Billet à classer dans la catégorie : Dénonçons —courageusement— LA PRATIQUE DES COMPLOTS (c’est-à-dire une des principales et éternelles modalités concrètes de la lutte des classes), plutôt que dénoncer —lâchement— « la théorie du complot » (c’est-à-dire une expression inventée et diffusée par la CIA dans les années 60 pour discréditer facilement tous les lanceurs d’alerte, accusés en bloc de paranoïa, et protéger ainsi les comploteurs de la classe dominante)…
Voici des semaines que je dévore un livre essentiel (sur le très nécessaire — mais très défaillant — contrôle des pouvoirs à travers le monde et les époques) et que je veux vous en parler. C’est un livre bouleversant, et très documenté (des milliers de notes commentées, pour sourcer et prouver tout ce qui y est décrit et analysé).
Il s’agit du dernier livre de Peter Dale Scott, professeur et diplomate canadien (il a 86 ans), qui travaille sur son sujet depuis 40 ans… Son titre est :
« L’État profond américain.
La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle. »
On peut trouver sur le site Demi-Lune (petit éditeur courageux et qu’il faut soutenir pour cela) des extraits absolument essentiels de ce livre que nous devrions tous avoir lu et qui devrait ensuite alimenter nos conversations quotidiennes.
Avec l’accord de l’éditeur, je vais reproduire ici quelques uns de ces extraits que je trouve fondamentaux, ce qui va faire un billet long à lire, pardonnez-moi, mais je voudrais vraiment attirer votre attention sur l’importance cardinale de ce livre pour comprendre ce qui nous arrive sur terre, notre dépossession politique de plus en plus caricaturale et les guerres impériales de plus en plus inévitables notamment.
Sur la forme du livre, je signale que ce livre est très bien fabriqué : il est parfaitement imprimé et très solidement relié, ce qui le rendra résistant aux nombreux mouvements et annotations que vous ne manquerez pas de lui imposer au cours de votre lecture enfiévrée 🙂 Il est prêt à ne plus vous quitter pendant des semaines sans se désintégrer (comme le font honteusement les livres d’autres éditeurs comme GF – Granier Flammarion dont je maudis l’imprimeur relieur, grand gougnafier et grand saccageur de chefs‑d’œuvre devant l’éternel, dont TOUS les livres s’autodétruisent dès la lecture des premières pages, grrr…). Le livre de Peter Dale Scott, lui, édité par Demi-Lune, est un vrai livre qui est fait pour être lu (et donc manipulé dans tous les sens). Pardon d’avoir insisté sur ce détail (qui compte pour moi).
Pour ceux qui n’aiment pas lire, Peter Dale Scott, parfaitement bilingue, a donné un entretien très intéressant sur son travail dont voici la vidéo (d’une heure) :
httpv://youtu.be/i4dcmJALM8k
Voici donc les extraits de ce livre que je vous recommande chaleureusement :
• La 4ème page de couverture :
S’appuyant sur plus de quatre décennies de recherches, Peter Dale SCOTT nous offre une analyse inédite de « l’État profond américain », un système informel et méconnu, dont l’influence sur l’Histoire contemporaine est absolument majeure. En dehors du cadre légal, celui-ci conditionne secrètement, souvent illégalement, les politiques officielles de l’Etat public à Washington – voire les contredit ou les neutralise. Observateur politique de premier plan, SCOTT décrit le processus de militarisation croissante des États-Unis, en particulier depuis le 11-Septembre. Il explique également l’origine de la « dérive sécuritaire » (écoutes et surveillance illégales, détentions arbitraires massives, usage de la torture, assassinats ciblés) et de l’accroissement des inégalités de revenus que connaît ce pays depuis la guerre du Vietnam.
L’État profond constitue aujourd’hui un système quasi institutionnalisé dans des agences (comme la CIA et la NSA) qui échappent au contrôle démocratique. Mais il ne se limite pas à ces services secrets, et l’auteur décrit notamment l’influence excessive d’entreprises privées telles que Booz Allen Hamilton (l’ex-employeur d’Edward Snowden) et la SAIC, 70 % des budgets du Renseignement aux États-Unis étant aujourd’hui sous-traités. Derrière ce système opaque, où la distinction entre « public » et « privé » semble pour le moins ténue, il retrace l’influence traditionnelle des banquiers et des avocats de Wall Street alliés aux « supermajors », les plus grandes compagnies pétrolières internationales. Il explique ainsi comment les pétromonarchies du golfe Persique, les entreprises de défense états-uniennes et Wall Street ont formé ensemble et progressivement un État profond supranational – qui mène des politiques parfois radicalement opposées aux intérêts nationaux des États-Unis, de son peuple et de ses institutions.
Un travail remarquable qui clôt avec brio la trilogie entamée avec La Route vers le nouveau désordre mondial et La Machine de guerre américaine…
• Le dossier de présentation du livre :
http://www.editionsdemilune.com/media/presse/Dossier-de-presse-Etat-profond-americain-OPT.pdf
• Éloges et critiques + Sommaire :
Éloges et critiques
« L’État profond américain résume plus de quatre décennies de recherches menées par Peter Dale Scott sur les aspects les plus obscurs de la Politique profonde aux États-Unis. Il en résulte une perspective inédite sur le véritable système de gouvernance dans ce pays. Son analyse est méticuleuse, brillante et magistrale »
- Daniel Ellsberg, « l’homme qui fit tomber Nixon », auteur de Secrets : A Memoir of Vietnam and the Pentagone Papers
« Une nouvelle fois, Peter Dale Scott met en lumière les dessous de l’État profond américain à travers cette étude passionnante et fondamentale. Cet ouvrage explique comment et pourquoi nous avons perdu le contrôle de la politique étrangère des États-Unis et comment elle est en train de détruire notre démocratie. Ce livre indispensable est le fruit de recherches brillantes et raisonnées, qui achèvent de nous convaincre que nous ne pouvons sauver notre République sans identifier les forces profondes qui nous ont imposé leurs règles depuis bien longtemps – et ce d’une manière encore plus brutale et dramatique depuis le 11-Septembre. »
- Richard Falk, professeur émérite de Droit international à l’Université de Princeton, et à l’Université de Californie, (Santa Barbara) ; Rapporteur spécial du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour les Territoires palestiniens
« Peter Dale Scott est l’universitaire le plus audacieux dans l’étude des structures de pouvoir qui dirigent les États-Unis. Dans cet ouvrage, il démarre ses recherches là où le pionnier Charles Wright Mills s’était arrêté, mettant en lumière un sombre labyrinthe de pouvoir – un monde obscur qui est devenu encore plus arrogant et violent depuis l’époque de l’‘élite de pouvoir’ et du ‘complexe militaro-industriel’. Nous ne pouvons comprendre le fonctionnement réel du pouvoir sans nous aventurer dans la description révélatrice que Scott nous offre à travers L’État profond américain. »
- David Talbot, fondateur du site d’information Salon.com
« Lorsque s’écrira la véritable Histoire intellectuelle de notre époque, Peter Dale Scott sera reconnu pour sa perspicacité et son honnêteté. Dans L’État profond américain, Scott perçoit une nouvelle fois la réalité de manière précise, brillante et courageusement intègre, nous alarmant sur nos fatales illusions. Il s’agit de l’un des livres les plus importants de notre époque. »
- Roger Morris, ancien membre du Conseil de Sécurité Nationale des États-Unis sous les présidences de Lyndon Johnson et de Richard Nixon
« Peter Dale Scott analyse en profondeur chaque aspect du système orwellien de sécurité nationale – de la surveillance extrajudiciaire aux détentions arbitraires, en passant par la loi martiale. Il montre comment les services de renseignement et l’armée des États-Unis sont dorénavant impliqués de façon permanente dans le maintien de l’ordre. Pour l’essentiel, ce système opaque – c’est-à-dire le gouvernement secret – est ce que Scott appelle l’‘État profond’. Il s’agit de l’influent secteur qui éclipse les institutions démocratiques. Pourtant, les agences publiques [la NSA, la CIA, le JSOC, le Pentagone, etc.] qui forment cet État profond n’en représentent qu’un seul niveau. En effet, leur pouvoir provient également de leurs connexions cruciales en dehors du gouvernement – comme le montre l’exemple de la CIA, qui est solidement ancrée à Wall Street. (…) Tout est dans ce livre. Une lecture absolument obligatoire. »
- Pepe Escobar, correspondant itinérant pour Asia Times (Hong Kong) et auteur de Empire of Chaos
« Depuis longtemps, Peter Dale Scott a été un pionnier dans l’étude méthodique de l’État de sécurité nationale et de son influence occulte dans tous les domaines de la politique étrangère et intérieure des États-Unis. Avec ce nouvel ouvrage, il se surpasse en offrant une analyse véritablement complète de l’empiètement croissant d’un ‘État profond’ incontrôlé dans le système politique démocratique de ce pays, depuis l’après-guerre jusqu’à aujourd’hui. (…) Il s’agit d’un travail brillant et incisif, une lecture obligatoire pour tous ceux qui souhaitent comprendre les interactions entre le capitalisme mondialisé, la sécurité nationale et les objectifs douteux des services de renseignement les plus puissants, mais aussi les plus secrets. »
- Nafeez M. Ahmed, spécialiste des questions de ressources énergétiques, de terrorisme, et de sécurité internationale, auteur de La Guerre contre la vérité
« Dans cet excellent livre, Peter Dale Scott montre comment les restrictions imposées par le Congrès des États-Unis aux services de renseignement US ont entraîné la fusion de l’État profond américain avec des services étrangers, afin d’opérer depuis d’autres pays. (…) L’auteur explique comment le pétrole saoudien et les contrats d’armement US ont pérennisé une relation spéciale entre les États-Unis et l’Arabie saoudite. (…) L’État profond américain a toujours été lié aux banquiers de Wall Street et aux supermajors, l’ancien directeur de la CIA Allen Dulles en étant l’archétype – lui qui voyait les dirigeants politiques élus comme des nationalistes à l’esprit étroit, incapables de gérer les affaires politiques globales. »
- Ola Tunander, professeur de Relations internationales, à Oslo (PRIO).
« Peter Dale SCOTT nous offre sa dernière dissection des sombres entrailles du gouvernement des États-Unis. (…) Un ouvrage alarmant et stimulant. »
- Publishers Weekly, revue professionnelle hebdomadaire, équivalent US de Livres Hebdo
sommaire
- Remerciements
– Acronymes
– Note au sujet de la couverture de l’édition originale 17
– Avant-propos de l’auteur 21
- Le Projet Jugement dernier, les événements profonds et l’érosion de la démocratie aux États-Unis 25
- La sociodynamique des pouvoirs répressifs dans les sociétés impériales 30
– Un pouvoir incontrôlé : la CIA et le retour de la connexion narcotique globale 33
– La « Continuité du Gouvernement » (COG) et l’occupation militaire des États-Unis 35
– L’État profond américain38
- L’État profond, le supramonde de Wall Street et les supermajors 41
- L’État profond, le gouvernement de l’ombre et le supramonde de Wall Street 44
– La longue histoire du supramonde de Wall Street 46
– L’État profond et le financement des opérations clandestines de la CIA 47
– Les commissions occultes de Lockheed et les clients de la CIA : les Pays-Bas, le Japon, l’Italie, l’Indonésie et l’Arabie saoudite 49
– L’Iran en 1953 : comment une opération du cartel pétrolier est devenue une mission de la CIA 51
– La CIA, Booz Allen Hamilton et le supramonde de Wall Street 55
– La CIA, Miles Copeland et Adnan Khashoggi 57
– Khashoggi, Edward K. Moss et la corruption politique 59
– Moss, Khashoggi, le Safari Club et le supramonde international 62
– L’État profond, le Safari Club et la BCCI 63
– Les supermajors, l’Arabie saoudite, le Safari Club et la défaite du Président Carter en 1980 65
– L’État profond et la dissimulation autour de la BCCI 67
– Conclusion : un État profond supranational 69
- Le Projet Jugement dernier : comment la COG a supplanté la Constitution des États-Unis le 11-Septembre 71
- La mise en œuvre de la COG le 11-Septembre 75
– La militarisation du maintien de l’ordre aux États-Unis 81
– La proclamation d’urgences nationales permanentes 82
– La participation de Cheney et de Rumsfeld au comité secret de planification de la COG 83
– La COG, l’état d’urgence nationale et le National Emergencies Act 85
- La prétendue guerre « contre » le terrorisme (1re partie): l’Histoire profonde de la protection par les États-Unis d’Ali Mohamed, un terroriste d’al-Qaïda 89
- L’intervention du FBI auprès de la GRC pour qu’elle libère Ali Mohamed (1993) 94
– La libération d’Ali Mohamed : un événement profond ignoré par les médias aux États-Unis 96
– Une Histoire des États-Unis à deux niveaux : l’Histoire officielle et l’Histoire profonde 98
– La protection plus ancienne d’Ali Mohamed par le FBI et le gouvernement des États-Unis 100
– Le centre al-Kifah, Ali Mohamed et le flux de jihadistes vers l’Afghanistan 102
– La dissimulation par le FBI des liens d’Ali Mohamed avec le meurtre de Meir Kahane 103
– La protection d’Ali Mohamed par le FBI dans l’attentat à la bombe contre le World Trade Center en 1993 105
– Le soutien des États-Unis, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite au réseau Maktab al-Khadamat 107
– La cible d’al-Kifah en 1993 : la Bosnie et non l’Afghanistan 109
Al-Kifah, al-Qaïda, le Tadjikistan et la drogue 110
– La protection du centre al-Kifah par les États-Unis visait-elle à faciliter le financement et l’envoi de jihadistes à l’étranger ? 113
- La prétendue guerre « contre » le terrorisme (2e partie) : la protection et l’utilisation d’al-Qaïda par l’État profond et les pétromonarchies 115
- Le soutien de l’Arabie saoudite au Maktab al-Khadamat et plus tard à al-Qaïda 115
– Quel prince saoudien aida un Oussama ben Laden privé de passeport à quitter l’Arabie saoudite ? 118
– Les divergences entre le Département d’État et la CIA sur la question de l’Afghanistan – et les intérêts pétroliers 121
– Les opérations clandestines et le pétrole en Asie centrale 122
– Ben Laden, Ali Mohamed et la famille royale saoudienne 124
– Le financement de ben Laden par la famille royale saoudienne, incluant son transfert au Soudan 125
– La protection de Mohammed Jamal Khalifa, le beau-frère d’Oussama ben Laden, par les États-Unis et l’Arabie saoudite 128
– La protection de Khaled Sheikh Mohammed, une figure centrale d’al-Qaïda, par les États-Unis et le Qatar 130
– La protection fédérale de deux pirates de l’air présumés du 11-Septembre 133
– Une dissimulation permanente de la vérité qui s’est poursuivie après le 11-Septembre 136
– Le complexe pétrolier américano-saoudien et la défense du système des pétrodollars 138
– Conclusion : un nouveau désordre mondial 141
- La guerre de terreur des États-Unis : la CIA, le 11-Septembre, l’Afghanistan et l’Asie centrale 143
- La guerre de terreur de Bush et la falsification des renseignements 143
– La guerre de terreur et le projet de domination globale de Donald Rumsfeld, Dick Cheney et Paul Wolfowitz 146
– La dissimulation autour du 11-Septembre et le rôle de la CIA dans le laisser-faire de ces attentats 151
– Les accords de liaison avec d’autres services de renseignement 155
– Retour en arrière : le Safari Club et William Casey 158
– Les accords de liaison et la protection de Khaled al-Mihdhar et de Nawaf al-Hazmi 163
– Richard Blee avait-il un objectif inconnu pour dissimuler les renseignements ? 166
– Le SOCOM avait-il un objectif inconnu pour stopper le programme Able Danger ? 167
– La récurrence des événements profonds derrière les engagements militaires des États-Unis 169
– L’impact du 11-Septembre sur le Droit international et états-unien 170
– Post-scriptum 172
- Comment l’État profond s’est imposé aux Présidents successifs des États-Unis (1961−1980) 175
- L’État profond, les événements profonds et la violence 175
– L’hostilité de l’armée et de la CIA envers les stratégies présidentielles successives (1961−1980) 180
– La Révolution Reagan et le « consensus de Washington » 185
- Les événements profonds structurels : JFK, le Watergate, l’Irangate et le 11-Septembre 189
- Les comportements bureaucratiques malveillants comme facteur ayant contribué à l’assassinat de JFK ainsi qu’au 11-Septembre 193
– Le même type de comportements bureaucratiques malveillants autour du 11-Septembre 196
– L’élargissement des pouvoirs répressifs à la suite des événements profonds 198
– Des recoupements de personnel entre les événements profonds successifs 201
– Un dénominateur commun aux événements profonds structurels : le Projet Jugement dernier et la COG 202
- L’État profond américain, les événements profonds et leurs sources de financement occulte 209
- L’État profond américain 214
– La CIA et le pouvoir du portefeuille 216
– Les fonds provenant des contrats d’armement 218
– Khashoggi, le Safari Club, la BCCI et le supramonde international 219
– Les clauses secrètes dans les contrats d’armement 220
– L’accord AWACS 221
– L’accord al-Yamamah 222
– Les financements offshore et la continuité des événements profonds 222
– La contre-surprise d’octobre de 1980 223
– Le scandale de l’Irangate (dont le financement des Contras, les ventes d’armes illégales à l’Iran et le soutien des moudjahidines en Afghanistan) 224
– Le 11-Septembre 227
– Conclusion : l’État profond américain aujourd’hui 229
– Post-scriptum 230
- L’État sécuritaire incontrôlé des États-Unis : la continuité de la planification de la COG (1936−2001) 233
- Hoover, McCarthy et notre hystérie du Jugement dernier 233
– La source du pouvoir illicite de Hoover : la Division du Renseignement du FBI 243
– Les pouvoirs de Hoover et le renforcement de l’État dualiste aux États-Unis 247
– Hoover et les origines de la planification des internements de crise de la COG 249
– Comment les plans d’internement de Hoover furent intégrés à la planification nationale de crise (COG) 251
– L’évolution de la préparation de la loi martiale : le plan Garden Plot, l’opération Cable Splicer et la FEMA 254
– Le Système national de communications et le Projet Jugement dernier 255
- L’État sécuritaire incontrôlé des États-Unis et l’illégalité 259
- L’utilisation par Hoover de méthodes illégales pour combattre le Ku Klux Klan 263
– La fin du Hooverisme et les débats de la période de l’après-guerre du Vietnam 269
– Le débat sur les pouvoirs secrets dans la transition entre l’après-guerre du Vietnam et la présidence Reagan 272
– Le Hooverisme et l’hystérie du Jugement dernier : une différence instructive 275
– L’expansion des pouvoirs secrets depuis le 11-Septembre 277
– Conclusion 278
- Pourquoi les citoyens des États-Unis doivent stopper les guerres auto‑génératrices de leur pays 283
- Les dérives de la Pax Britannica à la fin du XIXe siècle 285
– La Pax Americana à l’aune de la Pax Britannica 290
– L’alliance secrète entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, et la guerre « contre » le terrorisme 293
– Le soutien de l’Arabie saoudite aux terroristes 296
– L’exemple du Mali 297
– Une opportunité pour la paix, et l’insécurité comme principal obstacle à celle-ci 298
– Que doit-on faire ? 301
Épilogue. Théâtre grec – Mario Savio et la quête socratique 307
- Annexes 313
– Notes 315
– Bibliographie sélective 407
– Index 414
• Avant-propos de l’auteur pour l’édition française :
avant-propos de l’auteur
Les États-Unis, la France et l’État profond international
L’État profond américain devrait être une préoccupation universelle, et particulièrement en France. Ce système renforce le milieu supranational des super-riches (le « supramonde »), dont seulement 80 d’entre eux possèdent autant que 3,5 milliards d’êtres humains.1 Grâce à la croissance récente et colossale de la richesse à travers le monde, ceux qui composent l’« élite de pouvoir globalisé » réunie chaque année au Forum de Davos ont aujourd’hui plus d’influence sur la gouvernance mondiale que ceux qui siègent à l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Les participants de Davos n’ont pas besoin de donner leurs instructions à l’État profond américain, qui s’est structuré pour satisfaire les intérêts de Wall Street et d’autres milieux, dont celui du crime organisé.2 Certains éléments de ce supramonde font partie des « élites de l’ombre, dont l’influence découle de moyens illicites ou non conventionnels. »3 D’autres acteurs, tels que le vendeur d’armes saoudien Adnan Khashoggi * – qui fut autrefois appelé « l’homme le plus riche du monde » – font partie intégrante de l’Histoire de l’État profond américain.
Depuis l’après-guerre, ce système de gouvernance opaque et informel s’est progressivement internationalisé. Dans les années 1980, William Casey – le directeur de la CIA sous la présidence Reagan – contourna sa propre agence pour financer la guerre secrète contre les Soviétiques en Afghanistan. Pour ce faire, il eut recours aux services de la BCCI (Bank of Credit and Commerce International), une multinationale bancaire corrompue et impliquée dans le trafic de drogue global, qui était enracinée au Pakistan, au Luxembourg, en Arabie saoudite, ainsi qu’à Abou Dhabi. Plus récemment, des éléments de l’État profond américain – notamment la puissante entreprise de services pétroliers Halliburton –, se sont mis à l’abri de la supervision des autorités US en délocalisant leurs sièges sociaux dans les capitales moins régulées du golfe Persique.5
Pendant deux décennies, depuis l’attentat à la station Saint-Michel du RER B en 1995 jusqu’à ceux de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher début 2015, la France a souffert du terrorisme. La vague d’attentats de l’été 1995 en France fut perpétrée par d’anciens moudjahidines ayant combattu en Bosnie ; le chapitre 4 de ce livre décrit comment cette campagne bosniaque a notamment été soutenue par le centre al-Kifah de Brooklyn, New York – qui était alors protégé par les autorités US.6 Dans cet ouvrage, je retracerai l’historique de la protection et du soutien clandestins, par les États-Unis, de réseaux terroristes pourtant considérés comme ennemis.
