COMMENT ÊTRE EFFICACE POUR RÉTABLIR UNE VRAIE DÉMOCRATIE ?

5/04/2014 | 10 commentaires

« Nous sommes aux tra­vaux for­cés aux ser­vices de para­sites… qui ont pris le contrôle de la pro­duc­tion du droit. Ils sont capable d’écrire eux même le droit injuste, inique… ».

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Étienne

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10 Commentaires

  1. FAIVRE

    Je suis un retrai­té pauvre écœu­ré, mais je com­bats, comme béné­vole après des vic­time d’in­jus­tices sociale a L’ïle de la Réunion

    Réponse
  2. lisztfr

    La Consti­tu­tion se construit non pas pour, mais contre. Les articles dési­gnent sur­tout le néga­tif, ce que l’on récuse. Et cela ne pose aucun pro­blème au niveau éco­no­mique, cepen­dant lorsque qu’il s’a­git de limi­ter le pou­voir abso­lu, c’est une autre affaire… 

    Sachant qu’il existe aus­si un fan­tasme de Consti­tu­tion, depuis les tables de Moises. Dans la « rumeur » (Blan­chot) ambiante, il n’est pas sûr qu’une Consti­tu­tion puisse avoir valeur de fon­da­tion. Il n’est pas sûr que nous puis­sions poser encore un acte fon­da­teur, d’ailleurs il s’a­git là du désir d’o­ri­gine, d’i­den­ti­té. Il faut avoir foi dans la Loi, et avant d’é­crire une Consti­tu­tion, il faut des hommes capables de l’é­crire et d’y croire, car il s’a­git de foi ! De foi dans la socié­té, et de force, de tout ce qui fait défaut. Il faut une violence.…

    Réponse
  3. Alain

    Réta­blir la démo­cra­tie sans violence.

    1) Objec­tif : réta­blir le pacte de liber­té citoyenne et modi­fier la Consti­tu­tion pour ins­tal­ler une Démocratie.
    2) Aug­men­ter le nombre d’êtres humains éclai­rés à se sujet que nous repar­ti­rons en quatre familles
    – les réfrac­taires (ex : 1% pop.)
    – les non concer­nés (ex : 85% pop.)
    – les éclai­rés pas­sifs (ex : 13% pop.)
    – les éclai­rés actifs (ex : 2% pop.)
    3) Encou­ra­ger des petits groupes d’é­clai­rés actifs de sur­veillance et d’ac­tion sur un élu (ex : un député)
    – 5 à 11 per­sonnes ( si plus, pré-sélec­tion sui­vi d’un tirage au sort démo­cra­tique non renouvelable)
    – il faut mini­mum 1 avo­cat, 1 jour­na­liste com­mu­ni­ca­tion, 1 jour­na­liste ter­rain, 1 admi­nis­tra­tif, 1 modérateur.
    – 1er objec­tif : tenir un site citoyen d’in­for­ma­tion local (ex : cir­cons­crip­tion d’un dépu­té) réunir un maxi­mum d’hu­mains éclai­rés et non concer­nés (pré­sence sur face­book, se pré­sen­ter au asso­cia­tion locale, récu­pé­ra­tion des listes élec­to­rales et autres).
    – 2ème objec­tif : Sou­mettre l’é­lu à la question.
    – 3ème objec­tif : Sou­mettre les actions de l’é­lu (si pos­sible à venir) à un mini réfé­ren­dum auprès des élec­teurs de la zone concer­née (ex:circonscription d’un député).
    – 4ème objec­tif : Com­mu­ni­quer par tout moyen pos­sible les réponses et sur­tout les non réponses de l’élu.
    – 5ème objec­tif : Com­mu­ni­quer par tout moyen pos­sible les résul­tat des mini-référendums.
    – 6ème objec­tif : Éta­blir un maxi­mum de péti­tions citoyennes cau­tion­nant les ques­tions à l’é­lu et leurs communications.
    – 7ème objec­tif : Etre le plus pro­cé­du­rier pos­sible avec les élus réfrac­taires dans leurs actes à la démocratie.
    4) Dans un second temps pré­sen­ter des can­di­dats sous contrat démocratique.

    Ceci n’est qu’une esquisse. Il faut développer !

    Réponse
    • Valéry

      Alain : excel­lente ana­lyse, démarche et état d’esprit.

