Rendez-vous le 4 avril à 19 h sur Sud Radio, c’est Jeudi Chouard #4 : « COMMENT VOULONS-NOUS DÉSIGNER NOS REPRÉSENTANTS ? »

2/04/2019 | 26 commentaires

Sur Sud Radio, un nou­veau « Jeu­di Chouard, les citoyens consti­tuants ont la parole » s’ap­proche, le 4 avril 2019 à 19 h ; ce sera le n°4, avec Éli­sa­beth Lévy cette fois.

La semaine der­nière, avec Régis de Cas­tel­nau, nous n’a­vons pas (du tout) fini de réflé­chir au sujet « À qui servent les repré­sen­tants ? Et qui est légi­time pour le décider ? »

Donc, on remet le cou­vert (à pro­pos des élus et des repré­sen­tants), mais cette fois, je vou­drais essayer de mieux évi­ter de sor­tir du sujet. Je vous pro­pose de nous concen­trer cette fois sur la seule PROCÉDURE DE DÉSIGNATION des repré­sen­tants : élec­tion ? tirage au sort ? ou une com­bi­nai­son des deux ? 

Cette semaine, on pose­ra la ques­tion de fond : « COMMENT VOULONS-NOUS DÉSIGNER NOS REPRÉSENTANTS ? »

Je résu­me­rai d’a­bord les reproches les plus graves que je for­mule contre l’é­lec­tion (sujet cen­tral pour moi, vous le savez, et que je vais sans doute pou­voir creu­ser un peu mer­cre­di pro­chain, 10 avril avec Raphaël Entho­ven, je suis content : ce sera sur Sud radio, bien sûr, avec Éric Morillot en direct à 19 h). 

Mais j’ai­me­rais ensuite sur­tout vous pré­sen­ter UNE PROCÉDURE COMBINÉE, avec d’a­bord des élec­tions libres (de per­sonnes jugées valeu­reuses sans qu’elles aient été can­di­dates), et puis ensuite des tirages au sort (par­mi ces élus issus d’é­lec­tions libres).

Cette pro­po­si­tion concerne les gilets jaunes, comme les autres, car cette pro­cé­dure, si l’i­dée leur plait, pour­ra très bien ser­vir sur un rond-point occu­pé ou sur un péage libé­ré (ren­du aux usa­gers), pour dési­gner libre­ment des repré­sen­tants dignes de ce nom.

Et puis, pour pas­ser ensuite aux tra­vaux pra­tiques, je vien­drai avec une PREMIÈRE MOUTURE D’ARTICLE de consti­tu­tion pour ins­ti­tuer cette pro­cé­dure mixte, une sorte de brouillon que nous dis­cu­te­rons avec mes invi­tés, s’ils le veulent bien (c’est la par­ti­cu­la­ri­té de cette émis­sion : on donne le spec­tacle de simples citoyens qui s’en­traînent vrai­ment, concrè­te­ment, à ins­ti­tuer eux-mêmes la puis­sance poli­tique dont ils ont besoin pour garan­tir ensuite la jus­tice, la paix et la prospérité). 

Pro­po­si­tion d’ar­ticle (c’est un brouillon, un pre­mier jet, à cor­ri­ger, ratu­rer, com­plé­ter, c’est pré­ci­sé­ment l’exer­cice de vous y coller 🙂 ) : 

Dési­gna­tion des repré­sen­tants (man­da­taires) du peuple :

Article X : chaque citoyen désigne tous les ans (le jour de la Fête des Valeu­reux, le 21 mars, jour férié, chô­mé et payé), entre 0 et 10 (?) per­sonnes qu’il connaît bien et qu’il juge par­ti­cu­liè­re­ment aptes (valeu­reux) pour ser­vir le bien com­mun pen­dant un temps limi­té, sans que ces per­sonnes aient été candidates.

