,6%) – 17,8% – 12,9% (30,7%)
– Blanc (ou nul ?) ou pas voté (444 p) :
(O 57,5%) ++ 30,1% + 27,4% (7,6%) – 17,9% – 14,4% (32,0%)
- Parmi ceux qui considèrent se situer politiquement dans une case notée, sur une échelle allant de l’extrême gauche (0) à l’extrême droite (10) :
– 0 (extrême gauche) (248 p) :
(O 59,0%) ++ 34,8% + 24,2% (9,8%) – 15,4% – 14,7% (30,1%)
– 1 (41 p)
(O 47,4%) ++ 10,6% + 36,8% (12,3%) – 16,6% – 21,1% (37,7%)
– 2 (120 p) ou 3 (294 p) ou 4 (272 p) – résultats très semblables :
(O 40,4%) ++ 10,5% + 23,9% (11,7%) – 27,4% – 16,4% (43,8%)
– 5 (698 p)
(O 56,4%) ++ 24,5% + 31,9% (9,6%) – 17,6% – 14,9% (37,7%)
– 6 (189 p) ou 7 (222 p) ou 8 (201 p) – résultats assez similaires :
(O 46,4%) ++ 18,8% + 27,6% (10,0%) – 26,2% – 16,6% (42,7%)
- « Etre conspirationniste » (en France) n’a rien de bien particulier : c’est la norme…
– Peu de tendances sociologiques détaillées se dégagent fortement, d’ailleurs (je ne vais évidemment pas tout présenter), à part que les pauvres sont tout de même relativement plus « conspi » que les riches : on note une variation assez linéaire du O/N entre environ 60% et 40% selon les revenus. L’effet de l’instruction scolaire s’agissant de dompter la bête en nous, lui, ne paraît pas flagrant, les seuls qui se détachent vraiment dans le conformisme étant les diplômés de 3e cycle (ou de licence), ce qui me paraît surtout être lié au revenu, puisque ce sont en gros les seuls, parmi les gens qui tirent un revenu de leur travail, qui échappent un peu à la précarité… (souvent en occupant des fonctions de manager plutôt parasitaires). Seule autre singularité apparente, ceux qui se revendiquent musulmans font un peu « mieux » que les autres (rien de bien flagrant : 60% contre 50%), ce que je mettrais à vue de nez, également, sur le compte du niveau de revenu. Les catholiques déclarés ne se distinguent pas des athées assumés et autres. Bref, seuls se distinguent par leur conformisme les improductifs, les fortunés qui soit ne travaillent pas, soit vivent une vie d’artiste pistonné, soit font fortune en brassant du vent dans les administrations, les académies et les innombrables services des technocraties privées.
– Autrement dit, l’anomalie que pourrait constituer le penchant « conspi » est tristement corrélée à celle qui consiste à avoir, dans le pays, une petite proportion de managers déracinés tirant une fortune relative du fait de faire bosser et d’enfumer tous les autres pour le service de gens oisifs.
- Les plus grosses proportions de « conspi » se trouvent aussi bien parmi ceux qui se prétendent d’extrême gauche que parmi ceux qui se cataloguent d’extrême droite.
– Si moins d’entre eux, à même population de votants, votent Mélenchon que Le Pen : 1) ce n’est pas flagrant, le premier ratisse les voix d’énormément de fascistes… selon les termes de sa propre propagande ; 2) il doit probablement une partie non négligeable de cet écart relatif à des gens qui votent pour lui mais ne se sentent pas d’extrême gauche ; 3) une proportion assez nettement plus importante de gens se pensent ou s’affichent comme étant d’extrême gauche que de gens qui se situent ainsi à l’extrême droite (et qui assument voter Le Pen).
– Autre résultat remarquable : l’extrême centre auto proclamé se distingue très notablement, non pas seulement par le nombre (nettement supérieur) mais aussi parce que les gens qui se trouvent parfaitement centristes… sont nettement plus « conspirationistes » que la moyenne de la population !… (qui accepte de répondre aux sondages… et de se mettre dans une case…) Ils ne sont surpassés en cela que par ceux qui (parmi ceux qui répondent aux sondages… se cataloguent eux-mêmes soient à l’extrême de la droite ou à l’extrême de la gauche, la différence n’étant pas énorme.
Outre les tendances sociologiques nettes, certaines corrélations avec des tendances d’opinions se dégagent. Cela étant, il me paraît important de prendre quelques précautions avec les interprétations, en veillant à tenir compte : 1) des nombres de personnes concernés ; 2) de l’aspect partiellement « tautologique » du recoupement ; 3) de réalités, concernant les opinions politiques, qui ne recouvrent pas nécessairement la propagande des partis :
- Les « conspirationistes » sont assez nettement plus nombreux parmi ceux qui disent adhérer à l’idée que « de l’argent devraient être pris aux riches et donné aux pauvres »… lesquels sont assez nettement plus nombreux que ceux qui disent penser l’inverse. Au demeurant, il serait difficile d’en déduire que les penchants socialiste et « conspirationniste » sont antagonistes, bien au contraire. Maintenant, comme on le sait, une bonne partie de la gauche, et M. Mélenchon tout particulièrement, fait beaucoup d’efforts pour nous faire confondre la gauche et le socialisme.