      J’adhère tota­le­ment aux élé­ments avan­cés par Etienne, mais je pense que des affir­ma­tions trop péremp­toires, trop fortes ne sont pas pro­pices à convaincre les non-concer­nés (ce sont eux qu’il faut ral­lier, et il ne faut pas les mépri­ser : nous l’é­tions avant et que savons-nous d’eux…)

      L’ar­gu­men­ta­tion ne serait-elle pas plus effi­cace si on par­tait de constats plus quo­ti­diens avant de conclure ?
      « Le droit inique qui per­met aux pro­prié­taires de faire tra­vailler les non-propriétaires »…
      Quel écho chez M. Tout le monde sans plus de nuance et d’ex­pli­ca­tions ? Qu’il fau­drait sup­pri­mer la pro­prié­té pri­vée ? On va me prendre ma mai­son, ma petite entre­prise ? Allez, 70 % des audi­teurs à qui on pour­rait pré­sen­ter ça sont par­tis dans un haus­se­ment d’é­paule (les audi­teurs quel­conques et pas que quelques per­sonnes choi­sis dont on sait d’a­vance qu’ils seront d’accord)

      « Nous avons aug­men­té la pro­duc­ti­vi­té de 100, nous devrions tra­vailler 100 fois moins ». Oui, pour­quoi ? Faut-il le dire ? (oui) : parce que la pro­duc­ti­vi­té, fruit de l’ex­ploi­ta­tion des res­sources natu­relle et des décou­vertes de quelques scien­ti­fiques pas­sion­nés et dés­in­té­res­sés, biens publics s’il en est, est confis­quée par la coa­li­tion du pou­voir éco­no­mique et politique.

      Mais même ces constats, si justes soient-ils sont peut-être encore trop abs­traits, dont les gens s’in­ter­disent la pen­sée (trop « macro », trop com­pli­qué, trop éloi­gné du quo­ti­dien, réser­vé aux spé­cia­listes ou aux idéo­logues…) et doivent peut-être être ser­vis en seconde ligne , pour, par­tant déjà de la néces­si­té de déve­lop­per une démo­cra­tie plus par­ti­ci­pa­tive pour contrer déjà la déses­pé­rance poli­tique, pro­mou­voir une véri­table consti­tu­tion citoyenne ?

      J’entends bien l’ar­gu­ment qui consiste à consi­dé­rer que toutes les autres luttes sont vaines et que seule la réponse à la cause des causes chan­ge­rait les choses. J’y adhère. Mais il n’empêche que, dans les esprits , le par­cours de ces étapes inter­mé­diaires est néces­saire pour convaincre.

      N’est-on pas prêt non pas parce qu’on n’a pas fait d’a­te­liers consti­tuants, mais parce qu’on n’est pas encore convain­cu qu’il faille les faire ?

      Bon, j’or­ga­nise quand même une pre­mière ren­contre ven­dre­di pro­chain dans mon petit pate­lin de Revel, mais, cher­chant à ne pas avoir que les clas­siques mili­tants, j’a­voue avoir du mal à sélec­tion­ner la matière per­met­tant d’in­tro­duire ces pro­blé­ma­tiques avec une chance qu’elles trouvent un écho chez cha­cun, qu’elle éveille ce petit ques­tion­ne­ment : « oui, tiens pour­quoi pas, ça répond à telle insa­tis­fac­tion que je ne m’ex­pri­mais peut-être même pas »

      Réponse
    • Ana Sailland

      😉 Juste pour abor­der la ques­tion sous un angle non cartésien 😉

      CHACUN SA CHIMÈRE

      Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine pou­dreuse, sans che­mins, sans gazon, sans un char­don, sans une ortie, je ren­con­trai plu­sieurs hommes qui mar­chaient courbés.

      Cha­cun d’eux por­tait sur son dos une énorme Chi­mère, aus­si lourde qu’un sac de farine ou de char­bon, ou le four­ni­ment d’un fan­tas­sin romain.

      Mais la mons­trueuse bête n’était pas un poids inerte ; au contraire, elle enve­lop­pait et oppri­mait l’homme de ses muscles élas­tiques et puis­sants ; elle s’agrafait avec ses deux vastes griffes à la poi­trine de sa mon­ture ; et sa tête fabu­leuse sur­mon­tait le front de l’homme, comme un de ces casques hor­ribles par les­quels les anciens guer­riers espé­raient ajou­ter à la ter­reur de l’ennemi.

      Je ques­tion­nai l’un de ces hommes, et je lui deman­dai où ils allaient ain­si. Il me répon­dit qu’il n’en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu’évidemment ils allaient quelque part, puisqu’ils étaient pous­sés par un invin­cible besoin de marcher. 

