Une constitution digne de ce nom (d’origine populaire et sous contrôle populaire) permettrait à un peuple digne de ce nom (entraîné à constituer et donc à se faire respecter) d’empêcher (à tout moment, souverainement) les représentants du moment d’imposer un « état d’urgence » non nécessaire et des violences arbitraires.
Si nous ne sommes pas des citoyens puissants (mais seulement des électeurs impuissants), c’est parce que nous sommes indifférents aux processus constituants.
Tout pouvoir va jusqu’à ce qu’il trouve une limite.
Sans limites, les pouvoirs nous conduiront à nouveau à la guerre, et aux camps. Forcément. Mécaniquement. On est déjà dans ce mouvement.
C’est NOTRE responsabilité de définir et d’imposer des limites aux pouvoirs.
Un vrai citoyen est constituant.
Sinon, politiquement, c’est un enfant.
Allez… Tâchez au moins de commencer. Entraînez-vous à constituer, prenez une feuille de papier…
Et si cela vous plaît, faites passer.
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10153822299037317
[Edit] (Rappel pour les 65 000 nouveaux venus depuis un an 🙂 )
• Réflexion sur le (très nécessaire) contrôle populaire des forces armées dont le peuple a besoin :
httpv://youtu.be/k0fHC0iyouU
• Ressources variées pour organiser et nourrir vos propres ateliers :
http://wiki.gentilsvirus.org/index.php/Cat%C3%A9gorie:Atelier_constituant
• L’actuel projet (pédagogique) du PLAN C (un exemple de ce que pourrait être une Constitution Citoyenne) :
http://wiki.gentilsvirus.org/index.php/Constitution_Wiki_Etienne_Chouard
Vous pouvez l’imprimer et la commenter, la corriger, ça peut vous aider à commencer (à constituer).
• L’actuelle anti-constitution française et l’anti-constitution européenne
(je vous laisse trouver les liens tout seul 🙂 )
Vous pouvez y chercher la puissance du peuple, article par article (vous allez chercher longtemps 🙂 ) et là aussi, vous pouvez corriger/annoter/compléter… en citoyen adulte (ce que vous ne pouvez pas faire en tant qu’électeur enfant).
Bon entraînement 🙂
Et n’oubliez pas d’être contagieux…
Formidable Lordon.
Mais malheureusement toujours sans un seul mot à propos du (pourtant très nécessaire) caractère populaire du processus constituant 🙁
Frédéric Lordon : État d’urgence
CE QUE NOUS POUVONS
http://blog.mondediplo.net/2015–11-30-Ce-que-nous-pouvons
État d’urgence
Ce que nous pouvons
S’il existait quelque chose comme une jauge de la faute et de la vertu des peuples, on pourrait dire que le corps social n’a jamais que « ce qu’il mérite ». Mais rien de tel n’existe sauf dans la vision moraliste du monde qui passe tout au tamis du jugement et de la rétribution. Nous avons cependant le recours de dire autre chose : de dire que le corps social fait, à chaque instant, la démonstration en actes de ce qu’il peut — de son degré de puissance. Ça n’est donc plus une question de jugement, c’est une question de mesure. Par ce qu’il accomplit et par ce qu’il omet de faire, par ce qu’il tolère et par ce qu’il refuse, le corps social donne l’exacte, la parfaite mesure de ce qu’il peut.Dans ces conditions, il n’y a plus qu’à arpenter. Un peuple qui, s’étant donné à un Sarkozy, se donne à un Hollande — sa réplique sous tous les rapports, parfois même en pire —, que peut-il exactement ? Un peuple qui tolère une classe de porte-voix médiatiques répétant comme des tourne-disques toutes les injonctions gouvernementales, quel est son degré de puissance ? Un peuple qui aurait dû, scandalisé par l’obscénité de leur servilité d’État, conspuer les chaînes d’information en continu, qui devrait congédier sous les lazzis les intellectuels casqués, et sous les épluchures les éditorialistes à jugulaire, qui devrait faire honte à un premier ministre se revendiquant explicitement de l’inintelligence des choses, honte à ses représentants rejouant comme des automates ces scènes historiques du parlementarisme français, les scènes de la trahison des représentés, de l’assentiment démocratique au pire, un peuple que l’amour de la liberté devrait soulever contre l’État policier terrorisant certains de ses citoyens au nom de la sécurité des citoyens, un peuple qui devrait faire tout cela et qui ne le fait pas, de quoi est-il capable au juste ? A ce peuple en corps, il faut poser la question que Spinoza pose à tout corps : qu’est-ce que peut un corps ? Et la réponse s’ensuit au spectacle des choses faites par le corps.