Ce processus est étroitement lié à la prétendue guerre « contre » le terrorisme lancée par George W. Bush en 2001, et menée avec la coopération de l’Arabie saoudite, du Qatar et du Pakistan. Or, les élites de ces trois pays ont été les principaux soutiens financiers et politiques des réseaux jihadistes que les États-Unis sont censés avoir combattus jusqu’à présent. Dans le même temps, les plus farouches opposants à ces terroristes sunnites – les gouvernements d’Irak, de Libye, de Syrie et d’Iran – ont été renversés (Irak et Libye), déstabilisés avec l’appui des États-Unis et de la France (Syrie) ou sanctionnés et menacés en tant qu’éléments de l’« Axe du Mal » (Iran). Selon des estimations crédibles, cette guerre « contre » le terrorisme aurait engendré au moins 1,3 million de morts en Afghanistan, en Irak et au Pakistan depuis 2001 – une campagne militaire globale que j’ai rebaptisée « guerre de terreur » dans le chapitre 6 de cet ouvrage.7
La stratégie commune des États-Unis et de l’Arabie saoudite dans la défense du système des pétrodollars a sous-tendu ces politiques perverses et dangereuses. Ainsi, les importations de pétrole du golfe Persique – qui sont réglées en dollars – ont été compensées par les exportations d’armes vers les pétromonarchies, dont le royaume des Saoud qui en fut le premier importateur en 2014.8 Comme je l’explique dans ce livre, une part des profits de ces contrats d’armement ont été utilisés pour financer des opérations clandestines, comme l’Iran-Contra ou la guerre secrète en Afghanistan dans les années 1980.
Dans ce contexte de guerre perpétuelle, il est urgent que les citoyens des États-Unis – mais aussi de la France et plus largement de l’Europe – fassent pression sur leurs gouvernements pour stopper cette stratégie basée sur le pétrole et les armes. Il est donc indispensable de mieux comprendre ce système de l’État profond, et c’est l’un des principaux buts de ce livre.
Peter Dale Scott.
• et puis l’extrait du chapitre 1 (ne ratez surtout pas ça) :
http://www.editionsdemilune.com/media/extraits/l‑etat-profond-americain/EDL-EPA-Extraits-chapitre‑1.pdf
chapitre 1 : Le Projet Jugement dernier, les événements profonds et l’érosion de la démocratie aux États-Unis
« Je suis conscient de la possibilité d’instaurer une véritable tyrannie aux États-Unis. Nous devons donc nous assurer que cette agence [la National Security Agency], et toutes celles qui possèdent ces technologies, opèrent dans un cadre légal et sous une supervision appropriée, de sorte que nous ne tombions jamais dans cet abîme. Y sombrer serait sans retour. »
– Sénateur Frank Church (1975)
Ces dernières années, j’ai été de plus en plus préoccupé par l’interaction entre trois tendances alarmantes et déterminantes dans l’Histoire contemporaine des États-Unis. La première est la militarisation croissante de ce pays, et essentiellement sa propension, voire son obsession, à s’engager dans des guerres néfastes et inutiles. (Comme l’ancien Président Jimmy Carter l’a expliqué avec pertinence, « le reste du monde considère presque unanimement les États-Unis comme le principal fauteur de guerre. »)1 La deuxième tendance, qui lui est étroitement liée, est l’érosion progressive de la politique publique et de l’État de droit, du fait qu’ils sont subordonnés – y compris sur notre territoire – aux exigences des opérations clandestines états-uniennes à l’étranger.
La troisième tendance, elle aussi étroitement liée aux précédentes, est l’influence majeure de ce que j’ai appelé les « événements profonds » sur l’Histoire des États-Unis – une influence de plus en plus nocive. Il s’agit d’événements qui, dès le départ, sont entachés de mystère, comme l’assassinat du Président Kennedy, l’effraction du Watergate ou le 11-Septembre. Par ailleurs, ils impliquent systématiquement des actes criminels ou violents, et ils sont intégrés dans les processus clandestins des services spéciaux. Enfin, ils ont pour conséquence d’étendre la part secrète de l’État, et ils font ensuite l’objet de dissimulations systématiques dans les médias grand public et dans les archives internes du gouvernement.
Il existe un facteur liant l’assassinat de JFK, le Watergate, la « contre-surprise d’octobre » de 1980 visant à empêcher la réélection du Président Carter, l’affaire Iran-Contra et le 11-Septembre. Il s’agit de l’implication, dans les coulisses de tous ces événements profonds, d’individus ayant participé à la planification de crise la plus secrète et importante des États-Unis. Depuis les années 1950, on désigne celle-ci comme le programme de la « Continuité du Gouvernement » (COG pour Continuity of Government) – plus communément appelé le « Projet Jugement dernier » au Pentagone. La mise en œuvre des mesures de la COG le matin du 11 septembre 2001 fut l’aboutissement de plusieurs décennies de cette planification. Elle a eu comme conséquences la militarisation permanente du territoire des États-Unis, de même que l’instauration de processus et d’institutions ayant pour objectif d’imposer l’hégémonie de ce pays à l’étranger.
Ces dernières décennies, en étudiant ces événements profonds à mesure qu’ils survenaient, je me suis intéressé aux liens qu’ils pouvaient avoir entre eux. Dorénavant, il est possible de démontrer en quoi chacun fut lié aussi bien à celui qui le précédait qu’à l’occurrence suivante.
Dans ce chapitre, je souhaiterais approfondir cette analyse, en proposant un cadre théorique qui permette d’étudier les forces immuables derrière les événements profonds les plus importants. Il s’agit ainsi de comprendre dans quelle mesure ces forces ont contribué à la prédominance politique de ce qui était appelé autrefois le « complexe militaro-industriel ». C’est pourquoi je tenterai de décrire certaines lois informelles qui déterminent la sociodynamique de chacune des grandes sociétés que l’on appelle les « empires ». Celles-ci déploient leur excès de puissance pour s’étendre au-delà de leurs propres frontières en imposant leurs volontés aux autres peuples. De façon prévisible, ce processus d’expansion génère des tendances propres aux institutions impériales et aux individus luttant pour s’élever dans leurs hiérarchies. Aux États-Unis, ce phénomène a transformé le complexe militaro-industriel : d’une menace en marge de l’ordre social, il est progressivement devenu une force omniprésente qui domine celui-ci.
Par ce cadre théorique, j’espère convaincre les lecteurs que notre Histoire récente est, à certains égards, plus simple qu’elle n’y paraît – notamment dans les médias. Notre société, du fait de ses réussites économiques et de l’expansion qui en découle, a engendré des forces impersonnelles à la fois en dedans et en dehors d’elle-même. Jusqu’à présent, celles-ci ont transformé notre démocratie élective en un empire répressif. Et parmi ces forces évoluent celles qui sont à l’origine des événements profonds.
Je suis loin d’être le seul à percevoir cette dégradation politique aux États-Unis, notamment en termes de processus décisionnels. Un tel phénomène, reflétant le déclin des empires du passé, fut décrit de manière approfondie par le regretté Chalmers Johnson :
« Une abondance de preuves démontre que, dans la décennie suivant la fin de la guerre froide, la politique étrangère des États-Unis s’est considérablement éloignée de la diplomatie, de l’aide au développement, du Droit international et des institutions multilatérales. La plupart du temps, elle s’est au contraire matérialisée par les intimidations, la force militaire et les manipulations financières. »2
Cependant, mon analyse va plus loin que celles de Chalmers Johnson, Kevin Phillips, Andrew Bacevich et d’autres observateurs. En effet, elle vise à démontrer que les trois principaux événements profonds – l’assassinat de JFK, le Watergate et le 11-Septembre – ne furent pas seulement des symptômes de ce déclin démocratique aux États-Unis, mais qu’ils en ont été des facteurs importants.
À l’instar de Michael Lind, certains auteurs ont remarqué que, depuis longtemps, deux différentes cultures politiques avaient prévalu aux États-Unis. Celles-ci sous-tendent les divergences politiques entre les citoyens de ce pays, de même qu’entre divers secteurs de l’État.3 L’une de ces cultures est principalement égalitaire et démocratique, favorisant le renforcement juridique des droits de l’Homme aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger. La seconde, bien moins admise mais profondément enracinée, priorise et enseigne le recours à la violence répressive. Visant à maintenir l’« ordre », elle est dirigée à la fois contre la population des États-Unis et contre celles du Tiers-Monde.
Dans une certaine mesure, on peut retrouver ces deux mentalités dans chaque société. Elles correspondent à deux exercices opposés du pouvoir et de la gouvernance, définis par Hannah Arendt comme la « persuasion par arguments » face à la « contrainte par la force ». Se conformant à Thucydide, Arendt attribue l’origine de ces principes à la « manière grecque de gérer les affaires intérieures, la persuasion (ttsiGsiv), ainsi [qu’à] la conduite habituelle des affaires étrangères, centrée sur la force et la violence ((3ia). »4 Dans un autre essai, Arendt écrivit que « la violence et le pouvoir [persuasif] ne sont pas identiques. (…) Le pouvoir et la violence sont à l’opposé l’un de l’autre ; là où l’un règne d’une manière absolue, l’autre est absent. »5
On peut considérer que l’apologie, par Hannah Arendt, du pouvoir persuasif comme fondement d’une société constitutionnelle et ouverte est aux antipodes de la défense – par le professeur de Harvard Samuel P. Huntington – d’un pouvoir de l’ombre autoritaire et coercitif comme prérequis de la cohésion sociale. Ce pouvoir coercitif prôné par Huntington constitue donc l’antithèse du pouvoir ouvert et persuasif. Selon lui, « le pouvoir ne peut rester fort que lorsqu’il est maintenu dans l’ombre ; lorsqu’il est exposé à la lumière du jour, il commence à s’évaporer. »6
Arendt admirait la Révolution américaine, puisqu’elle avait abouti à la création d’une Constitution visant à assurer l’encadrement du pouvoir politique par l’ouverture et la persuasion. Au contraire, dans l’Afrique du Sud ségrégationniste, Huntington conseilla le gouvernement Botha dans la mise en place d’un puissant appareil d’État sécuritaire non soumis au contrôle public. Nous pourrions dire qu’Arendt était une théoricienne du pouvoir constitutionnel, et Huntington du « pouvoir de l’ombre ». Ce dernier est l’essence même de ce que j’ai voulu signifier en me référant à « l’État profond » – une expression que j’ai empruntée à la Turquie en 2007. Il s’agit d’un pouvoir qui ne provient pas de la Constitution, mais de sources extérieures et supérieures à celle-ci, et qui est « plus puissant que l’État public. »7 En 2013, le retour de l’armée à la tête de Égypte, de même que les révélations sur la surveillance de la NSA par Edward Snowden, ont donné de la valeur à la notion d’État profond. Celui-ci a été défini dans un éditorial du New York Times comme « [un] niveau de gouvernement ou de super contrôle difficilement perceptible qui se maintient quel que soit le résultat des élections et qui est susceptible de contrecarrer les mouvements sociaux ou les changements radicaux. »8 À partir du chapitre 2, j’approfondirai mon analyse et ma définition de l’État profond.
Écrivant durant les manifestations et les émeutes des années 1960, Arendt aussi bien qu’Huntington craignaient que l’autorité traditionnelle ne soit en danger. En effet, Arendt la percevait comme étant menacée par le « déclin [contemporain] de la tradition et de la religion ». Un demi-siècle plus tard, je dirais que l’État profond représente un bien plus grand péril pour l’équilibre social. En revanche, il est un atout majeur pour ceux qui, à la droite de l’échiquier politique, invoquent l’autorité au nom de la sécurité, de la tradition et de la religion. Nous avons pu observer l’implication massive des États-Unis dans un mouvement de domination et d’exploitation du reste du monde, notamment par les méthodes clandestines et hors-la-loi de l’État profond. Ainsi, les processus persuasifs ouverts, qui ont constitué l’idéal traditionnel de ce pays dans la gestion de ses affaires intérieures, ont été de plus en plus subordonnés à la violence autoritaire.
Comme je le montrerai dans ce livre, les mécanismes horizontaux de la démocratie ont été graduellement supplantés par les processus verticaux de l’État profond. Or, j’ai tendance à penser que les pressions immuables de l’Histoire vont dans l’autre sens : celui de l’atténuation de la violence par les forces de persuasion. Par exemple, la Russie tsariste s’est transformée en un système anachronique voué à l’effondrement car il lui manquait un enracinement populaire. Je souhaiterais un meilleur avenir pour les États-Unis.9
La tendance actuelle au renforcement d’un pouvoir vertical, répressif ou violent est idéologiquement défendue comme étant un moyen de garantir la sécurité et la stabilité sociale, alors qu’au contraire, il les menace. Comme Kevin Phillips et d’autres auteurs l’ont démontré, les empires bâtis sur la violence ou la répression ont tendance à triompher puis à s’effondrer, bien souvent avec une rapidité surprenante.10 Selon la thèse centrale de ce chapitre, le pouvoir répressif est instable par essence, en ce qu’il engendre des forces dialectiques à la fois en dedans et en dehors de lui-même. De par le monde, le pouvoir répressif a favorisé la création de ses propres ennemis, comme le démontrent les exemples de la Grande-Bretagne (en Inde), de la France (en Indochine) et de la Russie (en Europe de l’Est).
Mon argument central est que l’expansionnisme d’un pays hors de ses frontières engendre le développement d’un pouvoir répressif. Ce phénomène a des conséquences prévisibles, qui dépassent les intentions de quiconque évoluant au sein de ce système. Des agences récemment mises en place et mal supervisées appliquent des politiques contradictoires à l’étranger, dont le résultat global est habituellement coûteux et néfaste – non seulement pour la nation ciblée, mais également pour les États-Unis.
Ce constat s’applique tout particulièrement aux agences clandestines, dont l’usage du secret induit que des politiques controversées prolifèrent sans coordination ou sans contrôle. Essentiellement, depuis 1945, l’Asie a été la principale région dans laquelle la CIA a outrepassé ou ignoré les directives politiques du Département d’État. Comme je le documente dans La Machine de guerre américaine, les interventions de l’Agence sur le continent asiatique – en particulier celles qui ont mené aux guerres du Laos, du Vietnam et d’Afghanistan – ont favorisé le développement d’une connexion narcotique globale de la CIA (que j’ai appelée dans des travaux précédents un « ‘sombre quadrant’ de pouvoirs incontrôlés »).
Cette connexion narcotique globale, abondamment financée par les revenus des trafics et de la violence illégale, a un intérêt majeur dans les interventions étrangères des États-Unis – en particulier dans ces guerres ingagnables, qui aggravent les conditions de non-droit nécessaires à la prolifération du trafic de drogue. Il est donc parfaitement logique que cette connexion narcotique ait continuellement favorisé la création d’un empire global états-unien – que la plupart de nos concitoyens n’ont jamais demandé. Plus particulièrement, ce « sombre quadrant » a contribué à chacun des principaux événements profonds, dont l’assassinat du Président Kennedy, le cambriolage du Watergate et les attaques du 11-Septembre. Ces événements ont encouragé la militarisation de ce pays, ainsi que l’affaiblissement de ses institutions démocratiques.22
La « continuité du gouvernement » (cog) et L’occupation militaire des États-Unis
Comme je l’ai écrit précédemment, deux mentalités conflictuelles ont sous-tendu chacun des événements profonds importants ayant frappé les États-Unis : celle de l’ouverture et celle de la domination répressive. Les origines de ce conflit remontent à la guerre de Sécession, ainsi qu’aux guerres indiennes du milieu du xixe siècle – et avant celles-ci à la Révolution américaine. 23 Bien que cette conflictualité soit ancienne et permanente, en conclure que rien n’a changé récemment serait une erreur. Au contraire, les USA traversent actuellement une nouvelle crise suscitée par ce très vieil antagonisme.
Depuis la seconde guerre mondiale, le secret a été utilisé pour accumuler de nouveaux pouvoirs bureaucratiques classifiés, sous couvert de la planification d’urgence censée répondre aux désastres nationaux. Au sein même comme en dehors de l’État, ce programme est connu sous le nom de code de « Projet Jugement dernier ». Au début de la présidence Reagan, cette planification a été rebaptisée par une appellation trompeuse, la « Continuité du Gouvernement » (ou COG). Notamment développée par Oliver North, Donald Rumsfeld et Dick Cheney depuis le début des années 1980, la COG est en fait devenue le vecteur d’un important changement de gouvernement depuis son instauration le 11 septembre 2001. À l’origine, les pouvoirs répressifs extrêmes qui avaient été accumulés dans le cadre du Projet Jugement dernier furent développés afin de contrôler le reste du monde. À présent, les États-Unis eux-mêmes sont traités comme s’ils étaient un territoire occupé – et ce à un degré sans précédent.
Ces plans – initialement centrés sur une éventuelle décapitation du gouvernement des États-Unis à la suite d’une attaque nucléaire –, furent progressivement recalibrés afin de gérer le problème de la désobéissance civile, et plus particulièrement de la résistance de l’opinion publique états-unienne aux campagnes militaires à l’étranger. En effet, les plans de la COG furent modifiés sous l’administration Reagan afin de traiter le peuple des États-Unis comme une forme d’ennemi. Devant les Comités restreints du Congrès sur l’affaire Iran-Contra, Oliver North avait déclaré : « Nous n’avons pas perdu la guerre au Vietnam, nous l’avons perdue ici même, dans cette ville [c’est-à-dire Washington]. »24 Ainsi, le Projet Jugement dernier a repris et élargi les directives de l’opération Garden Plot développées par l’armée US. Ce programme était destiné à gérer des manifestations anti-guerres et des émeutes urbaines qui, après l’assassinat de Martin Luther King Jr, avaient abouti à la création de ce que l’on appelle la « salle de guerre intérieure » du Pentagone (la « domestic war room », ou Directorate of Civil Disturbance and Planning Operations [DCDPO]). Les stratèges de la COG y ont également incorporé des plans du Département de la Justice, qui organisaient la mise en place d’un système de centres de détention pour des milliers de dissidents – ces derniers ayant été fichés pour être immédiatement arrêtés en cas d’urgence nationale. 25
Le résultat de cette planification de la COG fut un ensemble de mécanismes répressifs, préparés pendant deux décennies par un groupe très restreint et élitiste, puis instaurés à partir du 11-Septembre. J’en discuterai dans le chapitre 3, en me référant à leur appellation officielle de « Continuité du Gouvernement » (c’est-à-dire les plans de la COG). Cet ensemble de mesures comprenait 1) la surveillance extrajudiciaire, ce qui a été confirmé par les révélations d’Edward Snowden ; 2) la détention arbitraire, incluant des dérogations sans précédent au droit de ne pas être emprisonné arbitrairement (l’habeas corpus) * et 3) des mesures inédites favorisant la militarisation de la sécurité intérieure et l’érosion du Posse Comitatus Act (une loi de 1876 interdisant au gouvernement fédéral d’avoir recours à l’armée dans l’application civile de la loi).
Depuis 2008, une brigade de combat de l’armée US a été déployée de façon permanente aux États-Unis. Sa mission principale consiste à être « mobilisée pour assurer la gestion des troubles civils et le contrôle des foules. »26 Visiblement, la plupart des gens n’ont pas conscience que les citoyens des États-Unis ont vécu depuis 2002, comme la brigade en question, sous l’autorité d’un commandement militaire de l’US Army appelé le NORTHCOM.27 Certains observateurs ont établi un parallèle entre le déploiement de cette unité en 2008 et l’année 49 av. J.-C., lorsque César et ses légions franchirent le Rubicon.
Il est probable que cette force reste déployée aux États-Unis, constituant alors un symbole ostensible de la militarisation de notre sécurité intérieure. Il faut donc espérer que le Congrès finisse par remplir les obligations que lui impose le National Emergencies Act, et qu’il mette fin à l’état d’urgence national sous lequel nous vivons depuis le 11-Septembre.
L’état profond américain
Les chapitres suivants constituent dans leur ensemble une tentative de définition de l’État profond américain – un système informel et complexe, qui est donc aussi chaotique mais néanmoins aussi puissant qu’un système météorologique. Depuis différentes perspectives, et avec certaines répétitions corroboratives, je tenterai de décrire la présence d’un trou noir transnational au cœur de nos principales difficultés politiques actuelles.
Il apparaît clairement que des forces profondes interviennent à certaines occasions pour modifier la trajectoire politique des États-Unis. Nous avons pu l’observer après que le Président Kennedy eut annoncé en 1963 sa décision de retirer les troupes états-uniennes du Vietnam. Nous pouvons également citer l’exemple des attaques du 11-Septembre, qui ont déclenché la guerre de terreur globale (également appelée dans cet ouvrage la guerre « contre » le terrorisme).28 En revanche, il est bien plus difficile de prouver que ces interventions profondes ont un quelconque lien entre elles. Afin d’enquêter sur cette possibilité, il est nécessaire de mener des recherches au-delà des archives du domaine public, sur lesquelles les universités nous habituent à travailler.
Je tenterai de démontrer que, derrière les institutions ouvertes de l’État public et leurs archives consultables, il existe un système plus obscur et abyssal, qui n’est que partiellement reconnu et documenté : le système de l’État profond. Au cœur de celui-ci évoluent les différentes agences instituées à l’abri du contrôle du Congrès et de la vue du public, telles que la CIA, la NSA et le Commandement mixte pour les opérations spéciales créé en 1980 (JSOC pour Joint Special Operations Command). En théorie, la CIA a été instaurée en 1947 par une loi du Congrès. Mais en réalité, elle a été façonnée et imposée à un Président récalcitrant par des banquiers et des avocats de Wall Street, dont Allen Dulles. Je le montrerai dans le chapitre 2, où je décrirai le système de l’État profond dans le contexte de Wall Street et des supermajors (appelées « Big Oil » aux États-Unis). Dans le chapitre 3, j’expliquerai comment le programme peu remarqué du Projet Jugement dernier – c’est-à-dire les plans de la COG mis en œuvre le 11 septembre 2001 – ont contribué à la subordination de la Constitution des États-Unis par les différentes mesures de crise analysées ici (ces procédures étant toujours en place aujourd’hui).
Les chapitres 4, 5 et 6 analyseront les contrevérités dans les récits officiels de la guerre « contre » le terrorisme – une campagne militaire qui a été invoquée pour justifier les procédures d’urgence de la COG. Je montrerai en quoi le contexte de « guerre » a permis de masquer la protection d’importants agents d’al-Qaïda par de hauts responsables des gouvernements états-unien, saoudien et qatari – à partir des années 1990, et même après le 11-Septembre. Plus particulièrement, le chapitre 6 s’intéressera aux raisons cachées de la guerre de terreur lancée par les États-Unis depuis le 11-Septembre.
