Rendez-vous ce soir, mercredi 5 déc, avec Philippe Pascot, sur BTLV, à propos des Gilets Jaunes.

5/12/2018 | 10 commentaires

Ren­dez-vous ce soir, mer­cre­di 5 déc, avec Phi­lippe Pas­co­tet et Jean Las­salle, sur BTLV, à pro­pos des #Gilets­Jaunes :


https://​www​.face​book​.com/​b​t​l​v​.​f​r​/​p​o​s​t​s​/​2​2​5​0​9​1​0​7​9​4​9​4​1​122

Ce serait bien qu’on ait le temps d’ex­pli­quer pour­quoi le RIC est une reven­di­ca­tion fon­da­men­tale, qui nous don­ne­ra accès à tout le reste, pour­quoi cette reven­di­ca­tion peut pas­ser si (et seule­ment si) on ne défend qu’elle et elle seule, et pour­quoi si on la mélange à d’autres reven­di­ca­tions on n’ob­tien­dra rien d’important. 

Mais il fau­drait aus­si évo­quer le risque de l’es­ca­lade vio­lente, qui pour­rait ser­vir à légi­ti­mer la mise en place d’une dic­ta­ture (c’est ce qui s’est sou­vent pas­sé après les « révo­lu­tions de cou­leur »), ici comme ailleurs en Europe. 

On devrait dis­cu­ter de cette manière que je pro­pose de déjouer les plans des mon­dia­listes en pro­fi­tant de cette insur­rec­tion pour faire mon­ter le niveau de conscience et d’exi­gence popu­laire à toute vitesse avec des ate­liers consti­tuants sur tous les points de blo­cages, au lieu de nous regrou­per comme pré­vu par nos maîtres pour ten­ter de ren­ver­ser vio­lem­ment cette marion­nette de Macron en lui don­nant nous-même le pré­texte de notre asser­vis­se­ment total.

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Étienne

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10 Commentaires

  1. etienne

    Les Gilets Jaunes – un signe de détresse jaune vif

    par Dia­na JOHNSTONE


    Chaque voi­ture en France est cen­sée être équi­pée d’un gilet jaune. Ain­si, en cas d’accident ou de panne sur une auto­route, le conduc­teur peut l’enfiler pour assu­rer sa visi­bi­li­té et évi­ter de se faire écraser.

    L’idée de por­ter votre gilet jaune pour mani­fes­ter contre les mesures gou­ver­ne­men­tales impo­pu­laires s’est donc rapi­de­ment impo­sée. Le cos­tume était à por­tée de main et n’avait pas besoin d’être four­ni par Soros pour une cer­taine « révo­lu­tion de cou­leur » plus ou moins spon­ta­née. Le sym­bo­lisme était appro­prié : en cas d’urgence socio-éco­no­mique, mon­trez que vous ne vou­lez pas être écrasé.

    Comme tout le monde le sait, ce qui a déclen­ché le mou­ve­ment de pro­tes­ta­tion, c’est une nou­velle hausse des taxes sur le car­bu­rant. Mais il était tout de suite clair qu’il s’agissait de beau­coup plus que cela. La taxe sur le car­bu­rant a été la goutte d’eau qui a fait débor­der le vase dans une longue série de mesures favo­ri­sant les riches aux dépens de la majo­ri­té de la popu­la­tion. C’est pour­quoi le mou­ve­ment a atteint une popu­la­ri­té et un sou­tien presque instantanés.

    Les voix du peuple

    Les Gilets Jaunes ont tenu leurs pre­mières mani­fes­ta­tions le same­di 17 novembre sur les Champs-Ely­sées à Paris. C’était tota­le­ment dif­fé­rent des mani­fes­ta­tions syn­di­cales habi­tuelles, bien orga­ni­sées pour mar­cher sur le bou­le­vard entre la Place de la Répu­blique et la Place de la Bas­tille, ou l’inverse, en por­tant des ban­de­roles et en écou­tant les dis­cours des diri­geants à la fin. Les Gilets Jaunes arri­vés de nulle part, sans orga­ni­sa­tion, sans chef pour leur dire où aller ou haran­guer la foule. Ils étaient juste là, dans les gilets jaunes, en colère et prêts à expli­quer leur colère à tout audi­teur prêt à les écouter.

