Frédéric Lordon : « Que la mobilisation ‘Nuit Debout’ doive aspirer à devenir Constituante », « c’est ce que je crois fondamentalement »

14/04/2016 | 31 commentaires

« Que la mobi­li­sa­tion ‘Nuit Debout’ doive aspi­rer à deve­nir Consti­tuante », « c’est ce que je crois fon­da­men­ta­le­ment »

Wouaou… Qui parle ?
Fré­dé­ric Lordon ! 🙂
Yeesssss 🙂

Tout vient à point pour qui sait attendre 🙂

Encore un petit pas­sage, allez (je bois du lait 🙂 ) : 

« Com­ment sor­tir de l’antinomie entre l’improductivité et le retour à l’écurie par­le­men­taire ? La seule réponse à mes yeux est : en se struc­tu­rant non pour retour­ner dans les ins­ti­tu­tions mais pour refaire les ins­ti­tu­tions. Refaire les ins­ti­tu­tions, ça veut dire réécrire une Consti­tu­tion.

Et voi­ci alors la deuxième rai­son pour laquelle la sor­tie par la Consti­tu­tion a du sens : le com­bat contre le capi­tal. Pour en finir avec le sala­riat comme rap­port de chan­tage, il faut en finir avec la pro­prié­té lucra­tive des moyens de pro­duc­tion, or cette pro­prié­té est sanc­tua­ri­sée dans les textes consti­tu­tion­nels. Pour en finir avec l’empire du capi­tal, qui est un empire consti­tu­tion­na­li­sé, il faut refaire une Consti­tu­tion. Une Consti­tu­tion qui abo­lisse la pro­prié­té pri­vée des moyens de pro­duc­tion et ins­ti­tue la pro­prié­té d’usage : les moyens de pro­duc­tion appar­tiennent à ceux qui s’en servent et qui s’en ser­vi­ront pour autre chose que la valo­ri­sa­tion d’un capital. »

Signé : Fré­dé­ric Lordon.

Elle est pas belle, la vie ? 🙂

Je note aussi : 

« Toute notre entre­prise vise à chan­ger la logique des luttes. Évi­dem­ment, il faut conti­nuer de reven­di­quer par­tout où il y a lieu de le faire ! Mais il faut avoir conscience que reven­di­quer est une pos­ture défen­sive, qui accepte impli­ci­te­ment les pré­sup­po­sés du cadre dans lequel on l’enferme, sans pos­si­bi­li­té de mettre en ques­tion le cadre lui-même. Or il devient urgent de mettre en ques­tion le cadre ! C’est-à-dire de pas­ser non plus à la reven­di­ca­tion mais à l’affirmation du cadre que nous vou­lons redes­si­ner. Pour le coup, il n’y a per­sonne auprès de qui nous pour­rions « reven­di­quer » un autre cadre. C’est à nous de nous empa­rer de cette ques­tion et de le faire ! Voi­ci alors com­ment nous arti­cu­lons reven­di­ca­tion et affir­ma­tion : nous disons « non à la loi et au monde El Khom­ri ». Nous reven­di­quons contre la loi mais nous affir­mons que nous vou­lons un autre monde que celui qui réen­gendre sans cesse des lois comme celle-là. Tant que nous res­te­rons dans le seul registre reven­di­ca­tif, nous n’en fini­rons pas de devoir parer les coups les uns après les autres dans ce registre exclu­si­ve­ment défen­sif où le néo­li­bé­ra­lisme nous a enfer­més depuis trois décen­nies. Il faut pas­ser à l’offensive, et pas­ser à l’offensive, c’est ces­ser de dire ce que nous ne vou­lons pas pour com­men­cer à dire ce que nous voulons. »

On se rap­proche vrai­ment de la cause des causes, non ? 

« Il faut ces­ser de dire ce que nous ne vou­lons pas pour com­men­cer à dire ce que nous voulons »


http://​repor​terre​.net/​I​l​-​f​a​u​t​-​c​e​s​s​e​r​-​d​e​-​d​i​r​e​-​c​e​-​q​u​e​-​n​o​u​s​-​n​e​-​v​o​u​l​o​n​s​-​p​a​s​-​p​o​u​r​-​c​o​m​m​e​n​c​e​r​-​a​-​d​i​r​e​-​c​e​-​que

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://​www​.face​book​.com/​e​t​i​e​n​n​e​.​c​h​o​u​a​r​d​/​p​o​s​t​s​/​1​0​1​5​4​1​2​6​8​9​3​2​3​2​317

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Étienne

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31 Commentaires

  1. etienne

    Rap­pel his­to­rique IMPORTANT pour les citoyens res­pon­sables de « l’ordre » (les CRS mais pas que) : 

    « Appre­nez donc que, hors ce qui concerne la dis­ci­pline mili­taire, c’est-à-dire, le manie­ment et la tenue des armes, les exer­cices et les évo­lu­tions, la marche contre les enne­mis des lois et de l’É­tat, les sol­dats de la patrie ne doivent aucune obéis­sance à leurs chefs ; que loin de leur être sou­mis, ils en sont les arbitres ; que leur devoir de citoyen les oblige d’exa­mi­ner les ordres qu’ils en reçoivent, d’en peser les consé­quences, d’en pré­ve­nir les suites.

    Ain­si lorsque ces ordres sont sus­pects, ils doivent res­ter dans l’i­nac­tion ; lorsque ces ordres blessent les droits de l’homme, ils doivent y oppo­ser un refus for­mel ; lorsque ces ordres mettent en dan­ger la liber­té publique, ils doivent en punir les auteurs ; lorsque ces ordres attentent à la patrie, ils doivent tour­ner leurs armes contre leurs officiers. 

    Tout ser­ment contraire à ces devoirs sacrés, est un sacri­lège qui doit rendre odieux celui qui l’exige, et mépri­sable celui qui le prête. »

    Marat, « L’Ami du Peuple », 8 juillet 1790.

    Source : Jacques de Cock, « Poli­tique de Jean-Paul Marat »

    La poli­tique avec Marat, ça avait quand même une autre allure qu’a­vec nos poli­ti­ciens pro­fes­sion­nels cor­rom­pus, non ?

    Marat est épatant !

    Si vous vou­lez encore du Marat, j’en ai mis plein dans mon coffre aux tré­sors (télé­char­gez chez vous, puis cher­chez le mot Marat) :
    https://​old​.chouard​.org/​E​u​r​o​p​e​/​E​n​_​V​r​a​c​.​pdf

    Réponse
  2. Méchant Virus

    Même si j’aime bien Lor­don, je suis assez dubi­ta­tif sur cette prise de conscience subite.

    Je n’in­si­nue abso­lu­ment pas qu’elle soit feinte mais ce sont ses cir­cons­tances de sur­ve­nue qui me cha­grinent. Après avoir récem­ment ajou­té une couche sur l’in­to­lé­rable frayage avec l’ex­trême droite et l’af­fir­ma­tion qu’il soit impé­ra­tif de dis­joindre l’i­dée de son prin­ci­pal por­teur, il s’ap­pro­prie l’i­dée à bras le corps.

    En gros, je confirme devant tout le monde qu’E­tienne Chouard est un affreux mais j’lui pique son idée quand même.

    Le plus drôle c’est qu’E­tienne est tel­le­ment dés­in­té­res­sé qu’il ne lui en tient même pas rigueur. Un exemple aca­dé­mique de beau geste !

    Réponse
  3. Jacques

    Moi aus­si ce revi­re­ment me cha­grine un peu. J’ap­pré­cie beau­coup Lor­don – hor­mis la sophis­ti­ca­tion de son lan­gage assez inutile et par­fois même décourageante.
    Mais il ne semble pas rendre hom­mage à Etienne (ce qu’E­tienne approuve sans doute, mais après en avoir dit autant de mal, il pour­rait tout de même faire un mea culpa). Long à la détente quand même Lor­don. L’i­dée d’E­tienne, un enfant de 6 ans peut la com­prendre, il le dit très bien. Pour­quoi Lor­don a‑t-il été si lent ? Je crois qu’E­tienne aurait dû for­mu­ler l’i­dée dans un lan­gage beau­coup plus complexe…

    Au-delà de ce cynisme de ma part, Lor­don est un allié, certes, mais s’il reven­dique une Consti­tu­tion socia­liste, com­mu­niste, mar­xiste, ou de manière géné­rale trop à gauche (ne serait-ce qu’en deman­dant la très légi­time abo­li­tion de la pro­prié­té pri­vée des moyens de pro­duc­tion), c’est fou­tu. Alors entre être contre l’i­dée d’une écrite citoyenne de la Consti­tu­tion et être pour mais en reven­di­quant des idées cli­vantes, je ne sais pas trop quoi choisir…

    Réponse
  4. zedav

    Ce qu’es­pèrent les gens sin­cères qui ont une idée qui va dans le sens du bien com­mun est que d’autres se la réap­pro­prient et essaiment.

    Reste que ce n’est mal­heu­reu­se­ment pas la même idée, mais une ver­sion dénaturée.

    D’un côté l’ob­jec­tif est de par­ve­nir à un pro­ces­sus consti­tuant citoyen vrai­ment démo­cra­tique dont la consti­tu­tion ne serait qu’une consé­quence (impor­tante mais secon­daire dans le temps), de l’autre, l’ob­jec­tif est d’é­crire (com­ment, avec qui ?) une nou­velle consti­tu­tion non capi­ta­liste, ce qui pré­juge de son conte­nu de façon pas très démocratique…

    Réponse
  5. Anne Barrabé

    en réponse à la vidéo de Etienne par­lant des nuits debout, et sur le sujet de mettre un choix col­lec­ti­viste dans la consti­tu­tion, ce qui serait une mau­vaise idée pour lui, car rele­vant du domaine du légis­la­tif et non du domaine constitutionnel :

    je ne suis pas d’ac­cord avec toi, Etienne.
    Le contrôle des res­sources et des moyens de pro­duc­tion est un énorme pou­voir. Nous pou­vons en prendre la mesure chaque jour où nous nous sen­tons mis en demeure de nous employer sous peine de ne plus pou­voir sub­sis­ter. La divi­sion du tra­vail nous a ren­dus dépen­dants des moyens de pro­duc­tion et du mar­ché du tra­vail pour sub­ve­nir à nos besoins (nous pour­rions tra­vailler à nous extraire de cette dépen­dance, et pour cer­tains nous le fai­sons, mais pour l’im­mense majo­ri­té des gens, leur sur­vie est condi­tion­née par leur employa­bi­li­té auprès d’un déten­teur d’un moyen de production).
    Le contrôle des moyens de pro­duc­tion est donc un pou­voir énorme.
    Nous devons y pen­ser dans la consti­tu­tion, au même titre que les autres pou­voirs dont nous vou­lons nous saisir.
    C’est d’au­tant plus fla­grant que ce pou­voir est aujourd’­hui consti­tu­tion­na­li­sé au béné­fice du capi­tal, à savoir des pro­prié­taires lucra­tifs, qui cherchent à en tirer des béné­fices, et qui ont tout pou­voir en ce domaine.
    Pour­quoi nous ne pour­rions défi­nir une autre ins­ti­tu­tion et des contre-pou­voirs pour ce pou­voir là également ?
    Je pense que tu te trompes sur ce sujet et qu’il est pri­mor­dial que les citoyens consti­tu­tion­na­lisent com­ment ce pou­voir fonc­tionne et sur­tout com­ment il est affai­bli. Il ne faut pas le lais­ser entre les mains de quelques uns. Sur­tout pas.
    Il faut ins­ti­tuer la démo­cra­tie par­tout, dans les pou­voirs légis­la­tif, excé­cu­tif, judi­ciaire, média­tique ET dans le pou­voir que repré­sente le contrôle des moyens de production.
    (pour rendre à César : lar­ge­ment ins­pi­ré des inter­ven­tions de Lordon)
    Mer­ci de ton attention
    Anne

    Réponse
    • Méchant Virus

      Je vais prendre le risque de répondre à la place d’E­tienne mais je suis convain­cu qu’il me rejoindra :

      La pro­prié­té des moyens de pro­duc­tion est une consé­quence. En l’oc­cur­rence, une consé­quence de la façon dont est gérée la mon­naie. Si la ges­tion (création/destruction) moné­taire est publique ET démo­cra­tique, la pro­prié­té des moyens de pro­duc­tion sera, de fait, sous contrôle public et démo­cra­tique. Les moda­li­tés res­tent à défi­nir mais le simple contrôle public et démo­cra­tique sur l’oc­troi de cré­dit suf­fit à avoir la main sur l’ac­ti­vi­té des entre­prises, sur leur mode de prise de déci­sions et sur la répar­ti­tion de la VA.

