[Passionnant et important] Peter Dale Scott, « L’État profond américain. La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle ».

18/07/2015 | 82 commentaires

Billet à clas­ser dans la caté­go­rie : Dénon­çons —cou­ra­geu­se­ment— LA PRATIQUE DES COMPLOTS (c’est-à-dire une des prin­ci­pales et éter­nelles moda­li­tés concrètes de la lutte des classes), plu­tôt que dénon­cer —lâche­ment— « la théo­rie du com­plot » (c’est-à-dire une expres­sion inven­tée et dif­fu­sée par la CIA dans les années 60 pour dis­cré­di­ter faci­le­ment tous les lan­ceurs d’a­lerte, accu­sés en bloc de para­noïa, et pro­té­ger ain­si les com­plo­teurs de la classe dominante)…

Voi­ci des semaines que je dévore un livre essen­tiel (sur le très néces­saire — mais très défaillant — contrôle des pou­voirs à tra­vers le monde et les époques) et que je veux vous en par­ler. C’est un livre bou­le­ver­sant, et très docu­men­té (des mil­liers de notes com­men­tées, pour sour­cer et prou­ver tout ce qui y est décrit et analysé).

Il s’a­git du der­nier livre de Peter Dale Scott, pro­fes­seur et diplo­mate cana­dien (il a 86 ans), qui tra­vaille sur son sujet depuis 40 ans… Son titre est :
« L’É­tat pro­fond américain.
La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle. »

On peut trou­ver sur le site Demi-Lune (petit édi­teur cou­ra­geux et qu’il faut sou­te­nir pour cela) des extraits abso­lu­ment essen­tiels de ce livre que nous devrions tous avoir lu et qui devrait ensuite ali­men­ter nos conver­sa­tions quotidiennes.

Avec l’ac­cord de l’é­di­teur, je vais repro­duire ici quelques uns de ces extraits que je trouve fon­da­men­taux, ce qui va faire un billet long à lire, par­don­nez-moi, mais je vou­drais vrai­ment atti­rer votre atten­tion sur l’im­por­tance car­di­nale de ce livre pour com­prendre ce qui nous arrive sur terre, notre dépos­ses­sion poli­tique de plus en plus cari­ca­tu­rale et les guerres impé­riales de plus en plus inévi­tables notamment.

Sur la forme du livre, je signale que ce livre est très bien fabri­qué : il est par­fai­te­ment impri­mé et très soli­de­ment relié, ce qui le ren­dra résis­tant aux nom­breux mou­ve­ments et anno­ta­tions que vous ne man­que­rez pas de lui impo­ser au cours de votre lec­ture enfié­vrée 🙂 Il est prêt à ne plus vous quit­ter pen­dant des semaines sans se dés­in­té­grer (comme le font hon­teu­se­ment les livres d’autres édi­teurs comme GF – Gra­nier Flam­ma­rion dont je mau­dis l’im­pri­meur relieur, grand gou­gna­fier et grand sac­ca­geur de chefs‑d’œuvre devant l’é­ter­nel, dont TOUS les livres s’au­to­dé­truisent dès la lec­ture des pre­mières pages, grrr…). Le livre de Peter Dale Scott, lui, édi­té par Demi-Lune, est un vrai livre qui est fait pour être lu (et donc mani­pu­lé dans tous les sens). Par­don d’a­voir insis­té sur ce détail (qui compte pour moi).

Pour ceux qui n’aiment pas lire, Peter Dale Scott, par­fai­te­ment bilingue, a don­né un entre­tien très inté­res­sant sur son tra­vail dont voi­ci la vidéo (d’une heure) :

httpv://youtu.be/i4dcmJALM8k

Voi­ci donc les extraits de ce livre que je vous recom­mande chaleureusement :

• La 4ème page de couverture : 

S’appuyant sur plus de quatre décen­nies de recherches, Peter Dale SCOTT nous offre une ana­lyse inédite de « l’État pro­fond amé­ri­cain », un sys­tème infor­mel et mécon­nu, dont l’influence sur l’Histoire contem­po­raine est abso­lu­ment majeure. En dehors du cadre légal, celui-ci condi­tionne secrè­te­ment, sou­vent illé­ga­le­ment, les poli­tiques offi­cielles de l’E­tat public à Washing­ton – voire les contre­dit ou les neu­tra­lise. Obser­va­teur poli­tique de pre­mier plan, SCOTT décrit le pro­ces­sus de mili­ta­ri­sa­tion crois­sante des États-Unis, en par­ti­cu­lier depuis le 11-Sep­tembre. Il explique éga­le­ment l’origine de la « dérive sécu­ri­taire » (écoutes et sur­veillance illé­gales, déten­tions arbi­traires mas­sives, usage de la tor­ture, assas­si­nats ciblés) et de l’accroissement des inéga­li­tés de reve­nus que connaît ce pays depuis la guerre du Vietnam.

L’État pro­fond consti­tue aujourd’hui un sys­tème qua­si ins­ti­tu­tion­na­li­sé dans des agences (comme la CIA et la NSA) qui échappent au contrôle démo­cra­tique. Mais il ne se limite pas à ces ser­vices secrets, et l’auteur décrit notam­ment l’influence exces­sive d’entreprises pri­vées telles que Booz Allen Hamil­ton (l’ex-employeur d’Edward Snow­den) et la SAIC, 70 % des bud­gets du Ren­sei­gne­ment aux États-Unis étant aujourd’hui sous-trai­tés. Der­rière ce sys­tème opaque, où la dis­tinc­tion entre « public » et « pri­vé » semble pour le moins ténue, il retrace l’influence tra­di­tion­nelle des ban­quiers et des avo­cats de Wall Street alliés aux « super­ma­jors », les plus grandes com­pa­gnies pétro­lières inter­na­tio­nales. Il explique ain­si com­ment les pétro­mo­nar­chies du golfe Per­sique, les entre­prises de défense états-uniennes et Wall Street ont for­mé ensemble et pro­gres­si­ve­ment un État pro­fond supra­na­tio­nal – qui mène des poli­tiques par­fois radi­ca­le­ment oppo­sées aux inté­rêts natio­naux des États-Unis, de son peuple et de ses institutions.

Un tra­vail remar­quable qui clôt avec brio la tri­lo­gie enta­mée avec La Route vers le nou­veau désordre mon­dial et La Machine de guerre américaine…

 

• Le dos­sier de pré­sen­ta­tion du livre : 
http://​www​.edi​tions​de​mi​lune​.com/​m​e​d​i​a​/​p​r​e​s​s​e​/​D​o​s​s​i​e​r​-​d​e​-​p​r​e​s​s​e​-​E​t​a​t​-​p​r​o​f​o​n​d​-​a​m​e​r​i​c​a​i​n​-​O​P​T​.​pdf

• Éloges et cri­tiques + Sommaire :

Éloges et critiques

« L’État pro­fond amé­ri­cain résume plus de quatre décen­nies de recherches menées par Peter Dale Scott sur les aspects les plus obs­curs de la Poli­tique pro­fonde aux États-Unis. Il en résulte une pers­pec­tive inédite sur le véri­table sys­tème de gou­ver­nance dans ce pays. Son ana­lyse est méti­cu­leuse, brillante et magis­trale »

- Daniel Ells­berg, « l’homme qui fit tom­ber Nixon », auteur de Secrets : A Memoir of Viet­nam and the Penta­gone Papers

« Une nou­velle fois, Peter Dale Scott met en lumière les des­sous de l’État pro­fond amé­ri­cain à tra­vers cette étude pas­sion­nante et fon­da­men­tale. Cet ouvrage explique com­ment et pour­quoi nous avons per­du le contrôle de la poli­tique étran­gère des États-Unis et com­ment elle est en train de détruire notre démo­cra­tie. Ce livre indis­pen­sable est le fruit de recherches brillantes et rai­son­nées, qui achèvent de nous convaincre que nous ne pou­vons sau­ver notre Répu­blique sans iden­ti­fier les forces pro­fondes qui nous ont impo­sé leurs règles depuis bien long­temps – et ce d’une manière encore plus bru­tale et dra­ma­tique depuis le 11-Septembre. »

- Richard Falk, pro­fes­seur émé­rite de Droit inter­na­tio­nal à l’Université de Prin­ce­ton, et à l’Université de Cali­for­nie, (San­ta Bar­ba­ra) ; Rap­por­teur spé­cial du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour les Ter­ri­toires palestiniens

« Peter Dale Scott est l’universitaire le plus auda­cieux dans l’étude des struc­tures de pou­voir qui dirigent les États-Unis. Dans cet ouvrage, il démarre ses recherches là où le pion­nier Charles Wright Mil­ls s’était arrê­té, met­tant en lumière un sombre laby­rinthe de pou­voir – un monde obs­cur qui est deve­nu encore plus arro­gant et violent depuis l’époque de l’‘élite de pou­voir’ et du ‘com­plexe mili­ta­ro-indus­triel’. Nous ne pou­vons com­prendre le fonc­tion­ne­ment réel du pou­voir sans nous aven­tu­rer dans la des­crip­tion révé­la­trice que Scott nous offre à tra­vers L’État pro­fond amé­ri­cain. »

- David Tal­bot, fon­da­teur du site d’information Salon​.com

« Lorsque s’écrira la véri­table His­toire intel­lec­tuelle de notre époque, Peter Dale Scott sera recon­nu pour sa pers­pi­ca­ci­té et son hon­nê­te­té. Dans L’État pro­fond amé­ri­cain, Scott per­çoit une nou­velle fois la réa­li­té de manière pré­cise, brillante et cou­ra­geu­se­ment intègre, nous alar­mant sur nos fatales illu­sions. Il s’agit de l’un des livres les plus impor­tants de notre époque. »

- Roger Mor­ris, ancien membre du Conseil de Sécu­ri­té Natio­nale des États-Unis sous les pré­si­dences de Lyn­don John­son et de Richard Nixon

« Peter Dale Scott ana­lyse en pro­fon­deur chaque aspect du sys­tème orwel­lien de sécu­ri­té natio­nale – de la sur­veillance extra­ju­di­ciaire aux déten­tions arbi­traires, en pas­sant par la loi mar­tiale. Il montre com­ment les ser­vices de ren­sei­gne­ment et l’armée des États-Unis sont doré­na­vant impli­qués de façon per­ma­nente dans le main­tien de l’ordre. Pour l’essentiel, ce sys­tème opaque – c’est-à-dire le gou­ver­ne­ment secret – est ce que Scott appelle l’‘État pro­fond’. Il s’agit de l’influent sec­teur qui éclipse les ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques. Pour­tant, les agences publiques [la NSA, la CIA, le JSOC, le Penta­gone, etc.] qui forment cet État pro­fond n’en repré­sentent qu’un seul niveau. En effet, leur pou­voir pro­vient éga­le­ment de leurs connexions cru­ciales en dehors du gou­ver­ne­ment – comme le montre l’exemple de la CIA, qui est soli­de­ment ancrée à Wall Street. (…) Tout est dans ce livre. Une lec­ture abso­lu­ment obli­ga­toire. »

- Pepe Esco­bar, cor­res­pon­dant iti­né­rant pour Asia Times (Hong Kong) et auteur de Empire of Chaos

« Depuis long­temps, Peter Dale Scott a été un pion­nier dans l’étude métho­dique de l’État de sécu­ri­té natio­nale et de son influence occulte dans tous les domaines de la poli­tique étran­gère et inté­rieure des États-Unis. Avec ce nou­vel ouvrage, il se sur­passe en offrant une ana­lyse véri­ta­ble­ment com­plète de l’empiètement crois­sant d’un ‘État pro­fond’ incon­trô­lé dans le sys­tème poli­tique démo­cra­tique de ce pays, depuis l’après-guerre jusqu’à aujourd’hui. (…) Il s’agit d’un tra­vail brillant et inci­sif, une lec­ture obli­ga­toire pour tous ceux qui sou­haitent com­prendre les inter­ac­tions entre le capi­ta­lisme mon­dia­li­sé, la sécu­ri­té natio­nale et les objec­tifs dou­teux des ser­vices de ren­sei­gne­ment les plus puis­sants, mais aus­si les plus secrets. »

- Nafeez M. Ahmed, spé­cia­liste des ques­tions de res­sources éner­gé­tiques, de ter­ro­risme, et de sécu­ri­té inter­na­tio­nale, auteur de La Guerre contre la vérité

« Dans cet excellent livre, Peter Dale Scott montre com­ment les res­tric­tions impo­sées par le Congrès des États-Unis aux ser­vices de ren­sei­gne­ment US ont entraî­né la fusion de l’État pro­fond amé­ri­cain avec des ser­vices étran­gers, afin d’opérer depuis d’autres pays. (…) L’auteur explique com­ment le pétrole saou­dien et les contrats d’armement US ont péren­ni­sé une rela­tion spé­ciale entre les États-Unis et l’Arabie saou­dite. (…) L’État pro­fond amé­ri­cain a tou­jours été lié aux ban­quiers de Wall Street et aux super­ma­jors, l’ancien direc­teur de la CIA Allen Dulles en étant l’archétype – lui qui voyait les diri­geants poli­tiques élus comme des natio­na­listes à l’esprit étroit, inca­pables de gérer les affaires poli­tiques globales. »

- Ola Tunan­der, pro­fes­seur de Rela­tions inter­na­tio­nales, à Oslo (PRIO).

« Peter Dale SCOTT nous offre sa der­nière dis­sec­tion des sombres entrailles du gou­ver­ne­ment des États-Unis. (…) Un ouvrage alar­mant et sti­mu­lant. »

- Publi­shers Week­ly, revue pro­fes­sion­nelle heb­do­ma­daire, équi­valent US de Livres Heb­do

 

sommaire

- Remer­cie­ments
– Acronymes
– Note au sujet de la cou­ver­ture de l’édition ori­gi­nale 17
– Avant-pro­pos de l’auteur 21

  1. Le Pro­jet Juge­ment der­nier, les évé­ne­ments pro­fonds et l’éro­sion de la démo­cra­tie aux États-Unis 25

- La socio­dy­na­mique des pou­voirs répres­sifs dans les socié­tés impé­riales 30
– Un pou­voir incon­trô­lé : la CIA et le retour de la connexion nar­co­tique glo­bale 33
– La « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (COG) et l’occupation mili­taire des États-Unis 35
– L’État pro­fond américain38

  1. L’État pro­fond, le supra­monde de Wall Street et les super­ma­jors 41

- L’État pro­fond, le gou­ver­ne­ment de l’ombre et le supra­monde de Wall Street 44
– La longue his­toire du supra­monde de Wall Street 46
– L’État pro­fond et le finan­ce­ment des opé­ra­tions clan­des­tines de la CIA 47
– Les com­mis­sions occultes de Lock­heed et les clients de la CIA : les Pays-Bas, le Japon, l’Italie, l’Indonésie et l’Arabie saou­dite 49
– L’Iran en 1953 : com­ment une opé­ra­tion du car­tel pétro­lier est deve­nue une mis­sion de la CIA 51
– La CIA, Booz Allen Hamil­ton et le supra­monde de Wall Street 55
– La CIA, Miles Cope­land et Adnan Kha­shog­gi 57
– Kha­shog­gi, Edward K. Moss et la cor­rup­tion poli­tique 59
– Moss, Kha­shog­gi, le Safa­ri Club et le supra­monde inter­na­tio­nal 62
– L’État pro­fond, le Safa­ri Club et la BCCI 63
– Les super­ma­jors, l’Arabie saou­dite, le Safa­ri Club et la défaite du Pré­sident Car­ter en 1980 65
– L’État pro­fond et la dis­si­mu­la­tion autour de la BCCI 67
– Conclu­sion : un État pro­fond supra­na­tio­nal 69

  1. Le Pro­jet Juge­ment der­nier : com­ment la COG a sup­planté la Consti­tu­tion des États-Unis le 11-Sep­tembre 71

- La mise en œuvre de la COG le 11-Sep­tembre 75
– La mili­ta­ri­sa­tion du main­tien de l’ordre aux États-Unis 81
– La pro­cla­ma­tion d’urgences natio­nales per­ma­nentes 82
– La par­ti­ci­pa­tion de Che­ney et de Rum­sfeld au comi­té secret de pla­ni­fi­ca­tion de la COG 83
– La COG, l’état d’urgence natio­nale et le Natio­nal Emer­gen­cies Act 85

  1. La préten­due guerre « contre » le ter­ro­risme (1re par­tie): l’His­toire pro­fonde de la pro­tec­tion par les États-Unis d’Ali Moha­med, un ter­ro­riste d’al-Qaïda 89

- L’intervention du FBI auprès de la GRC pour qu’elle libère Ali Moha­med (1993) 94
– La libé­ra­tion d’Ali Moha­med : un évé­ne­ment pro­fond igno­ré par les médias aux États-Unis 96
– Une His­toire des États-Unis à deux niveaux : l’Histoire offi­cielle et l’Histoire pro­fonde 98
– La pro­tec­tion plus ancienne d’Ali Moha­med par le FBI et le gou­ver­ne­ment des États-Unis 100
– Le centre al-Kifah, Ali Moha­med et le flux de jiha­distes vers l’Afghanistan 102
– La dis­si­mu­la­tion par le FBI des liens d’Ali Moha­med avec le meurtre de Meir Kahane 103
– La pro­tec­tion d’Ali Moha­med par le FBI dans l’attentat à la bombe contre le World Trade Cen­ter en 1993 105
– Le sou­tien des États-Unis, de l’Égypte et de l’Arabie saou­dite au réseau Mak­tab al-Kha­da­mat 107
– La cible d’al-Kifah en 1993 : la Bos­nie et non l’Afghanistan 109
Al-Kifah, al-Qaï­da, le Tad­ji­kis­tan et la drogue 110
– La pro­tec­tion du centre al-Kifah par les États-Unis visait-elle à faci­li­ter le finan­ce­ment et l’envoi de jiha­distes à l’étranger ? 113

  1. La préten­due guerre « contre » le ter­ro­risme (2e par­tie) : la pro­tec­tion et l’uti­li­sa­tion d’al-Qaïda par l’État pro­fond et les pétro­mo­nar­chies 115

- Le sou­tien de l’Arabie saou­dite au Mak­tab al-Kha­da­mat et plus tard à al-Qaï­da 115
– Quel prince saou­dien aida un Ous­sa­ma ben Laden pri­vé de pas­se­port à quit­ter l’Arabie saou­dite ? 118
– Les diver­gences entre le Dépar­te­ment d’État et la CIA sur la ques­tion de l’Afghanistan – et les inté­rêts pétro­liers 121
– Les opé­ra­tions clan­des­tines et le pétrole en Asie cen­trale 122
– Ben Laden, Ali Moha­med et la famille royale saou­dienne 124
– Le finan­ce­ment de ben Laden par la famille royale saou­dienne, incluant son trans­fert au Sou­dan 125
– La pro­tec­tion de Moham­med Jamal Kha­li­fa, le beau-frère d’Oussama ben Laden, par les États-Unis et l’Arabie saou­dite 128
– La pro­tec­tion de Kha­led Sheikh Moham­med, une figure cen­trale d’al-Qaïda, par les États-Unis et le Qatar 130
– La pro­tec­tion fédé­rale de deux pirates de l’air pré­su­més du 11-Sep­tembre 133
– Une dis­si­mu­la­tion per­ma­nente de la véri­té qui s’est pour­sui­vie après le 11-Sep­tembre 136
– Le com­plexe pétro­lier amé­ri­ca­no-saou­dien et la défense du sys­tème des pétro­dol­lars 138
– Conclu­sion : un nou­veau désordre mon­dial 141

  1. La guerre de ter­reur des États-Unis : la CIA, le 11-Sep­tembre, l’Afgha­nis­tan et l’Asie cen­trale 143

- La guerre de ter­reur de Bush et la fal­si­fi­ca­tion des ren­sei­gne­ments 143
– La guerre de ter­reur et le pro­jet de domi­na­tion glo­bale de Donald Rum­sfeld, Dick Che­ney et Paul Wol­fo­witz 146
– La dis­si­mu­la­tion autour du 11-Sep­tembre et le rôle de la CIA dans le lais­ser-faire de ces atten­tats 151
– Les accords de liai­son avec d’autres ser­vices de ren­sei­gne­ment 155
– Retour en arrière : le Safa­ri Club et William Casey 158
– Les accords de liai­son et la pro­tec­tion de Kha­led al-Mihd­har et de Nawaf al-Haz­mi 163
– Richard Blee avait-il un objec­tif incon­nu pour dis­si­mu­ler les ren­sei­gne­ments ? 166
– Le SOCOM avait-il un objec­tif incon­nu pour stop­per le pro­gramme Able Dan­ger ? 167
– La récur­rence des évé­ne­ments pro­fonds der­rière les enga­ge­ments mili­taires des États-Unis 169
– L’impact du 11-Sep­tembre sur le Droit inter­na­tio­nal et états-unien 170
– Post-scrip­tum 172

  1. Com­ment l’État pro­fond s’est impo­sé aux Pré­si­dents suc­ces­sifs des États-Unis (1961−1980) 175

- L’État pro­fond, les évé­ne­ments pro­fonds et la vio­lence 175
– L’hostilité de l’armée et de la CIA envers les stra­té­gies pré­si­den­tielles suc­ces­sives (1961−1980) 180
– La Révo­lu­tion Rea­gan et le « consen­sus de Washing­ton » 185

  1. Les évé­ne­ments pro­fonds struc­tu­rels : JFK, le Water­gate, l’Iran­gate et le 11-Sep­tembre 189

- Les com­por­te­ments bureau­cra­tiques mal­veillants comme fac­teur ayant contri­bué à l’assassinat de JFK ain­si qu’au 11-Sep­tembre 193
– Le même type de com­por­te­ments bureau­cra­tiques mal­veillants autour du 11-Sep­tembre 196
– L’élargissement des pou­voirs répres­sifs à la suite des évé­ne­ments pro­fonds 198
– Des recou­pe­ments de per­son­nel entre les évé­ne­ments pro­fonds suc­ces­sifs 201
– Un déno­mi­na­teur com­mun aux évé­ne­ments pro­fonds struc­tu­rels : le Pro­jet Juge­ment der­nier et la COG 202

  1. L’État pro­fond amé­ri­cain, les évé­ne­ments pro­fonds et leurs sources de finan­ce­ment occulte 209

- L’État pro­fond amé­ri­cain 214
– La CIA et le pou­voir du por­te­feuille 216
– Les fonds pro­ve­nant des contrats d’armement 218
– Kha­shog­gi, le Safa­ri Club, la BCCI et le supra­monde inter­na­tio­nal 219
– Les clauses secrètes dans les contrats d’armement 220
L’accord AWACS 221
L’accord al-Yama­mah 222
– Les finan­ce­ments off­shore et la conti­nui­té des évé­ne­ments pro­fonds 222
La contre-sur­prise d’octobre de 1980 223
Le scan­dale de l’Iran­gate (dont le finan­ce­ment des Contras, les ventes d’armes illé­gales à l’Iran et le sou­tien des moud­ja­hi­dines en Afgha­nis­tan) 224
Le 11-Sep­tembre 227
– Conclu­sion : l’État pro­fond amé­ri­cain aujourd’hui 229
– Post-scrip­tum 230

  1. L’État sécu­ri­taire incon­trô­lé des États-Unis : la conti­nuité de la pla­ni­fi­ca­tion de la COG (1936−2001) 233

- Hoo­ver, McCar­thy et notre hys­té­rie du Juge­ment der­nier 233
– La source du pou­voir illi­cite de Hoo­ver : la Divi­sion du Ren­sei­gne­ment du FBI 243
– Les pou­voirs de Hoo­ver et le ren­for­ce­ment de l’État dua­liste aux États-Unis 247
– Hoo­ver et les ori­gines de la pla­ni­fi­ca­tion des inter­ne­ments de crise de la COG 249
– Com­ment les plans d’internement de Hoo­ver furent inté­grés à la pla­ni­fi­ca­tion natio­nale de crise (COG) 251
– L’évolution de la pré­pa­ra­tion de la loi mar­tiale : le plan Gar­den Plot, l’opération Cable Spli­cer et la FEMA 254
– Le Sys­tème natio­nal de com­mu­ni­ca­tions et le Pro­jet Juge­ment der­nier 255

  1. L’État sécu­ri­taire incon­trô­lé des États-Unis et l’illégalité 259

- L’utilisation par Hoo­ver de méthodes illé­gales pour com­battre le Ku Klux Klan 263
– La fin du Hoo­ve­risme et les débats de la période de l’après-guerre du Viet­nam 269
– Le débat sur les pou­voirs secrets dans la tran­si­tion entre l’après-guerre du Viet­nam et la pré­si­dence Rea­gan 272
– Le Hoo­ve­risme et l’hystérie du Juge­ment der­nier : une dif­fé­rence ins­truc­tive 275
– L’expansion des pou­voirs secrets depuis le 11-Sep­tembre 277
– Conclu­sion 278

  1. Pour­quoi les citoyens des États-Unis doivent stop­per les guerres auto‑géné­ra­trices de leur pays 283

- Les dérives de la Pax Bri­tan­ni­ca à la fin du XIXe siècle 285
– La Pax Ame­ri­ca­na à l’aune de la Pax Bri­tan­ni­ca 290
– L’alliance secrète entre les États-Unis et l’Arabie saou­dite, et la guerre « contre » le ter­ro­risme 293
– Le sou­tien de l’Arabie saou­dite aux ter­ro­ristes 296
– L’exemple du Mali 297
– Une oppor­tu­ni­té pour la paix, et l’insécurité comme prin­ci­pal obs­tacle à celle-ci 298
– Que doit-on faire ? 301

Épi­logue. Théâtre grec – Mario Savio et la quête socra­tique 307

- Annexes 313
– Notes 315
– Biblio­gra­phie sélec­tive 407
– Index 414

 

• Avant-pro­pos de l’au­teur pour l’é­di­tion française :

avant-propos de l’auteur

Les États-Unis, la France et l’État profond international

L’État pro­fond amé­ri­cain devrait être une pré­oc­cu­pa­tion uni­ver­selle, et par­ti­cu­liè­re­ment en France. Ce sys­tème ren­force le milieu suprana­tional des super-riches (le « supra­monde »), dont seule­ment 80 d’entre eux pos­sèdent autant que 3,5 mil­liards d’êtres humains.1 Grâce à la crois­sance récente et colos­sale de la richesse à tra­vers le monde, ceux qui com­posent l’« élite de pou­voir glo­ba­li­sé » réunie chaque année au Forum de Davos ont aujourd’hui plus d’influence sur la gou­ver­nance mon­diale que ceux qui siègent à l’Assemblée Géné­rale des Nations Unies.

Les par­ti­ci­pants de Davos n’ont pas besoin de don­ner leurs instruc­tions à l’État pro­fond amé­ri­cain, qui s’est struc­tu­ré pour satis­faire les inté­rêts de Wall Street et d’autres milieux, dont celui du crime orga­ni­sé.2 Cer­tains élé­ments de ce supra­monde font par­tie des « élites de l’ombre, dont l’influence découle de moyens illi­cites ou non conven­tionnels. »3 D’autres acteurs, tels que le ven­deur d’armes saou­dien Adnan Kha­shog­gi * – qui fut autre­fois appe­lé « l’homme le plus riche du monde » – font par­tie inté­grante de l’Histoire de l’État pro­fond américain.

Depuis l’après-guerre, ce sys­tème de gou­ver­nance opaque et infor­mel s’est pro­gres­si­ve­ment inter­na­tio­na­li­sé. Dans les années 1980, William Casey – le direc­teur de la CIA sous la pré­si­dence Rea­gan – contour­na sa propre agence pour finan­cer la guerre secrète contre les Sovié­tiques en Afgha­nis­tan. Pour ce faire, il eut recours aux ser­vices de la BCCI (Bank of Cre­dit and Com­merce Inter­na­tio­nal), une mul­ti­na­tio­nale ban­caire cor­rom­pue et impli­quée dans le tra­fic de drogue glo­bal, qui était enra­ci­née au Pakis­tan, au Luxem­bourg, en Ara­bie saou­dite, ain­si qu’à Abou Dha­bi. Plus récem­ment, des élé­ments de l’État pro­fond amé­ri­cain – notam­ment la puis­sante entre­prise de ser­vices pétro­liers Hal­li­bur­ton –, se sont mis à l’abri de la super­vi­sion des auto­ri­tés US en délo­ca­li­sant leurs sièges sociaux dans les capi­tales moins régu­lées du golfe Per­sique.5

Pen­dant deux décen­nies, depuis l’attentat à la sta­tion Saint-Michel du RER B en 1995 jusqu’à ceux de Char­lie Heb­do, de Mon­trouge et de l’Hyper Cacher début 2015, la France a souf­fert du ter­ro­risme. La vague d’attentats de l’été 1995 en France fut per­pé­trée par d’anciens moud­ja­hi­dines ayant com­bat­tu en Bos­nie ; le cha­pitre 4 de ce livre décrit com­ment cette cam­pagne bos­niaque a notam­ment été sou­te­nue par le centre al-Kifah de Brook­lyn, New York – qui était alors pro­té­gé par les auto­ri­tés US.6 Dans cet ouvrage, je retra­ce­rai l’historique de la pro­tec­tion et du sou­tien clan­des­tins, par les États-Unis, de réseaux ter­ro­ristes pour­tant consi­dé­rés comme ennemis.