- Les partisans de la peine de mort sont, en proportion, assez nettement plus nombreux à être « conspi » que ses adversaires. Ceci étant : 1) ils sont nettement minoritaires (un quart environ) ; pour la moitié des gens, d’ailleurs, il apparaît que le rétablissement de la peine de mort est hors de question ; 2) il est concevable que, lorsque l’on est « conspi », on en enverrait bien au moins quelques uns faire des travaux d’intérêt général sans grand ménagement sinon direct en enfer sans passer par la case départ et toucher 10 000 francs ; 3) demandez d’ailleurs à Staline… mais aussi à tant d’autres fascistes de gauche, non seulement ceux qui sont morts ni seulement ceux qui attendent leur heure mais ceux qui agissent au présent. Bref, le gauchiste qui voudrait me la faire, celle-là : à d’autres.
- L’immigration jugée trop nombreuse, ou la priorité à l’embauche pour les français. On observe, là encore, une corrélation assez nette. Cependant ; 1) les présumés « de droite » pour la seconde catégorie sont moins nombreux que pour la seconde ; 2) je me permets de rappeler à certains fanatiques et/ou incultes, notamment de gauche, que même pour le PCF d’il y a encore quelques décennies, la question de la gestion de l’immigration n’avait rien à voir avec une affaire de racisme ; 3) d’ailleurs, quand par exemple, sous Giscard, on a légalisé le regroupement familial, c’était en grande partie (c’est revendiqué) à la demande du grand patronat.
- « Les chômeurs trouveraient du boulot s’ils le voulaient ». Oui… Mais le principal scoop, c’est qu’en gros la moitié des gens pensent de la sorte… Enfin, ça le serait, un scoop, si ça n’était pas aussi cohérent avec le nombre de gens qui vont encore voter pour le centre, la droite complexée de gauche ou de droite, ou qui n’ont pas encore compris qu’ils ont un problème insurmontable avec l’UE…
- Le sentiment d’insécurité. Une corrélation nette, là encore. Mais là encore, à part que ce n’est pas le problème d’une majorité, il devrait être inutile de rappeler à des gens un peu sérieux que plein de prolos peuvent avoir au moins la peur d’en baver de ce point de vue, donc je laisse la gauche oui-oui parler entre elle. Je fais d’ailleurs la différence, ici comme ailleurs, entre ceux qui ont peur et ceux qui vivent de la peur des autres.
- Les parents n’ont plus assez d’autorité sur les parents. Une corrélation là encore. Cela étant, 1) je ferai d’abord observer ici, que la majorités des sondés (56,9%), « conspi » ou non, pensent cela ; 2) du point de vue de bon nombre de « conspi » (probablement une nette majorité), un aspect tout sauf négligeable de l’affaire concerne la destruction de la cellule familiale, ses tenants et aboutissants ; 3) pour les autres interprétations, maintenant, les « attributions idéologiques », je ne perdrai pas trop mon temps à discuter de cela avec des fanatiques de gauche. Je me conterai de prétendre, sans non plus allez chercher des Onfray ou des Michéa, ni même Arendt (La crise de l’éducation, in La crise de la culture), qu’énormément de gens qui n’ont pas des moyens de banquiers (de gauche) et qui triment dur pour pas cher pensent aussi – heureusement – ce genre de choses. N’en déplaise à des politicards perchés pour être trop déracinés, et qui n’en ont pas fini de ne pas comprendre pourquoi la gauche aligne les branlées dans les urnes et pourquoi les ouvriers votent tant pour le FN.