      Pour le reste, je suis (comme sou­vent) d’ac­cord avec Etienne : pré­tendre vou­loir ins­ti­tuer par voie consti­tu­tion­nelle des orien­ta­tions éco­no­miques conno­tées, revient à divi­ser le mou­ve­ment : si ça penche d’un côté, les anti­fas vont dire que c’est populiste/d’extrême droite, si ça penche de l’autre, les fas (par oppo­si­tion aux anti­fas) diront que c’est un mou­ve­ment de bobos/gauchistes. Ce qui inter­dit dès lors toute orien­ta­tion consensuelle.

      Réponse
      • Anne

        je ne vois pas com­ment le contrôle de la créa­tion moné­taire per­met­trait de déci­der des ins­ti­tu­tions de pou­voir au sein des entreprises.
        Si on laisse la pro­prié­té lucra­tive dans la consti­tu­tion, le pro­prié­taire d’une usine une fois construite est tou­jours maître en la demeure, et sou­ve­rain sur ce qu’il s’y passe. Sauf à reve­nir sur le droit entier et sacré de la pro­prié­té (en sup­pri­mant par exemple la pro­prié­té lucra­tive), je ne vois pas com­ment mettre de la démo­cra­tie au sein des moyens de pro­duc­tions, entre sala­riés et patrons.
        Et je ne com­prends pas com­ment sou­te­nir la démo­cra­tie au sein des assem­blées poli­tiques légis­la­tives ou média­tiques, et ne pas vou­loir de démo­cra­tie au sein des assem­blées poli­tiques de pro­duc­tion ? (tout groupe humain qui se ras­semble pour faire quelque chose est un groupe poli­tique) Cela parait incohérent.

        Réponse
        • Méchant Virus

          Je m’ex­plique : Sup­po­sons qu’il soit écrit dans la consti­tu­tion que la ges­tion moné­taire doive être publique et démo­cra­tique. Cela inter­dit toute créa­tion moné­taire pri­vée. Le robi­net du cré­dit est donc exclu­si­ve­ment sous contrôle démocratique.

          Il suf­fit ensuite aux citoyens de légi­fé­rer afin de déter­mi­ner les condi­tions de l’oc­troi de cré­dit. Ces condi­tions peuvent concer­ner l’ac­ti­vi­té de l’en­tre­prise concer­née, son mode de fonc­tion­ne­ment et la ges­tion de la valeur ajou­tée. Par exemple, l’as­sem­blée citoyenne peut indi­quer que les entre­prises pol­luantes ne peuvent pas rece­voir de cré­dit. De même par exemple pour les entre­prises dont le fonc­tion­ne­ment et la ges­tion ne sont pas démocratiques.

          Je vois venir l’ob­jec­tion : si un mil­liar­daire se pointe et ouvre une entre­prise sans avoir besoin d’emprunter, il peut faire ce qu’il veut. A cela deux réponses :

          - rien n’empêche les citoyens de légi­fé­rer sur les sec­teurs d’ac­ti­vi­té auto­ri­sés ou pas sur le ter­ri­toire et sur le mode de fonc­tion­ne­ment des entre­prises en général.

          - les gens ne sont pas fous, s’ils ont le choix entre tra­vailler au sein des 2 types d’en­tre­prises (une qui fonc­tionne comme main­te­nant c’est à dire avec des bas salaires, une grosse pres­sion au résul­tat et une hié­rar­chie oppres­sante et une autre où ils ont leur mot à dire et où ils sont bien rému­né­rés), ils choi­si­rons bien sûr la deuxième. Du coup, le mil­liar­daire ne trou­ve­ra aucun can­di­dat pour les postes qu’il a à pour­voir (sauf peut être quelques masochistes).

          Com­pre­nez bien que je me fais l’a­vo­cat du diable. Je suis tota­le­ment en faveur d’un sys­tème éco­no­mique ins­pi­ré de Lor­don et de Friot. Sim­ple­ment, si on annonce que ces dis­po­si­tions seront dans la consti­tu­tion, la réponse majo­ri­taire sera pro­ba­ble­ment : « ce sont des hyp­pies et des com­mu­nistes, je ne vote pas ça ».

          Réponse
          • Eliade guy

            ..Sup­po­sons qu’il soit écrit dans la consti­tu­tion que la ges­tion moné­taire doive être publique et démocratique.
            C’est me semble-t-il vague ..
            Ce qui devrait être écrit dans une consti­tu­tion ou même dans des droits de l’homme modi­fié, c’est que le prêt (cré­dit) avec inté­rêt est pros­crit. Le prêt avec inté­rêt génère une dette. Une dette crée de la domi­na­tion .. donc contraire aux droits fon­da­men­taux de l’Homme.

          • Eliade guy

            Toute usure est interdite

  6. Gaudefroy

    http://​img15​.hos​ting​pics​.net/​p​i​c​s​/​6​9​0​0​7​7​c​o​v​e​r​M​a​r​a​t​.​jpg

    LES CHAÎNES DE L’ESCLAVAGE

    « Ouvrage des­ti­né à déve­lop­per les noirs atten­tats des princes contre les peuples ; les res­sorts secrets, les ruses, les menées, les arti­fices, les coups d’état qu’ils emploient pour détruire la liber­té et les scènes san­glantes qui accom­pagnent le des­po­tisme » 1792

    epub de l’ou­vrage avec une belle mise en page réa­li­sée grâce au logi­ciel Calibre (pour ceusses qui ont une liseuse ou lisent sur tablettes avec moon reader :

    http://​www92​.zip​py​share​.com/​v​/​j​7​S​i​l​R​i​u​/​f​i​l​e​.​h​tml

    Réponse
  7. Bernard

    Bon­jour,

    A la « nuit debout de Tou­louse, on a bien plan­ché sur la ques­tion de pro­po­ser un pro­ces­sus consti­tuant qui implique le peuple et qui ne se réduise pas à une assem­blée consti­tuante qui a tous les pou­voirs de rédac­tion. Nous avons pen­sé à un pro­ces­sus en 12 étapes. 

    Voi­ci nos avan­cées, Faites les cir­cu­ler un max, et aidez nous à amé­lio­rer le processus !!!

    - Com­mu­ni­qué : https://​wiki​.nuit​de​bout​.fr/​w​i​k​i​/​V​i​l​l​e​s​/​T​o​u​l​o​u​s​e​#​P​r​o​p​o​s​i​t​i​o​n​_​d​e​_​p​r​o​c​e​s​s​u​s​_​c​o​n​s​t​i​t​u​a​n​t​_​.​C​2​.​A​B​.​C​2​.​A​0​N​U​I​T​_​D​E​B​O​U​T​.​C​2​.​A​0​.​C​2​.BB

    - Pro­po­si­tion de pro­ces­sus consti­tuant « NUIT DEBOUT » : https://​wiki​.nuit​de​bout​.fr/​w​i​k​i​/​V​i​l​l​e​s​/​T​o​u​l​o​u​s​e​/​P​r​o​p​o​s​i​t​i​o​n​_​d​e​_​p​r​o​c​e​s​s​u​s​_​c​o​n​s​t​i​t​u​ant

    Réponse
  8. Pierre Milan

    Comme Lor­don n’est heu­reu­se­ment pas un LEADER, on fait ce qu’on veut, non ? Si lui il pro­pose d’é­crire la consti­tu­tion de manière à ce que leurs héri­tages ne soient jamais tou­chés , on peut dire non, et pro­po­ser autre chose. le dan­ger c’est tou­jours LE LEADER. Il ne faut jamais croire en un lea­der. Tout le monde est capable d’a­gir, de pro­non­cer ce qu’on pense et échan­ger ses idées avec les autres. Il est pos­sible que Lor­don se veuille lea­der, mais on n’est pas obli­gé de le suivre.

    Réponse
  9. Wikicrate

    CONSTITUEZ (PLUS) POUR GAGNER (PLUS)!
    Twit­ter : @constitution.debout @lesconstituants
    Email : constitution.nuitdebout@gmail.com

    Tel que c’est par­ti, si les « Nuit-Debout » res­tent mobi­li­sés comme ça, on va gagner sur la loi El-Khom­ri, et peut être même faire tom­ber le gouvernement.
    Mais cela ne chan­ge­ra hélas pas grand chose que de ne gagner que cette bataille si on ne ren­verse pas la sou­ve­rai­ne­té de l’o­li­gar­chie qui ‑parce que son sys­tème éco­no­mique n’est pas durable- cher­che­ra à se rat­tra­per ailleurs.
    Si l’on veut gagner sur la pré­ca­ri­té, la san­té, l’é­co­lo­gie, l’é­du­ca­tion, les retraites, et toutes les causes justes qui se heurtent aux inté­rêts des grandes richesses, c’est à la réécri­ture de la Consti­tu­tion que doit s’at­te­ler Peuple pour exer­cer lui-même sa souveraineté.
    CONSTITUER c’est se prendre en main pour deve­nir CONSTITUANT en refu­sant de subir les règles écrites par des élus sou­mis aux lob­bies pour les 1% les plus riches, et en par­ti­ci­pant à des ATELIERS CONSTITUANTS pour s’entrainer à réflé­chir et à débattre sur des règles conformes à nos valeurs et à nos vies, pour inter­ve­nir dans les débats de fa-çon éclai­rée, pas­ser d’électeur pas­sif abdi­quant par l’élection de sa part de sou­ve­rai­ne­té en acteur de la démocratie.
    Il ne faut plus jamais délé­guer ça à des pro­fes­sion­nels de la poli-tique.
    Si l’on n’agit pas dans ce sens, Nuit­De­bout peut même accé­lé­rer la fin de notre liber­té d’ex­pres­sion, ou pire à un bain de sang mais plus pro­ba­ble­ment à un scé­na­rio de type Mai 1968.
    Sou­ve­nons-nous de Mai 68, de la dis­so­lu­tion de l’as­sem­blée et du raz de marée à droite qui s’en est suivi.
    Com­pre­nons bien que si la sur-média­ti­sa­tion dont nous béné­fi­cions (par rap­port aux quelques dizaines de mil­liers que nous sommes) met sur­tout en avant les vio­lences des cas­seurs, c’est une stra­té­gie à laquelle il faut résister.
    Une stra­té­gie des­ti­née à pro­vo­quer ce malaise avec une opi­nion télé­vi­suel­le­ment télé­gui­dée à qui l’on fera peur le moment venu pour remettre à zéro grâce à l’ou­til « élec­tion piège à con » les reven­di­ca­tions du peuple ? 

