#NuitDebout Place de la République :
témoignage épatant d’un citoyen constituant (ultra contagieux 🙂 )
« Hier après midi, je suis allé place de la République avec un panneau monté sur pied invitant les citoyens à écrire leur Constitution.
Avec aussi le document (pour les passants) que l’on trouve sur le site et la date de notre Prochain AC le 23 avril.
http://ateliersconstituants.com/
Alors que je donnais des infos, j’ai été sollicité par France Culture puis France inter pour des interviews destiné à leur journal et à l’émission « interception ».
Puis des citoyens m’ont proposé pour en organiser un tout de suite sur le trottoir, un citoyen, Fabien, est allé acheter 10 bics et un bloc de papier nous nous sommes assis par terre à 6.
Puis le cercle s’est agrandi, quand nous avons dépassé la vingtaine j’ai proposé qu’on fasse quatre groupes et que chacun se trouve un thème.
Trois groupes se sont formés et là le processus m’a complètement échappé, deux heures après un forum d’une centaine de personne parlait de constitution en respectant l’écoute de ceux qui parlaient et avec des citoyens qui notaient.
Une restitution du travail des groupes doit me parvenir par email aujourd’hui.
Je ne peux y retourner aujourd’hui mais Fabien va assurer le renouvellement de l’expérience à partir de 18h00 avec mon panneau.
Il faudrait imprimer 4000 chartes et les distribuer en masse ce soir place de la République.
De nombreux citoyens ont manifesté leur intention de venir le 23 avril.
On va être dépassés par le succès : tant mieux !
Dèmos kratiquement,
Wikicrate Lcc.
Merci Wikicrate ! 🙂
« La Charte » (à imprimer et à distribuer un peu partout) dont parle Wikicrate est sans doute ce document (cliquez dessus pour l’ouvrir) :
http://ateliersconstituants.com/documents/lieu_public.htm
Faites passer, bande de virus 🙂
Étienne.
http://ateliersconstituants.com/
______________
PS : Le fait que Frédéric soit (enfin) devenu favorable — et même militant ! — à un processus constituant populaire est une sacrée bonne nouvelle, je suis content, ça va stimuler encore plein de gens :
httpv://youtu.be/3IrACAg48OU
L’article charnière, dans le Diplo :
« Fin de cycle pour la social-démocratie
Pour la république sociale »
par Frédéric Lordon, qui nous vante ici (enfin ! ça fait 11 ans que je le tanne avec ça 🙂 ) l’écriture par le peuple lui-même de la Constitution, sans plus rien attendre des élus ni des puissants :
https://www.monde-diplomatique.fr/2016/03/LORDON/54925
Rappel (nostalgique 🙂 ) :
Frederic Lordon répond à Etienne Chouard sur le processus constituant
httpv://youtu.be/-Fn4mYdpMKI
______________
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10154104657787317?pnref=story
Et pourquoi ne pas inviter les citoyens à un atelier constituant sur la place de la République ? Je veux dire par cela, planifier et annoncer un atelier constituant place de la République, un soir ou en week-end, pour que tous puissent participer (ce n’est pas une grève ou une manifestion, c’est une implication citoyenne de création, positive et d’écoute). Annoncer comme calme, prévoir que l’on s’assoie et discute.
Très bonne idée. heureusement on ne nous attend pas.
https://www.chouard.org/2016/04/05/nuitdebout-temoignage-epatant-dun-citoyen-constituant-ultra-contagieux‑o/
Oui c’est une très bonne idée, mais il faut aussi en créer dans toutes les autres villes de France. Il faut des ateliers constituants partout en France,
la ND de Toulouse a déjà publié sur wikipédia une proposition de processus afin que toutes les ND puissent écrire la constitution ensemble.
https://wiki.nuitdebout.fr/wiki/Villes/Toulouse/Proposition_de_processus_constituant
Le défi va être de faire converger tous ces ateliers et de prendre en compte toutes les villes à part égale. Dans cet élan démocratique il serait dommage que Paris soit encore et toujours le seul lieu de décision.
C’est une bonne chose que des citoyens se réunissent pour écrire la Constitution qu’ils souhaitent.Mais pour cela il n’y a pas besoin d’occuper l’espace public.
Quand on manifeste c’est en général avec une ou des revendications EX le RETRAIT de la LOI Elkhomri et SI on obtient SATISFACTION cela met fin aux manifestations. J’espère que les manifestants » NUIT DEBOUT » vont indiquer avec précisions leurs revendications afin qu’ils puissent être rejoints par ceux qui les partagent. Cela va clarifier les choses.
Bonjour cela vous convient-il comme revendication ?
Le monde, ou rien.Voilà quelques semaines que nous sommes plongés dans l’ébullition de la lutte, ses coups de folies et son euphorie. Qu’importe qu’elle triomphe de cette loi. Elle n’est qu’un déclencheur, qu’une occasion, rien de plus. Le statu quo est tout aussi immonde. Ce qui se passe un peu partout est plutôt une manifestation d’une rage diffuse, d’une colère montante, d’un dégoût qui se généralise vis-à-vis de ce mondeet ses avocats qui nous martèlent sans cesse, que non, vraiment, il n’y a pas d’alternative.
Lois sécuritaires, renforcement du pouvoir (et de l’armement) de la police, arrestations arbitraires et matraquage aveugle, la vieille logique du gouvernement par la peurest reprise avec un certain brio par ce gouvernement « socialiste ». Et les médias jouent parfaitement leur rôle, faisant planer une menace diffuse, pluridirectionnelle et omniprésente, implantant jour après jour la peur dans chaque conscience, avec une abnégation remarquable.
L’État s’appuie en effet sur un arsenal législatif dit « antiterroriste » toujours plus important, toujours plus total, censé nous « protéger » de la « menace djihadiste ». Mais qui peut se faire des illusions sur l’efficacité de mesures judiciaires sur un individu déterminé à mourir pour mener son action à terme ? En tout cas ceux qui nous gouvernent ne s’en font pas. L’antiterrorisme est un voile. La constitutionnalisation de mesures d’exception comme l’État d’urgence ou le renforcement des pouvoirs de la police a un but tout autre. Il s’agit bien, en réalité, de contenir, de contrôler, de maîtriser ceux qui refusent cet état de fait et font de ce refus un principe d’action en vue de faire émerger un autre monde. Ce sont bien ceux qui ont choisi de lutter contre le travail et contre l’État, contre le capitalisme et la pauvreté des existences qu’il génère qui sont in fine visés par ces dispositifs.