Le chapitre 7 démontrera dans quelle mesure les pouvoirs profonds se sont imposés aux différents Présidents des États-Unis depuis 1961. Cette analyse nous conduira à l’argument central du chapitre 8, selon lequel il est plus probable que les événements profonds tels que le 11-Septembre – et avant celui-ci le Watergate ou l’assassinat de JFK – aient été l’œuvre de forces obscures issues de l’État profond, plutôt que d’éléments marginaux extérieurs au gouvernement. À un niveau plus obscur et abyssal, ils peuvent être considérés comme des séquences centrales et structurelles dans l’Histoire de l’État profond américain. Après quatre décennies de recherches, je peux également conclure qu’ils sont liés entre eux, notamment à travers le rôle récurrent – dans les coulisses de ces événements profonds – du réseau de communications de crise développé à travers ce que le Pentagone a appelé le « Projet Jugement dernier ».
Dans le chapitre 9, je reviendrai sur mon analyse de l’État profond. Je reprendrai alors certains éléments de cet ouvrage à la lumière des liens qu’entretiennent les États-Unis avec l’Arabie saoudite et d’autres États ou organisations (des connexions décrites en profondeur dans les chapitres 4 à 6). Mon analyse nous conduira à cette découverte fondamentale : des financements occultes, provenant des commissions versées dans le cadre d’importants contrats à long terme avec l’Arabie saoudite, « sont le dénominateur commun derrière chaque événement profond structurel (EPS) ayant affecté les États-Unis depuis (…) 1976 ». Ces EPS incluent l’Irangate (ou affaire Iran-Contra) et le 11-Septembre.
Afin de mieux comprendre l’offensive actuelle contre la démocratie états-unienne, les chapitres 10 et 11 décriront les toutes premières origines de la planification de la COG. C’est pourquoi j’analyserai la Peur rouge de 1919 ; les mesures de surveillance décidées par le directeur du FBI J. Edgar Hoover, qui étaient parfois illégales ; l’état d’urgence proclamé par le Président Truman durant la guerre de Corée ; ou encore le plan Huston de 1970 (un mémorandum de la Maison Blanche ayant été brièvement mis en œuvre, puisqu’il avait été jugé anticonstitutionnel et rejeté par John Mitchell, le ministre de la Justice – Attorney General – du Président Nixon).
Finalement, je rejoindrai celles et ceux qui perçoivent le déclin de la soi-disant Pax Americana, caractérisé par une course aux armements perpétuelle et un élargissement du recours à la violence militaire. Je comparerai ce déclin à celui – très similaire au phénomène actuel – de la Pax Britannica il y a un siècle. Aujourd’hui, nous devons mettre un terme à des politiques qui semblent aussi néfastes pour les États-Unis et le reste du monde qu’elles l’étaient à l’époque de l’Empire britannique. Le problème est que nos institutions sont à nouveau sous l’emprise d’une hystérie collective, comme ce fut le cas durant les raids de Palmer en 1919 ou les persécutions du maccarthysme dans les années 1950. La société civile doit œuvrer pour que le gouvernement US s’éloigne de l’hystérie et de l’illégalité, à l’image du réveil collectif ayant eu raison du maccarthysme. Cependant, pour reprendre le contrôle de leurs affaires politiques, les citoyens des États-Unis doivent comprendre les forces obscures de l’État profond et apprendre à les combattre.
Comme je le suggérerai à la fin de cet ouvrage, les États-Unis, à l’instar de la Grande-Bretagne, ont bien plus à offrir à l’humanité que le pouvoir violent.
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* NdT : L’habeas corpus établit une liberté fondamentale, celle de ne pas être emprisonné sans jugement. En vertu de ce principe, toute personne mise en état d’arrestation a le droit de savoir pourquoi elle est arrêtée et de quoi elle est accusée. Alors que cette note est rédigée en mars 2015, l’un des plus anciens détenus de Guantánamo ne sait toujours pas ce que les autorités états-uniennes lui reprochent. En effet, comme l’a rappelé Peter Dale Scott en 2013, « la Commission sur le 11-Septembre, se basant sur des témoignages extirpés sous la torture, a qualifié Abou Zoubeida [ou ‘Abu Zubaydah’] de ‘lieutenant de Ben Laden’ et de ‘[numéro 3] d’al-Qaïda’. (…) Toutes ces accusations furent ensuite remises en cause et, jusqu’à présent, Zoubeida n’a jamais été inculpé. En 2009, d’après le Washington Post, il ‘n’était pas même un membre (…) d’al-Qaïda, selon [des informations issues] de documents juridictionnels et d’entretiens avec des sources des renseignements, de la police et de l’armée. (…) Un ancien responsable du Département de la Justice [a déclaré] : ‘Faire de cet homme [un leader d’al-Qaïda] est ridicule.’ La même année, le gouvernement des États-Unis lui-même, dans sa réponse contre la requête en habeas corpus de Zoubeida, décida explicitement de ne pas soutenir qu’il ‘était un membre d’al-Qaïda, ou qu’il était formellement identifié comme faisant partie de cette organisation.’ Quiconque ose remettre en cause la version gouvernementale du 11-Septembre se voit imposer le sobriquet de ‘complotiste’. » – Source : Peter Dale Scott, « America’s Unchecked Security State, Part I : The Toxic Legacy of J. Edgar Hoover’s Illegal Powers », Japanfocus.org, 29 avril 2013,
www.japanfocus.org/-Peter_Dale-Scott/3932
Je voudrais tout publier, tellement tout ça est important, notamment (chapitre 3) le projet d’enfermement de tous les Américains dissidents dans des camps de concentration : 800 camps FEMA aux USA, prêts à l’emploi dès que ça va péter, grâce à d’incroyables exercices militaires d’arrestations et d’enfermements massifs…
Pour moi qui travaille depuis dix ans sur les pouvoirs institués et sur le très nécessaire — et pas facile — contrôle de ces pouvoirs, sur la tendance universelle des pouvoirs à s’autonomiser (pour s’affranchir progressivement de tout contrôle), et sur l’importance cardinale de la vigilance citoyenne pour instituer et faire vivre une constitution digne de ce nom, vous imaginez comme ce livre est un formidable cas pratique de ce qui nous pend au nez demain si nous ne devenons pas VITE, à travers le monde, des citoyens constituants.
Bonne lecture.
Étienne.
Un assassin financier parle : John Perkins explique comment la Grèce a été victime des « assassins financiers »
Le Saker francophone
Par Michael Nevradakis – Le 11 septembre 2014 – Source Truthout
John Perkins, auteur des Confessions of an Economic Hit Man [Confessions d’un assassin financier], explique comment la Grèce et d’autres pays de l’eurozone sont devenus les nouvelles victimes des assassins financiers.
John Perkins est un habitué des confessions. Son célèbre livre, Confessions of an Economic Hit Man, a révélé comment les organisations internationales, telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, tout en prétendant publiquement sauver les pays et les économies en souffrance, leurrent plutôt leurs gouvernements en les appâtant : en promettant une croissance surprenante, de superbes infrastructures et un avenir de prospérité économique – tout ce qui arriverait si ces pays empruntaient des sommes énormes à ces organisations. Loin d’atteindre une croissance économique galopante et le succès, ces pays au contraire s’effondrent sous le poids de dettes écrasantes et insoutenables.
C’est ici que les assassins financiers entrent en scène : des hommes apparemment ordinaires, dont la situation est ordinaire, se rendent dans ces pays et y imposent les sévères politiques d’austérité prescrites par le FMI et la Banque mondiale comme solutions aux difficultés économiques qu’ils connaissent maintenant. Les hommes comme Perkins ont été formés à presser chaque dernière goutte de richesse et de ressources de ces économies malades, et continuent à le faire à ce jour. Dans cette interview, diffusée sur Dialogos Radio, Perkins explique comment la Grèce et l’eurozone sont devenus les nouvelles victimes de ces assassins économiques.
Michael Nevradakis – Dans votre livre, vous décrivez comment vous avez été pendant de nombreuses années ce qu’on appelle un assassin financier. Qui sont ces tueurs à gage économiques et que font-ils ?
John Perkins – Pour l’essentiel, mon boulot consistait à identifier les pays détenant des ressources qui intéressent nos multinationales, et qui pouvaient être des choses comme du pétrole, ou des marchés prometteurs, des systèmes de transport. Il y a tant de choses différentes. Une fois que nous avions identifié ces pays, nous organisions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réellement à ces pays ; au contraire, il irait à nos propres multinationales pour réaliser des projets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des centrales électriques et des autoroutes qui bénéficiaient à un petit nombre de gens riches ainsi qu’à nos propres entreprises. Mais pas à la majorité des gens qui ne pouvaient se permettre d’acheter ces choses, et pourtant ce sont eux qui ployaient sous le fardeau d’une dette énorme, très semblable à celle de la Grèce actuellement, une dette phénoménale.
Et une fois [qu’ils étaient] liés par cette dette, nous revenions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union européenne – et posions des exigences énormes au pays : augmenter les impôts, réduire les dépenses, vendre les services publics aux entreprises privées, des choses comme les compagnies d’électricité et les systèmes de distribution de l’eau, les transports, les privatiser, et devenir au fond un esclave pour nous, pour les sociétés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union européenne. Fondamentalement, des organisations comme la Banque mondiale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes sociétés multinationales, ce que j’appelle la corporatocratie.
– Avant de considérer le cas spécifique de la Grèce, parlons un peu plus de la manière dont opèrent ces tueurs à gage économiques et ces organisations, comme le FMI. Vous avez expliqué, bien sûr, comment elles entrent dans ces pays et travaillent pour les endetter massivement, avec l’argent qui entre puis repart directement. Vous avez aussi mentionné dans votre livre ces pronostics de croissance optimistes, qui sont vendus aux hommes politiques de ces pays, mais qui n’ont en réalité aucun rapport avec la réalité.
– Exactement. Nous avons montré que si ces investissements étaient placés dans des choses comme les systèmes d’énergie électrique, l’économie croîtrait dans des proportions phénoménales. Le nœud du problème est toutefois que lorsque vous investissez dans ces grandes infrastructures, la plus grande partie de cette croissance reflète le fait que le riche devient plus riche et encore plus riche ; elle ne reflète pas la situation de la majorité du peuple, et nous le voyons aux États-Unis aujourd’hui.
Par exemple, là où nous pouvions montrer une croissance économique, la croissance du PIB, le chômage peut en même temps augmenter ou rester au même niveau, et les saisies de maisons peuvent augmenter ou rester stables. Ces chiffres tendent à refléter la position des très riches, puisqu’ils possèdent un énorme pourcentage de l’économie, statistiquement parlant. Néanmoins, nous devions démontrer que lorsque vous investissez dans ces projets d’infrastructures, votre économie se développe, et nous voulions encore prouver que sa croissance serait beaucoup plus rapide que prévue, et c’était seulement utilisé pour justifier ces prêts épouvantables et incroyablement affaiblissants.
– Y a‑t-il des points communs entre les pays généralement ciblés ? Sont-ils, par exemple, riches en ressources ou jouissent-ils de quelque autre importance stratégique pour les pouvoirs en place ?
– Oui, tous. Les ressources peuvent prendre différentes formes : certaines sont matérielles, comme les minéraux ou le pétrole ; une autre est l’emplacement stratégique ; une autre encore est un grand marché ou un faible coût du travail. Ainsi, différents pays ont des obligations différentes. Je pense que ce que nous voyons en Europe aujourd’hui n’est pas différent, et cela inclut la Grèce.
– Que se passe-t-il lorsque ces pays ciblés sont endettés ? Comment ces grandes puissances, ces tueurs économiques, ces organisations internationales reviennent-elles et obtiennent-elles leur livre de chair des pays qui sont lourdement endettés ?
– En insistant pour que les pays adoptent des politiques qui vendront leurs entreprises étatiques de service public aux grandes sociétés. L’eau et les systèmes d’épuration, peut-être les écoles, les transports, même les prisons. Privatiser, privatiser. Permettez-nous de construire des bases militaires sur votre sol. Beaucoup de choses peuvent être faites, mais à la base, ils deviennent les serviteurs de ce que j’appelle la corporatocratie. Vous devez vous rappeler qu’aujourd’hui, nous avons un Empire mondial, et ce n’est pas un empire américain. Ce n’est pas un empire national. Il n’aide pas beaucoup le peuple américain. C’est un empire industriel, et les grandes entreprises gouvernent. Elles contrôlent la politique des États-Unis et, dans une large mesure, elles contrôlent une grande partie des politiques de pays comme la Chine, partout dans le monde.
– John, considérons maintenant le cas spécifique de la Grèce ; bien sûr vous avez dit que vous croyiez que ce pays est devenu la victime de tueurs économiques et de ces organisations internationales… Quelle a été votre réaction quand vous avez entendu parler pour la première fois de la crise en Grèce et des mesures à mettre en œuvre dans le pays ?
– Je suis la situation de la Grèce depuis longtemps. J’ai été à la télévision grecque. Une société de production grecque a réalisé un documentaire intitulé Apology of an Economic Hit Man [Apologie d’un tueur économique] et j’ai aussi passé beaucoup de temps en Islande et en Irlande. J’ai été invité en Islande pour aider à encourager les gens à voter pour un référendum visant à ne pas rembourser leurs dettes, et je l’ai fait et j’ai encouragé les gens à ne pas le faire, et le résultat, c’est que l’Islande se porte plutôt bien maintenant économiquement, comparée au reste de l’Europe. L’Irlande, d’autre part : j’ai essayé de faire la même chose là-bas, mais les Irlandais ont manifestement voté contre le référendum, malgré qu’il y avait de nombreux rapports faisant état d’une importante corruption.
Dans le cas de la Grèce, ma réaction a été : « La Grèce est touchée ». Il n’y a aucun doute à ce sujet. Bien sûr, la Grèce a commis des erreurs, vos dirigeants ont fait quelques erreurs, mais le peuple n’en a vraiment pas fait, et maintenant on demande aux gens de payer pour les erreurs commises par leurs dirigeants, souvent de mèche avec les grandes banques. Donc des gens font d’énormes quantités d’argent de ces prétendues erreurs, et maintenant, on demande au peuple qui n’en a pas fait d’en payer le prix. C’est une constante dans le monde entier : nous l’avons vu en Amérique latine. Nous l’avons vu en Asie. Nous l’avons vu dans tellement d’endroits dans le monde.
– Cela m’amène directement à la question suivante : d’après mes observations, en Grèce au moins, la crise a été accompagnée par une montée de l’auto-accusation ou du dégoût de soi ; il y a ce sentiment en Grèce partagé par beaucoup de gens que le pays a échoué, que les gens ont échoué… Il n’y a quasiment plus de protestation en Grèce, et évidemment il y a une énorme fuite des cerveaux – beaucoup de gens quittent le pays. Cela vous semble-t-il familier lorsque l’on compare à d’autres pays dans lesquels vous avez une expérience personnelle ?
– Bien sûr, cela fait partie du jeu : convaincre les gens qu’ils ont tort, qu’ils sont inférieurs. La corporatocratie est incroyablement bonne là-dedans, par exemple la guerre au Vietnam, pour convaincre le monde que les Nord-Vietnamiens étaient mauvais ; aujourd’hui, ce sont les musulmans. C’est une politique antagoniste : nous sommes bons. Nous avons raison. Nous faisons tout juste. Vous avez tort. Et dans ce cas, toute cette énergie a été dirigée contre le peuple grec pour dire : « Vous êtes paresseux, vous n’avez pas fait pas ce qu’il fallait, vous n’avez pas mené les bonnes politiques », alors qu’en réalité, c’est contre la communauté financière, qui a encouragé la Grèce à prendre cette voie, qu’il faut porter une énorme montagne d’accusations. Et je voudrais dire qu’il se passe quelque chose de très semblable aux États-Unis, où les gens sont amenés à croire qu’ils étaient stupides parce que leurs maisons ont été saisies, qu’ils ont acheté les mauvaises maisons, qu’ils ont dépensé au-delà de leurs moyens.
Le fait est que leurs banquiers leur ont dit de le faire, et dans le monde entier, nous en sommes venus à faire confiance à des banquiers – ou nous avions l’habitude de le faire. Aux États-Unis, nous n’avons jamais cru qu’un banquier nous dirait d’acheter une maison à 300 000 dollars. Nous pensions que c’était dans l’intérêt des banques de ne pas la saisir. Mais cela a changé il y a quelques années, et les banquiers ont dit aux gens qui savaient ne pouvoir se permettre qu’une maison à 300 000 dollars d’en acheter une à 500 000 dollars.
« Serrez-vous la ceinture, dans quelques années, cette maison vaudra plus d’un million de dollars ; vous gagnerez beaucoup d’argent»… En fait, la valeur des maisons a baissé, le marché s’est effondré, les banques ont saisi ces maisons, les ont transformées et les ont revendues. Double coup dur. On a dit aux gens : « Vous avez été stupides, vous avez été cupides, pourquoi avez-vous acheté une maison si chère ?» Mais en réalité, ce sont les banquiers qui leur ont dit de le faire, et nous avons été éduqués à croire que nous pouvons faire confiance à nos banquiers. Quelque chose de très semblable à grande échelle est arrivé dans tellement de pays dans le monde, y compris en Grèce.
– En Grèce, les grands partis traditionnels sont, évidemment, majoritairement en faveur des dures mesures d’austérité qui ont été imposées, mais nous voyons aussi que les grands intérêts économiques et des médias les soutiennent massivement. Cela vous surprend-il au moins un peu ?
– Non, cela ne me surprend pas, et pourtant c’est ridicule, parce que l’austérité ne fonctionne pas. Nous l’avons prouvé encore et encore, et peut-être la plus grande preuve est l’inverse, aux États-Unis pendant la Grande dépression, lorsque le président Roosevelt a lancé toutes ces politiques pour remettre les gens au travail, pour injecter de l’argent dans l’économie. C’est cela qui fonctionne. Nous savons que l’austérité ne marche pas dans ces situations.
Nous devons aussi comprendre que, par exemple aux États-Unis, au cours des 40 dernières années, la classe moyenne a décliné en terme de pouvoir d’achat réel, tandis que la croissance économique a augmenté. En fait, c’est précisément ce qui est arrivé dans le monde entier. A l’échelle mondiale, la classe moyenne décline. Les grandes entreprises doivent reconnaître – elles ne l’ont pas encore fait, mais elles doivent le reconnaître – que cela ne sert les intérêts de personne à long terme, que la classe moyenne est le marché. Et si la classe moyenne continue à décliner, que ce soit en Grèce ou aux États-Unis, ou mondialement, ce sont les entreprises qui en paieront le prix pour finir ; elles n’auront plus de consommateurs. Henry Ford a dit un jour : « Je veux payer tous mes ouvriers suffisamment afin qu’ils puissent sortir et acheter des voitures Ford. » C’est une très bonne politique. C’est sage. Ces programmes d’austérité vont dans le sens contraire et c’est une politique stupide.
– Dans votre livre, écrit en 2004, vous avez exprimé l’espoir que l’euro servirait de contrepoids à l’hégémonie américaine mondiale, à l’hégémonie du dollar US. Vous étiez-vous jamais attendu à voir dans l’Union européenne ce que nous voyons aujourd’hui, avec l’austérité qui ne sévit pas seulement en Grèce, mais aussi en Espagne, au Portugal, en Irlande, en Italie et dans plusieurs autres pays ?
– Ce que je n’avais pas réalisé durant toute cette période est à quel point la corporatocratie ne veut pas d’Europe unie. Nous devons comprendre cela. Ils peuvent être assez satisfaits avec l’euro, avec une monnaie – ils sont satisfaits à un certain point qu’elle soit unique, de façon à ce que les marchés soient ouverts – mais ils ne veulent pas de règles et de régulations standardisées. Avouons-le, les grandes sociétés, la corporatocratie, tirent un avantage du fait que certains pays en Europe ont des lois fiscales beaucoup plus clémentes, certains ont des lois sociales et environnementales beaucoup plus indulgentes, et elles peuvent les monter les uns contre les autres.
Que se passerait-il pour les grandes sociétés si elles n’avaient pas leurs paradis fiscaux dans des endroits comme Malte ou ailleurs ? Je pense que nous devons reconnaître ce que la corporatocratie a vu en premier, l’euro solide, une Union européenne qui semblait une très bonne chose ; mais lorsque celle-ci a évolué, ils ont aussi vu que ce qui allait arriver étaient ces lois sociales et environnementales et que les régulations seraient standardisées. Ils ne le voulaient pas, donc dans une certaine mesure, ce qui s’est passé en Europe est arrivé parce que la corporatocratie veut que l’Europe échoue, au moins à un certain niveau.
– Vous avez écrit sur les exemples de l’Équateur et d’autre pays, qui après l’effondrement des prix du pétrole à la fin des années 1980, se sont retrouvés avec des dettes énormes et ce qui a conduit, bien sûr, à des mesures d’austérité massives… Tout cela sonne de manière très semblable à ce que nous voyons aujourd’hui en Grèce. Comment les peuples de l’Équateur et d’autres pays qui se sont retrouvés dans des situations similaires ont-ils finalement résisté ?
– L’Équateur a élu un président assez remarquable, Rafael Correa, qui a un doctorat en économie d’une université états-unienne. Il comprend le système, et il a compris que l’Équateur acceptait de rembourser ses dettes lorsque j’étais un assassin économique et que le pays était dirigé par une junte militaire qui était sous le contrôle de la CIA et des États-Unis. Il a compris que la junte acceptait ces dettes immenses, et endettait profondément l’Équateur. Lorsque Rafael Correa a été démocratiquement élu, il a dit immédiatement : « Nous ne payerons pas ces dettes, le peuple ne les a pas approuvées ; peut-être le FMI devrait-il les payer, ou peut-être la junte, qui bien sûr avait disparu depuis longtemps – enfuie à Miami ou ailleurs – peut-être John Perkins et les autres tueurs à gage financiers devraient-ils payer les dettes, mais le peuple ne devrait pas les payer. »
Et depuis lors, il a renégocié et fait baisser les dettes, en disant : « Nous pourrions être disposés à en payer certaines. » C’était un geste très intelligent. Il reflétait différentes choses qui avaient été faites à différents moments dans différents endroits, comme le Brésil et l’Argentine et, plus récemment, en suivant le modèle de l’Islande, avec beaucoup de succès. Je dois dire que Correa a connu quelques véritables revers depuis lors… Lui, comme tant d’autres présidents, doit être conscient que si vous vous opposez trop fortement au système, si les assassins économiques ne sont pas contents, s’ils ne parviennent pas à leurs fins, alors les chacals arriveront et vous assassineront ou vous renverseront par un coup d’État. Il y a eu une tentative de coup d’État contre lui ; il y a eu un coup d’État réussi dans un pays pas très éloigné du sien, le Honduras, parce que ces présidents se sont dressés contre le système.
