Les Éditions Utovie viennent de publier les Actes du colloque « Henri Guillemin et la révolution française : le moment Robespierre ».
J’avais adoré cette journée, très émouvante et passionnante, et j’aime ce livre, plus intéressant encore : je suis sûr qu’il plaira beaucoup à de nombreux virus.
• Plan de l’ouvrage (175 pages) :
- Préface, par Édouard Mangin
– Le mot d’accueil de Philippe Guillemin
– Sur l’élaboration du Robespierre de Guillemin, par Patrick Berthier
– Sur Robespierre et Rousseau, par Claude Mazauric
– Robespierre, théoricien et acteur d’une République démocratique et sociale, par Florence Gauthier
– Henri Guillemin et Robespierre : contre-histoire du gouvernement représentatif et propositions de prolongements constituants, par Étienne Chouard
– Robespierre ou la terreur des droits de l’homme, par Yannick Bosc
– Argent et corruption sous la Terreur, par Olivier Blanc
– Robespierre et la religion dans l’historiographie (1794−2012), par Marc Belissa
– Le problème Robespierre : celui de son héritage, ou de ses héritiers ? par Serge Deruette
– Les conférences retrouvées d’Henri Guillemin sur la Révolution, par Patrick Rödel
– Actualité et vitalité de Guillemin, par Edwy Plenel
– Postface, par Michel-Antoine Rognard
– Notices sur les contributeurs du volume
• Préface d’Édouard Mangin :
« Au-delà de parachever le travail fourni pour que cet événement ait lieu, l’édition des actes du colloque « Henri Guillemin et la Révolution française – le moment Robespierre », qui se déroula le 26 octobre 2013 à l’Institut catholique de Paris (ICP), procure pour les organisateurs un double plaisir, ou plutôt, un plaisir à double détente, teinté à la fois de nostalgie et de désir de reconduire ce qui est toujours un peu une aventure.
La première émotion provient des textes eux-mêmes. Relire les interventions, c’est assurément les redécouvrir à froid et en savourer la profondeur, la portée et les subtilités, sur un thème peu courant et surtout plein d’enjeux, où les opinions se diffractent pour de multiples raisons, parmi lesquelles la méconnaissance des faits ou le parti-pris idéologique.
« La Révolution française – le moment Robespierre » est en effet un sujet suffisamment riche et complexe pour qu’on ne l’enferme pas, serait-ce dans la plus belle des chapelles, ou le plus imposant des temples. À cet égard, la diversité des intervenants peut être perçue comme un reflet de la démarche non conventionnelle d’Henri Guillemin, constituée à la fois de recherches historiques scrupuleuses, et d’affirmations sans ambages, de convictions puissantes et intimes nées d’extraordinaires intuitions sur le sens de l’Histoire et les lois humaines ; rassemblant à la fois le déploiement logique des faits propre à l’historien, et l’appel aux forces de l’imaginaire de l’écrivain.
Relire ces textes c’est aussi, au-delà d’eux, revivre cette belle journée particulière d’automne : un site à l’architecture composite et évocatrice ; une journée ensoleillée, la dernière de la saison ; une salle, la fameuse salle des Actes de l’Institut, pleine d’un public intergénérationnel, extrêmement attentif, et qui n’a pas désempli de la journée.
Tout cela offre une première invitation au voyage, pour paraphraser le poète, un voyage réunissant tous ceux qui, à un titre ou à un autre, contribuèrent à cette aventure.
J’ai parlé d’une double détente. Il y a effectivement un second plaisir, moins immédiat, plus lent à émerger et qui s’impose particulièrement aux organisateurs du colloque.
Malgré eux, en relisant ces textes, ils revivent le fil des événements qui ont précédé la journée du 26 octobre, les joies et les déconvenues qu’ils ont vécues, toutes péripéties propres à ce genre d’événement. Comment en effet oublier l’émotion de cet inconditionnel d’Henri Guillemin, dont la voix signait l’avancée en âge, qui me téléphona un matin pour connaître les horaires du colloque. « Vous habitez Paris ? — Non ! s’exclama-t-il, j’habite à 500 km et je viens en voiture spécialement pour lui, pour Guillemin ! » Ou cet étudiant me demandant des adresses d’amis bienveillants ou d’hôtels bon marché près de l’Institut catholique, car il venait de Bruxelles et avait même décalé ses congés en apprenant la tenue du colloque. Ou encore cette femme qui dans sa jeunesse avait découvert Henri Guillemin à travers ses conférences télévisées, ce qui l’avait marquée à jamais dans le choix de ses études et de son travail, et qui me parlait d’Henri Guillemin avec tant de ferveur et d’intelligence que je l’imaginais aisément faire partie des intervenants pour une prochaine fois.