Ce pro­ces­sus est étroi­te­ment lié à la pré­ten­due guerre « contre » le ter­ro­risme lan­cée par George W. Bush en 2001, et menée avec la coopé­ra­tion de l’Arabie saou­dite, du Qatar et du Pakis­tan. Or, les élites de ces trois pays ont été les prin­ci­paux sou­tiens finan­ciers et poli­tiques des réseaux jiha­distes que les États-Unis sont cen­sés avoir com­bat­tus jusqu’à pré­sent. Dans le même temps, les plus farouches oppo­sants à ces ter­ro­ristes sun­nites – les gou­ver­ne­ments d’Irak, de Libye, de Syrie et d’Iran – ont été ren­ver­sés (Irak et Libye), désta­bi­li­sés avec l’appui des États-Unis et de la France (Syrie) ou sanc­tion­nés et mena­cés en tant qu’éléments de l’« Axe du Mal » (Iran). Selon des esti­ma­tions cré­dibles, cette guerre « contre » le ter­ro­risme aurait engen­dré au moins 1,3 mil­lion de morts en Afgha­nis­tan, en Irak et au Pakis­tan depuis 2001 – une cam­pagne mili­taire glo­bale que j’ai rebap­ti­sée « guerre de ter­reur » dans le cha­pitre 6 de cet ouvrage.7

La stra­té­gie com­mune des États-Unis et de l’Arabie saou­dite dans la défense du sys­tème des pétro­dol­lars a sous-ten­du ces poli­tiques per­verses et dan­ge­reuses. Ain­si, les impor­ta­tions de pétrole du golfe Per­sique – qui sont réglées en dol­lars – ont été com­pen­sées par les expor­ta­tions d’armes vers les pétro­mo­nar­chies, dont le royaume des Saoud qui en fut le pre­mier impor­ta­teur en 2014.8 Comme je l’explique dans ce livre, une part des pro­fits de ces contrats d’armement ont été uti­li­sés pour finan­cer des opé­ra­tions clan­des­tines, comme l’Iran-Contra ou la guerre secrète en Afgha­nis­tan dans les années 1980.

Dans ce contexte de guerre per­pé­tuelle, il est urgent que les citoyens des États-Unis – mais aus­si de la France et plus lar­ge­ment de l’Europe – fassent pres­sion sur leurs gou­ver­ne­ments pour stop­per cette stra­té­gie basée sur le pétrole et les armes. Il est donc indis­pen­sable de mieux com­prendre ce sys­tème de l’État pro­fond, et c’est l’un des prin­ci­paux buts de ce livre.

Peter Dale Scott.

 

• et puis l’ex­trait du cha­pitre 1 (ne ratez sur­tout pas ça) :
http://www.editionsdemilune.com/media/extraits/l‑etat-profond-americain/EDL-EPA-Extraits-chapitre‑1.pdf

chapitre 1 : Le Projet Jugement dernier, les événements profonds et l’érosion de la démocratie aux États-Unis

« Je suis conscient de la pos­si­bi­li­té d’instaurer une véri­table tyran­nie aux États-Unis. Nous devons donc nous assu­rer que cette agence [la Natio­nal Secu­ri­ty Agen­cy], et toutes celles qui possèdent ces tech­no­lo­gies, opèrent dans un cadre légal et sous une super­vi­sion appro­priée, de sorte que nous ne tom­bions jamais dans cet abîme. Y som­brer serait sans retour. »
– Séna­teur Frank Church (1975)

Ces der­nières années, j’ai été de plus en plus pré­oc­cu­pé par l’interaction entre trois ten­dances alar­mantes et déter­mi­nantes dans l’Histoire contem­poraine des États-Unis. La pre­mière est la mili­ta­ri­sa­tion crois­sante de ce pays, et essen­tiel­le­ment sa pro­pen­sion, voire son obses­sion, à s’engager dans des guerres néfastes et inutiles. (Comme l’ancien Pré­sident Jim­my Car­ter l’a expli­qué avec per­ti­nence, « le reste du monde consi­dère presque una­ni­me­ment les États-Unis comme le prin­ci­pal fau­teur de guerre. »)1 La deuxième ten­dance, qui lui est étroi­te­ment liée, est l’éro­sion pro­gres­sive de la poli­tique publique et de l’État de droit, du fait qu’ils sont subor­don­nés – y com­pris sur notre ter­ri­toire – aux exi­gences des opé­ra­tions clan­des­tines états-uniennes à l’étranger.

La troi­sième ten­dance, elle aus­si étroi­te­ment liée aux pré­cé­dentes, est l’influence majeure de ce que j’ai appe­lé les « évé­ne­ments pro­fonds » sur l’Histoire des États-Unis – une influence de plus en plus nocive. Il s’agit d’événements qui, dès le départ, sont enta­chés de mys­tère, comme l’assassinat du Pré­sident Ken­ne­dy, l’effraction du Water­gate ou le 11-Sep­tembre. Par ailleurs, ils impliquent sys­té­ma­ti­que­ment des actes cri­mi­nels ou vio­lents, et ils sont inté­grés dans les pro­ces­sus clan­des­tins des ser­vices spé­ciaux. Enfin, ils ont pour consé­quence d’étendre la part secrète de l’État, et ils font ensuite l’objet de dis­si­mu­la­tions sys­té­ma­tiques dans les médias grand public et dans les archives internes du gouvernement.

Il existe un fac­teur liant l’assassinat de JFK, le Water­gate, la « contre-sur­prise d’octobre » de 1980 visant à empê­cher la réélec­tion du Pré­sident Car­ter, l’affaire Iran-Contra et le 11-Sep­tembre. Il s’agit de l’implication, dans les cou­lisses de tous ces évé­ne­ments pro­fonds, d’individus ayant par­ti­ci­pé à la pla­ni­fi­ca­tion de crise la plus secrète et impor­tante des États-Unis. Depuis les années 1950, on désigne celle-ci comme le pro­gramme de la « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (COG pour Conti­nui­ty of Govern­ment) – plus com­mu­né­ment appe­lé le « Pro­jet Juge­ment der­nier » au Penta­gone. La mise en œuvre des mesures de la COG le matin du 11 sep­tembre 2001 fut l’aboutissement de plu­sieurs décen­nies de cette pla­ni­fi­ca­tion. Elle a eu comme consé­quences la mili­ta­ri­sa­tion per­ma­nente du ter­ri­toire des États-Unis, de même que l’instauration de pro­ces­sus et d’institutions ayant pour objec­tif d’imposer l’hégémonie de ce pays à l’étranger.

Ces der­nières décen­nies, en étu­diant ces évé­ne­ments pro­fonds à mesure qu’ils sur­ve­naient, je me suis inté­res­sé aux liens qu’ils pou­vaient avoir entre eux. Doré­na­vant, il est pos­sible de démon­trer en quoi cha­cun fut lié aus­si bien à celui qui le pré­cé­dait qu’à l’occurrence suivante.

Dans ce cha­pitre, je sou­hai­te­rais appro­fon­dir cette ana­lyse, en pro­po­sant un cadre théo­rique qui per­mette d’étudier les forces immuables der­rière les évé­ne­ments pro­fonds les plus impor­tants. Il s’agit ain­si de com­prendre dans quelle mesure ces forces ont contri­bué à la pré­do­mi­nance poli­tique de ce qui était appe­lé autre­fois le « com­plexe mili­ta­ro-indus­triel ». C’est pour­quoi je ten­te­rai de décrire cer­taines lois infor­melles qui déter­minent la socio­dy­na­mique de cha­cune des grandes socié­tés que l’on appelle les « empires ». Celles-ci déploient leur excès de puis­sance pour s’étendre au-delà de leurs propres fron­tières en impo­sant leurs volon­tés aux autres peuples. De façon pré­vi­sible, ce pro­ces­sus d’expansion génère des ten­dances propres aux ins­ti­tu­tions impé­riales et aux indi­vi­dus lut­tant pour s’élever dans leurs hié­rar­chies. Aux États-Unis, ce phé­no­mène a trans­formé le com­plexe mili­ta­ro-indus­triel : d’une menace en marge de l’ordre social, il est pro­gres­si­ve­ment deve­nu une force omni­pré­sente qui domine celui-ci.

Par ce cadre théo­rique, j’espère convaincre les lec­teurs que notre His­toire récente est, à cer­tains égards, plus simple qu’elle n’y paraît – notam­ment dans les médias. Notre socié­té, du fait de ses réus­sites éco­no­miques et de l’expansion qui en découle, a engen­dré des forces imper­son­nelles à la fois en dedans et en dehors d’elle-même. Jusqu’à pré­sent, celles-ci ont trans­for­mé notre démo­cra­tie élec­tive en un empire répres­sif. Et par­mi ces forces évo­luent celles qui sont à l’ori­gine des évé­ne­ments profonds.

Je suis loin d’être le seul à per­ce­voir cette dégra­da­tion poli­tique aux États-Unis, notam­ment en termes de pro­ces­sus déci­sion­nels. Un tel phé­no­mène, reflé­tant le déclin des empires du pas­sé, fut décrit de manière appro­fon­die par le regret­té Chal­mers Johnson :

« Une abon­dance de preuves démontre que, dans la décen­nie sui­vant la fin de la guerre froide, la poli­tique étran­gère des États-Unis s’est consi­dérablement éloi­gnée de la diplo­ma­tie, de l’aide au déve­lop­pe­ment, du Droit inter­na­tio­nal et des ins­ti­tu­tions mul­ti­la­té­rales. La plu­part du temps, elle s’est au contraire maté­ria­li­sée par les inti­mi­da­tions, la force mili­taire et les mani­pu­la­tions finan­cières. »2

Cepen­dant, mon ana­lyse va plus loin que celles de Chal­mers John­son, Kevin Phil­lips, Andrew Bace­vich et d’autres obser­va­teurs. En effet, elle vise à démon­trer que les trois prin­ci­paux évé­ne­ments pro­fonds – l’assassinat de JFK, le Water­gate et le 11-Sep­tembre – ne furent pas seule­ment des symp­tômes de ce déclin démo­cra­tique aux États-Unis, mais qu’ils en ont été des fac­teurs importants.

À l’instar de Michael Lind, cer­tains auteurs ont remar­qué que, depuis long­temps, deux dif­fé­rentes cultures poli­tiques avaient pré­va­lu aux États-Unis. Celles-ci sous-tendent les diver­gences poli­tiques entre les citoyens de ce pays, de même qu’entre divers sec­teurs de l’État.3 L’une de ces cultures est prin­ci­pa­le­ment éga­li­taire et démo­cra­tique, favo­ri­sant le ren­for­ce­ment juri­dique des droits de l’Homme aus­si bien aux États-Unis qu’à l’étranger. La seconde, bien moins admise mais pro­fon­dé­ment enra­ci­née, prio­rise et enseigne le recours à la vio­lence répres­sive. Visant à main­te­nir l’« ordre », elle est diri­gée à la fois contre la popu­la­tion des États-Unis et contre celles du Tiers-Monde.

Dans une cer­taine mesure, on peut retrou­ver ces deux men­ta­li­tés dans chaque socié­té. Elles cor­res­pondent à deux exer­cices oppo­sés du pou­voir et de la gou­ver­nance, défi­nis par Han­nah Arendt comme la « per­sua­sion par argu­ments » face à la « contrainte par la force ». Se confor­mant à Thu­cy­dide, Arendt attri­bue l’origine de ces prin­cipes à la « manière grecque de gérer les affaires inté­rieures, la per­sua­sion (ttsiG­siv), ain­si [qu’à] la conduite habi­tuelle des affaires étran­gères, cen­trée sur la force et la vio­lence ((3ia). »4 Dans un autre essai, Arendt écri­vit que « la vio­lence et le pou­voir [per­sua­sif] ne sont pas iden­tiques. (…) Le pou­voir et la vio­lence sont à l’opposé l’un de l’autre ; là où l’un règne d’une manière abso­lue, l’autre est absent. »5

On peut consi­dé­rer que l’apologie, par Han­nah Arendt, du pou­voir per­sua­sif comme fon­de­ment d’une socié­té consti­tu­tion­nelle et ouverte est aux anti­podes de la défense – par le pro­fes­seur de Har­vard Samuel P. Hun­ting­ton – d’un pou­voir de l’ombre auto­ri­taire et coer­ci­tif comme pré­re­quis de la cohé­sion sociale. Ce pou­voir coer­ci­tif prô­né par Hun­ting­ton consti­tue donc l’antithèse du pou­voir ouvert et per­sua­sif. Selon lui, « le pou­voir ne peut res­ter fort que lorsqu’il est main­te­nu dans l’ombre ; lorsqu’il est expo­sé à la lumière du jour, il com­mence à s’évaporer. »6

Arendt admi­rait la Révo­lu­tion amé­ri­caine, puisqu’elle avait abou­ti à la créa­tion d’une Consti­tu­tion visant à assu­rer l’encadrement du pou­voir poli­tique par l’ouverture et la per­sua­sion. Au contraire, dans l’Afrique du Sud ségré­ga­tion­niste, Hun­ting­ton conseilla le gou­ver­ne­ment Botha dans la mise en place d’un puis­sant appa­reil d’État sécu­ri­taire non sou­mis au contrôle public. Nous pour­rions dire qu’Arendt était une théo­ri­cienne du pou­voir consti­tu­tion­nel, et Hun­ting­ton du « pou­voir de l’ombre ». Ce der­nier est l’essence même de ce que j’ai vou­lu signi­fier en me réfé­rant à « l’État pro­fond » – une expres­sion que j’ai emprun­tée à la Tur­quie en 2007. Il s’agit d’un pou­voir qui ne pro­vient pas de la Consti­tu­tion, mais de sources exté­rieures et supé­rieures à celle-ci, et qui est « plus puis­sant que l’État public. »7 En 2013, le retour de l’armée à la tête de Égypte, de même que les révé­la­tions sur la sur­veillance de la NSA par Edward Snow­den, ont don­né de la valeur à la notion d’État pro­fond. Celui-ci a été défi­ni dans un édi­to­rial du New York Times comme « [un] niveau de gou­ver­ne­ment ou de super contrôle dif­fi­ci­le­ment per­cep­tible qui se main­tient quel que soit le résul­tat des élec­tions et qui est sus­cep­tible de contre­car­rer les mou­ve­ments sociaux ou les chan­ge­ments radi­caux. »8 À par­tir du cha­pitre 2, j’approfondirai mon ana­lyse et ma défi­ni­tion de l’État profond.

Écri­vant durant les mani­fes­ta­tions et les émeutes des années 1960, Arendt aus­si bien qu’Huntington crai­gnaient que l’autorité tra­di­tion­nelle ne soit en dan­ger. En effet, Arendt la per­ce­vait comme étant mena­cée par le « déclin [contem­po­rain] de la tra­di­tion et de la reli­gion ». Un demi-siècle plus tard, je dirais que l’État pro­fond repré­sente un bien plus grand péril pour l’équilibre social. En revanche, il est un atout majeur pour ceux qui, à la droite de l’échiquier poli­tique, invoquent l’autorité au nom de la sécu­ri­té, de la tra­di­tion et de la reli­gion. Nous avons pu obser­ver l’implication mas­sive des États-Unis dans un mou­ve­ment de domi­na­tion et d’exploitation du reste du monde, notam­ment par les méthodes clan­des­tines et hors-la-loi de l’État pro­fond. Ain­si, les pro­ces­sus per­sua­sifs ouverts, qui ont consti­tué l’idéal tra­di­tion­nel de ce pays dans la ges­tion de ses affaires inté­rieures, ont été de plus en plus subor­don­nés à la vio­lence autoritaire.

Comme je le mon­tre­rai dans ce livre, les méca­nismes hori­zon­taux de la démo­cra­tie ont été gra­duel­le­ment sup­plan­tés par les pro­ces­sus ver­ti­caux de l’État pro­fond. Or, j’ai ten­dance à pen­ser que les pres­sions immuables de l’Histoire vont dans l’autre sens : celui de l’atténuation de la vio­lence par les forces de per­sua­sion. Par exemple, la Rus­sie tsa­riste s’est trans­for­mée en un sys­tème ana­chro­nique voué à l’effon­drement car il lui man­quait un enra­ci­ne­ment popu­laire. Je sou­hai­te­rais un meilleur ave­nir pour les États-Unis.9

La ten­dance actuelle au ren­for­ce­ment d’un pou­voir ver­ti­cal, répres­sif ou violent est idéo­lo­gi­que­ment défen­due comme étant un moyen de garan­tir la sécu­ri­té et la sta­bi­li­té sociale, alors qu’au contraire, il les menace. Comme Kevin Phil­lips et d’autres auteurs l’ont démon­tré, les empires bâtis sur la vio­lence ou la répres­sion ont ten­dance à triom­pher puis à s’effondrer, bien sou­vent avec une rapi­di­té sur­pre­nante.10 Selon la thèse cen­trale de ce cha­pitre, le pou­voir répres­sif est instable par essence, en ce qu’il engendre des forces dia­lec­tiques à la fois en dedans et en dehors de lui-même. De par le monde, le pou­voir répres­sif a favo­ri­sé la créa­tion de ses propres enne­mis, comme le démontrent les exemples de la Grande-Bre­tagne (en Inde), de la France (en Indo­chine) et de la Rus­sie (en Europe de l’Est).

Mon argu­ment cen­tral est que l’expansionnisme d’un pays hors de ses fron­tières engendre le déve­lop­pe­ment d’un pou­voir répres­sif. Ce phé­no­mène a des consé­quences pré­vi­sibles, qui dépassent les inten­tions de qui­conque évo­luant au sein de ce sys­tème. Des agences récem­ment mises en place et mal super­vi­sées appliquent des poli­tiques contradic­toires à l’étranger, dont le résul­tat glo­bal est habi­tuel­le­ment coû­teux et néfaste – non seule­ment pour la nation ciblée, mais éga­le­ment pour les États-Unis.

Ce constat s’applique tout par­ti­cu­liè­re­ment aux agences clandes­tines, dont l’usage du secret induit que des poli­tiques controver­sées pro­li­fèrent sans coor­di­na­tion ou sans contrôle. Essen­tiel­le­ment, depuis 1945, l’Asie a été la prin­ci­pale région dans laquelle la CIA a outre­pas­sé ou igno­ré les direc­tives poli­tiques du Dépar­te­ment d’État. Comme je le docu­mente dans La Machine de guerre amé­ri­caine, les inter­ven­tions de l’Agence sur le conti­nent asia­tique – en par­ti­cu­lier celles qui ont mené aux guerres du Laos, du Viet­nam et d’Afghanistan – ont favo­ri­sé le déve­lop­pe­ment d’une connexion nar­co­tique glo­bale de la CIA (que j’ai appe­lée dans des tra­vaux pré­cé­dents un « ‘sombre qua­drant’ de pou­voirs incontrôlés »).

Cette connexion nar­co­tique glo­bale, abon­dam­ment finan­cée par les reve­nus des tra­fics et de la vio­lence illé­gale, a un inté­rêt majeur dans les inter­ven­tions étran­gères des États-Unis – en par­ti­cu­lier dans ces guerres inga­gnables, qui aggravent les condi­tions de non-droit néces­saires à la pro­li­fé­ra­tion du tra­fic de drogue. Il est donc par­fai­te­ment logique que cette connexion nar­co­tique ait conti­nuel­le­ment favo­ri­sé la créa­tion d’un empire glo­bal états-unien – que la plu­part de nos conci­toyens n’ont jamais deman­dé. Plus par­ti­cu­liè­re­ment, ce « sombre qua­drant » a contri­bué à cha­cun des prin­ci­paux évé­ne­ments pro­fonds, dont l’assas­sinat du Pré­sident Ken­ne­dy, le cam­brio­lage du Water­gate et les attaques du 11-Sep­tembre. Ces évé­ne­ments ont encou­ra­gé la mili­ta­ri­sa­tion de ce pays, ain­si que l’affaiblissement de ses ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques.22

La « continuité du gouvernement » (cog) et L’occupation militaire des États-Unis

Comme je l’ai écrit pré­cé­dem­ment, deux men­ta­li­tés conflic­tuelles ont sous-ten­du cha­cun des évé­ne­ments pro­fonds impor­tants ayant frap­pé les États-Unis : celle de l’ouverture et celle de la domi­na­tion répres­sive. Les ori­gines de ce conflit remontent à la guerre de Séces­sion, ain­si qu’aux guerres indiennes du milieu du xixe siècle – et avant celles-ci à la Révo­lu­tion amé­ri­caine. 23 Bien que cette conflic­tua­li­té soit ancienne et per­ma­nente, en conclure que rien n’a chan­gé récem­ment serait une erreur. Au contraire, les USA tra­versent actuel­le­ment une nou­velle crise sus­ci­tée par ce très vieil antagonisme.

Depuis la seconde guerre mon­diale, le secret a été uti­li­sé pour accu­mu­ler de nou­veaux pou­voirs bureau­cra­tiques clas­si­fiés, sous cou­vert de la pla­ni­fi­ca­tion d’urgence cen­sée répondre aux désastres natio­naux. Au sein même comme en dehors de l’État, ce pro­gramme est connu sous le nom de code de « Pro­jet Juge­ment der­nier ». Au début de la pré­si­dence Rea­gan, cette pla­ni­fi­ca­tion a été rebap­ti­sée par une appel­la­tion trom­peuse, la « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (ou COG). Notam­ment déve­lop­pée par Oli­ver North, Donald Rum­sfeld et Dick Che­ney depuis le début des années 1980, la COG est en fait deve­nue le vec­teur d’un impor­tant chan­ge­ment de gou­ver­ne­ment depuis son ins­tau­ra­tion le 11 sep­tembre 2001. À l’origine, les pou­voirs répres­sifs extrêmes qui avaient été accu­mu­lés dans le cadre du Pro­jet Juge­ment der­nier furent déve­lop­pés afin de contrô­ler le reste du monde. À pré­sent, les États-Unis eux-mêmes sont trai­tés comme s’ils étaient un ter­ri­toire occu­pé – et ce à un degré sans précédent.

Ces plans – ini­tia­le­ment cen­trés sur une éven­tuelle déca­pi­ta­tion du gou­ver­ne­ment des États-Unis à la suite d’une attaque nucléaire –, furent pro­gres­si­ve­ment reca­li­brés afin de gérer le pro­blème de la déso­béis­sance civile, et plus par­ti­cu­liè­re­ment de la résis­tance de l’opinion publique états-unienne aux cam­pagnes mili­taires à l’étranger. En effet, les plans de la COG furent modi­fiés sous l’administration Rea­gan afin de trai­ter le peuple des États-Unis comme une forme d’ennemi. Devant les Comi­tés res­treints du Congrès sur l’affaire Iran-Contra, Oli­ver North avait décla­ré : « Nous n’avons pas per­du la guerre au Viet­nam, nous l’avons per­due ici même, dans cette ville [c’est-à-dire Washing­ton]. »24 Ain­si, le Pro­jet Juge­ment der­nier a repris et élar­gi les direc­tives de l’opération Gar­den Plot déve­lop­pées par l’armée US. Ce pro­gramme était des­ti­né à gérer des mani­fes­ta­tions anti-guerres et des émeutes urbaines qui, après l’assassinat de Mar­tin Luther King Jr, avaient abou­ti à la créa­tion de ce que l’on appelle la « salle de guerre inté­rieure » du Penta­gone (la « domes­tic war room », ou Direc­to­rate of Civil Dis­tur­bance and Plan­ning Ope­ra­tions [DCDPO]). Les stra­tèges de la COG y ont éga­le­ment incor­po­ré des plans du Dépar­te­ment de la Jus­tice, qui orga­ni­saient la mise en place d’un sys­tème de centres de déten­tion pour des mil­liers de dis­si­dents – ces der­niers ayant été fichés pour être immé­dia­te­ment arrê­tés en cas d’urgence natio­nale. 25

Le résul­tat de cette pla­ni­fi­ca­tion de la COG fut un ensemble de méca­nismes répres­sifs, pré­pa­rés pen­dant deux décen­nies par un groupe très res­treint et éli­tiste, puis ins­tau­rés à par­tir du 11-Sep­tembre. J’en dis­cu­te­rai dans le cha­pitre 3, en me réfé­rant à leur appel­la­tion offi­cielle de « Conti­nui­té du Gou­ver­ne­ment » (c’est-à-dire les plans de la COG). Cet ensemble de mesures com­pre­nait 1) la sur­veillance extra­ju­di­ciaire, ce qui a été confir­mé par les révé­la­tions d’Edward Snow­den ; 2) la déten­tion arbi­traire, incluant des déro­ga­tions sans pré­cé­dent au droit de ne pas être empri­son­né arbi­trai­re­ment (l’habeas cor­pus) * et 3) des mesures inédites favo­ri­sant la mili­ta­ri­sa­tion de la sécu­ri­té inté­rieure et l’érosion du Posse Comi­ta­tus Act (une loi de 1876 inter­di­sant au gou­ver­ne­ment fédé­ral d’avoir recours à l’armée dans l’application civile de la loi).

Depuis 2008, une bri­gade de com­bat de l’armée US a été déployée de façon per­ma­nente aux États-Unis. Sa mis­sion prin­ci­pale consiste à être « mobi­li­sée pour assu­rer la ges­tion des troubles civils et le contrôle des foules. »26 Visi­ble­ment, la plu­part des gens n’ont pas conscience que les citoyens des États-Unis ont vécu depuis 2002, comme la bri­gade en ques­tion, sous l’autorité d’un com­man­de­ment mili­taire de l’US Army appe­lé le NORTHCOM.27 Cer­tains obser­va­teurs ont éta­bli un paral­lèle entre le déploie­ment de cette uni­té en 2008 et l’année 49 av. J.-C., lorsque César et ses légions fran­chirent le Rubicon.

Il est pro­bable que cette force reste déployée aux États-Unis, consti­tuant alors un sym­bole osten­sible de la mili­ta­ri­sa­tion de notre sécu­ri­té inté­rieure. Il faut donc espé­rer que le Congrès finisse par rem­plir les obli­ga­tions que lui impose le Natio­nal Emer­gen­cies Act, et qu’il mette fin à l’état d’urgence natio­nal sous lequel nous vivons depuis le 11-Septembre.

L’état profond américain

Les cha­pitres sui­vants consti­tuent dans leur ensemble une ten­ta­tive de défi­ni­tion de l’État pro­fond amé­ri­cain – un sys­tème infor­mel et com­plexe, qui est donc aus­si chao­tique mais néan­moins aus­si puis­sant qu’un sys­tème météo­ro­lo­gique. Depuis dif­fé­rentes pers­pec­tives, et avec cer­taines répé­ti­tions cor­ro­bo­ra­tives, je ten­te­rai de décrire la pré­sence d’un trou noir trans­na­tio­nal au cœur de nos prin­ci­pales dif­fi­cul­tés poli­tiques actuelles.

Il appa­raît clai­re­ment que des forces pro­fondes inter­viennent à cer­taines occa­sions pour modi­fier la tra­jec­toire poli­tique des États-Unis. Nous avons pu l’observer après que le Pré­sident Ken­ne­dy eut annon­cé en 1963 sa déci­sion de reti­rer les troupes états-uniennes du Viet­nam. Nous pou­vons éga­le­ment citer l’exemple des attaques du 11-Sep­tembre, qui ont déclen­ché la guerre de ter­reur glo­bale (éga­le­ment appe­lée dans cet ouvrage la guerre « contre » le ter­ro­risme).28 En revanche, il est bien plus dif­fi­cile de prou­ver que ces inter­ven­tions pro­fondes ont un quel­conque lien entre elles. Afin d’enquêter sur cette pos­si­bi­li­té, il est néces­saire de mener des recherches au-delà des archives du domaine public, sur les­quelles les uni­ver­si­tés nous habi­tuent à travailler.

Je ten­te­rai de démon­trer que, der­rière les ins­ti­tu­tions ouvertes de l’État public et leurs archives consul­tables, il existe un sys­tème plus obs­cur et abys­sal, qui n’est que par­tiel­le­ment recon­nu et docu­men­té : le sys­tème de l’État pro­fond. Au cœur de celui-ci évo­luent les diffé­rentes agences ins­ti­tuées à l’abri du contrôle du Congrès et de la vue du public, telles que la CIA, la NSA et le Com­man­de­ment mixte pour les opé­ra­tions spé­ciales créé en 1980 (JSOC pour Joint Spe­cial Ope­ra­tions Com­mand). En théo­rie, la CIA a été ins­tau­rée en 1947 par une loi du Congrès. Mais en réa­li­té, elle a été façon­née et impo­sée à un Pré­sident récal­ci­trant par des ban­quiers et des avo­cats de Wall Street, dont Allen Dulles. Je le mon­tre­rai dans le cha­pitre 2, où je décri­rai le sys­tème de l’État pro­fond dans le contexte de Wall Street et des super­ma­jors (appe­lées « Big Oil » aux États-Unis). Dans le cha­pitre 3, j’expliquerai com­ment le pro­gramme peu remar­qué du Pro­jet Juge­ment der­nier – c’est-à-dire les plans de la COG mis en œuvre le 11 sep­tembre 2001 – ont contri­bué à la subor­di­na­tion de la Consti­tu­tion des États-Unis par les dif­fé­rentes mesures de crise ana­ly­sées ici (ces pro­cé­dures étant tou­jours en place aujourd’hui).