Au fond de la dépossession, les citoyens protesteront qu’« ils n’y peuvent rien ». Ils n’ont pas « fait » les institutions de la Ve République qui déterminent largement d’avoir à choisir entre le dur-mou et le mou-dur (en attendant la dure-dure), ils n’ont pas barre sur l’offre et prennent ce que l’état de l’offre leur offre. Ils ne peuvent rien au jeu capitaliste qui organise les médias et leurs efforts de verrouillage au service du duopole dit « de gouvernement ». Ils ne peuvent rien contre l’État de police infiniment plus puissant qu’eux, etc. Il y a du vrai et du faux dans toutes ces protestations. Du vrai à échelle de chacun, et du faux à échelle collective. Oui chacun est en proie à la dépossession, mais tous ont contribué de fait aux structures de la dépossession – un tous historique (diachronique) puisque ces structures viennent de loin, mais un tous contemporain également puisque, venues de loin, ces structures n’en sont pas moins revalidées à chaque instant : par l’assentiment, fût-il tacite et passif. Seul un corps politique qui peut peu peut tolérer des institutions aussi anti-démocratiques que la Constitution de la Ve République. Seul un corps politique impuissant peut ne pas se dresser pour accabler les imposteurs de la parole publique de son sentiment de légitime scandale et, de honte, les faire rentrer sous terre. Au lieu de quoi, reconnus, reconduits et contents, ils prospèrent à l’air libre. À la fin des fins, si le corps politique d’aujourd’hui ne se lève pas dans un élan outragé, c’est que ses propres seuils de l’outrage se sont dramatiquement déplacés, qu’il en faut de plus en plus pour lui soulever une oreille, de cette surdité qui fait la joie des gouvernants abuseurs, littéralement déchaînés – puisqu’ils n’ont d’autres chaînes que nous.
La rupture avec la pensée morale ne se fait complètement qu’à la condition de ne plus dire que nous sommes « individuellement responsables », et de substituer à ce type de jugement culpabilisateur la mesure de notre impuissance collective. Rien de ceci n’ôte qu’il y aura des actions individuelles (ou qu’il n’y en aura pas), qu’elles se rejoindront en forces plus ou moins importantes. Mais cette physique des forces passionnelles et désirantes en quoi consiste la politique n’a rien à voir avec la morale de la responsabilité (même si, le plus souvent, c’est ainsi qu’elle se présente à notre conscience, parfois même non sans une certaine efficacité). La question, c’est de savoir ce qui nous affecte, à partir de quels seuils, et ce qui nous met en mouvement – car c’est dans le mouvement de ce qu’il fait que le corps politique manifeste son exact degré de puissance.