      Chose curieuse à noter : aucun de ces voya­geurs n’avait l’air irri­té contre la bête féroce sus­pen­due à son cou et col­lée à son dos ; on eût dit qu’il la consi­dé­rait comme fai­sant par­tie de lui-même. Tous ces visages fati­gués et sérieux ne témoi­gnaient d’aucun déses­poir ; sous la cou­pole splee­né­tique du ciel, les pieds plon­gés dans la pous­sière d’un sol aus­si déso­lé que ce ciel, ils che­mi­naient avec la phy­sio­no­mie rési­gnée de ceux qui sont condam­nés à espé­rer toujours.

      Et le cor­tège pas­sa à côté de moi et s’enfonça dans l’atmosphère de l’horizon, à l’endroit où la sur­face arron­die de la pla­nète se dérobe à la curio­si­té du regard humain.

      Et pen­dant quelques ins­tants je m’obstinai à vou­loir com­prendre ce mys­tère ; mais bien­tôt l’irrésistible Indif­fé­rence s’abattit sur moi, et j’en fus plus lour­de­ment acca­blé qu’ils ne l’étaient eux-mêmes par leurs écra­santes Chimères.

      Charles Bau­de­laire

      Le tamas est ce qui colle la conscience au sol et lui inter­dit l’envol.

      Réponse
  4. Collectif Willforge

    Pour « réta­blir » la Démo­cra­tie ou plu­tôt l’é­ta­blir pour un pays de plu­sieurs mil­lions de citoyens, il faut défi­nir un pro­to­cole capable de per­mettre à la Volon­té Géné­rale de cette popu­la­tion de s’exprimer.

    Voi­ci des années que notre petit groupe tra­vaille sur cette ques­tion et pense (peut-être à tort) avoir trou­vé une solu­tion pour atteindre ce but.

    Nous avons ten­té à plu­sieurs reprises d’en­ga­ger un dia­logue sur cette ques­tion fon­da­men­tale pour la Démo­cra­tie avec Étienne (le 22 mars 2013 à Paris par exemple) et avec les GV sur Face­book etc… en vain. Étienne ne nous a pas contac­té et les GV … .

    Étienne pousse un cri d’a­larme sur cette vidéo, car rien ne bouge, per­sonne ne se met vrai­ment à écrire une Consti­tu­tion. Mais il oublie qu’il faut une méthode pour écrire une consti­tu­tion, une loi, un tract à des dizaines, des mil­liers voire des mil­lions de per­sonnes dis­per­sées sur inter­net, sinon il ne sor­ti­ra que du bruit, et du découragement.

    Nous en pro­po­sons une ici : http://www.willforge.fr/wikiwil/index.php?title=M%C3%A9thode_de_r%C3%A9daction_collaborative_auto‑r%C3%A9gul%C3%A9e

    Elle est encore impar­faite (nous n’a­vons pas pu trou­ver de cobayes pour la tes­ter et il reste à construire un logi­ciel effi­cace), mais elle est construite sur des concepts aptes à résoudre le pro­blème de l’ex­pres­sion de la Volon­té Générale. 

    Nous lan­çons donc un appel : venez dis­cu­ter de cette méthode et éven­tuel­le­ment col­la­bo­rer (en l’utilisant)
    soit par mail contact@willforge.fr ou aristide.hivesne@free.fr
    soit sur le ser­veur Mumble srv15​.got​mumble​.com port 10745
    soit direc­te­ment sur le Wiki http://​www​.will​forge​.fr/​w​i​k​i​w​i​l​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​t​i​t​l​e​=​A​c​c​u​eil.

    Le Col­lec­tif Willforge

    Réponse
  5. Merome

    Les Suisses vont pro­chai­ne­ment voter pour ou contre l’a­chat d’a­vion de chasse appe­lés « Gripen ».
    L’é­mis­sion sati­rique 120 secondes de la radio Cou­leur 3 aborde le sujet démo­cra­tique avec le talent habi­tuel des comédiens :
    120 secondes

    Réponse
    • GORRIZ

      Bon­jour,
      Je rigole, les avions ceux sont des rafiots du ciel !
      Quand on sait que des per­sonnes comme les lob­bies mili­taires secrets amé­ri­cains ont une arma­da d’en­gins à anti-gra­vi­té copiée d’en­gins extra­ter­restres, les avions sont bons à mettre à la casse !
      Les gou­ver­ne­ments mentent sans arrêt et la pré­sence extra­ter­restre en fait lar­ge­ment par­tie ! La réa­li­té est qu’il y a a actuel­le­ment sur Terre au moins 200 bases sou­ter­raines fabri­quées par des aliens humains et huma­noïdes pro­ve­nant de plu­sieurs pla­nètes. Rien qu’en France, il y a au moins 7 bases aliens ! Et je sais de quoi je parle, je suis très sérieux. A part l’an­cien Ministre de la Défense cana­diennes Paul Hel­lyer, qui parle ouver­te­ment au grand public de cela dans les poli­ti­ciens ? Et bien PERSONNE ! LAMENTABLE !