Les cha­pitres 4, 5 et 6 ana­ly­se­ront les contre­vé­ri­tés dans les récits offi­ciels de la guerre « contre » le ter­ro­risme – une cam­pagne mili­taire qui a été invo­quée pour jus­ti­fier les pro­cé­dures d’urgence de la COG. Je mon­tre­rai en quoi le contexte de « guerre » a per­mis de mas­quer la pro­tec­tion d’importants agents d’al-Qaïda par de hauts res­pon­sables des gou­ver­ne­ments états-unien, saou­dien et qata­ri – à par­tir des années 1990, et même après le 11-Sep­tembre. Plus par­ti­cu­liè­re­ment, le cha­pitre 6 s’intéressera aux rai­sons cachées de la guerre de ter­reur lan­cée par les États-Unis depuis le 11-Septembre.

Le cha­pitre 7 démon­tre­ra dans quelle mesure les pou­voirs pro­fonds se sont impo­sés aux dif­fé­rents Pré­si­dents des États-Unis depuis 1961. Cette ana­lyse nous condui­ra à l’argument cen­tral du cha­pitre 8, selon lequel il est plus pro­bable que les évé­ne­ments pro­fonds tels que le 11-Sep­tembre – et avant celui-ci le Water­gate ou l’assassinat de JFK – aient été l’œuvre de forces obs­cures issues de l’État pro­fond, plu­tôt que d’éléments mar­gi­naux exté­rieurs au gou­ver­ne­ment. À un niveau plus obs­cur et abys­sal, ils peuvent être consi­dé­rés comme des séquences cen­trales et struc­tu­relles dans l’Histoire de l’État pro­fond amé­ri­cain. Après quatre décen­nies de recherches, je peux éga­le­ment conclure qu’ils sont liés entre eux, notam­ment à tra­vers le rôle récur­rent – dans les cou­lisses de ces évé­ne­ments pro­fonds – du réseau de com­mu­ni­ca­tions de crise déve­lop­pé à tra­vers ce que le Penta­gone a appe­lé le « Pro­jet Juge­ment dernier ».

Dans le cha­pitre 9, je revien­drai sur mon ana­lyse de l’État pro­fond. Je repren­drai alors cer­tains élé­ments de cet ouvrage à la lumière des liens qu’entretiennent les États-Unis avec l’Arabie saou­dite et d’autres États ou orga­ni­sa­tions (des connexions décrites en pro­fon­deur dans les cha­pitres 4 à 6). Mon ana­lyse nous condui­ra à cette décou­verte fon­da­men­tale : des finan­ce­ments occultes, pro­ve­nant des com­mis­sions ver­sées dans le cadre d’importants contrats à long terme avec l’Arabie saou­dite, « sont le déno­mi­na­teur com­mun der­rière chaque évé­ne­ment pro­fond struc­tu­rel (EPS) ayant affec­té les États-Unis depuis (…) 1976 ». Ces EPS incluent l’Irangate (ou affaire Iran-Contra) et le 11-Septembre.

Afin de mieux com­prendre l’offensive actuelle contre la démo­cra­tie états-unienne, les cha­pitres 10 et 11 décri­ront les toutes pre­mières ori­gines de la pla­ni­fi­ca­tion de la COG. C’est pour­quoi j’analyserai la Peur rouge de 1919 ; les mesures de sur­veillance déci­dées par le direc­teur du FBI J. Edgar Hoo­ver, qui étaient par­fois illé­gales ; l’état d’urgence pro­cla­mé par le Pré­sident Tru­man durant la guerre de Corée ; ou encore le plan Hus­ton de 1970 (un mémo­ran­dum de la Mai­son Blanche ayant été briè­ve­ment mis en œuvre, puisqu’il avait été jugé anti­cons­ti­tu­tion­nel et reje­té par John Mit­chell, le ministre de la Jus­tice – Attor­ney Gene­ral – du Pré­sident Nixon).

Fina­le­ment, je rejoin­drai celles et ceux qui per­çoivent le déclin de la soi-disant Pax Ame­ri­ca­na, carac­té­ri­sé par une course aux arme­ments per­pé­tuelle et un élar­gis­se­ment du recours à la vio­lence mili­taire. Je com­pa­re­rai ce déclin à celui – très simi­laire au phé­no­mène actuel – de la Pax Bri­tan­ni­ca il y a un siècle. Aujourd’hui, nous devons mettre un terme à des poli­tiques qui semblent aus­si néfastes pour les États-Unis et le reste du monde qu’elles l’étaient à l’époque de l’Empire bri­tan­nique. Le pro­blème est que nos ins­ti­tu­tions sont à nou­veau sous l’emprise d’une hys­té­rie col­lec­tive, comme ce fut le cas durant les raids de Pal­mer en 1919 ou les per­sé­cu­tions du mac­car­thysme dans les années 1950. La socié­té civile doit œuvrer pour que le gou­ver­ne­ment US s’éloigne de l’hystérie et de l’illégalité, à l’image du réveil col­lec­tif ayant eu rai­son du mac­car­thysme. Cepen­dant, pour reprendre le contrôle de leurs affaires poli­tiques, les citoyens des États-Unis doivent com­prendre les forces obs­cures de l’État pro­fond et apprendre à les combattre.

Comme je le sug­gé­re­rai à la fin de cet ouvrage, les États-Unis, à l’instar de la Grande-Bre­tagne, ont bien plus à offrir à l’humanité que le pou­voir violent.

________________

* NdT : L’habeas cor­pus éta­blit une liber­té fon­da­men­tale, celle de ne pas être empri­sonné sans juge­ment. En ver­tu de ce prin­cipe, toute per­sonne mise en état d’arresta­tion a le droit de savoir pour­quoi elle est arrê­tée et de quoi elle est accu­sée. Alors que cette note est rédi­gée en mars 2015, l’un des plus anciens déte­nus de Guantá­na­mo ne sait tou­jours pas ce que les auto­ri­tés états-uniennes lui reprochent. En effet, comme l’a rap­pe­lé Peter Dale Scott en 2013, « la Com­mis­sion sur le 11-Sep­tembre, se basant sur des témoi­gnages extir­pés sous la tor­ture, a qua­li­fié Abou Zou­bei­da [ou ‘Abu Zubay­dah’] de ‘lieu­te­nant de Ben Laden’ et de ‘[numé­ro 3] d’al-Qaïda’. (…) Toutes ces accu­sa­tions furent ensuite remises en cause et, jusqu’à pré­sent, Zou­bei­da n’a jamais été incul­pé. En 2009, d’après le Washing­ton Post, il ‘n’était pas même un membre (…) d’al-Qaïda, selon [des infor­ma­tions issues] de docu­ments juri­dic­tion­nels et d’entretiens avec des sources des ren­sei­gne­ments, de la police et de l’armée. (…) Un ancien res­pon­sable du Dépar­te­ment de la Jus­tice [a décla­ré] : ‘Faire de cet homme [un lea­der d’al-Qaïda] est ridi­cule.’ La même année, le gou­ver­ne­ment des États-Unis lui-même, dans sa réponse contre la requête en habeas cor­pus de Zou­bei­da, déci­da expli­ci­te­ment de ne pas sou­te­nir qu’il ‘était un membre d’al-Qaïda, ou qu’il était for­mel­le­ment iden­ti­fié comme fai­sant par­tie de cette orga­ni­sa­tion.’ Qui­conque ose remettre en cause la ver­sion gouvernemen­tale du 11-Sep­tembre se voit impo­ser le sobri­quet de ‘com­plo­tiste’. » – Source : Peter Dale Scott, « America’s Unche­cked Secu­ri­ty State, Part I : The Toxic Lega­cy of J. Edgar Hoover’s Ille­gal Powers », Japan​fo​cus​.org, 29 avril 2013,

www​.japan​fo​cus​.org/​-​P​e​t​e​r​_​D​a​l​e​-​S​c​o​t​t​/​3​932

 

Je vou­drais tout publier, tel­le­ment tout ça est impor­tant, notam­ment (cha­pitre 3) le pro­jet d’en­fer­me­ment de tous les Amé­ri­cains dis­si­dents dans des camps de concen­tra­tion : 800 camps FEMA aux USA, prêts à l’emploi dès que ça va péter, grâce à d’in­croyables exer­cices mili­taires d’ar­res­ta­tions et d’en­fer­me­ments massifs…

Pour moi qui tra­vaille depuis dix ans sur les pou­voirs ins­ti­tués et sur le très néces­saire — et pas facile — contrôle de ces pou­voirs, sur la ten­dance uni­ver­selle des pou­voirs à s’au­to­no­mi­ser (pour s’af­fran­chir pro­gres­si­ve­ment de tout contrôle), et sur l’im­por­tance car­di­nale de la vigi­lance citoyenne pour ins­ti­tuer et faire vivre une consti­tu­tion digne de ce nom, vous ima­gi­nez comme ce livre est un for­mi­dable cas pra­tique de ce qui nous pend au nez demain si nous ne deve­nons pas VITE, à tra­vers le monde, des citoyens constituants.

Bonne lec­ture.

Étienne.

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Étienne

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82 Commentaires

  1. etienne

    Un assassin financier parle : John Perkins explique comment la Grèce a été victime des « assassins financiers »

    Cet article, publié en sep­tembre 2014, a été exhu­mé le 2 juillet par Zero­Hedge, puis repris le len­de­main par le Saker ori­gi­nal. Il garde toute son actua­li­té – même après la vic­toire du non au réfé­ren­dum grec le 5 juillet 2015.

    Le Saker francophone

    Michael Nevra­da­kis

    Par Michael Nevra­da­kis – Le 11 sep­tembre 2014 – Source Tru­thout

    John Per­kins, auteur des Confes­sions of an Eco­no­mic Hit Man [Confes­sions d’un assas­sin finan­cier], explique com­ment la Grèce et d’autres pays de l’eurozone sont deve­nus les nou­velles vic­times des assas­sins financiers.

    John Per­kins

    John Per­kins est un habi­tué des confes­sions. Son célèbre livre, Confes­sions of an Eco­no­mic Hit Man, a révé­lé com­ment les orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales, telles que le Fonds moné­taire inter­na­tio­nal (FMI) et la Banque mon­diale, tout en pré­ten­dant publi­que­ment sau­ver les pays et les éco­no­mies en souf­france, leurrent plu­tôt leurs gou­ver­ne­ments en les appâ­tant : en pro­met­tant une crois­sance sur­pre­nante, de superbes infra­struc­tures et un ave­nir de pros­pé­ri­té éco­no­mique – tout ce qui arri­ve­rait si ces pays emprun­taient des sommes énormes à ces orga­ni­sa­tions. Loin d’atteindre une crois­sance éco­no­mique galo­pante et le suc­cès, ces pays au contraire s’effondrent sous le poids de dettes écra­santes et insoutenables.

    C’est ici que les assas­sins finan­ciers entrent en scène : des hommes appa­rem­ment ordi­naires, dont la situa­tion est ordi­naire, se rendent dans ces pays et y imposent les sévères poli­tiques d’austérité pres­crites par le FMI et la Banque mon­diale comme solu­tions aux dif­fi­cul­tés éco­no­miques qu’ils connaissent main­te­nant. Les hommes comme Per­kins ont été for­més à pres­ser chaque der­nière goutte de richesse et de res­sources de ces éco­no­mies malades, et conti­nuent à le faire à ce jour. Dans cette inter­view, dif­fu­sée sur Dia­lo­gos Radio, Per­kins explique com­ment la Grèce et l’eurozone sont deve­nus les nou­velles vic­times de ces assas­sins éco­no­miques.

    Michael Nevra­da­kis – Dans votre livre, vous décri­vez com­ment vous avez été pen­dant de nom­breuses années ce qu’on appelle un assas­sin finan­cier. Qui sont ces tueurs à gage éco­no­miques et que font-ils ?

    John Per­kins – Pour l’essentiel, mon bou­lot consis­tait à iden­ti­fier les pays déte­nant des res­sources qui inté­ressent nos mul­ti­na­tio­nales, et qui pou­vaient être des choses comme du pétrole, ou des mar­chés pro­met­teurs, des sys­tèmes de trans­port. Il y a tant de choses dif­fé­rentes. Une fois que nous avions iden­ti­fié ces pays, nous orga­ni­sions des prêts énormes pour eux, mais l’argent n’arriverait jamais réel­le­ment à ces pays ; au contraire, il irait à nos propres mul­ti­na­tio­nales pour réa­li­ser des pro­jets d’infrastructures dans ces pays, des choses comme des cen­trales élec­triques et des auto­routes qui béné­fi­ciaient à un petit nombre de gens riches ain­si qu’à nos propres entre­prises. Mais pas à la majo­ri­té des gens qui ne pou­vaient se per­mettre d’acheter ces choses, et pour­tant ce sont eux qui ployaient sous le far­deau d’une dette énorme, très sem­blable à celle de la Grèce actuel­le­ment, une dette phénoménale.

    Et une fois [qu’ils étaient] liés par cette dette, nous reve­nions, sous la forme du FMI – et dans le cas de la Grèce aujourd’hui, c’est le FMI et l’Union euro­péenne – et posions des exi­gences énormes au pays : aug­men­ter les impôts, réduire les dépenses, vendre les ser­vices publics aux entre­prises pri­vées, des choses comme les com­pa­gnies d’électricité et les sys­tèmes de dis­tri­bu­tion de l’eau, les trans­ports, les pri­va­ti­ser, et deve­nir au fond un esclave pour nous, pour les socié­tés, pour le FMI, dans votre cas pour l’Union euro­péenne. Fon­da­men­ta­le­ment, des orga­ni­sa­tions comme la Banque mon­diale, le FMI, l’UE sont les outils des grandes socié­tés mul­ti­na­tio­nales, ce que j’appelle la cor­po­ra­to­cra­tie.

    – Avant de consi­dé­rer le cas spé­ci­fique de la Grèce, par­lons un peu plus de la manière dont opèrent ces tueurs à gage éco­no­miques et ces orga­ni­sa­tions, comme le FMI. Vous avez expli­qué, bien sûr, com­ment elles entrent dans ces pays et tra­vaillent pour les endet­ter mas­si­ve­ment, avec l’argent qui entre puis repart direc­te­ment. Vous avez aus­si men­tion­né dans votre livre ces pro­nos­tics de crois­sance opti­mistes, qui sont ven­dus aux hommes poli­tiques de ces pays, mais qui n’ont en réa­li­té aucun rap­port avec la réalité. 

    – Exac­te­ment. Nous avons mon­tré que si ces inves­tis­se­ments étaient pla­cés dans des choses comme les sys­tèmes d’énergie élec­trique, l’économie croî­trait dans des pro­por­tions phé­no­mé­nales. Le nœud du pro­blème est tou­te­fois que lorsque vous inves­tis­sez dans ces grandes infra­struc­tures, la plus grande par­tie de cette crois­sance reflète le fait que le riche devient plus riche et encore plus riche ; elle ne reflète pas la situa­tion de la majo­ri­té du peuple, et nous le voyons aux États-Unis aujourd’hui.

    Par exemple, là où nous pou­vions mon­trer une crois­sance éco­no­mique, la crois­sance du PIB, le chô­mage peut en même temps aug­men­ter ou res­ter au même niveau, et les sai­sies de mai­sons peuvent aug­men­ter ou res­ter stables. Ces chiffres tendent à reflé­ter la posi­tion des très riches, puisqu’ils pos­sèdent un énorme pour­cen­tage de l’économie, sta­tis­ti­que­ment par­lant. Néan­moins, nous devions démon­trer que lorsque vous inves­tis­sez dans ces pro­jets d’infrastructures, votre éco­no­mie se déve­loppe, et nous vou­lions encore prou­ver que sa crois­sance serait beau­coup plus rapide que pré­vue, et c’était seule­ment uti­li­sé pour jus­ti­fier ces prêts épou­van­tables et incroya­ble­ment affaiblissants.

    – Y a‑t-il des points com­muns entre les pays géné­ra­le­ment ciblés ? Sont-ils, par exemple, riches en res­sources ou jouissent-ils de quelque autre impor­tance stra­té­gique pour les pou­voirs en place ?

    Oui, tous. Les res­sources peuvent prendre dif­fé­rentes formes : cer­taines sont maté­rielles, comme les miné­raux ou le pétrole ; une autre est l’emplacement stra­té­gique ; une autre encore est un grand mar­ché ou un faible coût du tra­vail. Ain­si, dif­fé­rents pays ont des obli­ga­tions dif­fé­rentes. Je pense que ce que nous voyons en Europe aujourd’hui n’est pas dif­fé­rent, et cela inclut la Grèce.

    – Que se passe-t-il lorsque ces pays ciblés sont endet­tés ? Com­ment ces grandes puis­sances, ces tueurs éco­no­miques, ces orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales reviennent-elles et obtiennent-elles leur livre de chair des pays qui sont lour­de­ment endettés ?

    En insis­tant pour que les pays adoptent des poli­tiques qui ven­dront leurs entre­prises éta­tiques de ser­vice public aux grandes socié­tés. L’eau et les sys­tèmes d’épuration, peut-être les écoles, les trans­ports, même les pri­sons. Pri­va­ti­ser, pri­va­ti­ser. Per­met­tez-nous de construire des bases mili­taires sur votre sol. Beau­coup de choses peuvent être faites, mais à la base, ils deviennent les ser­vi­teurs de ce que j’appelle la cor­po­ra­to­cra­tie. Vous devez vous rap­pe­ler qu’aujourd’hui, nous avons un Empire mon­dial, et ce n’est pas un empire amé­ri­cain. Ce n’est pas un empire natio­nal. Il n’aide pas beau­coup le peuple amé­ri­cain. C’est un empire indus­triel, et les grandes entre­prises gou­vernent. Elles contrôlent la poli­tique des États-Unis et, dans une large mesure, elles contrôlent une grande par­tie des poli­tiques de pays comme la Chine, par­tout dans le monde.

    John, consi­dé­rons main­te­nant le cas spé­ci­fique de la Grèce ; bien sûr vous avez dit que vous croyiez que ce pays est deve­nu la vic­time de tueurs éco­no­miques et de ces orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales… Quelle a été votre réac­tion quand vous avez enten­du par­ler pour la pre­mière fois de la crise en Grèce et des mesures à mettre en œuvre dans le pays ?

    Je suis la situa­tion de la Grèce depuis long­temps. J’ai été à la télé­vi­sion grecque. Une socié­té de pro­duc­tion grecque a réa­li­sé un docu­men­taire inti­tu­lé Apo­lo­gy of an Eco­no­mic Hit Man [Apo­lo­gie d’un tueur éco­no­mique] et j’ai aus­si pas­sé beau­coup de temps en Islande et en Irlande. J’ai été invi­té en Islande pour aider à encou­ra­ger les gens à voter pour un réfé­ren­dum visant à ne pas rem­bour­ser leurs dettes, et je l’ai fait et j’ai encou­ra­gé les gens à ne pas le faire, et le résul­tat, c’est que l’Islande se porte plu­tôt bien main­te­nant éco­no­mi­que­ment, com­pa­rée au reste de l’Europe. L’Irlande, d’autre part : j’ai essayé de faire la même chose là-bas, mais les Irlan­dais ont mani­fes­te­ment voté contre le réfé­ren­dum, mal­gré qu’il y avait de nom­breux rap­ports fai­sant état d’une impor­tante corruption.

    Dans le cas de la Grèce, ma réac­tion a été : « La Grèce est tou­chée ». Il n’y a aucun doute à ce sujet. Bien sûr, la Grèce a com­mis des erreurs, vos diri­geants ont fait quelques erreurs, mais le peuple n’en a vrai­ment pas fait, et main­te­nant on demande aux gens de payer pour les erreurs com­mises par leurs diri­geants, sou­vent de mèche avec les grandes banques. Donc des gens font d’énormes quan­ti­tés d’argent de ces pré­ten­dues erreurs, et main­te­nant, on demande au peuple qui n’en a pas fait d’en payer le prix. C’est une constante dans le monde entier : nous l’avons vu en Amé­rique latine. Nous l’avons vu en Asie. Nous l’avons vu dans tel­le­ment d’endroits dans le monde.

    Cela m’amène direc­te­ment à la ques­tion sui­vante : d’après mes obser­va­tions, en Grèce au moins, la crise a été accom­pa­gnée par une mon­tée de l’auto-accusation ou du dégoût de soi ; il y a ce sen­ti­ment en Grèce par­ta­gé par beau­coup de gens que le pays a échoué, que les gens ont échoué… Il n’y a qua­si­ment plus de pro­tes­ta­tion en Grèce, et évi­dem­ment il y a une énorme fuite des cer­veaux – beau­coup de gens quittent le pays. Cela vous semble-t-il fami­lier lorsque l’on com­pare à d’autres pays dans les­quels vous avez une expé­rience personnelle ?

    Bien sûr, cela fait par­tie du jeu : convaincre les gens qu’ils ont tort, qu’ils sont infé­rieurs. La cor­po­ra­to­cra­tie est incroya­ble­ment bonne là-dedans, par exemple la guerre au Viet­nam, pour convaincre le monde que les Nord-Viet­na­miens étaient mau­vais ; aujourd’hui, ce sont les musul­mans. C’est une poli­tique anta­go­niste : nous sommes bons. Nous avons rai­son. Nous fai­sons tout juste. Vous avez tort. Et dans ce cas, toute cette éner­gie a été diri­gée contre le peuple grec pour dire : « Vous êtes pares­seux, vous n’avez pas fait pas ce qu’il fal­lait, vous n’avez pas mené les bonnes poli­tiques », alors qu’en réa­li­té, c’est contre la com­mu­nau­té finan­cière, qui a encou­ra­gé la Grèce à prendre cette voie, qu’il faut por­ter une énorme mon­tagne d’accusations. Et je vou­drais dire qu’il se passe quelque chose de très sem­blable aux États-Unis, où les gens sont ame­nés à croire qu’ils étaient stu­pides parce que leurs mai­sons ont été sai­sies, qu’ils ont ache­té les mau­vaises mai­sons, qu’ils ont dépen­sé au-delà de leurs moyens.

    Le fait est que leurs ban­quiers leur ont dit de le faire, et dans le monde entier, nous en sommes venus à faire confiance à des ban­quiers – ou nous avions l’habitude de le faire. Aux États-Unis, nous n’avons jamais cru qu’un ban­quier nous dirait d’acheter une mai­son à 300 000 dol­lars. Nous pen­sions que c’était dans l’intérêt des banques de ne pas la sai­sir. Mais cela a chan­gé il y a quelques années, et les ban­quiers ont dit aux gens qui savaient ne pou­voir se per­mettre qu’une mai­son à 300 000 dol­lars d’en ache­ter une à 500 000 dollars.

    « Ser­rez-vous la cein­ture, dans quelques années, cette mai­son vau­dra plus d’un mil­lion de dol­lars ; vous gagne­rez beau­coup d’argent»… En fait, la valeur des mai­sons a bais­sé, le mar­ché s’est effon­dré, les banques ont sai­si ces mai­sons, les ont trans­for­mées et les ont reven­dues. Double coup dur. On a dit aux gens : « Vous avez été stu­pides, vous avez été cupides, pour­quoi avez-vous ache­té une mai­son si chère ?» Mais en réa­li­té, ce sont les ban­quiers qui leur ont dit de le faire, et nous avons été édu­qués à croire que nous pou­vons faire confiance à nos ban­quiers. Quelque chose de très sem­blable à grande échelle est arri­vé dans tel­le­ment de pays dans le monde, y com­pris en Grèce.

    En Grèce, les grands par­tis tra­di­tion­nels sont, évi­dem­ment, majo­ri­tai­re­ment en faveur des dures mesures d’austérité qui ont été impo­sées, mais nous voyons aus­si que les grands inté­rêts éco­no­miques et des médias les sou­tiennent mas­si­ve­ment. Cela vous sur­prend-il au moins un peu ?

    Non, cela ne me sur­prend pas, et pour­tant c’est ridi­cule, parce que l’austérité ne fonc­tionne pas. Nous l’avons prou­vé encore et encore, et peut-être la plus grande preuve est l’inverse, aux États-Unis pen­dant la Grande dépres­sion, lorsque le pré­sident Roo­se­velt a lan­cé toutes ces poli­tiques pour remettre les gens au tra­vail, pour injec­ter de l’argent dans l’économie. C’est cela qui fonc­tionne. Nous savons que l’austérité ne marche pas dans ces situations.

    Nous devons aus­si com­prendre que, par exemple aux États-Unis, au cours des 40 der­nières années, la classe moyenne a décli­né en terme de pou­voir d’achat réel, tan­dis que la crois­sance éco­no­mique a aug­men­té. En fait, c’est pré­ci­sé­ment ce qui est arri­vé dans le monde entier. A l’échelle mon­diale, la classe moyenne décline. Les grandes entre­prises doivent recon­naître – elles ne l’ont pas encore fait, mais elles doivent le recon­naître – que cela ne sert les inté­rêts de per­sonne à long terme, que la classe moyenne est le mar­ché. Et si la classe moyenne conti­nue à décli­ner, que ce soit en Grèce ou aux États-Unis, ou mon­dia­le­ment, ce sont les entre­prises qui en paie­ront le prix pour finir ; elles n’auront plus de consom­ma­teurs. Hen­ry Ford a dit un jour : « Je veux payer tous mes ouvriers suf­fi­sam­ment afin qu’ils puissent sor­tir et ache­ter des voi­tures Ford. » C’est une très bonne poli­tique. C’est sage. Ces pro­grammes d’austérité vont dans le sens contraire et c’est une poli­tique stupide.

    Dans votre livre, écrit en 2004, vous avez expri­mé l’espoir que l’euro ser­vi­rait de contre­poids à l’hégémonie amé­ri­caine mon­diale, à l’hégémonie du dol­lar US. Vous étiez-vous jamais atten­du à voir dans l’Union euro­péenne ce que nous voyons aujourd’hui, avec l’austérité qui ne sévit pas seule­ment en Grèce, mais aus­si en Espagne, au Por­tu­gal, en Irlande, en Ita­lie et dans plu­sieurs autres pays ?

    Ce que je n’avais pas réa­li­sé durant toute cette période est à quel point la cor­po­ra­to­cra­tie ne veut pas d’Europe unie. Nous devons com­prendre cela. Ils peuvent être assez satis­faits avec l’euro, avec une mon­naie – ils sont satis­faits à un cer­tain point qu’elle soit unique, de façon à ce que les mar­chés soient ouverts – mais ils ne veulent pas de règles et de régu­la­tions stan­dar­di­sées. Avouons-le, les grandes socié­tés, la cor­po­ra­to­cra­tie, tirent un avan­tage du fait que cer­tains pays en Europe ont des lois fis­cales beau­coup plus clé­mentes, cer­tains ont des lois sociales et envi­ron­ne­men­tales beau­coup plus indul­gentes, et elles peuvent les mon­ter les uns contre les autres.

    Que se pas­se­rait-il pour les grandes socié­tés si elles n’avaient pas leurs para­dis fis­caux dans des endroits comme Malte ou ailleurs ? Je pense que nous devons recon­naître ce que la cor­po­ra­to­cra­tie a vu en pre­mier, l’euro solide, une Union euro­péenne qui sem­blait une très bonne chose ; mais lorsque celle-ci a évo­lué, ils ont aus­si vu que ce qui allait arri­ver étaient ces lois sociales et envi­ron­ne­men­tales et que les régu­la­tions seraient stan­dar­di­sées. Ils ne le vou­laient pas, donc dans une cer­taine mesure, ce qui s’est pas­sé en Europe est arri­vé parce que la cor­po­ra­to­cra­tie veut que l’Europe échoue, au moins à un cer­tain niveau.

    Vous avez écrit sur les exemples de l’Équateur et d’autre pays, qui après l’effondrement des prix du pétrole à la fin des années 1980, se sont retrou­vés avec des dettes énormes et ce qui a conduit, bien sûr, à des mesures d’austérité mas­sives… Tout cela sonne de manière très sem­blable à ce que nous voyons aujourd’hui en Grèce. Com­ment les peuples de l’Équateur et d’autres pays qui se sont retrou­vés dans des situa­tions simi­laires ont-ils fina­le­ment résisté ?

    L’Équateur a élu un pré­sident assez remar­quable, Rafael Cor­rea, qui a un doc­to­rat en éco­no­mie d’une uni­ver­si­té états-unienne. Il com­prend le sys­tème, et il a com­pris que l’Équateur accep­tait de rem­bour­ser ses dettes lorsque j’étais un assas­sin éco­no­mique et que le pays était diri­gé par une junte mili­taire qui était sous le contrôle de la CIA et des États-Unis. Il a com­pris que la junte accep­tait ces dettes immenses, et endet­tait pro­fon­dé­ment l’Équateur. Lorsque Rafael Cor­rea a été démo­cra­ti­que­ment élu, il a dit immé­dia­te­ment : « Nous ne paye­rons pas ces dettes, le peuple ne les a pas approu­vées ; peut-être le FMI devrait-il les payer, ou peut-être la junte, qui bien sûr avait dis­pa­ru depuis long­temps – enfuie à Mia­mi ou ailleurs – peut-être John Per­kins et les autres tueurs à gage finan­ciers devraient-ils payer les dettes, mais le peuple ne devrait pas les payer. »

    Et depuis lors, il a rené­go­cié et fait bais­ser les dettes, en disant : « Nous pour­rions être dis­po­sés à en payer cer­taines. » C’était un geste très intel­li­gent. Il reflé­tait dif­fé­rentes choses qui avaient été faites à dif­fé­rents moments dans dif­fé­rents endroits, comme le Bré­sil et l’Argentine et, plus récem­ment, en sui­vant le modèle de l’Islande, avec beau­coup de suc­cès. Je dois dire que Cor­rea a connu quelques véri­tables revers depuis lors… Lui, comme tant d’autres pré­si­dents, doit être conscient que si vous vous oppo­sez trop for­te­ment au sys­tème, si les assas­sins éco­no­miques ne sont pas contents, s’ils ne par­viennent pas à leurs fins, alors les cha­cals arri­ve­ront et vous assas­si­ne­ront ou vous ren­ver­se­ront par un coup d’État. Il y a eu une ten­ta­tive de coup d’État contre lui ; il y a eu un coup d’État réus­si dans un pays pas très éloi­gné du sien, le Hon­du­ras, parce que ces pré­si­dents se sont dres­sés contre le système.