Revivre la genèse du colloque amène immanquablement à revivre le chaleureux déjeuner de janvier 2013 au cours duquel Edwy Plenel, plein d’enthousiasme, confirma le partenariat de Mediapart ainsi que sa présence à la table ronde finale. Sur ce point, le soutien de Mediapart, en mettant notre blog d’information sur le colloque en première page dès le début de septembre, nous a été très précieux. Car comment mobiliser le public sans communiquer ? Il y eut aussi Témoignage chrétien avec le beau texte de Patrick Rödel en une du numéro du 17 octobre 2013. Et enfin, je me souviens de l’immédiate mobilisation de l’association des Amis de Robespierre pour le Bicentenaire de la Révolution (ARBR) qui activa très efficacement son important réseau, créant le flux régulier des premières pré-inscriptions. Presque tous les messages reçus à travers ces relais furent accompagnés de remerciements et d’encouragements.
[…]
L’œuvre d’Henri Guillemin est si vaste et si utile par ces temps de pensée molle et confuse, presque urgente à faire vivre aujourd’hui, que d’autres voyages apparaissent nécessaires. Sans doute. Et c’est bien pour cela que le frêle esquif actuellement à quai, clapotant sagement dans son port d’arrivée, est prêt à appareiller de nouveau.
Édouard MANGIN
• Présentation du colloque :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2013/09/21/341-samedi-26-oct-2013-colloque-henri-guillemin-a-paris
• Le texte de mon intervention :
Henri Guillemin et Robespierre : contre-histoire du gouvernement représentatif et propositions de prolongements constituants
https://old.chouard.org/Europe/Etienne_Chouard_Henri_Guillemin_et_Robespierre_oct_2013.pdf
Je remercie tous ceux qui ont organisé cette rencontre chaleureuse et utile, et qui ont eu la gentillesse de m’y inviter. J’envoie un salut particulier à Patrick Berthier, qui a écrit des pages très émouvantes sur Guillemin, et qui a édité mon texte avec un soin méticuleux et un grand respect.
Merci aussi aux Éditions Utovie, de rendre disponibles, et donc de garder vivants, tous les travaux d’Henri Guillemin.
Étienne.
Les idées, en dernier lieu, se mesurent aux actes.
Petit rappel…
httpv://www.youtube.com/watch?v=Cl-5ekiaG90
Détrompez-moi mais c’est quoi ce sourire comme excessif, comme par trop chaleureux pour être sincère et intègre, tout vertueux journaliste qu’on se prétend être.
Ce sont les Hommes qui font les actes et déterminent de la pertinence ou non de tel Idéal, ce pourquoi nous nous devons cette exigence, cette intransigence si brebis galeuse ou rhétorique retorse il y a. Enfin vous m’avez compris ou, sinon, détrompez-moi.
EFFAB – Révolution et Démocratie
Bonjour !
Sachant qu’agence info libre est une agence plutôt de droite voir extrême droite, je vois pas ce qu’il y a de bizarre à ce qu’Edwy Plenel refuse l’interview, du moins ça se comprend.
Bonsoir MOMO ! D’où tiens-tu qu’AIL serait une agence de droite voire d’extrême droite ? Cela m’intéresse comme j’ai à coeur que tous les masques tombent surtout quand ce soucis et cette exigence de vérité, d’éthique et de transparence sont en jeu voire prises en otage ou dans cet enfumage et cette manipulation ! Merci.
Au plaisir de te lire
Yop,
évidemment ce n’est que du ressenti, mais vu comment ils ont montré notre dames des landes par exemple (ils n’ont montré que les démêlés avec les flics, ce que je trouve manipulatoire voulant faire passer les gens qui luttent pour des espèces de tarés qui ne pensent qu’à tout casser, sachant qu’ils ont des raisons de s’en prendre aux flics, chiens du capital). De plus ils interviewent souvent le même type de personnes (surtout ceux en lien avec E&R).