      Alors dimanche 25 mai 2014 en France, je vote­rai BLANC, et je ferai de la pub sur ce bul­le­tin pour le site d’É­tienne Chouard , qui pour moi nous offre les meilleures idées pour sor­tir de ce sys­tème ultra mafieux. Alors oui la consti­tu­tion réécrite par le Peuple et le tirage au sort pour une VRAIE consti­tu­tion pour le Peuple et pour entre autres évi­ter tout abus de pouvoir !

      Mer­ci encore aus­si Étienne pour vos infor­ma­tions, j’ai pu vrai­ment connaître vos réflexions grâce à vos pas­sages sur la radio « Bob vous dit toute la vérité » !

      Réponse
  6. Mysos

    La Démo­cra­tie athénienne 

    1. La socié­té démo­cra­tique athénienne
    1.1 La Démo­cra­tie athénienne
    1.2 Nais­sance de la démocratie
    1.3 Les réformes de Clisthène
    1.4 La bou­lê, les prytanes
    1.5 Les magistratures
    1.6 Réformes, crises et restauration
    1.7 Périclès
    1.8 Figure de l’Histoire

    1. La socié­té démo­cra­tique athénienne

    1.1 La Démo­cra­tie athénienne 

    « Notre consti­tu­tion n’a rien à envier aux lois des autres : elle est un modèle et n’’imite pas. Elle s’appelle démo­cra­tie parce qu’elle oeuvre pour le plus grand nombre et non pour une mino­ri­té. Tous par­ti­cipent éga­le­ment aux lois concer­nant les affaires pri­vées, c’est la valeur seule qui intro­duit des dis­tinc­tions et les hon­neurs vont plus aux mérites qu’à la for­tune. Ni la pau­vre­té, ni l’obscurité n’empêchent un citoyen capable de ser­vir la cité. Etant libre dans ce qui concerne la vie publique, nous le sommes éga­le­ment dans les rela­tions quo­ti­diennes. Cha­cun peut se livrer à ses plai­sirs sans encou­rir de blâme ou des regards bles­sants, quand même ils ne causent pas de mal. Mal­gré cette tolé­rance dans notre vie pri­vée, nous nous effor­çons de ne rien faire d’illégal dans notre vie publique. Nous demeu­rons sou­mis aux magis­trats et aux lois, sur­tout à celles qui pro­tègent contre l’injustice et à celles qui pour n’être pas écrites n’en apportent pas moins la honte à ceux qui les trans­gressent. » – Dis­cours de Péri­clès – 1

    1.2 Nais­sance de la démo­cra­tie Début de page

    Une cer­taine forme de gou­ver­ne­ment démo­cra­tique exis­tait dans nombre de cités-Etats, mais c’est à Athènes qu’elle attei­gnit la forme la plus pure. A l’origine, la cité athé­nienne était une royau­té. Avant les réformes de Clis­thène, il exis­tait encore quatre tri­bus (phy­laï) : les Géléontes, les Aigi­co­reis, les Arga­deis et les Hoplètes. Chaque tri­bu étant elle-même répar­tie en trois phra­tries pla­cées sous la pro­tec­tion de Zeus et d’Athéna. Au sein d’une phra­trie, les membres se consi­dèrent comme des frères. Chaque année les nou­veaux nés sont pré­sen­tés à la phra­trie lors de la fête des Apa­tu­ries et la com­mu­nau­té accepte leur venue par un vote. Au sein des phra­tries, pay­sans et grands pro­prié­taires coexistent. Quant aux non-pro­prié­taires, aux arti­sans et aux com­mer­çants, ils sont exclus de tout rôle politique.

    D’après Plu­tarque 2, c’est à Thé­sée que l’on doit l’unification de l’Attique et le rejet de la monar­chie. Dès la seconde moi­tié du VIIe siècle, trois magis­trats, les archontes choi­sis par­mi l’aristocratie (les Eupa­trides) gou­vernent la cité pour un an et se répar­tissent le pou­voir poli­tique de l’ancien roi : prêtre, juge et polé­marque (chef de guerre). En 621, Dra­con défi­nit les dif­fé­rentes caté­go­ries de citoyens et rédige un code dont la dure­té des peines est res­tée pro­ver­biale. La réforme cen­si­taire intro­duite par Solon peut être consi­dé­rée comme une pre­mière étape vers la démocratie.