    La coor­di­na­tion communique :
    « LES JOURNEES THEMATIQUES » DE LA NUITS DEBOUT PRESENTE
    « Agir aujourd’hui pour demain »

    Dimanche 17 avril 2016 Place de la Répu­blique à Paris
    Pro­gram­ma­tion sur scène :

    14H – 17H : Confé­rence « Eco­no­mie, Ener­gie, Edu­ca­tion, Agri­cul­ture, Démo­cra­tie, les alter­na­tives existes déjà !
    18H – 21H 00 : Assem­blée Popu­laire sur le thème « Agir aujourd’hui pour demain »
    21H – 00H : Pro­jec­tion du film « DEMAIN » de Cyril Dion et Méla­nie Laurent
    Ani­ma­tions autour de ces inter­ven­tions toute la journée :
    11H-18h le Vil­lage de Demain :
    Quar­tier ECONOMIE :
    – Ate­lier et stand sur la mon­naie locale
    – jeu de rôle sur la mon­naie locale
    – jeu éprou­vette de valeurs
    – ate­lier reve­nu de base salaire à vie
    Quar­tier ECOLOGIE :
    – Créa­tion de jar­dins, pota­ger et banque de graines
    – Dis­co soupe
    – Débat sur le réchauf­fe­ment climatique
    – Ate­lier tri des déchets
    Quar­tier DEMOCRATIE :
    – Ate­lier constituant
    – Ate­lier tirage au sort
    – Ate­lier hacking
    – Ate­lier pro­ces­sus de vote
    Quar­tier EDUCATION :
    – Ate­lier groupe de tra­vail « repen­ser l’éducation »
    – Ate­lier « réac­tion cro­quis éducatif »
    – Ate­lier « édu­ca­tion populaire »
    – Ate­lier des­sin pour enfants
    Et pleins d’autres surprises !

    Réponse
  10. BA

    Alain Fin­kiel­kraut : « On a vou­lu puri­fier la place de la Répu­blique. J’ai subi cette puri­fi­ca­tion, avec mon épouse. »

    Il vou­lait ren­con­trer les par­ti­ci­pants du mou­ve­ment Nuit debout afin « d’écouter » leurs reven­di­ca­tions, pour­tant sa visite n’a pas été bien accueillie et Alain Fin­kiel­kraut n’est pas res­té long­temps place de la République. 

    À son arri­vée, il a été insul­té aux cris de « facho ! » et « casse-toi ! », lan­cés par les mani­fes­tants. Quelques minutes plus tard, des membres du ser­vice d’ordre de Nuit Debout ont rac­com­pa­gné le phi­lo­sophe et son épouse hors de la place de la Répu­blique, sous les insultes et les crachats.

    Inter­ro­gé par des jour­na­listes du « Cercle des volon­taires », le phi­lo­sophe a expli­qué qu’il était venu « par curio­si­té, pour savoir à quoi m’en tenir sans pas­ser par le filtre des médias ». 

    « J’ai été expul­sé d’une place où doivent régner la démo­cra­tie et le plu­ra­lisme, donc cette démo­cra­tie, c’est du bobard, ce plu­ra­lisme, c’est un men­songe », conclut-il.

    « D’autant que je venais pour écou­ter et non pour inter­ve­nir », a insis­té le philosophe. 

    « On a vou­lu puri­fier la place de la Répu­blique. J’ai subi cette puri­fi­ca­tion, avec mon épouse », a‑t-il éga­le­ment déplo­ré, ajou­tant que s’il n’y avait pas eu un ser­vice d’ordre, il se serait  « fait lyncher ».

    https://​you​tu​.be/​F​k​4​m​h​6​B​r​Fbc

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    • binnemaya

      Drôle de lyn­chage d’un immor­tel qui parle après sa mort ?
      S’il avait été puri­fié il réflé­chi­rai avant de pondre des âne­ries isla­mo­phobe et racistes.
      Les médias ont oublié que le mou­ve­ment #Nuit­De­bout est un mou­ve­ment poli­tique qui veut trans­for­mer la socié­té et pas juste des soi­rées sym­pa où tous les fachos du coin seront accueillis comme ils le sont sur leurs antennes à lon­gueur d’années

      Réponse
    • Ronald

      La meilleure stra­té­gie pour l’o­li­gar­chie, c’est de rendre le Nuit Debout impo­pu­laire par une cam­pagne média­tique. Une fois que l’o­pi­nion se sera retour­née, il sera net­te­ment plus facile de faire éva­cuer la place. Mal­heu­reu­se­ment, les membres du mou­ve­ment ne semblent pas se rendre compte de la néces­si­té de la bataille de la communication.

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  11. Gaudefroy

    Voir (entre autres) le FN soit-disant popu­liste et sou­ve­rai­niste à l’oeuvre en une seule image [cli­quez des­sus pour l’agrandir] : 

    Mau­vaises nou­velles de Suisse. Là-bas aus­si l’É­tat est déman­te­lé, les impôts siphon­nés, la mon­naie détour­née. Témoi­gnage d’une femme du sec­teur des affaires lisant sim­ple­ment les rap­ports d’ac­ti­vi­té. La démo­cra­tie directe n’y est visi­ble­ment plus guère res­pec­tée. Écou­ter à 30mn, sur la pri­va­ti­sa­tion de l’électricité :

    https://​sound​cloud​.com/​d​e​s​p​o​t​i​c​a​/​l​e​-​d​e​s​i​n​v​i​t​e​-​d​a​n​t​i​p​r​e​s​s​e​-​0​1​7​-​l​i​l​i​a​n​e​-​h​e​l​d​-​k​h​a​wam

    Réponse
  12. binnemaya

    Bon­jour Etienne,
    nos idées prennent magni­fique non ?
    http://​www​.ago​ra​vox​.fr/​a​c​t​u​a​l​i​t​e​s​/​p​o​l​i​t​i​q​u​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​n​u​i​t​-​d​e​b​o​u​t​-​e​x​t​r​a​i​t​-​d​-​u​n​-​e​n​t​r​e​t​i​e​n​-​1​8​0​0​4​1​#​f​o​r​u​m​4​5​5​3​252
    Pode­mos, en Espagne, répète qu’il ne faut plus par­ler de gauche et de droite, mais plu­tôt de bas et de haut, de 1 % contre le 99 %. Êtes-vous d’accord ?

    Je suis en désac­cord com­plet avec cette ligne de Pode­mos. En France, les déné­ga­tions du cli­vage droite-gauche ont de très mau­vais échos. On entend ça soit dans la bouche de ce que j’appelle la droite géné­rale, à savoir la droite clas­sique et cette nou­velle droite qu’est le par­ti socia­liste — la droite géné­rale, si vous vou­lez, c’est le par­ti indif­fé­ren­cié de la ges­tion de la mon­dia­li­sa­tion néo­li­bé­rale —, soit à l’extrême-droite. En France, quelqu’un qui dit qu’il n’est « ni de droite ni de gauche » est imman­qua­ble­ment de droite, ou fini­ra à droite. De même, je ne pense pas que les inéga­li­tés moné­taires — à par­tir des­quelles Pode­mos recon­ver­tit le cli­vage droite/gauche en cli­vage 1 %-99 % — soit un thème poli­ti­que­ment très tran­chant. Le thème des inéga­li­tés est d’ailleurs en train de deve­nir une espèce de consen­sus mou — on y retrouve jusqu’à l’OCDE et le jour­nal libé­ral The Economist…

    La vraie ques­tion n’est pas celle des inéga­li­tés de reve­nus ou de for­tune, c’est la ques­tion de l’inégalité poli­tique fon­da­men­tale qu’instaure le capi­ta­lisme même : les sala­riés vivent sous des rap­ports de subor­di­na­tion et d’obéissance. Le rap­port sala­rial, avant d’être au prin­cipe d’inégalités moné­taires, est un rap­port de domi­na­tion, et ceci est le prin­cipe d’une inéga­li­té fon­da­men­tale qui est une inéga­li­té poli­tique. C’est bien de cela, les gens l’ont par­fai­te­ment com­pris, qu’il est ques­tion avec la loi El Khom­ri : cette loi appro­fon­dit comme jamais l’arbitraire sou­ve­rain des patrons, qui peuvent désor­mais faire exac­te­ment ce qu’ils veulent de la force de travail.

    C’est ça, la vraie ques­tion : la ques­tion de l’empire du capi­tal sur les indi­vi­dus et sur la socié­té tout entière. Et c’est cela la gauche : le pro­jet de lut­ter contre la sou­ve­rai­ne­té du capi­tal. Éva­cuer l’idée de gauche au moment où la lutte doit se radi­ca­li­ser et nom­mer ses vrais objets — le sala­riat comme rap­port de chan­tage, le capi­tal comme puis­sance tyran­nique — c’est à mon sens pas­ser com­plè­te­ment à côté de ce qui est en train de naître après des décen­nies de matra­quage néo­li­bé­ral, et au moment où les gens sortent du KO pour com­men­cer à rele­ver la tête. Et c’est par là, j’en ai peur, com­mettre une erreur stra­té­gique considérable.

    Même si on pense à une « mobi­li­sa­tion per­ma­nente », pour ren­ver­ser le rap­port entre capi­tal et sala­riat, il faut un pou­voir sur les res­sources et une énorme par­ti­ci­pa­tion à un pro­jet de gou­ver­ne­ment. La mobi­li­sa­tion Nuit debout doit-elle aspi­rer à être constituante ?

    C’est ce que je crois fon­da­men­ta­le­ment. Le débou­ché consti­tuant s’impose à mes yeux pour deux rai­sons. La pre­mière est qu’il offre une solu­tion à ce que j’appellerai la contra­dic­tion Occu­py Wall Street/Podemos. Occu­py Wall Street a été un très beau mou­ve­ment… mais com­plè­te­ment impro­duc­tif. Faute de se don­ner des objec­tifs poli­tiques et une struc­tu­ra­tion, ce mou­ve­ment s’est lui-même condam­né à la dis­so­lu­tion et à l’inanité. A l’exact oppo­sé, Pode­mos repré­sente le débou­ché poli­tique de 15‑M, mais sous une forme ultra clas­sique, au prix d’ailleurs de la tra­hi­son de ses ori­gines : un par­ti clas­sique, avec un lea­der clas­sique, qui joue le jeu clas­sique des ins­ti­tu­tions élec­to­rales… Et se retrouve dans la tam­bouille des coa­li­tions par­le­men­taires comme le plus clas­sique des par­tis classiques…

    Com­ment sor­tir de l’antinomie entre l’improductivité et le retour à l’écurie par­le­men­taire ? La seule réponse à mes yeux est : en se struc­tu­rant non pour retour­ner dans les ins­ti­tu­tions mais pour refaire les ins­ti­tu­tions. Refaire les ins­ti­tu­tions, ça veut dire réécrire une Consti­tu­tion. Et voi­ci alors la deuxième rai­son pour laquelle la sor­tie par la Consti­tu­tion a du sens : le com­bat contre le capi­tal. Pour en finir avec le sala­riat comme rap­port de chan­tage, il faut en finir avec la pro­prié­té lucra­tive des moyens de pro­duc­tion, or cette pro­prié­té est sanc­tua­ri­sée dans les textes consti­tu­tion­nels. Pour en finir avec l’empire du capi­tal, qui est un empire consti­tu­tion­na­li­sé, il faut refaire une Consti­tu­tion. Une Consti­tu­tion qui abo­lisse la pro­prié­té pri­vée des moyens de pro­duc­tion et ins­ti­tue la pro­prié­té d’usage : les moyens de pro­duc­tion appar­tiennent à ceux qui s’en servent et qui s’en ser­vi­ront pour autre chose que la valo­ri­sa­tion d’un capital.