Nous devons prendre conscience que ces présidents sont dans des positions très très vulnérables ; et à la fin, nous, les gens, nous devons les soutenir, parce que les dirigeants peuvent faire seulement un certain nombre de choses. Aujourd’hui, en de nombreux endroits, les dirigeants ne sont pas seulement vulnérables ; il n’est plus nécessaire d’utiliser une balle pour faire tomber un dirigeant. Un scandale – un scandale sexuel, un scandale de drogue – peut le faire. Nous avons vu ce qui est arrivé à Bill Clinton, à Strauss-Kahn au FMI ; nous avons vu cela se passer un grand nombre de fois. Ces dirigeants sont tout à faits conscients qu’ils sont dans des positions très vulnérables : s’ils s’opposent ou vont trop fermement à l’encontre du statu quo, ils seront éliminés, d’une manière ou d’une autre. Ils en sont conscients et il incombe aux peuples de se dresser vraiment pour nos propres droits.
Vous avez mentionné l’exemple récent de l’Islande… A part le référendum qui a eu lieu, quelles autres mesures le pays a‑t-il adopté pour sortir de cette spirale de l’austérité et pour retourner à la croissance et à une perspective beaucoup plus positive pour le pays ?
– L’Islande a investi dans des programmes pour remettre les gens au travail et a aussi traîné en justice quelques-uns des banquiers qui ont causé les problèmes, ce qui a beaucoup amélioré la situation pour les gens, moralement parlant. Donc l’Islande a lancé certains programmes qui disent : « Non, nous n’irons pas dans l’austérité, nous ne rembourserons pas ces prêts ; nous mettrons de l’argent dans des mesures permettant aux gens de retourner travailler », et en fin de compte, c’est ce qui stimule l’économie, des gens qui travaillent. Si vous avez un taux de chômage élevé, comme la Grèce aujourd’hui, un chômage extrêmement élevé, le pays sera toujours en difficulté. Vous devez donc faire baisser le chômage, vous devez embaucher des gens. C’est si important que les gens puissent de nouveau travailler. Votre chômage atteint environ 28% ; il est stupéfiant et le revenu disponible a chuté de 40% et il va continuer à baisser si vous avez un taux de chômage élevé. Donc la chose importante pour une économie est de faire augmenter le taux d’emploi et, en retour, d’obtenir un revenu disponible tel que les gens investiront dans votre pays et dans des biens et des services.
– Pour conclure, quel message voudriez-vous partager avec le peuple grec, puisqu’ils continuent à expérimenter et à vivre les conséquences terribles des politiques d’austérité appliquées dans le pays ces trois dernières années ?
– Je m’appuierai sur l’histoire de la Grèce. Vous êtes un pays fier, fort, un pays de guerriers. Le mythe du guerrier vient en quelque sorte de la Grèce, tout comme la démocratie ! Et réaliser que le marché est une démocratie aujourd’hui, et comment nous dépensons notre argent et que nous exerçons ce droit en votant. La plupart des démocraties politiques sont corrompues, y compris celle des États-Unis. La démocratie ne travaille pas vraiment sur une base gouvernementale parce que les grandes sociétés s’en occupent. Mais elle travaille sur la base du marché. J’encouragerais le peuple grec à faire front : ne payez pas ces dettes, organisez vos propres référendums, refusez de les payer, descendez dans la rue et mettez-vous en grève.
Et donc je voudrais encourager le peuple grec à continuer à le faire. N’acceptez pas les critiques soutenant que c’est de votre faute, que vous êtes à blâmer, que vous avez mérité de subir l’austérité, l’austérité, l’austérité. Cela ne marche que pour les gens riches ; cela ne marche pas pour la personne moyenne de la classe moyenne. Reconstruisez cette classe moyenne ; ramenez l’emploi ; ramenez un revenu disponible pour les citoyens moyens en Grèce. Luttez pour cela, faites-le advenir ; défendez vos droits ; respectez votre Histoire de combattants et de leaders dans la démocratie, et montrez-le au monde !
Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone
Source : http://lesakerfrancophone.net/un-assassin-financier-parle-john-perkins-explique-comment-la-grece-a-ete-victime-des-assassins-financiers/
A la min 25,
John Perkins et les assassins économiques dans le documentaire « ZEITGEIST » :
https://www.dailymotion.com/video/xlxs51_zeitgeist-addendum‑1–3‑narration-fr_webcam
(le début du documentaire est tout aussi intéressant sur la création monétaire, la création de la dette)
Même conclusion dans la dernière vidéo de Gérard Foucher :
« Une guerre qui ne dit pas son nom »
https://youtu.be/A8u2daNS49o
On ne s’en lasse pas…
Thomas Sankara
Discours Sur La Dette
[Sommet OUA, Addis Abeba, 1987]
httpv://youtu.be/FhkqN6KTtJI
httpv://youtu.be/jvYM6cGuBo8
Les meilleurs partent toujours les premiers.
Texte important signalé sur les-crises.fr
http://www.les-crises.fr/le-choquant-rapport-aig-de-2008/ :
Le choquant Rapport AIG de 2008 sur les véritables motifs derrière la « crise perpétuelle » de l’Europe et la mort de la Grèce
Source : Zerohedge, Tyler Durden sur 15/07/2015 17:52 ‑0400 – Traduction Librement Adaptée © Didier ARNAUD le 16/07/2015
Source : http://www.zerohedge.com/news/2015–07-15/shocking-2008-aig-report-laying-out-motives-behind-europes-perpetual-crisis-and-deat
“Hier, Richard Koo de Nomura a présenté l’une des meilleures évaluations de la situation en Grèce, quand il a déclaré que le « FMI commence lentement à comprendre l’économie grecque », ce qui explique son revirement stratégique, à propos de celle qui exige désormais des réductions de sa dette bien plus importantes que ce que l’Europe, et l’Allemagne tout particulièrement, sont prêts à concéder.
Koo note en outre que « la raison qui explique le plongeon du PIB de la Grèce provient de ce que la consolidation budgétaire a été réalisée en plein bilan de récession, résultant d’une spirale déflationniste destructive qui a complètement dévasté la vie des Grecs ordinaires. Alors même que la nation peut donner l’impression de faire des progrès si nous prenons en considération les données en pourcentage du PIB, les données brutes nous montrent à contrario une économie en plein effondrement. Cette différence de points de vue augmente encore davantage le fossé qui sépare les créanciers européens qui estimaient que tout allait pour le mieux, et le citoyen grec, qui a souffert d’un grave déclin de son niveau de vie. Et cet important écart de perceptions n’a peut-être été nulle part aussi évident qu’à travers les résultats du référendum national du 5 Juillet ».
L’observation de cette destruction économique grecque est absolument exacte, et ce n’est pas une surprise pour nos lecteurs : Elle a constitué notre étude de cas non seulement pour la Grèce, mais également pour le reste des pays périphériques de l’Europe qui souffrent eux aussi d’une détérioration continue de leur niveau de vie, en raison de l’absence d’un rééquilibrage externe (Merci la monnaie commune) laissant la dévaluation interne (les salaires qui plongent, la déflation, l’effondrement économique) comme seule possibilité de pouvoir rester compétitif dans la zone €uro.
Mais là où notre opinion diffère de celle de Koo, c’est bien au sujet des véritables « motifs » qui seraient derrière la réticence des créanciers à interpréter honnêtement la situation sur le terrain en Grèce.
Oui, il est tout à fait exact que ce sont les mêmes créanciers qui étaient les prochains bénéficiaires de quelque 90% des différentiels du produit de la dette financée pour entrer en Grèce (pas plus de 11% des € 220 milliards du sauvetage grec n’aurait vraiment bénéficié à la population globale), et qu’en conséquence, ils peuvent avoir eu l’impression que les Grecs ordinaires appréciaient aussi beaucoup les miettes de leur plan de sauvetage.
Ce ne fut pas vraiment le cas, comme les événements du 5 Juillet l’ont démontré.
Mais alors que l’ancien économiste de la FED va sûrement attribuer cet « oubli » à de la simple négligence ou, au mieux, à de la bêtise, même si l’ensemble d’une nation de 11 millions d’habitants souffre comme jamais dans l’histoire en raison de ce qui est, au mieux, une expérience ratée, il pourrait y avoir une mystérieuse vérité beaucoup moins avouable derrière tous ces événements en Grèce au cours de ces 5 dernières années, en particulier compte tenu de la sinistre insistance de l’Allemagne pour refuser toute annulation des dettes grecques, malgré ce qui est maintenant devenu un fait admis que, sans une décote (haircut) majeur de sa dette,la Grèce n’est tout simplement pas viable.
Faisons connaissance avec Bernard Connolly.
Bernard est un économiste britannique dont la montée en puissance a commencé quand il a travaillé pendant de nombreuses années à la Commission Européenne à Bruxelles, où il était Chef de l’unité responsable du Système monétaire européen et des politiques monétaires. En d’autres termes, si quelqu’un connaît particulièrement bien ce vers quoi l’ascension de l’€uro conduirait, c’est l’un des mieux placé.
Nous disons « éventuel », parce qu’il a été licencié par la Commission en 1995. Le catalyseur peut bien avoir été son livre « Le Cœur Pourri de l’Europe : la sale guerre pour l’argent de l’Europe, un traitement négatif du mécanisme de change européen », qui a fait que les €urocrates ne l’ont pas vraiment pris à la légère.
Cependant, Bernard est beaucoup plus intéressant, non pas pour ses livres, ni pour son emploi à Bruxelles, mais plutôt à cause de l’endroit où il est allé ensuite et ce qu’il y faisait.
Après que sa relation ait pris fin avec l’Europe, Bernard est entré à la Banque AIG, à la branche financière de l’infâme AIG basée à Paris, dont l’effondrement en même temps que celui de Lehman, a été le principal catalyseur de la grande crise financière. Bernard n’a cependant pas été dans le front office (salle des marchés) et n’a pas négocié de CDS, mais il en était le stratège mondial.
Voici comment l’euroscepticisme a bien prospéré pour aboutir à un rapport le 30 mai 2008, juste quelques mois avant que les GSEs (NdT : Entreprises Financières d’État) et Lehman ne fassent faillite, et qu’AIG ne soit renflouée.
Le rapport a été intitulé « Europe – pilotée ou Poussée », et il aurait mieux valu qu’il devienne une lecture incontournable pour tout Grec (et Européen) il y a environ 7 ans puisque, non seulement il explique précisément pourquoi la Grèce est maintenant sur le point d’une véritable capitulation souveraine, et de l’effondrement total, mais en plus il présente TOUT ce qui pourrait constituer les véritables motifs derrière la crise perpétuelle de l’Europe et pourquoi il apparaît presque comme si les principaux pays européens n’exigent que des hommes malades en Europe, parce que la Grèce en est tout simplement le premier de la liste, demeurer et maintenir l’Europe dans un état d’agitation perpétuelle.
Et puisque ce rapport est tout aussi pertinent aujourd’hui qu’il l’était il y a 7 ans, nous exposons à nouveau certains de ses points clés.
Du 30 mai 2008
La crise économique mondiale et la crise de l’UEM
- La crise mondiale est le résultat d’une mauvaise allocation inter temporelle (Greenspan, UEM).
- En effet, elle a constitué un jeu de Ponzi mondial
- En Europe, cela a été renforcé par le mythe que les « comptes courants ne comptent pas dans une union monétaire » : l’UEM est la plus grosse de toutes les bulles de crédit.
- Le traité affirme que le gouvernement devrait avoir le même statut de crédit que des emprunteurs du secteur privé.
- L’union monétaire signifie une plus grande instabilité économique.
- Ces deux facteurs devraient présager d’une cote de crédit aggravée au sein de l’UEM, mais les spreads (ndt : écarts des taux) des obligations d’État ont effectivement diminué dans l’UEM et les agences de notation ont de ce fait sur noté les gouvernements
Au moment où la bulle éclate …
- L’éclatement d’une bulle de crédit dans le monde se traduit par l’effondrement de la demande intérieure dans les pays déficitaires (par exemple, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, dans les Balkans, dans les états Baltes – et dans plusieurs pays de la zone €uro)
- Aux États-Unis, et dans une certaine mesure en Grande-Bretagne, la demande intérieure est soutenue par des baisses de taux et, en plus, aux États-Unis, par une relance budgétaire
- Parmi les pays affectés de la zone €uro, ce n’est pas le cas
- En l’absence de soutien de la demande intérieure, les pays touchés sont contraints à une amélioration de leurs exportations nettes par une meilleure compétitivité
- Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, cela se passe à travers la dépréciation de la monnaie – dans la zone €uro, ce n’est pas possible.
[ZH : C’est maintenant le cas, mais pour la Grèce, c’est beaucoup trop tard, plus que tout « soutien » incrémentiel qui fait que la bulle de la dette européenne grossit de plus en plus, ainsi que nous l’avons récemment montré]Et les mouvements implicites des taux de change réels deviennent considérables …
- Obstfeld et Rogoff ont vu un besoin pour peut-être un véritable mouvement de 65% du taux de change pour les États-Unis si l’ajustement du compte courant se produisait brusquement (par exemple, après un effondrement de l’immobilier).
- L’effet est linéaire dans la taille du déficit du compte courant par rapport à la taille du secteur des biens échangés, de sorte que pour les quatre grands pays déficitaires de la zone €uro nous obtenons les mouvements nécessaires du taux de change réel de la manière suivante :
Grèce : 94%
Espagne : 55%
Portugal 36%
Italie : 9%
France 15%
- … Ce qui signifie d’énormes écarts d’inflation nécessaires entre les blocs au sein de la zone €uro
- Si la BCE tente d’éviter la dépression dans le bloc en déficit (c.-à‑d., qu’elle maintient son taux inflation à, disons, 3 %) et que les pays en déficit en tant que bloc (équivalent à environ 2⁄3 du PIB de la zone €uro) peuvent améliorer leur compétitivité de, disons, 30 %, sur une période de cinq ans, alors cela impliquerait une dépréciation de l’€uro de 50 % et (1÷3 de relais dans le Bloc allemand IPC) une hausse de 17 % (près de 3½ % par an) du niveau de prix du Bloc allemand, amenant l’inflation du Bloc allemand aux environs de 6½ % pendant cinq ans.
La BCE ne l’a pas fait. Elle a plutôt choisi ce qui suit, qui est aussi l’explication du chômage des jeunes dans la périphérie aux alentours de 50 %
- Si, à la place, la BCE avait essayé de maintenir l’inflation à 2% dans la zone €uro (et sans aucun changement dans l’€uro), tous les changements de compétitivité seraient venus du Bloc latin en déflation – ce qui aurait presque certainement déclenché une horrible dépression, un chaos financier, la multiplication des défauts, la détresse sociale et une possible instabilité politique.
- Mais cela signifierait une importante déflation de la zone €uro, et qui aussi, frapperait la cible de la zone €uro en déclenchant obligatoirement une sévère dépréciation de l’€uro et une augmentation notable de l’inflation du Bloc allemand.
- Ce sont tous les calculs du premier tour – ils ne tiennent pas compte des spirales salaires-prix des économies en surchauffe dans le Bloc allemand.
Et on en arrive au moment où tout arrive à domicile en Grèce :
Les choses sont encore pires pour les pays individuels
- ‑Si la BCE décide d’éviter la dépression, la déflation et le défaut dans le pays le plus faible (la Grèce), la dépréciation nécessaire de l’€uro serait énorme et l’inflation du Bloc allemand serait bien dans à deux chiffres pendant plusieurs années.
- Si les pays faibles ont, à titre individuel, peu d’influence politique, il sera particulièrement difficile pour eux d’obtenir un renflouement de la BCE grâce à des taux d’intérêt bas et à un €uro faible.
- Mais s’il n’y a aucun sauvetage de la BCE, les économies vulnérables devront faire face à la catastrophe.
Ce n’est pas seulement la manière dont tout cela s’est joué, mais cela a aussi conduit – comme nous avons pu le voir – la Grèce, qui avait clairement « peu d’influence politique » – à tout perdre, et elle est maintenant sur le point d’abdiquer sa souveraineté à une oligarchie de bureaucrates politiques non élus et aux intérêts industriels allemands (souvenez-vous : les exportations allemandes représentent 40% du PIB et un €uro faible est de loin, et même de très loin, beaucoup plus favorable qu’un Deutschmark fort).
Et en plus, rétrospectivement, l’estimation ci-dessus et les événements actuels sont aussi confirmés par la déclaration cryptique de Wolfgang Schäuble au Welt am Sontag dans cette interview de 2011 :
- Schäuble : « Nous avons décidé d’en arriver à une union politique via une union économique et monétaire Nous avions l’espoir – et nous l’avons encore aujourd’hui – que l’€uro pourrait progressivement amener une union politique, mais nous n’en sommes pas encore là, et voilà l’une des raisons pour lesquelles les marchés restent méfiants. »
- Welt am Sontag : « Alors, est-ce que les marchés vont nous forcer maintenant à une union politique ? »
- Schäuble : « La plupart des États membres ne sont pas encore tout à fait prêts à accepter les contraintes nécessaires pour leur souveraineté nationale. Mais croyez-moi, le problème peut être résolu. »
Et, merci la Grèce, nous sommes maintenant sur le point de voir précisément comment.
Donc, il y a une autre issue ? La réponse est oui – et c’est justement la base l’énorme pari sur la « théorie des jeux » de Varoufakis au cours des 6 derniers mois, un pari qui reposait en totalité sur « qui a le plus d’effet de levier », comme nous l’expliquions en Janvier. Cependant, merci à l’arrivée du QE juste au bon moment, qui a permis à la BCE de fixer et de contrôler les prix du marché (marché qui n’espérait que la réduction des résultats indésirables et plus simplement le frontrun d’une banque centrale) d’actions et d’obligations, dans le processus d’écrasement de tout effet de levier grec.
- Les déficits courants peuvent être soldés sans une réduction correspondante du déficit du commerce si les transferts courants sont assez puissants.
- Le traité interdit bien une prise de contrôle de la dette publique d’un pays, mais ne prohibe pas les transferts supplémentaires pour soutenir les dépenses privées.
- La BCE est en effet déjà en train d’aider certains systèmes bancaires en acceptant des garanties de plus en plus risquées (mais notez que ceci peut constituer une aide aux banques allemandes, néerlandaises / belges ainsi que, par exemple, aux banques espagnoles – notez le désaccord public entre Mersch et Weber).
- Mais les chiffres résultant d’un plan de sauvetage financier complet seraient énormes : l’élimination des déficits courants au sein de la zone €uro par les renflouements fiscaux obligerait les pays excédentaires (le Bloc allemand) à effectuer des paiements équivalents à 16% des recettes totales de leur gouvernement (7% de leur PIB).
Hé oui, Varoufakis avait raison, et il aura bien raison au final : le coût d’un Grexit se serait révélé beaucoup trop grand à l’avenir. Cependant, il n’avait pas anticipé que l’Europe disposait d’une toute aussi puissante parade : le blocage des dépôts grecs indéfiniment dès maintenant.
La Grèce s’est soumise.
Ce qui nous amène à la dernière question :
Qu’est-ce que veut l’Europe ?
Voici la réponse de Connolly :
Pour se servir des enjeux mondiaux en tant qu’excuses pour étendre ses pouvoirs :
- Questions environnementales : accroître le contrôle sur les pays membres – idée avancée de la gouvernance mondiale
- Terrorisme : utiliser l’excuse pour un plus grand contrôle de la police et des problèmes judiciaires – accroître l’étendue de la surveillance
- Crise financière mondiale : tuer deux oiseaux (marché libre et économie Anglo-saxonne) avec une seule pierre (Organisme de Régulation à l’échelle Européenne – les tentatives de la gouvernance financière mondiale)
- UEM : créer une crise pour forcer l’introduction du « gouvernement économique européen »
Et nous y voilà : en quatre points simples, énoncés dans une ancienne présentation d’il y a 7 ans, une prédiction qui est sur le point d’être prouvée sans contestation. Parce qu’une fois la Grèce soumise, la prochaine sera l’Italie, l’Espagne, le Portugal, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le Gouvernement Économique Européen, également connu en tant qu’ « Empire Européen », soit contrôlé par une poignée de joueurs européens « nordiques » avec les banquiers qui les soutiennent financièrement, pour transformer sa simple vision en réalité.”
Source : Zero Hedge – Rapport AIG
« Ce que l’Europe veut » (selon AIG), Hollande le veut aussi maintenant !
Point 4. de la présentation d’AIG :
» UEM : créer une crise pour forcer l’introduction du gouvernement économique européen »
Dans la presse :
http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/021215844015-hollande-prone-une-avant-garde-europeenne-1138280.php
Trop facile avec AIG 😉
Venez voir où nos prétendus « représentants » (Hollande, Valls, Macron, et tous les traîtres) prennent leurs ordres de mission (en tant que collaborateurs de l’occupant) :
http://www.imf.org/external/french/np/ms/2015/051915f.htm
France : Conclusions de la Mission de la Consultation de 2015 au Titre de l’Article IV du FMI
(Paris, 19 mai 2015)
Nous assistons à une reprise solide de l’activité économique à court terme, mais les rigidités structurelles continuent de peser sur les perspectives à moyen terme. Des efforts importants ont été consentis dernièrement pour remédier à ces rigidités, notamment par la réduction du coin fiscal sur les salaires et des réformes axées sur l’offre. Toutefois, les efforts doivent être poursuivis pour résoudre les problèmes économiques fondamentaux de la France : un chômage structurel élevé, une croissance potentielle faible et un niveau record de dépenses publiques. Nos principales recommandations sont les suivantes :
• Mener des réformes structurelles, à tous les niveaux de l’État, pour assurer une plus grande efficacité des dépenses publiques et limiter leur augmentation au taux d’inflation.
• Donner plus de flexibilité aux partenaires sociaux au niveau de l’entreprise et faciliter l’emploi des jeunes et des travailleurs peu qualifiés.
• Maintenir la dynamique des réformes axées sur l’offre afin de rétablir la compétitivité et d’encourager l’investissement, notamment en supprimant les obstacles qui freinent le développement des entreprises.
1. L’économie française se redresse, mais la croissance potentielle paraît encore beaucoup plus faible qu’avant la crise. Après presque quatre ans de quasi-stagnation, nos projections laissent entrevoir une croissance du PIB réel de 1,2 % cette année, rythme supérieur aux prévisions du gouvernement. La reprise s’appuie sur une conjoncture extérieure très favorable, en particulier la chute des cours du pétrole, la dépréciation de l’euro et des taux d’intérêt tombés à des niveaux sans précédent. Le rebond initial a été alimenté par la consommation des ménages et les exportations devraient aussi se redresser. Cependant, l’investissement n’a pas encore réagi, le chômage reste obstinément élevé et la dette publique ne cesse de s’accroître. En outre, les impulsions extérieures positives pourraient bientôt se dissiper alors que les rigidités structurelles continuent de peser sur la croissance potentielle de la France — que les services du FMI estiment à 1¼ % seulement en moyenne au cours des cinq prochaines années, en dépit de la croissance dynamique de la main‑d’œuvre.