    La démo­cra­tie naît de l’égalité entre tous au sein du même dème et de tous devant la loi. Le citoyen a des droits publics et pri­vés. Dans le domaine pri­vé, tout citoyen peut se marier, pos­sé­der des biens et défendre ses inté­rêts pri­vés devant la jus­tice. En contre­par­tie, le citoyen a des devoirs envers la cité : il doit le ser­vice mili­taire, payer des impôts et par­ti­ci­per à la vie publique. C’est une démo­cra­tie impar­faite qui exclut de la cité les femmes et les esclaves, soit peut-être un tiers de la popu­la­tion. Vers 432 av. J.-C., la cité compte entre 35 000 et 46 000 citoyens pour 10 000 à 15 000 métèques. Quant aux esclaves, ils sont esti­més à 100 000 !

    1.3 Les réformes de Clis­thène Début de page

    La révo­lu­tion de 510, menée par les aris­to­crates et les « démo­crates » contre Hip­pias, le fils de Pisis­trate, naît de l’essor des classes popu­laires. Clis­thène s’appuya sur le peuple et gou­ver­na la cité entre 508 et 507. Ses réformes entraînent une nou­velle répar­ti­tion des citoyens et mettent fin à l’organisation fami­liale sur la base du génos : les citoyens seront désor­mais répar­tis en dix tri­bus. Le terme de démo­cra­tie n’est pas inven­té à cette époque mais beau­coup plus tard par Héro­dote. On parle alors d’iségoria (éga­li­té de parole devant l’assemblée), d’isonomia (éga­li­té devant la loi) et d’isokrateia (éga­li­té des pouvoirs).

    Dèmes et trittyes

    Le dème est une sub­di­vi­sion géo­gra­phique de la tri­bu, à l’origine il y avait 30 dèmes (10 par trit­tye) mais par la suite il y en eut davan­tage. Désor­mais tout Athé­nien por­te­ra trois noms : le sien propre, le nom de son père et le nom de son dème (démo­tique). A titre d’exemple : Péri­clès, fils de Xan­thippe, du dème de Cho­larges. L’appartenance au dème est héré­di­taire et l’inscription sur les registres du dème était un préa­lable pour accé­der à la citoyen­ne­té. Le dème pos­sède sa propre assem­blée et des magis­trats (démarques). Il est res­pon­sable des sanc­tuaires situés sur son ter­ri­toire. Un groupe de dèmes conti­gus forme une trit­tye, cor­res­pon­dant cha­cune à une région natu­relle : la cité et sa ban­lieue (l’astu), la côte (la Para­lia), l’intérieur (la Méso­gée). « Chaque tri­bu reçoit trois trit­tyes tirées au sort de telle sorte qu’elle en ait une de cha­cune des trois régions. » 3

    Les phra­tries

    Clis­thène main­tint les anciennes phra­tries. La phra­trie était un grou­pe­ment de familles et une sub­di­vi­sion du dème mais son orga­ni­sa­tion est peu claire (lien du sang ?). Les phra­tries jouaient un rôle essen­tiel dans tous les actes liés à la vie du citoyen : nais­sance, ini­tia­tion des ado­les­cents, mariage, adop­tion, funé­railles. C’est l’admission dans la phra­trie qui condi­tion­nait l’appartenance à la com­mu­nau­té civique pour les hommes comme pour les femmes.

    Le démos et l’ecclésia

    Le terme démos avait à l’origine un sens péjo­ra­tif, signi­fiant « gens du com­mun », « classes infé­rieures » mais il signi­fie aus­si « le peuple comme un tout ». La réforme de Clis­thène sup­prime le pou­voir régio­nal des familles de l’aristocratie en créant un corps civique, l’assemblée du peuple, appe­lée l’ecclésia. Elle était com­po­sée de tous les citoyens ayant ache­vé leur ser­vice mili­taire et jouis­sant de leurs droits civiques. Les décrets de l’assemblée athé­nienne étaient pro­mul­gués « par le démos » plu­tôt que « par l’ecclésia ».

    L’assemblée se réunis­sait fré­quem­ment, au moins quatre fois de chaque période de 36 jours au IVe siècle (4 fois par pry­ta­nie) sur la col­line du Pnyx où avait été amé­na­gé un hémi­cycle. Evi­dem­ment, seule une frac­tion de citoyens venait mais ceux qui étaient pré­sents à une séance consti­tuait le démos et leurs actes étaient recon­nus par la loi comme les actes du peuple entier. Tout citoyen pré­sent à l’ecclésia est entiè­re­ment libre de s’exprimer en public, de pro­po­ser un amen­de­ment et à le droit de vote. Le pro­jet de loi et ses amen­de­ments sont sou­mis au vote de l’assemblée. La déci­sion est prise à la majo­ri­té des votants, le vote se fai­sant à mains levées. Le vote acquis, le décret était gra­vé sur une pierre est expo­sé pour publi­ci­té. Le nom de l’auteur de la pro­po­si­tion y était men­tion­né afin que si la mesure prise se révé­lait désas­treuse on puisse se retour­ner contre lui. A par­tir du IVe siècle av. J.-C., les par­ti­ci­pants à l’assemblée se virent rétri­buer d’un salaire, le mis­thos ecclesiasticos.