L’État de police, qui est en train de s’abattre sur nous, nous fera-t-il passer nos seuils ? Ou encore : quelle part de la population les franchira-t-elle, et quelle demeurera dans la servitude contente ? Quelles inductions s’établira-t-il d’une part à l’autre ? Quels ralliements du dessillement, quelles modifications de seuil des uns au spectacle des autres ? C’est que le corps politique est loin d’être tout un. S’il est une union, c’est une union de parties – groupes et classes. Certaines des parties accourent à l’État et « luttent pour leur servitude comme s’il s’agissait de leur salut ». D’autres luttent pour leur salut tout court et n’ont pas le goût de la servitude. La puissance d’ensemble du corps se joue dans cette composition conflictuelle. Qui entraînera qui dans quel sens ? Où s’établira la résultante ? À quel régime de puissance globale ses mouvements internes antagonistes détermineront-ils le corps un-mais-divisé ? Il faut poser ces questions pour mesurer nos chances de secouer l’appareil des précepteurs de l’ordre, qui ne tient que parce que nous ne voyons pas qu’il n’a pour lui que la reconnaissance que nous lui donnons, qu’il n’a en réalité aucune autre ressource – sinon, au cas-limite, la force des armes.
Nous verrons se dessiner une tendance quand se manifestera, ou pas, l’écœurement aux discours. Il est désormais un lieu commun de rappeler qu’Orwell le premier avait aperçu la corruption des mots comme le propre même de la dictature, y compris celle qui se donne dans la forme de la « démocratie parlementaire ». Il est, rarement peut-être, des lieux qui, pour être devenus communs, n’ont rien perdu de leur force propre ni de leur pouvoir d’éclairer. Or le renversement des mots atteint ici des sommets qu’une époque pourtant riche en la matière n’avait pas encore envisagés. Manuel Valls jure n’être en rien « bushiste (1) » quand il a de la guerre (« extérieure ET intérieure (2) ») plein la bouche ; il déclare n’avoir qu’« une seule réponse, c’est la République » en installant l’état d’exception ; refuse par principe comme « excusisme (3) » tout effort de comprendre et se fait ouvertement le chantre martial d’un crétinisme d’État ; proclame devant le Parlement que « grande démocratie, nous [devons] nous appuyer sur la force du droit (4) », pour aussitôt décréter la suspension du droit ordinaire (« la force de notre droit, c’est notamment l’état d’urgence »), quelques jours avant, logiquement, d’informer le Conseil de l’Europe que la France pourra s’affranchir de certains droits garantis par la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales… Les mots sont à l’envers absolu des choses, tout est cul par-dessus tête, tout est renversé – étymologiquement, tout est catastrophique. En définitive, seule la police qui enfonce les portes des squats et des opposants politiques livre une version remise sur ses pieds de la réalité : « c’est l’État d’urgence, la loi, ça existe plus (5) ».
Pendant ce temps, un illuminé auto-déclaré « chroniqueur politique » nous explique que « François Hollande a bien failli pleurer (6) » pendant l’hommage national mais que « la vulnérabilité du président au sentiment est une force » et qu’il « a montré au monde son humanité » – mais il faudrait citer presque l’intégralité de ce morceau d’anthologie à faire pâlir de honte professionnelle l’équivalent-Gantzer de Kim Jong-un (7). Pendant ce temps également, à Libération, bien forcé de se pencher sur quelques abus, on oscille entre la minimisation par l’ironie distanciée d’auteur (« rien de grave ») (8) et la contre-pesée des réussites objectives de l’état d’urgence (9) : « Un policier de la brigade des stupéfiants le reconnaît : “l’état d’urgence nous permet d’aller voir chez des dealers repérés depuis longtemps” » – c’est quand même plutôt bien. « A Beauvau on juge la stratégie “positive”, tant sur le plan de la saisie d’armes que sur le recueil de renseignements » – et l’article de nous faire le bilan détaillé au cul du camion de l’Intérieur. Nous sommes donc invités à ne pas nous départir du souci du « positif » quand bien mêmes certaines personnes « estiment (sic) être victimes de perquisitions abusives, parfois violentes » – gageons qu’avec un tableau plus complet du positif et du négatif en tête, elles « estimeraient » autrement.