- L’homosexualité comme « mode de vie acceptable ». Là encore, une corrélation, mais :1) une écrasante majorité (81,7%) en juge ainsi ; autrement dit, là encore, cela ne permet pas, de très loin, d’assimiler « conspirationistes » et extrême droite ; 2) sauf pour les hermétiques, ceux qui n’ont jamais cherché eux mêmes à lire un seul document interdit par leur chapelle (ou par la TV, s’ils n’en ont pas), la question peut en partie renvoyer à la mécanique de la conspiration, la protection d’une mafia recourant naturellement à des actes criminels à la fois dans une logique initiatique et, pour commencer, pour assurer la loi de l’omerta ; or pour une partie des gens, si « on ne naît pas homosexuel, on le devient », c’est malheureusement parce que les pratiques pédophiles ne sont pas en voie de disparition, ceci principalement du fait, pour bon nombre de « conspi », que la pédophilie organisée est un instrument courant parmi ceux de la mafia ou des mafias auxquelles ils pensent avoir affaire, quelque part en haut lieu ; 3) sauf pour des connards de militants boutonneux qui défendraient n’importe quoi et ne songent guère aux moindres conséquences, il est évident que le problème ne se résume pas du tout à une envie d’imposer aux autres leurs pratiques sexuelles ; il y a des distinctions élémentaires à faire, par exemple, entre accepter l’homosexualité d’une personne, ce qui ne dérange qu’une petite minorité d’intégristes religieux, et ne fait ni chaud ni froid aux autres (dont une grande partie a d’ailleurs, je l’espère, l’intelligence de penser d’abord que la vie intime des autres ne les regarde pas, et que d’ailleurs, quand bien même on serait assez dictateur dans l’âme pour penser autrement, il y a que les sentiments ne se dressent pas), et accepter qu’on déballe ces choses là – des choses d’adultes – à nos mômes en bas âge, au motif qu’il faut leur apprendre la tolérance (comme s’il fallait le faire aussi tôt, en l’occurrence, comme si ce n’était pas une violation grave de leur sensibilité d’enfants que de faire intervenir un tiers adulte dans leurs histoires et leurs fantasmes intimes) ; là encore, je ne développerai pas, je me contente d’affirmer qu’on ne peut guère en tirer de conclusions franches en termes d’affinité électorales.
- Je laisse de côté les aspects « tautologiques » dans le contexte, du genre : pensez-vous qu’on soit plus ou moins en démocratie, que l’on puisse faire confiances aux politiciens, quelles sont mes sources d’information, etc. Elles donnent les résultats évidemment attendus. A part ça, on y « apprend », par exemple, que bien des gens regardent la télé.
- Un dernier point intéressant : en gros, les gens plutôt sûrs d’eux-mêmes et les gens plutôt militants sont relativement moins « conspi » que la moyenne.
- Deuxième proposition : « c’est la finance internationale qui dirige la France en coulisse ».
Pas besoin de chercher bien loin, le résultat est net et sans bavure : tout le monde le sait – dès lors qu’il a un peu écouté un discours politique quelque soit son bord. Les scores sont tous dans le rouge. Même chez les jeunes, même les pires bouseux, qui vous voulez. D’ailleurs, les plus au courant sont les commerçants, petits et gros.
Le seul commentaire qui puisse être utile ici, je crois, pourrait se limiter à noter que l’intitulé de la question comportait la notion de « en coulisse »… – je précise encore que la même « nuance » était ajoutée dans chacune des propositions, mais cela n’enlève rien à cette remarque, puisque, ici, les votes « oui » dominent très largement. Autrement dit, quand les gens sont à ce point et si unanimement convaincu de qui dirige, quand bien même et justement parce que « la finance internationale » c’est un truc vague, systémique, alors ça n’émeut plus personne ou presque que l’on précise que ladite domination s’exerce par le mensonge, la tromperie, les fausses apparences. A tout prendre, quand il s’agit de déniaiser quelques excités de la chasse aux « conspi », ce n’est pas là la moindre des leçons de cette « étude »…
- Troisième proposition : « Ce sont certains groupes religieux – qui gouvernent la France en coulisses ».
Ici aussi, on peut noter une assez remarquable homogénéité sociologique et même en termes d’affinités politiques. La grande différence avec le cas précédent étant que les proportions générales sont inversées.
- Riches, pauvres, même combat. Effet éducatif extrêmement léger, là encore, à une petite exception près pour les plus haut diplômes, mais pas flagrante du tout.
- Fait un peu étonnant, peut être : les catholiques ne se distinguent pas parmi les possibles suspects ; les musulmans, à peine… et, surtout, les plus enclins à répondre oui (dépassant le quart pour leur « catégorie ») sont les gens qui se disent religieux « autres »… C’est-à-dire ni cathos, ni musulmans, ni « sans religion ». Qui cela peut-il donc bien être ? Les hindouistes français croiraient-ils vraiment que les US sont les marionnettes d’Al Qaeda ? Comme quoi les sondages disent vraiment n’importe quoi… Cette demi-vérité et autres blagues mises à part, il n’est pas difficile de conclure qu’une partie importante des citoyens de religion juive – étant proportionnellement si peu nombreux, comment pourraient-ils peser, autrement, dans un sondage ? – sont bien informés et déplorent qu’une mafia « sioniste », instrumentalisant un vieux suprématisme talmudique ou certains de ses produits dérivés, nous ait royalement pris en otages – avec eux d’ailleurs en première ligne, dans la menace sinon dans la perspective, selon le chantage habituel. N’allons pas invoquer Gilad Atzmon, ni sortir de sa tombe un Bernard Lazare : suffit de lire Wallt & Mersheimer (3) ou même, simplement, Aaretz. Mais ça, l’antifa boutonneux n’est pas près ne serait-ce que d’en entendre parler… Pour éviter de devoir sortir le joker en soulevant la question de savoir si les élites de la gauche française sont elles aussi une bande de boutonneux et, là encore, sans aller chercher Gilad Atzmon, je préfèrerais faire observer que, d’après des informations non seulement publiques mais données spontanément, même un Jérémie Corbyn n’a plus qu’à fermer sa gueule quand il s’agit ne serait-ce que d’éviter que les grands donateurs du Labour ne lui coupe les vivres.