Le Corps de Valeu­reux est ain­si com­po­sé de la pre­mière moi­tié de toutes les per­sonnes les plus dési­gnées (libre­ment).

C’est dans ce Corps des Valeu­reux que seront tirés au sort les dif­fé­rents acteurs poli­tiques dési­gnés pour ser­vir le bien com­mun pen­dant une période d’une semaine à un an.

Les tirés au sort ne peuvent refu­ser la charge qu’en cas de force majeure (à dis­cu­ter : peuvent-ils refuser ?).

Les tirés au sort sont indem­ni­sés du double de leurs reve­nus habi­tuels (à creu­ser), comme le sont aus­si leurs employeurs (pour qu’ils puissent leur gar­der leur place dans l’entreprise).

 
Il est ques­tion que Maxime Nicolle soit avec nous ce 4 avril, Emma­nuel (Wiki­crate) aus­si, et peut-être Juan Bran­co (on ver­ra). J’ai hâte de voir les modi­fi­ca­tions qu’on va ima­gi­ner ensemble. 

Didier (Maïs­to) et Domi­nique (Gaigne) nous aide­ront à gar­der le contact avec vous, en lisant vos com­men­taires en direct et en sélec­tion­nant ceux qui leur paraissent par­ti­cu­liè­re­ment utiles, si vous avez des sug­ges­tions de cor­rec­tion. Nota : ce serait bien que vous res­tiez bien « sur la balle » (si vous posez des tas de ques­tions en dehors du sujet, on n’a­vance pas du tout comme prévu 🙂 ).

Rap­pel du conduc­teur de la semaine pas­sée, qui peut encore lar­ge­ment ser­vir cette semaine : Vous pou­vez télé­charge le pdf ici (2 pages)..

Sauf que je vien­drai avec d’autres livres 🙂 Ce sera une série de sur­prises, mais tous sont épa­tants, je le garan­tis formellement 🙂

Cette fois encore, j’ai hâte d’y être. Ça va être très chouette (vous savez que la chouette était l’a­ni­mal mas­cotte de la démo­cra­tie athé­nienne : l’a­ni­mal qui voit clair même la nuit, quand per­sonne n’y voit rien 🙂 ).

Étienne.

PS : la semaine pro­chaine, le 11 avril, avec Régis, on va sans doute rece­voir Jean Bric­mont, et nous poser avec lui la ques­tion de fond : « À quoi sert la liber­té d’ex­pres­sion en démo­cra­tie ? ». J’ai hâte de voir les articles de consti­tu­tion qu’on va conce­voir ensemble à ce sujet, avec vous.

Fil Face­book cor­res­pon­dant à ce billet : 

Appre­nons à écrire nous-mêmes notre contrat social, notre consti­tu­tion, en peuple digne de ce nom.

Pour m'aider et m'encourager à continuer, il est désormais possible de faire un don.
Un grand merci aux donatrices et donateurs : par ce geste, vous permettez à de beaux projets de voir le jour, pour notre cause commune.
Étienne

Catégorie(s) de l'article :

26 Commentaires

  1. fanfan
  2. Arturo

    PROPOSITION D’ARTICLES DE CONSTITUTION

    Article X

    Être citoyen est consen­tir à un contrat avec la socié­té en ver­tu duquel cha­cun se sou­met aux lois en échange d’une por­tion ali­quote de sou­ve­rai­ne­té qui lui per­met d’avoir ses inté­rêts équi­ta­ble­ment repré­sen­tés lors de l’élaboration des dites lois.

    Article Y

    Afin de garan­tir que toutes les voix ont le même poids, chaque citoyen est libre de déci­der par soi-même s’il pré­fère se faire repré­sen­ter par le can­di­dat de son choix ou opter direc­te­ment par être tiré au sort.

    Les sièges de l’Assemblée sou­ve­raine seront attri­bués en pro­por­tion aux pour­cen­tages rela­tifs de votes à can­di­da­tures et options par le tirage au sort.

