Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel, devient (presque) un gentil virus 🙂

8/11/2014 | 152 commentaires

Je connais et j’ap­pré­cie le tra­vail de Domi­nique Rous­seau depuis long­temps (2009, il me semble – cher­chez son nom dans cette page), il a écrit plu­sieurs livres inté­res­sants sur le droit du peuple à résis­ter à l’op­pres­sion, et je l’a­vais ren­con­tré pour lui sou­mettre l’i­dée de dépol­luer le pro­ces­sus consti­tuant de ses graves conflits d’in­té­rêts en tirant au sort l’As­sem­blée consti­tuante. Il avait un peu tor­du le nez en décou­vrant cette pro­po­si­tion… disons ori­gi­nale. Cette idée-là, donc, n’a pas encore ger­mé, appa­rem­ment, dans le ter­reau fer­tile de sa réflexion ; mais je ne déses­père pas.

En tout cas, voi­ci une émis­sion sur Média­part où je retrouve chez cet homme bien des idées que je défends dans mon coin depuis dix ans. C’est même assez spec­ta­cu­laire, je trouve, cette belle ger­mi­na­tion, enfin ! 


Les alter­na­tives sur Media­part : Réin­ven­ter la… par Media­part

Je vais quand même faire mon pénible, par­don­nez-moi (mais les GV entraî­nés auront sans doute eu la même réac­tion que moi) : il manque juste à cet échange, encore et tou­jours, une réflexion cau­sale sur la qua­li­té du pro­ces­sus consti­tuant, et donc il y manque (cruel­le­ment) des pro­po­si­tions inno­vantes et per­ti­nentes de pro­cé­dures de dési­gna­tion et de contrôle popu­laire des constituants.

____________________

Com­plé­ments :

• Un article récent de Domi­nique Rous­seau, sur Média­part encore, qui prouve aus­si sa muta­tion rapide en GV 🙂

Domi­nique Rous­seau : « On a inver­sé la fonc­tion de la Constitution ! »

7 sep­tembre 2014, entre­tien avec Joseph Confavreux :

La situa­tion poli­tique actuelle est aus­si le reflet d’une Consti­tu­tion à bout de souffle qui pro­tège les gou­ver­nants des gou­ver­nés, alors que ce devrait être l’in­verse. Dans une France qui tangue, l’é­cri­ture d’une nou­velle Consti­tu­tion pour­rait-elle répa­rer les défauts d’o­ri­gine de la Ve Répu­blique ? Oui, répond Domi­nique Rous­seau, à condi­tion de « créer une nou­velle assem­blée où s’ex­priment les expé­riences de vie concrètes ».

Divorce entre un pou­voir élu et ceux qui ont voté pour lui récem­ment, contra­dic­tions entre le pou­voir exé­cu­tif et le pou­voir légis­la­tif, pré­si­den­tia­lisme iso­lé dans des réflexes monar­chiques, jeux de rôles ambi­gus entre le pré­sident de la Répu­blique et le pre­mier ministre : les évé­ne­ments poli­tiques de cette ren­trée s’ins­crivent dans les blo­cages ins­ti­tu­tion­nels et les mal­fa­çons consti­tu­tion­nelles de la Ve République.

Dominique Rousseau
Domi­nique Rousseau

Domi­nique Rous­seau, pro­fes­seur de droit consti­tu­tion­nel à l’Université Paris I Pan­théon-Sor­bonne exa­mine pour Media­part les res­sorts pro­fonds d’une débâcle poli­tique qui n’est pas seule­ment celle du par­ti socia­liste mais aus­si celle d’un régime consti­tu­tion­nel de plus en plus inapte à prendre en compte les évo­lu­tions et les exi­gences des socié­tés contemporaines.

Media­part. Ce à quoi nous avons assis­té la semaine der­nière s’ap­pa­rente-t-il à un énième déchi­re­ment du PS ou à une crise institutionnelle ?

Domi­nique Rous­seau. Incon­tes­ta­ble­ment, c’est d’abord une crise ins­ti­tu­tion­nelle. Les ins­ti­tu­tions, qui sont faites pour per­mettre un échange fluide et conti­nu entre les gou­ver­nés et les gou­ver­nants, sont aujourd’­hui blo­quées. Elles n’entendent plus ce qui se dit dans la socié­té et la socié­té ne les écoute plus. Cette situa­tion poli­tique peut être qua­li­fiée d’autisme ins­ti­tu­tion­nel puisque les canaux ins­ti­tu­tion­nels de com­mu­ni­ca­tion entre les gou­ver­nés et les gou­ver­nants sont aujourd’hui bouchés.

Mais c’est aus­si une crise sociale. On entend sou­vent dire qu’un conflit entre l’exécutif et le Par­le­ment, ou entre le pré­sident de la Répu­blique et le pre­mier ministre, n’est pas si grave car il s’agirait « seule­ment » d’une crise ins­ti­tu­tion­nelle. Ce n’est pas ma posi­tion. Cette crise ins­ti­tu­tion­nelle est une crise sociale parce que les ins­ti­tu­tions sont, dans la conjonc­ture actuelle, ce qui fait tenir debout les socié­tés. Sans ins­ti­tu­tions, les socié­tés res­sem­ble­raient aux montres molles de Sal­va­dor Dali. Si les ins­ti­tu­tions sont en crise, c’est qu’il y a une crise du lien social. Les ins­ti­tu­tions ne sont qu’une mise en abyme de l’ordre social.

On a aus­si beau­coup enten­du le voca­bu­laire de la « crise de régime ». Vous paraît-il pertinent ?

Oui, il y a une crise de régime, qui se situe elle-même à l’intérieur de la crise socio-ins­ti­tu­tion­nelle dont je viens de par­ler. La crise de régime ren­voie à cette figure consti­tu­tion­nelle fran­çaise qui fait coexis­ter deux ins­ti­tu­tions élues au suf­frage uni­ver­sel, le pré­sident de la Répu­blique, et l’Assemblée natio­nale. Et les cir­cons­tances poli­tiques ont conduit à faire du pré­sident un capi­taine dans une struc­ture qui reste par­le­men­taire. Or il y a une incom­pa­ti­bi­li­té entre pré­sident actif et régime par­le­men­taire. Au Por­tu­gal, en Autriche, le pré­sident est élu mais il n’est pas le capi­taine ; le capi­taine, c’est le pre­mier ministre.

On ne découvre pas aujourd’hui cette incom­pa­ti­bi­li­té, mais jusqu’à pré­sent, on a mis des rus­tines sur la Consti­tu­tion de 1958, comme la réduc­tion du man­dat de 7 à 5 ans et des élec­tions légis­la­tives calées juste après la pré­si­den­tielle. Mais, sou­vent, une rus­tine n’empêche pas la chambre à air de fuir ailleurs. C’est la situa­tion aujourd’hui. Il faut chan­ger ce régime consti­tu­tion­nel qui conduit à une impuis­sance poli­tique, du par­le­ment à qui on demande de se taire, de l’Élysée qui n’a plus la majo­ri­té de sa politique.

La Consti­tu­tion actuelle fonc­tionne comme un bou­clier pour les gou­ver­nants, elle pro­tège le pré­sident de la Répu­blique et le pre­mier ministre des « secousses de l’opinion », comme disent les jour­na­listes. Mais une Consti­tu­tion doit être d’abord un bou­clier qui pro­tège les citoyens contre le risque d’ar­bi­traire des gou­ver­nants ! On a inver­sé la fonc­tion d’une Consti­tu­tion qui est de garan­tir au peuple que ceux qui exercent le pou­voir en son nom res­pec­te­ront ses volontés.

Pour­quoi cette crise éclate-t-elle main­te­nant ?

Parce que les rus­tines n’ont fait que dépla­cer le pro­blème et que cela devient impos­sible de résoudre le blo­cage qui se crée de manière répé­ti­tive entre l’Assemblée natio­nale et l’exécutif par de simples rafis­to­lages. Depuis la réforme du quin­quen­nat et l’inversion du calen­drier élec­to­ral, en 2002, tous les quin­quen­nats – ceux de Chi­rac, Sar­ko­zy ou Hol­lande – ont connu des dif­fi­cul­tés de fonc­tion­ne­ment liées à l’impossibilité de défi­nir le véri­table res­pon­sable politique.

Chi­rac s’est heur­té à Sar­ko­zy, Sar­ko­zy s’est heur­té à Fillon et Copé, Hol­lande se heurte aux fron­deurs. Le pro­blème n’est donc pas poli­tique, c’est un pro­blème struc­tu­rel, lié à ce que nos ins­ti­tu­tions ne sont pas solides, mais rigides. Or, entre le chêne et le roseau, on sait celui qui s’en sort en cas de tem­pête. À l’heure actuelle, nos ins­ti­tu­tions cor­sètent la socié­té, qui ne peut s’exprimer au Par­le­ment, et cela déborde.

À vous entendre, le pro­blème serait donc moins le pré­si­den­tia­lisme, que la dyar­chie du pou­voir légitime ?

Abso­lu­ment. Le pro­blème depuis 1958, mal­gré ce qu’en disait de Gaulle, est qu’il y a une dyar­chie qui finit tou­jours par entraî­ner des blo­cages entre le pre­mier ministre et le pré­sident de la Répu­blique, indé­pen­dam­ment de la volon­té des hommes et des cou­leurs poli­tiques. De Gaulle et Pom­pi­dou, Pom­pi­dou et Cha­ban, Gis­card et Chi­rac, Mit­ter­rand et Rocard… Il y a un défaut de fabri­ca­tion poli­tique qu’on a vou­lu dis­si­mu­ler sous le tapis, mais aujourd’hui, la pous­sière est deve­nue un tas qui a troué le tapis constitutionnel.

Un autre élé­ment très impor­tant de cette crise de régime est que ceux qui nous gou­vernent sont enfer­més dans ce que j’appelle une « pen­sée d’É­tat ». Ce sont des énarques très com­pé­tents, mais for­ma­tés à pen­ser les choses de la socié­té à par­tir d’un a prio­ri sur ce qu’est l’in­té­rêt géné­ral. Ils estiment que les citoyens sont incom­pé­tents pour défi­nir ce qu’est l’in­té­rêt géné­ral de la socié­té et jugent donc nor­mal de défi­nir eux-mêmes ce qu’il est. C’est une pen­sée tra­gique pour la France qui a aujourd’hui besoin d’une « pen­sée de la société. »

Les « gens » sont capables, si on les laisse s’exprimer et déli­bé­rer, de pro­duire des règles, de trou­ver l’intérêt géné­ral. Ce ne sera sans doute pas le même que celui pro­duit par la pro­mo­tion Vol­taire, mais ce sera à hau­teur des expé­riences vécues par les gens. La démo­cra­tie n’est pas une ques­tion d’a­rith­mé­tique, mais une ques­tion d’expériences de vie. Or notre socié­té rai­sonne à par­tir d’une pen­sée d’É­tat abs­traite, au moment où elle a besoin d’une pen­sée des expériences.

Dans les der­nières années, toutes les ques­tions impor­tantes ont été sor­ties non par des dépu­tés, mais par les lan­ceurs d’a­lerte. La socié­té est capable de mettre sur la place publique non seule­ment les ques­tions qui font pro­blème, comme la san­té, l’alimentation, le loge­ment, mais elle est aus­si capable de pro­duire des réponses, d’imaginer des règles nou­velles pour l’intérêt général.

Pen­sez-vous que l’é­cri­ture d’une nou­velle Consti­tu­tion pour­rait résoudre les dys­fonc­tion­ne­ments à répé­ti­tion de la poli­tique française ? 

Oui, mais à condi­tion que ce soit une vraie réécri­ture, et non une écri­ture qui vise à dis­tri­buer autre­ment le pou­voir entre ceux qui l’ont déjà. Elle devrait faire accé­der à l’exer­cice du pou­voir ceux qui en sont à la marge ou en sont exclus.

Cela veut d’abord dire qu’il faut créer une nou­velle assem­blée où s’ex­priment les expé­riences de vie concrètes. La ques­tion prio­ri­taire ne me semble pas être de don­ner plus de pou­voir à l’Assemblée natio­nale, mais de per­mettre à ce que de Gaulle appe­lait les « forces vives » de dis­po­ser d’une assem­blée pour repré­sen­ter les citoyens concrets, dans leurs acti­vi­tés pro­fes­sion­nelles, asso­cia­tives ou de consom­ma­teurs. Ce que n’est abso­lu­ment pas le Conseil éco­no­mique, social et envi­ron­ne­men­tal aujourd’hui. Il fau­drait donc le rem­pla­cer par une vraie Assem­blée sociale.

Aujourd’hui, l’Assemblée natio­nale repré­sente le citoyen abs­trait et il faut une autre assem­blée pour repré­sen­ter les citoyens concrets, c’est-à-dire situés dans leurs acti­vi­tés pro­fes­sion­nelles et sociales. Et il faut bien sûr recon­naître à cette assem­blée un pou­voir déli­bé­ra­tif et non seule­ment consul­ta­tif. Dans nos socié­tés com­plexes, la volon­té géné­rale doit être connec­tée avec ce que vivent quo­ti­dien­ne­ment les gens, dans leurs métiers ou leurs acti­vi­tés sociales de parents d’élèves, de consom­ma­teurs… Or notre régime actuel repose sur une concep­tion uni­di­men­sion­nelle du citoyen, à savoir l’électeur. Le citoyen est pour­tant plu­riel et les autres figures du citoyen doivent s’exprimer dans une assem­blée pour exister.

Sou­ve­nez-vous du rai­son­ne­ment de l’abbé Siéyès « Qu’est-ce que le Tiers-État ? Tout. Qu’a-t-il été jus­qu’à pré­sent dans l’ordre poli­tique ? Rien. Que demande-t-il ? À être quelque chose. » Il a fal­lu que le Tiers-État se dote d’une assem­blée pour pou­voir par­ti­ci­per à la volon­té géné­rale. Il faut aujourd’­hui un pro­ces­sus simi­laire pour ce citoyen « social », qui doit dis­po­ser d’une nou­velle assem­blée, l’assemblée sociale, pour pou­voir expri­mer la manière dont il vit, tra­vaille ou consomme.

Cela modi­fie­ra les thèmes sur les­quels légi­fé­rer et la manière de le faire. Regar­dez par exemple la ques­tion du fait reli­gieux et du voile en entre­prise. L’Assemblée natio­nale juge qu’il faut une loi parce qu’elle est prise dans des pré­oc­cu­pa­tions élec­to­ra­listes, mais le Conseil éco­no­mique et social a jugé qu’il fal­lait lais­ser les acteurs sociaux régler les pro­blèmes sans en pas­ser par la loi, car ils ont une bien meilleure vision des enjeux, des dif­fi­cul­tés et des manières de les résoudre.

Le deuxième élé­ment fon­da­men­tal, si on rédi­geait une Consti­tu­tion, serait la sup­pres­sion du Conseil d’É­tat, qui se défi­nit par­fois lui-même comme étant l’âme de l’É­tat. Or, aujourd’­hui, ce dont notre socié­té a besoin, c’est pré­ci­sé­ment de rompre avec cette concep­tion bona­par­tiste et éta­tique d’un lieu sacré où se fabri­que­rait l’in­té­rêt géné­ral, pour lais­ser vivre les ins­ti­tu­tions de la socié­té qui, par la déli­bé­ra­tion, l’é­change d’ar­gu­ments, la viva­ci­té de l’es­pace public, peuvent pro­duire cet inté­rêt géné­ral renouvelé.

Sup­pri­mer le Conseil d’É­tat signi­fie­rait concrè­te­ment que le conten­tieux admi­nis­tra­tif serait trans­fé­ré à la cour de cas­sa­tion, à l’in­té­rieur de laquelle on crée­rait une chambre admi­nis­tra­tive. Et la fonc­tion consul­ta­tive, exer­cée actuel­le­ment par le Conseil d’É­tat, serait trans­fé­rée au minis­tère de la Loi, qui devrait rem­pla­cer le minis­tère de la Justice.

En effet, les carac­té­ris­tiques de la jus­tice ne sont pas com­pa­tibles avec sa par­ti­ci­pa­tion à un gou­ver­ne­ment, car la jus­tice doit être impar­tiale, objec­tive et neutre, or un gou­ver­ne­ment est par­tial, et c’est nor­mal. Je pro­pose donc de sor­tir la jus­tice du gou­ver­ne­ment et de remettre la for­ma­tion, la nomi­na­tion et la dis­ci­pline des magis­trats à une auto­ri­té consti­tu­tion­nelle indé­pen­dante. Le minis­tère de la jus­tice pour­rait alors deve­nir un minis­tère de la Loi, char­gé de véri­fier que les pro­jets de loi de ses col­lègues sont écrits dans une rédac­tion juri­dique cohé­rente, notam­ment avec les textes européens.

La façade du Conseil d'Etat au Palais RoyalLa façade du Conseil d’E­tat au Palais Royal

Le Conseil d’É­tat est une ins­ti­tu­tion res­pec­table, mais qui exprime un moment situé de l’his­toire poli­tique de la France, celui où la France avait besoin de l’É­tat pour se construire. Aujourd’­hui, la France a besoin de la socié­té civile pour conti­nuer son his­toire. La sup­pres­sion du Conseil d’É­tat per­met­trait de déblo­quer les éner­gies de la socié­té et de faire émer­ger une diver­si­té sociale des gou­ver­nants. Le pro­blème n’est pas de cri­ti­quer l’é­lite. Toute socié­té a besoin d’une élite. Le pro­blème de la France est d’a­voir une élite mono-for­ma­tée. Dans les autres pays, il y a une élite, mais elle est diver­si­fiée dans sa for­ma­tion et ses ori­gines. Cette élite mono-for­ma­tée a ser­vi à faire la France d’hier ; la France du XXIe siècle se fera par une élite pluri-formatée.

Vous avez écrit que la Consti­tu­tion était le « miroir magique » de la socié­té. Mais espé­rer résoudre une crise sociale en écri­vant une meilleure Consti­tu­tion ne relève-t-il pas aus­si d’une forme de « pen­sée magique », ou du moins d’illusion ?