Alors oui, un corps politique qui s’est abandonné à de tels médiateurs, politiques et journalistiques, est un corps qui n’est pas dans une forme bien fameuse. Le propre des corps cependant, c’est que leur degré de puissance ne cesse de varier – selon ce qui affecte différentiellement leurs parties. Or c’est peu dire qu’ici le corps politique est affecté – du dehors par le meurtre de masse terroriste, du dedans par ce que, supposément en leur nom, sa partie gouvernante inflige à ses parties gouvernées. Rendu en ce point, il n’y a pas trente-six solutions. Deux seulement. Ou bien, comme souvent, comme tout l’y a de longue date préparé, comme tout dans le fonctionnement des institutions l’y encourage encore, le peuple se précipite apeuré dans les bras de l’État de police et trouve réconfort dans un supplément d’asservissement. Ou bien le « goût de la franchise », comme dit La Boétie, lui revient par un sursaut d’indignation au tour de vis marginal qui passe les bornes.
On ne dira jamais assez que la « franchise » (la liberté), et la puissance du corps politique, se jouent dans l’espace public, tautologiquement le lieu du public, et de la chose publique. La politique n’a lieu qu’en réunion. C’est bien de cela que Sartre avait pris douloureusement conscience en observant, catastrophé, le renversement dans les urnes des affirmations politiques posées dans la rue (10). Car là où la rue réunit, le (bien-nommé) isoloir isole – et renvoie chacun à une condition monadique qui le coupe des solidarités concrètes de la politique réelle. Mais, isoler, n’est-ce pas par excellence ce que vise l’état d’urgence, qui indique le mieux ses intentions dans l’assignation à résidence : nous vous interdirons de vous rencontrer, nous vous interdirons de vous réunir, nous vous renverrons à votre tête-à-tête avec vos écrans. Et Spinoza ne saisit-il pas la chose même quand il écrit qu’« une Cité dont la paix dépend de l’inertie de sujets conduits comme du bétail pour n’apprendre rien que l’esclavage mérite le nom de solitude plus encore que celui de Cité (11) » ? L’État de police, c’est l’État de solitude. C’est l’impuissance collective organisée. L’urgence de l’état d’urgence, c’est de nous séparer pour nous impuissantiser.
Il est des parties du corps collectif qui ne veulent plus de ce destin d’impuissance. La seule solution de réveil du corps entier, c’est la leur. D’abord faire savoir dans l’espace public que non. Ensuite tenir le registre des exactions de l’état d’exception, leur donner par la narration détaillée une force affectante que jamais n’auront les abstractions de la dénonciation par idées générales des intellectuels – car en face, pas seulement à la tête de l’Etat d’ailleurs, il y a d’autres idées générales qu’on trouve tout aussi bonnes : « la sécurité », « les frapper », « la guerre de l’intérieur à gagner ». Ces idées générales, véritable compost à sondages de « l’union nationale », n’auront quelque chance d’être défaites qu’à la condition de les sortir de leur généralité pour en montrer les effets concrets. De ce point de vue le registre de la Quadrature du net ou, parmi tant d’autres, l’effarant récit de Rue89 (12), valent mille fois mieux que n’importe quelle tribune, à commencer par celle-ci. Et si l’on peut lui adjoindre des photos, des vidéos, du son, il en aura plus de force affectante encore. Paradoxalement, la photo de l’article de Libération – un jeune fouillé face contre mur, bras écartés, entourés d’une nuée de robocops, est glaçante au point de contredire radicalement l’intention minimisatrice du texte. Comme on sait, on n’a jamais rien trouvé de mieux contre les bavures policières que des images, face auxquelles même les amis les plus résolus de la police doivent aller puiser loin pour continuer de soutenir. Et, de même, les idées de la liberté n’ont-elles quelque chance de devenir efficaces qu’avec l’appui visuel de ce qui suscite immanquablement l’indignation.