Si nous ne sommes pas organisés, si nos volontés ne se rejoignent pas toujours, ou pas au même moment, ce qui les terrifie est que la convergence se fasse soudainement, à la suite d’un évènement quelconque. Non pas la convergence des luttes comme on peut l’entendre dans les cortèges syndicaux qui n’est qu’un simple agrégat de composantes disparates et conservatrices et qui est vouée à s’effondrer avec le mouvement, mais la convergence des désirs. Du désir de vivre un monde que l’on construira, que nous construisons déjà. Que dans ces moments de lutte se tissent des liens, naissent des amours, émergent des projets communs, se créent des communautés de résistance. Que ces désirs diffus, éparpillés, divers, se rencontrent au gré d’une assemblée étudiante un peu laborieuse, d’une occupation, d’une garde-à-vue ou d’un repas partagé et que ce désir d’être ensemble, d’imaginer ensemble, de faire ensemble devienne de plus en plus pressant. Voilà ce qu’ils craignent.
…
Nous qui désirons sans fin, nous voulons vivre pleinement, nous voulons vivre érotiquement. Nous sommes Eros, parce qu’il est comme nous pulsion de vie en même temps qu’amour, parce qu’il est comme nous révolte contre un monde de mort.
Nous voulons être amour, vivre l’amour, faire l’amour. Nous voulons jouir d’être la vie : fêter, imaginer, créer, rêver, voir, faire, être ensemble, vivre ensemble.
La vie est un flux, celui de se sentir soi-même, de sentir l’Autre et de sentir notre monde, s’éprouvant, s’épanouissant, s’accomplissant dans cette sensualité. Ce monde actuel, lui, pétrifie ce flux sous forme de marchandise-travail, il nous en dépossède au profit de choses mortes(marchandises, argent, capital) et d’une vie fausse, il réprime ce flux avec l’État, il manipule médiatiquement celui-ci, il est une réification, une aliénation, une mortification, une répression, une manipulation, une négation de la vie.
Nous n’en voulons plus, de ce monde, de son travail, de ses relations, de ses destructions, de sa misère existentielle. La vie aujourd’hui n’est rien dans ce monde de mort, demain elle sera tout – et ce monde, mort.
Nous voulons construire autre chose qu’une cage. Nous voulons faire autre chose que travailler. Nous voulons vivre autre chose que cette survie, cette sous-vie. Nous voulons habiter autre chose que ce taudis. Nous voulons aimer autrement que dans l’industrie pornographique. Nous voulons nous imaginer autrement qu’au travers de l’idéologie. Nous voulons être ensemble plutôt qu’être en guerre. Nous voulons créer autre chose que cette destruction. Nous voulons rêver d’autre chose que de ce cauchemar. Nous voulons échanger autre chose que de l’argent et des marchandises. Nous voulons faire croître autre chose que l’économie. Nous voulons faire société autrement qu’au travers du capitalisme. Nous voulons autre chose que ce monde, c’est-à-dire que de ce monde, d’aucune chose, nous voulons.
…
L’économie c’est la guerre, la guerre de tous contre tous. Dès tout petit, on nous pousse à suivre nos propres intérêts, dans le cadre posé par la société de marché, on nous fait croire que l’égoïsme est une catégorie ontologique, que la « nature humaine » est ainsi et que pour ne pas perdre il faut donc gagner. Dominer, écraser, maximiser, voilà les maîtres mots de l’entrepreneur de soi, de l’individu d’aujourd’hui qui veut survivre dans cette jungle concurrentielle. À travers le capitalisme, véritable société de l’économie, nos subjectivités se formatent dans un devenir-marchandise de la vie. Le capitalisme façonne des subjectivités à son image et selon sa logique : prédatrices, impitoyables, séparées-isolées l’une de l’autre, égoïstes, machiniques, calculatrices. Même si notre subjectivité vivante résiste tendanciellement à ce formatage, il n’en reste pas moins que notre subjectivité est un champ de bataille – et son résultat – entre une rationalité capitaliste et notre pulsion de vie. Pour que celle-ci triomphe, et elle est une condition préalable à une société vivante-émancipée, sachons que c’est uniquement dans une révolte de la viequ’une telle subjectivité peut advenir. Les révoltes{}de la vieont transformé, transforment, transformeront nos subjectivités, avant même que dans une société nouvelle, de nouvelles vies émergent de nouvelles subjectivités.
…
Notre vie ne tolère d’autre limite que celle de sa perpétuation comme Jouirpersonnel et collectif, c’est-à-dire qu’il ne peut y avoir de limite au Jouirde nos vies que celle où notre pulsion de vie se transforme en pulsion de mort, et où notre Jouirse renverse en Souffrir. La vie n’est pas une débauche, une barbarie, une folie ; c’est au contraire un équilibre entre une vie sur-réprimée, donc mortifiée, et une vie déchaînée, donc (auto)destructrice. La société dans laquelle nous vivons, au contraire, est une barbarie au sens où elle nous sur-réprime d’un côté tandis qu’elle nous pousse de l’autre à un déchaînement destructeur de soi et des Autres. Or notre société est justement une immense accumulation de surrépressions, souvent présentées de manière mensongère comme « naturelles » (travail), voire comme des « libérations » (guerre sportive, pornographie, Spectacle médiatique). La révolte de la vie, sans mortification ni pulsion de mort, est donc une révolte de l’énergie érotique, de la pulsion de vie, trop longtemps sur-réprimée, contre cette sur-répression, et sans devenir pulsion de mort.
…
Ne travaillez jamais
L’aggravation continuelle de la crise structurelle du capitalisme (en plus de sa financiarisation et sa gestion en faveur des actionnaires et du patronat), entraîne depuis plus de 40 ans une intensification et une précarisation continue du travail, avec d’un côté une masse croissante de chômeurs brisés par une société du travail sans travail, et de l’autre une organisation néocapitaliste du travail continuellement restructurée, exerçant une pression énorme sur ses salariés (jusqu’au harcèlement), organisant une guerre de tous contre tous au sein même de l’entreprise, et démultipliant ainsi isolement, haines, humiliations, stress, déformations physiques, accidents de travail, licenciements brutaux, dépression, burn-out, suicides. Le travail est d’ores et déjà une souffrance intolérable – mais ne l’est-il pas structurellement ? Nous souffrons de devoir quotidiennement nous vendre comme marchandise pour survivre, ou d’être dépréciés de ne pas être un esclave « rentable » du capitalisme. Nous souffrons de devoir obéir à des impératifs absurdes, avilissants, destructeurs. Nous souffrons de devoir exécuter ces impératifs dans des conditions éprouvantes, voire dangereuses. Nous souffrons de cette activité indifférenciée, absurde, destructrice. Nous souffrons d’être réduits à des robots, des machines, des esclaves. Nous souffrons d’être humiliés faute d’être des esclaves suffisamment « performants ». Nous souffrons de rentrer vidés, de ne pas pouvoir vivre. Nous souffrons d’être en guerre de tous contre tous avec nos semblables, d’être objet d’une haine envieuse ou d’envier haineusement quelqu’un d’autre. Nous souffrons d’être menacés d’élimination économique chaque seconde. Nous souffrons d’être dans une précarité permanente. Nous souffrons d’être traités de « capital humain », de « mauvaise graisse », de « facteur humain », de « bras cassés », d’ « assistés », de « fainéants ». Nous souffrons d’être des soldats d’une guerre économique permanente, sacrifiés sur l’autel de la compétitivité, de la productivité et de la croissance, bref du capitalisme. Nous souffrons de souffrir seul, de devoir nous cacher notre souffrance, de nous mentir, de ne pas pouvoir parler de notre souffrance, de devoir cacher celle-ci aux autres. Nous souffrons qu’on nous mente, et qu’on se propose d’approfondir encore notre souffrance et notre servitude avec cette nouvelle réforme du travail. Nous souffrons de travailler, il n’y a pas de « souffrance au travail », travailler au sein du capitalisme c’est souffrir, il n’y a pas « le travail et ses souffrances », le travail,{}c’estsouffrance. Cette loi n’est donc qu’un ultime approfondissement du travail comme souffrance et comme servitude.