    Article Z

    Étant don­née l’impossibilité sta­tis­tique d’accéder à un deuxième man­dat, les dépu­tés tirés au sort conso­lident après seule­ment cinq ans leur droit à une pen­sion à vie, cumu­lable avec tout autre revenu.

    Réponse
    • Arturo

      [Avec un ajout à l’ar­ticle X]

      Article X
      Être citoyen est consen­tir à un contrat avec la socié­té en ver­tu duquel cha­cun se sou­met aux lois en échange d’une por­tion ali­quote de sou­ve­rai­ne­té qui lui per­met d’avoir ses inté­rêts équi­ta­ble­ment repré­sen­tés lors de l’élaboration des dites lois.
      C’est à chaque citoyen de déci­der de la manière dont il veut être représenté.

      Article Y
      Afin de garan­tir que toutes les voix ont le même poids, chaque citoyen est libre de déci­der par soi-même s’il pré­fère se faire repré­sen­ter par le can­di­dat de son choix ou opter direc­te­ment par être tiré au sort.
      Les sièges de l’Assemblée sou­ve­raine seront attri­bués en pro­por­tion aux pour­cen­tages rela­tifs de votes à can­di­da­tures et options par le tirage au sort.

      Article Z
      Étant don­née l’impossibilité sta­tis­tique d’accéder à un deuxième man­dat, les dépu­tés tirés au sort ver­ront conso­li­dé après seule­ment cinq ans leur droit à une pen­sion à vie, cumu­lable avec tout autre revenu.

      Réponse
  3. Florence

    Un petit livre sur le miracle grec antique qui donne envie : 

    L’énigme grecque
    Histoire d’un miracle économique et démocratique (VIe-IIIe siècle avant J.-C.)
    par Josiah OBER

    Pour­quoi refaire l’histoire de la Grèce clas­sique, du VIe siècle av. J.-C. à Alexandre le Grand ? 

    D’abord, parce que l’on dis­pose d’une masse d’informations nou­velles sur les 1 035 cités-États qui s’étendaient de l’Espagne à la mer Noire.

    Ensuite, parce que, contrai­re­ment à ce que les his­to­riens ont long­temps cru, le monde grec a connu une crois­sance éco­no­mique qui res­te­ra sans équi­valent jusqu’à la Renais­sance, ren­due pos­sible par l’invention de la démo­cra­tie et des droits civiques, sur fond d’innovations ins­ti­tu­tion­nelles, tech­niques et cultu­relles permanentes.

    Enfin, parce que les Grecs ont expé­ri­men­té toutes les res­sources de la démo­cra­tie : élec­tion, limi­ta­tion des man­dats, tirage au sort, etc. Ils ont réflé­chi aux rela­tions entre citoyens et diri­geants, au rôle des experts, aux moyens de réduire le pou­voir de nui­sance des déma­gogues, à la place de la reli­gion. Autant de ques­tions qui sont à l’origine de l’« efflo­res­cence grecque » et au cœur du débat démo­cra­tique actuel.


    https://​www​.edi​tions​la​de​cou​verte​.fr/​c​a​t​a​l​o​g​u​e​/​i​n​d​e​x​.​p​h​p​?​e​a​n​1​3​=​9​7​8​2​3​4​8​0​4​2​867
    (Le livre comme la démocratie !)

    Réponse
  4. Arturo

    Étienne, quand vous par­lez des gilets jaunes dans les rond-points qui mettent des noms dans un cha­peau, vous avez là les deux cas de figure de la repré­sen­ta­tion : celui qui veut se repré­sen­ter soi-même, et qui met son propre nom pour opter au tirage au sort, et celui qui pré­fère se faire repré­sen­ter par quelqu’un d’autre qui lui mérite confiance, et pour qui il vote en quelque sorte lui offrant une chance addi­tion­nelle d’être tiré au sort.