Refuser par écrit, montrer par images, et puis reprendre l’espace public en actes. Nombreux tant qu’à faire, seule manière de ramener le pouvoir à l’essence LaBoétienne de sa condition : il est peu, nous sommes beaucoup – par conséquent, normalement… Mais bien sûr on sait tout ce qui s’oppose à ce « normalement… » Célébrant notre « mode de vie » et chantant la « liberté », l’Etat appuyé de tous ses supplétifs ne cesse de nous pousser dans la servitude. En effet c’est bien de manière de vivre qu’il est question dans toute cette affaire. La nôtre n’est ni celle des cinglés à kalach ni celle de l’état d’urgence à vocation de reconduction permanente. Cette manière ne peut être posée qu’en actes, c’est-à-dire dans la rue. Donc il faut aller dans la rue. Et puis nous verrons bien.
Post scriptum
À qui voulait accéder à l’idée de parti de l’ordre dans son concept le plus général, il suffisait, dimanche soir, d’ouvrir la télévision et de regarder BFM. Tout y était. La re-présentation de la manifestation interdite comme pur rassemblement de « casseurs », l’escamotage méthodique de tous ses attendus, notamment celui que ce rassemblement n’avait que secondairement pour objet la COP21, et pour motif principal l’état d’urgence (celui-ci interdisant de manifester en général, et pour celle-là en particulier), la fenêtre du duplex avec la préfecture où trônait une commissaire en uniforme dans un dispositif riant comme un JT nord-coréen, le média et la police dans un état de parfait unisson, de symbiose institutionnelle même, l’un relayant la voix de l’autre, et les deux ensemble faisant avec satisfaction le compte des gardés à vue. Il faudrait parfois que la chose qui se nomme elle-même « presse libre » se regarde. Mais autant demander à une bouse de se reconditionner en bougie parfumée.
Un gouvernement qui, mesurant toutes les conséquences, et même les désirant, ne retient plus sa police en lui ouvrant le mandat indéfini de l’état d’urgence est un gouvernement qui se voue tôt ou tard à l’indignité. Et telle est bien en effet la destination de celui-ci qui, déjà si couvert de honte, a décidé d’en explorer une dimension supplémentaire. Expert en montages symboliques frauduleux et en dévoiement des valeurs, le voilà qui, après avoir expliqué cet hiver que la loi Macron devait être votée au nom de l’« esprit du 11 janvier », s’est bruyamment scandalisé que des bougies du mémorial de la République aient pu servir de projectile à quelques manifestants contre les forces de police. Photos à l’appui, il semble que les rangers de la flicaille n’aient pas témoigné d’un respect excessif au mémorial non plus. Mais tout ceci, en réalité, n’a qu’une finalité : faire oublier qu’il n’y a de violence qu’à l’instant où un gouvernement interdit l’exercice de la liberté et rencontre des individus décidés à ne pas y renoncer tout à fait.
Frédéric Lordon
Notes :
(1) « Après le 13 novembre : pour Manuel Valls, la République est à reconstruire », Le Point, 28 novembre 2015.
(2) Discours à l’Assemblée Nationale, 19 novembre 2015, c’est le texte de Valls qui souligne.
(3) « Après le 13 novembre : pour Manuel Valls, la République est à reconstruire », art. cit.
(4) Discours à l’Assemblée Nationale, 19 novembre 2015.
(5) « C’est l’état d’urgence, la loi, ça existe plus », IAATA (Information Anti-Autoritaire Toulouse et Alentours), 28 novembre 2015.
(6) Olivier Picard, « Hommage national : Hollande a failli pleurer en direct. Cette vulnérabilité est une force », leplusnouvelobs.com, 28 novembre 2015.
(7) « A la qualité de son mental (sic), le président a ajouté une sensibilité qu’on lui déniait. Il a su trouver des mots, dans un très beau discours qu’il a écrit lui-même, en résonance avec l’âme à la fois blessée et combative des Français. Alors même si les larmes avaient coulé sur ses joues mordues par le vent froid (…) elles n’auraient pas été incongrues. (…) Cette capacité à mêler l’intime et le martial n’est pas seulement un beau sujet pour la presse. C’est une synthèse en image de l’originalité de la démarche française et de la geste de son président ».
(8) Mathieu Lindon, « Perquisitionnez-moi, ça grouille », Libération, 27 novembre 2015.