    Nous devons prendre conscience que ces pré­si­dents sont dans des posi­tions très très vul­né­rables ; et à la fin, nous, les gens, nous devons les sou­te­nir, parce que les diri­geants peuvent faire seule­ment un cer­tain nombre de choses. Aujourd’hui, en de nom­breux endroits, les diri­geants ne sont pas seule­ment vul­né­rables ; il n’est plus néces­saire d’utiliser une balle pour faire tom­ber un diri­geant. Un scan­dale – un scan­dale sexuel, un scan­dale de drogue – peut le faire. Nous avons vu ce qui est arri­vé à Bill Clin­ton, à Strauss-Kahn au FMI ; nous avons vu cela se pas­ser un grand nombre de fois. Ces diri­geants sont tout à faits conscients qu’ils sont dans des posi­tions très vul­né­rables : s’ils s’opposent ou vont trop fer­me­ment à l’encontre du sta­tu quo, ils seront éli­mi­nés, d’une manière ou d’une autre. Ils en sont conscients et il incombe aux peuples de se dres­ser vrai­ment pour nos propres droits.

    Vous avez men­tion­né l’exemple récent de l’Islande… A part le réfé­ren­dum qui a eu lieu, quelles autres mesures le pays a‑t-il adop­té pour sor­tir de cette spi­rale de l’austérité et pour retour­ner à la crois­sance et à une pers­pec­tive beau­coup plus posi­tive pour le pays ?

    L’Islande a inves­ti dans des pro­grammes pour remettre les gens au tra­vail et a aus­si traî­né en jus­tice quelques-uns des ban­quiers qui ont cau­sé les pro­blèmes, ce qui a beau­coup amé­lio­ré la situa­tion pour les gens, mora­le­ment par­lant. Donc l’Islande a lan­cé cer­tains pro­grammes qui disent : « Non, nous n’irons pas dans l’austérité, nous ne rem­bour­se­rons pas ces prêts ; nous met­trons de l’argent dans des mesures per­met­tant aux gens de retour­ner tra­vailler », et en fin de compte, c’est ce qui sti­mule l’économie, des gens qui tra­vaillent. Si vous avez un taux de chô­mage éle­vé, comme la Grèce aujourd’hui, un chô­mage extrê­me­ment éle­vé, le pays sera tou­jours en dif­fi­cul­té. Vous devez donc faire bais­ser le chô­mage, vous devez embau­cher des gens. C’est si impor­tant que les gens puissent de nou­veau tra­vailler. Votre chô­mage atteint envi­ron 28% ; il est stu­pé­fiant et le reve­nu dis­po­nible a chu­té de 40% et il va conti­nuer à bais­ser si vous avez un taux de chô­mage éle­vé. Donc la chose impor­tante pour une éco­no­mie est de faire aug­men­ter le taux d’emploi et, en retour, d’obtenir un reve­nu dis­po­nible tel que les gens inves­ti­ront dans votre pays et dans des biens et des services.

    Pour conclure, quel mes­sage vou­driez-vous par­ta­ger avec le peuple grec, puisqu’ils conti­nuent à expé­ri­men­ter et à vivre les consé­quences ter­ribles des poli­tiques d’austérité appli­quées dans le pays ces trois der­nières années ?

    Je m’appuierai sur l’histoire de la Grèce. Vous êtes un pays fier, fort, un pays de guer­riers. Le mythe du guer­rier vient en quelque sorte de la Grèce, tout comme la démo­cra­tie ! Et réa­li­ser que le mar­ché est une démo­cra­tie aujourd’hui, et com­ment nous dépen­sons notre argent et que nous exer­çons ce droit en votant. La plu­part des démo­cra­ties poli­tiques sont cor­rom­pues, y com­pris celle des États-Unis. La démo­cra­tie ne tra­vaille pas vrai­ment sur une base gou­ver­ne­men­tale parce que les grandes socié­tés s’en occupent. Mais elle tra­vaille sur la base du mar­ché. J’encouragerais le peuple grec à faire front : ne payez pas ces dettes, orga­ni­sez vos propres réfé­ren­dums, refu­sez de les payer, des­cen­dez dans la rue et met­tez-vous en grève.

    Et donc je vou­drais encou­ra­ger le peuple grec à conti­nuer à le faire. N’acceptez pas les cri­tiques sou­te­nant que c’est de votre faute, que vous êtes à blâ­mer, que vous avez méri­té de subir l’austérité, l’austérité, l’austérité. Cela ne marche que pour les gens riches ; cela ne marche pas pour la per­sonne moyenne de la classe moyenne. Recons­trui­sez cette classe moyenne ; rame­nez l’emploi ; rame­nez un reve­nu dis­po­nible pour les citoyens moyens en Grèce. Lut­tez pour cela, faites-le adve­nir ; défen­dez vos droits ; res­pec­tez votre His­toire de com­bat­tants et de lea­ders dans la démo­cra­tie, et mon­trez-le au monde !

    Tra­duit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone
    Source : http://​lesa​ker​fran​co​phone​.net/​u​n​-​a​s​s​a​s​s​i​n​-​f​i​n​a​n​c​i​e​r​-​p​a​r​l​e​-​j​o​h​n​-​p​e​r​k​i​n​s​-​e​x​p​l​i​q​u​e​-​c​o​m​m​e​n​t​-​l​a​-​g​r​e​c​e​-​a​-​e​t​e​-​v​i​c​t​i​m​e​-​d​e​s​-​a​s​s​a​s​s​i​n​s​-​f​i​n​a​n​c​i​e​rs/

     

    Réponse
  2. etienne

    On ne s’en lasse pas…

    Tho­mas Sankara
    Dis­cours Sur La Dette
    [Som­met OUA, Addis Abe­ba, 1987]

    httpv://youtu.be/FhkqN6KTtJI

    httpv://youtu.be/jvYM6cGuBo8

    Réponse
  3. nlesca

    Les meilleurs partent tou­jours les premiers.

    Réponse
  4. etienne

    Texte impor­tant signa­lé sur les​-crises​.fr
    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​e​-​c​h​o​q​u​a​n​t​-​r​a​p​p​o​r​t​-​a​i​g​-​d​e​-​2​0​08/ :

    Le cho­quant Rap­port AIG de 2008 sur les véri­tables motifs der­rière la « crise per­pé­tuelle » de l’Europe et la mort de la Grèce

    Source : Zero­hedge, Tyler Dur­den sur 15/07/2015 17:52 ‑0400 – Tra­duc­tion Libre­ment Adap­tée © Didier ARNAUD le 16/07/2015

    Source : http://www.zerohedge.com/news/2015–07-15/shocking-2008-aig-report-laying-out-motives-behind-europes-perpetual-crisis-and-deat

    “Hier, Richard Koo de Nomu­ra a pré­sen­té l’une des meilleures éva­lua­tions de la situa­tion en Grèce, quand il a décla­ré que le « FMI com­mence len­te­ment à com­prendre l’économie grecque », ce qui explique son revi­re­ment stra­té­gique, à pro­pos de celle qui exige désor­mais des réduc­tions de sa dette bien plus impor­tantes que ce que l’Europe, et l’Allemagne tout par­ti­cu­liè­re­ment, sont prêts à concéder.

    Koo note en outre que « la rai­son qui explique le plon­geon du PIB de la Grèce pro­vient de ce que la conso­li­da­tion bud­gé­taire a été réa­li­sée en plein bilan de réces­sion, résul­tant d’une spi­rale défla­tion­niste des­truc­tive qui a com­plè­te­ment dévas­té la vie des Grecs ordi­naires. Alors même que la nation peut don­ner l’impression de faire des pro­grès si nous pre­nons en consi­dé­ra­tion les don­nées en pour­cen­tage du PIB, les don­nées brutes nous montrent à contra­rio une éco­no­mie en plein effon­dre­ment. Cette dif­fé­rence de points de vue aug­mente encore davan­tage le fos­sé qui sépare les créan­ciers euro­péens qui esti­maient que tout allait pour le mieux, et le citoyen grec, qui a souf­fert d’un grave déclin de son niveau de vie. Et cet impor­tant écart de per­cep­tions n’a peut-être été nulle part aus­si évident qu’à tra­vers les résul­tats du réfé­ren­dum natio­nal du 5 Juillet ».

    L’observation de cette des­truc­tion éco­no­mique grecque est abso­lu­ment exacte, et ce n’est pas une sur­prise pour nos lec­teurs : Elle a consti­tué notre étude de cas non seule­ment pour la Grèce, mais éga­le­ment pour le reste des pays péri­phé­riques de l’Europe qui souffrent eux aus­si d’une dété­rio­ra­tion conti­nue de leur niveau de vie, en rai­son de l’absence d’un rééqui­li­brage externe (Mer­ci la mon­naie com­mune) lais­sant la déva­lua­tion interne (les salaires qui plongent, la défla­tion, l’effondrement éco­no­mique) comme seule pos­si­bi­li­té de pou­voir res­ter com­pé­ti­tif dans la zone €uro.

    Mais là où notre opi­nion dif­fère de celle de Koo, c’est bien au sujet des véri­tables « motifs » qui seraient der­rière la réti­cence des créan­ciers à inter­pré­ter hon­nê­te­ment la situa­tion sur le ter­rain en Grèce.

    Oui, il est tout à fait exact que ce sont les mêmes créan­ciers qui étaient les pro­chains béné­fi­ciaires de quelque 90% des dif­fé­ren­tiels du pro­duit de la dette finan­cée pour entrer en Grèce (pas plus de 11% des € 220 mil­liards du sau­ve­tage grec n’aurait vrai­ment béné­fi­cié à la popu­la­tion glo­bale), et qu’en consé­quence, ils peuvent avoir eu l’impression que les Grecs ordi­naires appré­ciaient aus­si beau­coup les miettes de leur plan de sauvetage.

    Ce ne fut pas vrai­ment le cas, comme les évé­ne­ments du 5 Juillet l’ont démontré.

    Mais alors que l’ancien éco­no­miste de la FED va sûre­ment attri­buer cet « oubli » à de la simple négli­gence ou, au mieux, à de la bêtise, même si l’ensemble d’une nation de 11 mil­lions d’habitants souffre comme jamais dans l’histoire en rai­son de ce qui est, au mieux, une expé­rience ratée, il pour­rait y avoir une mys­té­rieuse véri­té beau­coup moins avouable der­rière tous ces évé­ne­ments en Grèce au cours de ces 5 der­nières années, en par­ti­cu­lier compte tenu de la sinistre insis­tance de l’Allemagne pour refu­ser toute annu­la­tion des dettes grecques, mal­gré ce qui est main­te­nant deve­nu un fait admis que, sans une décote (hair­cut) majeur de sa dette,la Grèce n’est tout sim­ple­ment pas viable.

    Fai­sons connais­sance avec Ber­nard Connol­ly.

    Ber­nard est un éco­no­miste bri­tan­nique dont la mon­tée en puis­sance a com­men­cé quand il a tra­vaillé pen­dant de nom­breuses années à la Com­mis­sion Euro­péenne à Bruxelles, où il était Chef de l’unité res­pon­sable du Sys­tème moné­taire euro­péen et des poli­tiques moné­taires. En d’autres termes, si quelqu’un connaît par­ti­cu­liè­re­ment bien ce vers quoi l’ascension de l’€uro condui­rait, c’est l’un des mieux placé.

    Nous disons « éven­tuel », parce qu’il a été licen­cié par la Com­mis­sion en 1995. Le cata­ly­seur peut bien avoir été son livre « Le Cœur Pour­ri de l’Europe : la sale guerre pour l’argent de l’Europe, un trai­te­ment néga­tif du méca­nisme de change euro­péen », qui a fait que les €uro­crates ne l’ont pas vrai­ment pris à la légère.

    Cepen­dant, Ber­nard est beau­coup plus inté­res­sant, non pas pour ses livres, ni pour son emploi à Bruxelles, mais plu­tôt à cause de l’endroit où il est allé ensuite et ce qu’il y faisait.

    Après que sa rela­tion ait pris fin avec l’Europe, Ber­nard est entré à la Banque AIG, à la branche finan­cière de l’infâme AIG basée à Paris, dont l’effondrement en même temps que celui de Leh­man, a été le prin­ci­pal cata­ly­seur de la grande crise finan­cière. Ber­nard n’a cepen­dant pas été dans le front office (salle des mar­chés) et n’a pas négo­cié de CDS, mais il en était le stra­tège mon­dial.

    Voi­ci com­ment l’euroscepticisme a bien pros­pé­ré pour abou­tir à un rap­port le 30 mai 2008, juste quelques mois avant que les GSEs (NdT : Entre­prises Finan­cières d’État) et Leh­man ne fassent faillite, et qu’AIG ne soit renflouée.

    Le rap­port a été inti­tu­lé « Europe – pilo­tée ou Pous­sée », et il aurait mieux valu qu’il devienne une lec­ture incon­tour­nable pour tout Grec (et Euro­péen) il y a envi­ron 7 ans puisque, non seule­ment il explique pré­ci­sé­ment pour­quoi la Grèce est main­te­nant sur le point d’une véri­table capi­tu­la­tion sou­ve­raine, et de l’effondrement total, mais en plus il pré­sente TOUT ce qui pour­rait consti­tuer les véri­tables motifs der­rière la crise per­pé­tuelle de l’Europe et pour­quoi il appa­raît presque comme si les prin­ci­paux pays euro­péens n’exigent que des hommes malades en Europe, parce que la Grèce en est tout sim­ple­ment le pre­mier de la liste, demeu­rer et main­te­nir l’Europe dans un état d’agitation perpétuelle.

    Et puisque ce rap­port est tout aus­si per­ti­nent aujourd’hui qu’il l’était il y a 7 ans, nous expo­sons à nou­veau cer­tains de ses points clés.

    Du 30 mai 2008

    La crise éco­no­mique mon­diale et la crise de l’UEM

    - La crise mon­diale est le résul­tat d’une mau­vaise allo­ca­tion inter tem­po­relle (Greens­pan, UEM).

    - En effet, elle a consti­tué un jeu de Pon­zi mondial

    - En Europe, cela a été ren­for­cé par le mythe que les « comptes cou­rants ne comptent pas dans une union moné­taire » : l’UEM est la plus grosse de toutes les bulles de crédit.

    - Le trai­té affirme que le gou­ver­ne­ment devrait avoir le même sta­tut de cré­dit que des emprun­teurs du sec­teur privé.

    - L’union moné­taire signi­fie une plus grande insta­bi­li­té économique.

    - Ces deux fac­teurs devraient pré­sa­ger d’une cote de cré­dit aggra­vée au sein de l’UEM, mais les spreads (ndt : écarts des taux) des obli­ga­tions d’État ont effec­ti­ve­ment dimi­nué dans l’UEM et les agences de nota­tion ont de ce fait sur noté les gouvernements

    Au moment où la bulle éclate …

    - L’éclatement d’une bulle de cré­dit dans le monde se tra­duit par l’effondrement de la demande inté­rieure dans les pays défi­ci­taires (par exemple, aux États-Unis, en Grande-Bre­tagne, dans les Bal­kans, dans les états Baltes – et dans plu­sieurs pays de la zone €uro)

    - Aux États-Unis, et dans une cer­taine mesure en Grande-Bre­tagne, la demande inté­rieure est sou­te­nue par des baisses de taux et, en plus, aux États-Unis, par une relance budgétaire

    - Par­mi les pays affec­tés de la zone €uro, ce n’est pas le cas

    - En l’absence de sou­tien de la demande inté­rieure, les pays tou­chés sont contraints à une amé­lio­ra­tion de leurs expor­ta­tions nettes par une meilleure compétitivité

    - Aux États-Unis et en Grande-Bre­tagne, cela se passe à tra­vers la dépré­cia­tion de la mon­naie – dans la zone €uro, ce n’est pas possible.

    [ZH : C’est main­te­nant le cas, mais pour la Grèce, c’est beau­coup trop tard, plus que tout « sou­tien » incré­men­tiel qui fait que la bulle de la dette euro­péenne gros­sit de plus en plus, ain­si que nous l’a­vons récem­ment mon­tré]Et les mou­ve­ments impli­cites des taux de change réels deviennent considérables …

    - Obst­feld et Rogoff ont vu un besoin pour peut-être un véri­table mou­ve­ment de 65% du taux de change pour les États-Unis si l’ajustement du compte cou­rant se pro­dui­sait brus­que­ment (par exemple, après un effon­dre­ment de l’immobilier).

    - L’effet est linéaire dans la taille du défi­cit du compte cou­rant par rap­port à la taille du sec­teur des biens échan­gés, de sorte que pour les quatre grands pays défi­ci­taires de la zone €uro nous obte­nons les mou­ve­ments néces­saires du taux de change réel de la manière suivante :

    Grèce : 94%

    Espagne : 55%

    Por­tu­gal 36%

    Ita­lie : 9%

    France 15%

    - … Ce qui signi­fie d’énormes écarts d’inflation néces­saires entre les blocs au sein de la zone €uro

    - Si la BCE tente d’éviter la dépres­sion dans le bloc en défi­cit (c.-à‑d., qu’elle main­tient son taux infla­tion à, disons, 3 %) et que les pays en défi­cit en tant que bloc (équi­valent à envi­ron 23 du PIB de la zone €uro) peuvent amé­lio­rer leur com­pé­ti­ti­vi­té de, disons, 30 %, sur une période de cinq ans, alors cela impli­que­rait une dépré­cia­tion de l’€uro de 50 % et (1÷3 de relais dans le Bloc alle­mand IPC) une hausse de 17 % (près de 3½ % par an) du niveau de prix du Bloc alle­mand, ame­nant l’inflation du Bloc alle­mand aux envi­rons de 6½ % pen­dant cinq ans.

    La BCE ne l’a pas fait. Elle a plu­tôt choi­si ce qui suit, qui est aus­si l’explication du chô­mage des jeunes dans la péri­phé­rie aux alen­tours de 50 %

    - Si, à la place, la BCE avait essayé de main­te­nir l’inflation à 2% dans la zone €uro (et sans aucun chan­ge­ment dans l’€uro), tous les chan­ge­ments de com­pé­ti­ti­vi­té seraient venus du Bloc latin en défla­tion – ce qui aurait presque cer­tai­ne­ment déclen­ché une hor­rible dépres­sion, un chaos finan­cier, la mul­ti­pli­ca­tion des défauts, la détresse sociale et une pos­sible insta­bi­li­té politique.

    - Mais cela signi­fie­rait une impor­tante défla­tion de la zone €uro, et qui aus­si, frap­pe­rait la cible de la zone €uro en déclen­chant obli­ga­toi­re­ment une sévère dépré­cia­tion de l’€uro et une aug­men­ta­tion notable de l’inflation du Bloc allemand.

    - Ce sont tous les cal­culs du pre­mier tour – ils ne tiennent pas compte des spi­rales salaires-prix des éco­no­mies en sur­chauffe dans le Bloc allemand.

    Et on en arrive au moment où tout arrive à domi­cile en Grèce :

    Les choses sont encore pires pour les pays individuels

    - ‑Si la BCE décide d’éviter la dépres­sion, la défla­tion et le défaut dans le pays le plus faible (la Grèce), la dépré­cia­tion néces­saire de l’€uro serait énorme et l’inflation du Bloc alle­mand serait bien dans à deux chiffres pen­dant plu­sieurs années.

    - Si les pays faibles ont, à titre indi­vi­duel, peu d’influence poli­tique, il sera par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile pour eux d’obtenir un ren­floue­ment de la BCE grâce à des taux d’intérêt bas et à un €uro faible.

    - Mais s’il n’y a aucun sau­ve­tage de la BCE, les éco­no­mies vul­né­rables devront faire face à la catastrophe.

    Ce n’est pas seule­ment la manière dont tout cela s’est joué, mais cela a aus­si conduit – comme nous avons pu le voir – la Grèce, qui avait clai­re­ment « peu d’influence poli­tique » – à tout perdre, et elle est main­te­nant sur le point d’abdiquer sa sou­ve­rai­ne­té à une oli­gar­chie de bureau­crates poli­tiques non élus et aux inté­rêts indus­triels alle­mands (sou­ve­nez-vous : les expor­ta­tions alle­mandes repré­sentent 40% du PIB et un €uro faible est de loin, et même de très loin, beau­coup plus favo­rable qu’un Deut­sch­mark fort).

    Et en plus, rétros­pec­ti­ve­ment, l’estimation ci-des­sus et les évé­ne­ments actuels sont aus­si confir­més par la décla­ra­tion cryp­tique de Wolf­gang Schäuble au Welt am Son­tag dans cette inter­view de 2011 :

    - Schäuble : « Nous avons déci­dé d’en arri­ver à une union poli­tique via une union éco­no­mique et moné­taire Nous avions l’espoir – et nous l’avons encore aujourd’hui – que l’€uro pour­rait pro­gres­si­ve­ment ame­ner une union poli­tique, mais nous n’en sommes pas encore là, et voi­là l’une des rai­sons pour les­quelles les mar­chés res­tent méfiants. »

    - Welt am Son­tag : « Alors, est-ce que les mar­chés vont nous for­cer main­te­nant à une union poli­tique ? »

    - Schäuble : « La plu­part des États membres ne sont pas encore tout à fait prêts à accep­ter les contraintes néces­saires pour leur sou­ve­rai­ne­té natio­nale. Mais croyez-moi, le pro­blème peut être réso­lu. »

    Et, mer­ci la Grèce, nous sommes main­te­nant sur le point de voir pré­ci­sé­ment comment.

    Donc, il y a une autre issue ? La réponse est oui – et c’est jus­te­ment la base l’énorme pari sur la « théo­rie des jeux » de Varou­fa­kis au cours des 6 der­niers mois, un pari qui repo­sait en tota­li­té sur « qui a le plus d’effet de levier », comme nous l’expliquions en Jan­vier. Cepen­dant, mer­ci à l’arrivée du QE juste au bon moment, qui a per­mis à la BCE de fixer et de contrô­ler les prix du mar­ché (mar­ché qui n’espérait que la réduc­tion des résul­tats indé­si­rables et plus sim­ple­ment le fron­trun d’une banque cen­trale) d’actions et d’obligations, dans le pro­ces­sus d’écrasement de tout effet de levier grec.

    - Les défi­cits cou­rants peuvent être sol­dés sans une réduc­tion cor­res­pon­dante du défi­cit du com­merce si les trans­ferts cou­rants sont assez puissants.

    - Le trai­té inter­dit bien une prise de contrôle de la dette publique d’un pays, mais ne pro­hibe pas les trans­ferts sup­plé­men­taires pour sou­te­nir les dépenses privées.

    - La BCE est en effet déjà en train d’aider cer­tains sys­tèmes ban­caires en accep­tant des garan­ties de plus en plus ris­quées (mais notez que ceci peut consti­tuer une aide aux banques alle­mandes, néer­lan­daises / belges ain­si que, par exemple, aux banques espa­gnoles – notez le désac­cord public entre Mersch et Weber).

    - Mais les chiffres résul­tant d’un plan de sau­ve­tage finan­cier com­plet seraient énormes : l’élimination des défi­cits cou­rants au sein de la zone €uro par les ren­floue­ments fis­caux obli­ge­rait les pays excé­den­taires (le Bloc alle­mand) à effec­tuer des paie­ments équi­va­lents à 16% des recettes totales de leur gou­ver­ne­ment (7% de leur PIB).

    Hé oui, Varou­fa­kis avait rai­son, et il aura bien rai­son au final : le coût d’un Grexit se serait révé­lé beau­coup trop grand à l’avenir. Cepen­dant, il n’avait pas anti­ci­pé que l’Europe dis­po­sait d’une toute aus­si puis­sante parade : le blo­cage des dépôts grecs indé­fi­ni­ment dès main­te­nant.

    La Grèce s’est soumise.

    Ce qui nous amène à la der­nière question :
    Qu’est-ce que veut l’Europe ?

    Voi­ci la réponse de Connolly :

    Pour se ser­vir des enjeux mon­diaux en tant qu’excuses pour étendre ses pouvoirs :

    - Ques­tions envi­ron­ne­men­tales : accroître le contrôle sur les pays membres – idée avan­cée de la gou­ver­nance mondiale

    - Ter­ro­risme : uti­li­ser l’excuse pour un plus grand contrôle de la police et des pro­blèmes judi­ciaires – accroître l’étendue de la surveillance

    - Crise finan­cière mon­diale : tuer deux oiseaux (mar­ché libre et éco­no­mie Anglo-saxonne) avec une seule pierre (Orga­nisme de Régu­la­tion à l’échelle Euro­péenne – les ten­ta­tives de la gou­ver­nance finan­cière mondiale)

    - UEM : créer une crise pour for­cer l’introduction du « gou­ver­ne­ment éco­no­mique euro­péen »

    Et nous y voi­là : en quatre points simples, énon­cés dans une ancienne pré­sen­ta­tion d’il y a 7 ans, une pré­dic­tion qui est sur le point d’être prou­vée sans contes­ta­tion. Parce qu’une fois la Grèce sou­mise, la pro­chaine sera l’Italie, l’Espagne, le Por­tu­gal, et ain­si de suite, jusqu’à ce que le Gou­ver­ne­ment Éco­no­mique Euro­péen, éga­le­ment connu en tant qu’ « Empire Euro­péen », soit contrô­lé par une poi­gnée de joueurs euro­péens « nor­diques » avec les ban­quiers qui les sou­tiennent finan­ciè­re­ment, pour trans­for­mer sa simple vision en réalité.”

    Source : Zero HedgeRap­port AIG

     

    Réponse
  5. etienne

    Venez voir où nos pré­ten­dus « repré­sen­tants » (Hol­lande, Valls, Macron, et tous les traîtres) prennent leurs ordres de mis­sion (en tant que col­la­bo­ra­teurs de l’occupant) :

    http://​www​.imf​.org/​e​x​t​e​r​n​a​l​/​f​r​e​n​c​h​/​n​p​/​m​s​/​2​0​1​5​/​0​5​1​9​1​5​f​.​htm

    France : Conclu­sions de la Mis­sion de la Consul­ta­tion de 2015 au Titre de l’Article IV du FMI
    (Paris, 19 mai 2015)

    La décla­ra­tion de fin de mis­sion résume les constats pré­li­mi­naires effec­tués par les repré­sen­tants du FMI à l’is­sue de cer­taines mis­sions (visites offi­cielles, dans la plu­part des cas dans les pays membres). Ces mis­sions s’ins­crivent dans le cadre des consul­ta­tions pério­diques (en géné­ral annuelles) au titre de l’Ar­ticle IV des Sta­tuts du FMI, ou sont orga­ni­sées lors­qu’un pays demande à uti­li­ser les res­sources du FMI (à lui emprun­ter des fonds), ou encore dans le contexte des dis­cus­sions sur les pro­grammes sui­vis par le ser­vices du FMI, ou d’autres exer­cices de sui­vi de la situa­tion économique.

    Nous assis­tons à une reprise solide de l’activité éco­no­mique à court terme, mais les rigi­di­tés struc­tu­relles conti­nuent de peser sur les pers­pec­tives à moyen terme. Des efforts impor­tants ont été consen­tis der­niè­re­ment pour remé­dier à ces rigi­di­tés, notam­ment par la réduc­tion du coin fis­cal sur les salaires et des réformes axées sur l’offre. Tou­te­fois, les efforts doivent être pour­sui­vis pour résoudre les pro­blèmes éco­no­miques fon­da­men­taux de la France : un chô­mage struc­tu­rel éle­vé, une crois­sance poten­tielle faible et un niveau record de dépenses publiques. Nos prin­ci­pales recom­man­da­tions sont les suivantes :

    Mener des réformes struc­tu­relles, à tous les niveaux de l’État, pour assu­rer une plus grande effi­ca­ci­té des dépenses publiques et limi­ter leur aug­men­ta­tion au taux d’inflation.

    • Don­ner plus de flexi­bi­li­té aux par­te­naires sociaux au niveau de l’entreprise et faci­li­ter l’emploi des jeunes et des tra­vailleurs peu qualifiés.

    • Main­te­nir la dyna­mique des réformes axées sur l’offre afin de réta­blir la com­pé­ti­ti­vi­té et d’encourager l’investissement, notam­ment en sup­pri­mant les obs­tacles qui freinent le déve­lop­pe­ment des entreprises.