Je ne dis pas qu’il ne faut pas, mais ils ne vont jamais voir de l’autre côté, donnent qu’une vision unilatérale, ce qui pour moi ne laisse pas de place à une réflexion sérieuse s’il n’y a pas de contradictions.
Après, si on considère que Dieudonné n’est pas d’extrême droite (et la question peut diviser, vu qu’il joue sur ça, et rien que ça je trouve ça intolérable, sinon en tout cas voici une petite chanson qui est intéressante :
httpv://www.youtube.com/watch?v=RJXBnrUsjZs
En effet ça passe, mais quand tu vois JM Le Pen qui dit bien qu’il est le parrain de son gosse et qu’ils sont amis, je ne pense pas qu’il mente, sachant que lui (contrairement à sa fille) a du mal à se retenir quand il s’agit d’exprimer ses idées 😀
Donc voilà, ce n’est que mon avis, mais je trouve ça normal de refuser de parler à ce genre de « journalisme », qui se dit libre mais qui, pour moi, lèche juste les bottes de quelques autoritaires (on doit pas avoir la même notion de liberté^^), sans projet social ou sociétal derrière.
Bonne journée et au plaisir ! 🙂
Tout le plaisir est pour moi, MOMO, et je te suis gré de ces précisions, ces éclairages… bon, nous dirons que beaucoup de gens surfent sur la tangente du bien-pendant et du conflit d’intérêt ^^… je m’en vais écouter cette petite chanson. Merci.
Idem et bien des choses sous ce beau soleil et ces beaux quadrillages
Oui, MOMO, petite chanson très intéressante… et une critique haut de gamme et très ouverte, très respectueuse concernant notre Ananas national !
À cette heure, la démocratie suisse est attaquée : un groupe de travail secret (il ne l’est plus puisqu’on en parle) avait pour mission de réfléchir aux moyens de limiter les initiatives populaires aberrantes.
Par chez nous, fréquente est la critique invoquée contre la démocratie intégrale, qui met en garde contre les folies de la foule qui ne seraient pas la conscience du peuple. La peine de mort est dans ce registre l’étendard principal.
Et en Suisse, la raison invoquée pour justifier la susdite manœuvre est le récent vote concernant l’immigration.
Ces arguments ne sont rien face au déluge d’erreurs des élus, erreurs ou trahisons qui sont infiniment plus néfastes que quelques décisions du souverain peuple.
C’est contre ce déluge là qu’il conviendrait d’instituer des commissions secrètes. Mais les artisans du déluge étant ceux des commissions, même pas en rêve.
Quant à la peine de mort, je rappelle que quand elle était en vigueur en France, elle était le fruit du pouvoir central, et non pas le fruit d’un pouvoir partagé.
Ancrons si possible la pensée que les erreurs du peuple ne sont pas plus néfastes que celles de ses maîtres, et qu’en outre, s’il en avait les moyens, il serait plus prompt à se corriger lui-même que ceux pour qui la persistance dans l’erreur est un bénéfice.
« Et en Suisse, la raison invoquée pour justifier la susdite manœuvre est le récent vote concernant l’immigration. »
Hmmm toujours pratique le sujet de l’immigration. On prétend lutter contre le populisme et le racisme et ça permet de continuer à faire du dumping salarial allègrement avec une main d’oeuvre bien docile puisque sans papier. C’est encore mieux quand ils ne parlent pas la langue puisqu’ils ne peuvent même pas se plaindre. Et si ça permet également de limiter le RIP, alors là c’est la panacée !
Je dois tempérer mon précédent propos en faisant remarquer que le droit d’initiative populaire est fortement biaisé en suisse par les monopoles médiatiques.
Comme chez nous, le concept de débat publique est à inscrire dans tout dictionnaire de novlangue.
S’il est un point à améliorer, c’est bien celui-là, qui devrait transformer le débat en public en débat du public. Une simple préposition peut être la clé du monde.
Bonsoir Etienne,
Je viens de lire un article qui a retenu mon attention sur Mediapart : sur la Constitution française du 24 juin 1793 (la Constitution de l’An I), peut-être (et sûrement) la Constitution la plus démocratique que la France ait jamais connue !! avec des articles comme
(Article 28) :
« Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer la Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. »
ou encore (Article 35) :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
http://blogs.mediapart.fr/blog/raoul-marc-jennar/240614/24-juin-1793-un-anniversaire-oublie
Comment a‑t-on pu laisser notre liberté filer ainsi ? et surtout : comment peut-on la recouvrer ?