On peut évi­dem­ment dire que c’est parce que je suis juriste que j’ai écrit ça. Mais je suis per­sua­dé que dans nos socié­tés post-méta­phy­siques, où il n’y a pas un lieu exté­rieur et supé­rieur à l’Homme pour dire ce qui est bien et ce qui est mal, où il n’y a plus Dieu, plus la Nature, plus la Classe ouvrière, où il n’y a plus un prin­cipe trans­cen­dan­tal don­nant aux hommes la garan­tie que c’est comme cela qu’il faut faire, ce qu’il reste à l’Homme pour faire lien, c’est le droit, c’est-à-dire la dis­cus­sion entre les hommes. Comme le disait Sartre, nous sommes désor­mais condam­nés à être libres, à déter­mi­ner nous-mêmes par la dis­cus­sion les règles de notre vie com­mune. C’est pour cela que le droit a un rôle déter­mi­nant à jouer dans la refon­da­tion démo­cra­tique, même s’il n’est bien évi­dem­ment pas le seul.

Première de couverture de la Constitution tunisienne de 2014Pre­mière de cou­ver­ture de la Consti­tu­tion tuni­sienne de 2014

En ce sens, le droit pos­sède un aspect magique, car lorsque le droit dit : « les hommes et les femmes sont égaux », cela oblige les hommes et les femmes à se voir comme des êtres égaux. Regar­dez la lutte qui s’est pro­duite, en Tuni­sie, pour ins­crire cette éga­li­té dans la Consti­tu­tion et ne pas accep­ter de par­ler seule­ment de « com­plé­men­ta­ri­té » entre les hommes et les femmes. La Consti­tu­tion pos­sède un aspect per­for­ma­tif qui conduit les hommes et les femmes à se conduire comme la Consti­tu­tion le dit.

Le sen­ti­ment actuel de débâcle poli­tique vient aus­si de l’é­cart entre la pos­ture auto­ri­taire, voire autiste, des têtes de l’É­tat et du sen­ti­ment de leur impuis­sance réelle. Cette impuis­sance, qui est aus­si liée à des phé­no­mènes de glo­ba­li­sa­tion, à des grandes évo­lu­tions sociales et socié­tales ou à des muta­tions aus­si bien éco­no­miques qu’an­thro­po­lo­giques pour­ra-t-elle vrai­ment être com­bat­tue ou com­pen­sée par un meilleur fonc­tion­ne­ment institutionnel ?

Je crois jus­te­ment que ce que je vous dis là implique un pro­fond chan­ge­ment de para­digme. Affir­mer le bas­cu­le­ment d’une pen­sée d’É­tat à une pen­sée de la socié­té ouvre notam­ment sur la socié­té-monde, l’es­pace-monde et une Consti­tu­tion-monde. Si on reste dans le cadre des États, on demeure avec des sou­ve­rai­ne­tés qui s’op­posent, alors qu’aujourd’hui, on voit appa­raître des inté­rêts com­muns mon­diaux, autour de l’eau, de la san­té, de l’alimentation, du cli­mat, qui ne sont pas des pro­blèmes alle­mands, fran­çais, colom­biens ou japo­nais, mais des ques­tions mon­diales. Le fait que les socié­tés soient confron­tées par­tout aux mêmes pro­blèmes engendre une socié­té civile mon­diale qui trou­ve­ra un jour sa Consti­tu­tion. Les sou­ve­rai­ne­tés éta­tiques ne peuvent blo­quer sur le long terme les connexions des socié­tés civiles.

Il existe déjà des élé­ments de cette Consti­tu­tion mon­diale avec la Cour pénale inter­na­tio­nale ou les reven­di­ca­tions pour un tri­bu­nal inter­na­tio­nal du com­merce, ou une Cour consti­tu­tion­nelle inter­na­tio­nale. On a déjà com­pris qu’un cer­tain nombre de ques­tions, tels les crimes contre l’humanité, ne pou­vaient plus être jugées à l’intérieur d’un État. Ce sera pareil pour les ques­tions éco­lo­giques ou éco­no­miques. Dans cet embryon de Consti­tu­tion mon­diale et de refon­da­tion démo­cra­tique dont les socié­tés du monde ont besoin, c’est bien le droit qui est en pre­mière ligne, même si, bien sûr, la culture, l’art ou l’économie par­ti­cipent aus­si de ce mouvement.

Domi­nique Rous­seau, inter­ro­gé par Joseph Confa­vreux (Média­part).

Source : http://​www​.media​part​.fr/​j​o​u​r​n​a​l​/​f​r​a​n​c​e​/​0​7​0​9​1​4​/​d​o​m​i​n​i​q​u​e​-​r​o​u​s​s​e​a​u​-​i​n​v​e​r​s​e​-​l​a​-​f​o​n​c​t​i​o​n​-​d​e​-​l​a​-​c​o​n​s​t​i​t​u​t​ion

 
• Rap­pel d’une pas­sion­nante confé­rence de Domi­nique Rous­seau, en 2009 au col­lège de France (invi­té par Pierre Rosanvallon) :
http://​www​.col​lege​-de​-france​.fr/​a​u​d​i​o​/​r​o​s​a​n​v​a​l​l​o​n​/​D​R​o​u​s​s​e​a​u​_​0​9​0​4​2​0​0​8​.​mp3

• La suite de l’é­mis­sion de Média­part, sur PODEMOS en Espagne, très inté­res­sante aussi :


Les alter­na­tives sur Media­part : Jorge Lago et… par Media­part

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

152 Commentaires

  1. Françoise de Salve

    Bon­jour, je suis abon­née depuis un cer­tain temps à MÉDIAPART… Je consi­dère que ces gens font un tra­vail remar­quable ! Ils ne sont pas loin d’être contaminés !
    Mer­ci d’être ce que vous êtes !!!

    Réponse
  2. Saint-Jarre Claude

    Je suis un peu pres­sé, je me lance ce matin sans avoir tout lu et vu ce qui pré­cède. C’est à dis­cu­ter ! Sug­ges­tions pour une consti­tu­tion. Où sinon ici les dire ?
    1. Il est inter­dit aux cor­po­ra­tions mul­ti­na­tio­nales de pour­suivre en jus­tice les gou­ver­ne­ments nationaux.
    2. Il st inter­dit de char­ger des inté­rêts pour prê­ter de l’argent.
    3. Toutes les dettes mon­diales seront effa­cées dès le pre­mier jan­vier 2015.
    4 . Toute l’in­dus­trie mili­taire doit pla­ni­fier et exé­cu­ter un plan de conver­sion à des fins civiles.
    5. Tous les gou­ver­ne­ments natio­naux adoptent des jan­vier 2015 une poli­tique du temps choisi.
    6. Les besoins de base de tout le monde doivent être satis­faits, par les gou­ver­ne­ments natio­naux et muni­ci­paux , incluant la nour­ri­ture, l’eau, le toit, le trans­port, l’é­du­ca­tion, les soins de san­té, la com­mu­ni­ca­tion, les goûts, le ten­dances, dans la liberté.
    7. L’é­change et l’ex­ploi­ta­tion de res­sources natu­relles de la terre jus­qu’à main­te­nant jus­ti­fie l’oc­troi du reve­nu de citoyen­ne­té obli­ga­toire pour tout le monde ; l’ex­ploi­ta­tion ulté­rieure des res­sources natu­relles sera sou­mise à la Charte de l’en­vi­ron­ne­ment et à celle des droits humains et des animaux.
    8. Tout citoyen a le devoir de tra­vailler en per­ma­nence à son indé­pen­dance ontologique.
    9. La loi per­met l’a­mour simul­ta­né entre les indi­vi­dus dans le res­pect de la liberté.
    10. Les gou­ver­ne­ments natio­naux et muni­ci­paux ins­ti­tuent une Chaire de recherche, de pra­tique et de com­mu­ni­ca­tion pour satis­faire le droit à l’in­tel­li­gence et au bonheur.
    C’est tout pour aujourd’hui !

    Réponse
  3. Ana Sailland

    Domi­nique Rous­seau a bien pigé ce qui ne va pas, mais ne fait pas le saut qui conduit à l’i­ma­gi­na­tion. On entend en fili­grane de ses mots qu’il reste atta­ché au hié­rar­chisme dont par ailleurs il per­çoit les lacunes/méfaits.
    Dans le genre, je pré­fère net­te­ment Antoine Chol­let que je viens de décou­vrir à Lau­sanne (lu son livre cette semaine).

    Concer­nant la dif­fi­cul­té qu’il y a à faire « ava­ler » le tirage au sort, et on com­prend la peine à déglu­tir, que nombre d’entre nous ont connue du temps de notre pré­his­toire personnelle : ->

    Hier nous avons vécu un ate­lier d’une jour­née qui fut par moment plus ate­lier phi­lo­so­phique qu’a­te­lier consti­tuant. (Hors sujet, les gens ont vrai­ment besoin de se lacher et la rigueur du but ne peut être main­te­nue, ce serait aller contre la pen­sée nais­sante et l’ef­fer­ves­cence ger­mi­na­tive). A été évo­quée par un par­ti­ci­pant l’i­dée que pré­sen­ter le tirage au sort comme on déroule un tapis de solu­tions n’est peut être pas ou pas tou­jours la meilleure méthode : on pour­rait : En débat, orien­ter vers la des­crip­tion des défauts du sys­tème actuel et en par­ti­cu­lier vers ceux de l’é­lec­tion, qui pro­duit les enfants de l’or­gueil. Puis cher­cher des solu­tions. A tes­ter, mais il est pro­bable que vien­dront sur la table la néces­si­té de pro­mou­voir la modes­tie et donc les humbles, et en grat­tant un peu, les convives du dia­logue pour­raient bien inven­ter ou réin­ven­ter ce tirage au sort, que par ailleurs ils rejettent, c’est qua­si un réflexe, si on pra­tique la péda­go­gie qu’on applique aux oies 😉
    A tes­ter, je n’af­firme pas.

    ;;;;;;;;;;;

    Je reste per­sua­dée qu’un tra­vail est à mener (j’ai posé des jalons) : défi­nir ou du moins dis­cu­ter du cahier des charges de la démo­cra­tie ( même si Alain dit qu’elle ne peut être défi­nie 😉 ). Dans cette démarche (qui peut demeu­rer inache­vée, mais c’est mar­cher qui compte), c’est la démo­cra­tie directe qui émerge, c’est le pou­voir du citoyen indi­vi­du, exer­çable à tout ins­tant, plus la ren­contre en vue d’échanger/décider, et ce n’est pas le tirage au sort qui alors appa­raît comme essentiel.
    Il (le TAS) est incon­tour­nable en cer­taines cir­cons­tances, pour résoudre cer­tains pro­blèmes ou favo­ri­ser cer­taines orga­ni­sa­tions ou cer­tains méca­nismes, entre autres la main­te­nance, la sur­veillance, la mise en alerte.
    Mais, outil néces­saire à la démo­cra­tie, il n’est pas la démo­cra­tie directe.
    Dis­po­ser d’une forte pro­ba­bi­li­té de se voir confier une tâche n’est pas équi­valent à dis­po­ser du droit en tout temps de se mêler des à faire de la cité.
    Et ce n’est que, ce coup-ci j’af­firme 😉 , ce n’est que ce droit constant qui per­met­tra de voir natu­rel­le­ment et méca­ni­que­ment se déve­lop­per la conscience et la res­pon­sa­bi­li­té indi­vi­duelles jus­qu’aux hau­teurs hima­layennes néces­saires à la nais­sance d’une vraie conscience citoyenne et d’une vraie intel­li­gence col­lec­tive. Qui, mais c’est plus de la phi­lo­so­phie que de la poli­tique, sont à mon sens un but transcendent.

    Réponse
  4. J-Stéphane

    Pas tota­le­ment hors sujet, c’est un article bien inté­res­sant du maga­zine KAIZEN, on y retrouve cette volon­té d’i­no­cu­ler de gen­tils virus, mais là dès l’en­fance, tel un vac­cin pour immu­ni­ser de tous ces méchants virus à venir : 

    L’Adultisme

    Ce poi­son invi­sible qui intoxique les rela­tions parents-enfants.

    En tant que parents ou futurs parents, nous nous enga­geons à com­prendre les besoins phy­sio­lo­giques et émo­tion­nels de nos enfants. Nous cher­chons des infor­ma­tions à pro­pos de l’allaitement et de son inci­dence sur leur san­té, nous choi­sis­sons au mieux leur ali­men­ta­tion et les jouets que nous leur pro­po­sons, nous ten­tons de leur offrir des expé­riences pro­pices à leur bon épa­nouis­se­ment. En nous ques­tion­nant sur notre propre enfance nous ima­gi­nons quels parents nous pour­rions être : dif­fé­rents des nôtres ou conformes à leur modèle ? Vous vous êtes peut-être inter­ro­gés, comme moi, sur la manière d’élever un gar­çon dans ce monde afin qu’il ne devienne pas sexiste. De même, comme nous sommes une famille métisse, j’ai aus­si son­gé à la façon dont je pou­vais l’aider à com­prendre qui il est dans ce bras­sage multiculturel.

    Nous pou­vons aus­si opter pour une démarche éco­lo­gique et nous vivre un quo­ti­dien res­pec­tueux de l’environnement, pour le bien-être de nos enfants et des géné­ra­tions futures. Ceci est affaire de choix délibérés.

    Pour­tant, le plus sou­vent, les parents ne cherchent guère à com­prendre l’impact de l’environnement social et cultu­rel qui contri­bue à for­mer un point de vue sur les enfants, sur l’enfance et sur le rôle des parents.

    Le cou­rant de pen­sée domi­nant sur l’éducation est basé sur le contrôle et la domi­na­tion. Les écoles, les lieux cultu­rels, reli­gieux et même l’autorité paren­tale sont uti­li­sés pour légi­ti­mer une néga­tion des droits élé­men­taires des enfants à être trai­tés avec res­pect et confiance.

    Cette concep­tion du rôle des parents et de la place des enfants dans notre culture a pour ori­gine l’adultisme, une tare qui intoxique les rela­tions parents-enfants.

    Qu’est-ce que l’adultisme ?

    Le pro­fes­seur Bar­ry Che­cko­way de l’Université de Ann Arbor dans le Michi­gan voit dans l’adultisme « Tous les com­por­te­ments et les atti­tudes qui partent du pos­tu­lat que les adultes sont meilleurs que les jeunes, et qu’ils sont auto­ri­sés à se com­por­ter avec eux de n’importe quelle manière, sans leur deman­der leur avis. »

    Pour lui, hor­mis les pri­son­niers et quelques autres groupes sous la coupe de diverses ins­ti­tu­tions, la vie des jeunes en socié­té est sans doute la plus contrô­lée. Parce qu’ils consi­dèrent par­fois que leur com­por­te­ment est béné­fique, cer­tains adultes se réservent le droit d’abuser de leur auto­ri­té sur les jeunes.

    Lorsqu’un groupe d’adultes est trai­té de la sorte, on appelle cela de l’oppression. Si nous n’envisageons pas l’adultisme ain­si c’est parce que les géné­ra­tions pré­cé­dentes ont été édu­quées de cette façon et que nous avons inté­rio­ri­sé cette attitude.

    Le fon­de­ment de l’adultisme repose une més­es­time des jeunes et sur la confu­sion entre édu­ca­tion et oppression.

    Pour s’émanciper de cette situa­tion sclé­ro­sée, les jeunes vont avoir besoin de la par­ti­ci­pa­tion active des adultes. La prise de conscience de notre propre ten­dance à l’adultisme consti­tue une pre­mière étape pour évoluer.

    Les médias portent leur part de res­pon­sa­bi­li­té : Tout au long de notre vie, nous sommes bom­bar­dés d’informations sur l’histoire, les cou­tumes et les tra­di­tions, avec sou­vent un manque de recul favo­ri­sant la dif­fu­sion des dis­cri­mi­na­tions, des sté­réo­types et des pré­ju­gés sur cer­tains groupes d’individus, par­mi les­quels les enfants, dont le manque de matu­ri­té a trop sou­vent ten­dance à être consi­dé­ré comme une déficience.

    J’ai tra­vaillé plus de vingt ans dans l’enseignement supé­rieur sur la ques­tion de l’égalité des chances dans la socié­té. Il m’a pour­tant fal­lu cinq ans, après être deve­nue parent, pour réa­li­ser que l’oppression que je com­bat­tais à l’extérieur de chez moi était fer­me­ment éta­blie dans ma propre mai­son, dans les rela­tions que j’entretenais avec mon pre­mier enfant. J’ai d’abord cru – parce que j’avais des valeurs et convic­tions peu cou­rantes (comme pri­vi­lé­gier la nais­sance natu­relle, pra­ti­quer l’allaitement pro­lon­gé, le co-dodo, et ne pas uti­li­ser de châ­ti­ments cor­po­rels) – qu’user d’autorité sur mes enfants était accep­table dans la mesure où j’avais reje­té les valeurs édu­ca­tives domi­nantes. Et je me suis four­voyée : j’ai réa­li­sé que l’usage de mon pou­voir et de mon contrôle sur eux semait les graines de l’oppression et de la domi­na­tion qui allaient se pro­pa­ger à tra­vers eux une fois adulte.

    Lorsque j’ai com­men­cé à tra­vailler à l’université pour aider les étu­diants à com­prendre com­ment le racisme, le sexisme, l’homophobie ou le rejet des han­di­ca­pés fonc­tion­naient dans notre socié­té, ils avaient déjà expé­ri­men­té 20 ans de domi­na­tion et de contrôle et ils consi­dé­raient ce prin­cipe comme une norme. C’est à cette époque que j’ai fait le lien entre l’adultisme et les autres formes d’oppression.

    Même si nous com­bat­tons le racisme, même si nous lut­tons pour un monde paci­fiste, plus res­pec­tueux de l’environnement, si nous abu­sons de notre pou­voir sur nos enfants, alors nous per­pé­tuons une forme d’oppression. Il serait néces­saire de rééqui­li­brer cette tutelle néces­saire en attri­buant à l’enfant une plus grande part de libre-arbitre.

    Un chan­ge­ment social de grande enver­gure passe par le rejet de l’adultisme et par une remise en cause de notre propre auto­ri­té, pas uni­que­ment celle des grandes ins­ti­tu­tions par­fois corrompues.

    Chaque jour il est néces­saire d’interroger nos plus intimes convic­tions, de les sou­mettre au doute, de ne pas lais­ser s’établir le moindre abus. Cette évo­lu­tion passe par une modi­fi­ca­tion de notre com­por­te­ment envers nos enfants afin de per­mettre à une nou­velle géné­ra­tion de voir le jour, une géné­ra­tion plus confiante.