- Pour la rigueur, on notera quand même (à part que les électeurs de madame Joly dorment bien, ce qui permet sans doute de leur fourguer n’importe quel produit sur fond de « sauvetage de la planète »), une relative singularité à l’extrême de l’extrême droite (35% contre 20% en moyenne dans la population) et chez les électeurs de madame Le Pen fille (scores similaires). Bon, à part que l’extrême droite préfèrera toujours, de loin, livrer la France aux élites réfugiées en Allemagne et aux US, voire même à la perfide Albion – Européens (blancs et chrétiens), tous unis contre l’immigration (bougnoule, voire aussi gniaquouée) ! – la plupart de ces gens ignorent aussi que, depuis bien des années déjà, ses propres conseillers, à la Marine, lui sont imposés par Tel-Aviv… C’est sur qu’on n’apprend ça ni à la télé ni dans l’Humanité dimanche.
- Proposition suivante : c’est un autre pays / d’autres pays, qui essaient de nous dominer.
C’est mignon… Faut-il encore décrypter ?
Bon j’arrête là. Je veux bien une fois de plus décortiquer les parutions les plus autorisées, c’est long… Seuls les lecteurs assidus poursuivront, et ils le feront sans qu’on les tanne.
(1) http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/03/la-moitie-des-francais-croient-aux-theories-du-complot_3170348_3224.html
(2) http://counterpoint.uk.com/wp-content/uploads/2013/05/Conspiracy-Theories-in-France-interim-report-3rd-May.pdf
(3) Une lecture autorisée… même par Samuel Hutington… : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Lobby_pro-isra%C3%A9lien_et_la_politique_%C3%A9trang%C3%A8re_am%C3%A9ricaine
Mes excuses, il a eu quelques boulettes dans la rédaction. Après quelques heures à décortiquer, calculer, présenter, rédiger, j’ai manqué de courage pour relire proprement… J’aurais aussi aimé ajouter quelques explications quant à ma démarche, ce que je fais aussi en repassant.
2e§ : Les résultats sont classés en : (++) totalement d’accord / (+) plutôt d’accord / (-) plutôt pas d’accord / (–) pas du tout d’accord. J’ajoute entre parenthèses : de part et d’autre, les ++ et les + d’un côté (O), les – et les – de l’autre (N). [Il y a aussi un problème de format avec les tirets, les moins et les moins-moins, problème local ou dans le copier-coller ?]
- A la fin de la séquence avec les chiffres, tout un passage a sauté, ce qui a fait disparaître les lignes « 9 » et « 10 »… c’est à dire les résultats en question pour les gens qui se considère être d’extrême droite :
Parmi ceux qui considèrent se situer politiquement dans une case notée, sur une échelle allant de l’extrême gauche (0) à l’extrême droite (10) :
(…)
– 9 (48 p)
(O 67,4%) ++ 18,6% + 48,6% (#2%) – 13,0% – 13,8% (26,8%) / nspp 4,8%
– 10 (128 p)
(O 63,9%) ++ 35,2% + 28,7% (6,9%) – 12,1% – 15,2% (27,3%)
[PS : la catégorie 9 a des airs un peu semblables à la 1 : il y a manifestement quelques % (3%) de gens qui tiennent à dire qu’ils sont à l’extrême… mais pas tout à fait, et à être surtout d’accord… mais plutôt « plutôt d’accord » que tout à fait…]
Cette coupe malencontreuse englobait aussi un paragraphe de transition avec la suite. Pour commencer, il s’agissait de marquer la différence entre ce qui relève simplement de l’arithmétique (avant) et ce qui relève d’interprétations (après), et surtout préciser qu’il s’agit là, bien sûr, de mes interprétations. Ensuite, malgré le côté au demeurant très péremptoire, ça reste des pistes concernant de possibles interprétations, de possibles manières de nuancer des conclusions hâtives du genre de celles qui émanent régulièrement de la propagande des partis de gauche. Par ailleurs, s’il ne s’agit évidemment pas de chercher à nier qu’il y a des opinions plutôt ou très marquées « à droite », il s’agit précisément, ici, d’examiner, à la lumière de ces résultats, l’idée reçue, largement véhiculée par les organisations et autorités intellectuelles de la gauche, selon laquelle le « conspirationnisme » serait une tendance typiquement marquée à droite. Or, sans invalider tout à fait ladite association, ces résultats montrent aussi et surtout que cette idée reçue est très loin du compte. Enfin et surtout, à mon avis, il s’agit d’examiner la proposition dans une perspective qui, n’en déplaise auxdites organisations et autorités, veille à ne pas confondre, en un mot, le socialisme et la gauche.