…
Ne travaillez jamaissignifie : ne vendez jamais votre vie, votre temps, votre activité, votre faire, comme marchandise, comme marchandise produisant d’autres marchandises et de l’argent, comme marchandise produisant un mondede mort.
Le travail est en effet, de par son essence même, l’activité non-libre, inhumaine, asociale. Le travail, c’est une dépossession de sa vie au profit d’une fonction machinique de production de marchandises et de valeur, c’est une vente de soi, de son existence, de son temps de vie, de son activité, de son faire, comme marchandise. C’est un esclavage libre, libre au sens où on l’on peut refuser de travailler contrairement aux esclaves, mais comme on a été dépossédé de toute possibilité d’existence en-dehors du Marché, pour survivre, on doit travailler. Comme des esclaves, nous avons une compensation, eux en nature, nous en argent. Comme des esclaves, on nous envoie des forces de répression lorsqu’on se révolte. Qu’on vende des heures d’activité ou notre production soi-disant ’autonome’, qu’on soit salarié.e ou ubérisé.e, nous sommes réduits à des marchandises productrices de marchandises (qu’importe quelles marchandises, qu’importe comment, tant qu’elles rapportent). Notre labeur n’est pas une réponse qualitative à nos besoins particuliers (y compris collectifs), mais une production machinique de marchandises et d’argent, ou (auparavant) une acquisition machinique de savoirs formatés que l’on soit lycéen.ne ou étudiant.e. Avec ou sans proxénète, nous sommes tous des prostitué.e.s, nous vendons notre cerveau, nos muscles, notre sexe, qu’importe. Nous sommes des robots(travailleurs, en tchèque), des individus réduits à des machines productrices. Nous sommes soumis au capitalisme, ce Moloch insatiable, ce train aveugle écrasant tout sur son passage. La pulsion de vie doit se défaire du travail, du capitalisme et de l’État, c’est d’une abolition et non d’une réforme qu’il s’agit.
Nous n’avons pas peur de cette société de travail sans travail, c’est cette société de travail sans travail qui a peur de nous.
…
Nous n’avons de toute façon pas d’autre choix que d’en finir avec le capitalisme et son travail, en raison même de la dynamique du capitalisme en crise. Chaque entreprise doit, en raison d’une saturation tendancielle des marchés et d’une compétition généralisée pour vendre ses marchandises, réduire ses coûts, donc substituer du « travail vivant » (des travailleurs) par des machines-robots. Cette élimination de « travail vivant » fait qu’il y a, par conséquent, une baisse tendancielle de la demande (hors-crédit) puisque ceux qui ne travaillent plus ont moins de revenus (comme ceux qui restent d’ailleurs). Depuis 40 ans de troisième révolution industrielle, avec l’introduction de l’informatique, de l’automatisation et de la robotique dans le processus productif, cette substitution structurelle et tendancielle du « travail vivant » (des travailleurs) par des machines-robots a pris une nouvelle dimension. La possibilité d’une substitution complètede certains pans du « travail vivant » par des machines-robots (caisses automatiques, robots-ouvriers, chaînes de montage entièrement automatisées…) provoque ainsi l’explosion du chômage technologique. Et ce chômage technologique, alimentant une baisse de demande solvable, donc une baisse tendancielle de la consommation, entraîne une saturation d’autant plus rapide des marchés, des crises de surproduction toujours plus fréquentes donc de nouvelles substitutions de « travail vivant » par des machines/robots, entraînant une nouvelle baisse de demande solvable, une nouvelle phase de crise, etc., et cela ad nauseam. La dynamique du capitalisme conduit donc à une éviction progressive du « travail vivant » du procès capitaliste : 10–15% de chômage aujourd’hui, plus de 47% en 2030 selon certaines projections. Et cette augmentation structurelle du « chômage technologique » s’effectue en parallèle, comme on le voit depuis plus de 50 ans, d’une intensification et d’une précarisation du « travail vivant » restant. Le devenir structurel du capitalisme, c’est donc une multiplication des phases de crise, une augmentation progressive du chômage technologique et une intensification-précarisation du travail restant,jusqu’au chômage quasi-total, l’esclavage des derniers travailleurs et l’effondrement du capitalisme.
L’économie ne veut plus de nous, nous ne voulons plus d’elle. L’économie veut se débarrasser de nous, débarrassons-nous d’elle !
…
La vie libérée
Le mouvement actuel d’opposition au projet de loi-travail a réveillé nos vies et nos rêves au nom d’un mauvais rêve de certains, il faut maintenant qu’elle s’attaque au cauchemar réalisé du travailet de sa crise. Il ne s’agit plus de lutter défensivement contre une loi en attendant qu’une prochaine phase de crise nous l’impose au nom du « réalisme économique », il faut combattre offensivementcette réalité économique de crise et en crise. Il ne faut plus mendier l’ajournement de l’inévitable au sein du capitalisme en crise, mais abolir celui-ci aujourd’hui. Le réformisme « progressiste » est mort, il n’y a plus qu’un sous-réformisme de cogestion de crise, seule une optique résolument révolutionnaireest désormais réaliste.
Nous savons toutes et tous que nos « mouvements sont faits pour mourir », et ce n’est pas grave. Si c’est en général un projet de loi rétrograde ou un évènement particulier comme une immolation ou une « bavure » policière qui vont servir de déclencheur à un mouvement de protestation et créer des communautés d’acteurs près à se battre contre un objet commun, le mouvement dépasse toujours son objet et c’est ce dépassement qu’il nous faut chercher.
Nous nous intéressons peu à la massification, les pétitions sont signées puis oubliées, les cortèges défilent et rentrent chez eux, les vitrines sont brisées puis réparées, les murs tagués puis nettoyés. Si la manifestation peut faire infléchir, si les grèves peuvent faire peur, si les émeutes peuvent être salutaires il nous faut nous saisir de ces moments particuliers que sont les situations insurrectionnelles pour nous rencontrer, nous constituer en communautés, en communautés de lutte, en communautés d’ami.e.s. Il nous faut créer. Il nous faut nous créer.