    1. L’économie fran­çaise se redresse, mais la crois­sance poten­tielle paraît encore beau­coup plus faible qu’avant la crise. Après presque quatre ans de qua­si-stag­na­tion, nos pro­jec­tions laissent entre­voir une crois­sance du PIB réel de 1,2 % cette année, rythme supé­rieur aux pré­vi­sions du gou­ver­ne­ment. La reprise s’appuie sur une conjonc­ture exté­rieure très favo­rable, en par­ti­cu­lier la chute des cours du pétrole, la dépré­cia­tion de l’euro et des taux d’intérêt tom­bés à des niveaux sans pré­cé­dent. Le rebond ini­tial a été ali­men­té par la consom­ma­tion des ménages et les expor­ta­tions devraient aus­si se redres­ser. Cepen­dant, l’investissement n’a pas encore réagi, le chô­mage reste obs­ti­né­ment éle­vé et la dette publique ne cesse de s’accroître. En outre, les impul­sions exté­rieures posi­tives pour­raient bien­tôt se dis­si­per alors que les rigi­di­tés struc­tu­relles conti­nuent de peser sur la crois­sance poten­tielle de la France — que les ser­vices du FMI estiment à 1¼ % seule­ment en moyenne au cours des cinq pro­chaines années, en dépit de la crois­sance dyna­mique de la main‑d’œuvre.

    2. La stra­té­gie bud­gé­taire a été réorien­tée à juste titre vers un assai­nis­se­ment repo­sant sur les dépenses. Le niveau éle­vé et crois­sant des dépenses publiques est au cœur des pro­blèmes bud­gé­taires de la France depuis des décen­nies. Impu­tables en par­ti­cu­lier aux col­lec­ti­vi­tés locales, à la sécu­ri­té sociale et à la masse sala­riale, les dépenses des admi­nis­tra­tions publiques ont atteint le niveau record de 57½ % du PIB l’année der­nière, soit 11 % de PIB de plus que la moyenne de la zone euro. Si l’augmentation des dépenses de l’administration cen­trale et des dépenses de san­té a été conte­nue ces der­nières années, les dépenses des col­lec­ti­vi­tés locales ont en revanche conti­nué de s’accroître et les dépenses sociales sont les plus éle­vées des pays de l’OCDE. La ten­dance per­sis­tante à la hausse des dépenses a fait mon­ter non seule­ment la dette publique mais aus­si la pres­sion fis­cale sur le sec­teur pri­vé jusqu’à des niveaux très éle­vés. Après des années pen­dant les­quelles l’ajustement pro­non­cé des finances publiques s’est opé­ré par l’augmentation des recettes, le pas­sage à un assai­nis­se­ment repo­sant sur les dépenses est la bonne stra­té­gie, et devrait être pour­sui­vi au cours des pro­chaines années.

    3. Pour que les objec­tifs bud­gé­taires à moyen terme puissent être atteints, nous recom­man­dons que l’augmentation des dépenses soit ancrée au taux d’inflation, à par­tir de 2016. D’après nos pro­jec­tions, le défi­cit bud­gé­taire sera rame­né juste en des­sous de 3 % du PIB en 2017, mais nous entre­voyons le risque que cet objec­tif ne soit pas atteint en cas de chocs défa­vo­rables. Les hypo­thèses macroé­co­no­miques qui sous-tendent le Pro­gramme de sta­bi­li­té d’avril 2015 sont pru­dentes, mais les mesures néces­saires en matière de dépenses pour appli­quer ce pro­gramme ne sont pas encore com­plè­te­ment défi­nies. De plus, le rythme d’ajustement pré­vu ne laisse guère de marge pour le cas où les résul­tats en matière de crois­sance et d’inflation seraient déce­vants ou de nou­velles dépenses s’avéreraient néces­saires. Le main­tien des dépenses au même niveau en termes réels pro­dui­rait un ajus­te­ment bud­gé­taire struc­tu­rel d’environ ½ % du PIB par an et déga­ge­rait des marges de manœuvre plus amples pour par­ve­nir aux objec­tifs de défi­cit à moyen terme, y com­pris l’équilibre struc­tu­rel à l’horizon 2020. Consi­dé­ra­tion essen­tielle, cela contri­bue­rait à pla­cer fer­me­ment la dette publique sur une tra­jec­toire des­cen­dante d’ici à 2017. Plus pré­ci­sé­ment, les mesures à prendre sont les suivantes :

    Éco­no­mies bud­gé­taires à court terme. Le gou­ver­ne­ment devrait pré­ci­ser les mesures struc­tu­relles addi­tion­nelles qu’il entend prendre pour main­te­nir les dépenses des admi­nis­tra­tions publiques au même niveau en termes réels en 2016, en réaf­fir­mant que tout sur­croît inat­ten­du de res­sources résul­tant d’une aug­men­ta­tion des recettes ou d’une baisse des taux d’intérêt sera économisé.

    • Revue des dépenses. Dans le pro­lon­ge­ment des efforts enga­gés récem­ment, une revue géné­rale des dépenses devrait avoir lieu pério­di­que­ment pour éva­luer l’efficacité et la qua­li­té des dépenses publiques à tous les niveaux de l’État afin d’identifier les pos­si­bi­li­tés d’éco­no­mies struc­tu­relles. Cette révi­sion devrait por­ter notam­ment sur le niveau des effec­tifs et les pra­tiques en matière de pro­mo­tion, ain­si que sur un meilleur ciblage des poli­tiques publiques, notam­ment en ce qui concerne les allo­ca­tions loge­ment et les allo­ca­tions familiales.

    • Col­lec­ti­vi­tés locales. L’objectif indi­ca­tif d’évolution de la dépense publique locale (ODEDEL) pour 2016 devrait être limi­té au taux d’inflation res­sor­tant des pro­jec­tions, com­plé­té par la réduc­tion pré­vue des trans­ferts et le dur­cis­se­ment des pla­fonds des emprunts et des impôts locaux. À moyen terme, les dépenses réelles au niveau local devraient être réduites en pre­nant en compte une révi­sion des effec­tifs, la réforme ter­ri­to­riale et le ren­for­ce­ment de l’intercommunalité.

    • Sécu­ri­té sociale. En s’appuyant sur les réformes récentes, il convien­drait de rele­ver encore l’âge effec­tif du départ en retraite (qui reste bas), notam­ment en ratio­na­li­sant les régimes spé­ciaux et en pre­nant des mesures pour assu­rer la via­bi­li­té finan­cière des régimes de retraite com­plé­men­taire. Il convien­drait de faire en sorte que les allo­ca­tions de chô­mage et autres allo­ca­tions sociales soient plus effi­cientes et de maî­tri­ser les dépenses de san­té en pre­nant de nou­velles mesures struc­tu­relles pour atteindre l’objectif natio­nal des dépenses d’assurance mala­die (ONDAM).

    4. Le niveau éle­vé du chô­mage et la stag­na­tion de la créa­tion d’emplois res­tent le défi pri­mor­dial pour les res­pon­sables fran­çais. Des mesures impor­tantes ont été prises à cet égard, en par­ti­cu­lier la réduc­tion du coin fis­cal sur les bas salaires dans le cadre du Pacte de res­pon­sa­bi­li­té et du Cré­dit d’impôt pour la com­pé­ti­ti­vi­té et l’emploi (CICE), les accords de 2013 visant à accroître la flexi­bi­li­té du dia­logue social au niveau de l’entreprise et les mesures pré­vues par la loi Macron pour réduire l’incertitude judi­ciaire entou­rant les licen­cie­ments au moyen d’une réforme des prud’hommes. Cepen­dant, en l’absence de nou­velles réformes struc­tu­relles, il est vrai­sem­blable que le taux de chô­mage ne dimi­nue que très lentement.

    5. Il nous semble néces­saire de com­plé­ter ces réformes louables par des efforts sup­plé­men­taires de grande ampleur pour que la créa­tion d’emplois retrouve son rythme d’avant la crise, avec plus pré­ci­sé­ment des actions dans les domaines suivants :

    • Accords au niveau des entre­prises. En s’appuyant sur les réformes récentes, il convien­drait d’étendre aux entre­prises qui ne connaissent pas for­cé­ment des dif­fi­cul­tés éco­no­miques, la pos­si­bi­li­té pour les par­te­naires sociaux de négo­cier avec plus de flexi­bi­li­té au niveau de l’entreprise le temps de tra­vail et les salaires.

    • Salaire mini­mum. Le salaire mini­mum joue un rôle social impor­tant, mais son relè­ve­ment annuel devrait être limi­té au taux d’inflation tant que le chô­mage reste éle­vé, sur­tout par­mi les jeunes et les tra­vailleurs peu qualifiés.

    • Allo­ca­tions. Les allo­ca­tions de chô­mage devraient inci­ter davan­tage leurs béné­fi­ciaires à recher­cher un emploi, notam­ment en dur­cis­sant les cri­tères d’obtention de ces allo­ca­tions et en les ren­dant dégres­sives. Le res­pect de l’obligation de recherche d’emploi devrait être pris en compte à la fois pour l’accès à l’assurance chô­mage et aux allo­ca­tions sociales.

    • Édu­ca­tion et for­ma­tion. Les res­sources exis­tantes devraient être mieux ciblées de manière à déve­lop­per les qua­li­fi­ca­tions pro­fes­sion­nelles des jeunes et des chômeurs.

    6. La dyna­mique récente des réformes des mar­chés de pro­duits devrait être main­te­nue. Le recul de la com­pé­ti­ti­vi­té au cours de la décen­nie écou­lée conti­nue de peser sur les expor­ta­tions et l’investissement. La loi Macron libé­ra­li­se­rait les pro­fes­sions juri­diques, le com­merce de détail et le trans­port en auto­car, tout en ren­for­çant les com­pé­tences de l’Autorité de la concur­rence. Les efforts déployés sous l’égide du Conseil de la sim­pli­fi­ca­tion de la vie des entre­prises devraient contri­buer à allé­ger les démarches admi­nis­tra­tives. Les obs­tacles qui dis­suadent les petites entre­prises de dépas­ser cer­tains seuils d’effectifs devraient être réduits, notam­ment en assou­plis­sant les règles qui touchent au dia­logue social et à l’emploi comme l’envisage le pro­jet de loi Reb­sa­men, mais aus­si les autres obli­ga­tions légales en matière de comp­ta­bi­li­té, de fis­ca­li­té et de par­ti­ci­pa­tion aux béné­fices. Le fonc­tion­ne­ment du sec­teur de l’immobilier devrait aus­si être réexa­mi­né en vue de sup­pri­mer les contraintes qui pèsent sur l’offre de loge­ments abordables.

    7. Le sec­teur finan­cier de la France a encore du che­min à par­cou­rir pour s’adapter à l’évolution de l’environnement éco­no­mique et régle­men­taire. Au terme de l’évaluation glo­bale à laquelle s’est livrée la BCE en 2014, les banques n’ont pas eu à accroître leur capi­tal et le cré­dit ban­caire aug­mente pro­gres­si­ve­ment. Cepen­dant, la baisse des taux d’intérêt, qui s’établissent aujourd’hui à des niveaux sans pré­cé­dent, pèse sur les marges des banques et des com­pa­gnies d’assurance, tan­dis que la pers­pec­tive d’un nou­veau dur­cis­se­ment des normes régle­men­taires pour­rait mettre à mal encore davan­tage leur ren­ta­bi­li­té. Pour assu­rer le bon fonc­tion­ne­ment du sec­teur finan­cier, nous recom­man­dons de réduire les taux d’intérêt garan­tis dans le cadre des dis­po­si­tifs d’épargne régle­men­tés, qui font obs­tacle à la trans­mis­sion effi­ciente de la poli­tique moné­taire de la BCE.

    Nous tenons à remer­cier les auto­ri­tés de leur aimable hos­pi­ta­li­té et des entre­tiens très pro­duc­tifs que nous avons pu avoir avec elles.

    DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
    Rela­tions publiques Rela­tions avec les médias
    Cour­riel : publicaffairs@imf.org Cour­riel : media@imf.org
    Télé­co­pie : 202−623−6220 Télé­co­pie : 202−623−7100

    Source : FMI

    Réponse
  6. etienne

    [Livre pour cet été]
    La CIA et la torture
    Rap­port de la Com­mis­sion séna­to­riale amé­ri­caine sur les méthodes de déten­tion et d’interrogatoire de la CIA


    http://​www​.les​-crises​.fr/​l​a​-​c​i​a​-​e​t​-​l​a​-​t​o​r​t​u​re/

    Pré­face de John R. MacAr­thur et Scott Horton

    Après les atten­tats du 11 sep­tembre, l’administration Bush déclare une guerre totale au ter­ro­risme, « par tous les moyens ». Au coeur du dis­po­si­tif : la CIA. L’Agence s’arroge des pou­voirs incon­nus jusque-là, même au plus fort de la Guerre froide.

    S’estimant au-des­sus de tout contrôle, elle cap­ture, séquestre et tor­ture des sus­pects, au nom de la recherche d’informations. En 2009, le Sénat amé­ri­cain décide d’enquêter sur ses méthodes.

    Après des mois de lutte d’influence, le rap­port a enfin été déclas­si­fié et ren­du public en décembre 2014. Le voi­ci. Il ren­ferme le pire et le meilleur des États-Unis. Le pire : la tor­ture et les cri­mi­nels de bureau ; le meilleur : les moyens d’enquêtes dévo­lus aux par­le­men­taires et la publi­ca­tion de ce rapport.

    C’est la pre­mière fois que la pra­tique de la tor­ture d’État est racon­tée et ana­ly­sée avec une telle pré­ci­sion. Conclu­sion impla­cable : la tor­ture est aus­si délé­tère qu’inefficace. Les auteurs de la pré­face, John R. MacAr­thur, direc­teur de la revue Harper’s, et Scott Hor­ton, avo­cat, jour­na­liste et spé­cia­liste des droits de l’homme, ont été les pre­miers à s’opposer à la croi­sade de George W. Bush en Irak et à la mani­pu­la­tion de l’opinion dans la « guerre contre le ter­ro­risme ». Ils nous aident à com­prendre la dérive sécu­ri­taire américaine.

    Ce rap­port est un aver­tis­se­ment pour les démo­cra­ties vic­times du terrorisme. […]

    Réponse
  7. pparent

    Je vous pro­pose un petit texte qui m’est venu comme une révé­la­tion sur l’o­ri­gine du dys­fonc­tion­ne­ment de notre sys­tème éco­no­mique cette après-midi :

    [b]Pourquoi notre sys­tème éco­no­mique n’est plus adap­té, dans ses fon­de­ments même.[/b]

    Pour que notre sys­tème basé sur l’argent puisse avoir un quel­conque sens de bon fonc­tion­ne­ment il fau­drait que l’argent per­çu pour un tra­vail soit pro­por­tion­nel à la valeur crée pour les autres et la socié­té. Hors nous nous en ren­dons de plus en plus comptes c’est de moins en moins le cas. Même il n’est pas rare que des per­sonnes qui gagnent le plus d’argent sont ceux qui sont le plus nuisibles. 

    Mais pour­quoi cela ? Com­ment un sys­tème qui parait à prio­ri logique à la base, une sorte de géné­ra­li­sa­tion du troc, peut sem­bler don­ner de si mau­vais résul­tats maintenant ?

    [b]Notre sys­tème éco­no­mique face aux biens à usage limi­tés et aux communs.[/b]

    Le libe­ra­lisme et notre sys­tème éco­no­mique actuel se base sur l’hy­po­thèse que ce qui est pro­duit par les humains grâce à leur tra­vail, ne peut pro­fi­ter que à une per­sonne, ou a un nombre réduit de per­sonnes. Appe­lons-les, les biens à usage limi­tés. C’est le cas de la nour­ri­ture, des vête­ments, d’une mai­son. Du coup il parait logique de les échan­ger, puis par exten­sion et pour sim­pli­fier les échanges d’u­ti­li­ser l’argent pour vendre et ache­ter, le pri­vi­lège, d’u­ti­li­ser cette chose. (Et lorsque les bases de notre sys­tème éco­no­mique a été crée, alors effec­ti­ve­ment ce qui avait de la valeur n’é­tait qua­si­ment exclu­si­ve­ment que des biens à usage limité)

    En revanche, notre sys­tème n’est pas du tout adap­té à prendre en compte les com­muns. Ces choses dont la pro­duc­tion va béné­fi­cier à tous. Comme la construc­tion de ponts, de routes, d’au­to-routes, de biblio­thèques, de parcs, des textes des livres, des résul­tats de la recherche, des inven­tions, des logi­ciels, l’ob­ten­tion d’une graine par­ti­cu­lière par croi­se­ment suc­ces­sifs, la com­po­si­tion d’un mor­ceau de musique … Car si c’est utile à tous, ce n’est l’in­té­rêt réel de per­sonne de payer pour, d’autres pour­ront bien s’en charger.

    Alors pour inté­grer ces com­muns, on a essayé de pat­cher comme on a put le sys­tème qui ne pou­vait faire face aux com­muns. On y est allé à coup d’im­pôts qui finan­ce­ront les routes, à coup de copy­right qui per­met­tront de payer les écri­vants, de vente de copie qui ne valent rien, de vente de droit de pas­sage sur une auto­route alors que le pas­sage ne coûte rien. On a inven­té les bre­vets, les DRM, les Hado­pi, la pro­prié­té intel­lec­tuelle sur les graines le vivant et le molé­cules médi­cale, le logi­ciel as a ser­vice (SAS), les sys­tèmes de dona­tion et de finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif. Tout cela pour essayer de faire ren­trer dans notre sys­tème éco­no­mique, quelque-chose qui n’y rentre pas : les com­muns, ce qui peut par nature pro­fi­ter à tous. Faire ren­trer un car­ré dans un trou rond, pas évident.

    [b]La dis­pa­ri­tion des biens à usage limi­té et la géné­ra­li­sa­tion des communs.
    [/b]
    L’in­té­gra­li­té de l’é­co­no­mique numé­rique fait par­tie par nature des com­muns. Car par défi­ni­tion tout ce qui peut être sto­cké sous for­mat numé­rique peut être copié à l’in­fi­ni et donc uti­li­sé par tous. Que ce soit la musique, les livres, les logi­ciels, les films, les plans de cartes élec­tro­niques, les plans de pièces méca­niques, les plans de robots, les bandes des­si­nées, les des­sins, les pho­tos, les papiers scien­ti­fiques, les objets impri­mable en 3D, les plans des impri­mantes 3D, les séquences d’ADN, le code source de OGM, les molé­cules de médi­ca­ments, le jour­na­lisme… Tout cela fait à prio­ri par­ti des com­muns car cela peut à prio­ri ser­vir à tous, sans besoin de tra­vail supplémentaire.

    De l’autre coté les biens à usage limi­tés semblent avoir de moins en moins de poids. En effet on semble pou­voir les pro­duire de plus en plus faci­le­ment en grande abon­dance, à par­tir du moment ou l’on à les connais­sances pour cela. En fait de plus en plus ce qui a de la valeur n’est plus les tee-shirts, mais les plan des robots et de la ligne de pro­duc­tion qui est capable des les pro­duire en grande quan­ti­té sans peine. C’est d’au­tant plus vrai pour tout les pro­duits tech­no­lo­giques, qui sont coû­teux à conce­voir, et peu chère à répli­quer en masse. (Lorsque l’on achète un pro­duit à usage limi­té, on paye en fait en grand par­tie l’a­mor­tis­se­ment du coût de la concep­tion de celui-ci ou de ses moyens de pro­duc­tion, qui fait par­tie des communs).

    [b]La non-prise en compte de la des­truc­tion des communs.[/b]

    Étant don­né que notre sys­tème éco­no­mique est fait à son cœur pour ne prendre en compte que la valeur des bien à usage limi­tés. Il ne prend pas en compte la perte de valeur liée à la des­truc­tion des biens com­muns, en par­ti­cu­lier la des­truc­tion de notre environnement.

    Par exemple une acti­vi­té qui va pol­luer com­plè­te­ment un fleuve, mais va per­mettre de pro­duire des pro­duit à usage limi­tés que beau­coup de per­sonnes dési­rent, sera très ren­table, car la perte de valeur pour la socié­té lié à la pol­lu­tion n’est pas prise en compte dans la valeur éco­no­mique telle que défi­nie par notre sys­tème . Alors même que cette acti­vi­té, tout pris en compte dans la balance est bien plus nui­sible que pro­fi­table à la société.

    Alors pour reti­rer ce bug du sys­tème, encore une fois rajou­ter quelques petits patchs sup­plé­men­taires ne mange pas de pain(avec modé­ra­tion tout de même faut pas décon­ner): par exemple taxer les pollueurs.

    [b]De l’in­ver­sion de la valeur économique.[/b]

    Le fait de trai­ter les com­muns avec un sys­tème éco­no­mique qui est fait pour trai­ter les biens à usage limi­tés, a pour effet per­vers de pou­voir rendre cer­taines acti­vi­tés nui­sibles, très ren­tables. Ou bien de pous­ser les entre­prises à réduire dras­ti­que­ment la valeur de cer­tains de leur pro­duit pour la société.

    Par exemple, on ne peut pas pas­ser à coté du fait que dans l’é­co­no­mie numé­rique la grande majo­ri­té des acteurs essaient par une mul­ti­tude de moyens de res­treindre l’ac­cès à leur pro­duit, alors même que celui-ci serait bien plus utile à la socié­té s’il pou­vait être uti­li­sé par le plus grand monde, pour le plus grand nombre d’u­sage possible.

    Un cer­tain nombre d’en­tre­prise se retrouvent à s’en remettre à l’a­jout de fonc­tion­na­li­tés mal­veillantes et/ou nui­sible per­met­tant d’es­pion­ner de col­lec­ter, et de revendre les don­nées per­son­nelles de l’u­ti­li­sa­teurs, ou d’a­jou­ter de la publi­ci­té. Seul moyen de ren­ta­bi­li­ser leur logi­ciel, qui est un com­mun qui ne trouve donc pas une ren­ta­bi­li­té natu­relle dans notre sys­tème économique.

    On se retrouve à avoir des socié­tés dont le busi­ness est uni­que­ment les brevet,d’en ache­ter d’en vendre, mais éga­le­ment d’é­crire de faux bre­vets, tor­chons juri­diques incom­pré­hen­sibles qui ne cor­res­pondent à rien, sim­ple­ment dans l’es­poir de pou­voir attra­per et faire payer (et faire chier) un futur entrepreneur.

    On se retrouve à emper­cher l’a­gri­cul­ture natu­relle. A conce­voir inten­tion­nel­le­ment des graines modi­fiées pour ne pas pou­voir se repro­duire et être réuti­li­sés d’une année sur l’autre pour être plus ren­table. A avoir un cata­logue des semences auto­ri­sé pour être bien sur que le busi­ness de la pro­prié­té intel­lec­tuelle du vivant puis prospérer.

    On se retrouve à dépen­ser notre éner­gie pour réa­li­ser des fonc­tion­na­li­té d’ob­so­les­cence pro­gram­mée, il faut bien ren­ta­bi­li­ser la concep­tion de votre impri­mante, par des ventes répétées…

    [b]Les consé­quences sur le tra­vail sala­rié ou rentable.[/b]

    Je pense qu’il faut évi­ter, de dire, de pen­ser, ou d’u­ti­li­ser l’ex­pres­sion, que ceux qui ne réa­lisent pas de tra­vail sala­rié ou ren­table, vivent au cro­chet de la socié­té. Cela sup­pose que l’argent gagné est pro­por­tion­nel à la contri­bu­tion que l’on fait à la socié­té, et au fait que l’on soit plus ou moins utile. Hors c’est faux, on peut gagner beau­coup d’argent est être très nui­sible, autant que ne pas gagner d’argent du tout est être très utile. (Les exemples ne manquent pas). 

    Per­son­nel­le­ment, entre une per­sonne qui ne fait rien de sa jour­née par paresse et une per­sonne qui tra­vaille pour Mon­san­to, la NSA et ses col­la­bo­ra­teurs (Google, Micro­soft, Apple, &co), pour des mar­chants d’armes, ou qui spé­culent sur les famines. J’a­voue que je res­pecte infi­ni­ment plus le paresseux.

    [b]Quand l’ex­cep­tion devient la règle le sys­tème n’a plus aucun sens. Il faut en inven­ter un nouveau.[/b]

    Quand ce qui a le plus de valeur dans notre socié­té n’est plus les bien à usage limi­tés, mais les biens qui relèvent ou peuvent rele­ver des com­muns. Alors notre sys­tème éco­no­mique et sa défi­ni­tion de la valeur éco­no­mique n’a plus aucun sens.

    On réflé­chit sou­vent comme si notre sys­tème éco­no­mique était comme une lois de la phy­sique immuable, et indé­pen­dant de notre volon­té. Hors c’est faux, ce n’est que des règles écrites par des hommes, et qui peuvent être chan­gées par des hommes. Elle n’ont rien de natu­relles, et quand elle ne sont plus adap­tées il faut les changer.

    Il nous faut nou­veau sys­tème pour prendre en compte les com­muns ET les bien à usage limi­tés (tant que ceux-ci ont encore une valeur réelle). Lequel ? pour l’ins­tant je n’ai pas encore une réponse détaillé car, je n’y ai pas encore réflé­chit assez. Sachant que je viens d’a­voir cette révé­la­tion que la majo­ri­té du déca­lage entre la valeur réelle pour la socié­té, et la valeur éco­no­mique telle que défi­nie par notre sys­tème, vient de la non-prise en compte des com­muns, dans les règles de notre sys­tème. Mais je com­mence à avoir des pistes. J’y réflé­chi­rait et je vous redi­rai peut-être ça.

    N’hé­si­tez pas à me répondre si nous n’êtes pas d’accord ! 😉

    Hav’­Fun,
    Pierre.

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    • joss

      C’est le fon­de­ment du capi­ta­lisme, l’ap­pro­pria­tion des biens com­muns par le capi­tal, la confis­ca­tion par la pro­prié­té pri­vée . Et qui détient réel­le­ment le capi­tal ? Celui qui a le pou­voir abso­lu sur la mon­naie. Le pou­voir de la créer, de l’é­mettre, de la récu­pé­rer et de la détruire. Tout cela à leurs condi­tions. Des condi­tions qui pro­duisent l’en­det­te­ment crois­sant géné­ra­li­sé dans un monde où le bien com­mun est décrois­sant et pri­va­ti­sé. Que devien­dront les endet­tés ? Des esclaves ? Ils ne seront même plus pro­prié­taire de leur propre corps.
      Une fois le bien com­mun tota­le­ment pri­va­ti­sé dans la main d’un seul (j’exa­gère), il fera la pluie et le beau temps, car cela sera sa propriété.

      Concer­nant l’in­té­gra­tion de l’in­ci­dence sur l’en­vi­ron­ne­ment à la valeur éco­no­mique (ou l’in­ci­dence sur la san­té ou tout autre inci­dence), elle pour­rait être reprise sous forme de coef­fi­cient mul­ti­pli­ca­tif du prix. Au début, par esti­ma­tion et ensuite par cal­cul sur les consé­quences réelles obtenues.
      Il fau­drait aus­si avoir des indi­ca­teurs per­ti­nents de l’é­vo­lu­tion de notre éco­no­mie (autre que le PIB qui exprime la crois­sance mais vers quoi ?…vers la des­truc­tion de la planète ?).

      Réponse
    • Ana Sailland

      « Com­ment un sys­tème qui parait à prio­ri logique à la base, une sorte de géné­ra­li­sa­tion du troc, peut sem­bler don­ner de si mau­vais résul­tats maintenant ? »

      Parck

      Le troc ne doit pas être idéalisé.
      Le troc est le contraire de la soli­da­ri­té et de la générosité.
      Son per­fec­tion­ne­ment ne peut donc pas abou­tir à la solidarité.
      Il porte au contraire en lui les gênes de la compétition.

      Réponse
      • pparent

        Oui je suis d’ac­cord, le truc est dis­cu­table, porte en lui les gènes de la com­pé­ti­tion, et ne va pas à prio­ri dans le sens de la solidarité.

        Mais mal­gré cela le troc et ses déri­vés basés sur l’argent parait encore beau­coup plus sain, que le sys­tème actuel. Car il met en rela­tion la valeur pro­duit, et l’argent gagné, ou les biens reçu en échanges. Et donc si on pou­vait vivre dans un sys­tème déri­vé du troc ça serait déja pas mal (même si on peut faire beau­coup mieux).

        Alors que dans le sys­tème actuel il y a une décon­nexion totale entre la valeur effec­tive pro­duite pour la socié­té, et la valeur éco­no­mique (l’argent gagné). J’en veux pour preuve que des entre­prises peuvent être recon­nus par tout comme nui­sible et gagner des for­tunes (Mon­san­to par example).

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  8. pparent

    >C’est le fon­de­ment du capi­ta­lisme, l’appropriation des biens com­muns par >capi­tal,

    Je pré­cise juste une chose. Pour moi les moyens de pro­duc­tion en tant que machine phy­sique ne repré­sentent pas un com­mun au sens ou je l’ai employé dans le texte, mais un bien à usage limi­té, puis­qu’il ne peut ser­vir qu’à un nombre limi­té de personnes.

    Cela dit les plans et le savoir pour réa­li­ser la chaîne de pro­duc­tion fait par­ti du com­mun, car il peut pro­fi­ter à tous.

    Réponse
    • pparent

      Et je pense ce qu’il est impor­tant c’est de trou­ver un moyen que les gens ai la pos­si­bi­li­té d’être rému­né­rés, d’a­voir un inté­rêt éco­no­mique ou du moins de pou­voir vivre, de la pro­duc­tion de bien com­muns, tel quel que des logi­ciels libre, des livres de la musique, des plan d’in­ge­nie­rie, des molé­cules de médi­ca­ment, de graines, des papier scien­ti­fiques, sans devoir vendre des copies, et res­treindre l’u­sage. Et à mon avis il serait impor­tant que notre sys­tème éco­no­mique dis­suade (si ce n’est inter­dise), la ren­ta­bi­li­sa­tion de biens com­mun poten­tiels par des voies détour­née qui mène à la déna­tu­ra­tion du bien commun.