- L’immigration jugée trop nombreuse, ou la priorité à l’embauche pour les français. On observe, là encore, une corrélation assez nette. Cependant ; 1) les présumés « de droite » pour la seconde catégorie sont moins nombreux que pour la première (…)
- Les parents n’ont plus assez d’autorité sur les enfants (le lecteur aura corrigé par lui-même).
Je n’ai pas repris toute la liste des propositions soumises aux sondés. Par exemple, on propose : « ce sont les mass média qui dirigent en coulisses ». J’ai trouvé la question un peu idiote. Soit il y a une part au moins de contradiction dans les termes, soit on parle des actionnaires desdits médias (et accessoirement, des managers dirigeants qu’ils emploient) et, dès lors, le média n’est pas l’agent dominant mais son instrument ; quant à l’agent en question, on ne sait pas a priori qui c’est, quelles liaisons plus ou moins organiques pourrait lier cette « caste » de gens, etc.
Par ailleurs, comme presque toujours dans les sondages, l’articulation des questions (quand ce ne sont pas les formulations de certaines des questions) n’est pas claire. Ainsi, en particulier, la première proposition « on ne sait pas qui.… » est a priori exclusive des autres, qui avancent chacune un accusé à peu près défini. Mais évidemment, du moins dans le contexte, on peut aussi (com)prendre la formule « on ne sait pas qui » comme : « des agents qui, quels qu’ils soient, en tous cas ne sont pas les représentants officiels ».
Dans la liste des propositions, et dans celle que je n’ai pas abordées, il y en a une qui me paraît particulièrement pertinente, au sens où elle me semble traduire le mieux la notion en question : ceux qui dirigent la France en coulisses, ce sont « des groupes secrets tels que les francs-maçons ». Le problème, c’est qu’elle relève, à la fois, largement de la tautologie, de l’orientation très tendancieuse. Au final, le dépouillement des réponses me paraît peu pertinent à côté de l’analyse de la question elle-même.
D’un côté, dès lors qu’il y a conspiration, il y a et le secret et l’organisation. Au demeurant, la formule est donc idiote puisqu’elle relève du pléonasme pur et simple. Mais c’est surtout un sale piège, et ça l’est à bien des égards.
D’abord, il s’agit précisément d’enfermer les gens dans la tautologie, afin de vérifier qu’ils sont débiles. Ou plutôt, on leur propose de démontrer qu’ils ne savent pas réfléchir par eux-mêmes, en assumant leurs contradictions passagères.… ceci tout en leur refusant d’avoir une autonomie de pensée, puisque les chapelles politiques diverses leur interdisent d’imaginer des complots. Car n’importe quel idiot peut comprendre, pourvu qu’il se soit posé la question, qu’une organisation secrète peut toujours en cacher une autre, donc encore une autre, etc. Or ils nous font le coup de suggérer un exemple – « les francs maçons » – qui est des plus vagues (d’après ce que je viens de rappeler) sous couvert d’être précis (de par le fait que l’on nomme la chose) ce faisant, par ailleurs, on ne propose pas un autre exemple de société secrète, voire un qui soit plus ciblé question possible concentration de pouvoir – pourquoi pas : M. Soros, ou son maître, ou lui et quelques acolytes dont on suggèrerait les noms…
L’effet de ce coup bas foire pas mal, d’ailleurs, car les résultats montrent : 1) un piteux 27% général (à comparer aux 50% de oui à la première question, posée comme générale) ; 2) très peu de tendances sociologiques (sinon pour rappeler, encore une fois, que le musulman moyen, en France, est maintenu dans la pauvreté) ; 3) que si les moins scrupuleux votent Le Pen (36,5% de oui), les électeurs de Mélenchon se distinguent eux aussi (en deuxième position, avec un assez remarquable 31,2% – au passage, sachant que Mélenchon est franc mac, je suggère que pas mal de ses électeurs sont mal renseignés et/ou pensent à d’autres sociétés secrètes en particulier. Il est intéressant de constater, là encore, qu’une légère tendance de droite se démarque mais est à des lieux de constituer un monopole.