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    • Pierre Milan

      Toutes ces ques­tions seront réso­lues avec le tirage au sort. Si on cherche « le cou­pable » on ne s’en sort pas. Il faut cher­cher « la cause » comme disait Etienne . Si un dépu­té ou même tous les dépu­tés s’en­ri­chissent, pro­té­gés par la loi, il faut chan­ger ce qui ont ren­du pos­sible cette décadence.
      Il faut lut­ter contre la cause des cause et non contre des gens. Bien sûr il faut être vigi­lant et ne pas lais­ser par­tir impu­né­ment des cri­mi­nels, et il faut être vigi­lant soi-même à ce que ce bel élan ne soit pas récu­pé­ré. MAIS ne pas recom­men­cer avec les his­toires de droite et de gauche, de haut et bas, puisque fina­le­ment c’est un pro­blème bour​geois​.Il faut urgem­ment com­prendre qu’il faut vrai­ment par­ta­ger. Sans élites, sans « pro­lé­ta­riat ». D’ailleurs la neu­ro­bio­lo­gie a , depuis pas mal de temps déjà, trou­vé que le cer­veau ne se déve­loppe que dans des condi­tions de fran­ter­ni­té et de par­tage. Si la classe bour­geoise veut main­te­nant sau­ver les meubles (en cli­vant), c’est aus­si parce qu’elle a peur que cela se sache. Et que leur domi­nance n’est en rien jus­ti­fiée. Ni par l’hé­ri­tage, ni par une quel­quonque intel­li­gence mieux déve­lop­pée. TOUT LE MONDE peut déve­lop­per son intel­lect, pen­ser, réflé­chir, pour­vu qu’on ne soit pas condam­né à bos­ser pour rien, à fer­mer la gueule, et à vivre en peur. Il com­prendre cela. C’est primordial.

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    • Eliade guy

      ..Le rap­port sala­rial, avant d’être au prin­cipe d’inégalités moné­taires, est un rap­port de domination ..
      Vous avez rai­son et je crois que la domi­na­tion devrait être pros­crite dans les droits de l’Homme ou dans la consti­tu­tion. Et si on ne doit pas pré­sa­ger de ce que don­ne­ra la consti­tuante (Etienne), il devra être néces­saire que cela appa­raisse clai­re­ment dans le débat public. Tout lien de subor­di­na­tion, domi­na­tion est une atteinte aux droits de l’Homme. Mais les droits de l’Homme le disent déjà : « Les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » … c’est donc une for­mu­la­tion insuffisante

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      • thierry

        tout a fait d’ac­cord il faut dis­tin­guer ce qui relève des droits de l’homme (décla­ra­tion…) et ce qui relève de l’or­ga­ni­sa­tion de la socié­té (consti­tu­tion) et réécrire les 2 !!

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        • Eliade guy

          yes .. mais pas facile sans débats avec modé­ra­teur, des vrais débats en somme

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  13. binnemaya
  14. fanfan

    Vidéo décoif­fante…
    A la ques­tion : peut-on deman­der à des diri­geants au som­met de l’État d’avoir une vision géo­po­li­tique ? Phi­lippe Pas­cot (« Délits d’élus », « Pilleurs d’État ») répond par sa des­crip­tion du milieu poli­tique. Le 2 avril 2016, il pré­sente le tome 2 de « Délit d’élu » dans cette vidéo : https://​resis​tan​ceau​then​tique​.word​press​.com/​2​0​1​6​/​0​4​/​1​4​/​e​x​p​l​o​s​i​f​-​p​h​i​l​i​p​p​e​-​p​a​s​c​o​t​-​d​e​n​o​n​c​e​-​l​a​-​m​a​f​i​a​-​d​e​s​-​e​l​u​s​/​#​c​o​m​m​e​nts

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  15. Sam

    Le Monde du 3 mai 2013 se féli­ci­tait d’a­voir la pre­mière des résul­tats d’une enquête (d’un son­dage) concer­nant l’adhé­sion des fran­çais « aux théo­ries du com­plot ». Selon l’ar­ticle, « l’é­tude a été lan­cée dans plu­sieurs pays par le think tank bri­tan­nique Coun­ter­point ; elle a été finan­cée par l’O­pen Socie­ty, la fon­da­tion du mil­liar­daire amé­ri­cain George Soros ». (1)

    Eplu­chant un peu ladite étude (2), je note les pro­po­si­tions et résul­tats asso­ciés sui­vants. Le nombre de son­dés concer­nés est indi­qué entre paren­thèses après chaque proposition.
    Les résul­tats sont clas­sés en : (++) tota­le­ment d’ac­cord / (+) plu­tôt d’ac­cord / (-) plu­tôt pas d’ac­cord. J’a­joute entre paren­thèses : de part et d’autre, les ++ et les + d’un côté (O), les – et les – de l’autre (O). Au centre, aus­si entre paren­thèses, les / « ni d’ac­cord ni pas d’ac­cord ». Les pour­cen­tages pour la der­nière caté­go­rie, « pas de réponse », ne sont pas indi­qués – c’est le rési­du à 100%, géné­ra­le­ment quelques % seule­ment. Quant à la caté­go­rie « refusent de répondre », ils ne sont pas dis­tin­guables visuel­le­ment et j’en déduis plu­tôt qu’ils n’ont pas été comptés).

    Pro­po­si­tion : « En fait, ce n’est pas le gou­ver­ne­ment qui dirige le pays, nous ne savons pas qui tire les ficelles » : 

    - total des son­dés – en France (2504 personnes) :
    (O 50,3) ++ 21,7% + 28,7% (9,7%) – 22,4% – 16,2% (N 38,6%)

    - par­mi ceux qui disent « adhé­rer tota­le­ment » à l’i­dée que « de l’argent devraient être pris aux riches et don­né aux pauvres » (644 p) :
    (O 61,2%) ++ 33,6% + 27,6% (8,1%) – 15,2% – 14,2% (N 19,4%)
    – par­mi ceux qui disent « adhé­rer plu­tôt » à cette idée (950 p) :
    (O 47,9%) ++ 18,3% + 29,6% (11,0%) – 24,0% – 15,6% (N 39,9%)
    – par­mi ceux qui disent être « plu­tôt en désac­cord » avec cette idée (533 p) :
    (O 43,5%) ++ 13,7% + 29,8% (12,4%) – 28,2% – 15,4% (N 43,6%)
    – par­mi ceux qui disent « tota­le­ment en désac­cord » avec cette idée (347 p) :
    (O 49,6%) ++ 22,9% + 26,7% (5,0%) – 21,9% – 21,3% (N 43,3%)

    - par­mi ceux qui disent avoir voté pour ***, au pre­mier tour de la pré­si­den­tielle 2012 :
    – M. Le Pen (290 p) :
    (O 71,7%) ++ 31,8% + 39,9% (8,0%) – 11,0% – 9,0% (19,9%)
    – J‑L Mélen­chon (270 p) :
    (O 55,7%) ++ 22,7% + 33,1% (6,7%) – 21,2% – 15,7% (N 36,8%)
    – F. Hol­lande (688 p) ou N. Sar­ko­zy (498 p) ou F. Bay­rou (196 p) ou E. Joly (43 p) – résul­tats assez sem­blables, quoique un peu plus « conspi » pour les deux pré­ten­dus « de droite » que pour les deux pré­ten­dus « de gauche » :
    (O 39,7%) ++ 14,6% + 25,2% (11,7%) – 27,8% – 19,2% (N 46,9%)
    – Autres (autres can­di­dats, je présume) :
    (O 60,7%) ++ 29,3% + 31,5% (8,6%) – 17,8% – 12,9% (30,7%)
    – Blanc (ou nul ?) ou pas voté (444 p) :
    (O 57,5%) ++ 30,1% + 27,4% (7,6%) – 17,9% – 14,4% (32,0%)

    - Par­mi ceux qui consi­dèrent se situer poli­ti­que­ment dans une case notée, sur une échelle allant de l’ex­trême gauche (0) à l’ex­trême droite (10) :
    – 0 (extrême gauche) (248 p) :
    (O 59,0%) ++ 34,8% + 24,2% (9,8%) – 15,4% – 14,7% (30,1%)
    – 1 (41 p)
    (O 47,4%) ++ 10,6% + 36,8% (12,3%) – 16,6% – 21,1% (37,7%)
    – 2 (120 p) ou 3 (294 p) ou 4 (272 p) – résul­tats très semblables :
    (O 40,4%) ++ 10,5% + 23,9% (11,7%) – 27,4% – 16,4% (43,8%)
    – 5 (698 p)
    (O 56,4%) ++ 24,5% + 31,9% (9,6%) – 17,6% – 14,9% (37,7%)
    – 6 (189 p) ou 7 (222 p) ou 8 (201 p) – résul­tats assez similaires :
    (O 46,4%) ++ 18,8% + 27,6% (10,0%) – 26,2% – 16,6% (42,7%)

    - « Etre conspi­ra­tion­niste » (en France) n’a rien de bien par­ti­cu­lier : c’est la norme…
    – Peu de ten­dances socio­lo­giques détaillées se dégagent for­te­ment, d’ailleurs (je ne vais évi­dem­ment pas tout pré­sen­ter), à part que les pauvres sont tout de même rela­ti­ve­ment plus « conspi » que les riches : on note une varia­tion assez linéaire du O/N entre envi­ron 60% et 40% selon les reve­nus. L’ef­fet de l’ins­truc­tion sco­laire s’a­gis­sant de domp­ter la bête en nous, lui, ne paraît pas fla­grant, les seuls qui se détachent vrai­ment dans le confor­misme étant les diplô­més de 3e cycle (ou de licence), ce qui me paraît sur­tout être lié au reve­nu, puisque ce sont en gros les seuls, par­mi les gens qui tirent un reve­nu de leur tra­vail, qui échappent un peu à la pré­ca­ri­té… (sou­vent en occu­pant des fonc­tions de mana­ger plu­tôt para­si­taires). Seule autre sin­gu­la­ri­té appa­rente, ceux qui se reven­diquent musul­mans font un peu « mieux » que les autres (rien de bien fla­grant : 60% contre 50%), ce que je met­trais à vue de nez, éga­le­ment, sur le compte du niveau de reve­nu. Les catho­liques décla­rés ne se dis­tinguent pas des athées assu­més et autres. Bref, seuls se dis­tinguent par leur confor­misme les impro­duc­tifs, les for­tu­nés qui soit ne tra­vaillent pas, soit vivent une vie d’ar­tiste pis­ton­né, soit font for­tune en bras­sant du vent dans les admi­nis­tra­tions, les aca­dé­mies et les innom­brables ser­vices des tech­no­cra­ties privées.
    – Autre­ment dit, l’a­no­ma­lie que pour­rait consti­tuer le pen­chant « conspi » est tris­te­ment cor­ré­lée à celle qui consiste à avoir, dans le pays, une petite pro­por­tion de mana­gers déra­ci­nés tirant une for­tune rela­tive du fait de faire bos­ser et d’en­fu­mer tous les autres pour le ser­vice de gens oisifs. 