Un mouvement ouvre une brèche, crée une coupure temporelle, une rupture dans le déroulement linéaire de nos vies. Ces moments de « pause » nous conduisent à reconsidérer nos vies, à les saisir telles qu’elles sont et à les imaginer telles qu’on voudrait qu’elles soient. Ces brèches sont souvent l’occasion de rencontres, de densification des liens, de création de relations qui dépassent le seul intérêt stratégique. C’est sur la durabilité et la qualité de ces relations qu’il nous faut nous appuyer maintenant pour qu’émergent des communes, partout, tout le temps. Plus que des simples communautés de lutte ou de résistance qui, par définition n’existent que le temps de la lutte, bâtissons de véritables foyers d’insoumission, des points de fixation des colères et des désirs. Saisissons-nous d’appartements, de friches, de bocages, saisissons-nous d’entrepôts, d’universités, de châteaux, transformons des sols bétonnés en jardins d’approvisionnement des luttes. Etablissons-nous sur les territoires et habitons-les et vivons‑y le monde que l’on veut vivre.
…
Omnia sunt communia. Nous formerons ensemble des communes, comme celle de Paris de 1871, d’Aragon de 1936 et de Notre-Dame-des-Landes, des communes associées entre elles, des communes où nous ferons ensemble ce que nous voulons et personnellementce que nous voulons, des communes où il y aura de commun ce qui aura été décidé comme tel et ce qu’il y aura de personnel aura été décidé comme tel, des communes où nous pourrons faire autre chose de nos vies que nous vendre comme marchandise, produire des marchandises et consommer des marchandises. Les habitant.e.s des communes plutôt ’communisantes’ feront ensemble ce qu’ils auront librement choisi de faire – en accord avec les possibilités du monde-de-la-vie{}-, et partagerons en fonction des besoinsde leurs membres leurs activités comme leurs produits (avec, en cas d’abondance insuffisante, une auto-régulation collective). Les communes plutôt ’personnalisantes’ seront peuplées de personnes faisant séparément ce qu’ils ont envie-besoin de faire, et partageront après coupsous forme d’une chaîne de dons libres. Désormais, dans l’une comme dans l’autre, nul.le ne sera obligé de vendre son cerveau, ses muscles ou son sexe. Les communes formeront entre elles une chaîne de dons, permettant une satisfaction de l’ensemble de leurs besoins tout en entretenant des relations d’amitié.
…
La vie s’épanouira dans une vita contemplativa, mais aussi dans une vita activa, où, au lieu de s’asservir au travail et au capitalisme, nous cultiverons des légumes et des fruits, nous construirons des maisons, tracerons des chemins, écrirons des histoires et des chansons, nous ferons ce qu’il nous plaira en même temps que ce qu’il nous faudra dans l’optique d’une poursuite de notre vie s’épanouissant, et non ce qu’une ’demande’ abstraite de marchandises exige. De nouvelles subjectivités émergeront de ces nouvelles vies, épanouies dans une diversité non-finie du faire.
Il n’y aura plus de gens seulement artistes au détriment de l’épanouissement artistique des autres et de leur propre épanouissement dans d’autres domaines, mais des gens qui, entre autres choses, feront de l’art. Nous ne voulons pas simplement rendre l’art commun à tous mais intégrer l’art à notre faire, à nos vies. Il n’y aura plus de sphère séparée du travail, mais une vie mêlant vita activaet vita contemplativa. Le temps sera celui de notre vie et de ses activités, non celui des montres et du travail. Il n’y aura pas de comptabilité, de mesure, de pointage, de productivité, de rendement, d’évaluation individuelle des performances.
Nous ré-apprendrons des savoirs-faire dont nous avons été dépossédés (et ce, à chaque génération, avec l’école comme enseignement de l’ignorance), nous saurons tout faire nous-mêmes (collectivement), après des siècles de prolétarisation réduisant l’activité productive à un nombre limités de gestes répétés ad nauseam.
…
Les communes formeront leurs propres ’institutions’, lesquelles seront ’instituées’ selon notre volonté collective et ’désinstituées’ lorsqu’elles ne nous conviendront plus. Les habitants des communes décideront collectivement, en assemblée, ce qu’il faut faire s’agissant des affaires de tous. Et s’il y a des décisions qu’il faut prendre au niveau d’une{{}}fédération (plus ou moins grande) de communes, c’est du basque devra venir toute décision finale. Les communes aboliront donc immédiatement l’État, ce frère jumeau du capitalisme, cette structure de domination bureaucratico-militaro-policière, ce système d’extorsion. Il ne s’agit pas de réhabiliter la politiquecomme sphère séparée du reste de la société, puisque l’auto-organisation et l’auto-détermination sont le contraire même de l’État et de la politique. Il s’agit plutôt de redonner au politique sa temporalité originaire, celle de la quotidienneté.
…
Il est évident que nos communesdevront être au-delà des ’genres’ et des ’races’ constituées capitalistiquement. Les communes seront, ainsi, sans masculinité viriliste, celle du sujet capitaliste, insensible, impitoyable, suprémaciste, et sans féminité soumise, subordonnée, dissociée. Elles seront, de même, sans sujet ’colonial’, raciste, dominateur, exploiteur, et sans sujet ’indigène’, racisé, dominé, exploité. Les communes abolissent d’une seule traite prolétaires et capitalistes, sujet masculins et sujets féminins, (post)coloniaux et indigènes, loin de se contenter de l’affirmation du pôle dominé, lequel fut constitué au moment de l’émergence du capitalisme comme système d’exploitation, patriarcal et colonial.
…
Le monde, oui, mais pas ce monde de mort. Au niveau des infrastructures, nous détournerons ce qui est détournable pour en faire ce que nous aurons décidé d’en faire, nous détruirons ce qui n’est pas détournable (gigantesques usines, systèmes aéroportuaires et autres infrastructures de mort) dans une logique non-capitaliste (puisqu’une infrastructure résulte d’une logique matérielle découlant elle-même d’une logique sociale – et lorsque cette logique sociale est capitaliste, il en résulte une logique matérielle et donc une infrastructure intrinsèquement capitaliste). Au niveau des techniques, nous détournerons des techniques détournables, nous ’détruirons’ des techniques indétournables (bombes nucléaires, centrales nucléaires, etc.), nous re-découvrirons des techniques et des savoirs-faire, nous développerons des techniques et des savoirs-faire développés aux marges du capitalisme (permaculture), nous inventerons des techniques nouvelles découlant d’une forme de vie et de société nouvelles. Nous établirons un équilibre entre de gigantesques villes invivables, bétonnées et polluées, et des déserts ruraux, en transformant celles-ci en communes urbaines de taille humaine sans rupture avec une ’campagne’ environnante, et celles-là en communes ’rurales’ de centaines ou de milliers d’habitants. Il en résultera un univers matériel de techniques et d’infrastructures conviviales, autonomisantes, non-destructrices, et de communes de taille humaine. On ne s’en remettra donc pas à des méga-usines automatisées, où ce qu’on avait voulu abolir (travail, hiérarchie, spécialisation des activités, pollutions) se reconstituera.