Enfin, on sait au moins depuis Arendt que l’organisation totalitaire, si tristement efficace, s’apparente à celle d’une société secrète mais présente la remarquable particularité suivante : ses objectifs sont affichés au grand jour. Mais nombre de militants, de leurs chefs et autre sommités intellectuelles auprès de qui ils cherchent caution sont à ce point ignorants qu’il ne faut pas trop leur en demander, pas même d’essayer de se figurer pour de bon que l’idéologie dominante, selon toute vraisemblance (si je puis me permettre ce jeu de mot), n’est pas celle qu’indique le discours d’organisations de gauche se croyant dans un monde de droite (souvenons-nous de l’incroyable mots d’ordre que ces fous dangereux ont essayé de nous fourguer même un 4 février 2008 à Versailles ; je songe encore, par exemple, à la remarquable analyse faussement marxiste d’un Clément Sénéchal dans son procès à charge congre le tirage au sort, avec sa « culture d’en face qui penche dans la droite ») – les autres, « en face », le leur rendent bien – mais précisément celle qu’on ne voit même plus, qui nous apparaît comme l’évidence. Ainsi, par exemple, cette conception que partagent aussi bien l’immense majorité des gens « de gauche », reposant sur l’idée fausse selon laquelle les capitalistes financent les entreprises (voir Friot mais aussi Gréau).
Ainsi encore, par exemple (au hasard) : l’écologie. Qui serait contre, a priori ? Cool, on pourra nous enfumer sur toute la ligne, nous faire danser, nous ruiner, nous exterminera la rigueur, on ne bronchera pas. Je finirai sur ce thème, tout en revenant au sujet du « conspirationisme ». Même en s’en tenant aux informations les plus officielles, il n’est pas difficile, pourvu qu’on cherche un peu, de retrouver le nom de la famille Rockefeller, depuis 40 ans, dans l’invention de la menace climatique, retenue comme candidat de premier choix comme substitut à la guerre.
Ainsi, le RbF se vante dans son rapport d’activités 2005–2010 d’avoir beaucoup misé et sans cesse (contrairement à d’autres) depuis 1984, cherchant à établir l’existence d’un consensus et à transférer le dossier dans le bain politique (en clair, d’avoir dévoyé et instrumentalisé la science), d’avoir poussé à la création du GIEC, d’avoir joué un rôle majeur dans le coup d’éclat d’Al Gore à Kyoto (parlant textuellement d’une campagne médiatique bien orchestré) avec en vue un traité contraignant. Ainsi la liaison entre les Rockefeller et Maurice Strong, grand architecte officiel du sommet de la Terre et de tant d’autres « avancées » onusiennes sur le mode « vert », par ailleurs baron du pétrole notoire et grand promoteur de délires new-age sous tampon d’ONG reconnues par l’ONU, est clairement établie, et d’ailleurs revendiquée, et ce par et ce bien avant la fondation du Club de Rome (en 1968).
Ainsi encore, au hasard, de cette convocation (reproduite en annexe 1 du texte de Richard Lindzen « Science du Climat : Est-elle, de nos jours, apte à répondre aux questions ? ») : « 11 Juillet 2008 – Au nom du comité organisateur, et des co-sponsors du groupe de travail, le GIEC, WCRP, IGBP, US National Science Foundation, et Climate Central, nous avons le grand plaisir de vous inviter à assister à un « Groupe de travail commun IPCC-WCRP-IGBP : Nouvelles Directions Scientifiques et Activités intéressant le GIEC AR5 » qui se tiendra les 3 au 6 mars 2009 (à Honolulu). » Curieux intrus dans la liste des sponsors : Climat central n’est pas une agence intergouvernementale, ni une académie, mais un think tank (carbocatastrophiste), parmi les financiers duquel on trouve deux fonds (fondations) de la famille, ce qui se vérifie aisément en ligne, à la source. On retrouve encore Climat central, du moins une chercheuse échangeant avec son email domicilié dans cette boutique, dans l’organisation du meeting du 21–23 janvier 2009, également en phase de préparation – et de défibition des orientations » de l’AR5 (climate gate email n°1224035484, où voit passer quelques commentaires suggestifs d’étonnement vis-à-vis du rôle que jouent disverses agences US dans l’organisation, y compris l’USAID). Idem, s’agissant d’une personne qui, manifestement, chapeaute à la fois le financement et la forme et le fonds du programme pour la 13e du groupe de travail sur la modélisation climatique, dans le cadre de l’IDAG (c.à.d. l’autorité scientifique internationale pour l’ « attribution » (des causes), centre névralgique de la pseudo science en question) – email n°1252672219.