    Toute rela­tion devrait être gui­dée par l’écoute, le res­pect et l’équilibre.

    Source : http://​www​.kai​zen​-maga​zine​.com/​l​a​d​u​l​t​i​s​me/

    Réponse
    • J-Stéphane

      Maman, des­sine-moi une démocratie.
      httpv://youtu.be/WjHOmi9_faI

      Réponse
      • 222

        … « ni puni­tions, ni récom­penses »… (Sophie RABHI), ce préa­lable à toute véri­table évo­lu­tion humaine, ces fon­da­men­taux incon­tour­nables, ce juste milieu.

        Réponse
  5. Saint-Jarre Claude

    Indé­pen­dances
    L’in­dé­pen­dance onto­lo­gique de l’in­di­vi­du devrait être com­plé­tée par l’in­dé­pen­dance éner­gé­tique et ali­men­taire plus ou moins radi­cales des indi­vi­dus, oscil­lant entre l’au­to­suf­fi­sance sou­hai­tée à l’hé­té­ro-satis­fac­tion. Pour ce faire et par néces­si­té, la Fédé­ra­tion mon­diale des villes, vil­lages et com­munes ( FVVC). ordonne que la tran­si­tion éner­gé­tique s’ef­fec­tue dès main­te­nant vers des éner­gies viables, car nous gas­pillons actuel­le­ment 95% de l’éner­gie et n’en trans­for­mons qu’un quatre mil­lio­nième d’un pour cent de notre reve­nu en éner­gie. ( Buck­mins­ter Ful­ler, dans Cri­ti­cal Path et Ins­ti­tute of science in socie­ty, Rap­port sur l’éner­gie.) La tran­si­tion de l’a­gri­cul­ture indus­trielle à l’a­groé­co­lo­gie se fera en même temps, avec des banques de semences gra­tuites par­tout dis­sé­mi­nées. par décret. Le Vivant est un bien com­mun. Dès lors, les bre­vets sur le vivant et les OGM sont illégaux.
    Le Conseil des Citoyen(es) éclairé(e)s ( CCE), trans­met au FVVC le com­man­de­ment d’o­bli­ger l’Ins­ti­tut de recherches hap­pli­quées sur l’hargent ( IRHAHA) à dépo­ser un livre Blanc d’i­ci 8 mois au plus tard, sur la manière et sur le bon moment pour faire la tran­si­tion du sys­tème de comp­ta­bi­li­té basé sur l’argent au sys­tème de comp­ta­bi­li­té basé sur l’éner­gie, afin de don­ner un coup de main aux mon­naies locales et au troc.
    D’i­ci là, l’en­semble des mul­ti­na­tio­nales devront obli­ga­toi­re­ment payer mille mil­liards de dol­lars par jours pour la gra­vi­té et la lumière solaire, afin de finan­cer la répa­ra­tion des infra­struc­tures et de la nature inter­na­tio­nales qu’elles ont endom­ma­gées, faute de quoi elles seront pri­vées d’oxy­gène, en toute légi­time défense de l’Hu­ma­ni­té qui en per­du la jouissance.
    Ces bribes Consti­tu­tion­nels sont le germe d’une nou­velle Civi­li­sa­tion, empire du futur. 🙂

    Réponse
    • Saint-Jarre Claude

      Est-ce que  » Hem­pire du frui­tur » aurait été une expres­sion plus adéquate ?

      Réponse
  6. Saint-Jarre Claude

    L’o­tium ayant géné­ré de bonnes pen­sée, le Conseil Consti­tu­tif d’Ur­gence Auto­gé­ré( CCUA) annonce que le trans­port public et pri­vé élec­trique com­mence demain. Tous les bre­vets per­ti­nents inven­tés par l’es­prit humain seront mis à contri­bu­tion pour que seule l’éner­gie viable soit uti­li­sée pour le trans­port. L’ob­so­les­cence pla­ni­fiée ne sera plus ensei­gnée dans les Uni­ver­si­té dès le 20 novembre, par décret.
    Les ran­don­nées pédestres et au besoin, les trans­ports élec­triques condui­ront le peuple aux temples du sport. Mais les sports qui causent les com­mo­tions céré­brales sont sous haute sur­veillance du CCSE ( conseil suprême des sages éclairé(e)s)afin de sou­mettre aux dis­cus­sions popu­laires ce grave pro­blème qui prive l’As­sem­blée Consti­tuante tirée au sort de pos­sibles bons candidat(e)s via la docimasie.
    Si je délire, excusez-là!:)

    Réponse
  7. Benoit

    Une sélec­tion que j’a­vais faite en juin 2014 :
    « Com­ment nos consti­tu­tions donnent le pou­voir aux finan­ciers par Domi­nique Rousseau »

    httpv://www.youtube.com/watch?v=eaQQPa1pbZg&list=UUjRUOduxF-AlhU1y8P_pqLA

    Réponse
    • Saint-Jarre Claude

      Malaise.
      J’ai bien écou­té cette vidéo.
      À pro­pos de ce que j’ai écrit pré­cé­dem­ment, il me semble que c’est du hors sujet et peut-être même un  » écueil », si je me fie au docu­ment :  » Les ate­liers consti­tuants », car ce que je’ai écrit est un conte­nu et non pas un dis­cours sur le conte­nant, la Constitution.
      Par ailleurs, je m’ex­prime, ce qui est de l’i­se­go­ra. Ai-je tort au raison ?
      Si j’ai tort, alors j’ai à apprendre au sujet du pro­ces­sus consti­tuant, encore et je n’ai rien à dire avant d’a­voir tout appris !
      Est-ce que je me trompe ?

      Réponse
      • Eliade Guy

        … ais je tord .. j’ ose vous répondre ?
        Non vous n’ avez pas tord .. mais il s’ agit bien de dépas­ser l’ opi­nion, la doxa. Donc oui conti­nuez mais peut-être devriez vous ne pas com­men­cer votre contri­bu­tion par .. inter­dire etc.. car vous allez faire de la « peine » aux liber­taires, aux uni­ver­sa­listes … Je com­men­ce­rai par article pre­mier : la France est une répu­blique « indivisible » :
        I) Larousse : Qui ne peut être divi­sé … c.a.d
        sépa­ré, dis­tin­gué en par­ties … qui,comment, pour­quoi ? et reprendre l’in­ter­ro­ga­tion par pourquoi,comment, par qui ?
        Pour­quoi : à cause d’ inter­êts conflic­tuels .. maitres et esclaves ..
        Qu’ est ce que je crois défendre en tant que pseu­do-maitre , en tant que pseudo-esclave ..
        Com­ment : par la domination
        Qui : ceux qui asser­vissent, ceux qui dominent
        etc ..

        Réponse
        • Saint-Jarre Claude

          Mer­ci !

          Réponse
        • Saint-Jarre Claude

          J’ai le goût de pré­ci­ser ma ques­tion : dans le wiki, il y a une consti­tu­tion en sché­ma, toute expli­quée. On dirait que tout est dit, qu’il n’y a pas grand chose à ajou­ter. Si c’est le cas, où en sommes-nous ren­dus dans les étapes vers le but ?

          Réponse
  8. BA

    Est-ce que quel­qu’un a des nou­velles de Jean-Claude Juncker ?

    Jean-Claude Jun­cker a disparu.

    Il n’ac­corde plus aucune inter­view, il fuit les jour­na­listes, il évite toutes les camé­ras de télé­vi­sion, il annule au der­nier moment sa par­ti­ci­pa­tion aux Jour­nées de Bruxelles, etc. Bref, il se cache.

    Et, tou­jours aus­si cou­ra­geux, il laisse son porte-parole Mar­ga­ri­tis Schi­nas affron­ter les ques­tions des jour­na­listes sur le scan­dale Luxleaks.

    Résul­tat : son porte-parole ne sait pas quoi répondre. 

    Son porte-parole ne fait que répé­ter comme un robot : « M. Jun­cker est le pré­sident de la Com­mis­sion euro­péenne. Ceux qui doivent four­nir les réponses, toutes les réponses, ce sont les auto­ri­tés luxembourgeoises. » 

    Jus­qu’à quand Jean-Claude Jun­cker refu­se­ra de s’ex­pli­quer sur le scan­dale Luxleaks ?

    Jus­qu’à quand Jean-Claude Jun­cker se cachera ?

    Lisez cet article :

    Lux­leaks : le porte-parole de Jun­cker refuse d’évoquer son rôle en tant que Pre­mier Ministre du Luxembourg.

    http://www.lesoir.be/700706/article/actualite/fil-info/fil-info-economie/2014–11-06/luxleaks-porte-parole-juncker-refuse-d-evoquer-son-role-en-tant‑q

    Réponse
    • frederick

      Jun­cker, a dis­pa­ru, mais non c’est la poli­tique qui a disparue.
      On vient de décou­vrir l’eau tiède, non mais je rêve ;
      les capi­taux du monde entier fuient l’im­pôt, ça ne date pas d’hier a ce que je sache.
      Ce que vous n’a­vez pas com­pris, c’est que pour la pre­mière fois les oli­garques belges se sont fait éjec­ter dans l’op­po­si­tion, ils pré­fèrent une guerre civile plu­tôt que de perdre leurs pri­vi­lèges révi­sez vos clas­siques vous décou­vri­rez que c’est un pro­cé­dé très commun.
      ps : pour que mes pro­pos soient bien com­pris je ne vote plus depuis 20 ans.

      Réponse
  9. Eliade Guy

    Etienne dit :
    une réflexion cau­sale sur la qua­li­té du pro­ces­sus constituant,
    Vou­kez vous dire « ver­tu » sans avoir peur des mots … j’ entends ver­tus au sens de ce que l’ on peut tirer en terme d’ édu­ca­tion pour soi et les autres du pro­ces­sus consti­tuant. Je vous pro­pose de lire ce texte (peut-être en dia­go­nal  » c’ est issue d’ un cou­rant américain :
    « Dans l’épistémologie amé­ri­caine, depuis une ving­taine d’années se déve­loppe un cou­rant appe­lé « Vir­tue Epistemology » »
    « Épis­té­mo­lo­gie » n’a pas ici le sens d’« étude his­to­rique et phi­lo­so­phique des doc­trines et des concepts scien­ti­fiques », celui qui s’est impo­sé en France depuis soixante ans à peu près, mais le sens de « phi­lo­so­phie de la connaissance ». »

    Ver­tus épis­té­miques, émo­tions cog­ni­tives et éducation
    http://​edu​ca​tion​di​dac​tique​.revues​.org/​380

    le concept d’ émo­tions cog­ni­tives me parle ain­si que ver­tus épis­té­miques qui nous légitiment

    Réponse
    • Eliade Guy

      Sans perdre de vue évi­dem­ment l’ objec­tif réel qui est la dési­gna­tion d’ une assem­blée consti­tuante par le Tirage Au Sort par­mi les « citoyens »
      G

      Réponse
    • Eliade Guy

      En d’ autres termes on ne sau­rait se trom­per comme cœur col­lec­tif .. en effet il n’ y a pas que le cer­veau (rai­son­nable) col­lec­tif mais aus­si le cœur et les émo­tions cog­ni­tives au delà de nos croyances epistémiques

      un futur citoyen

      Réponse
      • Jacques

        En effet c’est tout le pro­bleme du choc phi­lo­so­phique entre civi­li­sa­tions : nous phi­lo­so­phons avec notre tete, les chi­nois avec leur coeur… On retrouve la meme dif­fe­rence dans le mot « medi­ta­tion » : nous voyons la medi­ta­tion comme « per­iode d’in­cu­ba­tion ima­gi­na­tive », alors que les chi­nois la voient comme « faire le vide »… dans « l’o­rage » des emotions.
        De plus, en mede­cine chi­noise (je com­mence tout juste) le Qi sub­til est pro­duit au niveau du coeur par la « fusion » des matieres (yin) venant des reins et du Qi de l’air (yang) venant des pou­mons. Coeur et pou­mons sont donc « l’u­sine a Qi » ; le Qi lui-meme n’e­tant qu’une repre­sen­ta­tion du sys­teme hor­mo­nal (avec dif­fe­rents Qi sui­vant les organes/entrailles)… Bref…

        Réponse
  10. Eliade Guy

    A ce pro­pos .. en com­plé­ment de l’ affron­te­ment contre la police .. peut-être fau­drait t il deman­der aux syn­di­cats de police de s’ expri­mer sur la mort de Remi Fraisse
    N’ avez vous pas honte en tant qu’ hommes ?

    Réponse
    • Eliade Guy

      … de l’ impasse dans laquelle vous êtes ?

      Réponse
  11. Eliade Guy

    La vraie jus­tice res­tau­ra­tive est dans l’ acte constituant :

    Vite un re-constituant 😉 

    Née outre-Atlan­tique voi­ci quelques dizaines d’an­nées, mais encore mal connue en France, la jus­tice res­tau­ra­tive (res­to­ra­tive jus­tice en anglais, par­fois tra­duite par jus­tice répa­ra­trice) offre une autre approche que la jus­tice puni­tive. La jus­tice res­tau­ra­tive prend en consi­dé­ra­tion les auteurs, les vic­times, leurs proches mais aus­si la com­mu­nau­té. Elle vise à les res­tau­rer dans leur inté­gri­té et dans leurs liens sociaux afin leur per­mettre, mal­gré tous les dom­mages, subis ou cau­sés, de se recons­truire. Ce n’est pas une jus­tice de l’ex­cuse ou de la démis­sion. C’est une jus­tice sou­cieuse de l’avenir.

    Réponse
  12. Ana Sailland

    Cour­rier de Philippe

    ENVOI EN NOMBRE

    Bon­jour les amiES,

    Domi­nique Rous­seau pro­fes­seur de droit consti­tu­tion­nel dit :

    « Dans les der­nières années, toutes les ques­tions impor­tantes ont été sor­ties non par des dépu­tés, mais par les lan­ceurs d’alerte. La socié­té est capable de mettre sur la place publique non seule­ment les ques­tions qui font pro­blème, comme la san­té, l’alimentation, le loge­ment, mais elle est aus­si capable de pro­duire des réponses, d’imaginer des règles nou­velles pour l’intérêt général. »

    Il sou­ligne aus­si que les élites poli­tiques estiment que les citoyens sont incom­pé­tents pour défi­nir ce qu’est l’intérêt géné­ral de la socié­té et jugent donc nor­mal de défi­nir eux-mêmes ce qu’il est. C’est ce qui entraine la cas­sure de plus en plus pro­fonde entre les gou­ver­ne­ments et les peuples. La « pen­sée d’É­tat » construite sur des abs­trac­tions doit céder la place à une « pen­sée de la société. »

    Un pre­mier pas, car ce n’est pas le seul pour aller dans le sens d’une récon­ci­lia­tion entre les citoyens et leurs élus serait d’ins­ti­tuer un refe­ren­dum d’initiative popu­laire. Pour que les citoyens puissent rependre la place et le pou­voir qu’ils ont aban­don­né (ou qu,on leur a reti­ré) ne croyez vous pas qu’il faut sou­te­nir cette idée chaque fois qu’elle se présente ?
    http://​www​.arti​cle3​.fr/​a​c​t​i​o​n​s​/​p​e​t​i​t​i​o​n​-​p​o​u​r​-​l​-​i​n​s​t​a​u​r​a​t​i​o​n​-​d​u​-​r​e​f​e​r​e​n​d​u​m​-​d​-​i​n​i​t​i​a​t​i​v​e​-​c​i​t​o​y​e​n​n​e​-​e​n​-​f​r​a​nce

    Ami­ca­le­ment

    Phi­lippe

    Réponse
    • Di Girolamo

      Qué­man­der le réfé­ren­dum (qu’est ce d’autre qu’une péti­tion ? ) ? Alors que c’est un élé­ment cen­tral à la démo­cra­tie .… C’est pla­cer bien bas ce que nous devons exi­ger ; exi­ger c’est refu­ser la dési­gna­tion des repré­sen­tants , temps que l’ar­ticle 3 ne sera pas visi­té et mise en musique ; ce qui ni plus ni moins est un acte constituant.

      Réponse
      • Ana Sailland

        😉 Je ne suis pas aus­si inté­griste que mes idées 😉

        Le cas est un peu par­ti­cu­lier puisque le réfé­ren­dum est ins­crit dans la consti­tu­tion, certes avec un ou, dont on ne sait s’il est inclu­sif ou exclu­sif (OR ver­sus XOR), certes sans que soit spé­ci­fié qui est l’initiant.

        Il y a peut être matière à aler­ter un tri­bu­nal supranational.
        Un juriste dans la salle ?

        Réponse
        • Di Girolamo

          Il y a là matière à aler­ter le conseil consti­tu­tion­nel ; mais ce serait peine per­du parce qu’ils savent tout ça ; effec­ti­ve­ment c’est là où l’on voit que la consti­tu­tion ne doit pas être confié à des hommes de pou­voir et des pro­fes­sion­nels .Théo­ri­que­ment c’est le pré­sident de la répu­blique qui est garant de la consti­tu­tion et de la sou­ve­rai­ne­té popu­laire ! belle rigolade !
          Je pense qu’il serait inté­res­sant de por­ter plainte ; mais moi aus­si je ne suis pas juriste et ne sait pas com­ment faire .

          Réponse
          • Ana Sailland

            DUDH (décla­ra­tion uni­ver­selle des droits de l’humain)

            Article 21
            1. Toute per­sonne a le droit de prendre part à la direc­tion des affaires publiques de son pays, soit direc­te­ment, soit par l’in­ter­mé­diaire de repré­sen­tants libre­ment choisis.
            2. Toute per­sonne a droit à accé­der, dans des condi­tions d’é­ga­li­té, aux fonc­tions publiques de son pays.
            3. La volon­té du peuple est le fon­de­ment de l’au­to­ri­té des pou­voirs publics ; cette volon­té doit s’ex­pri­mer par des élec­tions hon­nêtes qui doivent avoir lieu pério­di­que­ment, au suf­frage uni­ver­sel égal et au vote secret ou sui­vant une pro­cé­dure équi­va­lente assu­rant la liber­té du vote.