    - Les plus grosses pro­por­tions de « conspi » se trouvent aus­si bien par­mi ceux qui se pré­tendent d’ex­trême gauche que par­mi ceux qui se cata­loguent d’ex­trême droite.
    – Si moins d’entre eux, à même popu­la­tion de votants, votent Mélen­chon que Le Pen : 1) ce n’est pas fla­grant, le pre­mier ratisse les voix d’é­nor­mé­ment de fas­cistes… selon les termes de sa propre pro­pa­gande ; 2) il doit pro­ba­ble­ment une par­tie non négli­geable de cet écart rela­tif à des gens qui votent pour lui mais ne se sentent pas d’ex­trême gauche ; 3) une pro­por­tion assez net­te­ment plus impor­tante de gens se pensent ou s’af­fichent comme étant d’ex­trême gauche que de gens qui se situent ain­si à l’ex­trême droite (et qui assument voter Le Pen).
    – Autre résul­tat remar­quable : l’ex­trême centre auto pro­cla­mé se dis­tingue très nota­ble­ment, non pas seule­ment par le nombre (net­te­ment supé­rieur) mais aus­si parce que les gens qui se trouvent par­fai­te­ment cen­tristes… sont net­te­ment plus « conspi­ra­tio­nistes » que la moyenne de la popu­la­tion !… (qui accepte de répondre aux son­dages… et de se mettre dans une case…) Ils ne sont sur­pas­sés en cela que par ceux qui (par­mi ceux qui répondent aux son­dages… se cata­loguent eux-mêmes soient à l’ex­trême de la droite ou à l’ex­trême de la gauche, la dif­fé­rence n’é­tant pas énorme. 

    Outre les ten­dances socio­lo­giques nettes, cer­taines cor­ré­la­tions avec des ten­dances d’o­pi­nions se dégagent. Cela étant, il me paraît impor­tant de prendre quelques pré­cau­tions avec les inter­pré­ta­tions, en veillant à tenir compte : 1) des nombres de per­sonnes concer­nés ; 2) de l’as­pect par­tiel­le­ment « tau­to­lo­gique » du recou­pe­ment ; 3) de réa­li­tés, concer­nant les opi­nions poli­tiques, qui ne recouvrent pas néces­sai­re­ment la pro­pa­gande des partis :

    - Les « conspi­ra­tio­nistes » sont assez net­te­ment plus nom­breux par­mi ceux qui disent adhé­rer à l’i­dée que « de l’argent devraient être pris aux riches et don­né aux pauvres »… les­quels sont assez net­te­ment plus nom­breux que ceux qui disent pen­ser l’in­verse. Au demeu­rant, il serait dif­fi­cile d’en déduire que les pen­chants socia­liste et « conspi­ra­tion­niste » sont anta­go­nistes, bien au contraire. Main­te­nant, comme on le sait, une bonne par­tie de la gauche, et M. Mélen­chon tout par­ti­cu­liè­re­ment, fait beau­coup d’ef­forts pour nous faire confondre la gauche et le socialisme. 

    - Les par­ti­sans de la peine de mort sont, en pro­por­tion, assez net­te­ment plus nom­breux à être « conspi » que ses adver­saires. Ceci étant : 1) ils sont net­te­ment mino­ri­taires (un quart envi­ron) ; pour la moi­tié des gens, d’ailleurs, il appa­raît que le réta­blis­se­ment de la peine de mort est hors de ques­tion ; 2) il est conce­vable que, lorsque l’on est « conspi », on en enver­rait bien au moins quelques uns faire des tra­vaux d’in­té­rêt géné­ral sans grand ména­ge­ment sinon direct en enfer sans pas­ser par la case départ et tou­cher 10 000 francs ; 3) deman­dez d’ailleurs à Sta­line… mais aus­si à tant d’autres fas­cistes de gauche, non seule­ment ceux qui sont morts ni seule­ment ceux qui attendent leur heure mais ceux qui agissent au pré­sent. Bref, le gau­chiste qui vou­drait me la faire, celle-là : à d’autres.

    - L’im­mi­gra­tion jugée trop nom­breuse, ou la prio­ri­té à l’embauche pour les fran­çais. On observe, là encore, une cor­ré­la­tion assez nette. Cepen­dant ; 1) les pré­su­més « de droite » pour la seconde caté­go­rie sont moins nom­breux que pour la seconde ; 2) je me per­mets de rap­pe­ler à cer­tains fana­tiques et/ou incultes, notam­ment de gauche, que même pour le PCF d’il y a encore quelques décen­nies, la ques­tion de la ges­tion de l’im­mi­gra­tion n’a­vait rien à voir avec une affaire de racisme ; 3) d’ailleurs, quand par exemple, sous Gis­card, on a léga­li­sé le regrou­pe­ment fami­lial, c’é­tait en grande par­tie (c’est reven­di­qué) à la demande du grand patronat. 

    - « Les chô­meurs trou­ve­raient du bou­lot s’ils le vou­laient ». Oui… Mais le prin­ci­pal scoop, c’est qu’en gros la moi­tié des gens pensent de la sorte… Enfin, ça le serait, un scoop, si ça n’é­tait pas aus­si cohé­rent avec le nombre de gens qui vont encore voter pour le centre, la droite com­plexée de gauche ou de droite, ou qui n’ont pas encore com­pris qu’ils ont un pro­blème insur­mon­table avec l’UE…

    - Le sen­ti­ment d’in­sé­cu­ri­té. Une cor­ré­la­tion nette, là encore. Mais là encore, à part que ce n’est pas le pro­blème d’une majo­ri­té, il devrait être inutile de rap­pe­ler à des gens un peu sérieux que plein de pro­los peuvent avoir au moins la peur d’en baver de ce point de vue, donc je laisse la gauche oui-oui par­ler entre elle. Je fais d’ailleurs la dif­fé­rence, ici comme ailleurs, entre ceux qui ont peur et ceux qui vivent de la peur des autres.

    - Les parents n’ont plus assez d’au­to­ri­té sur les parents. Une cor­ré­la­tion là encore. Cela étant, 1) je ferai d’a­bord obser­ver ici, que la majo­ri­tés des son­dés (56,9%), « conspi » ou non, pensent cela ; 2) du point de vue de bon nombre de « conspi » (pro­ba­ble­ment une nette majo­ri­té), un aspect tout sauf négli­geable de l’af­faire concerne la des­truc­tion de la cel­lule fami­liale, ses tenants et abou­tis­sants ; 3) pour les autres inter­pré­ta­tions, main­te­nant, les « attri­bu­tions idéo­lo­giques », je ne per­drai pas trop mon temps à dis­cu­ter de cela avec des fana­tiques de gauche. Je me conte­rai de pré­tendre, sans non plus allez cher­cher des Onfray ou des Michéa, ni même Arendt (La crise de l’é­du­ca­tion, in La crise de la culture), qu’é­nor­mé­ment de gens qui n’ont pas des moyens de ban­quiers (de gauche) et qui triment dur pour pas cher pensent aus­si – heu­reu­se­ment – ce genre de choses. N’en déplaise à des poli­ti­cards per­chés pour être trop déra­ci­nés, et qui n’en ont pas fini de ne pas com­prendre pour­quoi la gauche aligne les bran­lées dans les urnes et pour­quoi les ouvriers votent tant pour le FN. 

    - L’ho­mo­sexua­li­té comme « mode de vie accep­table ». Là encore, une cor­ré­la­tion, mais :1) une écra­sante majo­ri­té (81,7%) en juge ain­si ; autre­ment dit, là encore, cela ne per­met pas, de très loin, d’as­si­mi­ler « conspi­ra­tio­nistes » et extrême droite ; 2) sauf pour les her­mé­tiques, ceux qui n’ont jamais cher­ché eux mêmes à lire un seul docu­ment inter­dit par leur cha­pelle (ou par la TV, s’ils n’en ont pas), la ques­tion peut en par­tie ren­voyer à la méca­nique de la conspi­ra­tion, la pro­tec­tion d’une mafia recou­rant natu­rel­le­ment à des actes cri­mi­nels à la fois dans une logique ini­tia­tique et, pour com­men­cer, pour assu­rer la loi de l’o­mer­ta ; or pour une par­tie des gens, si « on ne naît pas homo­sexuel, on le devient », c’est mal­heu­reu­se­ment parce que les pra­tiques pédo­philes ne sont pas en voie de dis­pa­ri­tion, ceci prin­ci­pa­le­ment du fait, pour bon nombre de « conspi », que la pédo­phi­lie orga­ni­sée est un ins­tru­ment cou­rant par­mi ceux de la mafia ou des mafias aux­quelles ils pensent avoir affaire, quelque part en haut lieu ; 3) sauf pour des connards de mili­tants bou­ton­neux qui défen­draient n’im­porte quoi et ne songent guère aux moindres consé­quences, il est évident que le pro­blème ne se résume pas du tout à une envie d’im­po­ser aux autres leurs pra­tiques sexuelles ; il y a des dis­tinc­tions élé­men­taires à faire, par exemple, entre accep­ter l’ho­mo­sexua­li­té d’une per­sonne, ce qui ne dérange qu’une petite mino­ri­té d’in­té­gristes reli­gieux, et ne fait ni chaud ni froid aux autres (dont une grande par­tie a d’ailleurs, je l’es­père, l’in­tel­li­gence de pen­ser d’a­bord que la vie intime des autres ne les regarde pas, et que d’ailleurs, quand bien même on serait assez dic­ta­teur dans l’âme pour pen­ser autre­ment, il y a que les sen­ti­ments ne se dressent pas), et accep­ter qu’on déballe ces choses là – des choses d’a­dultes – à nos mômes en bas âge, au motif qu’il faut leur apprendre la tolé­rance (comme s’il fal­lait le faire aus­si tôt, en l’oc­cur­rence, comme si ce n’é­tait pas une vio­la­tion grave de leur sen­si­bi­li­té d’en­fants que de faire inter­ve­nir un tiers adulte dans leurs his­toires et leurs fan­tasmes intimes) ; là encore, je ne déve­lop­pe­rai pas, je me contente d’af­fir­mer qu’on ne peut guère en tirer de conclu­sions franches en termes d’af­fi­ni­té électorales.

    - Je laisse de côté les aspects « tau­to­lo­giques » dans le contexte, du genre : pen­sez-vous qu’on soit plus ou moins en démo­cra­tie, que l’on puisse faire confiances aux poli­ti­ciens, quelles sont mes sources d’in­for­ma­tion, etc. Elles donnent les résul­tats évi­dem­ment atten­dus. A part ça, on y « apprend », par exemple, que bien des gens regardent la télé.

    - Un der­nier point inté­res­sant : en gros, les gens plu­tôt sûrs d’eux-mêmes et les gens plu­tôt mili­tants sont rela­ti­ve­ment moins « conspi » que la moyenne.

    - Deuxième pro­po­si­tion : « c’est la finance inter­na­tio­nale qui dirige la France en coulisse ».

    Pas besoin de cher­cher bien loin, le résul­tat est net et sans bavure : tout le monde le sait – dès lors qu’il a un peu écou­té un dis­cours poli­tique quelque soit son bord. Les scores sont tous dans le rouge. Même chez les jeunes, même les pires bou­seux, qui vous vou­lez. D’ailleurs, les plus au cou­rant sont les com­mer­çants, petits et gros.