2. La stratégie budgétaire a été réorientée à juste titre vers un assainissement reposant sur les dépenses. Le niveau élevé et croissant des dépenses publiques est au cœur des problèmes budgétaires de la France depuis des décennies. Imputables en particulier aux collectivités locales, à la sécurité sociale et à la masse salariale, les dépenses des administrations publiques ont atteint le niveau record de 57½ % du PIB l’année dernière, soit 11 % de PIB de plus que la moyenne de la zone euro. Si l’augmentation des dépenses de l’administration centrale et des dépenses de santé a été contenue ces dernières années, les dépenses des collectivités locales ont en revanche continué de s’accroître et les dépenses sociales sont les plus élevées des pays de l’OCDE. La tendance persistante à la hausse des dépenses a fait monter non seulement la dette publique mais aussi la pression fiscale sur le secteur privé jusqu’à des niveaux très élevés. Après des années pendant lesquelles l’ajustement prononcé des finances publiques s’est opéré par l’augmentation des recettes, le passage à un assainissement reposant sur les dépenses est la bonne stratégie, et devrait être poursuivi au cours des prochaines années.
3. Pour que les objectifs budgétaires à moyen terme puissent être atteints, nous recommandons que l’augmentation des dépenses soit ancrée au taux d’inflation, à partir de 2016. D’après nos projections, le déficit budgétaire sera ramené juste en dessous de 3 % du PIB en 2017, mais nous entrevoyons le risque que cet objectif ne soit pas atteint en cas de chocs défavorables. Les hypothèses macroéconomiques qui sous-tendent le Programme de stabilité d’avril 2015 sont prudentes, mais les mesures nécessaires en matière de dépenses pour appliquer ce programme ne sont pas encore complètement définies. De plus, le rythme d’ajustement prévu ne laisse guère de marge pour le cas où les résultats en matière de croissance et d’inflation seraient décevants ou de nouvelles dépenses s’avéreraient nécessaires. Le maintien des dépenses au même niveau en termes réels produirait un ajustement budgétaire structurel d’environ ½ % du PIB par an et dégagerait des marges de manœuvre plus amples pour parvenir aux objectifs de déficit à moyen terme, y compris l’équilibre structurel à l’horizon 2020. Considération essentielle, cela contribuerait à placer fermement la dette publique sur une trajectoire descendante d’ici à 2017. Plus précisément, les mesures à prendre sont les suivantes :
• Économies budgétaires à court terme. Le gouvernement devrait préciser les mesures structurelles additionnelles qu’il entend prendre pour maintenir les dépenses des administrations publiques au même niveau en termes réels en 2016, en réaffirmant que tout surcroît inattendu de ressources résultant d’une augmentation des recettes ou d’une baisse des taux d’intérêt sera économisé.
• Revue des dépenses. Dans le prolongement des efforts engagés récemment, une revue générale des dépenses devrait avoir lieu périodiquement pour évaluer l’efficacité et la qualité des dépenses publiques à tous les niveaux de l’État afin d’identifier les possibilités d’économies structurelles. Cette révision devrait porter notamment sur le niveau des effectifs et les pratiques en matière de promotion, ainsi que sur un meilleur ciblage des politiques publiques, notamment en ce qui concerne les allocations logement et les allocations familiales.
• Collectivités locales. L’objectif indicatif d’évolution de la dépense publique locale (ODEDEL) pour 2016 devrait être limité au taux d’inflation ressortant des projections, complété par la réduction prévue des transferts et le durcissement des plafonds des emprunts et des impôts locaux. À moyen terme, les dépenses réelles au niveau local devraient être réduites en prenant en compte une révision des effectifs, la réforme territoriale et le renforcement de l’intercommunalité.
• Sécurité sociale. En s’appuyant sur les réformes récentes, il conviendrait de relever encore l’âge effectif du départ en retraite (qui reste bas), notamment en rationalisant les régimes spéciaux et en prenant des mesures pour assurer la viabilité financière des régimes de retraite complémentaire. Il conviendrait de faire en sorte que les allocations de chômage et autres allocations sociales soient plus efficientes et de maîtriser les dépenses de santé en prenant de nouvelles mesures structurelles pour atteindre l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM).
4. Le niveau élevé du chômage et la stagnation de la création d’emplois restent le défi primordial pour les responsables français. Des mesures importantes ont été prises à cet égard, en particulier la réduction du coin fiscal sur les bas salaires dans le cadre du Pacte de responsabilité et du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), les accords de 2013 visant à accroître la flexibilité du dialogue social au niveau de l’entreprise et les mesures prévues par la loi Macron pour réduire l’incertitude judiciaire entourant les licenciements au moyen d’une réforme des prud’hommes. Cependant, en l’absence de nouvelles réformes structurelles, il est vraisemblable que le taux de chômage ne diminue que très lentement.
5. Il nous semble nécessaire de compléter ces réformes louables par des efforts supplémentaires de grande ampleur pour que la création d’emplois retrouve son rythme d’avant la crise, avec plus précisément des actions dans les domaines suivants :
• Accords au niveau des entreprises. En s’appuyant sur les réformes récentes, il conviendrait d’étendre aux entreprises qui ne connaissent pas forcément des difficultés économiques, la possibilité pour les partenaires sociaux de négocier avec plus de flexibilité au niveau de l’entreprise le temps de travail et les salaires.
• Salaire minimum. Le salaire minimum joue un rôle social important, mais son relèvement annuel devrait être limité au taux d’inflation tant que le chômage reste élevé, surtout parmi les jeunes et les travailleurs peu qualifiés.
• Allocations. Les allocations de chômage devraient inciter davantage leurs bénéficiaires à rechercher un emploi, notamment en durcissant les critères d’obtention de ces allocations et en les rendant dégressives. Le respect de l’obligation de recherche d’emploi devrait être pris en compte à la fois pour l’accès à l’assurance chômage et aux allocations sociales.
• Éducation et formation. Les ressources existantes devraient être mieux ciblées de manière à développer les qualifications professionnelles des jeunes et des chômeurs.
6. La dynamique récente des réformes des marchés de produits devrait être maintenue. Le recul de la compétitivité au cours de la décennie écoulée continue de peser sur les exportations et l’investissement. La loi Macron libéraliserait les professions juridiques, le commerce de détail et le transport en autocar, tout en renforçant les compétences de l’Autorité de la concurrence. Les efforts déployés sous l’égide du Conseil de la simplification de la vie des entreprises devraient contribuer à alléger les démarches administratives. Les obstacles qui dissuadent les petites entreprises de dépasser certains seuils d’effectifs devraient être réduits, notamment en assouplissant les règles qui touchent au dialogue social et à l’emploi comme l’envisage le projet de loi Rebsamen, mais aussi les autres obligations légales en matière de comptabilité, de fiscalité et de participation aux bénéfices. Le fonctionnement du secteur de l’immobilier devrait aussi être réexaminé en vue de supprimer les contraintes qui pèsent sur l’offre de logements abordables.
7. Le secteur financier de la France a encore du chemin à parcourir pour s’adapter à l’évolution de l’environnement économique et réglementaire. Au terme de l’évaluation globale à laquelle s’est livrée la BCE en 2014, les banques n’ont pas eu à accroître leur capital et le crédit bancaire augmente progressivement. Cependant, la baisse des taux d’intérêt, qui s’établissent aujourd’hui à des niveaux sans précédent, pèse sur les marges des banques et des compagnies d’assurance, tandis que la perspective d’un nouveau durcissement des normes réglementaires pourrait mettre à mal encore davantage leur rentabilité. Pour assurer le bon fonctionnement du secteur financier, nous recommandons de réduire les taux d’intérêt garantis dans le cadre des dispositifs d’épargne réglementés, qui font obstacle à la transmission efficiente de la politique monétaire de la BCE.
Nous tenons à remercier les autorités de leur aimable hospitalité et des entretiens très productifs que nous avons pu avoir avec elles.
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
Relations publiques Relations avec les médias
Courriel : publicaffairs@imf.org Courriel : media@imf.org
Télécopie : 202−623−6220 Télécopie : 202−623−7100
Source : FMI
A la fin du texte : « Pour assurer le bon fonctionnement du secteur financier, nous recommandons de réduire les taux d’intérêt garantis dans le cadre des dispositifs d’épargne réglementés ».
Ce jour, dans la presse, au doigt et à la baguette, le gouvernement suit la finance :
Livret A : le taux passera de 1 à 0,75% au 1er août
http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/021217026898-livret-a-le-taux-chutera-a-075-au-1er-aout-1138387.php#xtor=RSS37
——————ANTICONS ——————
Observatoire du néo-conservatisme
https://anticons.wordpress.com/
[Livre pour cet été]
La CIA et la torture
Rapport de la Commission sénatoriale américaine sur les méthodes de détention et d’interrogatoire de la CIA
http://www.les-crises.fr/la-cia-et-la-torture/
Préface de John R. MacArthur et Scott Horton
Après les attentats du 11 septembre, l’administration Bush déclare une guerre totale au terrorisme, « par tous les moyens ». Au coeur du dispositif : la CIA. L’Agence s’arroge des pouvoirs inconnus jusque-là, même au plus fort de la Guerre froide.
S’estimant au-dessus de tout contrôle, elle capture, séquestre et torture des suspects, au nom de la recherche d’informations. En 2009, le Sénat américain décide d’enquêter sur ses méthodes.
Après des mois de lutte d’influence, le rapport a enfin été déclassifié et rendu public en décembre 2014. Le voici. Il renferme le pire et le meilleur des États-Unis. Le pire : la torture et les criminels de bureau ; le meilleur : les moyens d’enquêtes dévolus aux parlementaires et la publication de ce rapport.
C’est la première fois que la pratique de la torture d’État est racontée et analysée avec une telle précision. Conclusion implacable : la torture est aussi délétère qu’inefficace. Les auteurs de la préface, John R. MacArthur, directeur de la revue Harper’s, et Scott Horton, avocat, journaliste et spécialiste des droits de l’homme, ont été les premiers à s’opposer à la croisade de George W. Bush en Irak et à la manipulation de l’opinion dans la « guerre contre le terrorisme ». Ils nous aident à comprendre la dérive sécuritaire américaine.
Ce rapport est un avertissement pour les démocraties victimes du terrorisme. […]
Je vous propose un petit texte qui m’est venu comme une révélation sur l’origine du dysfonctionnement de notre système économique cette après-midi :
[b]Pourquoi notre système économique n’est plus adapté, dans ses fondements même.[/b]
Pour que notre système basé sur l’argent puisse avoir un quelconque sens de bon fonctionnement il faudrait que l’argent perçu pour un travail soit proportionnel à la valeur crée pour les autres et la société. Hors nous nous en rendons de plus en plus comptes c’est de moins en moins le cas. Même il n’est pas rare que des personnes qui gagnent le plus d’argent sont ceux qui sont le plus nuisibles.
Mais pourquoi cela ? Comment un système qui parait à priori logique à la base, une sorte de généralisation du troc, peut sembler donner de si mauvais résultats maintenant ?
[b]Notre système économique face aux biens à usage limités et aux communs.[/b]
Le liberalisme et notre système économique actuel se base sur l’hypothèse que ce qui est produit par les humains grâce à leur travail, ne peut profiter que à une personne, ou a un nombre réduit de personnes. Appelons-les, les biens à usage limités. C’est le cas de la nourriture, des vêtements, d’une maison. Du coup il parait logique de les échanger, puis par extension et pour simplifier les échanges d’utiliser l’argent pour vendre et acheter, le privilège, d’utiliser cette chose. (Et lorsque les bases de notre système économique a été crée, alors effectivement ce qui avait de la valeur n’était quasiment exclusivement que des biens à usage limité)
En revanche, notre système n’est pas du tout adapté à prendre en compte les communs. Ces choses dont la production va bénéficier à tous. Comme la construction de ponts, de routes, d’auto-routes, de bibliothèques, de parcs, des textes des livres, des résultats de la recherche, des inventions, des logiciels, l’obtention d’une graine particulière par croisement successifs, la composition d’un morceau de musique … Car si c’est utile à tous, ce n’est l’intérêt réel de personne de payer pour, d’autres pourront bien s’en charger.
Alors pour intégrer ces communs, on a essayé de patcher comme on a put le système qui ne pouvait faire face aux communs. On y est allé à coup d’impôts qui financeront les routes, à coup de copyright qui permettront de payer les écrivants, de vente de copie qui ne valent rien, de vente de droit de passage sur une autoroute alors que le passage ne coûte rien. On a inventé les brevets, les DRM, les Hadopi, la propriété intellectuelle sur les graines le vivant et le molécules médicale, le logiciel as a service (SAS), les systèmes de donation et de financement participatif. Tout cela pour essayer de faire rentrer dans notre système économique, quelque-chose qui n’y rentre pas : les communs, ce qui peut par nature profiter à tous. Faire rentrer un carré dans un trou rond, pas évident.
[b]La disparition des biens à usage limité et la généralisation des communs.
[/b]
L’intégralité de l’économique numérique fait partie par nature des communs. Car par définition tout ce qui peut être stocké sous format numérique peut être copié à l’infini et donc utilisé par tous. Que ce soit la musique, les livres, les logiciels, les films, les plans de cartes électroniques, les plans de pièces mécaniques, les plans de robots, les bandes dessinées, les dessins, les photos, les papiers scientifiques, les objets imprimable en 3D, les plans des imprimantes 3D, les séquences d’ADN, le code source de OGM, les molécules de médicaments, le journalisme… Tout cela fait à priori parti des communs car cela peut à priori servir à tous, sans besoin de travail supplémentaire.
De l’autre coté les biens à usage limités semblent avoir de moins en moins de poids. En effet on semble pouvoir les produire de plus en plus facilement en grande abondance, à partir du moment ou l’on à les connaissances pour cela. En fait de plus en plus ce qui a de la valeur n’est plus les tee-shirts, mais les plan des robots et de la ligne de production qui est capable des les produire en grande quantité sans peine. C’est d’autant plus vrai pour tout les produits technologiques, qui sont coûteux à concevoir, et peu chère à répliquer en masse. (Lorsque l’on achète un produit à usage limité, on paye en fait en grand partie l’amortissement du coût de la conception de celui-ci ou de ses moyens de production, qui fait partie des communs).
[b]La non-prise en compte de la destruction des communs.[/b]
Étant donné que notre système économique est fait à son cœur pour ne prendre en compte que la valeur des bien à usage limités. Il ne prend pas en compte la perte de valeur liée à la destruction des biens communs, en particulier la destruction de notre environnement.
Par exemple une activité qui va polluer complètement un fleuve, mais va permettre de produire des produit à usage limités que beaucoup de personnes désirent, sera très rentable, car la perte de valeur pour la société lié à la pollution n’est pas prise en compte dans la valeur économique telle que définie par notre système . Alors même que cette activité, tout pris en compte dans la balance est bien plus nuisible que profitable à la société.
Alors pour retirer ce bug du système, encore une fois rajouter quelques petits patchs supplémentaires ne mange pas de pain(avec modération tout de même faut pas déconner): par exemple taxer les pollueurs.
[b]De l’inversion de la valeur économique.[/b]
Le fait de traiter les communs avec un système économique qui est fait pour traiter les biens à usage limités, a pour effet pervers de pouvoir rendre certaines activités nuisibles, très rentables. Ou bien de pousser les entreprises à réduire drastiquement la valeur de certains de leur produit pour la société.
Par exemple, on ne peut pas passer à coté du fait que dans l’économie numérique la grande majorité des acteurs essaient par une multitude de moyens de restreindre l’accès à leur produit, alors même que celui-ci serait bien plus utile à la société s’il pouvait être utilisé par le plus grand monde, pour le plus grand nombre d’usage possible.
Un certain nombre d’entreprise se retrouvent à s’en remettre à l’ajout de fonctionnalités malveillantes et/ou nuisible permettant d’espionner de collecter, et de revendre les données personnelles de l’utilisateurs, ou d’ajouter de la publicité. Seul moyen de rentabiliser leur logiciel, qui est un commun qui ne trouve donc pas une rentabilité naturelle dans notre système économique.
On se retrouve à avoir des sociétés dont le business est uniquement les brevet,d’en acheter d’en vendre, mais également d’écrire de faux brevets, torchons juridiques incompréhensibles qui ne correspondent à rien, simplement dans l’espoir de pouvoir attraper et faire payer (et faire chier) un futur entrepreneur.
On se retrouve à empercher l’agriculture naturelle. A concevoir intentionnellement des graines modifiées pour ne pas pouvoir se reproduire et être réutilisés d’une année sur l’autre pour être plus rentable. A avoir un catalogue des semences autorisé pour être bien sur que le business de la propriété intellectuelle du vivant puis prospérer.
On se retrouve à dépenser notre énergie pour réaliser des fonctionnalité d’obsolescence programmée, il faut bien rentabiliser la conception de votre imprimante, par des ventes répétées…
[b]Les conséquences sur le travail salarié ou rentable.[/b]
Je pense qu’il faut éviter, de dire, de penser, ou d’utiliser l’expression, que ceux qui ne réalisent pas de travail salarié ou rentable, vivent au crochet de la société. Cela suppose que l’argent gagné est proportionnel à la contribution que l’on fait à la société, et au fait que l’on soit plus ou moins utile. Hors c’est faux, on peut gagner beaucoup d’argent est être très nuisible, autant que ne pas gagner d’argent du tout est être très utile. (Les exemples ne manquent pas).
Personnellement, entre une personne qui ne fait rien de sa journée par paresse et une personne qui travaille pour Monsanto, la NSA et ses collaborateurs (Google, Microsoft, Apple, &co), pour des marchants d’armes, ou qui spéculent sur les famines. J’avoue que je respecte infiniment plus le paresseux.
[b]Quand l’exception devient la règle le système n’a plus aucun sens. Il faut en inventer un nouveau.[/b]
Quand ce qui a le plus de valeur dans notre société n’est plus les bien à usage limités, mais les biens qui relèvent ou peuvent relever des communs. Alors notre système économique et sa définition de la valeur économique n’a plus aucun sens.
On réfléchit souvent comme si notre système économique était comme une lois de la physique immuable, et indépendant de notre volonté. Hors c’est faux, ce n’est que des règles écrites par des hommes, et qui peuvent être changées par des hommes. Elle n’ont rien de naturelles, et quand elle ne sont plus adaptées il faut les changer.
Il nous faut nouveau système pour prendre en compte les communs ET les bien à usage limités (tant que ceux-ci ont encore une valeur réelle). Lequel ? pour l’instant je n’ai pas encore une réponse détaillé car, je n’y ai pas encore réfléchit assez. Sachant que je viens d’avoir cette révélation que la majorité du décalage entre la valeur réelle pour la société, et la valeur économique telle que définie par notre système, vient de la non-prise en compte des communs, dans les règles de notre système. Mais je commence à avoir des pistes. J’y réfléchirait et je vous redirai peut-être ça.
N’hésitez pas à me répondre si nous n’êtes pas d’accord ! 😉
Hav’Fun,
Pierre.
C’est le fondement du capitalisme, l’appropriation des biens communs par le capital, la confiscation par la propriété privée . Et qui détient réellement le capital ? Celui qui a le pouvoir absolu sur la monnaie. Le pouvoir de la créer, de l’émettre, de la récupérer et de la détruire. Tout cela à leurs conditions. Des conditions qui produisent l’endettement croissant généralisé dans un monde où le bien commun est décroissant et privatisé. Que deviendront les endettés ? Des esclaves ? Ils ne seront même plus propriétaire de leur propre corps.
Une fois le bien commun totalement privatisé dans la main d’un seul (j’exagère), il fera la pluie et le beau temps, car cela sera sa propriété.
Concernant l’intégration de l’incidence sur l’environnement à la valeur économique (ou l’incidence sur la santé ou tout autre incidence), elle pourrait être reprise sous forme de coefficient multiplicatif du prix. Au début, par estimation et ensuite par calcul sur les conséquences réelles obtenues.
Il faudrait aussi avoir des indicateurs pertinents de l’évolution de notre économie (autre que le PIB qui exprime la croissance mais vers quoi ?…vers la destruction de la planète ?).
« Comment un système qui parait à priori logique à la base, une sorte de généralisation du troc, peut sembler donner de si mauvais résultats maintenant ? »
Parck
Le troc ne doit pas être idéalisé.
Le troc est le contraire de la solidarité et de la générosité.
Son perfectionnement ne peut donc pas aboutir à la solidarité.
Il porte au contraire en lui les gênes de la compétition.
Oui je suis d’accord, le truc est discutable, porte en lui les gènes de la compétition, et ne va pas à priori dans le sens de la solidarité.
Mais malgré cela le troc et ses dérivés basés sur l’argent parait encore beaucoup plus sain, que le système actuel. Car il met en relation la valeur produit, et l’argent gagné, ou les biens reçu en échanges. Et donc si on pouvait vivre dans un système dérivé du troc ça serait déja pas mal (même si on peut faire beaucoup mieux).
Alors que dans le système actuel il y a une déconnexion totale entre la valeur effective produite pour la société, et la valeur économique (l’argent gagné). J’en veux pour preuve que des entreprises peuvent être reconnus par tout comme nuisible et gagner des fortunes (Monsanto par example).
>C’est le fondement du capitalisme, l’appropriation des biens communs par >capital,
Je précise juste une chose. Pour moi les moyens de production en tant que machine physique ne représentent pas un commun au sens ou je l’ai employé dans le texte, mais un bien à usage limité, puisqu’il ne peut servir qu’à un nombre limité de personnes.
Cela dit les plans et le savoir pour réaliser la chaîne de production fait parti du commun, car il peut profiter à tous.
Et je pense ce qu’il est important c’est de trouver un moyen que les gens ai la possibilité d’être rémunérés, d’avoir un intérêt économique ou du moins de pouvoir vivre, de la production de bien communs, tel quel que des logiciels libre, des livres de la musique, des plan d’ingenierie, des molécules de médicament, de graines, des papier scientifiques, sans devoir vendre des copies, et restreindre l’usage. Et à mon avis il serait important que notre système économique dissuade (si ce n’est interdise), la rentabilisation de biens commun potentiels par des voies détournée qui mène à la dénaturation du bien commun.