            Dans le point 1 on retrouve la même ambi­guï­té avec le « soit soit » que plus haut avec le « ou ».
            Il n’y avait donc pas de mathé­ma­ti­cien par­mi les rédacteurs 😉

            Les points 1 & 3 sont contradictoires :
            Le point 3 ins­ti­tue la réduc­tion de la volon­té popu­laire à l’é­lec­tion de ses représentants !!!
            Pour toute la pla­nète, tous les peuples, à toutes les époques, car tel est le sens du mot universel !!!

            Cet article 21 est par­ti­cu­liè­re­ment impor­tant pour nous qui sommes sen­sibles au vice de l’é­lec­tion, car il per­met au delà du cas par­ti­cu­lier de cap­ter un point important.

            Je me sou­viens de l’en­thou­siasme du cher Sté­pahne Hes­sel lors­qu’il sou­li­gnait l’im­por­tance du mot uni­ver­sel. J’ai­mais cet enthou­siasme mais ne le par­ta­geais pas, du moins pas à 100%.

            Je le répète pour l’a­voir déjà écrit : il n’existe pas de droit uni­ver­sel intrin­sèque : l’ex­pres­sion d’un prin­cipe est tou­jours celle d’un groupe et ne sau­rait donc être uni­ver­selle ;;; la recon­nais­sance de la plas­ti­ci­té des valeurs est une néces­saire pro­tec­tion contre la fausse uni­ver­sa­li­té décré­tée par un temps ou un groupe humain )))

          • Di Girolamo

            « Je le répète pour l’avoir déjà écrit : il n’existe pas de droit uni­ver­sel intrin­sèque : l’expression d’un prin­cipe est tou­jours celle d’un groupe et ne sau­rait donc être uni­ver­selle ;;; la recon­nais­sance de la plas­ti­ci­té des valeurs est une néces­saire pro­tec­tion contre la fausse uni­ver­sa­li­té décré­tée par un temps ou un groupe humain ))) »

            N’au­rait tu pas là énon­cé un prin­cipe uni­ver­sel ? C’est à dire le prin­cipe que ni toi ni moi ni aucun groupe humain ne pos­sède l’universalité .
            l’ar­ticle 3 de l’ac­tuelle consti­tu­tion est très fort :
            « La sou­ve­rai­ne­té natio­nale appar­tient au peuple qui l’exerce par ses repré­sen­tants et par la voie du référendum.
            Aucune sec­tion du peuple ni aucun indi­vi­du ne peut s’en attri­buer l’exercice. »
            Il n’y a pas de ou mais un et ; le réfé­ren­dum n’est pas facul­ta­tif ‚c’est une obli­ga­tion . Et le « Aucune sec­tion du peuple ni aucun indi­vi­du ne peut s’en attri­buer l’exer­cice » est très clair ; aucune sec­tion com­prend donc aus­si les repré­sen­tants qui, si le réfé­ren­dum est lais­sé en friche, violent méca­ni­que­ment la consti­tu­tion en s’at­tri­buant l’exer­cice de la sou­ve­rai­ne­té populaire .
            C’est un scan­dale un peu plus épais que celui dont on nous rabat les oreilles avec Fillon ! Mais per­sonne , je dis bien per­sonne n’a rele­vé la chose . Sans doute parce que tout le monde est atta­ché à défendre SA cause ; alors que la voie de la réflexion col­lec­tive et de la déci­sion col­lec­tive oblige à prendre en compte l’autre et brise nos cer­ti­tudes ou volon­té de pouvoir .

          • Ana Sailland

            Le prin­cipe de non uni­ver­sa­li­té est il universel 😉
            J’y avais pensé.
            Sauf qu’il ne s’a­git pas d’une opi­nion mais de math : si un groupe énonce un prin­cipe, c’est son prin­cipe, défi­ni par son opi­nion, et il ne peut en démon­trer l’u­ni­ver­sa­li­té, ne serait ce que puisque les géné­ra­tions futures ne sont pas consul­tées, ou puis­qu’il n’est tout sim­ple­ment pas la tota­li­té du peuple, ni celle des peuples.

            ;;;;;;;;;

            Dans « nos » textes (qui sont les leurs), il y a l’an­nonce du res­pect de la décla­ra­tion de 1789, du pré­am­bule de 1946, des droits de l’homme.

            Il y aurait pos­si­bi­li­té de cher­cher des contra­dic­tions, mais « ils » sont malins, et quand ça devient cri­tique « ils » ont rédi­gé flou.

            La consti­tu­tion est vrai­ment écrite contre nous, mais avec art et habileté :
            Des failles affleurent mais inexploitables.

          • Ana Sailland

            encore @DJ

            « Le réfé­ren­dum est obli­ga­toire » »> Certes, mais il est à l’i­ni­tia­tive du prince, et aucun prin­cipe écrit ne contre­dit cet état de fait.

             » « Aucune sec­tion du peuple ni aucun indi­vi­du ne peut s’en attri­buer l’exercice » est très clair ; aucune sec­tion com­prend donc aus­si les représentants »
            »>
            Ben non, car les repré­sen­tants ne sont pas une sec­tion du peuple mais l’ou­til pour le peuple de faire valoir sa volon­té. C’est certes inac­cep­table, mais … constitutionnel .…..

            On s’est fait avoir en 1789. Point final 😉

          • Di Girolamo

            Nous ne sommes pas en 1789 mais en 2014 et tout reste possible .
            Je vais te réécrire ce qui est écrit en 1 ‚l’ar­ticle en ques­tion et en 2 ce que toi tu lis :

            1)« La sou­ve­rai­ne­té natio­nale appar­tient au peuple qui l’exerce par ses repré­sen­tants et par la voie du référendum.
            Aucune sec­tion du peuple ni aucun indi­vi­du ne peut s’en attri­buer l’exercice. »
            2) « La sou­ve­rai­ne­té natio­nale appar­tient au peuple qui l’exerce par ses représentants.
            Aucune sec­tion du peuple ni aucun indi­vi­du ne peut s’en attri­buer l’exercice.  »
            On se fait avoir en 2014 .
            Ce qui serait inté­res­sant c’est de com­prendre le pour­quoi .Rien ne nous ( mili­tants, socié­té civile) empêche de reven­di­quer d’une manière forte et intran­si­geante ‚reven­di­ca­tion uni­taire, cet article ; c’est à dire d’a­bord son étude appro­fon­di , ce qui relève du tra­vail consti­tuant puis sa mise en œuvre .
            Mais c’est mieux de deman­der , qué­man­der , le non cumul , le tirage au sort , le RIP ? Au moins on ne demande pas tout d’un coup ; de peur qu’a­près on s’ennuie ?

          • Ana Sailland

            Ces textes ins­ti­tuent la délé­ga­tion de pouvoir.
            Et aucune sec­tion ne s’ap­pro­prie puisque nous confions nos inté­rêts à des représentants.
            Les gens qui ont rédi­gé ça sont des cham­pions de la xyloglossie.
            Leur truc se tient.

            Par contre, dans la DUDH, qui reste réfé­rence recon­nue et signée, il y a une faille dans le vocabulaire :

            Je reviens sur l’ar­ticle 21 Point 1 de la DUDH

            Article 21 :
            1. Toute per­sonne a le droit de prendre part à la direc­tion des affaires publiques de son pays, soit DIRECTEMENT, soit par l’in­ter­mé­diaire de repré­sen­tants LIBREMENT choisis.

            « Direc­te­ment », je ne peux pas. Sauf à me pré­sen­ter aux élec­tions, et en cas de non élec­tion, je ne par­ti­cipe pas.

            « Par l’in­ter­mé­diaire de repré­sen­tants libre­ment choi­sis » je ne peux pas non plus puisque les can­di­dats aux élec­tions sont fil­trés par d’autres que moi.
            Si je veux être repré­sen­tée par mon avo­cat, c’est impossible.
            Par ma voi­sine non plus.
            Je ne choi­sis donc pas libre­ment mes représentants.
            Et la DUDH ne parle en aucun cas de repré­sen­tants choi­sis par tous et pour tous.

            Ce n’est pas du soit soit mais du ni ni.

            Ensuite com­ment plai­der et où, là est la question …

            N’ou­blions pas que les « tri­bu­naux » en lice sont cul et che­mise avec la par­tie adverse, quand il ne sont pas car­ré­ment nom­més par elle.

          • Ana Sailland

            Pré­si­dence de la république :

            Le coup des 500 signa­tures n’est pas com­pa­tible avec la DUDH qui spé­ci­fie que JE peux choi­sir libre­ment MES représentants.
            Et ce méca­nisme m’empêche de me pré­sen­ter en vue de par­ti­ci­per direc­te­ment, ce qui serait gon­flé, j’en conviens, mais le droit m’en est reconnu.

          • Di Girolamo

            Tou­jours pas vrai­ment d’ac­cord avec toi ; le texte désigne clai­re­ment l’exer­cice de la sou­ve­rai­ne­té et « la voie du réfé­ren­dum  » n’est pas facul­ta­tive ; elle se situe sans res­tric­tion à éga­li­té avec la dési­gna­tion des repré­sen­tants ; cela dit le pro­blème n’est pas vrai­ment seule­ment juri­dique et comme tu le sou­ligne la jus­tice est politisée ;
            le pro­blème est bien poli­tique et il reste entier : per­sonne , aucun par­ti , aucun mou­ve­ment ne reven­dique clai­re­ment la pré­sence d’un outil public per­met­tant de réflé­chir et déci­der ensemble ; il n’y a pas de reven­di­ca­tion fron­tale , pas d’exi­gence orga­ni­sée et clai­re­ment for­mu­lée de ce qui n’est que la démocratie . 

            Pour le coup des 500 signa­ture pour la pré­si­dence , là non plus la consti­tu­tion n’est pas res­pec­tée puisque le scru­tin pré­si­den­tiel est DIRECT . Tout le monde devrait pou­voir se pré­sen­ter et ce sont les élec­teurs qui dans un pre­mier tour trie­raient un cer­tain nombre de can­di­dats , 10 ou 5 peu importe ‚à définir.
            Si on cède sur ces prin­cipe , on avale tout le reste . C’est ce qui se passe.
            Plus j’a­vance et plus je me rends compte que la démo­cra­tie n’est pas com­prise et par consé­quent pas désirée.

  13. Saint-Jarre Claude

    Le der­nier com­men­taire en est un sur le conte­nu : La consti­tu­tion. Bravo !
    Je suis étran­ger à la France En ce sens, ma par­ti­ci­pa­tion est  » irra­tion­nelle ». Mon­sieur Chouard, en disant que les pro­blèmes que nous vivons sont la consé­quence de notre démis­sion à écrire la consti­tu­tion. Cela veut-il dire que ce n’est que lors­qu’elle sera écrite citoyen­ne­ment que nous par­ler ici de pro­blèmes à régler par des lois ? Les com­men­taires devraient-ils alors ne concer­ner que la consti­tuion, comme le fait le pré­cé­dent ? Si oui, peut ‑être faut ‑il un nou­velle sec­tion au blog pour l’i­se­go­ra seulement ?

    Réponse
    • Eliade Guy

      Oui mon­sieur : Cela veut-il dire que ce n’est que lorsqu’elle sera écrite citoyen­ne­ment que nous par­ler ici de pro­blèmes à régler par des lois ?
      Des lois écrites et adop­tées par l’ ensemble des citoyens, c’ est ce que peut garan­tir une constitution.
      Mais vous dites : que ce n’ est que lors­qu ‘elle sera .. nous par­ler .. seule­ment après ? … l’ un n’ est pas exclu­sif de l’ autre ? … et le débat légi­time cer­taines cen­tra­li­tées ou prio­ri­tés … Mais en effet les choix de socié­té seront déci­dés après non ?

      Réponse
  14. Patrick Le Yéti

    Mer­ci Etienne, pour cette inter­view de Rous­seau et la suite de la vidéo de Média­part avec le repré­sen­tant de Podémos. 🙂

    Réponse
  15. frederick

    une har­ley, et un fling, au niveau de la sym­bo­lique c’est très moyen.
    Ne pas confondre une noble cause avec une affiche de pub grossière.

    Réponse
    • Eliade Guy

      En effet déchouar­di­sé n’ est pas ligoté/caricaturé ou insulté

      Réponse
  16. frederick

    Ces affiches sont là pour­quoi, a votre avis ?

    Réponse
    • grioune

      Ces affiches font rire et cela fait du bien.

      Réponse
      • oli

        Elles ne sont sans doute pas à prendre au pre­mier degré… Et per­mettent de faire cir­cu­ler l’i­dée. Pour en arri­ver à com­prendre qu’il s’a­git d’une noble cause, il faut d’a­bord savoir qu’elle existe. Enfin ce n’est que mon avis.

        Réponse
        • 222

          Et parce que la Démo­cra­tie concerne la diver­si­té, il est bon et utile d’a­bor­der la Cause sous les angles, des plus réflé­chis aux plus ludiques…

          Réponse
  17. J-Stéphane

    « Le sou­ci des plus pauvres, Dufour­ny, la Révo­lu­tion fran­çaise et la démocratie » 

    Essai de Michèle Gre­not, 426 pages, Édi­tions Quart Monde, février 2014, http://www.editionsquartmonde.org/Le-souci-des-plus-pauvres?var_recherche=Le%20souci%20des%20plus%20pauvres

    Voi­ci une recen­sion de ce livre :

    Une démo­cra­tie inachevée…

    C’est une étude magis­trale et pas­sion­nante que nous pro­pose l’auteure qui dans la publi­ca­tion de sa thèse revient lar­ge­ment sur la période révo­lu­tion­naire et sur une pro­blé­ma­tique sou­vent igno­rée ou peu abor­dée : celle rela­tive à la démo­cra­tie et à l’accès de tous les adultes aux droits politiques. 

    Le suf­frage uni­ver­sel n’existait pas et n’a pas été conquis lors de cette révo­lu­tion fran­çaise de 1789 : 

    Les femmes en ont été exclues, ain­si que les pauvres, ceux qui n’avaient pas de domi­cile fixe et ceux qui n’étaient pas assu­jet­tis à l’impôt.

    Michèle Gre­not nous entraîne dans les com­bats et les débats qui ont tra­ver­sé cette fin de siècle révolutionnaire. 

    C’est ain­si que nous décou­vrons un per­son­nage his­to­rique peu suf­fi­sam­ment connu qui a défen­du dès la pré­pa­ra­tion des états géné­raux, l’idée que la dis­cri­mi­na­tion était inacceptable. 

    Tous les citoyens devaient avoir droit à la parole. 

    Mal­heu­reu­se­ment les infor­tu­nés, ils sont en nombre, seront exclus des lieux de débat et de décisions. 

    Seule, la consti­tu­tion de 1793 ira dans la bonne direc­tion mal­gré ses imper­fec­tions : les condi­tions de cens ( ver­se­ment d’un impôt) sont sup­pri­mées certes mais il faut pour être citoyen dis­po­ser d’un domicile.. 

    Dufour­ny va conti­nuer à œuvrer inlas­sa­ble­ment pour la démo­cra­tie ouverte à tous, y com­pris contre son propre camp. 

    Mal­heu­reu­se­ment la réac­tion ther­mi­do­rienne et la consti­tu­tion de 1795 vont balayer les quelques avan­cées obtenues. 

    Ce quart monde, vic­time de la famine, de la pau­vre­té doit pou­voir obte­nir enfin des condi­tions décentes de vie et dis­po­ser des droits politiques…. 

    C’est pour Dufour­ny une exi­gence ce qui le conduit à conti­nuer jusqu’à sa mort à défendre cette orientation. 

    Quand l’auteure de cette œuvre pas­sion­nante évoque Dufour­ny, son action et son regard cri­tique sur la socié­té de la fin du 19 ème siècle, on a l’impression à la lec­ture de ses lignes qu’il existe quelques res­sem­blances avec la France d’aujourd’hui :

    Les vexa­tions suivent et accom­pagnent l’infortune :

    « Nom­breuses sont les occa­sions d’avoir des démê­lés avec la jus­tice, endet­te­ment, vaga­bon­dage, men­di­ci­té, non- paie­ment de loyers, de nourrices….Il ajoute les « tour­ments de l’âme », ce qui veut dire sans doute l’angoisse du len­de­main, de l’absence de toit, de travail….. » 

    Ce que Louis-Pierre Dufour­ny ne pou­vait pas pré­voir, c’est que 220 ans après sa mort, la pau­vre­té ne serait pas endi­guée et qu’un fran­çais sur 7 vivrait sous le seuil de pauvreté….. 

    Le com­bat qu’il a mené cou­ra­geu­se­ment, sans fai­blir est pour­sui­vi aujourd’hui par de nom­breuses asso­cia­tions comme ATD Quart Monde afin que cha­cun et cha­cune puisse par­ti­ci­per à la vie poli­tique et accé­der à tous les droits sociaux.

    Jean-Fran­çois Chalot 

    Source : http://​www​.familles​-laiques​-de​-vaux​-le​-penil​.fr/​a​r​t​i​c​l​e​-​l​e​-​s​o​u​c​i​-​d​e​s​-​p​l​u​s​-​p​a​u​v​r​e​s​-​1​2​4​9​7​5​5​8​5​.​h​tml

    http://www.academia.edu/6951881/Postface_au_livre_de_Mich%C3%A8le_Grenot_Le_souci_des_plus_pauvres._Dufourny_la_R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise_et_la_d%C3%A9mocratie

    http://​www​.atd​-quart​monde​.fr/

    Réponse
  18. BA

    A pro­pos de Jean-Pierre Jouyet, le secré­taire géné­ral de la pré­si­dence de la République :

    Le dépu­té socia­liste Emma­nuel Mau­rel dit de Jean-Pierre Jouyet : « Ce qu’il incarne avec Emma­nuel Macron, je ne suis pas cer­tain que cela ras­sure. Au moment des coupes bud­gé­taires, lors du pro­jet de loi de finances de l’au­tomne, nous serons nom­breux à nous y opposer. »

    Effec­ti­ve­ment, le nou­veau secré­taire géné­ral est un sym­bole. Sym­bole de la tech­no­cra­tie euro­phile si sou­vent bro­car­dée par les extrêmes et les déma­gogues. Il a tous les insignes du poli­ti­que­ment cor­rect. Ber­cy, le Tré­sor, l’ins­pec­tion des Finances, la banque… Il connaît tous les patrons. Pré­side l’ins­ti­tut Aspen France qui sélec­tionne les Young Lea­ders. Est membre du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion du Siècle… En revanche, un tel pro­fil, à ce poste cen­tral, est ras­su­rant pour les milieux d’af­faires, pour Bruxelles, Ber­lin, Rome. Si Fran­çois Hol­lande réus­sit, Jean-Pierre Jouyet pour­ra s’e­nor­gueillir d’a­voir contri­bué à faire évo­luer la vieille gauche. S’il échoue, ce sera le gou­dron et les plumes.

    http://​www​.chal​lenges​.fr/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​2​0​1​4​1​1​1​0​.​C​H​A​0​0​3​8​/​j​o​u​y​e​t​-​l​-​h​o​m​m​e​-​q​u​i​-​r​a​s​s​u​r​a​i​t​-​l​e​-​p​r​e​s​i​d​e​n​t​.​h​tml

    Jean-Pierre Jouyet :
    1- Sym­bole de la tech­no­cra­tie europhile.
    2- Car­rière dans la banque : pré­sident de Bar­clays France en 2005.
    3- Pré­side l’ins­ti­tut Aspen France qui sélec­tionne les Young Leaders. 
    4- Membre du conseil d’ad­mi­nis­tra­tion du Siècle.

