De la trahison du référendum de 2005 à la cause des causes

6/04/2014 | 2 commentaires

Un nou­veau petit mon­tage vidéo (mer­ci Dar­ben), comme aide-mémoire de la tra­hi­son his­to­rique du peuple fran­çais par ses propres « repré­sen­tants », le triste jour du coup d’É­tat du 4 février 2008, quand les dépu­tés et les séna­teurs, réunis en « Congrès », nous ont impo­sé par voie par­le­men­taire ce que nous venions de refu­ser expres­sé­ment par réfé­ren­dum le 29 mai 2005.

Aide-mémoire de ce viol poli­tique, donc, et aide-mémoire de la seule ana­lyse qui en découle et qui vaille pour s’en pro­té­ger à l’a­ve­nir, ana­lyse radi­cale, c’est-à-dire cher­chant la racine des problèmes :

Tous ces mau­vais coups de la classe poli­ti­cienne ne res­tent impu­nis et ne peuvent se per­pé­tuer que parce que
nous n’a­vons pas de repré­sen­tants,
– nous n’a­vons pas de repré­sen­tants parce que nous n’a­vons pas de consti­tu­tion,
– nous n’a­vons pas de consti­tu­tion parce que nous avons lais­sé écrire la consti­tu­tion par les pro­fes­sion­nels de la poli­tique, qui sont pré­ci­sé­ment ceux qui ne devraient JAMAIS y tou­cher, ni pour l’é­crire, ni pour la modi­fier, à cause du conflit d’in­té­rêts.

La cause des causes de notre impuis­sance poli­tique (et des injus­tices qui per­durent faute de résis­tance effi­cace), c’est notre propre démis­sion du pro­ces­sus constituant.

D’où l’i­dée d’ap­prendre entre nous, libre­ment, de façon auto­nome, comme des adultes poli­tiques, d’ap­prendre à écrire nous-mêmes la consti­tu­tion qui nous manque, pour nous éman­ci­per nous-mêmes de nos maîtres tyranniques.

Cette idée de géné­ra­li­sa­tion d’a­te­liers consti­tuants popu­laires, par­tout, tout le temps, ne fonc­tion­ne­ra que si vous vous en empa­rez, vous, oui vous, là, vous qui lisez ce petit texte, per­son­nel­le­ment, avec vos proches ou avec vos col­lègues, tous les jours un peu, quelques phrases, quelques pen­sées, quelques réflexions consti­tuantes, quelques efforts quo­ti­diens pour ani­mer vous-mêmes votre propre muta­tion : il s’a­git de vous trans­for­mer (de votre propre ini­tia­tive et par votre propre tra­vail, sans rien attendre d’au­cun maître) d’é­lec­teur obéis­sant en citoyen consti­tuant.

Je ne sais pas si cette idée fonc­tion­ne­ra, mais ce que je sais c’est que ça ne dépend que de nous, il faut arrê­ter de dire que c’est la faute des autres.

Mer­ci pour tous vos mes­sages, c’est émou­vant. On n’est forts qu’en­semble. On progresse.

Étienne.
Chouard – De la tra­hi­son du réfé­ren­dum de 2005… par dar­ben

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Étienne

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2 Commentaires

  1. Catherine Deslandes

    Mer­ci à vous Etienne ! C’est vous qui nous redon­ner forces et confiance ! Je suis entrain d’é­crire ……des choses sym­pas pour la pro­chaine consti­tu­tion ….si !!! 🙂

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  2. lisztfr

    « De la sorte, chaque sen­ti­ment, quand il atteint une cer­taine inten­si­té et une cer­taine durée, se crée un monde choi­si, irré­sis­tible, son propre monde, … » (R. Musil). 

    Rome ne s’est pas faite en un jour, et il s’a­git rien moins que de cela. En le fai­sant, on la rêve et cela finit par exis­ter. Il n’y a pas d’autre moyen, l’al­ter­na­tive c’est « jamais ». Ce qu’il faut com­prendre en fait est que jamais les autres font les choses à notre place, sauf un bon cui­si­nier, un bon méde­cin, mais sinon cha­cun de nous a un immense poten­tiel. Les choses ne sont pas si com­pli­quées en fait, en éco­no­mie notam­ment, il suf­fit de com­prendre que les reve­nus ne pro­viennent que de ce qui a été ven­du, puisque c’est la vente qui per­met de payer salaires, et pro­fit. Et c’est tout, à par­tir de là il est clair que tout doit être dépen­sé, ce qui est une autre absur­di­té puis­qu’on inter­dit l’é­pargne. Et l’on voit éga­le­ment qu’il n’existe pas de crois­sance (la quan­ti­té d’argent reste la même), et donc qu’il n’y a pas de capi­ta­lisme au sens propre du terme, comme sys­tème « natu­rel ». C’est une fic­tion, et on le voit quand on contemple la Rome brû­lée sous-jacente, qui est la dette.

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