    1.4 La bou­lê, les pry­tanes Début de page

    Le pou­voir est confié à la bou­lê, com­po­sée de cinq cents membres tirés au sort (50 par tri­bu). Il n’y avait pas de condi­tions de cens exi­gée mais il est vrai­sem­blable que seuls les citoyens béné­fi­ciant de reve­nus suf­fi­sants pou­vaient se per­mettre de s’y consa­crer durant une année pleine car le mis­thos bou­leu­ti­kos n’était que de cinq oboles par jour au IVe siècle. Les bou­leutes devaient prê­ter ser­ment de demeu­rer fidèles à la consti­tu­tion. La bou­lê se réunis­sait dans le bou­leu­té­rion tous les jours sauf jours fériés. Une grande par­tie du tra­vail pré­pa­ra­toire de l’assemblée (pro­bou­leu­ma) était fait par la boulê.

    Les cin­quante bou­leutes d’une tri­bu étaient pry­tanes, c’est à dire pré­si­dents du Conseil, sié­geant à tour de rôle pen­dant un dixième de l’année. Ce sont les pry­tanes qui réunissent l’ecclésia et la bou­lê et qui en pré­parent l’ordre du jour. Chaque jour, l’un des pry­tanes était tiré au sort pour être pré­sident de la bou­lê (épi­state). Ce sont les pry­tanes qui recoivent les ambas­sa­deurs étran­gers et les lettres offi­cielles ; ce sont eux qui peuvent défé­rer devant les tri­bu­naux les sta­tèges qui ne se seraient pas acquit­tés de leur tâche.

    1.5 Les magistratures 

    A côté des pry­tanes qui sont les magis­trats suprêmes, il y avait beau­coup d’autres magis­trats, presque tou­jours réunis en col­lège de dix membres (1 par tri­bu). Toutes les magis­tra­tures sont élec­tives. Tous les magis­trats béné­fi­cient de l’inviolabilité (tout délit à titre public contre l’un d’eux entraîne l’atimie) et tous ont le droit de por­ter une cou­ronne. Il n’y avait pas de hié­rar­chie par­mi les charges : tout homme occu­pant une charge était res­pon­sable direc­te­ment et uni­que­ment envers le démos. Tout magis­trat quit­tant sa charge devait rendre des comptes.

    Par­mi ces magis­trats, on peut dis­tin­guer les archontes et les stra­tèges. Après la réforme, il y a désor­mais neuf archontes plus un secré­taire : aux trois archontes antiques sont rajou­tés six gar­diens de la loi (thes­mo­thètes), qui sont eux-aus­si dési­gnés par tirage au sort. Les dix stra­tèges étaient élus par l’assemblée du peuple par­mi les penta­co­sio­mé­dimnes (1 par tri­bu) et étaient indé­fi­ni­ment rééli­gibles. A chaque pry­ta­nie ils sont confir­més dans leurs fonc­tions par un vote à mains levées. Si l’un d’eux n’est pas confir­mé, il est tra­duit devant un tri­bu­nal ; s’il est acquit­té il reprend immé­dia­te­ment ses fonc­tions. Ils sont sou­ve­rains quand ils com­mandent et peuvent chas­ser de l’armée, condam­ner à une amende qui­conque n’obéit pas à leurs ordres. Chaque stra­tège se voit assi­gner une magis­tra­ture mili­taire spécifique.

    1.6 Réformes, crises et res­tau­ra­tion Début de page

    Les Guerres Médiques consa­crèrent le rôle fon­da­men­tal du démos : la flotte athé­nienne vic­to­rieuse était essen­tiel­le­ment recru­tée par­mi les citoyens les plus pauvres (thètes) ; la guerre avait entraî­né un afflux consi­dé­rable de citoyens de la cam­pagne vers la cité elle-même ; les stra­tèges, qui sont élus par le démos, virent leur rôle ren­for­cé aux dépends des Archontes.