(9) « Etat d’urgence : ça ratisse large », Libération, 27 novembre 2015.
(10) Jean-Paul Sartre, « Elections, piège à cons », Les Temps Modernes, n°318, janvier 1973.
(11) Traité politique, V, 4.
(12) Benoît Le Corre, « Un jeune couple interpellé : seul les flics ont entendu le mot Daech » Rue89, 29 novembre 2015.
Source : http://blog.mondediplo.net/2015–11-30-Ce-que-nous-pouvons
Autre synthèse formidable de Frédéric, sur l’expérience grecque et la dictature unioneuropéenne (mais encore et toujours sans dire un seul mot de la racine institutionnelle de nos impuissances, j’en pleure) :
http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-leconomiste-frederic-lordon-face-aux-auditeurs
Il faudrait retranscrire cet entretien, je pense.
Étienne,
Vous lui parlez à Frédéric ? Si oui, et s’il refuse de considérer cette écriture citoyenne de la Constitution, … j’en pleure aussi !
Il dit que l’UE ne permet pas que les Traités, équivalents de la Constitution, soient l’objet de la discussion démocratique parlementaire ordinaire. ( vers 15 minutes) C’est déjà ça de pris. Il pourrait ajouter là que le Peuple pourrait aussi prendre part avec une Constituante tirée au sort.
[Rappel]
Réflexion sur le contrôle populaire des forces armées dont le peuple a besoin :
httpv://youtu.be/k0fHC0iyouU
SVP, DANS quel livre de texte de Robespierre ? Merci !
Le livre tiré des discours de Robespierre à l’Assemblée choisis par Yannick Bosc, Florence Gauthier et Sophie Wahnich est « Pour le bonheur et la liberté ». Revigorant à lire par sa langue et les principes démocratiques qui y sont exposés.
[intéressant] Le populisme :
une définition (entretien avec Chantal Delsol)
httpv://youtu.be/Wzuvc9C-G4w
La démagogie n’a RIEN à voir avec le populisme, évidemment.
Pour ma part, je me sens assez clairement populiste (lire Christopher Lasch et Jean-Claude Michéa pour me comprendre), et pourtant évidemment pas démagogue (puisque je ne veux pas du tout à accéder au pouvoir).
Ce que Madame Delsol dit des Grecs à la minute 7’48 est une généralité plutôt lamentable, je trouve : comment peut-on affirmer sérieusement des choses pareilles à propos de tout un peuple en bloc ?
C’est intéressant de voir la marque des populismes dans l’enracinement.
Pierre Conesa à Canal + sur notre « intervention » en Syrie :
Je me permet a nouveau d’insister voilà le chemin empreinté par zélites :
Toujours l’histoire,
En 1920 les industriels et les financiers FRANCAIS (vous savez ce dont on est si fier je rigole) et autres ont fait le choix de la dictature NAZI car qui peut mieux garantir a la fois un taux de rendement sans égal grâce aux camps d’exterminations les esclaves servent jusqu’a la dernière goutte de vie a qui ? Ford, Bayer,Renault, Michelin,De wendel etc …
Donc Gattaz n’est pas l’idiot utile du FN, non il sert comme notre gvt les financiers et industriels qui d’ailleurs sont encore pour bcp les mêmes familles qu’a l’époque et en poussant les plus démunies a voter pour le FN qui est en fait leur choix qui une fois au pouvoir rouvrira des camps pour fournir les esclaves a l’industrie et éliminer les opposants politique car l’économie mondiale s’approche inexorablement de l’effondrement et donc les puissants font le même choix c‑a-d la dictature accompagné d’une guerre.