    Le seul com­men­taire qui puisse être utile ici, je crois, pour­rait se limi­ter à noter que l’in­ti­tu­lé de la ques­tion com­por­tait la notion de « en cou­lisse »… – je pré­cise encore que la même « nuance » était ajou­tée dans cha­cune des pro­po­si­tions, mais cela n’en­lève rien à cette remarque, puisque, ici, les votes « oui » dominent très lar­ge­ment. Autre­ment dit, quand les gens sont à ce point et si una­ni­me­ment convain­cu de qui dirige, quand bien même et jus­te­ment parce que « la finance inter­na­tio­nale » c’est un truc vague, sys­té­mique, alors ça n’é­meut plus per­sonne ou presque que l’on pré­cise que ladite domi­na­tion s’exerce par le men­songe, la trom­pe­rie, les fausses appa­rences. A tout prendre, quand il s’a­git de déniai­ser quelques exci­tés de la chasse aux « conspi », ce n’est pas là la moindre des leçons de cette « étude »…

    - Troi­sième pro­po­si­tion : « Ce sont cer­tains groupes reli­gieux – qui gou­vernent la France en coulisses ». 

    Ici aus­si, on peut noter une assez remar­quable homo­gé­néi­té socio­lo­gique et même en termes d’af­fi­ni­tés poli­tiques. La grande dif­fé­rence avec le cas pré­cé­dent étant que les pro­por­tions géné­rales sont inversées.

    - Riches, pauvres, même com­bat. Effet édu­ca­tif extrê­me­ment léger, là encore, à une petite excep­tion près pour les plus haut diplômes, mais pas fla­grante du tout. 

    - Fait un peu éton­nant, peut être : les catho­liques ne se dis­tinguent pas par­mi les pos­sibles sus­pects ; les musul­mans, à peine… et, sur­tout, les plus enclins à répondre oui (dépas­sant le quart pour leur « caté­go­rie ») sont les gens qui se disent reli­gieux « autres »… C’est-à-dire ni cathos, ni musul­mans, ni « sans reli­gion ». Qui cela peut-il donc bien être ? Les hin­douistes fran­çais croi­raient-ils vrai­ment que les US sont les marion­nettes d’Al Qae­da ? Comme quoi les son­dages disent vrai­ment n’im­porte quoi… Cette demi-véri­té et autres blagues mises à part, il n’est pas dif­fi­cile de conclure qu’une par­tie impor­tante des citoyens de reli­gion juive – étant pro­por­tion­nel­le­ment si peu nom­breux, com­ment pour­raient-ils peser, autre­ment, dans un son­dage ? – sont bien infor­més et déplorent qu’une mafia « sio­niste », ins­tru­men­ta­li­sant un vieux supré­ma­tisme tal­mu­dique ou cer­tains de ses pro­duits déri­vés, nous ait roya­le­ment pris en otages – avec eux d’ailleurs en pre­mière ligne, dans la menace sinon dans la pers­pec­tive, selon le chan­tage habi­tuel. N’al­lons pas invo­quer Gilad Atz­mon, ni sor­tir de sa tombe un Ber­nard Lazare : suf­fit de lire Wallt & Mer­shei­mer (3) ou même, sim­ple­ment, Aaretz. Mais ça, l’an­ti­fa bou­ton­neux n’est pas près ne serait-ce que d’en entendre par­ler… Pour évi­ter de devoir sor­tir le joker en sou­le­vant la ques­tion de savoir si les élites de la gauche fran­çaise sont elles aus­si une bande de bou­ton­neux et, là encore, sans aller cher­cher Gilad Atz­mon, je pré­fè­re­rais faire obser­ver que, d’a­près des infor­ma­tions non seule­ment publiques mais don­nées spon­ta­né­ment, même un Jéré­mie Cor­byn n’a plus qu’à fer­mer sa gueule quand il s’a­git ne serait-ce que d’é­vi­ter que les grands dona­teurs du Labour ne lui coupe les vivres. 

    - Pour la rigueur, on note­ra quand même (à part que les élec­teurs de madame Joly dorment bien, ce qui per­met sans doute de leur four­guer n’im­porte quel pro­duit sur fond de « sau­ve­tage de la pla­nète »), une rela­tive sin­gu­la­ri­té à l’ex­trême de l’ex­trême droite (35% contre 20% en moyenne dans la popu­la­tion) et chez les élec­teurs de madame Le Pen fille (scores simi­laires). Bon, à part que l’ex­trême droite pré­fè­re­ra tou­jours, de loin, livrer la France aux élites réfu­giées en Alle­magne et aux US, voire même à la per­fide Albion – Euro­péens (blancs et chré­tiens), tous unis contre l’im­mi­gra­tion (bou­gnoule, voire aus­si gnia­quouée) ! – la plu­part de ces gens ignorent aus­si que, depuis bien des années déjà, ses propres conseillers, à la Marine, lui sont impo­sés par Tel-Aviv… C’est sur qu’on n’ap­prend ça ni à la télé ni dans l’Hu­ma­ni­té dimanche.

    - Pro­po­si­tion sui­vante : c’est un autre pays / d’autres pays, qui essaient de nous dominer. 

    C’est mignon… Faut-il encore décrypter ? 

    Bon j’ar­rête là. Je veux bien une fois de plus décor­ti­quer les paru­tions les plus auto­ri­sées, c’est long… Seuls les lec­teurs assi­dus pour­sui­vront, et ils le feront sans qu’on les tanne. 

    (1) http://​www​.lemonde​.fr/​s​o​c​i​e​t​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​1​3​/​0​5​/​0​3​/​l​a​-​m​o​i​t​i​e​-​d​e​s​-​f​r​a​n​c​a​i​s​-​c​r​o​i​e​n​t​-​a​u​x​-​t​h​e​o​r​i​e​s​-​d​u​-​c​o​m​p​l​o​t​_​3​1​7​0​3​4​8​_​3​2​2​4​.​h​tml

    (2) http://​coun​ter​point​.uk​.com/​w​p​-​c​o​n​t​e​n​t​/​u​p​l​o​a​d​s​/​2​0​1​3​/​0​5​/​C​o​n​s​p​i​r​a​c​y​-​T​h​e​o​r​i​e​s​-​i​n​-​F​r​a​n​c​e​-​i​n​t​e​r​i​m​-​r​e​p​o​r​t​-​3​r​d​-​M​a​y​.​pdf

    (3) Une lec­ture auto­ri­sée… même par Samuel Huting­ton… : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Lobby_pro-isra%C3%A9lien_et_la_politique_%C3%A9trang%C3%A8re_am%C3%A9ricaine

    Réponse
    • Sam

      Mes excuses, il a eu quelques bou­lettes dans la rédac­tion. Après quelques heures à décor­ti­quer, cal­cu­ler, pré­sen­ter, rédi­ger, j’ai man­qué de cou­rage pour relire pro­pre­ment… J’au­rais aus­si aimé ajou­ter quelques expli­ca­tions quant à ma démarche, ce que je fais aus­si en repassant.

      2e§ : Les résul­tats sont clas­sés en : (++) tota­le­ment d’accord / (+) plu­tôt d’accord / (-) plu­tôt pas d’accord / (–) pas du tout d’ac­cord. J’ajoute entre paren­thèses : de part et d’autre, les ++ et les + d’un côté (O), les – et les – de l’autre (N). [Il y a aus­si un pro­blème de for­mat avec les tirets, les moins et les moins-moins, pro­blème local ou dans le copier-coller ?]

      - A la fin de la séquence avec les chiffres, tout un pas­sage a sau­té, ce qui a fait dis­pa­raître les lignes « 9 » et « 10 »… c’est à dire les résul­tats en ques­tion pour les gens qui se consi­dère être d’ex­trême droite :

      Par­mi ceux qui consi­dèrent se situer poli­ti­que­ment dans une case notée, sur une échelle allant de l’extrême gauche (0) à l’extrême droite (10) :
      (…)
      – 9 (48 p)
      (O 67,4%) ++ 18,6% + 48,6% (#2%) – 13,0% – 13,8% (26,8%) / nspp 4,8%
      – 10 (128 p)
      (O 63,9%) ++ 35,2% + 28,7% (6,9%) – 12,1% – 15,2% (27,3%)

      [PS : la caté­go­rie 9 a des airs un peu sem­blables à la 1 : il y a mani­fes­te­ment quelques % (3%) de gens qui tiennent à dire qu’ils sont à l’ex­trême… mais pas tout à fait, et à être sur­tout d’ac­cord… mais plu­tôt « plu­tôt d’ac­cord » que tout à fait…]

      Cette coupe mal­en­con­treuse englo­bait aus­si un para­graphe de tran­si­tion avec la suite. Pour com­men­cer, il s’a­gis­sait de mar­quer la dif­fé­rence entre ce qui relève sim­ple­ment de l’a­rith­mé­tique (avant) et ce qui relève d’in­ter­pré­ta­tions (après), et sur­tout pré­ci­ser qu’il s’a­git là, bien sûr, de mes inter­pré­ta­tions. Ensuite, mal­gré le côté au demeu­rant très péremp­toire, ça reste des pistes concer­nant de pos­sibles inter­pré­ta­tions, de pos­sibles manières de nuan­cer des conclu­sions hâtives du genre de celles qui émanent régu­liè­re­ment de la pro­pa­gande des par­tis de gauche. Par ailleurs, s’il ne s’a­git évi­dem­ment pas de cher­cher à nier qu’il y a des opi­nions plu­tôt ou très mar­quées « à droite », il s’a­git pré­ci­sé­ment, ici, d’exa­mi­ner, à la lumière de ces résul­tats, l’i­dée reçue, lar­ge­ment véhi­cu­lée par les orga­ni­sa­tions et auto­ri­tés intel­lec­tuelles de la gauche, selon laquelle le « conspi­ra­tion­nisme » serait une ten­dance typi­que­ment mar­quée à droite. Or, sans inva­li­der tout à fait ladite asso­cia­tion, ces résul­tats montrent aus­si et sur­tout que cette idée reçue est très loin du compte. Enfin et sur­tout, à mon avis, il s’a­git d’exa­mi­ner la pro­po­si­tion dans une pers­pec­tive qui, n’en déplaise aux­dites orga­ni­sa­tions et auto­ri­tés, veille à ne pas confondre, en un mot, le socia­lisme et la gauche.

      - L’immigration jugée trop nom­breuse, ou la prio­ri­té à l’embauche pour les fran­çais. On observe, là encore, une cor­ré­la­tion assez nette. Cepen­dant ; 1) les pré­su­més « de droite » pour la seconde caté­go­rie sont moins nom­breux que pour la pre­mière (…)

      - Les parents n’ont plus assez d’au­to­ri­té sur les enfants (le lec­teur aura cor­ri­gé par lui-même).

      Je n’ai pas repris toute la liste des pro­po­si­tions sou­mises aux son­dés. Par exemple, on pro­pose : « ce sont les mass média qui dirigent en cou­lisses ». J’ai trou­vé la ques­tion un peu idiote. Soit il y a une part au moins de contra­dic­tion dans les termes, soit on parle des action­naires des­dits médias (et acces­soi­re­ment, des mana­gers diri­geants qu’ils emploient) et, dès lors, le média n’est pas l’agent domi­nant mais son ins­tru­ment ; quant à l’agent en ques­tion, on ne sait pas a prio­ri qui c’est, quelles liai­sons plus ou moins orga­niques pour­rait lier cette « caste » de gens, etc.