(Comme par exemple c’est le cas du livre cité dans cet article, que l’on ne peut pas avoir accès en entier, pour de basses raisons économiques, et donc qui est moins utile à la société qu’il ne pourrait l’être, alors même qu’un système économique est censé favoriser la production de valeur.)
D’ailleurs pour imaginer la transition vers l’économie des communs, je vous propose d’imaginer le cas extrême ou dans un futur hypothétique seul les communs auraient de la valeur : L’époque ou on aurait des réplicateurs qui permettrait de reproduire n’importe quel objet gratuitement (y compris de la nourriture), à partir du moment ou on aurait le « code source » de l’objet.
On imagine bien que dans ce cas le système économique devrait être radicalement différent.
Il faut imaginer que il y a 2000 ans, à peu près seul des bien à usage limité avaient de la valeur. Aujourd’hui on a clairement enclenchée une transition rapide vers la situation décrite plus haut.
Juste une remarque :
Je pense que les biens communs doivent garder l’usage et la propriété commune. Les 2 caractéristiques doivent rester soudées. Car actuellement, ce que le capital est en train de faire, c’est de privatiser les biens communs (notamment privatiser le vivant, ex. Monsato qui devient propriétaire des graines qui donnent vie à la nature). Dans un système capitaliste, la nature n’est qu’un vulgaire concurrent (à priori inoffensif). La détruire peut augmenter les profits de certains.
Bonjour,
>Je pense que les biens communs doivent garder l’usage et la propriété >commune.
Le problème est que les biens communs, ou les potentiels bien commun (tout ce qui peut être copié à l’infini et/ou être utile à tous), sont souvent de l’initiative privée, et demande un travail pour être réalisé (globalement c’est le cas de l’ensemble de la conception de produit.)
Donc il faut inclure ça dans la base des règles économique de notre système, sans quoi on voit comme aujourd’hui les entreprise, même les petites et les pauvres, décommuniser, restreindre l’accès au bien commun qu’ils ont produit, dans le but de pouvoir le rentabiliser dans notre système économique. Par exemple un logiciel libre ça se vend pas, ou presque, un logiciel propriétaire oui, donc les entreprise rendent leur logiciels propriétaire quel-qu’en soit les aspects néfastes pour la société.
D’où l’idée de Bernard Friot du salaire à vie (dans un cadre bien défini).
Son livre : « l’enjeu du salaire » permet de sortir hors du cadre capitaliste.
Important pour trouver des solutions alternatives.
Le salaire à vie comme le revenu inconditionnel sont la première étape de l’abolition du contractuel .….….….….….….….….….….…..
Nous avons déjà le code source, la formule chimique de nombreux nutriments, vitamines, protéines et il est public pour la plupart du temps, sauf avec les brevets scélérats qui nous tombent sur la gueule, mais ce n’est pas le point que veux aborder. Avoir la formule d’une molécule, cela ne veut pas dire que tout est acquis, pour obtenir la molécule en quantité utilisable par l’être humain, il ne suffit pas de dire abracadra, il faut extraire, purifier, etc, bref travailler.
Bonjour,
Quand je parle de réplicateur c’est un concept abstrait, je ne parle pas forcement de réplicateur moléculaires.
Il y a déjà tout un tas de réplicateurs dans des domaines bien particulières qui sont apparus récemment : Imprimerie, photocopieuse, ordinateur et internet (permet de répliquer énormément de choses), imprimante 3D, les machines de production de cartes électronique (PCB) qui peuvent produire n’importe-quelle carte à parti d’un simple d’un plan, pour ne citer que les plus connus.
>pour obtenir la molécule en quantité utilisable par l’être humain, il ne >suffit pas de dire abracadra, il faut extraire, purifier, etc, bref travailler.
Mais qui te dis que tout ça qui demande aujourd’hui un travail humain ne pourra pas être fait demain par des robots ?
Pierre.
Dans l’Union Européenne, il n’y a pas que la Grèce.
Neuf pays de l’Union Européenne sont en faillite.
La Grèce, l’Italie, le Portugal, la Belgique, l’Irlande, Chypre, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni sont en faillite.
Chiffres Eurostat publiés le mercredi 22 juillet 2015 :
1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 301,527 milliards d’euros, soit 168,8 % du PIB.
2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2184,492 milliards d’euros, soit 135,1 % du PIB.
3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 225,924 milliards d’euros, soit 129,6 % du PIB.
4- Belgique : dette publique de 447,843 milliards d’euros, soit 111 % du PIB.
5- Irlande : dette publique de 203,624 milliards d’euros, soit 109,7 % du PIB.
6- Chypre : dette publique de 18,700 milliards d’euros, soit 106,8 % du PIB.
7- Espagne : dette publique de 1046,192 milliards d’euros, soit 98 % du PIB.
8- France : dette publique de 2089,361 milliards d’euros, soit 97,5 % du PIB.
9- Royaume-Uni : dette publique de 1600,020 milliards de livres sterling, soit 88,5 % du PIB.
http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/6923267/2–22072015-AP-FR.pdf/864a048a-c5dd-4eed-a381-c79c8b24ef0b
Pardon BA mais aucun de ces pays n’est en faillite, ils sont simplement endentés ce qui n’a rien à voir, c’est tout à fait normal qu’un état soit endetté puisque la dette c’est de la création monétaire et qu’il faut bien irriguer l’économie.
Ce qui n’est pas normal c’est que cette dette soit contractée auprès d’acteurs privés qui exigent un intérêt alors qu’il sont eux même financés (quasi) gratuitement par la banque centrale (qui elle est bel et bien publique).
Le problème c’est l’arnaque du service de la dette. Sans ça l’Europe est plus riche qu’elle ne l’a jamais été et absolument pas en faillite.
Tout dépend ce qu’on appelle faillite.
Si c’est l’état d’une économie dont toutes les ressources financières sont affectées au service de la dette, et au sein de laquelle tous les projets collectifs sont financés par l’emprunt ou par de l’argent emprunté, alors la planète est en faillite .……
Il n’y a pas assez de monnaie sur Terre pour rembourser l’ensemble des dettes.
Le système est en faillite, par construction, et ne doit sa survie qu’à une fuite en avant dans la dette croissante.
Ou bien pas ?
En fait d’une point de vue démocratique il il y a ‘faillite’ ou en tout cas confiscation de fait de la souveraineté.
Mais au point de vue faillite économique a proprement parler non, il n’y a pas de faillite, ça tourne. Pour la ploutocratie bien sur, mais ça tourne, et très bien même, la situation est florissante pour eux et objectivement la production de valeurs n’a jamais été aussi importante même si elle est parfaitement asservie aux plus riches d’entre nous.
Et pour ce qui est de la monnaie s’il n’y en a effectivement pas assez pour que les dettes soient remboursées (surtout que la monnaie est de la dette : si tout est remboursé il n’y a tout simplement plus de monnaie…paradoxal mais c’est bien comme ça que ça fonctionne) c’est en fait une volonté, la monnaie est du vent, un vent que les banques soufflent ou non selon leur bon vouloir (et actuellement leur volonté de la rendre rare afin d’éviter l’inflation)…La monnaie est de singe (et encore), elle ne coûte rien a créer (à part de l’inflation), elle est pour ainsi dire virtuelle.
N’importe quelle banque centrale pourrait décider de prêter sans taux d’intérêt aux états de sa zone monétaire ce qui leur permettrait de remplacer leur mauvaise dette à intérêt par de la saine, et c’est même pas sur que ça se paie en inflation sir on reste raisonnable sur les montants, en fait sans emprunts supplémentaires ça n’en créerait pas… Mais bien sur, afin que chacun puisse bénéficier d’un travail(?) il serait souhaitable que les états empruntent encore plus, sans intérêt, pour investir la ou c’est nécessaire et qu’une certaine inflation soit tolérée…quitte a avoir une autre monnaie plus rare et donc « immunisée » à l’inflation pour l’épargne.
Toujours est-il que les dettes publiques sont normales, nécessaires même, que les économies ne sont pas en faillite et que ce qui cloche ce sont les intérêts illégitime que l’on nous force a payer d’une façon tout à fait scandaleuse et qui devrait, en démocratie, être illégale.
Quand on nous dit qu’un pays est TROP endetté, cela veut dire (ou nous cache, selon dictionnaire novlangue) que des BANQUES sont en réalité en « FAILLITE » et qu’il faut les renflouer. Mais un état n’est jamais trop endetté puisque la dette vient du simple fait que l’on crée de la monnaie. Et puis, que doit-on dire alors du Japon qui a une dette de presque 250% du PIB !
Dans le système économique actuel, ce qui est important pour les états, c’est le taux d’intérêt x sa dette, ce qui leur permet de savoir quelle croissance le pays doit avoir pour rembourser les intérêts de sa dette.
Par ex.
la France avec dette=100% PIB et intérêt=1.25%, croissance doit être > 100% PIB x 1.25% = 1.25% PIB.
le Japon avec dette=250% PIB et intérêt=0.5%, croissance PIB doit être > 1.25% aussi.
Et le taux d’intérêt est toujours supérieur au taux d’inflation du pays. Sinon ce qui est remboursé a moins de valeur que prévu.
C’est pour cela qu’il nous faudrait (dans le système actuel) une politique économique de croissance, mais les banques ne veulent pas. Cela permettrait d’au moins rembourser les intérêts, car si il faut emprunter pour rembourser des intérêts, la dette suit une courbe exponentielle, voir la courbe de la GRECE !!!
croissance minimum pour rembourser les intérêts pour la Grèce :
180% x 2,5% = 4,5% !!! (2,5% est le taux d’intérêt moyen)
C’est intenable pour la Grèce.
Alors comme la croissance n’est pas suffisante, on fait de la casse sociale et on privatise. Ils finiront bien par mettre la Grèce en faillite à la fin.
Bonjour. Sur l’Amérique profonde, je lirai. Mai je vous dis que Seymour Melman a aussi beaucoup écrit sur le sujet, par exemple : Pentagon Capitalism et a particulièrement travaillé la question de la conversion de l’industrie militaire à des fins civiles.
Par ailleurs, concernant le Grèce, je vous suggérais de faire passer une résolution dans vos communes. Je l’ai fait dans mon conseil municipal, un journaliste l’a relevé ici’ page 5 : http://www.myvirtualpaper.com/doc/hebdo_la-seigneurie/sg_150722/2015071705/#4
Passionnant :
En Syrie, une expérience de démocratie directe, égalitaire et multiconfessionnelle tient tête à l’Etat islamique
http://www.bastamag.net/En-Syrie-une-experience-de-democratie-directe-egalitaire-et
Oui, c’est intéressant (le lien vers l’article a déjà été posté par dany dans le fil « Le secret des banques »). Mais il faut signaler le point important de l’affaire. C’est que cette expérience démocratique (sous réserve que le récit soit conforme à la réalité et ne soit pas aménagé à des fins de propagande) est réalisée dans une région en pleine guerre civile. Le reproche classique contre les institutions démocratiques est la lenteur de décision (le système le plus efficace en ce sens étant la monarchie). En outre, on a constaté que souvent les états de guerres amènent un durcissement et une concentration des régimes. Aussi, on peut penser légitimement que des institutions démocratiques ne sont pas adaptées aux temps de guerre, et qu’il faudrait alors prévoir des procédures pour passer à une hiérarchie oligarchique voire dictatoriale. Si l’expérience kurde réussit, cela montrerait que l’on peut combiner régime démocratique et état de guerre.
Pour compléter : Orwell se posait la même question et témoigne du même succès des milices anarchistes lors de la guerre d’Espagne :
« On s’était efforcé de réaliser dans les milices une sorte d’ébauche, pouvant provisoirement fonctionner, de société sans classes. Bien sûr, ce n’était pas l’égalité parfaite, mais je n’avais encore rien vu qui en approchât autant, et que cela fût possible en temps de guerre n’était pas le moins surprenant. Mais j’avoue que, tout d’abord, je fus horrifié de la façon dont allaient les choses sur le front. Comment diable une armée de ce genre pourrait-elle gagner la guerre ? C’était ce que tout le monde disait alors, mais cette remarque, pour être juste, n’en était pas moins déraisonnable. Car, étant donné les circonstances, il n’était pas possible que les milices fussent sensiblement meilleures qu’elles n’étaient. Une armée moderne, mécanisée, ne surgit pas de terre, et si le gouvernement avait attendu d’avoir à sa disposition des troupes bien entraînées, Franco n’eût jamais rencontré de résistance. Par la suite, il devint de mode de dénigrer les milices et de prétendre que les imperfections, qui étaient dues au manque d’entraînement et d’armes, étaient la conséquence du système égalitaire. En fait, un contingent des milices nouvellement mis sur pied était bien une bande indisciplinée, non pas parce que les officiers appelaient les simples soldats « camarades », mais parce que toute troupe non aguerrie est toujours une bande indisciplinée. Dans la pratique la discipline de type démocraticorévolutionnaire est plus sûre qu’on ne pourrait croire. Dans une armée prolétarienne, la discipline est, par principe, obtenue par consentement volontaire. Elle est fondée sur le loyalisme de classe, tandis que la discipline d’une armée bourgeoise de conscrits est fondée, en dernière analyse, sur la crainte. (L’armée populaire qui remplaça les milices était à mi-chemin entre ces deux types.) Dans les milices on n’eût pas supporté un seul instant le rudoiement et les injures qui sont monnaie courante dans une armée ordinaire. Les habituelles punitions militaires demeuraient en vigueur, mais on n’y recourait que dans le cas de fautes très graves. Quand un homme refusait d’obéir à un ordre, vous ne le punissiez pas sur-le-champ ; vous faisiez d’abord appel à lui au nom de la camaraderie. Les gens cyniques, sans expérience du maniement des hommes, diront aussitôt que ce n’est pas possible que cela « marche » jamais ; mais, en fait, à la longue cela « marche ». Avec le temps la discipline même des pires contingents de milices s’améliora à vue d’œil. En janvier la tâche de maintenir à la hauteur une douzaine de recrues inaguerries faillit me donner des cheveux blancs. En mai, je fis pendant quelque temps fonction de lieutenant à la tête d’une trentaine d’hommes, Anglais et Espagnols. Nous avions tous plusieurs mois de front et je n’ai jamais rencontré la moindre difficulté à faire exécuter un ordre ou à trouver des volontaires pour une mission périlleuse. La discipline « révolutionnaire » découle de la conscience politique – du fait d’avoir compris pourquoi il faut obéir aux ordres ; pour que cela se généralise, il faut du temps, mais il en faut aussi pour transformer un homme en automate à force de lui faire faire l’exercice dans la cour de quartier. Les journalistes qui se gaussèrent du système des milices ont le plus souvent oublié que les milices eurent à tenir le front pendant que l’armée populaire s’entraînait à l’arrière. Et c’est un hommage à rendre à la solidité de la discipline « révolutionnaire » que de constater que les milices demeurèrent sur le champ de bataille. Car jusqu’en juin 1937 il n’y eut pour les y retenir que leur loyalisme de classe. Il était possible de fusiller des déserteurs individuels – il y en a eu parfois de fusillés – mais si un millier d’hommes eussent d’un commun accord décidé de quitter le front à la fois, il ne se trouvait aucune force pour les en empêcher. Une armée de conscrits dans les mêmes conditions – en l’absence d’une police militaire – eût fondu. Les milices, elles, tinrent le front et Dieu sait pourtant qu’elles remportèrent peu de victoires ; même les désertions individuelles furent rares. En quatre ou cinq mois dans les milices du P.O.U.M. je n’ai entendu parler que de quatre déserteurs, et encore est-il à peu près certain que deux d’entre eux étaient des espions qui s’étaient enrôlés pour recueillir des informations. Au début, l’état évident de confusion, le manque général d’entraînement, le fait d’avoir souvent à discuter cinq minutes avant d’obtenir l’exécution d’un ordre, me consternaient et me mettaient en fureur. Ma façon de concevoir les choses était celle de l’armée britannique et, évidemment, les milices espagnoles différaient extrêmement de l’armée britannique. Mais, à tenir compte des circonstances, elles se sont révélées des troupes meilleures qu’on n’était en droit d’attendre. » (G. Orwell, Hommage à la Catalogne)
Etienne,
je crains qu’hélas cet article soit de la pure propagande, car en faisant des recherches le « kurde » qui en parle est un activiste rémunéré par Mr Georges Soros et ces ONG qui transforment la planète en autant de « maidans sanglants » après avoir été médiatisé et vendu comme un « rêve ».
Quatre millions de déplacés, 300 000 morts syriens, juste pour une histoire de pipeline de gaz ou de pétrole !
Cet activiste est surtout dans des bureaux et le chaos qui règne dans ce pays depuis que l’occident(anglo-saxons Européens dont Fabius) ont décider de « changer le régime » de force en envoyant des fous de dieu drogués au captagon et armés et formés par les Américains et israeliens, ont assassinés tant de civils et militaires n’est pas prêt de se tarir …Un génocide est en cours.
Pour preuve ce fameux projet kurde de vie saine et libre est repris par son association Opendemocracy. com : https://www.opendemocracy.net/arab-awakening/evangelos-aretaios/rojava-revolution/
Sachant qui est Mr Soros ami de Mac Cain, Obama, derrière la plupart des révolutions de couleurs/coups d’états déguisés, ce projet sur papier glacé, ultra-médiatisé n’est que un énième coups de bluff pour aider à découper la Syrie en trois/quatre morceaux : Kurde, Suunite, chiite, chrétiens. la Syrie est le 6 pays pour le « régime change » selon Tony Cartallucci : http://landdestroyer.blogspot.fr/2015/07/propaganda-wave-portends-invasion-of.html
.Comme l’ex-yougoslavie, en son temps du sang, derrière du beau papier glacé et coloré, coule, voir les donneurs financiers, de l’ONG et autres bailleurs de fonds : https://www.opendemocracy.net/about/supporters.
De grandes fondations connues, des grands noms des banques, et des hommes politiques assassins, devront tôt ou tard payer pour ces crimes, ou au moins il faut les dénoncer .
rf le livre de Peter Dale Scott :
S’IL VOUS PLAIT, Etienne, je sais que c’est petit de répondre à qq1 qui « émet », simplement en « émettant » ce qu’on a à dire (on est tous des émetteurs et on ne reçoit/écoute plus rien sur les réseaux).
Je jure de lire votre dossier (j’ai stocké le lien dans mon dossier word « PermaCultureHumaine »)
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Cependant, vous ne m’avez pas répondu si vous avez lu le monumental « Congo » de David Van Reybrouck (qu’il ait fait un buzz à sa parution n’est pas un critère, ça m’étonne, même) , avec des méthodes de travail que Dale Scott vous, Chomsky ou Suzan George ne désavoueriez nullement.
‑L’avez vous lu aussi ?
http://www.actes-sud.fr/congo-une-histoire-david-van-reybrouck
Encore d’autres assises à tous ces merveilleux travaux que vous nous délivrez, y figurent…
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Depuis un certain temps, le côté « libre pensée » des Québécois et des Belges produit des analyses et des outils absolument bluffants !
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« L’inattendu nous sauvera » (Edgar Morin, après Sivens-LeTestet-RémiFraisse, et avant le tragique démarrage des inattendus 2015 : un ‘essai à transformer’ par nous ! 😉 )
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Vous pouvez aussi me demander explicitement de faire un dossier/pointage/commentaire … 😉 , mais j’ai une telle pile d ’ « urgent »… , faut vraiment m’encourager,
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sincèrement à tous,
Elias, veilleur aux mains nues dans ce monde où les anormaux insensément riches ( ce qui ne s’obtient pas par la voie de l’écriture ! ou de la culture, … ) commandent de manière longuement verrouillée/assurée
bonjour. Que signifie » bluffant » ?
En réponse à l’État profond, voici un court texte :
Comprendre.
Pour la question d’arrêter de consommer du pétrole, il faut comprendre. La raison est au-delà du réchauffement climatique ou de la raréfaction de la disponibilité, du coût et même de la santé.
Mais, il faut faire court, puisque l’espace d’un journal est rare. Enfin, il faut être physicien, ce que je ne suis pas, alors, je suis peu crédible. Je m’essaie quand même avec l’aide de la pensée de Buckminster Fuller.
L’Univers est éternel. C’est à l’aide de l’échange d’énergies, par le biais d’exportation et d’importation. Un soleil exporte, une planète telle que la nôtre, importe, grâce à la photosynthèse de la végétation par laquelle la radiation solaire est transformée en molécules d’hydrocarbones qui deviennent du pétrole avec les millénaires. La planète grossissant finit par devenir à son tour une étoile qui exporte l’énergie sous forme de radiations. L’Humain a pour rôle de contribuer au maintien de ce balancier naturel en ne consommant pas plus de pétrole qu’il faut. Le pétrole a été le lait maternel de notre industrialisation. C’est assez, passons aux énergies viables quotidiennement pour assumer notre réelle vocation. Voilà en résumé le message de Fuller. Tous les artefacts et les plans sont là pour transitionner.
Il y a une différence entre le coût naturel et le coût en argent du pétrole. Un dollar 24 sous le litre, c’est notre système de comptabilité à nous. Selon le système de comptabilité naturel, le pétrole coûte un million de dollars pour 3.8 litres en travail de la nature ( pression, temps) pour le faire. ( chiffres de 1981)
Alors, un million de barils de pétrole par jour dans le pipeline de l’île Grosbois veut dire 24 mille 500 milliards de dollars par jour qu’on gaspille !
Fuller disait qu’il était plus économique de payer 400,000$ par jour à un travailleur pour rester à la maison qu’à aller travailler en brûlant de un à trois gallons par jour pour se rendre au travail !
Pensons‑y!!
« Il était plus économique de payer 400,000$ par jour à un travailleur pour rester à la maison qu’à aller travailler en brûlant de un à trois gallons par jour pour se rendre au travail »…
Traduction littérale : il est plus économique… de ne pas travailler. Economique pour qui ? Certainement pas pour les humains, donc (en aucune manière), mais pour une nature « dont l’idéal » serait de se débarrasser des humains. Aucun sens (autre). Sinon, une valeur en milliards de dollars n’a justement de sens qu’en termes de valeurs d’échange, sinon d’usage, autrement dit pour les hommes. Aucunement, faut-il le dire, pour la Nature, la Terre – qui se moquent bien que les hommes les sauvent (elles les enterreront, du reste).
