Live sur la MONNAIE (et la démocratie), ce soir mardi 4 février à 20h

4/02/2020 | 8 commentaires

Ce soir, mar­di 4 février 2020 à 20h, de pas­sage à Paris, je retrouve une petite bande d’a­mis pour par­ler de MONNAIE (et donc, aus­si un peu, for­cé­ment, de démo­cra­tie et d’U­nion européenne).
Je vous pro­pose d’être avec nous à tra­vers ce lien (qui sera un live YouTube) : 

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet :
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10157876392917317&id=600922316

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Étienne

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8 Commentaires

  1. joss

    Lors d’un cré­dit, une banque fait tout pour que l’on rem­bourse d’a­bord les inté­rêts avant le prin­ci­pal. Car les inté­rêts sont cal­cu­lés sur le prin­ci­pal res­tant à rem­bour­ser. Jus­qu’à devoir ré-emprun­ter et aug­men­ter le prin­ci­pal à rem­bour­ser (et donc les inté­rêts). Ce qu’elles font avec les Etats.

    Je fais ce com­men­taire car les gens pensent sou­vent que l’on rem­bourse le prin­ci­pal et puis qu’il reste les inté­rêts, alors que c’est plu­tôt l’inverse.

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  2. joss

    Il ne faut pas une mon­naie « forte » ou « faible », il faut une mon­naie juste. L’a­na­lo­gie évi­dente, c’est la poin­ture d’une paire de chaus­sures. Dans l’UE, l’Al­le­magne impose la même poin­ture pour tout le monde, et cela tombe bien c’est la sienne. « 45 », alors que pour la Grèce il lui faut du « 40 ». On doit tous cou­rir un mara­thon avec ça,…la Grèce n’i­ra pas loin. Ce n’est pas dû à l’ath­lète, c’est dû à la poin­ture de la paire de chaussures.

    Réponse
  3. joss

    Un euro fort favo­rise les impor­ta­tions néces­saires (ex. éner­gie, matière pre­mière), mais favo­rise éga­le­ment les impor­ta­tions non néces­saires (ex. les pro­duits étran­gers à la place des pro­duits natio­naux). Par contre, il défa­vo­rise toutes les expor­ta­tions. Donc, dans ces pays, un euro fort péna­lise toutes les expor­ta­tions et une par­tie des impor­ta­tions. Cela revient à expor­ter vers ces pays des pro­duits qu’ils auraient pu pro­duire eux-mêmes, mais éga­le­ment des faillites et du chô­mage. Afin de rééqui­li­brer sa balance com­mer­ciale (import/export), cad réduire les impor­ta­tions et aug­men­ter les expor­ta­tions, un pays déva­lue sa mon­naie et intro­duit des droits de douane contre une concur­rence déloyale. Sa mon­naie devient alors une mon­naie juste, ni trop forte ni trop faible et sa balance com­mer­ciale est équilibrée.

    Réponse
  4. Ronald

    Très chouette comme toujours.

    Juste trois (petites) précisions : 

    A 22:45, l’un des inter­vie­wers semble dire que lorsque la banque prête une somme et demande un inté­rêt, cet inté­rêt ne cor­res­pond à aucune contre­par­tie dans la cir­cu­la­tion de l’économie et donc qu’il y a un bilan dés­équi­li­bré quelque part.
    En réa­li­té quand la banque fait par exemple un prêt hypo­thé­caire de 100.000 euro et en attend d’être rem­bour­sé avec les inté­rêts de 120.000 euros à terme (par exemple 5 ans) et c’est 120.000 euros qu’elle écrit sur son pas­sif. Et elle écrit 120.000 euro sur son actif : elle détient une recon­nais­sance de dette qu’elle peut par exemple vendre à des inves­tis­seurs pour 120.000 euros. L’emprunteur doit rem­bour­ser 120.000 euro dans 5 ans, mais il cir­cule dans la finance un actif qui vau­dra 120.000 euro dans 5 ans. Alors certes le résul­tat final est que la banque fait un pro­fit, mais il n’y a pas de bilan comp­table dés­équi­li­bré avec quelque part un pas­sif qui ne cor­res­pon­drait à aucun actif.