    En clair :

    Jean-Pierre Jouyet est l’in­car­na­tion de la nou­velle aristocratie.

    Cette nou­velle aris­to­cra­tie subi­ra le sort de l’an­cienne aristocratie.

    Ils fini­ront la tête au bout d’une pique.

    Réponse
  19. BA

    La France n’est plus une république.

    La France n’est plus une démocratie.

    En réa­li­té, ce sont 2000 familles qui ont tous les pouvoirs.

    En réa­li­té, ces 2000 familles forment la nou­velle aristocratie.

    La nou­velle aris­to­cra­tie subi­ra le sort de l’an­cienne aristocratie.

    Ils fini­ront la tête au bout d’une pique.

    Lisez cet article :

    Bien­ve­nue dans la bulle.

    L’un est secré­taire géné­ral de la pré­si­dence de la Répu­blique, et l’autre, l’un des prin­ci­paux lea­ders de l’opposition. Pour­tant, quand Jean-Pierre Jouyet et Fran­çois Fillon déjeunent, ce sont deux amis – deux anciens col­la­bo­ra­teurs, même – qui se retrouvent dans un res­tau­rant proche de l’Elysée… Retour sur cet entre-soi auquel « Marianne » consacre un dos­sier dans son numé­ro actuel­le­ment en kiosques. 

    Le 20 octobre au matin, les Fran­çais ont appris le décès acci­den­tel du PDG de Total, Chris­tophe de Mar­ge­rie, et ceux qui regar­daient France 2 ont aus­si appris que le grand patron était un proche du ministre de l’E­co­no­mie, Emma­nuel Macron. « C’est un ami que je perds », a expli­qué le jeune hôte de Ber­cy, visi­ble­ment ému. 

    En enten­dant cela, l’un de ses col­lègues du gou­ver­ne­ment a failli s’é­touf­fer avec son café du matin… « Il pou­vait saluer le capi­taine d’in­dus­trie, l’homme jovial, mais expli­quer aux Fran­çais qu’il pleu­rait son-ami-le-sym­bole-du-CAC, où avait-il la tête ?… Il est ministre de gauche – ministre de gauche, ça veut dire quelque chose quand même, non ? »
     
    Au moins Emma­nuel Macron a‑t-il le mérite de la sin­cé­ri­té… Reje­ton reven­di­qué à la fois par Jean-Pierre Jouyet et par Jacques Atta­li, le jeune ins­pec­teur des finances a été bibe­ron­né au lait du Tout-Paris et aux dou­ceurs de l’entre-soi. Un bébé « bulle », comme le monde clos et décon­nec­té dans lequel il évo­lue et où l’ont pro­pul­sé ses deux Pygmalion… 

    « Tout change. Rien ne change. Les crises et les pré­si­dents se suc­cèdent, mais il fait tou­jours bon dans le petit jar­din de Jacques Atta­li », cise­laient récem­ment nos confrères du Point dans un article décri­vant les dîners « sans tra­la­la » orga­ni­sés par l’an­cien sher­pa de Mit­ter­rand, dans les­quels gre­nouillent – avec élé­gance et sim­pli­ci­té – poli­tiques de droite, de gauche, grands patrons, édi­to­ria­listes chic et chocs, mais où cha­cun est prié de lais­ser ses opi­nions et ses dis­sen­sions à la porte. « Dans cette mai­son, on est en ter­rain neutre », sur­en­ché­rit Attali.
     
    Comme chez les Jouyet, Jean-Pierre – secré­taire géné­ral de l’E­ly­sée – et son épouse Bri­gitte, aux­quels le Monde, cette fois, a récem­ment consa­cré un por­trait élo­quent. Chez eux, « les soirs d’é­lec­tions, que la gauche ou la droite l’emporte, on trouve tou­jours une moi­tié de convives pour fêter la vic­toire au cham­pagne rosé… Taittinger ».
     
    Car Madame Jouyet, née Bri­gitte Tait­tin­ger, est de la famille de la célèbre mai­son des cham­pagne Tait­tin­ger. Tout comme l’é­tait Chris­tophe de Mar­ge­rie, son cou­sin, l’a­mi d’Em­ma­nuel Macron, dis­ciple de Jean-Pierre Jouyet. Vous suivez ? 

    Dans son article sur les obsèques du patron de Total, jus­te­ment, Paris Match dresse un por­trait chi­rur­gi­cal de cette « caste au pou­voir », ces « brah­manes répu­bli­cains, dis­crets et cour­tois, qui tiennent la France. […] 2 000 familles bon chic bon genre, qui n’ont même pas besoin de se connaître pour se reconnaître ».
     
    C’est ain­si. Le col­lègue outré d’Em­ma­nuel Macron a beau en recra­cher son café, « ministre de gauche », ça ne veut plus vrai­ment dire grand-chose. 

    « Du fait de l’é­pui­se­ment des grandes divi­sions hori­zon­tales nées de la Révo­lu­tion fran­çaise (droite et gauche), nous reve­nons aux divi­sions ver­ti­cales (haut et bas) défi­nies au XVIe siècle par Gui­char­din qui oppo­sait le palaz­zo à la piaz­za [le palais à la place] », ana­lyse l’es­sayiste Jacques de Saint Vic­tor, dans la Revue des deux mondes.
     
    Gui­char­din – Guic­ciar­di­ni pour les ita­lo­phones -, contem­po­rain mécon­nu de Machia­vel, écri­vait : « Il existe sou­vent entre le palais et la place un brouillard si épais ou un mur si mas­sif que, le regard des hommes n’y péné­trant pas, le peuple en sait tout aus­si long sur ce que fait celui qui gou­verne ou sur les rai­sons pour les­quelles il le fait que sur les affaires des Indes. »
     
    C’é­tait il y a cinq siècles. 

    http://​www​.marianne​.net/​B​i​e​n​v​e​n​u​e​-​d​a​n​s​-​l​a​-​b​u​l​l​e​_​a​2​4​2​7​5​0​.​h​tml

    Réponse
  20. Ana Sailland

    « Ils fini­ront la tête au bout d’une pique »

    Il me semble que le sta­tut de simple citoyen copro­prié­taire de la déci­sion, sta­tut que nous bri­guons pour nous-mêmes, serait déjà à leurs yeux une puni­tion suf­fi­sante, mais ô com­bien plus for­ma­trice que la mort.

    Réponse
    • Eliade Guy

      Bra­vo … en effet ils auront à goû­ter de la jus­tice res­tau­ra­tive … simple citoyen .. il leur fau­dra .. une vie (pas­sion­nante de copro­prié­taire de la déci­sion) pour se démettre de leurs prérogatives …

      Réponse
      • Ana Sailland
  21. etienne

    L’en­jeu d’une consti­tu­tion digne de ce nom : 
    per­mettre aux humains vivant en socié­té de com­battre ou de fuir en cas d’agression :

    Inhi­bi­tion de l’ac­tion (Hen­ri Laborit)
    httpv://youtu.be/7WF_2EuTi38

    Réponse
    • Saint-Jarre Claude

      Bon­jour Étienne ! C’est la pre­mière fois que l’en­jeu est ain­si nom­mé. Il y avait expé­rience démo­cra­tique, vraie démo­cra­tie. Main­te­nant, peut-être plus pra­ti­que­ment, la pos­si­bi­li­té de fuir ou de com­battre en cas d’agression.
      Dans ce cas, que pour­rait être l’a­gres­sion ( le choc élec­trique)? La fuite c’est émi­grer ? Main­te­nant , dans l’o­li­gar­chie, il y a pos­si­bi­li­té de fuite : émi­grer et il y a pos­si­bi­li­té de com­battre : la plan c. Je me trompe ?

      Réponse
      • etienne

        En pre­mière approche, je reliais la pos­si­bi­li­té de fuir avec le droit de séces­sion, aus­si bien pour un indi­vi­du que pour une com­mune ou un État (droit que je trouve fon­da­men­tal mais pas facile à res­pec­ter, que je demande sou­vent d’é­tu­dier en ate­liers constituants).

        Mais peut-être y a‑t-il d’autres appli­ca­tions ins­ti­tu­tion­nelles de cette impor­tante issue (fuir pour ne pas deve­nir fou de douleur).

        Réponse
        • Saint-Jarre Claude

          Très inté­res­sant. En cer­taines occa­sions, alors, on pour­rait dire : Je fuis donc je suis !

          Réponse
        • J-Stéphane

          Oui, le droit de séces­sion col­lec­tif et indi­vi­duel doit être constitutionnel. 

          N’est-ce pas ce désir de séces­sion entre la Corse et Gênes qui a ins­pi­ré la toute pre­mière consti­tu­tion en 1735 ?

          N’est-ce pas ce désir de séces­sion qui est à l’o­ri­gine de la décla­ra­tion d’in­dé­pen­dance des États-Unis d’A­mé­rique avec le royaume de Grande-Bre­tagne en 1776 ?

          N’est-ce pas ce désir de séces­sion entre la bour­geoi­sie fran­çaise et le royaume de France qui a moti­vé la consti­tu­tion de 1791 ?

          Mais pas simple à struc­tu­rer sans léser ni pri­vi­lé­gier personne…

          Réponse
          • Ana Sailland

            Envi­ron 80,7% des votants au réfé­ren­dum sym­bo­lique de dimanche ont sou­hai­té que la Cata­logne prenne son indé­pen­dance de l’Es­pagne. Le vote n’est pas recon­nu par Madrid.

        • Eliade Guy

          Raoul Vanei­gem : Décla­ra­tions des droits de l’ être humain
          (de la sou­ve­rai­ne­té de la vie comme dépas­se­ment des droits de l’ homme)
          Article 10b3 (page 84) :
          Tout être humain a le droit de sub­sti­tuer aux gou­ver­ne­ments éta­tiques une fédé­ra­tions mon­diale de petites col­lec­ti­vi­tés locales où la qua­li­té des indi­vi­dus garan­tisse l’ huma­ni­té des sociétés.
          Il me semble que ça va dans le même sens

          Réponse
        • J-Stéphane

          Je pense que ça résume bien la dif­fi­cul­té de nos projets :

          Voi­ci une petite phrase de William Blum qui mérite réflexion : 

          « Si j’étais le pré­sident, je pour­rais arrê­ter le ter­ro­risme contre les Etats-Unis en quelques jours. Définitivement. 

          D’abord je deman­de­rais par­don – très publi­que­ment et très sin­cè­re­ment – à tous les veuves et orphe­lins, les vic­times de tor­tures et les pauvres, et les mil­lions et mil­lions d’autres vic­times de l’Impérialisme Américain. 

          Puis j’annoncerais la fin des inter­ven­tions des Etats-Unis à tra­vers le monde et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51ème Etat de l’Union mais – bizar­re­ment – un pays étranger. 

          Je rédui­rais alors le bud­get mili­taire d’au moins 90% et consa­cre­rais les éco­no­mies réa­li­sées à indem­ni­ser nos vic­times et à répa­rer les dégâts pro­vo­qués par nos bombardements.

          Il y aurait suf­fi­sam­ment d’argent. Savez-vous à com­bien s’élève le bud­get mili­taire pour une année ? Une seule année. À plus de 20.000 dol­lars par heure depuis la nais­sance de Jésus Christ. 

          Voi­là ce que je ferais au cours de mes trois pre­miers jours à la Mai­son Blanche… 

          Le qua­trième jour, je serais assassiné. »

          Source : http://​reseauin​ter​na​tio​nal​.net/​m​e​d​i​t​e​r​-​c​e​-​q​u​o​b​a​m​a​-​r​i​s​q​u​e​-​d​e​t​r​e​-​a​s​s​a​s​s​i​ne/

          Réponse
    • Saint-Jarre Claude

      Est-ce que le livre l’homme ima­gi­nant est à consi­dé­rer ? Ma cohorte ne jurait que par lui ! ( en études en tra­vail social)

      Réponse
    • Eliade Guy

      Mer­ci Étienne .. je suis très sen­sible à ce que vous venez de publier (pour des rai­sons per­son­nelles) … Avez vous lu les : Décla­ra­tions des droits de l’ être Humain de Raoul Vaneigem
      (de la sou­ve­rai­ne­té de la vie comme dépas­se­ments des droits de l’ homme)
      Article 26 : – Tout être humain a le droit de vaincre la ter­reur et d’ appri­voi­ser la peur
      Article 27 – Tout être humain a le droit de refu­ser la menace
      Article 51 – Tout être humain a le droit de miser sur la vio­lence du vivant pour parer aux vio­lences de la mort :
      Com­men­taire : 1 le droit de détruire ce qui nous détruit expose au risque de nous détruire nous-mêmes si nous ne confions pas à la volon­té de vivre le soin d’ éli­mi­ner ce qui la contra­rie. L’ offen­sive du vivant sur tous les fronts de l’ exis­tence est la meilleure défense contre ce qui per­pé­tue la vio­lence de la mort, de la haine, de l’ exclu­sion, de l’ oppression.
      http://​extra​net​.edi​tis​.com/​i​t​-​y​o​n​i​x​w​e​b​/​I​M​A​G​E​S​/​C​H​M​/​P​3​/​9​7​8​2​8​6​2​7​4​8​3​9​9​.​JPG

      Réponse
      • Eliade Guy

        Ah je n’ ai pas réus­si mon coup sur le lien … bof

        Réponse
      • Eliade Guy

        Nous sommes la classe de la conscience contre … le par­ti de la mort

        heu ça devais être dit .. lol

        Réponse
        • Eliade Guy
        • 222

          Oui, la Nature n’est pas seule­ment ce recen­tre­ment en moi, en nous, Elle est aus­si et sur­tout ce che­min a suivre et ce juste milieu, cette pleine conscience du monde et de nous-même, tout ce qu’il y a à faire, le plus libre­ment du monde mais ces garde-fous, ces règles de conduite, cette éthique en soi et ce res­pect d’au­trui et non plus cette arro­gance éli­tiste, cette pré­ten­tion acca­pa­rât riche, contre-nature… Je suis la plus insi­gni­fiante des four­mis en même temps que cet esprit indomp­table et supé­rieur, et c’est bien à des per­son­na­li­tés aus­si dés­in­té­res­sées et insi­gni­fiantes comme nous et d’autres, mul­tiples, com­plé­men­taires, inter­chan­gea­bleś qu’il appar­tient de mon­trer le bon che­min, entre bocages enchan­teurs et sub­si­dia­rite par le bas.

          Réponse
    • Protagoras

      « per­mettre aux humains vivant en socié­té de com­battre ou de fuir en cas d’agression »

      Ce qui est inté­res­sant ici, c’est que l’a­gres­sion n’a rien a voir avec celui qui envoie les décharges. Elle a pour but de libé­rer la vio­lence vers un autre sujet que soit même.
      Puis je me dois de rajou­ter que dans ces pro­ces­sus, il y a aus­si LA MUTATION, qui per­met au sujet, si il ne peut fuir de pou­voir chan­ger et donc ten­ter d’é­chap­per à sa condi­tion. Si on se consi­dère actuel­le­ment en « muta­tion », le rela­ti­visme qui naît alors de notre His­toire fait froid dans le dos.

      Réponse
  22. zedav

    Heu, Étienne, c’est Hen­ri et non pas Pierre.
    [Mer­ci Zedav. Où avais-je donc la tête ? ÉC]

    J’ap­pré­cie beau­coup la pen­sée de cet homme et je recom­mande très chau­de­ment ses livres (La nou­velle grille ; l’é­loge de la fuite ; l’homme et la ville ; etc.) qui vont évi­dem­ment bien au-delà de ce que pou­vait faire le film de Resnais et qui per­mettent de com­prendre en quoi nous sommes d’a­bord du vivant, bien plus fon­da­men­ta­le­ment que des êtres humains.