…
Il est temps d’en finir avec le travail, avec l’économie, avec l’État, avant qu’ils en finissent avec nous. Ce sera notre monde, ou rien. Ce ne sera pas ce monde de mort, mais lamort de ce monde. Crevons cette société morbide, moderne, capitaliste, colonialiste-raciste, patriarcale, étatiste, hétéronome, hiérarchique, totalitaire. Créons une société vivante, nouvelle, non-marchande, égalitaire, libertaire, autonome, horizontale, plurielle. Créons une vie de désir, cette vie que nous désirons, que nous décidons. Créons des espaces-temps d’intersubjectivité, d’auto-organisation, d’insoumission.
Soyons résolus à ne pas mourir, et nous voilà vivre. L’histoire ne se fera pas sans nous, une fois encore. Ce sera notre histoire, cette fois.
Comité érotique révolutionnaire
pas mal, je prends la carte, on verra bien…
Je vais être beaucoup moins long que vous …
Je pense que ce mouvement est parfaitement le bienvenu pour le pouvoir en place car il permet de noyer la lutte contre la loi sur le travail au milieu d’un espèce de fourre tout où on va trouver mélangés les LGBT, la bohème, les chanteurs de rue, les fumeurs de pétards, les disserteurs de rien et de tout, les clodos qui viennent se faire un peu de monnaie, les jeunes paumés du moment etc etc …
Sans compter le joyeux service d’ordre larvé du NPA et des potes à Mélenchon, à savoir les nazis bruns rouge des antifas.
Un peu plus tard sortira (même pas sur) un Syriza à la Française ou un Podemos français.…bref, des européistes bien pourraves qui nous feront tôt ou tard avaler encore plus d’austérité.
Pour moi, Nuit Debout, c’est un énième enfumage de plus pour casser la révolte contre cette loi dégueulasse des potes à Mou 1er.
Génial, la prise de conscience citoyenne est grandissante ces derniers temps, et ça donne bon espoir pour l’avenir.
J’espérais proposer une contribution parmi ces prises de conscience citoyenne à travers un site d’information d’autres systèmes politiques participatif (sondages, suivi d’évènements et forum) et j’espère que vous prendrez au moins le temps de me répondre un jour pour me dire si vous comprenez/approuvez ou désaprouvez mon projet qui a besoin du travail d’hommes comme vous pour réussir (ceux qui ont fait un travail de font sur les autres systèmes politiques). Le site ne sera qu’une passerelle neutre vers d’autres systèmes politiques et proposera concrètement un moyen de changer de système (légalement et démocratiquement) afin d’unir avec sécurité un peuple qui a besoin d’union, d’organisation et d’énergie pour reprendre ses droits (par neutre, il y a l’exception de vouloir changer de système politique – objectif simple pour fédérer le peuple).
Peut-être que ce projet doit démarrer à petite échelle, mais aucune personne à qui je l’ai présenté ou parlé n’a été contre, quelque soit son idéologie politique ou religieuse, ce qui me laisse penser qu’il est pertinent dans beaucoup d’esprits et donc certainement utile aujourd’hui.
Bien à vous et merci pour tout votre travail !
Un peu de distraction ne nuit pas a l’info non ?
http://insolentiae.com/2016/04/04/plus-de-conducteur-a-la-sncf-justice-en-faillite-les-departements-aussi-ledito-de-charles-sannat/
Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
J’aurais pu vous parler de ce grand scandale monté en épingle sur l’évasion fiscale et les paradis tout aussi fiscaux d’ailleurs, mais en fait il n’y a rien de vraiment nouveau. Les riches s’empiffrent et ne veulent pas d’impôts dont la charge est laissée aux manants que nous sommes. Les rois ne faisait guère mieux et finalement rien n’a véritablement changé depuis des millénaires.
Mais je ne vous en parlerai pas car, dans cette histoire, si le président russe est un vilain corrompu et le président chinois un autre horrible voyou, il ne semble pas y avoir beaucoup de contribuables américains concernés.
Pourtant, j’ai beaucoup de mal à croire que les Américains ou les Français soient plus moraux que le reste du monde…
Attendons donc d’en savoir plus et laissons du temps au temps.
Aujourd’hui, je voulais vous parler de la lente déliquescence de notre cher pays en réponse toujours à ceux qui régulièrement nous taxent de prophète de malheur alors “qu’il ne se passe jamais rien”…
En réalité, il se passe plein de choses et les signaux faibles sont de plus en plus nombreux. Voici un exemple donné par la SNCF et c’est édifiant mais ce n’est pas, hélas, le seul.
On supprime les trains car il n’y a plus assez de conducteurs !!
Rassurez-vous, nous avons pléthore d’agents d’accueil, de vestes rouges ou encore de gus dont on ne sait pas vraiment à quoi ils servent à la SNCF et dans bien d’autres entreprises. En revanche, il n’y a plus assez de chauffeurs à la SNCF, et ce n’est pas parce qu’il y a trop de trains, la SNCF en supprime depuis des années… Non, il n’y a plus assez de conducteurs car, tenez-vous bien, il y a eu “une erreur de prévision du nombre de départs à la retraite des conducteurs de TER” d’après Guillaume Pepy le pédégé de la SNCF lui-même.
Du coup, “21 TER sont supprimés quotidiennement à partir de ce lundi 4 avril et jusqu’à début juillet en Auvergne-Rhône-Alpes, dont huit entre Grenoble et Saint-André-le-Gaz”…
C’est vrai qu’un départ à la retraite, c’est difficilement prévisible.
Personne ne peut savoir par exemple que le gars qui bosse depuis 38 ans partira à la retraite dans deux ans, à 40 années de cotisation… Non, vraiment, vous savez, prévoir certaines choses c’est très difficile.
Mais ce n’est pas tout. Quand on se plante ou que l’on est incompétent, c’est pour toute la France. Ainsi, on apprend également dans cet article de France 3 que si “on croyait que seules les Régions Hauts-de-France (ex-Nord-Pas-de-Calais-Picardie) et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes étaient touchées. Auvergne-Rhône-Alpes s’est rajoutée à la liste”…
Et comme dans notre beau pays on vous annonce toujours les mauvaises nouvelles progressivement, il y a fort à parier que toutes les régions seront touchées.
Une justice à bout de souffle !
« La justice est à bout de souffle. Le ministère n’a plus les moyens de payer ses factures », déclare le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas dans une interview au Journal du Dimanche.
Par exemple, « la direction de l’administration pénitentiaire a 36 millions d’euros de factures impayées pour des hospitalisations de détenus ». Ou encore, « l’État a une dette de 170 millions d’euros » de frais d’interprètes, de laboratoires d’analyses ADN, d’experts, d’écoutes téléphoniques… « Tous ces prestataires privés sont payés au minimum avec quatre mois de retard », déplore le ministre.
« Je connais même un tribunal où on n’imprime plus les jugements, parce qu’il n’y a plus d’argent pour les ramettes de papier », ajoute-t-il. « Le risque existe que (la justice) se grippe », d’après le garde des Sceaux.