    Ephialte fit voter une loi réfor­mant l’Aréopage, en le pri­vant de ses pou­voirs judi­ciaires qui furent trans­mis à la bou­lê et à l’Héliée. Puis vers 458–456, les zeu­gites furent admis à l’archontat. A la mort d’Ephialte, Péri­clès devient le chef du par­ti démo­cra­tique et par­achève la consti­tu­tion démo­cra­tique d’Athènes. Durant la Guerre du Pélo­pon­nèse, la démo­cra­tie athé­nienne connaî­tra deux crises ins­ti­tu­tion­nelles. En 411, le par­ti aris­to­cra­tique pro­fite de la crise ouverte par la désas­treuse expé­di­tion de Sicile et de l’absence d’une bonne par­tie du démos par­tie com­battre pour faire voter l’instauration du régime oli­gar­chique des Quatre Cents. La démo­cra­tie est abo­lie au pro­fit d’un conseil des Quatre Cents, repré­sen­tant les pos­sé­dants, épau­lé par une assem­blée de 5 000 citoyens. Les dis­sen­sions internes au régime amène sa chute dans des cir­cons­tances peu pré­cises dès 410.

    En 405, la défaite athé­nienne amène une nou­velle crise (404) et l’instauration du régime des Trente, diri­gé par Thé­ra­mène et Cri­tias, où le pou­voir est confis­qué par trente citoyens épau­lé par une assem­blée réduite à 3 000 citoyens. Paral­lè­le­ment, les métèques furent arrê­tés et leurs biens confis­qués. La dérive tyran­nique de ce régime conduit Sparte à sou­te­nir le par­ti démo­cra­tique mené par Thra­sy­bule qui réta­blit la démo­cra­tie en 403.

    Pro­gres­si­ve­ment, le démos se dés­in­té­resse com­plè­te­ment des affaires de la cité, sauf s’il s’agit de déci­der d’une guerre, et l’on assiste à une pro­fes­sio­na­li­sa­tion de la vie poli­tique athé­nienne. En 322, la démo­cra­tie dis­pa­raît au pro­fit d’une oli­gar­chie cen­si­taire qui réser­vait la poli­teia aux seuls pos­ses­seurs d’une for­tune de 2 000 drachmes, abais­sés à 1 000 drachmes en 317 par Démé­trios de Pha­lère. La démo­cra­tie athé­nienne n’est plus désor­mais que l’ombre d’elle-même.

    1.7 Péri­clès Début de page

    C’est sans aucun doute le plus grand homme d’Etat qu’ai eu la Grèce. Thu­cy­dide écri­ra que l’Athènes de Péri­clès était « l’école de la Grèce ». Né vers 494, Péri­clès appar­tient par ses deux parents à des familles aris­to­cra­tiques qui ont joué un grand rôle dans la vie poli­tique d’Athènes, dont par sa mère celle des Alc­méo­nides qui dirige le par­ti démo­cra­tique. Son père Xan­thippe fut un célèbre oppo­sant à Mil­tiade, ce qui lui valu d’être frap­pé d’ostracisme. Il est le petit-neveu de Clis­thène. On raconte qu’un pré­sage pré­cé­da sa nais­sance : sa mère Aga­ris­té eut en songe la vision d’accoucher d’un lion. Son crâne trop allon­gé lui vau­dra le sobri­quet de « Tête d’oignon ». Dans sa jeu­nesse, il fré­quente des poètes, des artistes et des phi­lo­sophes notam­ment Zénon et sur­tout Anaxa­gore. Plus tard, il entre­tien­dra des liens avec le sophiste Pro­ta­go­ras, le sculp­teur Phi­dias, l’historien Héro­dote et les poètes Eschyle et Sophocle.
    L’homme politique

    Il appa­raît pour la pre­mière fois dans la vie publique en 472 en tant que cho­rège de la pièce Les Perses d’Eschyle. En 463, il intente un pro­cès à Cimon pour cor­rup­tion mais se montre très accom­mo­dant lors de l’audience. A la mort d’Ephialte, Péri­clès devient le chef du par­ti démo­cra­tique. Bon géné­ral, il aurait éle­vé neuf tro­phées 4. Pen­dant près de trente ans, il est le maître d’Athènes et par son ascen­dant per­son­nel et par l’autorité que lui donne la charge de stra­tège, renou­ve­lée chaque année quinze ans de suite à par­tir de 443. Il garde les allures un peu hau­taine d’un aris­to­crate qui pré­tend conduire, par la rai­son, la foule qu’ il domine par son intel­li­gence. Son élo­quence est simple mais natu­relle et recon­nue par tous y com­pris ses adver­saires. Il sait se mon­ter juste et modé­ré avec ses adver­saires. Thu­cy­dide, son adver­saire en poli­tique, sou­ligne aus­si une autre de ses qua­li­tés : « dans le domaine de l’argent, il était mani­fes­te­ment de la plus grande inté­gri­té. » 5

    Sa loi sur la citoyen­ne­té ins­taure l’obligation d’être né de deux parents athé­niens pour être citoyen d’Athènes ; loi dont le fils de Péri­clès et d’Aspasie sera direc­te­ment vic­time ulté­rieu­re­ment. Démo­crate convain­cu, il fait accor­der une indem­ni­té (mis­tho­pho­rie) jour­na­lière pour les jurés des tri­bu­naux popu­laires (Héliée), ce qui élar­git le cadre de la démo­cra­tie athé­nienne en ache­vant de don­ner au peuple le pou­voir politique.