Quand je dis 40 ans, l’affaire est probablement plus vieille encore d’au moins 10 ans : l’économiste John Galbraith, dans son compte rendu du rapport dit « de la Montagne de Fer », qu’il tient à authentifier en certifiant qu’il avait été invité à être de la partie, note : « je connaissais bien l’endroit, Iron Moutain étant le siège principal du comité de sélection créé par la Chase Manhattan Bank. » (Cité dans Pascal Bernardin, L’empire écologique, 1998). En tout état de cause, la filiation avec le rapport du club de Rome de 1991 est évidente, et une analyse d’ensemble indique clairement que c’était déjà le cas pour le rapport fameux de 1972 (« Halte à la croissance »). Inutile de rappeler qui a donné le terrain sur lequel on a bâti les locaux de l’ONU à New-York, puis paya 1 milliard de dollars pour s’offrir le droit de posséder une « fondation ONU » à l’intitulé aussi trompeur que celui de « banque nationale » s’agissant d’une banque centrale privée. Bref. Qu’importe le sérieux de la documentation, le chien de garde de gauche ne veut tout simplement pas entendre prononcer le nom. Même un jeune lecteur d’Harry Potter aura compris que le pouvoir risque d’être particulièrement puissant quand il a celui d’empêcher qu’on parle de lui… Mais cette demi-vérité et autres blagues mises à part, le gros du problème n’est pas là, il est que les encartés quelque part ne lisent rien à la source. Dans le cas du dossier climatique et, plus largement environnemental, c’est bien simple, ils sont complètement illettrés, et d’ailleurs plus ils le sont plus ils en causent, alimentant le délire avant que les zélotes illettrés de la génération suivante s’y collent à leur tour.
Sans cette aveuglement et surtout cette flemme, qui vaut aux abonnés des chapelles de boire le lait aux pis même du banquier et du gros industriel. De tous ces guignols bien intentionnés, qui seulement prendrait la peine d’aller lire, sur le site même de Greenpeace, du WWF, qui paie et qui a les jetons de présence ? C’est à pleurer. Ne parlons pas d’aller lire, dans la littérature émise par les agences de l’ONU elles-mêmes, que les délirantes projections et résultats de modélisations concernant les disparition d’espèces sont totalement invalides, 100% invalidables et absolument sans rapport avec les observations… qui ne montrent en gros rien. On pourrait causer de la pollution des rivières, des airs, qui a diminué depuis les années 1960 dans tous les pays dits « développés ». On pourrait ceci, et cela, mais le militant, et encore moins ses chefs, ne lit pas ou, pire, ne lit que de la prose et mâchée et fléchée. Quand en plus c’est festif et participatif… mais qu’est-ce que le militant, ou ses chefs, connaissent de l’usage fait depuis déjà tant de décennies de méthodes de domination sociale par l’illusion, basés sur les développement de « théories » certes fausses mais, dans le contexte de pareilles applications, effectivement efficaces, telles la « théorie de l’engagement », la « théorie des systèmes » et la « théorie du chaos » – bref, comment faire danser les foules en laissant l’individu croire qu’il est libre ? Si ce baratin vous emmerde, autrement dit si vous êtes de ceux qui n’iront jamais fouiller, demandez vous donc, au moins, s’il n’est pas effrayant de voir que, tant de temps après le rapport bidonné du Club de Rome de 1972, « les Décroissants » se sont si peu démarqués idéologiquement de cette bande de truands milliardaires mondialistes et de leur haine de l’humanité (sous couvert d’amour de la nature et de mon cul sur la commode). Le fait remarquable n’est pas que toutes ces prédictions se sont avérées complètement fausse, c’est que ces gens – et combien d’autres – sont convaincus que tout cela est globalement juste… et d’ailleurs, ne se pose jamais la question de savoir si la question se pose. L’aveuglement va loin, même quand on a presque tout sous le nez et en direct. Ainsi, combien de gentil guignols, viraux ou pas, bouffent les conneries d’un escroc comme Pierre Rhabbi, sans apercevoir que son baratinlui-même démontre qu’il n’a rien à dire, surtout pas sur la culture de la terre. Mais je m’égare…
Bref, il y a le factuel, le vérifiable, il y a aussi l’analyse des structures et celle des éléments de la guerre idéologique, et puis il a le reste, le vague. Ainsi, par exemple, j’entends souvent dire qu’il ne serait guère difficile de trouver Soros derrière diverses révolutions colorées – s’appuyant généralement sur de jeunes associations fédérant des « démocrates dilettantes » de passage, sous la direction opportune de mecs pas plus socialistes que mégalos rêveurs, ou enclins à se demander d’où vient le pognon – il me paraît vraisemblable qu’un Youssoufou, deux fois dirigeants d’un syndicat étudiant partenaire de la CFDT et très ouvert sur le MEDEF, community manager spécialisé en lobbying vaguement « citoyen » tous azimut, vendrait à peu près n’importe quoi pour se la couler douce en se tapant des petites nanas quand il veut (quant à un Benjamin Ball, indécrottable mégalomanie ou invieilissable fougue, ou les deux, on l’a déjà vu fourré sur France inter, comme d’autres, ravi de porter un de ces drapeaux qui ne sera pour lui que l’un d’une longue série, autrement dit encore, s’il s’agit de nous balader sans fin sans même y penser, d’ailleurs, ces gens font des prouesses). Ce qui , si j’avais le temps de chercher à vérifier par moi même tant de bruit de chiottes convergents- me laisserait, certes, déjà un peu dubitatif quant à cette ébauche de « printemps français » – avec son poing levé identique, en logo, à celui de mouvements qui ont foutu le feu en Syrie, en Ukraine, etc, et plus récemment lancé (je n’en doute pas) un bordel au Venezuela pour renverser le successeur que Chavez s’était choisi (se sachant condamné par un de ces cancers foudroyants qui ont le bon goût de nettoyer certains « dictateurs non coopératifs » sans guère laisser de trace dans les mémoires). Ah oui, c’est vrai, l’analyse anti-impérialiste d’un Mélenchon et de bien d’autres chefs de la gauche est tellement limitée (à croire qu’il le font exprès, encore une théorie du complot) qu même ces conneries criantes il faudrait qu’on en bouffe – tiens bouffe, c’est de l’agent orange.