Bon, je vous dis ça, ce n’est pas comme si 57 % de notre PIB était de la dépense publique et que lorsqu’il y a 100 euros de création de richesse, l’État en capte presque 80 %… Et même comme cela ce n’est plus suffisant.
Financement du RSA : « Mon département est en situation de mise sous tutelle », alerte Jean-René Lecerf
Ce n’est pas tout, il y a tous ces départements en faillite virtuelle parce qu’il faut verser des RSA sans avoir les moyens de les financer. Et plus les départements sont pauvres, plus il y a de RSA à verser et moins il y a d’impôts collectés aussi…
“Une trentaine d’élus – majoritairement de droite – du département du Nord se sont rassemblés mercredi aux abords de l’Assemblée nationale pour interpeller le gouvernement au sujet de « l’étranglement financier » des collectivités, qui menace selon eux le versement du RSA. À sa tête, Jean-René Lecerf qui était l’invité de Sénat 360.
Muni d’un chèque factice de deux mètres de haut, réclamant 288 millions d’euros à François Hollande, les membres du conseil départemental souhaitent peser sur les négociations entre les départements et l’État concernant la prise en charge du financement du RSA. « L’État n’assume pas ses responsabilités à l’égard des citoyens les plus démunis », a déploré Jean-René Lecerf, président LR du conseil départemental du Nord”…
Reliez les points et regardez l’image d’ensemble !
Les informations sont conçues comme une succession d’annonces plus ou moins importantes mais sans jamais être mises en relief pour donner une image d’ensemble de la situation. Alors il faut lever la tête pour comprendre ce qu’il se passe.
Je pourrais donc continuer cette longue litanie de notre lente agonie et du crépuscule de notre pays sans aucun doute en voie de “grècification”. Tout ce qui se passe actuellement se passe lentement, et cette lenteur nous laisse le temps d’intégrer ces dégradations quotidiennes et de nous y habituer.
C’est exactement cela qui s’est passé en ex-URSS avant l’effondrement de l’Empire soviétique. N’imaginez pas qu’il en sera autrement pour notre pays. Tout cela tiendra parfaitement, en fonctionnant de moins en moins, jusqu’au moment où l’édifice, sapé de toute part mais donnant encore l’illusion de la solidité, s’effondrera brutalement.
Il ne restera plus qu’un tas de ruines fumantes.
Ce jour-là, vous aurez intérêt à vous tenir loin et prêt.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
#Nuit Debout : « Faire peur aux élites en prenant ensemble la rue »
http://www.revue-ballast.fr/nuit-debout/
Source : Ballast
Vendredi 12 décembre 2014 :
Frédéric Oudéa, patron de la banque Société Générale, nous le jure, la main sur le cœur :
« Nous ne sommes dans aucun soi-disant paradis fiscal. »
http://www.franceinter.fr/video-f-oudea-nous-ne-sommes-dans-aucun-soi-disant-paradis-fiscal
Les banquiers sont des menteurs.
Les banquiers nous prennent pour des cons.
Devant les caméras de télévision, les banquiers jurent, font des serments, font des promesses, alors qu’ils savent qu’ils mentent effrontément.
Les banquiers sont les plus grands menteurs de la planète.
Les banquiers privés sont des usuriers, des négriers, des rentiers, le fléau de l’humanité.
La seule banque qui vaille est publique et sous contrôle citoyen quotidien.
Malgré mon bonheur de voir Frédéric (Lordon) s’engager résolument pour un processus constituant populaire, je voudrais signaler une réserve que m’inspire sa position actuelle :
Quand Fred se dit prêt à défendre une « République sociale » (c’est-à-dire, il le précise fortement, supprimant la propriété privée des moyens de production), il reste redoutablement clivant, je trouve : il impose là le cœur du marxisme dans la constitution de son choix, et ce mot d’ordre-là retire de la délibération politique ordinaire le choix populaire du dosage de collectivisme souhaitable (ce qui est aussi illégitime que d’imposer définitivement le néolibéralisme dans une anticonstitution européenne). Je vois là un programme qui va tenir à l’écart des millions de citoyens, certes « en lutte » et « en sédition » mais peu ou pas (encore) collectivistes, et qui ne seront donc pas invités à (voire écartés de) la « convergence des luttes » (avec des guillemets parce que insincère).
À mon avis, si on est démocrate, on défend un processus constituant populaire *sans préjuger* de ce que ce processus produira, et *sans exclure* qui que ce soit (hâtivement qualifié de fasciste ou d’extrême droite ou de populiste ou de radical ou de démagogue ou de capitaliste ou de phallocrate ou de patron ou de spéculateur ou de viriliste ou d’homophobe ou de bolchevique ou que sais-je, etc.).
Et là, si on arrive à être vraiment accueillants, vraiment bienveillants, a priori et sincèrement, on peut espérer raisonnablement une immense convergence des luttes, sans guillemets parce que sincèrement ouverte à tous, vraiment.
C’est précisément cette union populaire massive que les talibantifas (milices anonymes imposant autoritairement leur police de la pensée à gauche) interdiront toujours, brutalement.
Je le constate déjà dans le mouvement #NuitDebout place de la République.
Le processus législatif est profondément clivant, par nature. C’est dans l’ordre des choses, rien à y redire. Mais il faut craindre comme la peste les sujets législatifs dans les discussions du processus constituant qui, lui, ne doit SURTOUT PAS être clivant.
Dans les ateliers constituants, on cherche notre plus petit dénominateur commun. Donc, en première approche, si on trouve un point de désaccord grave, il faut sortir ce point de la constitution et en faire un enjeu législatif (qu’on règlera donc plus tard, après avoir institué notre puissance politique, priorité des priorités).
Le processus constituant est notre cause commune, vraiment commune (même avec des gens qui sont d’habitude de farouches adversaires dans le processus législatif).
Fred n’en est pas encore là, apparemment.
Mais je ne désespère pas 🙂
Étienne.
PS : je pense que, si les prétendus « antifas » tolèrent Frédéric, c’est précisément parce qu’il est clivant, donc paralysant 🙁
Les « antifas » paralysent l’union populaire nécessaire à la résistance au capitalisme. Volontairement ou non (il y en a de sincères, certainement), les « antifas » collaborent avec l’occupant, ils neutralisent les résistances.
Trèèèès beau texte Étienne. C’est exactement comme ça que je comprends Lordon et grosso modo la réflexion que je me suis fait en écoutant ses interventions. D’ailleurs, dans l’une d’elle, l’adhésion que l’on peut mesurer aux cris du public baisse sensiblement quand il passe de la proposition de réécriture de la constitution à son contenu qui consisterait pour lui notamment à s’attaquer à la propriété privée des moyens de production http://reporterre.net/La-Nuit-debout-de-plus-en-plus-de-monde-pour-inventer-la-democratie.
Il apparait d’autant plus paradoxal quand on lit ses excellentes analyses « spinoziste ». Il reste au moins partiellement dominé pas ses propres affects « gauchistes » qui en sont manifestement encore au stade du réflexe.