    Pour étendre ce sché­ma à la socié­té dans son ensemble, la par­tie finale de tirage au sort super­po­sée au geste basique d’élection ne ferait qu’ajouter une couche de com­plexi­té — et sur­tout d’incompréhension — du dis­po­si­tif pour les gens peu­reux, qui le rejet­te­raient en conséquence.

    Si quelqu’un veut se faire repré­sen­ter par Ruf­fin parce qu’il trouve que Ruf­fin veut les mêmes choses que lui et qu’il, Ruf­fin, les dit mieux qu’il ne les dirait lui-même, bon sang, lais­sez-le voter direc­te­ment pour Ruf­fin. Il n’a pas besoin du tirage au sort, il n’en a rien à faire, car il renon­ce­rait si par mal­heur il lui échoyait d’être dési­gné. Tout ce qu’il veut, c’est pou­voir voter pour Ruf­fin. C’est, je vous le répète, exac­te­ment le même cas du gilet jaune qui met dans le cha­peau le nom de quelqu’un d’autre.

    Nous ne réus­si­rons pas en vou­lant impo­ser le tirage au sort aux gens qui n’en veulent pas. Il faut leur lais­ser la liber­té de choi­sir com­ment il pré­fèrent être repré­sen­tés. Ce fai­sant, nous nous ver­rions ain­si recon­naître le droit d’exiger qu’on nous laisse aus­si choi­sir d’être repré­sen­tés par tirage au sort si ça nous chante.

    Réponse
  5. Arturo

    Etienne, d’ac­cord avec votre stra­té­gie de parier sur un tirage au sort pour tous, quand Éli­sa­beth Lévy vous dit « je ne veux pas être repré­sen­tée par des gens que me res­semblent mais par des gens meilleures que moi » vous êtes for­cé à lui prou­ver que l’é­lec­tion ne sélec­tionne pas les meilleurs mais les pires. Elle doit com­prendre que l’é­lec­tion est une machine pour aug­men­ter la concen­tra­tion de ce que les anglo-saxons appellent « CU indi­vi­duals » (cal­lous-une­mo­tio­nal, non plus appe­lés psy­cho­pathes depuis qu’on a consta­té que c’est pen­dant les pre­miers jours de vie que les connexions céré­brales qui donnent lieu à l’empathie s’é­ta­blissent… ou ne s’é­ta­blissent pas), les­quels repré­sentent un petit pour­cen­tage au-des­sous du 4% pour la popu­la­tion géné­rale mais sans doute bien plus dans n’im­porte quelle chambre élue. 

    L’a­na­lo­gie avec la pota­bi­li­sa­tion par osmose inverse, qui aug­mente la concen­tra­tion du sel du côté de la mem­brane qui est sous pres­sion afin de la réduire de l’autre côté, est pertinente. 

    Mais si Éli­sa­beth ne se laisse pas convaincre, vous êtes fou­tu, car votre stra­té­gie de tirage au sort pour tous requiert le consen­te­ment d’au moins la moi­tié des citoyens.

    Par contre, si vous pro­po­sez que c’est à chaque citoyen de déci­der com­ment il entend être repré­sen­té, vous pou­vez très bien lui répondre : « C’est votre choix, Madame, et je n’ai pas à m’y mêler. Admet­tez-vous que la manière dont je veux me faire repré­sen­ter, moi, ne relève que de mon choix et que vous n’a­vez pas à vous y mêler, ou bien per­sis­tez-vous en me for­cer à accep­ter un mode de repré­sen­ta­tion qui ne me convient pas, me pri­vant de ce fait de la pos­si­bi­li­té de sous­crire au contrat social et me condam­nant par consé­quence à ce que Rous­seau appe­lait, par contra­po­si­tion à l’é­tat civil, l’é­tat de nature ou l’é­tat de guerre, heu­reu­se­ment encore lar­vée, comme vous avez fait avec les gilets jaunes ? ».