Bref, conclusion : il faut supprimer l’économie, c.-à.-d. les activités humaines, c.-à.-d. les humains. Suggérons donc de commencer par les joggeurs, qui en se déplaçant inutilement, en plus de me polluer la vue, émettent inutilement du CO2. On passera ensuite aux vaches, puis à l’ensemble des ruminants, les seules émissions de méthanes dues à leurs rots dépassant de très loin, en soit-disant effet de serre, celles liées aux déplacements des humains en voiture.
« Enfin, il faut être physicien, ce que je ne suis pas, alors, je suis peu crédible. »
Blague à part, ce genre d’ « analyse », à part qu’elle s’apparente, pour les conclusions à la messe totalitaire du Club de Rome et du GIEC, se paie le luxe de n’avoir rigoureusement aucun sens physique. Pardon, ce serait affligeant de constater le succès qu’elles ont, mais « on » a l’habitude : idéologie des races, des classes, du marché, ont toujours séduit précisément les gens qui n’ont aucune éducation scientifique, pour la bonne raison qu’elles paraissent leur en donner une qui s’acquière en deux heures de temps. Et c’est très exactement là que se trouve le gros du problème. Cette caisse de résonance odieusement construite fait ensuite le soutien des charlatans qui, via de nouvelles académies parallèles, vont faire taire les scientifiques honnêtes. Au final, « ce qui savent se taisent… » Si tu n’es pas physicien, lis au moins Arendt (elle non plus ne l’était pas). Et si tu veux lire un bon bouquin de géologie (pour grand public), pour mesurer un peu ce que sont les merveilles de la nature (et le délire climatique ambiant), je te conseille en particulier « Heaven & Earth », de Plimer (malheureusement pas traduit en français, que je sache – j’aimerais tant avoir le temps de le faire).
« La raison est au-delà du réchauffement climatique ou de la raréfaction de la disponibilité, du coût et même de la santé. »
La raison se résume exactement et uniquement à celle des ressources énergétiques. Le reste est idéologie, scientifiquement insensé.
« L’Univers est éternel. C’est à l’aide de l’échange d’énergies, par le biais d’exportation et d’importation. »
Eternel, non mais passons. Dynamique, oui. C’est à l’aide… que quoi ?
« Un soleil exporte, une planète […] importe [du rayonnement] ». Non. Le bilan radiatif est nul, elle exporte autant qu’elle importe, sur le moyen terme. Un brin plus, même, vu que le noyau terrestre est radioactif.
« L’humain a pour rôle… » celui qu’il s’assigne, point. Qu’on le veuille ou non ; la nature ne vote pas ; il n’y a que des humains qui puisse parler aux humains de ce que « veut » la nature. Le seul idéal que j’en tire, c’est un monde où les charlatans restent à leur place : en silence.
« ce balancier naturel » : il n’y a aucun rapport entre bilan de transferts de chaleur (dont rayonnement) et celui de la production/destrction des hydrocarbure..
« en ne consommant pas plus de pétrole qu’il faut. » Qu’il faut pour qui, pour quoi ?
La végétation terrestre a augmenté de 6% « à cause » des émissions anthropiques de carbone. C’est mal… La biodiversité est clairement plus grande dans un bon potager que sur le même terrain que l’homme ne toucherait pas. Enièmes exemple du fait que l’homme n’est pas un parasite mais une espèce qui, comme les autres, vit en interaction avec « la nature ». Tant que tu ne sauras pas ce genre de choses (et… voir surtout la fin du message), nous resterons esclaves du « facisme vert ».
« passons aux énergies viables quotidiennement pour assumer notre réelle vocation. […] Tous les artefacts et les plans sont là pour transitionner. »
La « vocation » indéfinie mise à part (il nous appartient de la définir, disais-je), ces alternatives énergétiques demeurent presque totalement inaccessibles en l’état des choses. Mais raconte-nous donc un peu…
Commençons par nous démocratiser, puis évitons le gaspillage (au regard des possibilités, non pas de je ne sais quel idéal imposé) – relocalisons un max, bien sûr. Et démilitarisons le contrôle de la recherche sur la fusion, et démarchandisons la recherche pour l’extraire de la logique marchande et, ce faisant, de celle de la peur et du spectacle.
« il faut comprendre […] Pensons‑y!! » Surtout pas. D’abord un constat digne de ce nom, ensuite on en cause. Ce monsieur Fuller raconte n’importe quoi, je vote pour un régime où l’on pourrait poursuivre ce genre de dangereux gouroux devant un tribunal. En attendant, j’insiste, séparons la science et « l’État » : si nous sommes gouvernés par les experts, c’est précisément parce que ce derniers sont des charlatans ; ce qui, en retour, balance des théories complètement fausses au grand public qui, à son tour, fait la caisse de résonance sur laquelle repose le pouvoir des charlatans sur les scientifiques honnêtes. La vérité scientifique ne fait pas vendre, pour la même raison qu’elle n’est pas à vendre. Pire : avec ça, elle ne marche pas au vote à main levé. Désolé. Tant que les gens se moqueront de cela ou n’en auront pas conscience, le monde restera livré aux gourous et au business. Naturellement, une telle « écologie pour les nuls » n’est rien d’autre qu’un avatar parmi d’autres du totalitarisme de marché.
Lisez-vous l’anglais ? Si oui, procurez-vous Critical Path de Fuller et sinon, un moins bon mais valable, Manuel d’instruction pour le vaisseau spatial terre. Peut-être que je n’explique pas bien sa pensée. Les livres d’Amory Lovins, plus jeunes, sont les deuxièmes meilleurs pour comprendre.
Ayant lu un note du livre État profond, où le titre anglais Deep State était employé, voici le titre que je donne aujourd’hui, qui satisfait mieux : La vraie nature du sous-gouvernement étatsunien tentaculaire, illicite et dissimulé.
Vous savez, il y a déjà eu des plans secrets de l’Oncle Sam d’envahir le Québec en chars d’assauts, en cas de séparation.
http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=2304
Cher ami, le ridicule ne tue pas, je me porte bien, l’inutilité non plus. Dans le monde de Fuller ( décédé), tout le monde vit une vie de milliardaire, démocratiquement, pacifiquement, avec un système qui entretient la vie intègre, sans pétrole et sans nucléaire.
Je vous souhaite tout le bien que vous pensez de moi et vous retourne vous mauvaises vibrations ! D’esprit à esprit, pas de cerveau à cerveau.
« Dans le monde de Fuller ( décédé), tout le monde vit une vie de milliardaire, démocratiquement, pacifiquement, avec un système qui entretient la vie intègre, sans pétrole et sans nucléaire. »
Cool.
Et toi tu as besoin d’un gourou, je le crains. Je ne peux rien faire pour toi, je ne suis là que pour expliquer la mécanique de la secte…
Dans un rêve cette nuit, j’ai vu, écrit : retourner la terre. Je pense aux Bourguignon, ces guérisseurs des sols. Je pense à la maitrise en traction animale à Cuba, qui sert à se passer du pétrole en agriculture,mais peut-être n’était-ce pas le sens de mon rêve ? Tiens, je vais me demander à mon gourou intérieur ce que signifiait ce rêve, lorsque je vais me coucher ce soir !
Y aurait-il une secte pro-pétrole et une secte anti-pétrole ? Mais le pétrole n’est qu’une partie du titre de l’État profond ; il y a la finance, que règle le Plan C, la guerre perpétuelle que règle Seymour Melman,
Gourou, je te le demande, les EtatsUnis sont-ils un état de droit ?
J’ai parlé de gratitude. Qui sont les gourous ? 1) mon père, expert autoproclamé de l’émerveillement, 2) Rick Hanson, auteur de : le cerveau de Bouddha , bonheur, amour et sagesse au temps des neurosciences et 3) Martin Seligman, la force de l’optimisme.
Sam, c’est si bon un gourou ! Je vous en souhaite deux !
« Lisez-vous l’anglais ? » (En anglais, pas d’espace avant la double ponctuation, mais en français, si.) Je venais d’écrire : « je te conseille en particulier « Heaven & Earth », de Plimer (malheureusement pas traduit en français, que je sache – j’aimerais tant avoir le temps de le faire). »
Comme le reste de mon propos devait être encore plus hermétique – n’en fais pas une affaire personnelle, je parlais ni plus ni moins d’une mécanique totalitaire qui caresse notre égo dans le sens du poil, à commencer par notre envie de croire qu’on peut et qu’on doit tous avoir sur tout des idées (sur le sujet en question, j’ai 9 ans de lectures dissidentes prises sur mes temps libres) –, je mobilise encore quelques instants pour prendre un exemple que j’ai découvert hier.
Dans la vidéo citée en lien, Peter Dale Scott développe assez rapidement une « théorie » surprenante : en court, les barons de la drogue adorent la guerre contre la drogue. Evidemment, si vous faites un sondage auprès de gens qui ont écouté ça, vous risquez de voir une petite différence avec le cas de ceux qui ne l’auraient pas fait. Exemple parmi tant d’autres d’une position de « bon sens » qui peut être exploitée à merveille. Deux indices, pour ceux qui n’auraient pas le temps de l’écouter : 1) à partir du moment où ces barons sont intouchables, la guerre contre la drogue ont essentiellement pour effet de faire monter les prix ; 2) c’est en trouvant des financements occultes qu’un pouvoir supposé public gagne son indépendance politique (ainsi la CIA) – dernière remarque en passant : l’indépendance de la Fed se nourrit d’elle-même (suffit que les gens ne posent jamais la question de savoir si elle est privée, a fortiori qui la détient).
Sam, Je me suis couché( il est 08:42 du matin et je me relève avec une nouvelle idée : j’ai lu Critical Path 14 fois ! Pages 222–223, Fuller raconte comment le géologue spécialisé en questions pétrolières François de Chadenèdes a calculé le coût pour la nature de la production d’un gallon de pétrole. C’était, en 1981, un peu plus d’un million de dollars. C’est ce qui a fait dire à Fuller qu’un ordinateur dirait qu’il est plus économique du point de vue de la nature de payer 400,000$ à quelqu’un qui prend d’un à trois gallons par jour de pétrole pour aller travailler, pour rester à la maison… pour penser, aller à la pêche, s’amuser, faire ce qu’il, elle aime.
Trop simple ? Ce serait une belle aventure de lire le livre ensemble. Je me ferais aider du Buckminster Fuller Institute, de Medard Gabel au cas où je serais dans les cables, comme Rocky, pendant que la » comprehensive anticipatory design science strategy » continuerait le combat. Puis, si je perd, alors, je me rabats sur les travaux de Ruggero Santilli, qui a inventé le magnégas. C’est Jimmy Carter qui l’a engagé. Santilli s’est mis à critiquer la théorie d’Einstein, pour pouvoir produire des énergies » vertes » et a été congédié d’Harvard comme récompense. Santilli dit qu’il a inventé des nouveaux nombres. La combustion du magnégas entraîne comme déchet de l’oxygène dans l’atmosphère. Oh la la.. quel charlatan ! Heureusement que l’Université de Katmandou l’a reçu avec respect, le reste du monde le rejette. Santilli a réussi, dit-il à neutraliser les déchets radioactifs. Le lobby de ce business le ridiculise. Et puis, si Santilli ne résiste pas et s’écroule, le monisme immanentiste autoégocratique intussuceptif continuera à s’exprimer en riant. Il est toutefois malheureux que l’avion solaire Solar impulse, après avoir traversé le Pacifique, soit obligé de rester au sol quelques mois et de retarder son tour du monde, pour régler quelques problèmes techniques de surchauffe. Le psychiatre Piccard, auteur de Channger d’altitude, de qui origine ce projet, dit qu’avec les technologies actuelles, on peut économiser 50% de la consommation de l’énergie mondiale, créer 25% de nouvelles énergies viables, dans le confort, en créant des emplois et en tirant un bénéfice. C’est mieux pour vous ? J’aime bien!! Comme disait feu encore John Lennon, il n’y a que des solutions. Il est venu manger au restaurant Seventh Inn à Boston avec Yoki Ono, lorsque j’étais apprenti cuisinier à Boston dans le cadre d’un » work-study » program dirigé par un japonais,Hiroshi Hayashi, qui a préféré la cuisine à la science de l’économie. C’est à Boston qu’un ami libraire et cuisinier m’a donné une copie du livre de Fuller, Utopia or Oblivion. Fuller avait alors réussi a‘échapper au Grand Tribunal du Jugement Dernier et s’est enfui à Sherbrooke, Québec, apprendre l’ingénérie dans un moulin à coton aant de s’engager dans la marine où il a commencé à comprendre la stratégie des Grands Pirates. à voir les bulles dans l’eau et inférer la théorie des domes géodésiques et à sentir que le vent est puissant, partout et gratuit et qu’il a inventé plus tard le réseau mondial de transport d’électricité grâce à sa » dymaxion map », réseau qui serait à l’avantage de tous et au désavantage d’aucun. À propos, le » world game » qu’il a inventé, jumelé au » géoscope », contraire à » war game », pourrait peut-être trouver que vous avez raison et abandonnerait le scénario » comprendre » que j’ai communiqué et essaierait le vôtre pour le simuler et constater si oui ou non, il serait à l’avantage de tous et au désavantage d’aucun.
Pour Fuller Gouroux, il n’a pas de pouvoir, sauf auprès de quelques scientifiques :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Buckminsterfuller%C3%A8ne
Le titre de la référence… est-ce de James Palmer ? J’aimerais bien le lire, mais lequel ?
Claude,
c’est Ian Plimer (Heaven and Earth).
Sam,
Les conclusions de Fuller ne s’apparentent pas à celles du Club de Rome.
Toi, tu ferais comment pour faire comprendre qu’il est préférable d’abandonner la consommation du pétrole ?
Et puis, qu’est-ce qu’un gourou pour toi et pourrais-tu me démontrer pourquoi tu me dis que j’ai besoin d’un ?
Claude,
je ne peux pas (on ne peut pas) débattre sur la base d’un « récital » de nombreux noms propres et noms de livres, il faut reprendre soi-même les arguments et les développer. Bref, bien trop d’ « arguments d’autorité », et en tous cas rien de bien clair sur lequel répondre. Cela dit, je n’ai rien non plus contre ta joie de cultiver la joie, mais le rabat-joie que je suis vient ici causer de constitution (la monnaie, l’organisation totalitaire, toutes ces saloperies qui, joyeux ou pas, nous gouvernent).
« Toi, tu ferais comment pour faire comprendre qu’il est préférable d’abandonner la consommation du pétrole ? »
Ce n’est déjà pas mon avis. En tous cas pas dit ainsi. Sinon, je commencerais par prendre la première précaution qui s’impose à l’évidence, dans un monde qui ne vit pas sur le papier : ne pas demander la lune. En l’occurrence :
1) fixer un terme. Il est évident qu’on ne va pas le faire en quelques années. Il s’agit aussi de reconnaître que la question n’est pas urgente à ce point. Nous avons un encore un paquet de décennies pour trouver une solution, des alternatives, et bien sûr pour reprendre le tout par le bon bout (démocratique). La première des urgences est justement de sortir de l’état d’urgence, ce qui implique aussi d’arrêter de se faire peur inutilement ;
2) esquisser au moins une voie vers ce terme (bref, tout reste à faire) ;
3) avoir en tête (et d’abord, apprendre) qu’un humain d’il y a 15 000 ans avait un espace vital de l’ordre de 100 fois plus grand qu’au présent, autrement dit tendance à détruire les espèces (en langage courant, certes en bonne part dévoyé) énormément plus que nous. Et qu’en gros, la différence vient précisément de notre technologie, laquelle est esclave de l’énergie. A part ça, contrairement au Club de Rome, je n’ai pas pour idéal d’éradiquer 95% de l’espèce humaine.
4) Ne pas raconter n’importe quoi avec les alternatives énergétiques disponibles dès à présent ou pour très bientôt. J’ai donné. Si tu as des miracles à présenter en la matière, c’est que tu es capable de le démontrer ; je ne vais pas te tirer les vers du nez.
Etc.
Sam,
Je ne tiens pas plus qu’il faut à Fuller. Il est un sur huit milliards ou des poussières qui proposent d’abandonner l’utilisation du pétrole. La secte dépendante de sa consommation est infiniment plus grande que la secte qui réfléchit à sa réduction, disons.
Mais, pourquoi ne focuserions-nous pas sur la lecture de L’État profond ? JE suis rendu à la page 100…
Je ne peux pas reprendre à chaque fois des dizaines de pages d’explication sur la mécanique totalitaire (c’est en ce sens que je parle de secte, parce qu les deux ont le même mode, à la différence près que l’objectif ultime du mouvement totalitaire est affiché au grand jour…), mais il y a déjà un élément qui ne colle pas du tout dans ton exemple : la première règle dans la méthode du gourou, c’est d’inventer un faux problème (ou de le reprendre) pour fourguer de fausses solutions (le top du top, c’est quand les secondes entretiennent les premiers). Sans vouloir casser l’ambiance, l’emploi du pétrole dans notre société n’est pas franchement à classer dans ce registre… : c’est une question affreusement plus terre-à-terre (le « dérèglement climatique », par exemple, si).
« En 1831, Alexis de Tocqueville débarque en Amérique. Il observe, il parle, il s’informe. Dans son esprit se forme le schéma de sa magistrale étude sur la démocratie américaine. En attendant, il note ses premières observations, du pris sur le vif. Voici ce qu’il écrit, dans une lettre du 1er juin 1831 : “Les hommes qui vivent sous ses lois [de la société américaine] sont encore anglais, français, allemands, hollandais. Ils n’ont ni religion, ni mœurs, ni idées communes ; jusqu’à présent on ne peut dire qu’il y ait un caractère américain à moins que ce soit celui de n’en point avoir. Il n’existe point ici de souvenirs communs, d’attachements nationaux. Quel peut être le seul lien qui unisse les différentes parties de ce vaste corps ? L’intérêt.”» Voici ces hommes et ces femmes attachés par le seul intérêt : quelle société, quelle république peuvent-ils former ? Tocqueville, à nouveau (lettre du 29 mai 1831) : “Le principe des républiques anciennes était le sacrifice de l’intérêt particulier au bien général, dans ce sens, on peut dire qu’elles étaient vertueuses. Le principe de celle-ci me paraît de faire rentrer l’intérêt particulier dans l’intérêt général. Une sorte d’égoïsme raffiné et intelligent… »»
http://www.dedefensa.org/article-trump_et_la_crise_d_identit_des_am_ricains_24_07_2015.html
« Il était plus économique de payer 400,000$ par jour à un travailleur pour rester à la maison qu’à aller travailler en brûlant de un à trois gallons par jour pour se rendre au travail »
Attention, c’est déjà le cas de nos jours, mais tout le monde ne peut se le permettre. Pensez à l’élite financière.
Justement, tout le monde pourrait se le permettre!, si nous nous ajustions au système de comptabilité cosmique au lieu de notre système de comptabilité basé su l’argent.
Mais les gens qui le font présentement ne le font pas dans le respect de l’écologie ni pacifiquement.
Tout est relatif.
Le prix du pain serait à 100,000$.
Bonne nouvelle pour moi, je me suis procuré le livre L’État profond américain.
Je commente tout de suite un peu : dans : ce qu’on peut faire, il est trop imprécis, mais peut-être est-ce mieux, car si nous ne le savons pas, l’État profond ne le saura pas non plus ! 2) si l’État est secret, comment l’auteur a‑t-il su?3) Graeber, lorsqu’il décrit Occupy, semble plus enthousiaste que monsieur Scott car Graeber a vu l’expérimentation de la démocratie directe,alors que monsieur Scott ne l’a pas relevée. À la page 300, je n’ai pas compris pourquoi l’état de quasi guerre est préférable pour les Palistiniens et les Israéliens à un état de paix. À la page 304 il est beaucoup trop imprécis sur le milion ou deux de pacifistes qui pourraient triompher du l’État profond. Mais je n’en suis qu’au début de la lecture. ( introduction et conclusion!)
Dans une première partie dont le titre était : Le but à atteindre, Pierre Cot déclarait :
« L’expérience du passé démontre que la démocratie française ne peut s’accommoder du régime présidentiel. L’histoire, le raisonnement et le sentiment populaire sont ici d’accord. L’idée même du Gouvernement présidentiel est liée dans notre pays à celle du pouvoir personnel. En fait, le régime présidentiel fut toujours chez nous, ou bien une forme larvée de la dictature, ou bien le fourrier de la dictature, ou bien l’espoir de la dictature. Au cours des quatre-vingts dernières années, les adversaires de la République et eux seuls ont recommandé ce régime. » (Documents de l’Assemblée nationale constituante, page 847)
Développant les « conditions nouvelles de la vie française », Pierre Cot soulignait une première exigence :
« Assurer l’établissement et la durée d’un pouvoir fort et démocratique. Ce pouvoir réalisera, enfin, ce qu’Abraham Lincoln appelait : « le gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple ». Fonctionnant sous le contrôle des élus du peuple, il assurera la traduction de la volonté du peuple dans la réalité gouvernementale. » (page 848)
Ensuite, affirme Pierre Cot :
« La première tâche de ce pouvoir fort et démocratique sera, chez nous comme dans toute l’Europe, de travailler à la désintoxication des mœurs et des institutions, et de détruire les germes que le fascisme a laissés dans notre organisme. » (page 848)
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/par-dela-la-mort-jean-moulin-parle-170063
Ne vous croyez pas à l’abri,
ça vient rapidement chez nous,
car nous sommes tous comme abrutis
et notre confort nous rend tout mous :
USA, Caroline du Nord. Les camps de concentration Fema pour les sans domicile fixe
http://reseauinternational.net/usa-caroline-du-nord-les-camps-de-concentration-fema-pour-les-sans-domicile-fixe/
Mon commentaire :
Le futur de l’UE, c’est le présent US (parce qu’on roupille ou parce qu’on se laisse politiquement diviser/déchirer sur des leurres) : voilà ce que les ultra-riches nous préparent à la place de la sécu (tout en faisant traiter de « fachos conspis » les résistants et lanceurs d’alertes) : des camps de concentration en zones de non droit.
Ça me fait penser à « l’Hôpital général » de l’Ancien régime, où les « robins » (ces riches marchands qui avaient acheté un titre de noblesse, noblesse « de robe », pour former des « Parlements » et conspirer pour prendre le pouvoir) enfermaient et exploitaient au dernier degré les vagabonds (et vagabondes) capturés dans la rue (hommes, femmes, enfants…) sans procès ni défense ni recours ni le moindre espoir bien sûr.
Cher Etienne,
Attention cette image vient de la guerre en ex-Yougoslavie, bien que peut-etre éventuellement les camps FEMA, puissent hélas servir de camps de rétention, ici c’est un fake ou faux, pour ne pas décrédibiliser votre site, il serait préférable de corriger.