Et aussi, très très chouette liste d’épouvantails toujours prêts à être sortis de l’entrepôt où ils sont stockés et entretenus par les défenseurs objectifs du système (cyniques manipulateurs ou idiots utiles) pour effrayer les gens et maintenir leurs divisions.
Finalement, pour beaucoup de ces protestataires, la démocratie c’est d’abord quand on est au moins d’accords avec certains de leurs principes…
Bravo , Etienne pour cette mise au point ! sans l’avoir lue , j’avais écrit sur le blog « Les Crises » ceci :
Concernant la charte dont je parlais, c’est celle des Citoyens Constituants, elle est à l’adresse :
http://wikicratie.fr/LCC/charte.pdf
Mais celle qu’Etienne a mise en avant est très bien aussi !
Excellent Viktor Dedaj :
#PanamaPapers : le « journalisme d’investigation » du Ctrl+F
http://www.legrandsoir.info/panamapapers-le-journalisme-d-investigation-du-ctrl‑f.html
Les #PanamaPapers sont un moyen de chantage idéal.
http://www.legrandsoir.info/les-panamapapers-sont-un-moyen-de-chantage-ideal.html
—— « Que portent les porte-parole ? » ——
Samedi 9 avril 2016, Bibliothèque de l’Alcazar, Marseille)
Rencontre avec Baptiste Giraud,
Coordinateur du n° 56 de la revue Agone
http://agone.org/agone56
Des débuts du mouvement ouvrier jusqu’aux insurrections récentes du Printemps arabe, la bureaucratisation et la délégation du pouvoir demeurent les dérives les plus importantes des mouvements sociaux. S’appuyant sur des études inédites en France et des enquêtes de terrain, Baptiste Giraud, maître de conférences en science politique à l’université Aix-Marseille II, a coordonné le numéro 56 de la revue Agone « Porte-parole, militants et mobilisations ». Un dossier éclairant sur ces risques institutionnels, souhaitant dépasser l’idée que les permanents syndicaux seraient tous des dirigeants nationaux, et montrer que l’action militante, en conservant son autonomie, peut construire un rapport de force en faveur des salariés au sein d’une entreprise.
Rendez-vous le samedi 9 avril 2016 à 17h Salle de conférences de la bibliothèque de l’Alcazar
(58 cours Belsunce, Marseille 1er) http://www.bmvr.marseille.fr/in/sites/marseille/bibliotheques/alcazar
la loi el kohmry fait beaucoup réagir. mais je me demande dans quelle mesure ce n’est pas son but : faire réagir le peuple au moment où on le decide et l’envoyer dans une direction dans laquelle on pourra « recuperer » le mouvement.
la situation est bien plus dangereuse que cette loi : il y a le TAFTA, permis de viol de la France ( et de l’europe) qui va etre signé prochainement. dans quelques jours la France n’appartiendra plus a son peuple, mais aux banquiers americains. une fois qu’ils auront leurs permis de viol, il leur suffira de declencher cette guerre a laquelle ils nous preparent depuis plus de deux ans ( si si poutine, le grand méchant loup), pour se debarrasser de ceux qui squattent leur nouvelle aquisition et pourraient gener leurs plans ( c’est de nous que je parle).
il y a aussi les chemtrails ( pour ceux qui n’y croient pas, levez les yeux, observez, reflechissez et informez vous, le sujet est traité dans toutes les grandes assemblées (ONU, conseil europeen). ils stérilisent nos sols et nos enfants.
j’ai peur que la loi travail ne soit qu’un symptome du mal, et que, comme la médecine occidentale, on essaye de soigner les symptomes et non les causes. il faut que le peuple reprenne le pouvoir complet sur son destin…et trés vite, car, quands ils declareront la guerre, il sera trop tard ! nous sommes victimes de haute trahison de la part du gouvernement,( et du précédent aussi, puisque c’est sarko qui nous a remit dans l’OTAN et a supprimé la haute trahison de la constitution).
le temps n’est plus aux manifestation ou a la rédaction constituante, le temps, nous est compté. il faut reprendre le pouvoir le plus vite possible, mettre ces traitres en préventive, et sortir IMMEDIATEMENT de L’OTAN, sortir la France des négociation TAFTA , denoncer ce qui a déja été signé, et demander l’arret immediat des chemtrails. de ces point là, je n’ai pas entendu parlé et ça me pose probleme. car, pendant que l’on discute des détails de la prochaine constitution, le diable continu sur son avancée en ricanant de notre gout pour la parlote ! bien avant que l’on se soit mis d’accord sur les « détail », il aura commencé cette guerre qui balayera tous nos discours !
je sais que beaucoup d’entre vous pensent qu’ils ne sont pas assez fou pour declencher une guerre mondiale, probablement nucléaire, avec les russes et les chinois. mais, prenez en compte quelques éléments, comme les immenses bunkers aux états unis , dans le sud patagonie et ailleurs, destinés aux « élites » ; le nombre de chars americains présent pres de la frontiére russe ; les ogives nucléaires americaines sur le sol européen et la diabolisation ininterrompue de vladimir Poutine.
demandez vous aussi pourquoi Israel a bombardé Gaza l’été dernier ? bombarder des population civiles est un crime de guerre. dans une situation normale, Israel devrait se retrouver devant un tribunal dans les trois a cinq ans qui viennent. si ils l’ont fait sans sourciller, c’est peut etre parce qu’il savent (et ils savent tout), que des évenements de plus grande ampleurs feront vite oublier ce « détail ».
l’heure n’est plus aux manifs, c’est l’heure de la résistance ! en fait cette guerre est déja commencé puisque des avions militaires américains sont, d’ores et déja en train de nous fumiguer avec des produits chimiques « top secrets ».
LE POUVOIR doit revenir au peuple, rien qu’à lui, pour désigner et contrôler ses dirigeants qu’ils aura nommés ;
Le peuple ou les Nations ont le devoir, maintenant, d’éradiquer les ambitions de quelques érudits qui ambitionnent de contrôler le monde ;
Le Monde doit changer et c’est aux peuples de réagir pour reprendre le pouvoir qu’on leur a confisqué pour un monde meilleur et plus équitable.
A propos de Frédéric Oudéa, le patron de la banque Société Générale :
« Panama papers » : le patron de la Société générale peut-il être poursuivi pour faux témoignage ?
La Société générale est l’un des plus gros clients du cabinet panaméen Mossack Fonseca, dont les données internes ont donné naissance aux « Panama papers ». Or son patron, Frédéric Oudéa, affirmait en 2012, face aux sénateurs, que la banque française n’avait plus aucune activité dans le pays. S’expose-t-il à d’éventuelles poursuites pour faux témoignage, comme se le demande Jérôme Kerviel ?
Comme l’explique le site du Sénat, d’éventuelles poursuites judiciaires peuvent être exercées « à la requête du président de la commission » ou, quand le rapport de la commission d’enquête a été publié et qu’elle n’a plus d’existence, « à la requête du bureau du Sénat ».
