En janvier 2012, il y a deux ans, je vous avais signalé (sur le blog) un film qui allait sortir, intitulé « LA DETTE », pour lequel les réalisateurs (Nicolas et sa petite famille, bien sympas) étaient passés à la maison (durant l’été 2011) pour évoquer les enjeux et les mécanismes de la création monétaire et de la dette publique.
Ce film a d’abord tourné dans les réseaux militants, avec succès.
Après un an, en 2013, il a été décidé de distribuer le film LA DETTE en salle, comme les vrais films.
Mais à cette occasion, sans doute par peur des calomnies des talibantifas, « on » a retiré tous les passages du père Chouard : sur le site du film, plus la moindre trace de nos entretiens… ni dans la bande-annonce… ni dans les interviews… ni dans les bonus du DVD… gommé, le Chouard, vaporisé… 🙂
On avait déjà vu une autre censure de mon travail (différente cependant) avec le (très bon) film « Dédale, un fil vers la démocratie ».
Il y a cependant quelques rebelles qui ont le DVD original et qui publient les morceaux censurés à part. Vous allez donc pouvoir juger vous-mêmes si ces propos méritaient d’être censurés :
Bonus du DVD LA DETTE : propos de Chouard censurés :
DVD LA DETTE non censuré (Version complète) :
Vous devriez peut-être télécharger les fichiers chez vous, pendant que c’est possible, car la censure est une mauvaise herbe qui repousse vite… Voici des liens qui facilitent ce téléchargement :
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Étienne Chouard inédit – DVD LA DETTE non-censuréhttps://t.co/1qbKAHu8B9
• Propos censurés (20 min)
• Film intégral (avant la censure) (1h30)— Étienne Chouard (@Etienne_Chouard) October 29, 2021
Post Telegram correspondant à ce billet :
https://t.me/chouard/235
Merci !
Bonjour,
Où puis-je trouver la jaquette du DVD ?
Merci.
Bravo pour la partie keynésienne de votre analyse, au sujet de la rareté du capital. Maintenant Keynes était lecteur de Say, il l’a compris contrairement à Marx…
Si la masse M1, la masse monétaire en circulation est de 100, il n’ y a PAS de « croissance » sans argent créé, le fait que les banques fournissent la liquidité est aberrante et illégitime, la liquidité est nécessaire si l’on veut une croissance et il n’y a pas à emprunter cette croissance, sinon elle ne vous appartient pas !
Sans parler du fait que l’ombre des banques plane sur l’Etat, c’est un pouvoir totalement anti Constitutionnel de fait ! Il n’y a pas de place pour une souveraineté outre que celle du peuple dans notre Constitution, et selon moi certains sont coupable de haute trahison.
Bonsoir Monsieur Chouard.
Nous venons de lire votre message et pour le compléter nous voulions apporter les éléments tels que nous les avons vécus et choisis : nous avons coréalisé le film la dette et nous avons effectivement été assez malheureux d’en ôter vos interventions au moment où il a été possible enfin de distribuer ce film en salle et d’en faire une réédition DVD. Comme vous le savez, le problème ne réside pas dans les propos que nous avions retenus de votre interview (que vous nous aviez accordée de manière tout à fait sympathique et familiale chez vous pendant l’été 2011).
Ces propos avaient leur place dans le montage que nous avions fait et nous avons eu beaucoup de dépit à les couper au remontage. Depuis le début, la première bande annonce – où vous apparaissez parmi les tous premiers intervenants- circule sur le web, tout comme des craquages du premier DVD. Nous ne tentons évidemment pas de nous y opposer, ou de les censurer : ce qui est fait est fait, et vos interventions sur le thème de la dette nous avaient enthousiasmés.
Le problème, c’est que vous vous êtes laissé prendre — tout à fait indépendamment de notre film — dans une polémique sur un tout autre sujet. Il est évident que cette polémique aurait jaillit — hors de propos — lors des débats suivant les projections du film. Les débats aurait immanquablement été déviés et l’on aurait plus parlé que de vous dans cette polémique, et non plus du sujet qui nous intéresse, nous les réalisateurs de La Dette, à savoir la question monétaire de la fabrique de la dette des États.
Nous sommes en conclusion bien désolés de cette situation qui a occasionné pour nous un contretemps fâcheux dans le remontage et la sortie du film en salle. Ce film qui continue son petit bonhomme de chemin, dans sa première version comme dans sa seconde version.
En vous souhaitant d’être débarrassé de la polémique qui a brouillé les pistes, avec notre bon souvenir
Sophie Mitrani & Nicolas Ubelmann
http://www.ladettelefilm.com
merci a votre équipe…
j’enregistre le document et transmettrai au collectif citoyen FFI2.0 pour diffusion…
bien a vous, continuez !
Bravo Etienne Chouard et merci pour tout ce vous faites pour les autres, pour nous.
Depuis la lecture du lumineux petit livre de Derudder et Holbecq : La dette publique, préfacé par vous, je suis ce que vous faites et écrivez.
Au début des années 2000, vivant en Amérique du sud, lisant beaucoup Plutarque, Aristote et Thucydide, j’avais pensé que le tirage au sort était la meilleure et la seule condition de la démocratie. J’avais écrit là-dessus un article mais impossible évidemment de le publier dans la presse française.
J’ai visionné récemment sur votre site la vidéo de la visite de votre bibliothèque. C’est passionnant. On y voit le cheminement de votre pensée à travers les livres et les auteurs, que vous citez toujours. Mais j’ai remarqué qu’elle est très occidentale et qu’on n’y voit rien sur l’Asie, l’Océanie, l’Amérique précolombienne, qui avaient et ont encore, pour leur part indigène, d’autres formes de pensée et de gouvernement que les nôtres, même si l’occidentalisation envahit tout aujourd’hui.