Bien à toi,
Julie
En attendant, JULIE, je vais te donner mon sentiment et ma conviction.
Il y a un travail pédagogique à faire concernant la nécessité d’une Constituante populaire et démocratique, et tous ces fondamentaux chouardiens (démocratiques) indispensables qui vont avec, ce minimum et ce postulat pour poser les bases d’une société civile digne de ses savoirs et respectueuse de ses libertés, des droits et des responsabilités de chacun.
Nous avons tous les outils et nous avons / aurions toutes les volontés, toutes les compétences pour cela, j’entends, accoucher d’une Démocratie réelle et vivante… mais les pouvoirs financiers et tout ce qui en découle qui mène notre barque économique et politique mondiale ne sont pas très disposés à changer de paradigme et instaurer ce Contrat Social si cher à ROUSSEAU.
Bref, conjointement à cette publicité (rendre publique) et cette pédagogie du bien-fondé et de l’impérieuse nécessité de la Démocratie, cette émancipation citoyenne et culturelle, il serait très avisé que des hommes et des femmes étudient de la façon la plus sérieuse un plan d’action susceptible de renverser le moment venu (à mi-chemin entre hasard opportun de l’actualité et parfait timing de volontés agissantes en des points névralgiques) ces élites qui nous obligent et qui nous impôsent, formaté que nous sommes quand l’impôt ne sert qu’à rembourser l’intérêt de la dette, toute société moderne vivant largement au-dessus de ses besoins réels : la surenchère déterminant l’économie et non tout ce travail accumulé finançant tous ces besoins que l’on se crée et ces services, ces mises en chantiers nécessaires pour cela…
… si tout cela était publique, ce serait encore un moindre mal mais la capitalisation à l’outrance et le libéralisme à tout crin engendreront constamment surenchère et disparités_bref, je reste convaincu (bien qu’ouvert à toute proposition sérieuse) que la Démocratie ne peut se faire sans Révolution… mais je vous rassure, Héloïse, on peut très bien imaginer une Révolution très efficace sans excès ni Terreur aucune ; mais c’est à nous de la vouloir et d’en être intimement persuadé.
EFFAB – Révolution et Démocratie
Magnifique!… Cela bouge dans tous les sens. Y aurait-il une possibilité actuelle de retrouver notre souveraineté ? OUI
Étienne, il est question de toi sur le blog d’Alexis Corbière (librement ouvert et sans censure), où j’ai commenté sur le tirage au sort et Athènes.
Tu peux intervenir quand tu le souhaites…
où ? (j’ai cherché)
HONTEUX SCANDALEUX INADMISSIBLE
l’émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet sur FRANCE INTER va être supprimée à la rentrée.
Soyons mobilisés pour empêcher cette ignominie.
A l’occasion de la Foire Internationale d’Art Contemporain, cette émission de Là-Bas si j’y suis qui date de juste une an (avec Franck Lepage) ressort actuellement sur plusieurs sites :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=l8qQ5piQYYg
Bon , il y a un peu de rigolade convenue, mais cela fait tout de même réfléchir.
Daniel Mermet :
« Les dirigeants de Radio France ne sont plus journalistes, mais gestionnaires »
http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/06/27/daniel-mermet-les-dirigeants-de-radio-france-ne-sont-plus-des-journalistes-mais-des-gestionnaires_4446926_3246.html
Cela prouve en tout cas que Daniel MERMET est beaucoup plus indépendant que ne le serine à longueur de temps notre ALADIN national ! ^^
Bonjour,
5
http://www.marianne.net/La-mort-de-Robespierre-ou-l-elan-de-l-egalite-brise_a240303.html
Cher Étienne,
Savez-vous où en sont les recherches de Olivier Blanc sur la corruption sous la Terreur ? Il affirme au début de son intervention qu’il était en train de rédiger un nouveau livre sur la question. Après quelques recherches, je n’ai rien trouvé de nouveau. En savez-vous davantage ? Savez-vous comment le contacter ?
Merci
Jean
Henri Guillemin Free Ebooks (pdf , doc , xls files)
HENRI GUILLEMIN Free Download (50 files found).FREE DIRECT LINKS
http://ebookbrowsee.net/he/henri-guillemin#.VY242FJbpMd
Une mine 🙂
Je vais changer mes cartouches d’imprimante .….….