C’est ce que va demander le sénateur PCF Eric Bocquet : « Je vais saisir le bureau du Sénat par rapport à cette problématique. Le PDG de la Société générale a déclaré en 2012 à la commission d’enquête que sa banque s’était retirée de Panama. Tout ce qu’on apprend depuis le début de la semaine est en contradiction avec ses déclarations sous serment », a‑t-il annoncé à Public Sénat.
http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/06/panama-papers-le-patron-de-la-societe-generale-peut-il-etre-poursuivi-pour-faux-temoignage_4897190_4890278.html
HEUREUSE POUR VOUS DE CETTE BONNE NOUVELLE
MERCI aussi pour la RICHESSE de vos pages !
Superbe lueur d’espoir, ça fait chaud au cœur.
~200 personnes également sur Bruxelles pour la nuit debout, mais je ne sais pas s’ils ont fait un atelier constituant.
Rebelote une 2ème nuit debout sur Bruxelles avec cette fois-ci 500 personnes 🙂
Question : comment sortir de la démocratie pour entrer dans la démokratie ?
Si ne serait-ce qu’un millième des citoyens français se levaient pour défendre la constitution actuelle, les choses changeraient très vite !
Miroir aux CRS :
Les humains cherchent depuis toujours à fixer des limites aux pouvoir en train d’abuser.
Ici, une humble tentative de montrer au pouvoir violent dans un vrai miroir comment le voient des victimes, son image réelle.
Extra, cette idée. Je vais mettre cette photo dans ma page ‘en vrac ».
En Syrie, une expérience de démocratie directe, égalitaire et multiconfessionnelle tient tête à l’Etat islamique
http://www.autogestion.asso.fr/?p=5933#more-5933
Je ne connaissais pas ce Nicolas Framont, mais son analyse du mouvement me semble assez correcte :
http://www.lesinrocks.com/2016/04/09/actualite/participants-de-nuit-debout-veulent-repenser-systeme-politique-ensemble-11818478/
ce que je trouve dommage c’est que ce mouvement naisse dans la rue sous l’impulsion de chiens de garde du système.
je vois pas où ils veulent en venir, il faut être convaincu de l’incapacité du peuple à s’émanciper de ces gens qui tirent les ficelles, çà en dit long sur leur confiance dans leur système de contrôle et de la bêtise qu’ils placent dans le peuple.
si ce mouvement était sincère, réfléchi, honnête, il aurait du logiquement naitre sur internet et s’y structurer avant d’accoucher dans la rue. puisque internet est l’endroit le plus libre pour débattre et communiquer, penser, et le plus riche de contribution d’avis divers.
La teneur des commentaires sur les grands merdias,
c’est peut etre différent sur facebook et twitter, c’est pas mon truc, çà m’a peut etre échappé.
les commentaires, après les sondages officiels, sont un très bon indicateur de ce qui se passe dans la tête des gens.
les gens ne pensent pas du tout à changer le système. les gens n’évoquent jamais la constitution, ni la démocratie directe, les sondages montrent qu’ils continuent à voter pour les grands partis.
Ils ralent çà oui, beaucoup, mais ils sont incapables de réflexions personnelles, d’initiatives, c’est toujours la faute d’un bouc émissaire, les élus, ils oublient qu’ils ont voté pour eux. Ils s’en remettent toujours à quelqu’un d’autre.
donc ce mouvement n’est ni spontané et n’est que marginal.
cependant il offre une tribune médiatique pour faire progresser des idées nouvelles, comme à l’époque des indignés dont on a beaucoup parlé et qui a fait flop.
c’est un buzz médiatique à exploiter.
d’ailleurs il y a peu de références aux indignés, comme quoi ces gens n’y étaient pas.
Ils semblent découvrir de vieilles idées qui ont plus d’1 siècle.
l’électrochoc çà a été la loi komri qui leur prouve que l’avenir sera fait de précarité.
attendre la loi komri pour se réveiller, il faut être particulièrement abruti.
on n’a toujours pas trouvé comment pousser les gens à se mobiliser, ce qu’ils ne font pas naturellement.
çà fait 2ans que j’aimerais créer un groupe de gentils trolls pour diffuser de la réinformation dans les commentaires. pour faire de la contre propagande.
j’ai un blog qui explique la démarche.
et régulièrement j’invite les gens à réinformer leur concitoyens.
çà ne demande même pas de coordination, chacun peut le faire lui-même.
mon exemple visible dans les commentaires est une invitation à m’imiter sans que j’ai à expliquer quoi que se soit pour quiconque à un minimum de jugeotte et envie d’agir pour le bien commun.
le résultat est facile à voir, un commentaire de réinformation se voit tout de suite. le résultat est nul, zéro.
C’est beau de se dévouer pour les autres, mais quand on ne constate aucun progrès, c’est fatiguant et lassant, même avec de fortes convictions.
j’ai déjà entendu rabhi le dire, Mr chouard se désoler de la passivité des gens.
Les révolutions ne sont jamais spontanées, c’est pas possible, çà fait des années qu’on s’y emploie.
Je n’ai plus confiance en l’intelligence du peuple. Je soutiens toujours l’idée d’une part de tirage au sort, qu’il faut réécrire la constitution. Mais je mise plus sur le classiscisme d’un candidat élu qui serait de notre coté, luttant contre les accapareurs de pouvoir, une minorité qui défend le camp du bien contre la minorité au pouvoir au service du mal.
et la masse de veaux imbéciles au milieu pour lesquels il faudra être plus intelligent et sournois que le camp du mal pour obtenir son suffrage, pour sauver ce peuple imbécile de sa propre bêtise.
bref.
ne lachons rien mais l’humanité est vraiment décevante.
Si vous avez raté « ce soir (ou jamais) » du 8 avril,
voici la la redif : http://www.france2.fr/emissions/ce-soir-ou-jamais
Ca vaut le détour !
ils ont parlé de :
‑de notre oligarchie, surtout à 1:06:30 avec Manuel Cervera-Marzal
‑de « nuit debout »
‑des Panama Papers avec Denis Robert (affaire ClearStream)
Toujours valable : venez nombreux à « Nuit debout » aujourd’hui et ‑si vous le pouvez- imprimez notre charte recto verso et amenez les pour distribuer :
http://wikicratie.fr/LCC/charte.pdf
Intéressant aussi : la page 2 de ce document :
http://www.ateliersconstituants.com/documents/pourlespassants.pdf
No limit : on n’en n’aura jamais assez pour distribuer à tout le monde !
Des vidéos et photos sur ma page FB Wikicrate LCC
Frédéric Lordon debout, ce samedi 9 avril :
httpv://www.youtube.com/watch?v=Zp64ghQPLoY
Débat F. LORDON et D. GRAEBER sur Nuits Debout :
http://www.politis.fr/articles/2016/04/debat-frederic-lordon-david-graeber-les-nuits-debout-doivent-elles-rester-sauvages-34542/
BALLAST debout (avec tract à télécharger) :
http://www.revue-ballast.fr/ballast-debout/