      Par ailleurs, comme presque tou­jours dans les son­dages, l’ar­ti­cu­la­tion des ques­tions (quand ce ne sont pas les for­mu­la­tions de cer­taines des ques­tions) n’est pas claire. Ain­si, en par­ti­cu­lier, la pre­mière pro­po­si­tion « on ne sait pas qui.… » est a prio­ri exclu­sive des autres, qui avancent cha­cune un accu­sé à peu près défi­ni. Mais évi­dem­ment, du moins dans le contexte, on peut aus­si (com)prendre la for­mule « on ne sait pas qui » comme : « des agents qui, quels qu’ils soient, en tous cas ne sont pas les repré­sen­tants officiels ». 

      Dans la liste des pro­po­si­tions, et dans celle que je n’ai pas abor­dées, il y en a une qui me paraît par­ti­cu­liè­re­ment per­ti­nente, au sens où elle me semble tra­duire le mieux la notion en ques­tion : ceux qui dirigent la France en cou­lisses, ce sont « des groupes secrets tels que les francs-maçons ». Le pro­blème, c’est qu’elle relève, à la fois, lar­ge­ment de la tau­to­lo­gie, de l’o­rien­ta­tion très ten­dan­cieuse. Au final, le dépouille­ment des réponses me paraît peu per­ti­nent à côté de l’a­na­lyse de la ques­tion elle-même. 

      D’un côté, dès lors qu’il y a conspi­ra­tion, il y a et le secret et l’or­ga­ni­sa­tion. Au demeu­rant, la for­mule est donc idiote puis­qu’elle relève du pléo­nasme pur et simple. Mais c’est sur­tout un sale piège, et ça l’est à bien des égards. 

      D’a­bord, il s’a­git pré­ci­sé­ment d’en­fer­mer les gens dans la tau­to­lo­gie, afin de véri­fier qu’ils sont débiles. Ou plu­tôt, on leur pro­pose de démon­trer qu’ils ne savent pas réflé­chir par eux-mêmes, en assu­mant leurs contra­dic­tions pas­sa­gères.… ceci tout en leur refu­sant d’a­voir une auto­no­mie de pen­sée, puisque les cha­pelles poli­tiques diverses leur inter­disent d’i­ma­gi­ner des com­plots. Car n’im­porte quel idiot peut com­prendre, pour­vu qu’il se soit posé la ques­tion, qu’une orga­ni­sa­tion secrète peut tou­jours en cacher une autre, donc encore une autre, etc. Or ils nous font le coup de sug­gé­rer un exemple – « les francs maçons » – qui est des plus vagues (d’a­près ce que je viens de rap­pe­ler) sous cou­vert d’être pré­cis (de par le fait que l’on nomme la chose) ce fai­sant, par ailleurs, on ne pro­pose pas un autre exemple de socié­té secrète, voire un qui soit plus ciblé ques­tion pos­sible concen­tra­tion de pou­voir – pour­quoi pas : M. Soros, ou son maître, ou lui et quelques aco­lytes dont on sug­gè­re­rait les noms…

      L’ef­fet de ce coup bas foire pas mal, d’ailleurs, car les résul­tats montrent : 1) un piteux 27% géné­ral (à com­pa­rer aux 50% de oui à la pre­mière ques­tion, posée comme géné­rale) ; 2) très peu de ten­dances socio­lo­giques (sinon pour rap­pe­ler, encore une fois, que le musul­man moyen, en France, est main­te­nu dans la pau­vre­té) ; 3) que si les moins scru­pu­leux votent Le Pen (36,5% de oui), les élec­teurs de Mélen­chon se dis­tinguent eux aus­si (en deuxième posi­tion, avec un assez remar­quable 31,2% – au pas­sage, sachant que Mélen­chon est franc mac, je sug­gère que pas mal de ses élec­teurs sont mal ren­sei­gnés et/ou pensent à d’autres socié­tés secrètes en par­ti­cu­lier. Il est inté­res­sant de consta­ter, là encore, qu’une légère ten­dance de droite se démarque mais est à des lieux de consti­tuer un monopole.

      Enfin, on sait au moins depuis Arendt que l’or­ga­ni­sa­tion tota­li­taire, si tris­te­ment effi­cace, s’ap­pa­rente à celle d’une socié­té secrète mais pré­sente la remar­quable par­ti­cu­la­ri­té sui­vante : ses objec­tifs sont affi­chés au grand jour. Mais nombre de mili­tants, de leurs chefs et autre som­mi­tés intel­lec­tuelles auprès de qui ils cherchent cau­tion sont à ce point igno­rants qu’il ne faut pas trop leur en deman­der, pas même d’es­sayer de se figu­rer pour de bon que l’i­déo­lo­gie domi­nante, selon toute vrai­sem­blance (si je puis me per­mettre ce jeu de mot), n’est pas celle qu’in­dique le dis­cours d’or­ga­ni­sa­tions de gauche se croyant dans un monde de droite (sou­ve­nons-nous de l’in­croyable mots d’ordre que ces fous dan­ge­reux ont essayé de nous four­guer même un 4 février 2008 à Ver­sailles ; je songe encore, par exemple, à la remar­quable ana­lyse faus­se­ment mar­xiste d’un Clé­ment Séné­chal dans son pro­cès à charge congre le tirage au sort, avec sa « culture d’en face qui penche dans la droite ») – les autres, « en face », le leur rendent bien – mais pré­ci­sé­ment celle qu’on ne voit même plus, qui nous appa­raît comme l’é­vi­dence. Ain­si, par exemple, cette concep­tion que par­tagent aus­si bien l’im­mense majo­ri­té des gens « de gauche », repo­sant sur l’i­dée fausse selon laquelle les capi­ta­listes financent les entre­prises (voir Friot mais aus­si Gréau). 

      Ain­si encore, par exemple (au hasard) : l’é­co­lo­gie. Qui serait contre, a prio­ri ? Cool, on pour­ra nous enfu­mer sur toute la ligne, nous faire dan­ser, nous rui­ner, nous exter­mi­ne­ra la rigueur, on ne bron­che­ra pas. Je fini­rai sur ce thème, tout en reve­nant au sujet du « conspi­ra­tio­nisme ». Même en s’en tenant aux infor­ma­tions les plus offi­cielles, il n’est pas dif­fi­cile, pour­vu qu’on cherche un peu, de retrou­ver le nom de la famille Rocke­fel­ler, depuis 40 ans, dans l’in­ven­tion de la menace cli­ma­tique, rete­nue comme can­di­dat de pre­mier choix comme sub­sti­tut à la guerre.

      Ain­si, le RbF se vante dans son rap­port d’ac­ti­vi­tés 2005–2010 d’a­voir beau­coup misé et sans cesse (contrai­re­ment à d’autres) depuis 1984, cher­chant à éta­blir l’exis­tence d’un consen­sus et à trans­fé­rer le dos­sier dans le bain poli­tique (en clair, d’a­voir dévoyé et ins­tru­men­ta­li­sé la science), d’a­voir pous­sé à la créa­tion du GIEC, d’a­voir joué un rôle majeur dans le coup d’é­clat d’Al Gore à Kyo­to (par­lant tex­tuel­le­ment d’une cam­pagne média­tique bien orches­tré) avec en vue un trai­té contrai­gnant. Ain­si la liai­son entre les Rocke­fel­ler et Mau­rice Strong, grand archi­tecte offi­ciel du som­met de la Terre et de tant d’autres « avan­cées » onu­siennes sur le mode « vert », par ailleurs baron du pétrole notoire et grand pro­mo­teur de délires new-age sous tam­pon d’ONG recon­nues par l’O­NU, est clai­re­ment éta­blie, et d’ailleurs reven­di­quée, et ce par et ce bien avant la fon­da­tion du Club de Rome (en 1968). 

      Ain­si encore, au hasard, de cette convo­ca­tion (repro­duite en annexe 1 du texte de Richard Lind­zen « Science du Cli­mat : Est-elle, de nos jours, apte à répondre aux ques­tions ? ») : « 11 Juillet 2008 – Au nom du comi­té orga­ni­sa­teur, et des co-spon­sors du groupe de tra­vail, le GIEC, WCRP, IGBP, US Natio­nal Science Foun­da­tion, et Cli­mate Cen­tral, nous avons le grand plai­sir de vous invi­ter à assis­ter à un « Groupe de tra­vail com­mun IPCC-WCRP-IGBP : Nou­velles Direc­tions Scien­ti­fiques et Acti­vi­tés inté­res­sant le GIEC AR5 » qui se tien­dra les 3 au 6 mars 2009 (à Hono­lu­lu). » Curieux intrus dans la liste des spon­sors : Cli­mat cen­tral n’est pas une agence inter­gou­ver­ne­men­tale, ni une aca­dé­mie, mais un think tank (car­bo­ca­tas­tro­phiste), par­mi les finan­ciers duquel on trouve deux fonds (fon­da­tions) de la famille, ce qui se véri­fie aisé­ment en ligne, à la source. On retrouve encore Cli­mat cen­tral, du moins une cher­cheuse échan­geant avec son email domi­ci­lié dans cette bou­tique, dans l’or­ga­ni­sa­tion du mee­ting du 21–23 jan­vier 2009, éga­le­ment en phase de pré­pa­ra­tion – et de défi­bi­tion des orien­ta­tions » de l’AR5 (cli­mate gate email n°1224035484, où voit pas­ser quelques com­men­taires sug­ges­tifs d’é­ton­ne­ment vis-à-vis du rôle que jouent dis­verses agences US dans l’or­ga­ni­sa­tion, y com­pris l’U­SAID). Idem, s’a­gis­sant d’une per­sonne qui, mani­fes­te­ment, cha­peaute à la fois le finan­ce­ment et la forme et le fonds du pro­gramme pour la 13e du groupe de tra­vail sur la modé­li­sa­tion cli­ma­tique, dans le cadre de l’I­DAG (c.à.d. l’au­to­ri­té scien­ti­fique inter­na­tio­nale pour l’ « attri­bu­tion » (des causes), centre névral­gique de la pseu­do science en ques­tion) – email n°1252672219.

      Quand je dis 40 ans, l’af­faire est pro­ba­ble­ment plus vieille encore d’au moins 10 ans : l’é­co­no­miste John Gal­braith, dans son compte ren­du du rap­port dit « de la Mon­tagne de Fer », qu’il tient à authen­ti­fier en cer­ti­fiant qu’il avait été invi­té à être de la par­tie, note : « je connais­sais bien l’en­droit, Iron Mou­tain étant le siège prin­ci­pal du comi­té de sélec­tion créé par la Chase Man­hat­tan Bank. » (Cité dans Pas­cal Ber­nar­din, L’empire éco­lo­gique, 1998). En tout état de cause, la filia­tion avec le rap­port du club de Rome de 1991 est évi­dente, et une ana­lyse d’en­semble indique clai­re­ment que c’é­tait déjà le cas pour le rap­port fameux de 1972 (« Halte à la crois­sance »). Inutile de rap­pe­ler qui a don­né le ter­rain sur lequel on a bâti les locaux de l’O­NU à New-York, puis paya 1 mil­liard de dol­lars pour s’of­frir le droit de pos­sé­der une « fon­da­tion ONU » à l’in­ti­tu­lé aus­si trom­peur que celui de « banque natio­nale » s’a­gis­sant d’une banque cen­trale pri­vée. Bref. Qu’im­porte le sérieux de la docu­men­ta­tion, le chien de garde de gauche ne veut tout sim­ple­ment pas entendre pro­non­cer le nom. Même un jeune lec­teur d’Har­ry Pot­ter aura com­pris que le pou­voir risque d’être par­ti­cu­liè­re­ment puis­sant quand il a celui d’empêcher qu’on parle de lui… Mais cette demi-véri­té et autres blagues mises à part, le gros du pro­blème n’est pas là, il est que les encar­tés quelque part ne lisent rien à la source. Dans le cas du dos­sier cli­ma­tique et, plus lar­ge­ment envi­ron­ne­men­tal, c’est bien simple, ils sont com­plè­te­ment illet­trés, et d’ailleurs plus ils le sont plus ils en causent, ali­men­tant le délire avant que les zélotes illet­trés de la géné­ra­tion sui­vante s’y collent à leur tour. 