    Réponse
  6. Maghdissian

    Je me pose une ques­tion. Si moi je pro­pose 5 per­sonnes de mon entou­rage. Au mieux. L’une de ces 5 per­sonnes va receuillir 100 voix (disons qu’une per­sonne connait 300 per­sonnes dont une sur trois va la dési­gner). Donc on va pro­po­ser des gens qui sont recom­man­dés par quelques dizaines de per­sonnes ? J’ai bien com­pris ? Si oui, ça fait pas beau­coup non ?

    Réponse
    • etienne

      Oui, mais c’est un vote très qua­li­fié (parce que libre et proche), donc fiable (il me semble).

      Ça devrait dési­gner des gens net­te­ment plus sou­cieux de l’in­té­rêt géné­ral que les car­rié­ristes cyniques (indif­fé­rents aux mal­heurs d’au­trui) actuel­le­ment candidats.

      Réponse
      • Arturo

        « Indif­fé­rents aux mal­heurs d’autrui », c’est-à-dire sans empathie… 

        Étienne, vous qui aimez tant les bou­quins, vous devriez lire « Without conscience : The dis­tur­bing world of psy­cho­paths among us » (Robert D. Hare, 1993) – https://spot.colorado.edu/~pasnau/fysm/hare.pdf.

        Réponse
  7. beo

    Salut Étienne,

    je trouve que ta pro­po­si­tion de dési­gna­tion des repré­sen­tants est très bien, pour info j’en pro­pose une autre « dans l’autre sens », c’est-à-dire d’a­bord tirage au sort puis élection.

    Avan­tage par rap­port à la tienne, beau­coup plus facile à mettre en œuvre, car il est inutile d’or­ga­ni­ser une élec­tion de masse tous les ans.

    Mon idée est de rem­pla­cer les légis­la­tives. Les dépu­tés seraient élus par 577 grands élec­teurs tirés au sort sur les listes élec­to­rales. Chaque grand élec­teur doit soit dési­gner un repré­sen­tant consen­tant, soit lais­ser un siège vide au Palais Bourbon.

    Un peu plus d’ex­pli­ca­tions ici :
    https://​www​.ago​ra​vox​.fr/​t​r​i​b​u​n​e​-​l​i​b​r​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​m​a​r​r​e​-​d​e​-​l​-​i​r​r​e​s​p​o​n​s​a​b​i​l​i​t​e​-​d​e​s​-​2​1​2​365

    Réponse
    • joss

      Le tirage au sort sert à être repré­sen­ta­tif. Les citoyens sont moins repré­sen­ta­tifs que les Grands élec­teurs tirés au sort ? Si non, à quoi ça sert de faire cela ? Il faut tirer au sort et point à la ligne. Pour avoir une assem­blée de repré­sen­tants, elle doit d’a­bord être repré­sen­ta­tive. Et toute élec­tion intro­duit des biais dans la repré­sen­ta­ti­vi­té. Donc pour réduire les biais,il faut reduire l’élection.

      Réponse
      • beo

        Le sou­cis c’est que d’a­près l’ar­ticle 21.3 de la Décla­ra­tion Uni­ver­selle des Droits de l’Homme, les repré­sen­tants poli­tiques des citoyens sont for­cé­ment élus. Sinon, on parle de repré­sen­tants socio­lo­giques, pour­quoi pas, mais c’est un droit de l’homme que de dési­gner ses représentants.

        Réponse
        • joss

          Article 21
          1. Toute per­sonne a le droit de prendre part à la direc­tion des affaires publiques de son pays, soit direc­te­ment, soit par l’in­ter­mé­diaire de repré­sen­tants libre­ment choisis.
          2. Toute per­sonne a droit à accé­der, dans des condi­tions d’é­ga­li­té, aux fonc­tions publiques de son pays.
          3. La volon­té du peuple est le fon­de­ment de l’au­to­ri­té des pou­voirs publics ; cette volon­té doit s’ex­pri­mer par des élec­tions hon­nêtes qui doivent avoir lieu pério­di­que­ment, au suf­frage uni­ver­sel égal et au vote secret ou sui­vant une pro­cé­dure équi­va­lente assu­rant la liber­té du vote.