      (Comme par exemple c’est le cas du livre cité dans cet article, que l’on ne peut pas avoir accès en entier, pour de basses rai­sons éco­no­miques, et donc qui est moins utile à la socié­té qu’il ne pour­rait l’être, alors même qu’un sys­tème éco­no­mique est cen­sé favo­ri­ser la pro­duc­tion de valeur.)

      Réponse
  9. pparent

    D’ailleurs pour ima­gi­ner la tran­si­tion vers l’é­co­no­mie des com­muns, je vous pro­pose d’i­ma­gi­ner le cas extrême ou dans un futur hypo­thé­tique seul les com­muns auraient de la valeur : L’é­poque ou on aurait des répli­ca­teurs qui per­met­trait de repro­duire n’im­porte quel objet gra­tui­te­ment (y com­pris de la nour­ri­ture), à par­tir du moment ou on aurait le « code source » de l’objet.

    On ima­gine bien que dans ce cas le sys­tème éco­no­mique devrait être radi­ca­le­ment différent.

    Il faut ima­gi­ner que il y a 2000 ans, à peu près seul des bien à usage limi­té avaient de la valeur. Aujourd’­hui on a clai­re­ment enclen­chée une tran­si­tion rapide vers la situa­tion décrite plus haut.

    Réponse
    • joss

      Juste une remarque :
      Je pense que les biens com­muns doivent gar­der l’u­sage et la pro­prié­té com­mune. Les 2 carac­té­ris­tiques doivent res­ter sou­dées. Car actuel­le­ment, ce que le capi­tal est en train de faire, c’est de pri­va­ti­ser les biens com­muns (notam­ment pri­va­ti­ser le vivant, ex. Mon­sa­to qui devient pro­prié­taire des graines qui donnent vie à la nature). Dans un sys­tème capi­ta­liste, la nature n’est qu’un vul­gaire concur­rent (à prio­ri inof­fen­sif). La détruire peut aug­men­ter les pro­fits de certains.

      Réponse
      • pparent

        Bon­jour,

        >Je pense que les biens com­muns doivent gar­der l’usage et la pro­prié­té >com­mune.
        Le pro­blème est que les biens com­muns, ou les poten­tiels bien com­mun (tout ce qui peut être copié à l’in­fi­ni et/ou être utile à tous), sont sou­vent de l’i­ni­tia­tive pri­vée, et demande un tra­vail pour être réa­li­sé (glo­ba­le­ment c’est le cas de l’en­semble de la concep­tion de produit.)

        Donc il faut inclure ça dans la base des règles éco­no­mique de notre sys­tème, sans quoi on voit comme aujourd’­hui les entre­prise, même les petites et les pauvres, décom­mu­ni­ser, res­treindre l’ac­cès au bien com­mun qu’ils ont pro­duit, dans le but de pou­voir le ren­ta­bi­li­ser dans notre sys­tème éco­no­mique. Par exemple un logi­ciel libre ça se vend pas, ou presque, un logi­ciel pro­prié­taire oui, donc les entre­prise rendent leur logi­ciels pro­prié­taire quel-qu’en soit les aspects néfastes pour la société.

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        • joss

          D’où l’i­dée de Ber­nard Friot du salaire à vie (dans un cadre bien défini).
          Son livre : « l’en­jeu du salaire » per­met de sor­tir hors du cadre capitaliste.
          Impor­tant pour trou­ver des solu­tions alternatives.

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          • Ana Sailland

            Le salaire à vie comme le reve­nu incon­di­tion­nel sont la pre­mière étape de l’a­bo­li­tion du contractuel .….….….….….….….….….….…..

    • gilles

      L’époque où on aurait des répli­ca­teurs qui per­met­trait de repro­duire n’importe quel objet gra­tui­te­ment (y com­pris de la nour­ri­ture), à par­tir du moment où on aurait le « code source » de l’objet.

      Nous avons déjà le code source, la for­mule chi­mique de nom­breux nutri­ments, vita­mines, pro­téines et il est public pour la plu­part du temps, sauf avec les bre­vets scé­lé­rats qui nous tombent sur la gueule, mais ce n’est pas le point que veux abor­der. Avoir la for­mule d’une molé­cule, cela ne veut pas dire que tout est acquis, pour obte­nir la molé­cule en quan­ti­té uti­li­sable par l’être humain, il ne suf­fit pas de dire abra­ca­dra, il faut extraire, puri­fier, etc, bref travailler.

      Réponse
      • pparent

        Bon­jour,

        Quand je parle de répli­ca­teur c’est un concept abs­trait, je ne parle pas for­ce­ment de répli­ca­teur moléculaires. 

        Il y a déjà tout un tas de répli­ca­teurs dans des domaines bien par­ti­cu­lières qui sont appa­rus récem­ment : Impri­me­rie, pho­to­co­pieuse, ordi­na­teur et inter­net (per­met de répli­quer énor­mé­ment de choses), impri­mante 3D, les machines de pro­duc­tion de cartes élec­tro­nique (PCB) qui peuvent pro­duire n’im­porte-quelle carte à par­ti d’un simple d’un plan, pour ne citer que les plus connus.

        >pour obte­nir la molé­cule en quan­ti­té uti­li­sable par l’être humain, il ne >suf­fit pas de dire abra­ca­dra, il faut extraire, puri­fier, etc, bref travailler.
        Mais qui te dis que tout ça qui demande aujourd’­hui un tra­vail humain ne pour­ra pas être fait demain par des robots ?

        Pierre.

        Réponse
  10. BA

    Dans l’U­nion Euro­péenne, il n’y a pas que la Grèce.

    Neuf pays de l’U­nion Euro­péenne sont en faillite.

    La Grèce, l’Italie, le Por­tu­gal, la Bel­gique, l’Irlande, Chypre, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni sont en faillite.

    Chiffres Euro­stat publiés le mer­cre­di 22 juillet 2015 :

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 301,527 mil­liards d’euros, soit 168,8 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Ita­lie. Dette publique de 2184,492 mil­liards d’euros, soit 135,1 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Por­tu­gal. Dette publique de 225,924 mil­liards d’euros, soit 129,6 % du PIB.

    4- Bel­gique : dette publique de 447,843 mil­liards d’euros, soit 111 % du PIB.

    5- Irlande : dette publique de 203,624 mil­liards d’euros, soit 109,7 % du PIB.

    6- Chypre : dette publique de 18,700 mil­liards d’euros, soit 106,8 % du PIB.

    7- Espagne : dette publique de 1046,192 mil­liards d’euros, soit 98 % du PIB.

    8- France : dette publique de 2089,361 mil­liards d’euros, soit 97,5 % du PIB.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1600,020 mil­liards de livres ster­ling, soit 88,5 % du PIB.

    http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/6923267/2–22072015-AP-FR.pdf/864a048a-c5dd-4eed-a381-c79c8b24ef0b

    Réponse
    • nlescan

      Par­don BA mais aucun de ces pays n’est en faillite, ils sont sim­ple­ment enden­tés ce qui n’a rien à voir, c’est tout à fait nor­mal qu’un état soit endet­té puisque la dette c’est de la créa­tion moné­taire et qu’il faut bien irri­guer l’économie.

      Ce qui n’est pas nor­mal c’est que cette dette soit contrac­tée auprès d’ac­teurs pri­vés qui exigent un inté­rêt alors qu’il sont eux même finan­cés (qua­si) gra­tui­te­ment par la banque cen­trale (qui elle est bel et bien publique).

      Le pro­blème c’est l’ar­naque du ser­vice de la dette. Sans ça l’Eu­rope est plus riche qu’elle ne l’a jamais été et abso­lu­ment pas en faillite.

      Réponse
      • Ana Sailland

        Tout dépend ce qu’on appelle faillite.

        Si c’est l’é­tat d’une éco­no­mie dont toutes les res­sources finan­cières sont affec­tées au ser­vice de la dette, et au sein de laquelle tous les pro­jets col­lec­tifs sont finan­cés par l’emprunt ou par de l’argent emprun­té, alors la pla­nète est en faillite .……

        Il n’y a pas assez de mon­naie sur Terre pour rem­bour­ser l’en­semble des dettes.

        Le sys­tème est en faillite, par construc­tion, et ne doit sa sur­vie qu’à une fuite en avant dans la dette croissante.

        Ou bien pas ?

        Réponse
        • nlescan

          En fait d’une point de vue démo­cra­tique il il y a ‘faillite’ ou en tout cas confis­ca­tion de fait de la souveraineté.

          Mais au point de vue faillite éco­no­mique a pro­pre­ment par­ler non, il n’y a pas de faillite, ça tourne. Pour la plou­to­cra­tie bien sur, mais ça tourne, et très bien même, la situa­tion est flo­ris­sante pour eux et objec­ti­ve­ment la pro­duc­tion de valeurs n’a jamais été aus­si impor­tante même si elle est par­fai­te­ment asser­vie aux plus riches d’entre nous.

          Et pour ce qui est de la mon­naie s’il n’y en a effec­ti­ve­ment pas assez pour que les dettes soient rem­bour­sées (sur­tout que la mon­naie est de la dette : si tout est rem­bour­sé il n’y a tout sim­ple­ment plus de monnaie…paradoxal mais c’est bien comme ça que ça fonc­tionne) c’est en fait une volon­té, la mon­naie est du vent, un vent que les banques soufflent ou non selon leur bon vou­loir (et actuel­le­ment leur volon­té de la rendre rare afin d’é­vi­ter l’inflation)…La mon­naie est de singe (et encore), elle ne coûte rien a créer (à part de l’in­fla­tion), elle est pour ain­si dire virtuelle.

          N’im­porte quelle banque cen­trale pour­rait déci­der de prê­ter sans taux d’intérêt aux états de sa zone moné­taire ce qui leur per­met­trait de rem­pla­cer leur mau­vaise dette à inté­rêt par de la saine, et c’est même pas sur que ça se paie en infla­tion sir on reste rai­son­nable sur les mon­tants, en fait sans emprunts sup­plé­men­taires ça n’en crée­rait pas… Mais bien sur, afin que cha­cun puisse béné­fi­cier d’un tra­vail(?) il serait sou­hai­table que les états empruntent encore plus, sans inté­rêt, pour inves­tir la ou c’est néces­saire et qu’une cer­taine infla­tion soit tolérée…quitte a avoir une autre mon­naie plus rare et donc « immu­ni­sée » à l’in­fla­tion pour l’épargne.

          Tou­jours est-il que les dettes publiques sont nor­males, néces­saires même, que les éco­no­mies ne sont pas en faillite et que ce qui cloche ce sont les inté­rêts illé­gi­time que l’on nous force a payer d’une façon tout à fait scan­da­leuse et qui devrait, en démo­cra­tie, être illégale.

          Réponse
    • joss

      Quand on nous dit qu’un pays est TROP endet­té, cela veut dire (ou nous cache, selon dic­tion­naire nov­langue) que des BANQUES sont en réa­li­té en « FAILLITE » et qu’il faut les ren­flouer. Mais un état n’est jamais trop endet­té puisque la dette vient du simple fait que l’on crée de la mon­naie. Et puis, que doit-on dire alors du Japon qui a une dette de presque 250% du PIB !
      Dans le sys­tème éco­no­mique actuel, ce qui est impor­tant pour les états, c’est le taux d’in­té­rêt x sa dette, ce qui leur per­met de savoir quelle crois­sance le pays doit avoir pour rem­bour­ser les inté­rêts de sa dette.
      Par ex.
      la France avec dette=100% PIB et intérêt=1.25%, crois­sance doit être > 100% PIB x 1.25% = 1.25% PIB.
      le Japon avec dette=250% PIB et intérêt=0.5%, crois­sance PIB doit être > 1.25% aussi.
      Et le taux d’in­té­rêt est tou­jours supé­rieur au taux d’in­fla­tion du pays. Sinon ce qui est rem­bour­sé a moins de valeur que prévu.

      Réponse
      • joss

        C’est pour cela qu’il nous fau­drait (dans le sys­tème actuel) une poli­tique éco­no­mique de crois­sance, mais les banques ne veulent pas. Cela per­met­trait d’au moins rem­bour­ser les inté­rêts, car si il faut emprun­ter pour rem­bour­ser des inté­rêts, la dette suit une courbe expo­nen­tielle, voir la courbe de la GRECE !!!
        crois­sance mini­mum pour rem­bour­ser les inté­rêts pour la Grèce :
        180% x 2,5% = 4,5% !!! (2,5% est le taux d’in­té­rêt moyen)
        C’est inte­nable pour la Grèce.
        Alors comme la crois­sance n’est pas suf­fi­sante, on fait de la casse sociale et on pri­va­tise. Ils fini­ront bien par mettre la Grèce en faillite à la fin.

        Réponse
  11. claude saint-jarre

    Bon­jour. Sur l’A­mé­rique pro­fonde, je lirai. Mai je vous dis que Sey­mour Mel­man a aus­si beau­coup écrit sur le sujet, par exemple : Penta­gon Capi­ta­lism et a par­ti­cu­liè­re­ment tra­vaillé la ques­tion de la conver­sion de l’in­dus­trie mili­taire à des fins civiles.
    Par ailleurs, concer­nant le Grèce, je vous sug­gé­rais de faire pas­ser une réso­lu­tion dans vos com­munes. Je l’ai fait dans mon conseil muni­ci­pal, un jour­na­liste l’a rele­vé ici’ page 5 : http://​www​.myvir​tual​pa​per​.com/​d​o​c​/​h​e​b​d​o​_​l​a​-​s​e​i​g​n​e​u​r​i​e​/​s​g​_​1​5​0​7​2​2​/​2​0​1​5​0​7​1​7​0​5​/#4

    Réponse
    • Ronald

      Oui, c’est inté­res­sant (le lien vers l’ar­ticle a déjà été pos­té par dany dans le fil « Le secret des banques »). Mais il faut signa­ler le point impor­tant de l’af­faire. C’est que cette expé­rience démo­cra­tique (sous réserve que le récit soit conforme à la réa­li­té et ne soit pas amé­na­gé à des fins de pro­pa­gande) est réa­li­sée dans une région en pleine guerre civile. Le reproche clas­sique contre les ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques est la len­teur de déci­sion (le sys­tème le plus effi­cace en ce sens étant la monar­chie). En outre, on a consta­té que sou­vent les états de guerres amènent un dur­cis­se­ment et une concen­tra­tion des régimes. Aus­si, on peut pen­ser légi­ti­me­ment que des ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques ne sont pas adap­tées aux temps de guerre, et qu’il fau­drait alors pré­voir des pro­cé­dures pour pas­ser à une hié­rar­chie oli­gar­chique voire dic­ta­to­riale. Si l’ex­pé­rience kurde réus­sit, cela mon­tre­rait que l’on peut com­bi­ner régime démo­cra­tique et état de guerre.

      Pour com­plé­ter : Orwell se posait la même ques­tion et témoigne du même suc­cès des milices anar­chistes lors de la guerre d’Espagne :

      « On s’était effor­cé de réa­li­ser dans les milices une sorte d’ébauche, pou­vant pro­vi­soi­re­ment fonc­tion­ner, de socié­té sans classes. Bien sûr, ce n’était pas l’égalité par­faite, mais je n’avais encore rien vu qui en appro­chât autant, et que cela fût pos­sible en temps de guerre n’était pas le moins sur­pre­nant. Mais j’avoue que, tout d’abord, je fus hor­ri­fié de la façon dont allaient les choses sur le front. Com­ment diable une armée de ce genre pour­rait-elle gagner la guerre ? C’était ce que tout le monde disait alors, mais cette remarque, pour être juste, n’en était pas moins dérai­son­nable. Car, étant don­né les cir­cons­tances, il n’était pas pos­sible que les milices fussent sen­si­ble­ment meilleures qu’elles n’étaient. Une armée moderne, méca­ni­sée, ne sur­git pas de terre, et si le gou­ver­ne­ment avait atten­du d’avoir à sa dis­po­si­tion des troupes bien entraî­nées, Fran­co n’eût jamais ren­con­tré de résis­tance. Par la suite, il devint de mode de déni­grer les milices et de pré­tendre que les imper­fec­tions, qui étaient dues au manque d’entraînement et d’armes, étaient la consé­quence du sys­tème éga­li­taire. En fait, un contin­gent des milices nou­vel­le­ment mis sur pied était bien une bande indis­ci­pli­née, non pas parce que les offi­ciers appe­laient les simples sol­dats « cama­rades », mais parce que toute troupe non aguer­rie est tou­jours une bande indis­ci­pli­née. Dans la pra­tique la dis­ci­pline de type démo­cra­ti­co­ré­vo­lu­tion­naire est plus sûre qu’on ne pour­rait croire. Dans une armée pro­lé­ta­rienne, la dis­ci­pline est, par prin­cipe, obte­nue par consen­te­ment volon­taire. Elle est fon­dée sur le loya­lisme de classe, tan­dis que la dis­ci­pline d’une armée bour­geoise de conscrits est fon­dée, en der­nière ana­lyse, sur la crainte. (L’armée popu­laire qui rem­pla­ça les milices était à mi-che­min entre ces deux types.) Dans les milices on n’eût pas sup­por­té un seul ins­tant le rudoie­ment et les injures qui sont mon­naie cou­rante dans une armée ordi­naire. Les habi­tuelles puni­tions mili­taires demeu­raient en vigueur, mais on n’y recou­rait que dans le cas de fautes très graves. Quand un homme refu­sait d’obéir à un ordre, vous ne le punis­siez pas sur-le-champ ; vous fai­siez d’abord appel à lui au nom de la cama­ra­de­rie. Les gens cyniques, sans expé­rience du manie­ment des hommes, diront aus­si­tôt que ce n’est pas pos­sible que cela « marche » jamais ; mais, en fait, à la longue cela « marche ». Avec le temps la dis­ci­pline même des pires contin­gents de milices s’améliora à vue d’œil. En jan­vier la tâche de main­te­nir à la hau­teur une dou­zaine de recrues inaguer­ries faillit me don­ner des che­veux blancs. En mai, je fis pen­dant quelque temps fonc­tion de lieu­te­nant à la tête d’une tren­taine d’hommes, Anglais et Espa­gnols. Nous avions tous plu­sieurs mois de front et je n’ai jamais ren­con­tré la moindre dif­fi­cul­té à faire exé­cu­ter un ordre ou à trou­ver des volon­taires pour une mis­sion périlleuse. La dis­ci­pline « révo­lu­tion­naire » découle de la conscience poli­tique – du fait d’avoir com­pris pour­quoi il faut obéir aux ordres ; pour que cela se géné­ra­lise, il faut du temps, mais il en faut aus­si pour trans­for­mer un homme en auto­mate à force de lui faire faire l’exercice dans la cour de quar­tier. Les jour­na­listes qui se gaus­sèrent du sys­tème des milices ont le plus sou­vent oublié que les milices eurent à tenir le front pen­dant que l’armée popu­laire s’entraînait à l’arrière. Et c’est un hom­mage à rendre à la soli­di­té de la dis­ci­pline « révo­lu­tion­naire » que de consta­ter que les milices demeu­rèrent sur le champ de bataille. Car jusqu’en juin 1937 il n’y eut pour les y rete­nir que leur loya­lisme de classe. Il était pos­sible de fusiller des déser­teurs indi­vi­duels – il y en a eu par­fois de fusillés – mais si un mil­lier d’hommes eussent d’un com­mun accord déci­dé de quit­ter le front à la fois, il ne se trou­vait aucune force pour les en empê­cher. Une armée de conscrits dans les mêmes condi­tions – en l’absence d’une police mili­taire – eût fon­du. Les milices, elles, tinrent le front et Dieu sait pour­tant qu’elles rem­por­tèrent peu de vic­toires ; même les déser­tions indi­vi­duelles furent rares. En quatre ou cinq mois dans les milices du P.O.U.M. je n’ai enten­du par­ler que de quatre déser­teurs, et encore est-il à peu près cer­tain que deux d’entre eux étaient des espions qui s’étaient enrô­lés pour recueillir des infor­ma­tions. Au début, l’état évident de confu­sion, le manque géné­ral d’entraînement, le fait d’avoir sou­vent à dis­cu­ter cinq minutes avant d’obtenir l’exécution d’un ordre, me conster­naient et me met­taient en fureur. Ma façon de conce­voir les choses était celle de l’armée bri­tan­nique et, évi­dem­ment, les milices espa­gnoles dif­fé­raient extrê­me­ment de l’armée bri­tan­nique. Mais, à tenir compte des cir­cons­tances, elles se sont révé­lées des troupes meilleures qu’on n’était en droit d’attendre. » (G. Orwell, Hom­mage à la Cata­logne)

      Réponse
    • Elisabetha

      Etienne,

      je crains qu’­hé­las cet article soit de la pure pro­pa­gande, car en fai­sant des recherches le « kurde » qui en parle est un acti­viste rému­né­ré par Mr Georges Soros et ces ONG qui trans­forment la pla­nète en autant de « mai­dans san­glants » après avoir été média­ti­sé et ven­du comme un « rêve ».

      Quatre mil­lions de dépla­cés, 300 000 morts syriens, juste pour une his­toire de pipe­line de gaz ou de pétrole !

      Cet acti­viste est sur­tout dans des bureaux et le chaos qui règne dans ce pays depuis que l’occident(anglo-saxons Euro­péens dont Fabius) ont déci­der de « chan­ger le régime » de force en envoyant des fous de dieu dro­gués au cap­ta­gon et armés et for­més par les Amé­ri­cains et israe­liens, ont assas­si­nés tant de civils et mili­taires n’est pas prêt de se tarir …Un géno­cide est en cours.

      Pour preuve ce fameux pro­jet kurde de vie saine et libre est repris par son asso­cia­tion Open­de­mo­cra­cy. com : https://​www​.open​de​mo​cra​cy​.net/​a​r​a​b​-​a​w​a​k​e​n​i​n​g​/​e​v​a​n​g​e​l​o​s​-​a​r​e​t​a​i​o​s​/​r​o​j​a​v​a​-​r​e​v​o​l​u​t​i​on/

      Sachant qui est Mr Soros ami de Mac Cain, Oba­ma, der­rière la plu­part des révo­lu­tions de couleurs/coups d’é­tats dégui­sés, ce pro­jet sur papier gla­cé, ultra-média­ti­sé n’est que un énième coups de bluff pour aider à décou­per la Syrie en trois/quatre mor­ceaux : Kurde, Suu­nite, chiite, chré­tiens. la Syrie est le 6 pays pour le « régime change » selon Tony Car­tal­luc­ci : http://​land​des​troyer​.blog​spot​.fr/​2​0​1​5​/​0​7​/​p​r​o​p​a​g​a​n​d​a​-​w​a​v​e​-​p​o​r​t​e​n​d​s​-​i​n​v​a​s​i​o​n​-​o​f​.​h​tml

      .Comme l’ex-you­go­sla­vie, en son temps du sang, der­rière du beau papier gla­cé et colo­ré, coule, voir les don­neurs finan­ciers, de l’ONG et autres bailleurs de fonds : https://​www​.open​de​mo​cra​cy​.net/​a​b​o​u​t​/​s​u​p​p​o​r​t​ers.

      De grandes fon­da­tions connues, des grands noms des banques, et des hommes poli­tiques assas­sins, devront tôt ou tard payer pour ces crimes, ou au moins il faut les dénoncer .

      Réponse
  12. Piotr

    rf le livre de Peter Dale Scott :
    S’IL VOUS PLAIT, Etienne, je sais que c’est petit de répondre à qq1 qui « émet », sim­ple­ment en « émet­tant » ce qu’on a à dire (on est tous des émet­teurs et on ne reçoit/écoute plus rien sur les réseaux).
    Je jure de lire votre dos­sier (j’ai sto­cké le lien dans mon dos­sier word « PermaCultureHumaine »)

    Cepen­dant, vous ne m’a­vez pas répon­du si vous avez lu le monu­men­tal « Congo » de David Van Rey­brouck (qu’il ait fait un buzz à sa paru­tion n’est pas un cri­tère, ça m’é­tonne, même) , avec des méthodes de tra­vail que Dale Scott vous, Chom­sky ou Suzan George ne désa­voue­riez nullement.
    ‑L’a­vez vous lu aussi ?
    http://​www​.actes​-sud​.fr/​c​o​n​g​o​-​u​n​e​-​h​i​s​t​o​i​r​e​-​d​a​v​i​d​-​v​a​n​-​r​e​y​b​r​o​uck
    Encore d’autres assises à tous ces mer­veilleux tra­vaux que vous nous déli­vrez, y figurent…

    Depuis un cer­tain temps, le côté « libre pen­sée » des Qué­bé­cois et des Belges pro­duit des ana­lyses et des outils abso­lu­ment bluffants !

    « L’i­nat­ten­du nous sau­ve­ra » (Edgar Morin, après Sivens-LeTes­tet-Rémi­Fraisse, et avant le tra­gique démar­rage des inat­ten­dus 2015 : un ‘essai à trans­for­mer’ par nous ! 😉 )

    Vous pou­vez aus­si me deman­der expli­ci­te­ment de faire un dossier/pointage/commentaire … 😉 , mais j’ai une telle pile d ’ « urgent »… , faut vrai­ment m’encourager,
    -
    sin­cè­re­ment à tous,
    Elias, veilleur aux mains nues dans ce monde où les anor­maux insen­sé­ment riches ( ce qui ne s’ob­tient pas par la voie de l’é­cri­ture ! ou de la culture, … ) com­mandent de manière lon­gue­ment verrouillée/assurée

    Réponse
    • claude saint-jarre

      bon­jour. Que signi­fie  » bluffant » ?

      Réponse
  13. claude saint-jarre

    En réponse à l’É­tat pro­fond, voi­ci un court texte : 

    Com­prendre.
    Pour la ques­tion d’arrêter de consom­mer du pétrole, il faut com­prendre. La rai­son est au-delà du réchauf­fe­ment cli­ma­tique ou de la raré­fac­tion de la dis­po­ni­bi­li­té, du coût et même de la santé.
    Mais, il faut faire court, puisque l’espace d’un jour­nal est rare. Enfin, il faut être phy­si­cien, ce que je ne suis pas, alors, je suis peu cré­dible. Je m’essaie quand même avec l’aide de la pen­sée de Buck­mins­ter Fuller.
    L’Univers est éter­nel. C’est à l’aide de l’échange d’énergies, par le biais d’exportation et d’importation. Un soleil exporte, une pla­nète telle que la nôtre, importe, grâce à la pho­to­syn­thèse de la végé­ta­tion par laquelle la radia­tion solaire est trans­for­mée en molé­cules d’hydrocarbones qui deviennent du pétrole avec les mil­lé­naires. La pla­nète gros­sis­sant finit par deve­nir à son tour une étoile qui exporte l’énergie sous forme de radia­tions. L’Humain a pour rôle de contri­buer au main­tien de ce balan­cier natu­rel en ne consom­mant pas plus de pétrole qu’il faut. Le pétrole a été le lait mater­nel de notre indus­tria­li­sa­tion. C’est assez, pas­sons aux éner­gies viables quo­ti­dien­ne­ment pour assu­mer notre réelle voca­tion. Voi­là en résu­mé le mes­sage de Ful­ler. Tous les arte­facts et les plans sont là pour transitionner.
    Il y a une dif­fé­rence entre le coût natu­rel et le coût en argent du pétrole. Un dol­lar 24 sous le litre, c’est notre sys­tème de comp­ta­bi­li­té à nous. Selon le sys­tème de comp­ta­bi­li­té natu­rel, le pétrole coûte un mil­lion de dol­lars pour 3.8 litres en tra­vail de la nature ( pres­sion, temps) pour le faire. ( chiffres de 1981)
    Alors, un mil­lion de barils de pétrole par jour dans le pipe­line de l’île Gros­bois veut dire 24 mille 500 mil­liards de dol­lars par jour qu’on gaspille !
    Ful­ler disait qu’il était plus éco­no­mique de payer 400,000$ par jour à un tra­vailleur pour res­ter à la mai­son qu’à aller tra­vailler en brû­lant de un à trois gal­lons par jour pour se rendre au travail !
    Pensons‑y!!

    Réponse
    • Sam

      « Il était plus éco­no­mique de payer 400,000$ par jour à un tra­vailleur pour res­ter à la mai­son qu’à aller tra­vailler en brû­lant de un à trois gal­lons par jour pour se rendre au travail »… 

      Tra­duc­tion lit­té­rale : il est plus éco­no­mique… de ne pas tra­vailler. Eco­no­mique pour qui ? Cer­tai­ne­ment pas pour les humains, donc (en aucune manière), mais pour une nature « dont l’i­déal » serait de se débar­ras­ser des humains. Aucun sens (autre). Sinon, une valeur en mil­liards de dol­lars n’a jus­te­ment de sens qu’en termes de valeurs d’é­change, sinon d’u­sage, autre­ment dit pour les hommes. Aucu­ne­ment, faut-il le dire, pour la Nature, la Terre – qui se moquent bien que les hommes les sauvent (elles les enter­re­ront, du reste).

      Bref, conclu­sion : il faut sup­pri­mer l’é­co­no­mie, c.-à.-d. les acti­vi­tés humaines, c.-à.-d. les humains. Sug­gé­rons donc de com­men­cer par les jog­geurs, qui en se dépla­çant inuti­le­ment, en plus de me pol­luer la vue, émettent inuti­le­ment du CO2. On pas­se­ra ensuite aux vaches, puis à l’ensemble des rumi­nants, les seules émis­sions de méthanes dues à leurs rots dépas­sant de très loin, en soit-disant effet de serre, celles liées aux dépla­ce­ments des humains en voiture.