Ce que j’ai trouvé de plus profond sur l’argent (en dehors des propos de Plutarque sur Sparte) c’est dans le livre d’un spécialiste de l’Arctique, Robert Gessain, médecin et ethnologue : Ammassalik ou la civilisation obligatoire » (Flammarion, Paris, 1969) :
« Evidemment c’est un problème, l’argent, c’est le problème de tous ceux qui sont venus après le Sakodo*. Ca ne sert plus à rien de savoir attraper les phoques, il faut apprendre à attraper l’argent. Mais ce n’est pas le plus facile, car il faut changer quelque chose dans son cœur et renier tout ce que pensaient les vieux. Pour entrer dans le cycle de l’argent et espérer posséder un jour les nouvelles techniques, il faut mourir à soi-même et à ce que furent les siens. » (p. 103)
* « C’est dans le monde dangereux dont les Inuit par leurs techniques, pendant des siècles, ont triomphé, et qu’ils avaient conçu comme un ordre stable et équilibré que fit irruption le premier Européen en 1884. le Sakodo (comme on nomme Gustave Holm à Amassalik, d’un mot signifiant : celui qui a beaucoup d’armes et d’outils), messager de cette richesse occidentale qui s’accroît de la course accélérée et triomphale où l’entraîne le déséquilibre permanent de son système. » (p. 65).
C’est d0nc une chose que l’argent et une autre chose que la perversion de l’argent dont vous expliquez le mécanisme moderne en disant ce qu’il devrait être.
Très amicalement
P.O.C.
Merci Pierre-Olivier.
Livre commandé (http://www.amazon.fr/Ammassalik-Civilisation-Obligatoire-Gessain-Robert/dp/2080604058/)
euh … Juste envie de défendre Etienne, bien que la griffe soit tout sauf acérée.
Il y a quand même eu pas mal d’échanges sur les ailleurs du temps et de l’espace.
Hélas, se pencher sur la démocratie des iroquois n’est pas chose facile, faute de documents détaillés.
Nous avons été aussi quelques uns à aborder l’Asie.
Et notre hôte a ouvert des pages enrichissantes sur l’empathie, qui nous écartent quand même pas mal du penser standard de l’occident booléen.
C’est quand même Etienne qui m’a fait découvrir Mauss et donc ses collègues, ce qui en sus d’une démarche personnelle en territoire chamanique m’ouvre des perspectives difficiles à partager. Car justement, quand on quitte un peu la rigidité romaine et ses palais audacieux, on découvre des étendues difficiles à décrire.
J’ai aussi commandé le bouquin 😉
Il serait intéressant, voire utile, d’étudier/détecter ceux de nos archétypes cachés ( et distincts de ceux des peuples dits primitifs ) qui ont certes permis nos immenses progrès, mais aussi nos obsessions maladives, et qui mettent en danger la vie elle même. Un peu comme si nos qualités, lorsque longuement exploitées sans pollinisation extérieure, devenaient des dangers mortels.
Analyser le dessous Descartes en quelque sorte.
Ici, un livre qui parle de ces archétypes :
http://www.ecoattitude.org/accueil/node/1196
très riche document en effet
qui explique la monnaie par les paradigmes en cours autant que les paradigmes par la monnaie en cours,
qui tente d’étendre le treillis des causes et des effets à l’essence humaine en amont des structures,
Nous sommes la cause des causes, la source et l’estuaire tout à la fois.
Rien ne sert donc de pleurer des malversations des maîtres : ils sont nés de nous et avec nous.
S’esquisse semble-t-il une révolution archétypale avec l’émergence de groupes qui placent la gratuité au centre de leur volonté, impulsant ainsi pour la convergence humaine une sorte de moteur à énergie libre, moteur de l’acte dont l’essence est être, et être en conscience.
🙂 Il faut du recul et du calme pour la percevoir dans le tumulte ambiant 🙂
Je suis le rêve qui marche, la projection de l’esprit, l’univers issu de tes pensées. ô toi, petit enfant, tu crées toi-même le monde, tu le modèles, tu le façonnes, par chacun de tes souhaits, par chacune de tes peurs, même les plus fulgurantes, même les plus fugaces, les plus inaperçues. Ô toi, petit enfant, méfie-toi de ton être ; tu dois le gouverner, ne pas le laisser choisir la plainte ; car c’est en lui que tu vis ; quand bien même elle est belle, quand bien même elle t’assure que tu es, tu dois fuir la tristesse, pour ne pas vivre en elle. Si le ciel est beau, c’est toi qui l’a créé ainsi. Si l’eau est joyeuse, c’est toi qui la vois ainsi. Si tes amis sont doux, c’est toi qui les as attendris. Ô toi, petit enfant, ta tâche est de penser juste ; n’écarte jamais ton pas du bonheur. Quand l’horreur frémit, goûtes-en la saveur, exprime sa substance, tu dois en tirer la meilleure leçon. Quand l’horreur s’évanouit, quand la beauté de l’heure resplendit, laisse-toi emporter… vigilant.
Coyotito est allongé à l’ombre d’un cactus ; il écoute le verbe du vent, et admire la goutte de sang qui perle, au bout de son doigt, là où l’épine l’a blessé.
Coyotito écoute et comprend le verbe du vent. C’est un enfant précoce.
Ana (1990)
Pascal Canfin et Gérard Foucher commentent le film La Dette :
httpv://www.youtube.com/watch?v=762_Sm5JDX8
On notera notamment l’idée centrale sous-jacente que j’aime beaucoup de Gérard Foucher (j’ignore si elle est de lui) : « Qui crée la monnaie est le souverain ».