          …Rien empêche d’é­lire ses repré­sen­tants par le sort.

          Réponse
          • beo

            Si, la langue. Car « choi­sir » c’est car­ré­ment le contraire de « tirer au sort » (21.1). On choi­sit selon des cri­tères alors que le sort n’en connaît pas. Et 21.3 parle soit d’é­lec­tion, soit de liber­té de vote.

            Le pro­blème fon­da­men­tal du tirage au sort des dépu­tés c’est que les repré­sen­tants sont impo­sés aux citoyens, donc ça fait un peu tota­li­taire tout de même.

        • joss

          Jus­te­ment « la langue », le choix par le sort est de ce monde. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de cri­tère qu’il ne peut pas exister.
          La Décla­ra­tion parle « d’é­lec­tion », on peut l’en­tendre « par le sort » et parle de « liber­té de vote », rien n’empêche de pen­ser à la liber­té de voter ses lois, ce qui paraît plus logique. On vote des lois et on élit des personnes.
          Les dépu­tés tirés au sort ne sont impo­sés par per­sonne puisque per­sonne ne les a choi­si. Le tirage au sort est un moyen pour un régime poli­tique, tout comme l’é­lec­tion. Le tota­li­ta­risme ou la dic­ta­ture est une fina­li­té. Le tirage au sort n’est qu’un détail d’un régime poli­tique. Un bou­lon ne sert pas uni­que­ment à construire des moteurs à explo­sion. Il faut aus­si regar­der l’en­vi­ron­ne­ment dans lequel il s’insère.
          Le tirage au sort per­met la repré­sen­ta­ti­vi­té des représentants.
          L’é­lec­tion per­met la non repré­sen­ta­ti­vi­té des repré­sen­tants et donc per­met à un groupe d’in­fluence de s’ac­ca­pa­rer du pou­voir concerné.
          Mme Lévy dit qu’elle pré­fère quel­qu’un de com­pé­tent à quel­qu’un de repré­sen­ta­tif, mais à quoi bon choi­sir quel­qu’un de com­pé­tent qui n’a pas les mêmes inté­rêts que soi ? Mais quelque part elle n’a pas tort. Ce qu’il nous manque c’est la mon­tée en puis­sance du niveau de com­pé­tence poli­tique des citoyens, par l’é­du­ca­tion citoyenne dès le plus jeune âge. Je ne dis pas que tout le monde doit pas­ser par l’ENA.
          On peut conce­voir éga­le­ment que cer­tains citoyens hon­nêtes pré­fè­re­ront délé­guer leur pou­voir à un autre citoyen par manque de temps ou dés­in­té­rêt de la poli­tique (ce qui devrait être une aber­ra­tion mais bon). On per­met­trait donc un sys­tème hybride fait de tirage au sort et d’é­lec­tion. Le risque c’est qu’un groupe d’in­fluence s’or­ga­nise pour concen­trer leur choix vers cer­tains indi­vi­dus. Avec l’é­lec­tion on intro­duit le ver dans la pomme. D’où l’in­té­rêt aus­si de diluer les pou­voir et ne pas les concen­trer dans quelques mains.
          Etienne avait réa­li­sé un docu­ment com­pa­ra­tif entre tirage au sort et élection.