D’ailleurs regarder les relations de MLP ces derniers temps :
http://www.leparisien.fr/politique/quand-le-fn-se-felicite-d-etre-recu-par-le-president-de-michelin-01–12-2015–5329487.php
Pour ceux qui veulent comprendre :
https://youtu.be/IU3FZlKmTQA
Il y a Jacques Pauwels éloquent aussi :
Le mythe de la bonne guerre
https://www.dailymotion.com/video/xxkk36_jacques-pauwels-le-mythe-de-la-bonne-guerre_webcam
+ 20 points dans les sondages pour Hollande…
Il semble que l’ « état du corps social » ne soit guère sur la pente de la lucidité et par conséquent aux affects de résistance à l’oppression du pouvoir.
Depuis des générations, depuis les derniers reculs du pouvoir, dus au circonstances de l’histoire et de la 2nd guerre mondiale plus qu’à son intelligence collective, ce corps est travaillé efficacement par des divisions, des manipulations, des peurs. Il se sent fragile, est proche de l’état de choc, prêt à se rendre au pompier pyromane, stratégie mafieuse d’un pouvoir dont c’est le tropisme inéluctable.
Bonne vieille technique : pour confondre le criminel, cherchez à savoir à qui profite le crime.
totalement juste c’est la priorité dans une enquête sérieuse de chercher à qui profite le crime et comme je ne pense pas que nos policiers et juges sont des incompétents alors ce qui m’étonnera toujours c’est qu’il faille 100ans pour que la vérité sorte.
Regarder un exemple typique tout frais :
les députés veulent surveiller les actions de la milice alors qu’ils sont même pas foutus d’avoir la moindre once d’éthique çà sent le succès c’est sure.
C’est comme le reste :
monsanto surveille monsanto
bayer surveille bayer
VW surveille VW
etc liste exhaustive facile a obtenir il suffit de prendre toutes les banques+ toutes les sociétés coté en bourse dans le monde + quelques autres+tous les partis politique
une petite révolution avec notre hymne national appliqué a ceux là même qui veulent qu’on le chante serait un bon début non ? Je suis plutôt pacifiste mais pour que je le reste il faudrait une justice réelle et on n’en prend pas vraiment le chemin.
Je me demandais (et désolé si c’est hors sujet) s’il serait possible en ces temps de « muselage », de contrôle, d’organiser en marge, je pensais même aux abords des lieux de vote, des micro groupes de 2 à 3 personnes pour travailler à l’élaboration de la Constitution. Ce serait une forme de réponse aux critiques habituelles : ceux qui ne votent pas ne sont pas citoyens, sont anti-sociaux… démontrer par le « faire » …réfléchir, échanger, confronter 2 heures plutôt que de consacrer 5 mn à glisser une enveloppe dans une urne…
Petit rajout quand je dis milice j’entends une police qui abuse et agresse des innocents sans raison valable n’est plus une police mais bien une milice.
Ce qui très largement le cas en ce moment les gens parlent et filment et leurs chiffres parlent d’eux mêmes : ~2500 perquis avec combien de personnes liées au terrorisme ? Ils disent ~300 mais çà c’est les arrestations en majorité pour autre chose que du terrorisme. Pour leur soit disant unité ils repasseront car les innocents concernés vont surtout être stigmatisés par la rumeur des voisins qui vont leurs rendre la vie encore plus dure ce qui va surement les faire se sentir unit mais pas avec nous et les autoritées.
c’est peut-être un moment rare pour reprendre la main sur nos vies et je pense que ce que dit naomi Klein est vrai après l’appliquer est une autre paire de manche :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=NxKvAvWRP1I
Le Manifeste en question est ici : https://leapmanifesto.org/fr/un-grand-bond-vers-lavant/#manifesto-content
Un de ceux qui l’ont préparé a aussi signé la préface du livre de Roméo Bouchard, Constituer le Québec.: Gabriel Nadeau-Dubois.
Très bien ce manifeste, je pense que certains stratèges (du bon coté) devraient utiliser leurs compétences pour arriver a rendre réel ce bon en avant démocratique le climat/l’énergie est une des portes d’entrée mais pas la seule. En fait il faudrait parvenir a encercler les politiques pour les pousser vers ce bon en avant donc il faut la société civile + de la stratégie car la résistance du système va être violente.