    A 56:00, il est frap­pant que tu qua­li­fies d’extravagant que des acteurs pri­vés créent la mon­naie alors que dans les minutes qui pré­cèdent tu fais l’éloge de la créa­tion de la Ğ1 par Sté­phane Laborde. Il faut éclair­cir les choses et expli­quer pour­quoi la créa­tion moné­taire par la banque BNP est une mau­vaise chose si la créa­tion moné­taire par la banque Laborde en est une bonne. D’autant que dans le public qui s’intéresse à ces ques­tions, il y en a a peu près autant qui est favo­rable à une mono­pole d’État pour la créa­tion moné­taire que de par­ti­sans de la créa­tion moné­taire libre. Et que d’ailleurs le débat sur la ques­tion se pour­suit depuis plu­sieurs siècles. Le pro­blème n’est pas tel­le­ment entre les deux posi­tions qui ont cha­cune leur avan­tage. En cas de sys­tème de « banque libre », le risque est assu­mé par les action­naires et les usa­gers de la mon­naie : si le centre émet­teur de Ğ1, de bit­coin ou de toute autre mon­naie locale pri­vée fait faillite, ou du moins que la mon­naie se déva­lue, action­naires et usa­gers n’auront que leurs yeux pour pleu­rer, l’État ne les rem­bour­se­ra pas et le reste de la com­mu­nau­té natio­nale n’en est pas affec­tée. En cas de mon­naie sous mono­pole d’État, c’est l’ensemble des usa­gers donc l’ensemble de la com­mu­nau­té natio­nale qui est affec­tée par une perte de valeur de la monnaie.
    Non, le pro­blème avec les banques com­mer­ciales actuelles, c’est qu’elles pro­fitent des avan­tages des deux sys­tèmes : elle tirent le seul pro­fit de la créa­tion moné­taire pri­vée, mais si elles sont mena­cées de ban­que­route, c’est l’État, donc en fait la com­mu­nau­té natio­nale, qui la ren­floue. Elles tirent un béné­fice, mais sans devoir assu­mer le risque cor­res­pon­dant. Le pro­blème est donc qu’actuellement on ne peut se pas­ser d’un prê­teur en der­nier res­sort natio­nal en faveur d’institutions pri­vées qui ne peuvent faire faillite sans faire s’écrouler l’ensemble de l’économie.

    1:32:00. Concer­nant la Roue (mon­naie locale d’Aix). Les mon­naies locales com­plé­men­taires en France doivent être ados­sées à l’euro. C’est-à-dire que toute somme en mon­naie locale doit être garan­tie par l’émetteur par la même somme en euros. On en conclut géné­ra­le­ment qu’il n’y a donc pas de créa­tion moné­taire. Mais ce n’est pas exact. C’est facile à montrer :

    Ima­gi­nons la situa­tion A : la mai­rie d’Aix veut relan­cer l’économie dans la ville. Elle dis­pose pour cela d’une cagnotte de 1.000.000 euros qu’elle met en dépôt d’un éta­blis­se­ment qu’elle appelle « banque muni­ci­pale ». Cette somme est prê­tée gra­tui­te­ment aux habi­tants qui grâce à cela ont créé à la fin de l’année par exemple dix nou­veaux com­merces. Le prêt de 1.000.000 euros sont res­ti­tués à la banque muni­ci­pales. Béné­fice pour l’ensemble de la com­mu­nau­té d’Aix : 10 commerces.
    Situa­tion B : la mai­rie d’Aix veut relan­cer l’économie dans la ville par un méca­nisme de mon­naie locale com­plé­men­taire. Elle ne peut par la créer léga­le­ment ex nihi­lo. Par contre, elle dis­pose d’une cagnotte de 1.000.000 euros. Elle a le droit d’émettre pour 1.000.000 de Roues, mais elle doit mettre en garan­tie ces 1.000.000 d’euros dans une banque com­mer­ciale. Par exemple la Nef recueille de tels fonds de garan­tie sur un livret d’épargne : https://​www​.lanef​.com/​n​e​f​-​s​e​n​g​a​g​e​-​a​u​x​-​c​o​t​e​s​-​m​o​n​n​a​i​e​s​-​l​o​c​a​l​e​s​-​c​o​m​p​l​e​m​e​n​t​a​i​r​e​s​-​c​i​t​o​y​e​n​n​es/
    Les 1.000.000 Roues sont mises en dépôt à la « banque muni­ci­pale », prê­tés aux habi­tants. Ceux-ci créent 10 com­merces, et rendent à la fin de l’année les 1.000.000 euros à la banque muni­ci­pale. Celle-ci détruit les Roues et récu­père les 1.000.000 euros sur le compte qu’elle a ouvert à la Nef. Cela semble reve­nir à la même chose que la situa­tion A. En fait non, car pen­dant cette année, les 1.000.000 dépo­sés à la Nef ont rap­por­té à la mai­rie des inté­rêts. Par exemple si le taux de dépôt appli­qué est de 1 %, la somme sup­plé­men­taire tou­chée à la fin de l’année est de 10.000 euros. Béné­fice pour l’ensemble de la com­mu­nau­té d’Aix : 10 com­merces + 10.000 euros. Il est clair qu’il y a eu quelque part « créa­tion moné­taire » puisque cette mon­naie a « tra­vaillé » : il y a eu un pro­fit sup­plé­men­taire pour la com­mune (qui n’existait pas dans la situa­tion A sans les Roues), même si la Nef a fait aus­si un pro­fit dans l’histoire.
    Ain­si donc, les mon­naies com­plé­men­taires locales per­mettent dont bien une cer­taine créa­tion moné­taire, mais les banques com­mer­ciales en conservent une cer­taine pro­por­tion du bénéfice.