Pour finir s’agissant de ce qui a motivé ce (double) message : je ne faisais évidemment pas cette intervention par hasard. L’encre du papier d’un Lordon consacré, dans le diplo, aux « théoriciens du complot », est encore fraiche, lui qui sait si bien raisonner quand ça lui chante s’autorise des contradictions grossières si c’est pour les nécessités de la cause. Tiens, Ruffin, Lordon : au moins ça faisait une base initiatrice qui sentait la revendication de la sortie de l’euro mais, tiens, pour une fois, justement, on va laisser ça de côté pour les besoins de œcuménisme de gauche (quelle claque il leur avait mis, Lordon, aux pères Généreux et Méluche, dans son discours du « plan B », Mammon que c’était bon.. à part que c’est si utile), et dans le même geste, on va graver les fondements de la politique économique dans la constitution, pratique qu’on n’avait eu de cesse de dénoncer. Comme il se devait, une fois n’est pas coutume, l’article de Lordon (sur le machin « conspi ») était à chier : sur des contradictions grossières on ne fait pas longtemps illusion. Parlant de coup bas, je signale au lecteur assez patient pour avoir lu jusque là, que 50 commentaires, dont tous ceux d’Étienne et le mien, ont curieusement disparu de la page du blog de Raoul Marc Jennar intitulée « Le tirage au sort, une chimère ». La date de « l’incident » n’est pas claire (cf. web.archives) mais elle pourrait coller avec la contre offensive dirigée par la tête du PG va C. Sénéchal sur la fin 2014 (RMJ s’est encarté au PG en 2012). Bref, les deux thèmes de ce paragraphe mis ensemble visaient à rappeler à Étienne ce qu’il devrait savoir depuis le temps : Lordon veut une constitution « de gauche », un peu pour la même raison que la commission « accueil et sérénité » (formule merveilleusement orwellienne, en dépit du fait ou justement du fait qu’on la doive sans doute à des jeunots innocents adeptes de la « révolution festive ») poussera systématiquement la foule à foutre dehors tous les incontrôlés (c.à.d. les gens de droite dans le vocabulaire de ces flics), opérant, bien sûr, si possible en douce, voire en douceur – contrairement au cadre du parti où il n’y a rien de plus simple que de maîtriser l’initiative, on tachera sans doute plutôt d’opérer sur le moyen terme via le tri du côté des réponses : c’est d’autant plus facile que les décisions n’engageaient à rien (au besoin, on procèdera à la dilution du tout pour cause de récupération-détournement) -, au besoin avec des moyens plus impressionnants.
Sans doute certains d’entre vous ont-ils entendu parler de cette expérience, en tous cas je la signale, ça me paraît bien foutu et rondement mené :
http://www.liberation.fr/france/2016/04/18/un-candidat-sort-du-chapeau-a-strasbourg_1447121
Je trouve assez dégoûtant les critiques de Lordon depuis 2015 vis à vis d’Etienne.
Lordon est excluant et donc n’est pas démocratique du tout.
c’est qui Lordon ? et c’est quoi la nuit debout ?
http://www.contretemps.eu/lordon-spinoza-imperium-garo/
« Sur ce point, c’est à la physique des particules que fait référence Frédéric Lordon, comparant les « mécanismes élémentaires de la production du social » aux composants élémentaires de la matière qui « ne s’observent jamais tels quels à l’état séparés et n’en aident pas moins à comprendre la formation de la matière macroscopique »[19]. L’analogie serait probante si elle n’était pas deux fois fausse. D’une part, les particules élémentaires s’observent et leur séparation peut être provoquée. D’autre part, la formation de l’univers matériel est bien l’histoire de l’apparition successive de particules élémentaires, qui vont former par la suite atomes, molécules, chaînes de molécules, etc. »
J’avais vu cette vidéo https://vimeo.com/9107780