    Il main­tient la paix inté­rieure en obte­nant des riches leur par­ti­ci­pa­tion finan­cière à l’entretien des vais­seaux de guerre et en assu­rant aux pauvres des moyens d’existence, soit par la créa­tion de clé­rou­quies, soit par les grands tra­vaux qui embel­lissent la ville (construc­tion du Par­thé­non) et donnent du tra­vail aux arti­sans (construc­tion des « Longs Murs »).

    1.8 Figure de l’Histoire Début de page

    Mais ce qui met Péri­clès vrai­ment hors de pair, c’est sa vision de patriote hel­lène. Alors qu’Athènes est en paix avec toutes les cités, vers 448, il lance un appel à tous les peuples grecs et les invite à envoyer des délé­gués à Athènes. Ce congrès aurait pour but de voter les mesures néces­saires à la res­tau­ra­tion des sanc­tuaires détruits par les Perses et d’examiner les moyens d’assurer la sécu­ri­té de la navi­ga­tion dans les mers grecques.

    Puisqu’Athènes doit être la capi­tale de la confé­dé­ra­tion hel­lé­nique ain­si for­mée, Péri­clès veut regrou­per tous les Grecs autour d’un sanc­tuaire de l’Attique en l’honneur de Démé­ter, sym­bole de la terre nour­ri­cière. Enfin, l’union doit abou­tir à la reprise de l’expansion hel­lé­nique. Péri­clès mena une poli­tique exté­rieure expan­sion­niste : il ren­for­ça les liens avec la Thrace et les colo­nies de Rus­sie méri­dio­nale ; il atta­qua sans suc­cès l’Egypte ; il conclut des alliances avec les cités sici­liennes. C’est là ce que vise la créa­tion de Thou­rioi. Les pro­jets de Péri­clès échouent : les Pélo­pon­né­siens, sous la domi­na­tion de Sparte ayant refu­sé d’y prendre part. Sparte com­pre­nait que l’union rêvée par Péri­clès ferait d’Athènes la capi­tale morale du monde grec.

    Péri­clès et Aspasie

    Le couple que consti­tuait Péri­clès avec Aspa­sie fai­sait scan­dale, d’abord parce que Péri­clès avait répu­dié sa pre­mière femme d’origine athé­nienne dont il avait eût des enfants et ensuite, parce qu’elle était une cour­ti­sane d’origine milé­sienne, enfin, parce qu’elle était intel­li­gente et culti­vée et qu’elle devait tenir une sorte de salon où se croi­saient les hommes brillants de l’époque. Pla­ton ne dit-il pas : « Socrate va quel­que­fois chez elle avec ses amis et les fami­liers y conduisent leurs femmes pour entendre sa conver­sion. » Ce qui n’empêchera pas ce même Pla­ton de rejoindre Aris­to­phane et les poètes comiques pour don­ner une image néga­tive du couple Périclès-Aspasie.

    Le poète comique Her­mip­pos lui intente un pro­cès pour impié­té et débauche ce qui condui­ra Péri­clès lui-même à la défendre devant les juges et à ver­ser des larmes pour implo­rer la clé­mence des juges ! Pleu­rer en public et pour une étran­gère : situa­tion dou­ble­ment excep­tion­nelle et scan­da­leuse ! Vingt ans plus tard, Péri­clès, ayant per­du ses fils légi­times, n’hésitera pas encore une fois à s’humilier devant le peuple athé­nien en sup­pliant qu’on accorde la citoyen­ne­té à son bâtard (nom­mé Péri­clès lui-aus­si et futur vain­queur à la bataille des Argi­nuses en 406) né de l’union avec Aspasie.

    1 Thu­cy­dide, Guerre du Pélo­pon­nèse, II, 37
    2 Plu­tarque, Vie de Thé­sée, XIV, 1–2
    3 Aris­tote, Consti­tu­tion d’Athènes, XXI
    4 Plu­tarque, Vie de Péri­clès, 38, 3.
    5 Thu­cy­dide, Guerre du Pélo­pon­nèse, II, 65, 8.

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  7. thore

    comme quoi la démo­cra­tie est très dif­fi­cile à construire. et à main tenir.

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