          Réponse
          • beo

            Pas d’ac­cord avec votre concept d’é­lec­tion par le sort mais pas la peine de cou­per les che­veux en 4 pour ça. Il est clair qu’on ne peut faire l’im­passe totale sur la com­pé­tence des repré­sen­tants, donc leur mode de dési­gna­tion doit inté­grer une dose d’é­lec­tion. L’é­lec­tion de toute façon sera mani­pu­lable et mani­pu­lée. Avec Étienne nous somme d’ac­cord que l’é­lec­tion libre (ou élec­tion sans can­di­dats) per­met de limi­ter les mani­pu­la­tions, car l’é­lec­teur peut dési­gner des gens qui ne sont pas connus média­ti­que­ment. Mais à mon avis, pour limi­ter au maxi­mum les mani­pu­la­tions, il faut évi­ter à tout prix l’é­lec­tion de masse, qui per­met aux médias de masse d’in­ter­fé­rer lar­ge­ment sur les pro­fil sta­tis­tiques des élus.

          • Arturo

            « Il est clair qu’on ne peut faire l’impasse totale sur la com­pé­tence des repré­sen­tants, donc leur mode de dési­gna­tion doit inté­grer une dose d’élection ».

            Le concept clé pour négo­cier cet écueil est la sépa­ra­tion de pou­voirs„ qui à pré­sent n’existe pas entre un exé­cu­tif tout-puis­sant et un légis­la­tif aux ordres. Les ministres doivent être com­pé­tents, et au même temps asser­vis au sou­ve­rain. Pour bien mar­quer cette subor­di­na­tion au niveau sym­bo­lique, je pro­pose de rem­pla­cer le mot « gou­ver­ne­ment » par « exé­cu­tif » (ain­si, « Pré­sident de l’exé­cu­tif ») et enfin renom­mer en « Assem­blée souveraine ».

        • Arturo

          L’ar­ticle 21 de la DUDH prouve mieux que quel­conque l’eth­no­cen­trisme et l’an­his­to­ri­ci­té de ses rédac­teurs ori­gi­naux : la seule voie per­mise pour la repré­sen­ta­tion poli­tique seraient les élec­tions ; en consé­quence, le tirage au sort pra­ti­qué par les Athé­niens qui ont for­gé le mot ‘démo­cra­tie’ ne serait pas démocratique.

          Voi­ci ma pro­po­si­tion alter­na­tive, dans les trois langues de l’O­NU que j’ar­rive à manier. Je ne me res­pon­sa­bi­lise que de la ver­sion espa­gnole, les deux autres étant des tra­duc­tions approximatives.

          FR – Article 21
          1. Toute per­sonne a le droit de prendre part à la direc­tion des affaires publiques de son pays, soit direc­te­ment, soit par l’in­ter­mé­diaire de repré­sen­tants nom­més pour une durée limitée.
          2. Toute per­sonne a le droit de se por­ter can­di­dat à la repré­sen­ta­tion et de voter libre­ment par le can­di­dat de son choix ou d’être éli­gible par tirage au sort sur un pied d’égalité.
          3. Toute per­sonne a le droit d’accéder en condi­tions égales à la fonc­tion publique de son pays.

          ES – Artí­cu­lo 21.
          1. Toda per­so­na tiene dere­cho a par­ti­ci­par en el gobier­no de su país, direc­ta­mente o por medio de repre­sen­tantes desi­gna­dos por un tiem­po limitado.
          2. Toda per­so­na tiene dere­cho a pre­sen­tarse como can­di­da­to a la repre­sen­ta­ción y a votar libre­mente por el can­di­da­to de su elec­ción o a ser ele­gible por sor­teo en igual­dad de condiciones.
          3. Toda per­so­na tiene dere­cho a acce­der en condi­ciones de igual­dad a la fun­ción públi­ca de su país.

          EN – Article 21.
          (1) Eve­ryone has the right to take part in the govern­ment of his coun­try, direct­ly or through repre­sen­ta­tives appoin­ted for a limi­ted per­iod of time.
          (2) Eve­ryone has the right to stand as a can­di­date for repre­sen­ta­tion and to vote free­ly for the can­di­date of his choice or to be eli­gible by lot on an equal footing.
          (3) Eve­ryone has the right of equal access to public ser­vice in his country.