      « Enfin, il faut être phy­si­cien, ce que je ne suis pas, alors, je suis peu cré­dible. »

      Blague à part, ce genre d’ « ana­lyse », à part qu’elle s’ap­pa­rente, pour les conclu­sions à la messe tota­li­taire du Club de Rome et du GIEC, se paie le luxe de n’a­voir rigou­reu­se­ment aucun sens phy­sique. Par­don, ce serait affli­geant de consta­ter le suc­cès qu’elles ont, mais « on » a l’ha­bi­tude : idéo­lo­gie des races, des classes, du mar­ché, ont tou­jours séduit pré­ci­sé­ment les gens qui n’ont aucune édu­ca­tion scien­ti­fique, pour la bonne rai­son qu’elles paraissent leur en don­ner une qui s’ac­quière en deux heures de temps. Et c’est très exac­te­ment là que se trouve le gros du pro­blème. Cette caisse de réso­nance odieu­se­ment construite fait ensuite le sou­tien des char­la­tans qui, via de nou­velles aca­dé­mies paral­lèles, vont faire taire les scien­ti­fiques hon­nêtes. Au final, « ce qui savent se taisent… » Si tu n’es pas phy­si­cien, lis au moins Arendt (elle non plus ne l’é­tait pas). Et si tu veux lire un bon bou­quin de géo­lo­gie (pour grand public), pour mesu­rer un peu ce que sont les mer­veilles de la nature (et le délire cli­ma­tique ambiant), je te conseille en par­ti­cu­lier « Hea­ven & Earth », de Pli­mer (mal­heu­reu­se­ment pas tra­duit en fran­çais, que je sache – j’ai­me­rais tant avoir le temps de le faire).

      « La rai­son est au-delà du réchauf­fe­ment cli­ma­tique ou de la raré­fac­tion de la dis­po­ni­bi­li­té, du coût et même de la santé. »

      La rai­son se résume exac­te­ment et uni­que­ment à celle des res­sources éner­gé­tiques. Le reste est idéo­lo­gie, scien­ti­fi­que­ment insensé.

      « L’Univers est éter­nel. C’est à l’aide de l’échange d’énergies, par le biais d’exportation et d’importation. »

      Eter­nel, non mais pas­sons. Dyna­mique, oui. C’est à l’aide… que quoi ?

      « Un soleil exporte, une pla­nète […] importe [du rayon­ne­ment] ». Non. Le bilan radia­tif est nul, elle exporte autant qu’elle importe, sur le moyen terme. Un brin plus, même, vu que le noyau ter­restre est radioactif.

      « L’hu­main a pour rôle… » celui qu’il s’as­signe, point. Qu’on le veuille ou non ; la nature ne vote pas ; il n’y a que des humains qui puisse par­ler aux humains de ce que « veut » la nature. Le seul idéal que j’en tire, c’est un monde où les char­la­tans res­tent à leur place : en silence.

      « ce balan­cier natu­rel » : il n’y a aucun rap­port entre bilan de trans­ferts de cha­leur (dont rayon­ne­ment) et celui de la production/destrction des hydrocarbure.. 

      « en ne consom­mant pas plus de pétrole qu’il faut. » Qu’il faut pour qui, pour quoi ?

      La végé­ta­tion ter­restre a aug­men­té de 6% « à cause » des émis­sions anthro­piques de car­bone. C’est mal… La bio­di­ver­si­té est clai­re­ment plus grande dans un bon pota­ger que sur le même ter­rain que l’homme ne tou­che­rait pas. Enièmes exemple du fait que l’homme n’est pas un para­site mais une espèce qui, comme les autres, vit en inter­ac­tion avec « la nature ». Tant que tu ne sau­ras pas ce genre de choses (et… voir sur­tout la fin du mes­sage), nous res­te­rons esclaves du « facisme vert ».

      « pas­sons aux éner­gies viables quo­ti­dien­ne­ment pour assu­mer notre réelle voca­tion. […] Tous les arte­facts et les plans sont là pour transitionner. »

      La « voca­tion » indé­fi­nie mise à part (il nous appar­tient de la défi­nir, disais-je), ces alter­na­tives éner­gé­tiques demeurent presque tota­le­ment inac­ces­sibles en l’é­tat des choses. Mais raconte-nous donc un peu…

      Com­men­çons par nous démo­cra­ti­ser, puis évi­tons le gas­pillage (au regard des pos­si­bi­li­tés, non pas de je ne sais quel idéal impo­sé) – relo­ca­li­sons un max, bien sûr. Et démi­li­ta­ri­sons le contrôle de la recherche sur la fusion, et démar­chan­di­sons la recherche pour l’ex­traire de la logique mar­chande et, ce fai­sant, de celle de la peur et du spectacle.

      « il faut com­prendre […] Pensons‑y!! » Sur­tout pas. D’a­bord un constat digne de ce nom, ensuite on en cause. Ce mon­sieur Ful­ler raconte n’im­porte quoi, je vote pour un régime où l’on pour­rait pour­suivre ce genre de dan­ge­reux gou­roux devant un tri­bu­nal. En atten­dant, j’in­siste, sépa­rons la science et « l’É­tat » : si nous sommes gou­ver­nés par les experts, c’est pré­ci­sé­ment parce que ce der­niers sont des char­la­tans ; ce qui, en retour, balance des théo­ries com­plè­te­ment fausses au grand public qui, à son tour, fait la caisse de réso­nance sur laquelle repose le pou­voir des char­la­tans sur les scien­ti­fiques hon­nêtes. La véri­té scien­ti­fique ne fait pas vendre, pour la même rai­son qu’elle n’est pas à vendre. Pire : avec ça, elle ne marche pas au vote à main levé. Déso­lé. Tant que les gens se moque­ront de cela ou n’en auront pas conscience, le monde res­te­ra livré aux gou­rous et au busi­ness. Natu­rel­le­ment, une telle « éco­lo­gie pour les nuls » n’est rien d’autre qu’un ava­tar par­mi d’autres du tota­li­ta­risme de marché.

      Réponse
      • claude saint-jarre

        Lisez-vous l’an­glais ? Si oui, pro­cu­rez-vous Cri­ti­cal Path de Ful­ler et sinon, un moins bon mais valable, Manuel d’ins­truc­tion pour le vais­seau spa­tial terre. Peut-être que je n’ex­plique pas bien sa pen­sée. Les livres d’A­mo­ry Lovins, plus jeunes, sont les deuxièmes meilleurs pour comprendre.

        Réponse
        • claude saint-jarre

          Ayant lu un note du livre État pro­fond, où le titre anglais Deep State était employé, voi­ci le titre que je donne aujourd’­hui, qui satis­fait mieux : La vraie nature du sous-gou­ver­ne­ment état­su­nien ten­ta­cu­laire, illi­cite et dissimulé.
          Vous savez, il y a déjà eu des plans secrets de l’Oncle Sam d’en­va­hir le Qué­bec en chars d’as­sauts, en cas de séparation.

          http://​www​.laut​jour​nal​.info/​d​e​f​a​u​l​t​.​a​s​p​x​?​p​a​g​e​=​3​&​N​e​w​s​I​d​=​2​304

          Réponse
        • claude saint-jarre

          Cher ami, le ridi­cule ne tue pas, je me porte bien, l’i­nu­ti­li­té non plus. Dans le monde de Ful­ler ( décé­dé), tout le monde vit une vie de mil­liar­daire, démo­cra­ti­que­ment, paci­fi­que­ment, avec un sys­tème qui entre­tient la vie intègre, sans pétrole et sans nucléaire.
          Je vous sou­haite tout le bien que vous pen­sez de moi et vous retourne vous mau­vaises vibra­tions ! D’es­prit à esprit, pas de cer­veau à cerveau.

          Réponse
          • Sam

            « Dans le monde de Ful­ler ( décé­dé), tout le monde vit une vie de mil­liar­daire, démo­cra­ti­que­ment, paci­fi­que­ment, avec un sys­tème qui entre­tient la vie intègre, sans pétrole et sans nucléaire. »

            Cool.

            Et toi tu as besoin d’un gou­rou, je le crains. Je ne peux rien faire pour toi, je ne suis là que pour expli­quer la méca­nique de la secte…

          • claude saint-jarre

            Dans un rêve cette nuit, j’ai vu, écrit : retour­ner la terre. Je pense aux Bour­gui­gnon, ces gué­ris­seurs des sols. Je pense à la mai­trise en trac­tion ani­male à Cuba, qui sert à se pas­ser du pétrole en agriculture,mais peut-être n’é­tait-ce pas le sens de mon rêve ? Tiens, je vais me deman­der à mon gou­rou inté­rieur ce que signi­fiait ce rêve, lorsque je vais me cou­cher ce soir !

          • claude saint-jarre

            Y aurait-il une secte pro-pétrole et une secte anti-pétrole ? Mais le pétrole n’est qu’une par­tie du titre de l’É­tat pro­fond ; il y a la finance, que règle le Plan C, la guerre per­pé­tuelle que règle Sey­mour Melman,

          • claude saint-jarre

            Gou­rou, je te le demande, les Etat­sU­nis sont-ils un état de droit ?
            J’ai par­lé de gra­ti­tude. Qui sont les gou­rous ? 1) mon père, expert auto­pro­cla­mé de l’é­mer­veille­ment, 2) Rick Han­son, auteur de : le cer­veau de Boud­dha , bon­heur, amour et sagesse au temps des neu­ros­ciences et 3) Mar­tin Selig­man, la force de l’optimisme.
            Sam, c’est si bon un gou­rou ! Je vous en sou­haite deux !

        • Sam

          « Lisez-vous l’anglais ? » (En anglais, pas d’es­pace avant la double ponc­tua­tion, mais en fran­çais, si.) Je venais d’é­crire : « je te conseille en par­ti­cu­lier « Hea­ven & Earth », de Pli­mer (mal­heu­reu­se­ment pas tra­duit en fran­çais, que je sache – j’aimerais tant avoir le temps de le faire). » 

          Comme le reste de mon pro­pos devait être encore plus her­mé­tique – n’en fais pas une affaire per­son­nelle, je par­lais ni plus ni moins d’une méca­nique tota­li­taire qui caresse notre égo dans le sens du poil, à com­men­cer par notre envie de croire qu’on peut et qu’on doit tous avoir sur tout des idées (sur le sujet en ques­tion, j’ai 9 ans de lec­tures dis­si­dentes prises sur mes temps libres) –, je mobi­lise encore quelques ins­tants pour prendre un exemple que j’ai décou­vert hier.

          Dans la vidéo citée en lien, Peter Dale Scott déve­loppe assez rapi­de­ment une « théo­rie » sur­pre­nante : en court, les barons de la drogue adorent la guerre contre la drogue. Evi­dem­ment, si vous faites un son­dage auprès de gens qui ont écou­té ça, vous ris­quez de voir une petite dif­fé­rence avec le cas de ceux qui ne l’au­raient pas fait. Exemple par­mi tant d’autres d’une posi­tion de « bon sens » qui peut être exploi­tée à mer­veille. Deux indices, pour ceux qui n’au­raient pas le temps de l’é­cou­ter : 1) à par­tir du moment où ces barons sont intou­chables, la guerre contre la drogue ont essen­tiel­le­ment pour effet de faire mon­ter les prix ; 2) c’est en trou­vant des finan­ce­ments occultes qu’un pou­voir sup­po­sé public gagne son indé­pen­dance poli­tique (ain­si la CIA) – der­nière remarque en pas­sant : l’in­dé­pen­dance de la Fed se nour­rit d’elle-même (suf­fit que les gens ne posent jamais la ques­tion de savoir si elle est pri­vée, a for­tio­ri qui la détient).

          Réponse
      • claude saint-jarre

        Sam, Je me suis cou­ché( il est 08:42 du matin et je me relève avec une nou­velle idée : j’ai lu Cri­ti­cal Path 14 fois ! Pages 222–223, Ful­ler raconte com­ment le géo­logue spé­cia­li­sé en ques­tions pétro­lières Fran­çois de Cha­de­nèdes a cal­cu­lé le coût pour la nature de la pro­duc­tion d’un gal­lon de pétrole. C’é­tait, en 1981, un peu plus d’un mil­lion de dol­lars. C’est ce qui a fait dire à Ful­ler qu’un ordi­na­teur dirait qu’il est plus éco­no­mique du point de vue de la nature de payer 400,000$ à quel­qu’un qui prend d’un à trois gal­lons par jour de pétrole pour aller tra­vailler, pour res­ter à la mai­son… pour pen­ser, aller à la pêche, s’a­mu­ser, faire ce qu’il, elle aime.
        Trop simple ? Ce serait une belle aven­ture de lire le livre ensemble. Je me ferais aider du Buck­mins­ter Ful­ler Ins­ti­tute, de Medard Gabel au cas où je serais dans les cables, comme Rocky, pen­dant que la  » com­pre­hen­sive anti­ci­pa­to­ry desi­gn science stra­te­gy » conti­nue­rait le com­bat. Puis, si je perd, alors, je me rabats sur les tra­vaux de Rug­ge­ro San­tilli, qui a inven­té le magné­gas. C’est Jim­my Car­ter qui l’a enga­gé. San­tilli s’est mis à cri­ti­quer la théo­rie d’Ein­stein, pour pou­voir pro­duire des éner­gies  » vertes » et a été congé­dié d’Har­vard comme récom­pense. San­tilli dit qu’il a inven­té des nou­veaux nombres. La com­bus­tion du magné­gas entraîne comme déchet de l’oxy­gène dans l’at­mo­sphère. Oh la la.. quel char­la­tan ! Heu­reu­se­ment que l’U­ni­ver­si­té de Kat­man­dou l’a reçu avec res­pect, le reste du monde le rejette. San­tilli a réus­si, dit-il à neu­tra­li­ser les déchets radio­ac­tifs. Le lob­by de ce busi­ness le ridi­cu­lise. Et puis, si San­tilli ne résiste pas et s’é­croule, le monisme imma­nen­tiste autoé­go­cra­tique intus­su­cep­tif conti­nue­ra à s’ex­pri­mer en riant. Il est tou­te­fois mal­heu­reux que l’a­vion solaire Solar impulse, après avoir tra­ver­sé le Paci­fique, soit obli­gé de res­ter au sol quelques mois et de retar­der son tour du monde, pour régler quelques pro­blèmes tech­niques de sur­chauffe. Le psy­chiatre Pic­card, auteur de Chann­ger d’al­ti­tude, de qui ori­gine ce pro­jet, dit qu’a­vec les tech­no­lo­gies actuelles, on peut éco­no­mi­ser 50% de la consom­ma­tion de l’éner­gie mon­diale, créer 25% de nou­velles éner­gies viables, dans le confort, en créant des emplois et en tirant un béné­fice. C’est mieux pour vous ? J’aime bien!! Comme disait feu encore John Len­non, il n’y a que des solu­tions. Il est venu man­ger au res­tau­rant Seventh Inn à Bos­ton avec Yoki Ono, lorsque j’é­tais appren­ti cui­si­nier à Bos­ton dans le cadre d’un  » work-stu­dy » pro­gram diri­gé par un japonais,Hiroshi Haya­shi, qui a pré­fé­ré la cui­sine à la science de l’é­co­no­mie. C’est à Bos­ton qu’un ami libraire et cui­si­nier m’a don­né une copie du livre de Ful­ler, Uto­pia or Obli­vion. Ful­ler avait alors réus­si a‘échapper au Grand Tri­bu­nal du Juge­ment Der­nier et s’est enfui à Sher­brooke, Qué­bec, apprendre l’in­gé­né­rie dans un mou­lin à coton aant de s’en­ga­ger dans la marine où il a com­men­cé à com­prendre la stra­té­gie des Grands Pirates. à voir les bulles dans l’eau et infé­rer la théo­rie des domes géo­dé­siques et à sen­tir que le vent est puis­sant, par­tout et gra­tuit et qu’il a inven­té plus tard le réseau mon­dial de trans­port d’élec­tri­ci­té grâce à sa  » dymaxion map », réseau qui serait à l’a­van­tage de tous et au désa­van­tage d’au­cun. À pro­pos, le  » world game » qu’il a inven­té, jume­lé au  » géo­scope », contraire à  » war game », pour­rait peut-être trou­ver que vous avez rai­son et aban­don­ne­rait le scé­na­rio  » com­prendre » que j’ai com­mu­ni­qué et essaie­rait le vôtre pour le simu­ler et consta­ter si oui ou non, il serait à l’a­van­tage de tous et au désa­van­tage d’aucun.

        Réponse
        • Sam

          Claude,

          c’est Ian Pli­mer (Hea­ven and Earth).

          Réponse
      • claude saint-jarre

        Sam,
        Les conclu­sions de Ful­ler ne s’ap­pa­rentent pas à celles du Club de Rome.
        Toi, tu ferais com­ment pour faire com­prendre qu’il est pré­fé­rable d’a­ban­don­ner la consom­ma­tion du pétrole ?

        Et puis, qu’est-ce qu’un gou­rou pour toi et pour­rais-tu me démon­trer pour­quoi tu me dis que j’ai besoin d’un ?

        Réponse
        • Sam

          Claude,

          je ne peux pas (on ne peut pas) débattre sur la base d’un « réci­tal » de nom­breux noms propres et noms de livres, il faut reprendre soi-même les argu­ments et les déve­lop­per. Bref, bien trop d’ « argu­ments d’au­to­ri­té », et en tous cas rien de bien clair sur lequel répondre. Cela dit, je n’ai rien non plus contre ta joie de culti­ver la joie, mais le rabat-joie que je suis vient ici cau­ser de consti­tu­tion (la mon­naie, l’or­ga­ni­sa­tion tota­li­taire, toutes ces salo­pe­ries qui, joyeux ou pas, nous gouvernent). 

          « Toi, tu ferais com­ment pour faire com­prendre qu’il est pré­fé­rable d’abandonner la consom­ma­tion du pétrole ? » 

          Ce n’est déjà pas mon avis. En tous cas pas dit ain­si. Sinon, je com­men­ce­rais par prendre la pre­mière pré­cau­tion qui s’im­pose à l’é­vi­dence, dans un monde qui ne vit pas sur le papier : ne pas deman­der la lune. En l’occurrence : 

          1) fixer un terme. Il est évident qu’on ne va pas le faire en quelques années. Il s’a­git aus­si de recon­naître que la ques­tion n’est pas urgente à ce point. Nous avons un encore un paquet de décen­nies pour trou­ver une solu­tion, des alter­na­tives, et bien sûr pour reprendre le tout par le bon bout (démo­cra­tique). La pre­mière des urgences est jus­te­ment de sor­tir de l’é­tat d’ur­gence, ce qui implique aus­si d’ar­rê­ter de se faire peur inutilement ;

          2) esquis­ser au moins une voie vers ce terme (bref, tout reste à faire) ;

          3) avoir en tête (et d’a­bord, apprendre) qu’un humain d’il y a 15 000 ans avait un espace vital de l’ordre de 100 fois plus grand qu’au pré­sent, autre­ment dit ten­dance à détruire les espèces (en lan­gage cou­rant, certes en bonne part dévoyé) énor­mé­ment plus que nous. Et qu’en gros, la dif­fé­rence vient pré­ci­sé­ment de notre tech­no­lo­gie, laquelle est esclave de l’éner­gie. A part ça, contrai­re­ment au Club de Rome, je n’ai pas pour idéal d’é­ra­di­quer 95% de l’es­pèce humaine.

          4) Ne pas racon­ter n’im­porte quoi avec les alter­na­tives éner­gé­tiques dis­po­nibles dès à pré­sent ou pour très bien­tôt. J’ai don­né. Si tu as des miracles à pré­sen­ter en la matière, c’est que tu es capable de le démon­trer ; je ne vais pas te tirer les vers du nez. 

          Etc.

          Réponse
      • claude saint-jarre

        Sam,
        Je ne tiens pas plus qu’il faut à Ful­ler. Il est un sur huit mil­liards ou des pous­sières qui pro­posent d’a­ban­don­ner l’u­ti­li­sa­tion du pétrole. La secte dépen­dante de sa consom­ma­tion est infi­ni­ment plus grande que la secte qui réflé­chit à sa réduc­tion, disons.
        Mais, pour­quoi ne focu­se­rions-nous pas sur la lec­ture de L’É­tat pro­fond ? JE suis ren­du à la page 100…

        Réponse
        • Sam

          Je ne peux pas reprendre à chaque fois des dizaines de pages d’ex­pli­ca­tion sur la méca­nique tota­li­taire (c’est en ce sens que je parle de secte, parce qu les deux ont le même mode, à la dif­fé­rence près que l’ob­jec­tif ultime du mou­ve­ment tota­li­taire est affi­ché au grand jour…), mais il y a déjà un élé­ment qui ne colle pas du tout dans ton exemple : la pre­mière règle dans la méthode du gou­rou, c’est d’in­ven­ter un faux pro­blème (ou de le reprendre) pour four­guer de fausses solu­tions (le top du top, c’est quand les secondes entre­tiennent les pre­miers). Sans vou­loir cas­ser l’am­biance, l’emploi du pétrole dans notre socié­té n’est pas fran­che­ment à clas­ser dans ce registre… : c’est une ques­tion affreu­se­ment plus terre-à-terre (le « dérè­gle­ment cli­ma­tique », par exemple, si).

          Réponse
          • Norton

            « En 1831, Alexis de Toc­que­ville débarque en Amé­rique. Il observe, il parle, il s’in­forme. Dans son esprit se forme le sché­ma de sa magis­trale étude sur la démo­cra­tie amé­ri­caine. En atten­dant, il note ses pre­mières obser­va­tions, du pris sur le vif. Voi­ci ce qu’il écrit, dans une lettre du 1er juin 1831 : “Les hommes qui vivent sous ses lois [de la socié­té amé­ri­caine] sont encore anglais, fran­çais, alle­mands, hol­lan­dais. Ils n’ont ni reli­gion, ni mœurs, ni idées com­munes ; jus­qu’à pré­sent on ne peut dire qu’il y ait un carac­tère amé­ri­cain à moins que ce soit celui de n’en point avoir. Il n’existe point ici de sou­ve­nirs com­muns, d’at­ta­che­ments natio­naux. Quel peut être le seul lien qui unisse les dif­fé­rentes par­ties de ce vaste corps ? L’intérêt.”» Voi­ci ces hommes et ces femmes atta­chés par le seul inté­rêt : quelle socié­té, quelle répu­blique peuvent-ils for­mer ? Toc­que­ville, à nou­veau (lettre du 29 mai 1831) : “Le prin­cipe des répu­bliques anciennes était le sacri­fice de l’in­té­rêt par­ti­cu­lier au bien géné­ral, dans ce sens, on peut dire qu’elles étaient ver­tueuses. Le prin­cipe de celle-ci me paraît de faire ren­trer l’in­té­rêt par­ti­cu­lier dans l’in­té­rêt géné­ral. Une sorte d’é­goïsme raf­fi­né et intelligent… »»

            http://​www​.dede​fen​sa​.org/​a​r​t​i​c​l​e​-​t​r​u​m​p​_​e​t​_​l​a​_​c​r​i​s​e​_​d​_​i​d​e​n​t​i​t​_​d​e​s​_​a​m​_​r​i​c​a​i​n​s​_​2​4​_​0​7​_​2​0​1​5​.​h​tml

    • joss

      « Il était plus éco­no­mique de payer 400,000$ par jour à un tra­vailleur pour res­ter à la mai­son qu’à aller tra­vailler en brû­lant de un à trois gal­lons par jour pour se rendre au travail »
      Atten­tion, c’est déjà le cas de nos jours, mais tout le monde ne peut se le per­mettre. Pen­sez à l’é­lite financière.

      Réponse
      • claude saint-jarre

        Jus­te­ment, tout le monde pour­rait se le per­mettre!, si nous nous ajus­tions au sys­tème de comp­ta­bi­li­té cos­mique au lieu de notre sys­tème de comp­ta­bi­li­té basé su l’argent.
        Mais les gens qui le font pré­sen­te­ment ne le font pas dans le res­pect de l’é­co­lo­gie ni pacifiquement.

        Réponse
        • joss

          Tout est relatif.
          Le prix du pain serait à 100,000$.

          Réponse
  14. claude saint-jarre

    Bonne nou­velle pour moi, je me suis pro­cu­ré le livre L’É­tat pro­fond américain.
    Je com­mente tout de suite un peu : dans : ce qu’on peut faire, il est trop impré­cis, mais peut-être est-ce mieux, car si nous ne le savons pas, l’É­tat pro­fond ne le sau­ra pas non plus ! 2) si l’É­tat est secret, com­ment l’au­teur a‑t-il su?3) Grae­ber, lors­qu’il décrit Occu­py, semble plus enthou­siaste que mon­sieur Scott car Grae­ber a vu l’ex­pé­ri­men­ta­tion de la démo­cra­tie directe,alors que mon­sieur Scott ne l’a pas rele­vée. À la page 300, je n’ai pas com­pris pour­quoi l’é­tat de qua­si guerre est pré­fé­rable pour les Palis­ti­niens et les Israé­liens à un état de paix. À la page 304 il est beau­coup trop impré­cis sur le milion ou deux de paci­fistes qui pour­raient triom­pher du l’É­tat pro­fond. Mais je n’en suis qu’au début de la lec­ture. ( intro­duc­tion et conclusion!)

    Réponse
  15. dany

    Dans une pre­mière par­tie dont le titre était : Le but à atteindre, Pierre Cot déclarait :
    « L’expérience du pas­sé démontre que la démo­cra­tie fran­çaise ne peut s’accommoder du régime pré­si­den­tiel. L’histoire, le rai­son­ne­ment et le sen­ti­ment popu­laire sont ici d’accord. L’idée même du Gou­ver­ne­ment pré­si­den­tiel est liée dans notre pays à celle du pou­voir per­son­nel. En fait, le régime pré­si­den­tiel fut tou­jours chez nous, ou bien une forme lar­vée de la dic­ta­ture, ou bien le four­rier de la dic­ta­ture, ou bien l’espoir de la dic­ta­ture. Au cours des quatre-vingts der­nières années, les adver­saires de la Répu­blique et eux seuls ont recom­man­dé ce régime. » (Docu­ments de l’Assemblée natio­nale consti­tuante, page 847)

    Déve­lop­pant les « condi­tions nou­velles de la vie fran­çaise », Pierre Cot sou­li­gnait une pre­mière exigence :
    « Assu­rer l’établissement et la durée d’un pou­voir fort et démo­cra­tique. Ce pou­voir réa­li­se­ra, enfin, ce qu’Abraham Lin­coln appe­lait : « le gou­ver­ne­ment du peuple, pour le peuple et par le peuple ». Fonc­tion­nant sous le contrôle des élus du peuple, il assu­re­ra la tra­duc­tion de la volon­té du peuple dans la réa­li­té gou­ver­ne­men­tale. » (page 848)

    Ensuite, affirme Pierre Cot :
    « La pre­mière tâche de ce pou­voir fort et démo­cra­tique sera, chez nous comme dans toute l’Europe, de tra­vailler à la dés­in­toxi­ca­tion des mœurs et des ins­ti­tu­tions, et de détruire les germes que le fas­cisme a lais­sés dans notre orga­nisme. » (page 848)

    http://​www​.ago​ra​vox​.fr/​t​r​i​b​u​n​e​-​l​i​b​r​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​p​a​r​-​d​e​l​a​-​l​a​-​m​o​r​t​-​j​e​a​n​-​m​o​u​l​i​n​-​p​a​r​l​e​-​1​7​0​063

    Réponse
  16. etienne

    Ne vous croyez pas à l’abri,
    ça vient rapi­de­ment chez nous,
    car nous sommes tous comme abrutis
    et notre confort nous rend tout mous :

    USA, Caro­line du Nord. Les camps de concen­tra­tion Fema pour les sans domi­cile fixe

    http://​reseauin​ter​na​tio​nal​.net/​u​s​a​-​c​a​r​o​l​i​n​e​-​d​u​-​n​o​r​d​-​l​e​s​-​c​a​m​p​s​-​d​e​-​c​o​n​c​e​n​t​r​a​t​i​o​n​-​f​e​m​a​-​p​o​u​r​-​l​e​s​-​s​a​n​s​-​d​o​m​i​c​i​l​e​-​f​i​xe/

    Mon com­men­taire :
    Le futur de l’UE, c’est le pré­sent US (parce qu’on rou­pille ou parce qu’on se laisse poli­ti­que­ment diviser/déchirer sur des leurres) : voi­là ce que les ultra-riches nous pré­parent à la place de la sécu (tout en fai­sant trai­ter de « fachos conspis » les résis­tants et lan­ceurs d’a­lertes) : des camps de concen­tra­tion en zones de non droit. 

    Ça me fait pen­ser à « l’Hô­pi­tal géné­ral » de l’An­cien régime, où les « robins » (ces riches mar­chands qui avaient ache­té un titre de noblesse, noblesse « de robe », pour for­mer des « Par­le­ments » et conspi­rer pour prendre le pou­voir) enfer­maient et exploi­taient au der­nier degré les vaga­bonds (et vaga­bondes) cap­tu­rés dans la rue (hommes, femmes, enfants…) sans pro­cès ni défense ni recours ni le moindre espoir bien sûr.