    Réponse
  23. Eliade Guy

    Je viens de voir sur france 3 que la police muni­ci­pale à tra­vers ses syn­di­cats s’ insurgent contre le maire de Mont­pel­lier d’ entraî­ner de force les « pauvres » à la péri­phé­rie de la ville … bra­vo à ces syndicats

    Réponse
  24. J-Stéphane

    httpv://youtu.be/puwag9VNlR4

    Réponse
    • Ana Sailland

      Sic tran­sit Res Publi­ca -> « Res Pri­va­ta Caesaris »

      Réponse
    • Eliade Guy

      Oui heu

      Réponse
      • Eliade Guy

        beurk

        Réponse
    • Eliade Guy

      Voi­là je vais faire ma cri­tique … je dis après coup beurk …
      D’ abord je vous concède le droit J‑Stephane de mettre ce docu­ment der­rière le mien … osez dire que les deux n’ ont pas de lien ? alors j’ arrête …
      Pen­sez vous qu’ il serait utile de faire en sorte que les poli­ciers en tant que corps ou à titre indi­vi­duel puissent s«  ‘exerce à écrire la consti­tu­tion où les consi­dé­rez vous comme des sous-hommes qui aura à se défaire de leur corporation ?
      Pen­sez vous qu’ il faille les mettre dans l’ impasse ?
      Je sup­pose (je ne suis pas de la police) qu’ ils ont com­pris que une de leur mis­sion est de défendre la Loi écrite par d’ autres qu’ eux-même et que les citoyens. Ils ont tous les jours à défendre la pro­prié­té pri­vées des biens des plus riches, et ces lois faites pour des riches et aus­si ils portent secours et sont confron­tés aux crimes les plus crimes les plus san­glants, les grandes détresses humaines. Croyez vous qu’ ils ne réflé­chissent pas à ces contra­dic­tions ? Croyez vous qu’ ils soient insen­sibles aux mal­heurs ? Croyez vous qu’ ils se sentent aimés ?
      Ils doivent écrire avec nous la consti­tu­tion comme citoyens.
      D’ ailleurs d’ un point de vue tac­tique de main­tien de l’ ordre croyez vous que cela soit si débile d’ infil­trer les manifs … bien que se soit assez drôle de les avoir démas­qués … le choix doit être fait dans le camp … cama­rade choi­sit ton camp … nous devons trou­vé des tac­tiques et stra­té­gies communes

      Réponse
      • Eliade Guy

        D’ ailleurs à ce titre je me demande com­ment ils font comme cor­po­ra­tion pour exis­ter … cela ne semble par êtres les mêmes per­sonnes qui s’ occupent des crimes san­glants par exemple et ceux qui tirent dans le tas des manifestants

        Réponse
        • Ana Sailland

          En ate­lier ( on apprends plein de choses en ate­lier !!!) quel­qu’un nous a rela­té à Poi­sy un pro­pos tenu par un de ces obéis­seurs musclés :

          Nous on fait notre métier, et c’est à vous de faire en sorte que nous rece­vions les bons ordres.

          Inté­res­sant non ?

          Et c’est très logique en fait : 

          à par­tir du moment où il accepte que la force est ou serait néces­saire, c’est au corps social de s’en main­te­nir le maître et de ne point auto­ri­ser quelque sec­tion du peuple, fut elle élue, à s’en emparer.

          S’il a per­mis cette cap­ta­tion, si par ruse cer­tains se sont pré­sen­tés comme guides légi­times à déte­nir et la loi et l’exé­cu­tion de la loi, et la force, sans pour­tant que ne soit ins­crit dans les textes un devoir de res­pect du corps social ni de son âme ni de son Esprit, il (le corps social) se trouve chro­ni­que­ment dans un bien mau­vais cas, qui se voit contraint à choi­sir entre d’une part la sou­mis­sion (béate ou dou­lou­reuse, peu importe) et d’autre part la révolte contre cette force qui devrait être sienne et pour­tant est payée pour limi­ter sa liber­té et son expression.

          Osons rap­pe­ler la décla­ra­tion inap­pli­quée de 1793 :

          Article 33. – La résis­tance à l’op­pres­sion est la consé­quence des autres Droits de l’homme.

          Article 34. – Il y a oppres­sion contre le corps social lors­qu’un seul de ses membres est oppri­mé. Il y a oppres­sion contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé.

          Article 35. – Quand le gou­ver­ne­ment viole les droits du peuple, l’in­sur­rec­tion est, pour le peuple et pour chaque por­tion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indis­pen­sable des devoirs.

          Je sou­ligne le fait que ce texte est mis en valeur sur le site conseil​-consti​tu​tion​nel​.fr

          Ain­si donc, même si ces trois articles ne sont pas ins­crits dans l’ac­tuelle consti­tu­tion, ils sont écrits en lettres de feu dans l’in­cons­cient col­lec­tif par ceux-là même qui en font lettre morte.

          Lors­qu’un pré­fet lance des troupes contre un argu­ment qui ne dis­pose pour être expri­mé que du corps des plus cou­ra­geux, ain­si donc ce sala­rié du peuple com­met il un crime contre le peuple.

          ;;;;;;;;;;

          En argen­tine après la dic­ta­ture, par­mi les anciens com­plices, cer­tains petits malins réus­sirent à conser­ver du pou­voir, et ain­si purent faire voter la « loi d’o­béis­sance due » qui les met­tait à l’a­bri de poursuites.

          Il fal­lut plus de trente ans pour que cette loi fut abolie.
          (Et le dépu­té de Tucu­man fut alors condamné)

          Un thème d’a­te­lier serait pas­sion­nant quoique déli­cat à conclure tant le sujet est complexe :

          Com­ment rendre com­pa­tible le sta­tut d’o­béis­seur avec la conscience et la res­pon­sa­bi­li­té de celui qui obéit.

          Dans le cas des forces armées, mais aus­si ailleurs.

          Réponse
          • Ana Sailland

            Le cas mili­taire et le cas poli­cier ne sont pas équivalents.
            Quoique com­por­tant de nom­breuses similitudes.
            Il peut être anor­mal que des mili­taires soient char­gés de l’ordre intérieur.

            Je ne m’in­té­resse ici qu’au cas intérieur.

            Sur une autre planète :
            Droit et devoir d’ob­jec­tion de conscience :

            Tout défen­seur de l’ordre inté­rieur, quelle que soit sa posi­tion, doit dis­po­ser du droit de déso­béis­sance chaque fois que sa conscience lui rend évident le fait que son obéis­sance irait contre ses idées personnelles.
            Cette déso­béis­sance ne doit impli­quer aucune repré­saille, ni sala­riale, ni sur son grade, ni sur son plan de car­rière, ni sur le lieu de son affectation.

            Tout défen­seur de l’ordre inté­rieur doit être for­mé à iden­ti­fier les tra­hi­sons par sa hié­rar­chie des valeurs de la république.
            Cette for­ma­tion trans­forme son devoir de déso­béis­sance en devoir de désobéissance.

            Il existe des cas où l’o­béis­sance consti­tue un crime imprescriptible.

            A ma connais­sance, la légis­la­tion actuelle ne traite pas ni du droit ni du devoir de désobéissance.
            Détrom­pez moi 😉

          • Ana Sailland

            Gasp

            Cette for­ma­tion trans­forme son devoir -> Cette for­ma­tion trans­forme son droit

          • J-Stéphane

            « Nous on fait notre métier, et c’est à vous de faire en sorte que nous rece­vions les bons ordres. » 

            Très inté­res­sante cette remarque, ça appel à lui deman­der s’il s’y engage une fois l’u­ni­forme au ves­tiaire, là risque de schi­zo­phré­nie en fai­sant face à ses col­lègues, ou bien est-il tou­jours en ser­vice, tou­jours vio­lant, habillé en civil au milieu des civils, et là c’est le syn­drome de Stockholm. 

            S’il ne se sent à aucun moment citoyen, a‑t-il au moins conscience que son dés­in­té­res­se­ment pro­tège ceux qui sont constam­ment en conflit d’in­té­rêts et opprime ceux qui s’in­té­ressent à chan­ger la loi qui les oblige à obéir aux ordres immoraux ?

          • Ana Sailland

            @J‑Stéphane | 13 novembre 2014 at 14:15 |

            Ce qui est essen­tiel dans cette réponse, c’est à mon avis qu’elle nous met face à NOTRE responsabilité.

          • J-Stéphane

            S’il s’a­git bien des pro­pos d’un sol­dat de l’o­li­gar­chie, c’est bien comme ça que je l’entends. 

            Sous l’u­ni­forme de cet  » obéis­seur mus­clé « , il y a bien un civil lamb­da, donc, il serait inté­res­sant d’en­tendre un peu plus que « Nous on fait notre métier, et c’est à vous de faire en sorte que nous rece­vions les bons ordres. », il dit bien vous, et non nous. 

            J’ai­me­rais com­prendre com­ment il gère cette double res­pon­sa­bi­li­té, parce que moi mes res­pon­sa­bi­li­tés pri­vées ont prio­ri­té sur mes res­pon­sa­bi­li­tés pro­fes­sion­nelles. J’ai sou­vent chan­gé d’en­tre­prise et même de métier pour ne pas mal trai­ter mes proches et être en accord avec mes idées. 

            Aus­si je me fais la réflexion sui­vante ; quand le citoyen fait face à ses res­pon­sa­bi­li­tés en votant, ceux qui ont le pou­voir de la force publique usent de la force pour fal­si­fier ou refu­ser les résul­tats d’un suf­frage uni­ver­sel, ils font usage de la force armée pour avoir le der­nier mot quand le citoyen fait face à ses res­pon­sa­bi­li­tés en mani­fes­tant pacifiquement. 

            Alors pour moi, cri­mi­na­li­ser le citoyen qui prend ses res­pon­sa­bi­li­tés, et rend une gifle alors que les règles décré­tées par ceux qui ont auto­ri­sés de lui don­ner la gifle sti­pulent que le citoyen doit tendre l’autre joue n’a de prise que sur le naïf. 

            Nous devons avoir la Liber­té de l’É­ga­li­té des armes quand il n’y a pas de Fra­ter­ni­té face à la loi.

            S’il estime qu’il y a des coups de matraque à don­ner à ceux qui n’as­sument pas leurs res­pon­sa­bi­li­tés de citoyen, qu’il mette crosse en l’air, et qu’il se retourne.

          • Ana Sailland

            Seule la démo­cra­tie peut per­mettre à la conscience de deve­nir forte.
            Dans le sys­tème actuel, qui n’est pas la démo­cra­tie, la conscience est inhibée.
            Tout est fait pour engen­drer le zom­bie plu­tôt que l’é­veillé. Que le zom­bie soit armé ou face au canon.
            Il y aura donc for­cé­ment des obéis­seurs sans réac­ti­vi­té, qui en plus esti­me­ront de leur devoir d’être sans réactivité.
            Le pro­blème n’est pas le CRS mais le sys­tème dans lequel il est né et qui l’a for­gé, pri­vi­lé­giant tel ou tel pen­chant au détri­ment de la liber­té intérieure.
            Main­te­nant se pose la ques­tion de l’ « éveillé » plu­tôt que celle du zom­bie : Dans un contexte qui favo­rise la non conscience, et qui est conçu pour cela, com­ment se fait il que cer­tains indi­vi­dus détonent ou détonnent quand rien ne les y pré­pare. De deux frères ayant subi la même édu­ca­tion, l’un sera com­plice et l’autre révo­lu­tion­naire. Je vois ici une pro­fonde ana­lo­gie avec la phy­sique quan­tique : cer­tains noyaux ato­miques explosent et d’autres pas, alors qu’ils sont iden­tiques et qu’au­cune cause ne pré­side à leur destin.
            Nous avions rele­vé cette étran­ge­té dans la page de l’an­cien blog où était abor­dée la ques­tion « pour­quoi le grand nombre se sou­met il au petit nombre ».
            Dans les pays du prin­temps arabe, il est arri­vé que la police se range du côté du peuple.
            Donc, ne déses­pé­rons pas.
            Même si nous sommes là devant des phé­no­mènes qui n’ap­par­tiennent pas à la déductibilité.

            Pour parer à l’exis­tence des forces de l’ordre qui se retournent contre le peuple quand elles devraient le défendre, c’est le chan­ge­ment des ins­ti­tu­tions qui peut être opportun.
            La dépro­fes­sio­na­li­sa­tion de la force, et son par­tage, hypo­thèses à l’heure actuelle reje­tées catégoriquement.
            L’hy­po­thèse de la non néces­si­té de la force étant réser­vée à l’a­nar­chie spiritualiste …

          • Eliade Guy

            je lis :
            Nous on fait notre métier, et c’est à vous de faire en sorte que nous rece­vions les bons ordres. 

            Tout se résume alors à quand … l’ État (l’ État c’ est nous mais diri­gé par des maîtres) n’ est PLUS le déten­teur légi­time de la vio­lence .. comme le dit Max Weber

  25. Yéti

    Bah … l’inhibition de l’ac­tion des veaux benêts, déjà bien enga­gée par la gen­tille socié­té civile toc­que­villienne, va bien­tôt se perfectionner …

    « On ne sou­ligne pas assez que la bio­tech­nique et la meilleure com­pré­hen­sion scien­ti­fique du cer­veau humain pro­mettent d’a­voir des pro­lon­ge­ments poli­tiques extrê­me­ment impor­tants. Com­bi­nées, elles ouvrent à nou­veau des pos­si­bi­li­tés d’in­gé­nie­rie sociale aux­quelles les socié­tés – avec leurs tech­niques dépas­sées du XXe siècle – avaient renon­cé. » Fukuya­ma

    http://2.bp.blogspot.com/-7rN76tCcQ98/Uj8LlVHRMeI/AAAAAAAAAF4/8PhfCVS9B2o/s1600/Time+Mag.jpg

    Réponse
    • Yéti

      Une classe de petits rats blancs (6−7 ans) du Benêt­land (années 50) : 

      Le socio­logue demande :

      « Si tu vivais en Afrique et que tous tes copains soient noirs, vou­drais tu res­ter blanc ou deve­nir noir ? » 

      Les jeunes rats blancs répondent qua­si­ment toujours :

      « Deve­nir noir ! » (comme les autres)

      Expé­rience sur la méfiance innée de l’altérité.

      Réponse
    • J-Stéphane

      httpv://youtu.be/EDkR2HIlEbc

      Réponse
  26. Zut

    Le repor­tage dure 44′ et la vidéo plante sys­té­ma­ti­que­ment autour des 22′, comme fait exprès dans le pas­sage le plus « crous­tillant », insis­té avec la barre de défi­le­ment, ce que nous raconte Benoît Biteau vos le détour.

    Réponse
    • J-Stéphane

      De la minute 22 à 23, tout est dit, les jeux sont faits.

      Réponse
  27. valot

    A pro­pos des affiches, il aurait été ( je crois) plus malin de mon­trer des flingues en papier ( fabri­qués avec la consti­tu­tion que nous dénon­çons) . Mais je sup­pose que cela aurait été difficile.

    Réponse
  28. BA

    De jan­vier 1995 à 2013, Jean-Claude Jun­cker a diri­gé le Luxembourg.

    Le 6 novembre 2014, le plus grand scan­dale de l’an­née révé­lait que le Luxem­bourg a pas­sé des accords fis­caux secrets avec plus de 300 entre­prises multinationales.

    Ces accords fis­caux secrets ont pri­vé la France, l’Al­le­magne, etc, de cen­taines de mil­liards d’eu­ros de ren­trées fiscales.

    Pour ne pas répondre aux ques­tions sur ces accords fis­caux secrets, Jean-Claude Jun­cker a fui les jour­na­listes pen­dant une semaine, puis, du bout des lèvres, il a fini par recon­naître les faits : il a uti­li­sé un euphé­misme remarquable :

    « Il est vrai que l’ap­pli­ca­tion de règles diverses, anti­no­miques très sou­vent, dif­fé­rentes et oppo­sées peut conduire à des résul­tats d’im­po­si­tion qui ne cor­res­pondent pas aux normes éthiques et morales géné­ra­le­ment admises », a‑t-il expliqué. 

    http://www.latribune.fr/depeches/reuters/2014–11-12/juncker-prone-la-transparence-sur-les-pratiques-fiscales-dans-l-ue.html

    Mais ce sont tes actes depuis douze ans, Jean-Claude.

    Ce sont tes actes depuis douze ans qui ne cor­res­pondent pas aux normes éthiques et morales géné­ra­le­ment admises.

    Et aujourd’­hui, Jean-Claude ?

    Aujourd’­hui, mer­cre­di 12 novembre, tu es encore pré­sident de la Com­mis­sion européenne.

    Tu n’as tou­jours pas été viré de ton poste de pré­sident de la Com­mis­sion européenne.

    Le fait que tu sois encore pré­sident ne cor­res­pond pas aux normes éthiques et morales géné­ra­le­ment admises.

    Ton main­tien à ce poste est un véri­table scandale.

    Le sou­tien que t’ac­cordent la majo­ri­té des dépu­tés euro­péens montre que toutes les ins­ti­tu­tions euro­péennes ne sont qu’une grande mafia, qui pro­tège son Parrain.

    http://​www​.eur​ac​tiv​.fr/​s​e​c​t​i​o​n​s​/​e​l​e​c​t​i​o​n​s​-​2​0​1​4​/​l​e​s​-​e​u​r​o​d​e​p​u​t​e​s​-​d​e​-​l​a​-​g​a​u​c​h​e​-​r​a​d​i​c​a​l​e​-​l​a​n​c​e​n​t​-​u​n​e​-​m​o​t​i​o​n​-​d​e​-​c​e​n​s​u​r​e​-​c​o​n​tre

    Réponse
  29. thierry

    Ci-des­sous un texte, sur­ement cri­ti­quable, mais qui évoque :

    - le rôle de l’E­tat et la pri­va­ti­sa­tion de ses attri­bu­tions (si Etat il y a),
    – le rôle des forces de l’  »ordre » et leur dévoiement,
    – la dérive sécu­ri­taire actuelle qui éloigne les « citoyens » de plus en plus au lieu de les rap­pro­cher pour qu’ils puissent échanger.
    La fuite en avant (ou en arrière), à grande vitesse, de ce sys­tème fait pen­ser à l’ex­pan­sion de l’u­ni­vers qui va éteindre au fur et à mesure les galaxies loin­taines et assom­brir le fond du ciel.

    Citoyens vigi­lants.

    Déci­dé­ment, le maire UMP des Ande­lys en pince pour l’ex-Ministre de l’intérieur deve­nu Pre­mier … Ambi­tionne-t-il le prix de camaraderie ?
    Per­met­tez-moi d’apporter serei­ne­ment au débat, les quelques élé­ments de réflexion qui m’incitent à ne pas m’associer à la mise en place des « comi­tés de vigi­lance » dont il est ques­tion aujourd’hui aux Ande­lys … et ailleurs.