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  5. joss

    Je viens de décou­vrir le site « la finance pour tous »!!! (comme un béotien…)
    Voi­ci la page : « Dépôts, cré­dits et créa­tion monétaire »
    https://​www​.lafi​nan​ce​pour​tous​.com/​d​e​c​r​y​p​t​a​g​e​s​/​m​a​r​c​h​e​s​-​f​i​n​a​n​c​i​e​r​s​/​a​c​t​e​u​r​s​-​d​e​-​l​a​-​f​i​n​a​n​c​e​/​b​a​n​q​u​e​/​l​a​-​b​a​n​q​u​e​-​c​o​m​m​e​n​t​-​c​a​-​m​a​r​c​h​e​/​d​e​p​o​t​s​-​c​r​e​d​i​t​s​-​e​t​-​c​r​e​a​t​i​o​n​-​m​o​n​e​t​a​i​re/
    …il n’y a plus de doute possible 🙂

    Qui sont-ils ?
    L’Institut pour l’Education Finan­cière du Public (IEFP), plus connu sous le nom La finance pour tous, est une asso­cia­tion d’intérêt géné­ral indé­pen­dante, sou­te­nue par la Banque de France, l’Autorité des Mar­chés Finan­ciers, la Fédé­ra­tion Ban­caire Fran­çaise, ain­si que de grands éta­blis­se­ments financiers.
    Elle est agréée par le Minis­tère de l’Education natio­nale. Sa voca­tion est de déve­lop­per une péda­go­gie active sur l’ensemble des sujets por­tant sur les finances per­son­nelles et le décryp­tage de l’économie.

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  6. joss

    Les 8 prin­cipes d’Elinor Ostrom
    Elle est la pre­mière femme à rece­voir le « prix Nobel d’é­co­no­mie », pour son ana­lyse de la gou­ver­nance éco­no­mique, et en par­ti­cu­lier, des biens communs.
    NB. la mon­naie devrait être gérée comme un bien com­mun (comme l’eau ou l’air). …des prin­cipes qui devraient être sui­vis lors de la rédac­tion d’une Constitution.
    Eli­nor Ostrom tire 8 prin­cipes fon­da­men­taux de bonne gou­ver­nance d’un bien commun :
    1. Eta­blir des limites claires des usa­gers et de la res­sources (qui est usa­ger, quelle quan­ti­té de res­source partager,…);
    2. Assu­rer une concor­dance entre l’usage et les condi­tions locales, entre l’usage et l’approvisionnement.
    3. Les orga­ni­sa­tions se coor­donnent en mul­tiples niveaux imbri­qués (ques­tion d’échelle).
    4. Les usa­gers mettent en place et modi­fient les règles
    5. Assu­rer un contrôle de l’usage et de l’approvisionnement, un contrôle de la capa­ci­té de la ressource.
    6. Admi­nis­trer une sanc­tion pro­por­tion­nelle à la gra­vi­té des actes (usa­ger qui viole une règle).
    7. Méca­nisme de réso­lu­tion des conflits acces­sible et peu onéreux.
    8. Recon­nais­sance des droits des usa­gers d’élaborer leurs propres règles et ins­ti­tu­tions par des auto­ri­tés exté­rieure (droit d’exister).

    Réponse
  7. joss

    Il est pos­sible d’or­ga­ni­ser un réseau ban­caire plus proche des besoins des citoyens et cela même à l’in­té­rieur de la zone euro. On aurait plus de liber­té hors de la zone, mais des moyens existent déjà dans la zone pour résis­ter (et per­mettre une sor­tie plus souple). Si nos poli­ti­ciens ne font rien dans ce sens, c’est qu’ils défendent les inté­rêts de la finance.

    En Ita­lie, ils ont un pro­jet de loi sur l’in­tro­duc­tion d’une mon­naie type « cré­dit d’im­pôt », ils appellent cela les CCF (cer­ti­fi­cats de com­pen­sa­tion fiscale):
    https://​you​tu​.be/​s​g​q​p​U​A​x​i​0Ec

    En Alle­magne, l’é­tat alle­mand a frap­pé quelques mil­lions de pièces de 5eur depuis 2016 :
    https://www.cnews.fr/economie/2016–02-12/lallemagne-lance-une-piece-en-plastique-722697
    Cerise sur le gateau, les Alle­mands ont un réseau dense de banques publiques et uti­lisent des mon­naies locales. Les Alle­mands n’au­raient pas de mal à sor­tir de la zone demain matin.

    Réponse

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