      Sans cette aveu­gle­ment et sur­tout cette flemme, qui vaut aux abon­nés des cha­pelles de boire le lait aux pis même du ban­quier et du gros indus­triel. De tous ces gui­gnols bien inten­tion­nés, qui seule­ment pren­drait la peine d’al­ler lire, sur le site même de Green­peace, du WWF, qui paie et qui a les jetons de pré­sence ? C’est à pleu­rer. Ne par­lons pas d’al­ler lire, dans la lit­té­ra­ture émise par les agences de l’O­NU elles-mêmes, que les déli­rantes pro­jec­tions et résul­tats de modé­li­sa­tions concer­nant les dis­pa­ri­tion d’es­pèces sont tota­le­ment inva­lides, 100% inva­li­dables et abso­lu­ment sans rap­port avec les obser­va­tions… qui ne montrent en gros rien. On pour­rait cau­ser de la pol­lu­tion des rivières, des airs, qui a dimi­nué depuis les années 1960 dans tous les pays dits « déve­lop­pés ». On pour­rait ceci, et cela, mais le mili­tant, et encore moins ses chefs, ne lit pas ou, pire, ne lit que de la prose et mâchée et flé­chée. Quand en plus c’est fes­tif et par­ti­ci­pa­tif… mais qu’est-ce que le mili­tant, ou ses chefs, connaissent de l’u­sage fait depuis déjà tant de décen­nies de méthodes de domi­na­tion sociale par l’illu­sion, basés sur les déve­lop­pe­ment de « théo­ries » certes fausses mais, dans le contexte de pareilles appli­ca­tions, effec­ti­ve­ment effi­caces, telles la « théo­rie de l’en­ga­ge­ment », la « théo­rie des sys­tèmes » et la « théo­rie du chaos » – bref, com­ment faire dan­ser les foules en lais­sant l’in­di­vi­du croire qu’il est libre ? Si ce bara­tin vous emmerde, autre­ment dit si vous êtes de ceux qui n’i­ront jamais fouiller, deman­dez vous donc, au moins, s’il n’est pas effrayant de voir que, tant de temps après le rap­port bidon­né du Club de Rome de 1972, « les Décrois­sants » se sont si peu démar­qués idéo­lo­gi­que­ment de cette bande de truands mil­liar­daires mon­dia­listes et de leur haine de l’hu­ma­ni­té (sous cou­vert d’a­mour de la nature et de mon cul sur la com­mode). Le fait remar­quable n’est pas que toutes ces pré­dic­tions se sont avé­rées com­plè­te­ment fausse, c’est que ces gens – et com­bien d’autres – sont convain­cus que tout cela est glo­ba­le­ment juste… et d’ailleurs, ne se pose jamais la ques­tion de savoir si la ques­tion se pose. L’a­veu­gle­ment va loin, même quand on a presque tout sous le nez et en direct. Ain­si, com­bien de gen­til gui­gnols, viraux ou pas, bouffent les conne­ries d’un escroc comme Pierre Rhab­bi, sans aper­ce­voir que son bara­tin­lui-même démontre qu’il n’a rien à dire, sur­tout pas sur la culture de la terre. Mais je m’égare… 

      Bref, il y a le fac­tuel, le véri­fiable, il y a aus­si l’a­na­lyse des struc­tures et celle des élé­ments de la guerre idéo­lo­gique, et puis il a le reste, le vague. Ain­si, par exemple, j’en­tends sou­vent dire qu’il ne serait guère dif­fi­cile de trou­ver Soros der­rière diverses révo­lu­tions colo­rées – s’ap­puyant géné­ra­le­ment sur de jeunes asso­cia­tions fédé­rant des « démo­crates dilet­tantes » de pas­sage, sous la direc­tion oppor­tune de mecs pas plus socia­listes que méga­los rêveurs, ou enclins à se deman­der d’où vient le pognon – il me paraît vrai­sem­blable qu’un Yous­sou­fou, deux fois diri­geants d’un syn­di­cat étu­diant par­te­naire de la CFDT et très ouvert sur le MEDEF, com­mu­ni­ty mana­ger spé­cia­li­sé en lob­bying vague­ment « citoyen » tous azi­mut, ven­drait à peu près n’im­porte quoi pour se la cou­ler douce en se tapant des petites nanas quand il veut (quant à un Ben­ja­min Ball, indé­crot­table méga­lo­ma­nie ou inviei­lis­sable fougue, ou les deux, on l’a déjà vu four­ré sur France inter, comme d’autres, ravi de por­ter un de ces dra­peaux qui ne sera pour lui que l’un d’une longue série, autre­ment dit encore, s’il s’a­git de nous bala­der sans fin sans même y pen­ser, d’ailleurs, ces gens font des prouesses). Ce qui , si j’a­vais le temps de cher­cher à véri­fier par moi même tant de bruit de chiottes conver­gents- me lais­se­rait, certes, déjà un peu dubi­ta­tif quant à cette ébauche de « prin­temps fran­çais » – avec son poing levé iden­tique, en logo, à celui de mou­ve­ments qui ont fou­tu le feu en Syrie, en Ukraine, etc, et plus récem­ment lan­cé (je n’en doute pas) un bor­del au Vene­zue­la pour ren­ver­ser le suc­ces­seur que Cha­vez s’é­tait choi­si (se sachant condam­né par un de ces can­cers fou­droyants qui ont le bon goût de net­toyer cer­tains « dic­ta­teurs non coopé­ra­tifs » sans guère lais­ser de trace dans les mémoires). Ah oui, c’est vrai, l’a­na­lyse anti-impé­ria­liste d’un Mélen­chon et de bien d’autres chefs de la gauche est tel­le­ment limi­tée (à croire qu’il le font exprès, encore une théo­rie du com­plot) qu même ces conne­ries criantes il fau­drait qu’on en bouffe – tiens bouffe, c’est de l’agent orange.

      Pour finir s’a­gis­sant de ce qui a moti­vé ce (double) mes­sage : je ne fai­sais évi­dem­ment pas cette inter­ven­tion par hasard. L’encre du papier d’un Lor­don consa­cré, dans le diplo, aux « théo­ri­ciens du com­plot », est encore fraiche, lui qui sait si bien rai­son­ner quand ça lui chante s’au­to­rise des contra­dic­tions gros­sières si c’est pour les néces­si­tés de la cause. Tiens, Ruf­fin, Lor­don : au moins ça fai­sait une base ini­tia­trice qui sen­tait la reven­di­ca­tion de la sor­tie de l’eu­ro mais, tiens, pour une fois, jus­te­ment, on va lais­ser ça de côté pour les besoins de œcu­mé­nisme de gauche (quelle claque il leur avait mis, Lor­don, aux pères Géné­reux et Méluche, dans son dis­cours du « plan B », Mam­mon que c’é­tait bon.. à part que c’est si utile), et dans le même geste, on va gra­ver les fon­de­ments de la poli­tique éco­no­mique dans la consti­tu­tion, pra­tique qu’on n’a­vait eu de cesse de dénon­cer. Comme il se devait, une fois n’est pas cou­tume, l’ar­ticle de Lor­don (sur le machin « conspi ») était à chier : sur des contra­dic­tions gros­sières on ne fait pas long­temps illu­sion. Par­lant de coup bas, je signale au lec­teur assez patient pour avoir lu jusque là, que 50 com­men­taires, dont tous ceux d’É­tienne et le mien, ont curieu­se­ment dis­pa­ru de la page du blog de Raoul Marc Jen­nar inti­tu­lée « Le tirage au sort, une chi­mère ». La date de « l’in­ci­dent » n’est pas claire (cf. web.archives) mais elle pour­rait col­ler avec la contre offen­sive diri­gée par la tête du PG va C. Séné­chal sur la fin 2014 (RMJ s’est encar­té au PG en 2012). Bref, les deux thèmes de ce para­graphe mis ensemble visaient à rap­pe­ler à Étienne ce qu’il devrait savoir depuis le temps : Lor­don veut une consti­tu­tion « de gauche », un peu pour la même rai­son que la com­mis­sion « accueil et séré­ni­té » (for­mule mer­veilleu­se­ment orwel­lienne, en dépit du fait ou jus­te­ment du fait qu’on la doive sans doute à des jeu­nots inno­cents adeptes de la « révo­lu­tion fes­tive ») pous­se­ra sys­té­ma­ti­que­ment la foule à foutre dehors tous les incon­trô­lés (c.à.d. les gens de droite dans le voca­bu­laire de ces flics), opé­rant, bien sûr, si pos­sible en douce, voire en dou­ceur – contrai­re­ment au cadre du par­ti où il n’y a rien de plus simple que de maî­tri­ser l’i­ni­tia­tive, on tache­ra sans doute plu­tôt d’o­pé­rer sur le moyen terme via le tri du côté des réponses : c’est d’au­tant plus facile que les déci­sions n’en­ga­geaient à rien (au besoin, on pro­cè­de­ra à la dilu­tion du tout pour cause de récu­pé­ra­tion-détour­ne­ment) -, au besoin avec des moyens plus impressionnants.

      Réponse
  16. Sam
  17. Domi Dasco

    Je trouve assez dégoû­tant les cri­tiques de Lor­don depuis 2015 vis à vis d’Etienne.
    Lor­don est excluant et donc n’est pas démo­cra­tique du tout.

    Réponse
  18. hapusbhe

    c’est qui Lor­don ? et c’est quoi la nuit debout ?

    Réponse
  19. Jacques

    http://​www​.contre​temps​.eu/​l​o​r​d​o​n​-​s​p​i​n​o​z​a​-​i​m​p​e​r​i​u​m​-​g​a​ro/

    « Sur ce point, c’est à la phy­sique des par­ti­cules que fait réfé­rence Fré­dé­ric Lor­don, com­pa­rant les « méca­nismes élé­men­taires de la pro­duc­tion du social » aux com­po­sants élé­men­taires de la matière qui « ne s’observent jamais tels quels à l’état sépa­rés et n’en aident pas moins à com­prendre la for­ma­tion de la matière macro­sco­pique »[19]. L’analogie serait pro­bante si elle n’était pas deux fois fausse. D’une part, les par­ti­cules élé­men­taires s’observent et leur sépa­ra­tion peut être pro­vo­quée. D’autre part, la for­ma­tion de l’univers maté­riel est bien l’histoire de l’apparition suc­ces­sive de par­ti­cules élé­men­taires, qui vont for­mer par la suite atomes, molé­cules, chaînes de molé­cules, etc. »

    J’a­vais vu cette vidéo https://​vimeo​.com/​9​1​0​7​780

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