. Il s’agit bien du camp Omarska de triste mémoire…
http://www.e‑novine.com/stav/43912-Omarska-pakao-ljude.html
.Bien à vous Etienne..
OK, merci Elisabetha.
J’ai retiré l’image.
Sam, ah non, j’ai encore oublié un détail ; comme disait le père de la téorie de l’émotivo-rationnel, Ellis, je suis faillible et imparfait… Bertrand Piccard, dit dans Changer d’altitude, que pour le symptome de la dépendance aux énergies fossiles, il y a le traitement des » Cleantech » ( les technologies propres, en québécois), page 282.
J’entends présentement les oiseaux, j’ai de la gratitude et je me rappelle qu’il faut protéger la joie ! Salut ! Porte-toi bien sinon lâche ‑toi… comme disait mon père!:)
CLAUDE ET SAM. ok c’est de bonne guerre. Mais je constate depuis ma naissance que l’intelligence collective n’est pas au rendez-vous et le pire est à venir. L’homme a créé un dieu pour le contrôler. L’homme a pensé à faire un maître avec ses esclaves. L’homme n’étant pas intelligent il donne le pouvoir à son bourreau, il semble s’y plaire. L’homme enseigne la guerre, une école à tuer dans tous les pays du monde, c’est le plus grand signe d’intelligence faire les guerres avec les injustices, les famines la barbarie. Si tu es intelligent, homme pourquoi ne penses-tu à faire une école de paix. SAM tu as le droit de rire de moi, Malheureusement sur cette planète-terre qui est l’enfer d’une autre, le mot lucide n’est pas enseigné surtout il faut le caché. SAM si tu es lucide l’on ne se diviserait pas pour régner, ce qui fait l’affaire de l’élite. Depuis le début des temps, l’animal-homme a toujours tuer le messager, est-ce un grand signe d’intelligence. Accepter de vivre sous la dictature est-ce une grande intelligence collective. La dessu forces toi à trouver des solutions d’extinction d’un paradis que l’on pourrait avoir. l’animal-homme n’est que larbin et esclave. Sans rancune. salutation de qualité. serge1trottier@gmail.com
État profond : impossible d’attendre raisonnablement la fin du livre pour commenter ! Décevant, page 87, et combien étonnant!, que les États-Unis soient présentement sans Constitution.. ce qui veut dire que le monde au complet n’en a pas.
Vers pages 114 : les drogues. Que c’est triste. C’est la récupération du monde du Peace and Love des hippies, Thimoty Leary compris, par la mafia internationale. Mais c’est plus profond. Pourquoi tant de clients-clientes pour la drogue ? Parce que les gens ne sont pas bien avec eux-elles mêmes. Pourant, il est si facile de s’aimer profondément, d’être bien avec soi, de prendre soin de soi correctement, d’être son meilleur ami, de s’enfoncer en soi pour ne pas se fuir dans la drogue. Ici les enseignements d’Épicure devraient , du moins, un peu, porter fruits. Eh oui, à surveiller, la secte des philosophes ! Cher moi!!!
État profond : la corruption sexuelle, la prostitution. La sexualité libre à discuter, conformément aux enseignements de Wilhem Reich, de Fourier.
Sexualité libre= fin de la prostitution, fin de la corruption sexuelle.:)
Sam!! Oublions le 400,000$ pour rester à la maison au lieu d’aller travailler en consommant du pétrole… tout simplement, je m’abstiens de consommer 3.78 litres de pétrole une fois de temps en temps et je contribue ce faisant à une diminution de vente d’armes. Voir page 138, État profond…
Comment neutralisé le capitalisme en 3 mesures :
1‑mettre en place un jubilé moderne
La mise en place du jubilé est très simple : on imprime 175€(ou dans une autre monnaie, vu que la mise en place de cette politique nécessitera une sortie de l’€), et on oblige les personnes endetté à utiliser cet argent pour rembourser leurs dettes(comme ça les dettes se retrouve supprimé). Comme les personnes qui ne sont pas endetter consommeront plus, il y aura de l’inflation, ce qui fera baisser la valeur des dettes.
Une telle mesure a un double intérêt : ‑elle empêche le sur-endettement qui fait de certain des esclaves.
‑elle empêche les crises financière, qui sont dût à un endettement privé trop important.
Cette proposition permet de continuer a vivre dans un système capitaliste, mais sans le servage par la dette, qui autrement sera inévitable.
2‑créer un revenu et un patrimoine maximum
Bien sur ce revenu et ce patrimoine peuvent être important, l’objectif n’est pas de lutter contre les inégalités mais de créé une limite dans un système qui n’en connait pas.
En effet, le capitalisme avec la monnaie, permet d’accumuler sans qu’ils n’y aient de rapports avec le réel… Une telle mesure permet donc de créer une fin à l’accumulation et forcera les plus riche à se concentré sur la qualité et non plus sur des quantités infinies.
3‑créé un revenu et un panier de base
Le panier de base contiendra des biens et des services aussi varier que la santé, le logement, les aides contre la dépendance.(la liste n’est pas exhaustive)
Ainsi l’individu possédera un niveau de vie minimale, dès lors la participation à la vie économique deviendra un choix.
Combiné à la proposition 2, cela permet de contrôler les inégalités.
État profond : Mon état profond personnel en ce moment en est un d’énervement à lire d’incroyables détails sordides de cette histoire. J’ai à côté de moi un livre du philosophe, un Journal du démiurge de 1200 pages qui me rappelle l’importance de laisser être l’homme des délices. Puis, je revient à la mémoire cette idée de Rumsfield du Jugement dernier, pour le maintien du Gouvernement en cas de guerre nucléaire, par lequel ils suspendent la Constitution. Une évidence : le Jugement dernier. Que c’est chrétien, de ce christianisme malade en profondeur, celui que pourfendait Neitzsche et bien d’autres. La religion est dans le code génétique des gouvernements alors que la vraie religion est la reliance à l’harmonie intérieure personnelle. Bon, je vais prendre une longue marche ! ( comme Thoreau!)
D’accord, je vais marcher, mais pas sans le livre de monsieur Scott, pas sans fiches et crayon. Et pas sans souvenirs de Michel Bauwens dont Étienne a déjà parlé ici ( livre Sauver le monde vers un monde post-capitaliste par le peer-to–peer) et le lien sur le bien commun : remix the commons : http://www.remixthecommons.org/ sinon, je sombre dans une profonde dépression!!!:)
État profond : Disons que j’ai à peu près terminé ; j’ai sauté quelques pages et quelques paragraphes sur lesquels je reviendrai. Quelques » détails » qui ont attiré l’attention :
Jugement dernier : juger c’est statuer sur l’être. Quelle pauvreté ontologique de la part des artisans du jugement dernier ; que d’ennui en sa propre présence ! Que ces messieurs aillent se reposer dans leur cour en lisant un bon livre et sirotant un verre de scotch et nous foutent la paix !
Opacité : page 139 : … » Il existe un n » trou noir » au coeur de ce plafond invisible dans lequel les intérêts occultes des gouvernements, des banques gérant des pétrodollars, des agences de renseignements et des multinationales pétrolières sont entremêlés dans une opacité impénétrable. »
Cela est du matérialisme crasse à guérir en s’informant sur la philosophie de l’immatérialisme, commencée par Berkeley.
page 140 : » Les pétrodollars des Émirats leur permettent de contrer toute tendance vers la démocratisation du Moyen-Orient. » À noter, Sam ! Pour une meilleure démocratie, pour une écriture citoyenne de la Constitution, diminuer les pétrodollars… ( = Fuller!!)
Page 155 : … .« étaient très enthousiasmés par les accords et liaison et les opportunités qui en découlaient. » ENTHOUSIASMÉS : rempli de dieu… quel rachitisme sur le plan de l’être ! Quelle pauvreté intellectuelle sur la plan de la conception du bonheur ‚de ces gens a‘qui nous laissons les rennes du pouvoir… Le philosophe Moreau dans Clartés de la Psyche Univers,dit : » Nous n’avons jusqu’ici que médité sur nos misères et nous n’avons accordé à notre joie que des bribes de réflexion. » C’est ce qui arrive à ces gens qui orgasment sur la dissimulation du 11 septembre. Ils feraient mieux de se créer un Cogito du bonheur, c’est-à-dire de se penser heureux ici et maintenant et de rester tranquilles.
PS. Lors de ma petite marche, j’ai cueilli mon courrier. Il y avait une publicité s’intitulant : LA MEILLEURE FAÇON DE VOYAGER CET ÉTÉ. avec une jolie photo d’un gros camion qui tire un gros bateau à moteur hors-bord. Ah Ah ! Si vous dépensez 100 litres d’essence, vous serez heureux ! ( mais vous dépenserez 60 millions de pétrodollars en coût cosmique du litre. ( voir Buckminster Fuller, Critical Path, pages 220–221/ 262–263)
Conclusion : excellent livre pas assez clair à mon goût sur le genre d’activisme populaire citoyen recommandé. On devine qu’il s’agit d’écriture citoyenne d’une Constitution puisqu’en réalité, le monde entier est présentement sans Constitution vu la suspension de la Constitution états-unienne consécutive aux mesures organisées après le onze septembre.
Les pétrodollars des
Qui est vraiment Poutine ? Que veut-il ? Que fait-il ?
Par Paul Craig Roberts, le 24 juin 2015 (Source Counterpunch)
http://lesakerfrancophone.net/qui-est-vraiment-poutine-que-veut-il-que-fait-il/
Venezuela : Le crime se prépare
par Jean ORTIZ :
http://www.legrandsoir.info/venezuela-le-crime-se-prepare.html
« Le crime se prépare, comme en 1973 au Chili de l’Unité Populaire. La campagne de discrédit, de déstabilisation, contre Caracas, s’accélère avec le déchaînement, l’activisme, des vraies droites, des fausses gauches, et des médias « libres » internationaux.
Pour le chef d’orchestre, les Etats-Unis, il faut reprendre la main en Amérique latine, notamment afin de mettre en place les Zones de libre-échange transatlantique et transpacifique, vastes entreprises de recolonisation. Cela passe par le renversement, « électoral » et/ou insurrectionnel de la révolution vénézuélienne, pièce maîtresse du puzzle émancipateur continental, et dont la chute provoquerait, selon le gouvernement étatsunien, des « effets domino », des réactions en chaîne. Caracas est en effet l’architecte du système souverain d’intégration continentale, insupportable pour les intérêts géoéconomiques de Washington, dans une région qu’il dominait sans partage depuis le 19ième siécle et la « doctrine Monroe » (1823). « L’empire » voudrait en finir avec les « restes du chavisme » : Petrocaribe, l’Alba, l’Unasur, la Celac, les président(e)s Correa, Kichner, Dilma, Morales et Maduro, ces empêcheurs d’impérialiser en rond. » [Lire la suite…]
Le Pentagone encercle la Russie avec des dépôts d’armes et de munitions le long de ses frontières.
http://reseauinternational.net/le-pentagone-encercle-la-russie-avec-des-depots-darmes-et-de-munitions-le-long-de-ses-frontieres/
Lu sur Le Saker Francophone :
http://lesakerfrancophone.net/la-france-en-guerre-contre-la-syrie/
Il paraît qu’une grosse énergie est dépensée en ce moment dans certaines sphères gouvernementales parisiennes pour trouver une justification légale ou un cadre juridique à l’agression française contre la Syrie. On ne trouvera pas.
Il n’existe aucune justification légale, en droit international actuel (basé sur la sacro-sainte souveraineté des États), à l’agression d’un pays tiers. La seule exception pourrait être une autorisation d’usage de la force donnée par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies en considération d’une menace imminente à la paix mondiale, c’est-à-dire de l’imminence d’une attaque par le pays considéré. Non seulement la France n’a pas demandé cette autorisation, mais elle aurait de plus du mal à la justifier puisque la Syrie ne menace aucun de ses voisins. Cependant cette agression légalement injustifiable, en elle-même, détermine un cadre juridique spécifique en droit international, qui est l’état de guerre. Le fait générateur de l’état de guerre est soit sa déclaration soit sa concrétisation manifeste. Le terme même de déclaration de guerre recouvre deux concepts, l’un qui est une annonce faite à l’ennemi soit explicitement (« désormais nous sommes en guerre ») soit implicitement (« si vous n’obtempérez pas à cet ultimatum d’ici 48 heures nous serons en guerre »), et l’autre qui est une simple constatation, dans ce cas adressée généralement à la population propre plutôt qu’à l’ennemi (« depuis ce matin nous sommes en guerre ») : ainsi le 3 septembre 1939 le gouvernement français déclara à la population que la France était en guerre contre l’Allemagne, alors que sa déclaration envers ce pays évitait le mot qui gêne.
On avancera l’argument selon lequel il ne s’agit pas d’attaquer la Syrie mais les positions de État islamique. L’argument ne tient pas tant qu’on ne reconnaît pas la souveraineté de cet État Islamique : ses positions sont soit en Syrie soit en Irak. Ce prétendu État n’est pas un sujet de droit international, le seul sujet de droit international sur le territoire syrien est la Syrie. Attaquer qui que ce soit en Syrie, c’est violer la souveraineté de ce pays (sauf s’il demandait une aide militaire) et attaquer ses ressortissants ou ses biens. Car les membres mêmes du prétendu État islamique peuvent être Syriens, Irakiens, Français ou ce qu’on veut, sur le territoire de la Syrie ils sont des résidents (légaux ou clandestins) du pays, sont censés obéir à ses lois et seul l’État syrien a le monopole de l’usage de la force contre toute personne présente sur son territoire. Il est vrai qu’en certaines portions du territoire syrien (et par la faute de la France notamment) l’autorité de l’État n’est plus respectée, ses services publics sont absents et un autre droit est, de fait, appliqué, mais c’est aussi le cas en France sans que ces enclaves soient pour autant extraterritorialisées : de même tous les pays du monde (sauf l’occupant) reconnaissent la souveraineté du gouvernement chypriote sur l’ensemble de l’île même si la moitié en échappe à son contrôle depuis une génération et demie.
Sauf erreur, si l’URSS ou la Turquie avait envoyé une flottille aérienne attaquer en France les positions de l’Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie, la France l’aurait considéré (à juste titre) comme une agression.
Il paraît qu’on cherche un argument relevant du droit de poursuite. Or État islamique n’a commis aucune agression contre la France, à plusieurs milliers de kilomètres de son emprise, et de toute façon le droit de poursuite n’est opposable qu’en cas d’action immédiate et ininterrompue suite à un flagrant délit ; passé le flagrant délit et interrompue la poursuite, si la France a un grief envers des bandes armées qu’elle soupçonne d’avoir trouvé refuge en Syrie, elle doit en demander le jugement ou l’extradition selon les voies interétatiques prévues à ce effet.
Faute d’arguments juridiques, on avancera des prétextes moraux comme la monstruosité des pratiques de État islamique, prétendant oublier que la France (certes pas toute seule) a déclenché par une agression militaire, puis facilité par une occupation, exactement ces mêmes crimes, à savoir mutilations et décapitations au canif, viols systématiques, exterminations de villages entiers, extraction et commercialisation d’organes (chez État islamique ce n’est que le sang), esclavage et commerce de femmes, destructions des sites archéologiques (inscrits au patrimoine de l’humanité) antérieurs à l’islamisation, bref tous les crimes aujourd’hui imputés à État islamique, pratiqués à grande échelle au Kosovo-et-Métochie de 1999 à ce jour.
Toujours sur le plan moral, on plaidera qu’on ne peut humainement laisser ces populations sous ce joug sans rien faire. Il y a pourtant d’autres possibilités d’action, la première étant de faire pression sur l’allié de la France, les États-Unis d’Amérique, pour qu’il retire son intimation faite aux gouvernements grec et bulgare, il y a quelques jours, d’interdire le passage de l’aide humanitaire russe : le premier secours serait justement de laisser arriver cette aide que, comme pour les populations civiles bombardées par l’armée ex-ukrainienne, aucun pays de l’Otan ne souhaite offrir. Une autre possibilité d’action serait l’interruption immédiate de l’aide militaire (matériel et formation) aux ennemis de la Syrie. Quatre ans de prétendues erreurs démontrent l’évidence : il n’y a en Syrie que les forces de la Syrie et celles de ses ennemis, dénommer amis de la Syrie des factieux extrémistes islamistes armés n’en fait pas des modérés. Comme prévu, les armes et les guérilleros de l’Armée syrienne libre sont passées au front Al-Nosra (Al-Qaïda) et à État islamique, il peut y avoir des escarmouches entre factions ou des changements esthétiques de noms mais on savait d’avance que le groupe le plus puissant absorberait les plus petits jusqu’à être à son tour absorbé par plus puissant que lui. On a formé et armé une guérilla pour conquérir la Syrie, elle le fait. Le seul moyen de l’arrêter si on réprouve aujourd’hui les méthodes qu’elle a pratiquées depuis 2011, c’est d’une part de cesser de l’armer et de la financer, et d’autre part d’armer et d’aider le gouvernement du pays.
Au contraire, harceler (ou faire semblant, comme les États-Unis) État islamique par quelques bombardements aériens sans les faire suivre par l’offensive terrestre seule à même de balayer cette organisation, c’est d’une part renforcer sa popularité et faciliter son recrutement, et d’autre part l’énerver. Certes le gouvernement français peut considérer cela comme un inconvénient mineur si le véritable objectif de son agression contre la Syrie est, comme c’était le cas jusqu’à présent, le renversement du gouvernement syrien et la destruction de la dernière société multiculturelle, multiconfessionnelle et pacifique du Proche-Orient. La modification constitutionnelle de 2008 a donné tout pouvoir au gouvernement français d’agresser un pays tiers sans autorisation parlementaire de déclaration de guerre, le régime a donc mis la France en état de guerre avec la Syrie. Mais en fait d’escalade préméditée, c’est peut-être la Russie (que la presse britannique a accusée mensongèrement la semaine dernière d’intervention militaire en Syrie) que l’on espère pouvoir rencontrer en combats aériens. [Ce qui n’arrivera jamais, car avant il y aura quelques surprises du côté des S‑300 russes dont la Syrie est maintenant dotée, Note du Saker Fr]
Le 8 septembre 2015 – Source Stratediplo
http://lesakerfrancophone.net/la-france-en-guerre-contre-la-syrie/
Ne pas rater ceci : […] « La modification constitutionnelle de 2008 a donné tout pouvoir au gouvernement français d’agresser un pays tiers sans autorisation parlementaire de déclaration de guerre, le régime a donc mis la France en état de guerre avec la Syrie. » […]
Nous n’avons pas de constitution (digne de ce nom).
Signalée par Ana :
Conférence sur la Syrie
par Ayssar MIDANI (26 mai 2015)
(Mistral TV Drôme Ardèche)
httpv://youtu.be/-pxe7482sOk
Le malaise de McCain admettant que la CIA forme des terroristes
httpv://youtu.be/SIXkFWfepnU
Une expression me vient : sous traitance du pouvoir hégémonique
C’est bien entendu toxique et dangereux, comme de faire la poussière de la maison avec un bâton de dynamite en confiant les allumettes à des inconnus.
Pendant ce temps, dans l’Ukraine occupée par les nazis
http://lesakerfrancophone.net/pendant-ce-temps-dans-lukraine-occupee-par-les-nazis/
Ils n’ont pas changé…
Un utile rappel des faits par Michel Collon :
« Nous les champions de la démocratie »
http://www.investigaction.net/Nous-les-champions-de-la.html
« Résumons. Nous, dirigeants US, sommes avec nos alliés européens, les champions des droits de l’homme, et nous rêvons de répandre la démocratie partout dans le monde.
Donc, si nous avons…
- renversé Mossadegh et imposé le tyran Reza Pahlavi en Iran
- armé les Saoud contre les progressistes arabes
- soutenu le dictateur fasciste Franco en Espagne
- soutenu le dictateur fasciste Salazar au Portugal
- utilisé des fascistes ouest-européens pour créer les réseaux secrets Gladio
- soutenu le tyran Batista, puis tenté d’assassiner Castro à Cuba
- soutenu l’apartheid en Afrique du Sud
- soutenu la Rhodésie raciste (futur Zimbabwe)
- assassiné Lumumba pour imposer le tyran Mobutu
- assassiné cinq cent mille Indonésiens pour installer la dictature Suharto
- installé une dictature militaire au Vietnam
- installé une dictature militaire en Grèce
- soutenu le fasciste Pinochet pour renverser Allende
- armé des terroristes pour déstabiliser l’Angola et le Mozambique
- assassiné deux présidents équatoriens pour installer des dictateurs
- remplacé le président brésilien Goulart par une dictature militaire
- fait pareil avec Bosch à Saint Domingue
- fait pareil avec Zelaya au Honduras
- soutenu les dictateurs Duvalier à Haïti
- armé Ben Laden pour renverser le gouvernement progressiste afghan
- soutenu les talibans en Afghanistan
- armé et financé les terroristes « contras » au Nicaragua
- assassiné Bishop et envahi la Grenade
- soutenu les colonels assassins en Argentine,
- soutenu le nazi Stroessner au Paraguay
- soutenu le dictateur général Banzer en Bolivie
- soutenu la dictature féodale au Népal et au Tibet
- utilisé le FIS pour déstabiliser l’Algérie
- financé Moubarak en Egypte
- armé divers groupes terroristes pour déstabiliser des pays africains gênants
- soutenu les bombardements au napalm du régime éthiopien en Somalie
- soutenu le raciste anti-juif, antimusulman, antiserbe Tudjman en Croatie
- tenté d’assassiner Chavez, Morales, Correa pour installer des dictatures
- soutenu des attentats à la bombe dans des hôtels et des avions en Amérique latine
- utilisé Al-Qaida en Libye
- utilisé Al-Qaida en Syrie
- utilisé les nazis anti-juifs Svoboda et Pravy Sektor pour un coup d’Etat en Ukraine
- soutenu et protégé tous les crimes d’Israël contre les Palestiniens
C’est par hasard, bien sûr, et nous ne le ferons plus jamais ! »
Source : http://www.investigaction.net
Qui est à blâmer pour le gâchis syrien ? Poutine !
Par Robert Parry
http://www.les-crises.fr/qui-est-a-blamer-pour-le-gachis-syrien-poutine-par-robert-parry/
Le FBI perdrait-il la tête ?
http://www.humanite.fr/le-fbi-perdrait-il-la-tete-548107
Un rapport de Human Rights Watch révèle que les États-Unis auraient créé de toutes pièces des attentats sur son propre territoire en manipulant des musulmans grâce à des agents infiltrés du FBI. […]