    1. Repré­sen­tants de l’ordre républicain
    L’idée pre­mière date, comme vous le savez cer­tai­ne­ment, de Claude Guéant,
    pré­dé­ces­seur sar­ko­zyste de Manuel Valls au Minis­tère de l’Intérieur, dont l’objectif avoué était de dimi­nuer les effec­tifs des fonc­tion­naires dans la Police et la Gen­dar­me­rie. Un récent repor­tage télé­vi­sé nous informe qu’au Royaume Uni, 10% des effec­tifs poli­ciers sont béné­voles … tout en por­tant le même uni­forme et les mêmes armes !
    La qua­li­fi­ca­tion d’un gen­darme ou d’un poli­cier n’est pas un pro­ces­sus que l’on sau­rait prendre à la légère. Ses qua­li­tés intrin­sèques, morales et phy­siques, sa for­ma­tion, tech­nique et juri­dique, font de lui – ou d’elle – une per­sonne par­ti­cu­lière, repré­sen­tant enga­gé et recon­nu de l’ordre répu­bli­cain. C’est peu dire que l’on fait cou­rir un risque à la col­lec­ti­vi­té, comme aux volon­taires eux-mêmes, en gal­vau­dant ce vrai métier qui ne sau­rait admettre aucune approximation.
    L’actualité nous prouve qu’il peut être uti­li­sé dans des cir­cons­tances dou­teuses par la classe domi­nante ; la récente affaire de l’assassinat du jeune Rémi Fraisse à Sivens en est l’exemple …
    Notre his­toire est par­se­mée – sans par­ler des périodes hon­teuses de l’Union
    Sacrée (1914−18) et de la Col­la­bo­ra­tion (1940−44) – d’épisodes par­fois peu
    glo­rieux où les forces de l’ordre furent uti­li­sées à de basses besognes :
    • Le radi­cal Clé­men­ceau, sur­nom­mé « l’Empereur des mou­chards » mobi­lise, en mars 1906, 30 000 gen­darmes et sol­dats et envoie treize trains de ren­forts mili­taires contre les mineurs gré­vistes à la suite de la catas­trophe de Cour­rières. Le même répri­me­ra dans le sang le mou­ve­ment des vigne­rons du Lan­gue­doc en 1907 et la grève des car­riers de Dra­veil en 1908. Manuel Valls, dans le docu­men­taire his­to­rique dif­fu­sé par FR2 pour le cen­te­naire de 1914 se reven­dique de ce « modèle » politique.
    • Le socia­liste Jules Moch abon­de­ra dans le même sens lors de la répres­sion des mineurs en 1948 : il mobi­li­se­ra 60 000 CRS et sol­dats, face aux 15 000 gré­vistes retran­chés dans les puits, avec, en résul­tat, 3 000 licen­cie­ments, six morts et de très nom­breux blessés.
    • Les gaul­listes Michel Debré et Roger Frey aidés par le pré­fet Papon, ex-dépu­té RPR du Cher, ex-ministre du Bud­get, acces­soi­re­ment condam­né pour crime contre l’humanité, se sont illus­trés tous les trois dans le mas­sacre des Pari­siens d’Algérie le 17 octobre 1961 et la tue­rie du Métro Cha­ronne le 8 février 1962.

    2. Fonc­tions réga­liennes & sou­ve­rai­ne­té nationale
    Mul­ti­plier les béné­voles, ou auxi­liaires, à côté des ser­vices de pro­fes­sion­nels, c’est d’abord accom­pa­gner une poli­tique de désen­ga­ge­ment de l’État de ses fonc­tions réga­liennes. Poli­tique que le gou­ver­ne­ment actuel pour­suit, dans le cadre des « direc­tives » bud­gé­taires euro­péennes au nom des­quelles il aban­donne notre sou­ve­rai­ne­té en la matière.
    Par­mi ces aban­dons de sou­ve­rai­ne­té citons éga­le­ment pour mémoire :
    • La loi « Pom­pi­dou-Gis­card » de 1973, par laquelle la Répu­blique aban­don­nait aux banques pri­vées mul­ti­na­tio­nales le droit réga­lien de « battre monnaie ».
    • Les dif­fé­rentes « avan­cées » de l’hydre Euro­péenne mises en oeuvre sous le man­dat de Jacques Delors à la tête de la Commission :
    − élar­gis­se­ment de l’Europe communautaire,
    − adop­tion de l’Acte unique européen,
    − réforme de la PAC,
    − signa­ture des accords de Schengen
    − Trai­té de Maastricht.
    • Alors même que la majo­ri­té de notre peuple s’est expri­mée clai­re­ment, en mai 2005, CONTRE la pseu­do « consti­tu­tion » euro­péenne, tous nos exé­cu­tifs, ont adop­té la posi­tion « du sou­mis­sion­naire » face au « Pacte bud­gé­taire » de mars 2012, qui est à notre éco­no­mie ce que Munich fut à la paix mon­diale en 1938.

    3. Réduc­tions d’effectifs et retour aux archaïsmes
    Avec les réduc­tions d’effectifs dans les ser­vices publics, la police, l’armée, la
    jus­tice, sont conduites à confier de plus en plus de mis­sions réga­liennes à des sous-trai­tants du sec­teur privé.
    Ces comi­tés sont aujourd’hui l’embryon, sous des allures bon enfant, des futures escadres pri­vées, alliées aux camé­ras de télé­sur­veillance, qui déploie­ront petit à petit un tis­su sécu­ri­taire archaïque sur notre pays.
    En Angle­terre, se pose-t-on la ques­tion de la moti­va­tion de ces 10% de béné­voles équi­pés en « bob­bies » ? Jouer aux poli­ciers, se don­ner du pou­voir… gratuitement ?
    La nou­velle majo­ri­té muni­ci­pale UMP des Ande­lys semble ten­tée par un retour à ce far ouest états-unien où, à côté des cam­pe­ments de « sans logis » et de « sans dents », vic­times du chô­mage et des sub­primes, fleu­rissent les quar­tiers pri­vés, les pri­sons pri­vées, les armées pri­vées, les polices pri­vées, une jus­tice pri­vée … ? Bien­tôt, en France aus­si, comme vient de nous le démon­trer la ten­ta­tive avor­tée de l’écotaxe, on assis­te­ra au retour des fer­miers généraux.
    Lais­sez-moi citer ici René Char, ce poète qui, selon Paul Veyne, per­son­na­lise « une des images les moins conve­nues et les plus appro­fon­dies de ce que fut la résis­tance euro­péenne au nazisme. ». Dans « Le Nu per­du », René Char chante :
    « L’heureux temps. Chaque cité était une grande famille que la peur unis­sait … mais le pré­sent per­pé­tuel et le pas­sé ins­tan­ta­né, sous la fatigue maî­tresse ôtèrent les lisses »

    Le Maire des Ande­lys serait-il nos­tal­gique de « l’heureux temps » où Richard Coeur de Lion régnait sur notre région ? Il suf­fit pour com­prendre, de tour­ner la tête vers cette fresque immense qui orne la salle des mariages de notre Hôtel de Ville :
    Elle révèle com­ment la classe domi­nante de l’époque jeta à la Géhenne, hors des rem­parts pro­tec­teurs, les manants affa­més qu’elle vouait à une mort cer­taine, entre les mor­sures de l’hiver et la flèche ennemie.

    4. Sur­en­chère démagogique
    Mais reve­nons ici et main­te­nant – « hic et nun », disait-on à Rome. Qu’en est-il réel­le­ment des sta­tis­tiques de sécu­ri­té sur notre bonne ville des Andelys. ?
    Pour­quoi par­ti­ci­per à l’hystérie sécu­ri­taire dans une com­mune où les pro­blèmes de ce type res­tent mineurs ?
    N’est-il pas anxio­gène, voire contre-pro­duc­tif, tant du point de vue de l’image tou­ris­tique, que de celui de la sécu­ri­té réelle, d’afficher « mieux vaut pré­ve­nir que gué­rir » dans un contexte où les fait-divers réels ou ima­gi­naires, conduisent les popu­la­tions les plus fra­giles à réagir par la peur ?
    D’autant que la muni­ci­pa­li­té pré­cé­dente avait déjà fait progresser,
    sen­si­ble­ment et à moindre coût, la sur­veillance de notre ter­ri­toire. Vos récentes déci­sions et votre actuelle pro­po­si­tion en matière de sécu­ri­té ne relèvent à l’évidence que de la sur­en­chère démagogique.

    5. Les inéga­li­tés, pre­mières causes d’insécurité.
    Les pro­blèmes des Ande­ly­siens, pour la majo­ri­té d’entre eux sont davan­tage liés à des pro­blèmes socio-éco­no­miques : pré­ca­ri­té, chô­mage, absence de pers­pec­tives pour les jeunes, détresse des seniors aux faibles retraites, etc.
    Une vigi­lance sociale, chaîne de soli­da­ri­té finan­cière, serait mieux venue dans le contexte actuel de grande misère pour cer­tains. Pas facile à mettre en place, je vous le concède, mais l’idée méri­te­rait d’être appro­fon­die, non ?
    Est-il besoin de créer des comi­tés de vigi­lance anti-délin­quance, ces « neigh­bou­rhood watch », comme on dit en « glo­bish », pour rap­pe­ler à nos citoyens leurs devoirs civiques et d’entraide ?

    6. La peur d’autrui, sources de violence.
    Au mieux, l’affaire capo­te­ra, au pire on va créer dans l’esprit des gens l’habitude qu’on peut, petit à petit, faire sa police soi-même, comme ailleurs déjà hélas …
    Sus­pec­ter un fait étrange, noter des plaques d’immatriculation de voi­tures, épier ses voi­sins, signi­fier l’apparence des sus­pects par la tenue ves­ti­men­taire ou la cou­leur de peau … tout cela est-il de nature à déve­lop­per le sens social, la convi­via­li­té et le res­pect entre concitoyens ?
    La vigi­lance obses­sion­nelle s’oppose à la bienveillance.
    Et la peur (de l’autre) conduit à la méfiance, à l’ostracisme, à la dési­gna­tion du bouc émissaire.
    Une peur que l’on orga­nise et qui peut débou­cher sur un risque poli­tique majeur, comme dans l’Allemagne des années trente.
    Pour atti­rer le cha­land, la gen­dar­me­rie a même pré­vu de décer­ner des grades à ceux qui seraient plus vigi­lants que d’autres … assor­tis de divers avantages.
    Jusqu’où ira-t-on ?
    À quand le retour de l’étoile jaune, et le règne des « Corps Francs » (en alle­mand « Frei­korps »), et des « Esca­drons de Pro­tec­tion » (en alle­mand « SchutzS­taf­fel », autre­ment dit « SS »… ) ?
    Je dirai, comme nos « jumeaux » de Har­ze­win­kel : « SchutzS­taf­fel ? Nein Danke ! ».
    Ce qui peut se tra­duire, aux Ande­lys, par : « Comi­tés de vigi­lance ? Non merci ! »
    Sous cou­vert du sen­ti­ment d’insécurité, c’est une logique de peur que l’on
    ins­talle. Comme un rap­pel du poète : Chaque « com­mu­nau­té » est mena­cée de rede­ve­nir « une grande famille que la peur unissait ».

    7. Glis­se­ments séman­tiques et vigi­lance républicaine
    Sur Inter­net, le site « Voi­sins vigi­lants » reven­dique plus de 3000 « com­mu­nau­tés » ins­crites … Le Minis­tère de l’intérieur, donc, – car on peut sup­po­ser qu’après l’initiative Guéant de 2011, il en soit l’initiateur – rem­place dis­crè­te­ment la notion de « citoyen » par l’idée de « membre d’une communauté ».
    Ce glis­se­ment séman­tique vers le com­mu­nau­ta­risme, asso­cié à un regain
    d’intérêt média­tique pour les diverses expres­sions reli­gieuses, met à mal les
    prin­cipes de laï­ci­té et d’universalisme qui fondent notre République.
    On note­ra qu’il s’accompagne, par ailleurs, sous cou­vert de réforme « ter­ri­to­riale », d’une remise en cause des struc­tures de base de la Répu­blique : La « com­mune » est invi­tée à s’effacer au béné­fice d’une « « com­mu­nau­té » de com­munes, voir d’une « métro­pole », et le « dépar­te­ment » dis­pa­raî­tra au béné­fice des régions, comme un retour aux « pro­vinces » de l’ancien régime.
    Les volon­taires d’aujourd’hui sont de braves gens, croyant se rendre utiles en par­ti­ci­pant à ces comi­tés, mais qu’en sera-t-il demain ?
    La muni­ci­pa­li­té UMP des Ande­lys ouvre naï­ve­ment, par­tant de bonnes inten­tions … mais de fausses pré­oc­cu­pa­tions locales, une boîte de pandore(1), sans ima­gi­ner les dérives que cela entraî­ne­ra, dérives qu’elle ne sau­ra plus maîtriser.
    De mon point de vue, il n’y a qu’un seul « enne­mi » : c’est l’ennemi de classe – les « hap­py few » – cette oli­gar­chie, petit mil­lio­nième de la popu­la­tion mon­diale, qui, plan­quée à Bil­der­berg, à Davos, à Luxem­bourg ou aux Caï­mans, der­rière les ratios à deux chiffres de ses écrans spé­cu­la­tifs, décide du sort de notre pla­nète et de 99,9999 % de l’humanité.
    Nos « voi­sins » ne sont pas des « vigiles », ils sont d’abord des « citoyens », pre­nant leur part de l’injonction répu­bli­caine : « Liber­té – Éga­li­té – Fraternité ».
    C’est cette fra­ter­ni­té – d’abord « fra­ter­ni­té de rébel­lion », incar­née, lors du ser­ment du Jeu de paume, en juin 1789, par l’union des dépu­tés qui déci­dèrent de bra­ver l’ordre de dis­per­sion du roi Louis XVI – pro­lon­gée et com­plé­tée ensuite à par­tir de 1848 par la « fra­ter­ni­té de classe » qui s’inscrit en conclu­sion du Mani­feste com­mu­niste de Karl Marx
    et Frie­drich Engels :
    « Pro­lé­taires de tous les pays, unissez-vous. »
    Elle est la seule force sus­cep­tible d’endiguer la vio­lence, le racisme, le ter­ro­risme géné­rés par « l’impérialisme, stade final du capi­ta­lisme » et de pro­duire cette « bien­veillance » mutuelle à laquelle nous aspi­rons tous.
    Ce n’est pas avec des spa­ra­draps et des opé­ra­tions d’enfumage, du type « Voi­sins vigi­lants », que l’on pour­ra réta­blir les fonc­tions réga­liennes de l’État, mises à mal depuis plus de vingt ans par l’artifice de la « dette », les contrac­tions bud­gé­taires et les pri­va­ti­sa­tions successives.
    Au-delà de ma ferme oppo­si­tion à l’instauration de « Comi­tés de vigi­lance » dans la ville des Ande­lys, je demande à nos dépu­tés, même et sur­tout à ceux qui se sont lais­sé engluer dans la démarche oppor­tu­niste, carac­té­ris­tique de la social-démocratie :
    • de ne plus se vau­trer dans « la posi­tion du sou­mis­sion­naire » face au dik­tat bud­gé­taire des « Kom­missäre » de Bruxelles,
    • de ne pas lais­ser décons­truire les fon­de­ments du modèle répu­bli­cain, sous
    pré­texte de sou­mis­sion à la « maille des Län­der », écar­tée par De Gaulle (avec d’autres) en 1944, et impo­sée, 70 ans après, via le mythe euro­péen, par l’impérialisme Otanien.
    • de redon­ner à tous nos ser­vices publics, consti­tu­tifs de l’identité de la France : Finance, San­té, Édu­ca­tion, Éner­gie, Réseaux, Infor­ma­tion, Jus­tice, Sécu­ri­té civile, Armée …etc, les moyens bud­gé­taires et humains de répondre à leurs missions.
    Seule une actua­li­sa­tion des prin­cipes pro­gram­ma­tiques qui avaient per­mis, en 1943, l’union patrio­tique autour du Conseil Natio­nal de la Résis­tance, sau­ra redon­ner à notre pays la vita­li­té éco­no­mique et l’harmonie sociale dont nos enfants et petits enfants auront grand besoin !

    (1) Le jeu de mot est involontaire !
    Colas BREUGNON
    11 novembre 2014

    Réponse
    • Eliade Guy

      Dans le livre : Approches sys­té­miques de la com­mu­ni­ca­tion de Jean-Pierre Meunier
      dans le cha­pitre : l’ approche sys­té­mique des rela­tions sociales

      au sujet de la mimé­sis acqui­si­tive d’ André Girard

      cita­tion :

      « L’ hypo­thèse de Girard, fon­dée sur une décons­truc­tion radi­cale des inter­dits, des rituels et des mythes,
      bref de tout ce qui fait les cultures humaines, est qu’ en cet ins­tant d’ extrême insta­bi­li­té structurelle,
      en cette bifur­ca­tion sin­gu­lière, un éve­ne­ments, tou­jours le même, surgit.
      Cet éve­ne­ment, tous les groupes humains l’ ont connu et c’ est lui qui fonde les cultures dans leur immense variété.
      La paix se réta­blit brus­que­ment par la conver­gence de toutes les vio­lences exar­cer­bées sur une cible unique : la vic­time émissaire … .
      C’ est sans doute une « étin­celle de hasard » qui l’ a fait choi­sir plu­tôt que son voi­sin, mais une fois le pro­ces­sus amorcé,
      cha­cun a la preuve de sa culpa­bi­li­té dans le spec­tacle de l’ hos­ti­li­té des autres.
      Il devient le res­pon­sable de la crise, et son expul­sion ou sa mise à mort pro­duit la récon­ci­lia­tion de la communauté ».
      (J‑P Dupuy et P. Dumou­chel, L’ enfer des choses 1979 Édi­tions du seuil)

      Réponse
      • Eliade Guy

        Au pas­sage : « une décons­truc­tion radi­cale des inter­dits, des rituels et des mythes, » c’ est ce que fait le capi­tal dans ce que je com­prends de l’ Anti-Oedipe de M. Deu­leuze et Guat­ta­ri, décons­truc­tion vers les flux et la machine dési­rante, le consom­ma­teur schi­zoïde (ou fétichiste)

        Réponse
    • 222

      Je n’ai pas sai­si ce jeu de mots… Oups ! je suis par­fois long à la compréhension ^^
      Clé­men­ceau, comme bien d’autres gros  »encules » de l’His­toire, ne mérite cer­tai­ne­ment pas toutes ces cita­tions comme il me tarde d’ef­fa­cer toute cette suf­fi­sance et toute cette pré­ten­tion qui s’af­fiche en des rues, ave­nue, écoles et j’en passe : l’His­toire s’est fou­tu de nous pen­dant des lustres, le Néant, c’est bien tout ce qu’ils méritent ! le néant et la juste cri­tique, le bon trai­te­ment (infor­ma­tif)  »his­toire » de tout remettre ce petit monde à sa place la d’où il n’au­rait jamais du sortir.
      De ces petits détails qui font toute la dif­fé­rence, purs prin­cipes, exi­gence et transparence.