    Réponse
    • Elisabetha

      Cher Etienne,

      Atten­tion cette image vient de la guerre en ex-You­go­sla­vie, bien que peut-etre éven­tuel­le­ment les camps FEMA, puissent hélas ser­vir de camps de réten­tion, ici c’est un fake ou faux, pour ne pas décré­di­bi­li­ser votre site, il serait pré­fé­rable de corriger.

      . Il s’a­git bien du camp Omars­ka de triste mémoire…

      http://www.e‑novine.com/stav/43912-Omarska-pakao-ljude.html

      .Bien à vous Etienne..

      Réponse
      • etienne

        OK, mer­ci Elisabetha.
        J’ai reti­ré l’image.

        Réponse
  17. claude saint-jarre

    Sam, ah non, j’ai encore oublié un détail ; comme disait le père de la téo­rie de l’é­mo­ti­vo-ration­nel, Ellis, je suis faillible et impar­fait… Ber­trand Pic­card, dit dans Chan­ger d’al­ti­tude, que pour le symp­tome de la dépen­dance aux éner­gies fos­siles, il y a le trai­te­ment des  » Clean­tech » ( les tech­no­lo­gies propres, en qué­bé­cois), page 282.
    J’en­tends pré­sen­te­ment les oiseaux, j’ai de la gra­ti­tude et je me rap­pelle qu’il faut pro­té­ger la joie ! Salut ! Porte-toi bien sinon lâche ‑toi… comme disait mon père!:)

    Réponse
  18. SERGE trottier

    CLAUDE ET SAM. ok c’est de bonne guerre. Mais je constate depuis ma nais­sance que l’in­tel­li­gence col­lec­tive n’est pas au ren­dez-vous et le pire est à venir. L’homme a créé un dieu pour le contrô­ler. L’homme a pen­sé à faire un maître avec ses esclaves. L’homme n’é­tant pas intel­li­gent il donne le pou­voir à son bour­reau, il semble s’y plaire. L’homme enseigne la guerre, une école à tuer dans tous les pays du monde, c’est le plus grand signe d’in­tel­li­gence faire les guerres avec les injus­tices, les famines la bar­ba­rie. Si tu es intel­li­gent, homme pour­quoi ne penses-tu à faire une école de paix. SAM tu as le droit de rire de moi, Mal­heu­reu­se­ment sur cette pla­nète-terre qui est l’en­fer d’une autre, le mot lucide n’est pas ensei­gné sur­tout il faut le caché. SAM si tu es lucide l’on ne se divi­se­rait pas pour régner, ce qui fait l’af­faire de l’é­lite. Depuis le début des temps, l’a­ni­mal-homme a tou­jours tuer le mes­sa­ger, est-ce un grand signe d’in­tel­li­gence. Accep­ter de vivre sous la dic­ta­ture est-ce une grande intel­li­gence col­lec­tive. La des­su forces toi à trou­ver des solu­tions d’ex­tinc­tion d’un para­dis que l’on pour­rait avoir. l’a­ni­mal-homme n’est que lar­bin et esclave. Sans ran­cune. salu­ta­tion de qua­li­té. serge1trottier@gmail.com

    Réponse
  19. claude saint-jarre

    État pro­fond : impos­sible d’at­tendre rai­son­na­ble­ment la fin du livre pour com­men­ter ! Déce­vant, page 87, et com­bien éton­nant!, que les États-Unis soient pré­sen­te­ment sans Consti­tu­tion.. ce qui veut dire que le monde au com­plet n’en a pas.
    Vers pages 114 : les drogues. Que c’est triste. C’est la récu­pé­ra­tion du monde du Peace and Love des hip­pies, Thi­mo­ty Lea­ry com­pris, par la mafia inter­na­tio­nale. Mais c’est plus pro­fond. Pour­quoi tant de clients-clientes pour la drogue ? Parce que les gens ne sont pas bien avec eux-elles mêmes. Pou­rant, il est si facile de s’ai­mer pro­fon­dé­ment, d’être bien avec soi, de prendre soin de soi cor­rec­te­ment, d’être son meilleur ami, de s’en­fon­cer en soi pour ne pas se fuir dans la drogue. Ici les ensei­gne­ments d’É­pi­cure devraient , du moins, un peu, por­ter fruits. Eh oui, à sur­veiller, la secte des phi­lo­sophes ! Cher moi!!!

    Réponse
  20. claude saint-jarre

    État pro­fond : la cor­rup­tion sexuelle, la pros­ti­tu­tion. La sexua­li­té libre à dis­cu­ter, confor­mé­ment aux ensei­gne­ments de Wil­hem Reich, de Fourier.
    Sexua­li­té libre= fin de la pros­ti­tu­tion, fin de la cor­rup­tion sexuelle.:)

    Réponse
  21. claude saint-jarre

    Sam!! Oublions le 400,000$ pour res­ter à la mai­son au lieu d’al­ler tra­vailler en consom­mant du pétrole… tout sim­ple­ment, je m’abs­tiens de consom­mer 3.78 litres de pétrole une fois de temps en temps et je contri­bue ce fai­sant à une dimi­nu­tion de vente d’armes. Voir page 138, État profond…

    Réponse
  22. cobra35291

    Com­ment neu­tra­li­sé le capi­ta­lisme en 3 mesures :

    1‑mettre en place un jubi­lé moderne

    La mise en place du jubi­lé est très simple : on imprime 175€(ou dans une autre mon­naie, vu que la mise en place de cette poli­tique néces­si­te­ra une sor­tie de l’€), et on oblige les per­sonnes endet­té à uti­li­ser cet argent pour rem­bour­ser leurs dettes(comme ça les dettes se retrouve sup­pri­mé). Comme les per­sonnes qui ne sont pas endet­ter consom­me­ront plus, il y aura de l’in­fla­tion, ce qui fera bais­ser la valeur des dettes.

    Une telle mesure a un double inté­rêt : ‑elle empêche le sur-endet­te­ment qui fait de cer­tain des esclaves.
    ‑elle empêche les crises finan­cière, qui sont dût à un endet­te­ment pri­vé trop important.

    Cette pro­po­si­tion per­met de conti­nuer a vivre dans un sys­tème capi­ta­liste, mais sans le ser­vage par la dette, qui autre­ment sera inévitable.

    2‑créer un reve­nu et un patri­moine maximum

    Bien sur ce reve­nu et ce patri­moine peuvent être impor­tant, l’ob­jec­tif n’est pas de lut­ter contre les inéga­li­tés mais de créé une limite dans un sys­tème qui n’en connait pas.

    En effet, le capi­ta­lisme avec la mon­naie, per­met d’ac­cu­mu­ler sans qu’ils n’y aient de rap­ports avec le réel… Une telle mesure per­met donc de créer une fin à l’ac­cu­mu­la­tion et for­ce­ra les plus riche à se concen­tré sur la qua­li­té et non plus sur des quan­ti­tés infinies.

    3‑créé un reve­nu et un panier de base

    Le panier de base contien­dra des biens et des ser­vices aus­si varier que la san­té, le loge­ment, les aides contre la dépendance.(la liste n’est pas exhaustive)

    Ain­si l’in­di­vi­du pos­sé­de­ra un niveau de vie mini­male, dès lors la par­ti­ci­pa­tion à la vie éco­no­mique devien­dra un choix.

    Com­bi­né à la pro­po­si­tion 2, cela per­met de contrô­ler les inégalités.

    Réponse
  23. claude saint-jarre

    État pro­fond : Mon état pro­fond per­son­nel en ce moment en est un d’é­ner­ve­ment à lire d’in­croyables détails sor­dides de cette his­toire. J’ai à côté de moi un livre du phi­lo­sophe, un Jour­nal du démiurge de 1200 pages qui me rap­pelle l’im­por­tance de lais­ser être l’homme des délices. Puis, je revient à la mémoire cette idée de Rum­sfield du Juge­ment der­nier, pour le main­tien du Gou­ver­ne­ment en cas de guerre nucléaire, par lequel ils sus­pendent la Consti­tu­tion. Une évi­dence : le Juge­ment der­nier. Que c’est chré­tien, de ce chris­tia­nisme malade en pro­fon­deur, celui que pour­fen­dait Neitzsche et bien d’autres. La reli­gion est dans le code géné­tique des gou­ver­ne­ments alors que la vraie reli­gion est la reliance à l’har­mo­nie inté­rieure per­son­nelle. Bon, je vais prendre une longue marche ! ( comme Thoreau!)

    Réponse
  24. claude saint-jarre

    D’ac­cord, je vais mar­cher, mais pas sans le livre de mon­sieur Scott, pas sans fiches et crayon. Et pas sans sou­ve­nirs de Michel Bau­wens dont Étienne a déjà par­lé ici ( livre Sau­ver le monde vers un monde post-capi­ta­liste par le peer-to–peer) et le lien sur le bien com­mun : remix the com­mons : http://​www​.remix​the​com​mons​.org/ sinon, je sombre dans une pro­fonde dépression!!!:)

    Réponse
  25. claude saint-jarre

    État pro­fond : Disons que j’ai à peu près ter­mi­né ; j’ai sau­té quelques pages et quelques para­graphes sur les­quels je revien­drai. Quelques  » détails » qui ont atti­ré l’attention :
    Juge­ment der­nier : juger c’est sta­tuer sur l’être. Quelle pau­vre­té onto­lo­gique de la part des arti­sans du juge­ment der­nier ; que d’en­nui en sa propre pré­sence ! Que ces mes­sieurs aillent se repo­ser dans leur cour en lisant un bon livre et siro­tant un verre de scotch et nous foutent la paix !
    Opa­ci­té : page 139 : …  » Il existe un n » trou noir » au coeur de ce pla­fond invi­sible dans lequel les inté­rêts occultes des gou­ver­ne­ments, des banques gérant des pétro­dol­lars, des agences de ren­sei­gne­ments et des mul­ti­na­tio­nales pétro­lières sont entre­mê­lés dans une opa­ci­té impénétrable. »
    Cela est du maté­ria­lisme crasse à gué­rir en s’in­for­mant sur la phi­lo­so­phie de l’im­ma­té­ria­lisme, com­men­cée par Berkeley.
    page 140 :  » Les pétro­dol­lars des Émi­rats leur per­mettent de contrer toute ten­dance vers la démo­cra­ti­sa­tion du Moyen-Orient. » À noter, Sam ! Pour une meilleure démo­cra­tie, pour une écri­ture citoyenne de la Consti­tu­tion, dimi­nuer les pétro­dol­lars… ( = Fuller!!)
    Page 155 : … .« étaient très enthou­sias­més par les accords et liai­son et les oppor­tu­ni­tés qui en décou­laient.  » ENTHOUSIASMÉS : rem­pli de dieu… quel rachi­tisme sur le plan de l’être ! Quelle pau­vre­té intel­lec­tuelle sur la plan de la concep­tion du bon­heur ‚de ces gens a‘qui nous lais­sons les rennes du pou­voir… Le phi­lo­sophe Moreau dans Clar­tés de la Psyche Univers,dit :  » Nous n’a­vons jus­qu’i­ci que médi­té sur nos misères et nous n’a­vons accor­dé à notre joie que des bribes de réflexion. » C’est ce qui arrive à ces gens qui orgasment sur la dis­si­mu­la­tion du 11 sep­tembre. Ils feraient mieux de se créer un Cogi­to du bon­heur, c’est-à-dire de se pen­ser heu­reux ici et main­te­nant et de res­ter tranquilles.
    PS. Lors de ma petite marche, j’ai cueilli mon cour­rier. Il y avait une publi­ci­té s’in­ti­tu­lant : LA MEILLEURE FAÇON DE VOYAGER CET ÉTÉ. avec une jolie pho­to d’un gros camion qui tire un gros bateau à moteur hors-bord. Ah Ah ! Si vous dépen­sez 100 litres d’es­sence, vous serez heu­reux ! ( mais vous dépen­se­rez 60 mil­lions de pétro­dol­lars en coût cos­mique du litre. ( voir Buck­mins­ter Ful­ler, Cri­ti­cal Path, pages 220–221/ 262–263)
    Conclu­sion : excellent livre pas assez clair à mon goût sur le genre d’ac­ti­visme popu­laire citoyen recom­man­dé. On devine qu’il s’a­git d’é­cri­ture citoyenne d’une Consti­tu­tion puis­qu’en réa­li­té, le monde entier est pré­sen­te­ment sans Consti­tu­tion vu la sus­pen­sion de la Consti­tu­tion états-unienne consé­cu­tive aux mesures orga­ni­sées après le onze septembre.
    Les pétro­dol­lars des

    Réponse
  26. etienne

    Vene­zue­la : Le crime se prépare
    par Jean ORTIZ :


    http://​www​.legrand​soir​.info/​v​e​n​e​z​u​e​l​a​-​l​e​-​c​r​i​m​e​-​s​e​-​p​r​e​p​a​r​e​.​h​tml

    « Le crime se pré­pare, comme en 1973 au Chi­li de l’Unité Popu­laire. La cam­pagne de dis­cré­dit, de désta­bi­li­sa­tion, contre Cara­cas, s’accélère avec le déchaî­ne­ment, l’activisme, des vraies droites, des fausses gauches, et des médias « libres » internationaux.

    Pour le chef d’orchestre, les Etats-Unis, il faut reprendre la main en Amé­rique latine, notam­ment afin de mettre en place les Zones de libre-échange trans­at­lan­tique et trans­pa­ci­fique, vastes entre­prises de reco­lo­ni­sa­tion. Cela passe par le ren­ver­se­ment, « élec­to­ral » et/ou insur­rec­tion­nel de la révo­lu­tion véné­zué­lienne, pièce maî­tresse du puzzle éman­ci­pa­teur conti­nen­tal, et dont la chute pro­vo­que­rait, selon le gou­ver­ne­ment état­su­nien, des « effets domi­no », des réac­tions en chaîne. Cara­cas est en effet l’architecte du sys­tème sou­ve­rain d’intégration conti­nen­tale, insup­por­table pour les inté­rêts géoé­co­no­miques de Washing­ton, dans une région qu’il domi­nait sans par­tage depuis le 19ième siécle et la « doc­trine Mon­roe » (1823). « L’empire » vou­drait en finir avec les « restes du cha­visme » : Petro­ca­ribe, l’Alba, l’Unasur, la Celac, les président(e)s Cor­rea, Kich­ner, Dil­ma, Morales et Madu­ro, ces empê­cheurs d’impérialiser en rond. » [Lire la suite…]

    Réponse
  27. etienne
  28. etienne

    Lu sur Le Saker Francophone : 

    La France en guerre contre la Syrie

    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.net/​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​e​n​-​g​u​e​r​r​e​-​c​o​n​t​r​e​-​l​a​-​s​y​r​ie/

    Il paraît qu’une grosse éner­gie est dépen­sée en ce moment dans cer­taines sphères gou­ver­ne­men­tales pari­siennes pour trou­ver une jus­ti­fi­ca­tion légale ou un cadre juri­dique à l’agression fran­çaise contre la Syrie. On ne trou­ve­ra pas.

    Il n’existe aucune jus­ti­fi­ca­tion légale, en droit inter­na­tio­nal actuel (basé sur la sacro-sainte sou­ve­rai­ne­té des États), à l’agression d’un pays tiers. La seule excep­tion pour­rait être une auto­ri­sa­tion d’usage de la force don­née par le Conseil de sécu­ri­té de l’Organisation des Nations unies en consi­dé­ra­tion d’une menace immi­nente à la paix mon­diale, c’est-à-dire de l’imminence d’une attaque par le pays consi­dé­ré. Non seule­ment la France n’a pas deman­dé cette auto­ri­sa­tion, mais elle aurait de plus du mal à la jus­ti­fier puisque la Syrie ne menace aucun de ses voi­sins. Cepen­dant cette agres­sion léga­le­ment injus­ti­fiable, en elle-même, déter­mine un cadre juri­dique spé­ci­fique en droit inter­na­tio­nal, qui est l’état de guerre. Le fait géné­ra­teur de l’état de guerre est soit sa décla­ra­tion soit sa concré­ti­sa­tion mani­feste. Le terme même de décla­ra­tion de guerre recouvre deux concepts, l’un qui est une annonce faite à l’ennemi soit expli­ci­te­ment (« désor­mais nous sommes en guerre ») soit impli­ci­te­ment (« si vous n’obtempérez pas à cet ulti­ma­tum d’ici 48 heures nous serons en guerre »), et l’autre qui est une simple consta­ta­tion, dans ce cas adres­sée géné­ra­le­ment à la popu­la­tion propre plu­tôt qu’à l’ennemi (« depuis ce matin nous sommes en guerre ») : ain­si le 3 sep­tembre 1939 le gou­ver­ne­ment fran­çais décla­ra à la popu­la­tion que la France était en guerre contre l’Allemagne, alors que sa décla­ra­tion envers ce pays évi­tait le mot qui gêne.

    On avan­ce­ra l’argument selon lequel il ne s’agit pas d’attaquer la Syrie mais les posi­tions de État isla­mique. L’argument ne tient pas tant qu’on ne recon­naît pas la sou­ve­rai­ne­té de cet État Isla­mique : ses posi­tions sont soit en Syrie soit en Irak. Ce pré­ten­du État n’est pas un sujet de droit inter­na­tio­nal, le seul sujet de droit inter­na­tio­nal sur le ter­ri­toire syrien est la Syrie. Atta­quer qui que ce soit en Syrie, c’est vio­ler la sou­ve­rai­ne­té de ce pays (sauf s’il deman­dait une aide mili­taire) et atta­quer ses res­sor­tis­sants ou ses biens. Car les membres mêmes du pré­ten­du État isla­mique peuvent être Syriens, Ira­kiens, Fran­çais ou ce qu’on veut, sur le ter­ri­toire de la Syrie ils sont des rési­dents (légaux ou clan­des­tins) du pays, sont cen­sés obéir à ses lois et seul l’État syrien a le mono­pole de l’usage de la force contre toute per­sonne pré­sente sur son ter­ri­toire. Il est vrai qu’en cer­taines por­tions du ter­ri­toire syrien (et par la faute de la France notam­ment) l’autorité de l’État n’est plus res­pec­tée, ses ser­vices publics sont absents et un autre droit est, de fait, appli­qué, mais c’est aus­si le cas en France sans que ces enclaves soient pour autant extra­ter­ri­to­ria­li­sées : de même tous les pays du monde (sauf l’occupant) recon­naissent la sou­ve­rai­ne­té du gou­ver­ne­ment chy­priote sur l’ensemble de l’île même si la moi­tié en échappe à son contrôle depuis une géné­ra­tion et demie.

    Sauf erreur, si l’URSS ou la Tur­quie avait envoyé une flot­tille aérienne atta­quer en France les posi­tions de l’Armée secrète armé­nienne de libé­ra­tion de l’Arménie, la France l’aurait consi­dé­ré (à juste titre) comme une agression.

    Il paraît qu’on cherche un argu­ment rele­vant du droit de pour­suite. Or État isla­mique n’a com­mis aucune agres­sion contre la France, à plu­sieurs mil­liers de kilo­mètres de son emprise, et de toute façon le droit de pour­suite n’est oppo­sable qu’en cas d’action immé­diate et inin­ter­rom­pue suite à un fla­grant délit ; pas­sé le fla­grant délit et inter­rom­pue la pour­suite, si la France a un grief envers des bandes armées qu’elle soup­çonne d’avoir trou­vé refuge en Syrie, elle doit en deman­der le juge­ment ou l’extradition selon les voies inter­éta­tiques pré­vues à ce effet.

    Faute d’arguments juri­diques, on avan­ce­ra des pré­textes moraux comme la mons­truo­si­té des pra­tiques de État isla­mique, pré­ten­dant oublier que la France (certes pas toute seule) a déclen­ché par une agres­sion mili­taire, puis faci­li­té par une occu­pa­tion, exac­te­ment ces mêmes crimes, à savoir muti­la­tions et déca­pi­ta­tions au canif, viols sys­té­ma­tiques, exter­mi­na­tions de vil­lages entiers, extrac­tion et com­mer­cia­li­sa­tion d’organes (chez État isla­mique ce n’est que le sang), escla­vage et com­merce de femmes, des­truc­tions des sites archéo­lo­giques (ins­crits au patri­moine de l’humanité) anté­rieurs à l’islamisation, bref tous les crimes aujourd’hui impu­tés à État isla­mique, pra­ti­qués à grande échelle au Koso­vo-et-Méto­chie de 1999 à ce jour.

    Tou­jours sur le plan moral, on plai­de­ra qu’on ne peut humai­ne­ment lais­ser ces popu­la­tions sous ce joug sans rien faire. Il y a pour­tant d’autres pos­si­bi­li­tés d’action, la pre­mière étant de faire pres­sion sur l’allié de la France, les États-Unis d’Amérique, pour qu’il retire son inti­ma­tion faite aux gou­ver­ne­ments grec et bul­gare, il y a quelques jours, d’interdire le pas­sage de l’aide huma­ni­taire russe : le pre­mier secours serait jus­te­ment de lais­ser arri­ver cette aide que, comme pour les popu­la­tions civiles bom­bar­dées par l’armée ex-ukrai­nienne, aucun pays de l’Otan ne sou­haite offrir. Une autre pos­si­bi­li­té d’action serait l’interruption immé­diate de l’aide mili­taire (maté­riel et for­ma­tion) aux enne­mis de la Syrie. Quatre ans de pré­ten­dues erreurs démontrent l’évidence : il n’y a en Syrie que les forces de la Syrie et celles de ses enne­mis, dénom­mer amis de la Syrie des fac­tieux extré­mistes isla­mistes armés n’en fait pas des modé­rés. Comme pré­vu, les armes et les gué­rille­ros de l’Armée syrienne libre sont pas­sées au front Al-Nos­ra (Al-Qaï­da) et à État isla­mique, il peut y avoir des escar­mouches entre fac­tions ou des chan­ge­ments esthé­tiques de noms mais on savait d’avance que le groupe le plus puis­sant absor­be­rait les plus petits jusqu’à être à son tour absor­bé par plus puis­sant que lui. On a for­mé et armé une gué­rilla pour conqué­rir la Syrie, elle le fait. Le seul moyen de l’arrêter si on réprouve aujourd’hui les méthodes qu’elle a pra­ti­quées depuis 2011, c’est d’une part de ces­ser de l’armer et de la finan­cer, et d’autre part d’armer et d’aider le gou­ver­ne­ment du pays.

    Au contraire, har­ce­ler (ou faire sem­blant, comme les États-Unis) État isla­mique par quelques bom­bar­de­ments aériens sans les faire suivre par l’offensive ter­restre seule à même de balayer cette orga­ni­sa­tion, c’est d’une part ren­for­cer sa popu­la­ri­té et faci­li­ter son recru­te­ment, et d’autre part l’énerver. Certes le gou­ver­ne­ment fran­çais peut consi­dé­rer cela comme un incon­vé­nient mineur si le véri­table objec­tif de son agres­sion contre la Syrie est, comme c’était le cas jusqu’à pré­sent, le ren­ver­se­ment du gou­ver­ne­ment syrien et la des­truc­tion de la der­nière socié­té mul­ti­cul­tu­relle, mul­ti­con­fes­sion­nelle et paci­fique du Proche-Orient. La modi­fi­ca­tion consti­tu­tion­nelle de 2008 a don­né tout pou­voir au gou­ver­ne­ment fran­çais d’agresser un pays tiers sans auto­ri­sa­tion par­le­men­taire de décla­ra­tion de guerre, le régime a donc mis la France en état de guerre avec la Syrie. Mais en fait d’escalade pré­mé­di­tée, c’est peut-être la Rus­sie (que la presse bri­tan­nique a accu­sée men­son­gè­re­ment la semaine der­nière d’intervention mili­taire en Syrie) que l’on espère pou­voir ren­con­trer en com­bats aériens. [Ce qui n’arrivera jamais, car avant il y aura quelques sur­prises du côté des S‑300 russes dont la Syrie est main­te­nant dotée, Note du Saker Fr]

    Le 8 sep­tembre 2015 – Source Stra­te­di­plo
    http://​lesa​ker​fran​co​phone​.net/​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​e​n​-​g​u​e​r​r​e​-​c​o​n​t​r​e​-​l​a​-​s​y​r​ie/

    Ne pas rater ceci : […] « La modi­fi­ca­tion consti­tu­tion­nelle de 2008 a don­né tout pou­voir au gou­ver­ne­ment fran­çais d’agresser un pays tiers sans auto­ri­sa­tion par­le­men­taire de décla­ra­tion de guerre, le régime a donc mis la France en état de guerre avec la Syrie. » […]

    Nous n’a­vons pas de consti­tu­tion (digne de ce nom).

    Réponse
    • etienne

      Signa­lée par Ana :
      Confé­rence sur la Syrie
      par Ays­sar MIDANI (26 mai 2015)

      (Mis­tral TV Drôme Ardèche)
      httpv://youtu.be/-pxe7482sOk

      Réponse
  29. etienne

    Le malaise de McCain admet­tant que la CIA forme des terroristes 
    httpv://youtu.be/SIXkFWfepnU

    Réponse
    • Ana Sailland

      Une expres­sion me vient : sous trai­tance du pou­voir hégémonique

      C’est bien enten­du toxique et dan­ge­reux, comme de faire la pous­sière de la mai­son avec un bâton de dyna­mite en confiant les allu­mettes à des inconnus.

      Réponse
  30. etienne

    Un utile rap­pel des faits par Michel Collon : 

    « Nous les cham­pions de la démocratie »
    http://​www​.inves​ti​gac​tion​.net/​N​o​u​s​-​l​e​s​-​c​h​a​m​p​i​o​n​s​-​d​e​-​l​a​.​h​tml

    « Résu­mons. Nous, diri­geants US, sommes avec nos alliés euro­péens, les cham­pions des droits de l’homme, et nous rêvons de répandre la démo­cra­tie par­tout dans le monde.

    Donc, si nous avons…

    - ren­ver­sé Mos­sa­degh et impo­sé le tyran Reza Pah­la­vi en Iran

    - armé les Saoud contre les pro­gres­sistes arabes

    - sou­te­nu le dic­ta­teur fas­ciste Fran­co en Espagne

    - sou­te­nu le dic­ta­teur fas­ciste Sala­zar au Portugal

    - uti­li­sé des fas­cistes ouest-euro­péens pour créer les réseaux secrets Gladio

    - sou­te­nu le tyran Batis­ta, puis ten­té d’assassiner Cas­tro à Cuba

    - sou­te­nu l’apartheid en Afrique du Sud

    - sou­te­nu la Rho­dé­sie raciste (futur Zimbabwe)

    - assas­si­né Lumum­ba pour impo­ser le tyran Mobutu

    - assas­si­né cinq cent mille Indo­né­siens pour ins­tal­ler la dic­ta­ture Suharto

    - ins­tal­lé une dic­ta­ture mili­taire au Vietnam

    - ins­tal­lé une dic­ta­ture mili­taire en Grèce

    - sou­te­nu le fas­ciste Pino­chet pour ren­ver­ser Allende

    - armé des ter­ro­ristes pour désta­bi­li­ser l’Angola et le Mozambique

    - assas­si­né deux pré­si­dents équa­to­riens pour ins­tal­ler des dictateurs

    - rem­pla­cé le pré­sident bré­si­lien Gou­lart par une dic­ta­ture militaire

    - fait pareil avec Bosch à Saint Domingue

    - fait pareil avec Zelaya au Honduras

    - sou­te­nu les dic­ta­teurs Duva­lier à Haïti

    - armé Ben Laden pour ren­ver­ser le gou­ver­ne­ment pro­gres­siste afghan

    - sou­te­nu les tali­bans en Afghanistan

    - armé et finan­cé les ter­ro­ristes « contras » au Nicaragua

    - assas­si­né Bishop et enva­hi la Grenade

    - sou­te­nu les colo­nels assas­sins en Argentine,

    - sou­te­nu le nazi Stroess­ner au Paraguay

    - sou­te­nu le dic­ta­teur géné­ral Ban­zer en Bolivie

    - sou­te­nu la dic­ta­ture féo­dale au Népal et au Tibet

    - uti­li­sé le FIS pour désta­bi­li­ser l’Algérie

    - finan­cé Mou­ba­rak en Egypte

    - armé divers groupes ter­ro­ristes pour désta­bi­li­ser des pays afri­cains gênants

    - sou­te­nu les bom­bar­de­ments au napalm du régime éthio­pien en Somalie

    - sou­te­nu le raciste anti-juif, anti­mu­sul­man, anti­serbe Tud­j­man en Croatie

    - ten­té d’assassiner Cha­vez, Morales, Cor­rea pour ins­tal­ler des dictatures

    - sou­te­nu des atten­tats à la bombe dans des hôtels et des avions en Amé­rique latine

    - uti­li­sé Al-Qai­da en Libye

    - uti­li­sé Al-Qai­da en Syrie

    - uti­li­sé les nazis anti-juifs Svo­bo­da et Pra­vy Sek­tor pour un coup d’Etat en Ukraine

    - sou­te­nu et pro­té­gé tous les crimes d’Israël contre les Palestiniens

    C’est par hasard, bien sûr, et nous ne le ferons plus jamais ! »

    Source : http://​www​.inves​ti​gac​tion​.net

    Réponse

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JUSTICE CITOYENNE – Regards croisés – LIVE 4 novembre 2024, 19h45

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Bonjour à tous Pendant cette soirée dédiée au bilan de la période récente, où nous venons de vivre (le début d')une bascule totalitaire sous prétexte sanitaire, et demain sous prétexte de péril de guerre ou de catastrophe climatique, je parlerai de souveraineté...