          Réponse
    • Arturo

      « Les dépu­tés seraient élus par 577 grands élec­teurs tirés au sort sur les listes électorales ».

      Cette idée a été pré­sen­tée par David Chaum (https://​www​.chaum​.com/​r​sv/) sous le nom de « ran­dom-sample voting » et a comme prin­ci­pal mérite de évi­ter le pro­blème de l’i­gno­rance rationnelle.

      L’i­gno­rance ration­nelle est un des prin­ci­paux argu­ments théo­riques en faveur du tirage au sort et, par le même occa­sion, en contre des refe­ren­da et tout autre pra­tique de gou­ver­ne­ment direct.

      Par rap­port à votre pro­po­si­tion détaillée en Ago­ra­vox, il y a un risque évident d’a­chat de voix avec le vote public pré­co­ni­sé. Voir ici : https://​www​.chouard​.org/​b​l​o​g​/​2​0​1​7​/​0​3​/​1​7​/​t​r​e​s​-​i​n​t​e​r​e​s​s​a​n​t​-​r​e​n​c​o​n​t​r​e​-​l​a​-​f​r​a​n​c​e​-​i​n​s​o​u​m​i​s​e​-​l​e​s​-​c​i​t​o​y​e​n​s​-​c​o​n​s​t​i​t​u​a​n​t​s​/​#​c​o​m​m​e​n​t​-​1​7​224.

      Réponse
      • beo

        Mer­ci beau­coup pour le lien de Chaum, je ne connais­sais pas, je vais potas­ser ça 🙂
        C’est vrai que le RSV pose le pro­blème de la cor­rup­tion si il est à bul­le­tin public. J’en ai déjà dis­cu­té ici :
        https://​www​.ago​ra​vox​.fr/​t​r​i​b​u​n​e​-​l​i​b​r​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​c​r​i​t​i​q​u​e​-​d​u​-​r​i​c​-​2​1​2​6​9​5​#​f​o​r​u​m​5​4​2​9​481 (à par­tir de JL 16 février 13:41)
        Main­te­nant, le bul­le­tin secret pose d’autres pro­blèmes, comme le carac­tère invé­ri­fiable du vote. Et en fait les cor­rup­teurs aiment bien l’o­pa­ci­té, aus­si, car qui dit secret ne dit pas for­cé­ment secret pour tout le mode…

        Réponse
        • Arturo

          « On peut accep­ter un tirage au sort des grands élec­teurs, met­tons, 1000 par cir­cons­crip­tion ». Votre contra­dic­teur JL avait rai­son, et je dis des bêtises : secret ou pas secret, cela ne change rien dans votre sché­ma et les voix de la plu­part des 577 grands élec­teurs tirés au sort seraient vite achetés.
          Il vaut mieux tirer au sort direc­te­ment les dépu­tés de l’As­sem­blée sou­ve­raine et que ce soient eux qui élisent le pré­sident de l’exé­cu­tif et le contrôlent en permanence.

          Réponse

Laisser un commentaire

Derniers articles

Essai pour un contrôle populaire des institutions – DÉFINITION, FORCE ET ENJEUX DE LA CONSTITUTION : pourquoi nous sommes complètement fous de ne pas nous y intéresser en priorité absolue (3 vidéos intégrales et texte)

Essai pour un contrôle populaire des institutions – DÉFINITION, FORCE ET ENJEUX DE LA CONSTITUTION : pourquoi nous sommes complètement fous de ne pas nous y intéresser en priorité absolue (3 vidéos intégrales et texte)

Chers amis, Je récapitule, sur ma chaîne et dans ce billet, les vidéos que j'ai conçues et publiées pour Une Nôtre Histoire pour faire le point sur la démocratie et les institutions, en insistant évidemment sur l'importance prioritaire d'un processus constituant...