J’ai suggéré dans la page FB de ce manifeste l’écriture citoyenne de la Constitution.
j’oublie toujours mon commentaire sur la vidéo de N.Klein sur médiapart :
Bravo a naomi Klein mais pour aller plus loin il faut créer un imaginaire politique qui a des répercussions immédiate dans la vie des français.
Pour sortir de l’aliénation du capital il y a un exemple a généraliser c’est celui de la fonction publique et de la sécu qui marche depuis 70ans pour çà il suffit de diffuser en masse les idées de B.Friot sur le salaire à vie en le vulgarisant par des vidéos comme Usul le fait sur you tube.
Pour enfin créer une démocratie réelle l’idée de E.Chouard du tirage au sort est la seule (a mes yeux) qui permette de sortir de la corruption généralisée ( le conflit d’intérêt étant une corruption) que l’on constate chaque jour et qui verrouille la société depuis 2 siècles au profit des 0,1%.
J’ai entendu à la radio que le Président Obama se sent » impuissant » pour arrêter la violence. Tiens.. il est comme nous ?
C’est bien finalement une question d’emploi du temps, car pour être « constituant », il faut avoir arraché à « la bête » suffisamment de « temps libre »…Ce qui ne veut pas dire qu’il y ait une hiérarchie des combats dans lesquels un « enfant de la Patrie » doit s’engager pour devenir un « constituant » de la « Planète Homme »…Car on « écrit » déjà l’esprit des lois dans les combats pour « arracher du temps libre », et cet esprit il demeure « libéral » au plein sens du terme face aux « pouvoirs établis ». C’est un plaisir de parcourir les chemins tracés ici !
Un constituant du Québec demande ceci aux autres constituants ; je pense qu’il aurait pu le demander ici !
À votre connaissance, Étienne Chouard, préconise-t-il une république avec un ou plusieurs partis politiques ?
Paul Jorion se penche désormais sur l’après effondrement capitaliste :
https://www.pauljorion.com/blog/2015/12/04/le-temps-quil-fait-le-4-decembre-2015/
La Grèce comme modèle de l’effondrement (à suivre) :
http://www.agenceinfolibre.fr/info/desormais-les-grecs-qui-conservent-de-largent-et-des-bijoux-chez-eux-devront-le-declarer/
L’injonction paradoxale. Voter = Élire ?
http://4emesinge.com/linjonction-paradoxale-voter-elire
…ou torture psychologique inconsciente (certainement pas involontaire de la part de ceux qui nous dirigent)!
Ex.
« Ne laissez pas d’autres décider à votre place ! Allez voter ! »
qui devrait être :
« Ne laissez pas d’autres décider à votre place ! Abstenez-vous ! »
Aujourd’hui c’est la marche pour la justice et la dignité : https://educpopdebout.org/2017/03/17/le-18-mars-discussions-et-ateliers-graphisme-contre-les-violences-detat/
Amnesty Internationale était là pour surveiller les violences policières lors des manifestations de la loi travail : http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/droit-du-travail/loi-travail-le-defile-parisien-surveille-par-amnesty-international_1532927.html
Rapport de l’ACAT : http://www.youscribe.com/catalogue/documents/actualite-et-debat-de-societe/debats-et-polemiques/violences-policieres-en-france-rapport-accablant-de-l-acat-2707884
Article 432–4 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006418500&dateTexte=&categorieLien=cid
Article 122–4 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006417216
Le petit cadeau de Valls : « Depuis 2014, les policiers sont obligés d’obéir à un ordre même s’il n’est « pas trop illégal », comme le précise Alexandre Langlois, policier membre du syndicat CGT, interviewé dans « Police Partout, Police Debout », de La Télé Libre […], de 8 min 35 s à 9 min 5 s » https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_de_d%C3%A9ontologie_de_la_Police_nationale
La vidéo mentionnée est ici : http://latelelibre.fr/reportages/police-partout-police-debout/