      EFFAB au pied de son gros chêne

      Réponse
      • thierry

        boite de Pan­dore et pan­dore = flic

        Réponse
  30. J-Stéphane

    httpv://youtu.be/KLqerKwzyOY
    4:40 : « quand il n’y a plus l’ob­ses­sion du bien com­mun, il ne reste que les que­relles de per­sonnes, il ne reste que les car­rières, il ne reste que les ambi­tions, il ne reste que les vani­tés. Et pour­quoi y’a plus l’ob­ses­sion du bien com­mun, parce qu’ils ont lar­gué la France … »

    8:30 : « C’est un acte d’a­mour, je vou­lais payer une dette morale pour une enfance heureuse… »

    12:35 : « L’his­toire de l’Eu­rope ne doit plus s’é­crire sur le conti­nent américain… »

    13:28 : « Tous les jours, l’am­bas­sa­deur de France et ses ser­vices, aux États-Unis, reçoivent un coup de télé­phone du dépar­te­ment d’É­tat pour arrê­ter les ventes de Mistrals… »

    17:30 « Avec tout ce qui se passe en ce moment, il ne faut pas s’é­ton­ner que nous soyons à la veille d’un trem­ble­ment de terre, parce que pré­ci­sé­ment […] les Fran­çais [..] sentent bien que les poli­tiques ont lar­gué la France… »

    Réponse
  31. Disjecta

    Un détail ?
    JL Mélen­chon ne par­lait plus à sa confé­rence du 7 novembre – fai­sant suite à la pitoyable inter­view de cette bau­druche d’Hol­lande – d’  »élec­tion » de l’as­sem­blée consti­tuante mais de« convo­ca­tion d’une assem­blée constituante ».
    Le mou­ve­ment du m6r aurait-il pris en compte l’en­jeu pri­mor­dial de la façon dont seront dési­gnés les membres d’une assem­blée consti­tuante future ?
    C’est à 7min sur le lien suivant :
    http://​www​.jean​-luc​-melen​chon​.fr/​2​0​1​4​/​1​1​/​0​7​/​f​r​a​n​c​e​-​t​r​o​p​-​g​r​a​n​d​e​-​p​o​u​r​-​h​o​l​l​a​n​de/


    « La France est trop grande pour Hol­lande » – J… par lepar­ti­de­gauche

    Réponse
    • Ana Sailland

      Il est tou­jours pos­sible qu’un Κλεισθένης casse la baraque.

      Réponse
  32. Laurent Queffelec

    Pour ceux qui ne connai­traient pas encore cette initiative :
    http://www.e‑constituante.com
    Le sujet n’est pas la Consi­tu­tion en elle-même, mais un pro­jet de site par­ti­ci­pa­tif ouvert qui per­met­trait à cha­cun d’ap­por­ter sa contri­bu­tion et de faire connaitre son choix. Une « concur­rence » pour notre wiki, mais qui semble devoir etre plus ergonomique…

    Réponse
  33. Anonymous Guy

    Pré­voir une consul­ta­tion des enfants sur la consti­tu­tion, leur salaire à vie et une cabane des ado­les­cents comme pour les tro­bien­dais des iles tro­bians en micro nésie

    Réponse
    • Anonymous Guy

      Orga­ni­sez la puis­sance des enfants

      Réponse
    • Anonymous Guy

      in ( la vie sexuelle des sau­vages en micro­né­sie Malinovski )

      Réponse
    • Saint-Jarre Claude
  34. Eliade Guy

    Je pense qu’il est néces­saire, indis­pen­sable de faire par­ti­ci­per les enfants au pro­ces­sus consti­tuants à par­tir de 3 ans .. et ce n’est pas une blague.
    Deplus quand au salaire à vie il devrait être ver­sé sur un compte à comp­ter de l’âge de 3 ans éga­le­ment avec des ver­se­ments sur compte blo­qué et sur­veillance stricte de son usage légi­time par un sys­tème de curatel
    G

    Réponse
    • Eliade Guy

      Ain­si on garan­ti­rait la pos­si­bi­li­té pour une enfant de se sépa­rer de sa famille dès qu’ il le sou­haite avec des filières qui le pren­drait en charge à tous les point de vue

      Réponse
  35. pparent

    Je sais pas si vous avez déja vu cette vidéo :
    httpv://www.youtube.com/watch?v=eIkpFxO14kc

    Réponse
    • pparent

      D’ailleurs Friot évoque rapi­de­ment le tirage au sort à la fin.

      Réponse
  36. Disjecta

    A nou­veau, dans cet inter­view pour France Culture, Mélen­chon qui parle d’a­bord d’é­lec­tion avant de se reprendre et de par­ler de « convo­ca­tion » (à 14min30):
    http://​www​.jean​-luc​-melen​chon​.fr/​2​0​1​4​/​1​1​/​0​8​/​p​o​u​r​-​l​a​-​s​o​u​v​e​r​a​i​n​e​t​e​-​d​u​-​p​e​u​p​le/
    « C’est au peuple notam­ment de chan­ger la consti­tu­tion, donc d’é­lire ou… enfin… en tout cas, de convo­quer une assem­blée consti­tuante. J’hé­site sur le mot « élire » car cer­tains par­mi nous sont par­ti­sans du tirage au sort. C’est pas mon point de vue per­son­nel mais j’en­tends que ce point de vue soit développé. »

    Réponse
    • pparent

      Enorme !

      Réponse
    • pparent

      C’est fou le simple fait qu’il évoque le tirage au sort de l’as­sem­blée consti­tuante sans ridi­cu­li­ser cette idée, et en plus en disant « j’en­tends que ce point de vu soit déve­lop­pé », montre que l’on a vrai­ment pas­sé un cap !

      Réponse
  37. Saint-Jarre Claude

    Fête : Le phi­lo­sophe qué­bé­cois André Moreau écrit : ll faut retrou­ver l’es­prit de la fête. Dans l’An­ti­qui­té, les bac­cha­nales, les satur­nales, les luper­cales consti­tuaient les temps forts de la pré­sence de l’in­fi­ni sur terre. » (…) in Ma concep­tion de l’op­ti­misme p. 303.
    À ins­crire dans la consti­tu­tion, la fête??

    Réponse
    • Saint-Jarre Claude

      Je me rap­pelle sou­dain que dans la Consti­tu­tion Iro­quoise, il y a des fêtes.

      Réponse
  38. BA

    Une forte odeur de pour­ri­ture généralisée.

    En France, ça pue.

    C’é­tait quand, la der­nière fois où les élites fran­çaises se sont effondrées ?

    C’é­tait quand, la der­nière fois où les élites fran­çaises se sont déshonorées ?

    C’é­tait quand, la der­nière fois où les élites fran­çaises se sont discréditées ?

    Réponse :

    La der­nière fois, c’é­tait en 1940.

    Et la Troi­sième Répu­blique en est morte.

    Aujourd’­hui, c’est la Cin­quième Répu­blique qui agonise.

    Le scan­dale de la semaine :

    Euh, non …

    Le scan­dale du jour :

    Décla­ra­tions de patri­moine : trois par­le­men­taires UMP dans le viseur de la justice.

    La Haute auto­ri­té pour la trans­pa­rence de la vie publique (HATVP) a annon­cé jeu­di 13 novembre avoir sai­si le par­quet concer­nant trois par­le­men­taires UMP dont les décla­ra­tions de patri­moine ont omis des « avoirs déte­nus à l’étranger ».

    Il s’a­git des dépu­tés Ber­nard Bro­chand (Alpes-Mari­times) et Lucien Degau­chy (Oise), ain­si que du séna­teur Bru­no Sido (Haute-Marne).

    Réponse
  39. Saint-Jarre Claude

    Précisionre:Fêtes.
    Il y a des fêtes dans la Consti­tu­tion Iro­quoise, mais pas, à ma connais­sance dans la consti­tu­tion Athé­nienne. Or, moi je veux la Fête !

    Réponse
  40. J-Stéphane

    httpv://youtu.be/OdEjd3AFqk4

    Réponse
  41. J-Stéphane

    httpv://youtu.be/KwFLwOhl3v4

    Réponse
  42. J-Stéphane

    httpv://youtu.be/H5lgplsJgOU

    Réponse
  43. J-Stéphane
    • Ana Sailland

      Culti­ver des tomates anciennes est très mal vu en haut lieu.

      Réponse
  44. Eliade Guy

    Sémites Wiki­pe­dia :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9mites

    Je crois « pou­voir » « pen­ser » sans abjec­tion aucune excu­sez du peu que l’ on peut être pour la « sécu­ri­té » d’ Israël, anti-sio­niste et NON anti-sémites

    A revoir

    Réponse
    • Eliade Guy

      C’ est, je « crois » « pou­voir » le « pen­ser » le « cas » de Mr Col­lon Michel

      Réponse
    • Eliade Guy

      Et en effet culti­ver des tomates est mal vu en haut lieu

      Réponse
      • Eliade Guy

        anciennes

        Réponse
  45. Eliade Guy

    Anti-sémites wiki­pe­dia :

    Anti­sé­mi­tisme
    L’antisémitisme (ori­gi­nel­le­ment : anti-sémi­tisme) est le nom don­né de nos jours à la dis­cri­mi­na­tion et à l’hos­ti­li­té mani­fes­tées à l’en­contre des Juifs en tant que groupe eth­nique, reli­gieux, natio­nal ou racial.
    (Vas y t’as le choix !!)

    Il s’a­git, dans son accep­tion ori­gi­nelle telle que for­mu­lée vers la fin du XIXe siècle, d’une forme de racisme diri­gée nomi­na­le­ment contre les peuples sémites, regrou­pés en tant que tels sur base de cri­tères lin­guis­tiques, mais ne visant en réa­li­té que les Juifs2, visant à rem­pla­cer l’antijudaïsme dans une Europe qui, suite à l’héritage des Lumières, pré­co­nise l’égalité de ses citoyens indé­pen­dam­ment de leur religion.

    Cer­tains his­to­riens, tels que Jules Isaac, insistent donc pour dis­tin­guer anti­ju­daïsme et anti­sé­mi­tisme ; le second terme est cepen­dant le plus sou­vent uti­li­sé actuel­le­ment pour qua­li­fier tous les actes d’hostilité anti-juive au cours de l’His­toire, que leurs fon­de­ments soient ou non raciaux. Ceux-ci incluent divers pré­ju­gés, allé­ga­tions, mesures dis­cri­mi­na­toires ou d’exclusion socio-éco­no­mique, expul­sions et jus­qu’aux mas­sacres d’individus ou de com­mu­nau­tés entières, depuis la pre­mière Croi­sade jus­qu’à nos jours.

    Réponse
  46. Eliade Guy

    Pour moi peuple élu me gêne comme me gêne chez les musul­mans la guerre sainte et chez les chré­tiens les guerres de colonisations.
    C’ est évi­dem­ment SA reli­gion que l’ on cherche à imposer

    Réponse
  47. Eliade Guy

    Et ni tous les juifs, ni tous les Juifs ne sont banquiers

    Réponse
  48. Alain S.
  49. Ronald
    • Ana Sailland

      Dans un pays où l’é­lec­tion est la règle, un par­ti non hié­rar­chi­sé ne peut accé­der au pouvoir.

      Reste ? à inven­ter une struc­ture mixte = un « coin » hié­rar­chi­sé à enfon­cer dans le sys­tème, mais ayant juré allé­geance à une orga­ni­sa­tion déhié­rar­chi­sée (« libertaire »).

      (Il y a de ça à Saillans avec un can­di­dat à la mai­rie mais sous man­dat impératif)

      « Le sys­tème » a été malin en impo­sant des ins­ti­tu­tions qui même via l’é­lec­tion n’au­to­risent pas la démo­cra­tie autre­ment que par ruse.

      Réponse
      • Katharina

        et alors – soyons astu­cieux ! Cela demande de l’i­ma­gi­na­tion – c’est bien pour l’hu­main créatif.

        Réponse
    • 222

      « Quelle genre de démo­cra­tie est dis­po­sée à trai­ter des êtres humains comme des déchets ? »… oui, cette démo­cra­tie « sauce éta­su­nienne » n’a rien de res­pec­tueux ni de très éman­ci­pant, c’est bien le moins qu’on puisse dire, Oncle Sam de mes deux, puis­qu’il est urgent aujourd’­hui de décons­truire et démo­lir tous ces mythes et autres fumis­te­ries cultu­relles et institutionnelles !
      Très Très bonne journée
      EFFAB

      Réponse
    • J-Stéphane

      Les pri­son­niers de guerre indi­gènes des États-Unis :
      httpv://youtu.be/fJtZymqIouY

      Réponse
  50. Ana Sailland

    .….. Le doute 

    Le cha­man est assis en haut du grand rocher qui res­semble à un chien . Il est assis jambes croi­sées , regarde à l’ho­ri­zon , les col­lines rouges . Des guer­riers qui passent à l’é­cart font silence et le res­pectent . Savent qu’il ne faut pas trou­bler celui qui pense ; celui qui s’a­dresse aux dieux , pour eux .

    Le cha­man est assis et enrage . Il écoute le vent . II regarde la lumière . Le cha­man est assis et enrage . Car ce jour , il ne croît plus au Pou­voir . Il n’y a jamais crû d’ailleurs . Il n’a jamais eu de preuve . Mais par­fois , quand il écoute le vent , regarde la lumière , par­fois aus­si le soir , quand il perce l’obs­cu­ri­té , au fil des heures , quand il lui semble que son souffle épouse la plaine , alors il voit venir les dieux vers lui ; il voit venir la grande connais­sance ; il sait tout ; tout ce qui ne peut être dit ; il ren­contre la force de l’im­muable et se marie avec elle .

    Le cha­man est assis et enrage . Rien aujourd’­hui n’ar­rive . Que pen­se­rait le clan si la chose se savait ! Et les dieux doivent bien rire , cachés dans les enganes , ou les ruis­seaux qui chantent . Heu­reu­se­ment qu’il y a les herbes magiques , et les rites , et les fêtes . Car les dieux , eux , ne sont pas tou­jours ponctuels .

    Le cha­man est assis et enrage .

    Des guer­riers qui passent à l’é­cart font silence et le respectent .

    .….… rési­lience

    C’est sou­vent aux plus beaux jours que l’on perd les êtres chers .
    Ce sont les esseu­lés qui meurent dans la froidure .
    Les êtres rayon­nants s’é­teignent en pleine lumière .
    Et ce matin là , la clai­rière est belle . Trop belle .
    La brume est dorée des pre­miers rayons du jour ;
    Même les cor­neilles sont joyeuses et leur cri est appel à l’action .
    Tout rit , tout est bruis­se­ment léger , pro­met­teur , éveil . ’
    Le clan peu à peu sort du som­meil , et les poneys courent dans l’enclos .

    … Fifre loin­tain . Gaie­té d’une musique de Blancs . Tam­bou­rins joyeux .

    Le guet­teurs effa­rés accourent . Il est trop tard .
    Le rou­le­ment de la troupe de cava­liers approche , approche , grossit .

    Les mères s’a­gitent en tous sens .
    Les guer­riers sont debout , plan­tés dans leur per­plexi­té inutile .
    Le bon­heur est pétrifié .
    On ges­ti­cule en vain , inapte à déci­der , perdu .
    Le bon­heur s’af­fole . La quié­tude ago­nise . Le mas­sacre approche , 

    inexo­rable .

    Plus tard dans la jour­née , les  » tuniques bleues  » sont partis .
    Et le camp fume . Sque­lettes des tipis . Au sol les morts dés­œu­vrés appellent en vain ce beau matin qui s’est enfui . La tri­bu est là , ras­sem­blée une der­nière fois , tor­peur muette et froide , d’où émane la ques­tion du pourquoi .
    La tri­bu jonche le sol , en taches éparses , sans témoin pour pleurer .

    Les arbres , qui ont vécu heu­reux près des être humains , les arbres res­tent pour veiller les défunts .

    Le cha­man est assis en haut du grand rocher qui res­semble à un chien . Il est assis jambes croi­sées et enrage , d’a­voir per­du ses pou­voirs , et les siens êtres chers . II écoute le vent , regarde la lumière et au fil des heures , et des trois jours qui suivent , il voit défi­ler les âmes qui s’en vont vers les col­lines rouges . Salue cha­cune d’entre elles .

    Près de la rivière , un enfant sort des roseaux et s’é­loigne , dur , noble , Sûr de son des­tin . Il s’ap­pelle Cochise .

    Ana, ~1985

    Réponse
    • J-Stéphane

      httpv://youtu.be/wYi7Cb_h2iA

      Réponse
    • J-Stéphane

      httpv://youtu.be/rWOb8qKGbOU

      Réponse
    • J-Stéphane

      httpv://youtu.be/MRtxUzoSP1k

      Réponse
  51. Ronald

    Un ate­lier entre Domi­nique Rous­seaux et Cécile Duflot (qui n’est pas la plus anti­pa­thique des oli­garques). La dis­cus­sion est plus large que sim­ple­ment sur le Tirage au Sort, mais en tout cas on voit que l’é­tape où la seule réponse des auto­ri­tés aux pro­po­si­tions de Tirage au Sort était la moque­rie est der­rière nous.
    http://​www​.theatre​-video​.net/​v​i​d​e​o​/​D​e​m​o​c​r​a​t​i​e​-​e​n​-​d​a​n​g​e​r​-​l​a​-​c​i​t​e​-​v​a​-​t​-​e​l​l​e​-​c​r​a​q​u​e​r​-​A​t​e​l​i​e​r​s​-​d​e​-​l​a​-​p​e​n​s​e​e​-​a​v​e​c​-​C​e​c​i​l​e​-​D​u​f​l​o​t​-​6​9​e​-​F​e​s​t​i​v​a​l​-​d​-​A​v​i​g​n​o​n​?​a​u​t​o​s​t​art

    PS : j’ai bien aimé l’a­nec­dote du Conseiller d’E­tat à par­tir de 57:00

    Réponse

Laisser un commentaire

Derniers articles

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[Dérive du pouvoir scolaire] Le préparateur – Alain, 25 août 1906

[LE PRÉPARATEUR] Un nouvel examen vient d'être institué, à la suite duquel on pourra recevoir un certificat d'aptitude aux fonctions de magistrat. Il en sera de cet examen comme de tous les autres, il donnera de bons résultats au commencement, et de mauvais ensuite....