    En bref, le mes­sage était le sui­vant : nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts. Le coût de la vie ne cesse d’augmenter et nos reve­nus conti­nuent de bais­ser. On n’en peut plus, c’est tout. Le gou­ver­ne­ment doit s’arrêter, réflé­chir et chan­ger de cap.

    Mais la pre­mière réac­tion du gou­ver­ne­ment a été d’envoyer la police pul­vé­ri­ser des tor­rents de gaz lacry­mo­gène sur la foule, appa­rem­ment pour tenir la popu­la­tion à dis­tance de la rési­dence pré­si­den­tielle voi­sine, le palais de l’Elysée. Le pré­sident Macron était ailleurs, se consi­dé­rant appa­rem­ment au-des­sus de tout cela.

    Mais ceux qui écou­taient pou­vaient apprendre beau­coup de choses sur l’état de la France d’aujourd’hui. Sur­tout dans les petites villes et les zones rurales, d’où viennent de nom­breux mani­fes­tants. La situa­tion est bien pire que ce que les auto­ri­tés et les médias à Paris ont lais­sé entendre.

    Il y avait des jeunes femmes qui tra­vaillaient sept jours sur sept et qui déses­pé­raient de ne pas avoir assez d’argent pour nour­rir et vêtir leurs enfants.

    Les gens étaient en colère mais prêts à expli­quer très clai­re­ment les enjeux économiques.

    Colette, âgée de 83 ans, ne pos­sède pas de voi­ture, mais a expli­qué à qui veut bien l’entendre que la flam­bée du prix de l’essence nui­rait aus­si aux gens qui ne conduisent pas, en affec­tant le prix des ali­ments et autres pro­duits de pre­mière néces­si­té. Elle avait fait ses cal­culs et pen­sait que cela coû­te­rait 80 euros par mois à un retraité.

    « Macron n’a pas fait cam­pagne en pro­met­tant de geler les pen­sions », se sou­vient un gilet jaune, mais c’est ce qu’il a fait, tout en aug­men­tant les impôts de soli­da­ri­té des retraités.

    Une reven­di­ca­tion impor­tante et récur­rente concer­nait la ques­tion des soins de san­té. La France dis­pose depuis long­temps du meilleur pro­gramme de san­té publique au monde, mais ce pro­gramme est de plus en plus miné pour répondre au besoin pre­mier du capi­tal : le pro­fit. Au cours des der­nières années, une cam­pagne gou­ver­ne­men­tale de plus en plus impor­tante a été menée pour encou­ra­ger, puis ensuite obli­ger les gens à sous­crire à une « mutuelle », c’est-à-dire une assu­rance mala­die pri­vée, pré­ten­du­ment pour com­bler « les lacunes » non cou­vertes par la cou­ver­ture mala­die uni­ver­selle en France. Les « écarts » peuvent être les 15% qui ne sont pas cou­verts pour les mala­dies ordi­naires (les mala­dies graves sont cou­vertes à 100%), ou pour les médi­ca­ments reti­rés de la liste « cou­verte », ou pour les soins den­taires, entre autres choses. Les « lacunes » à com­bler ne cessent de s’accroître, de même que le coût de l’adhésion à la mutuelle. En réa­li­té, ce pro­gramme, ven­du au public comme une amé­lio­ra­tion moder­ni­sa­trice, est une évo­lu­tion gra­duelle vers la pri­va­ti­sa­tion des soins de san­té. C’est une méthode sour­noise pour ouvrir tout le champ de la san­té publique aux inves­tis­se­ments finan­ciers inter­na­tio­naux. Ce stra­ta­gème n’a pas dupé les gens ordi­naires et figure en bonne place sur la liste des reven­di­ca­tions des Gilets Jaunes.

    La dégra­da­tion des soins dans les hôpi­taux publics est une autre reven­di­ca­tion. Il y a de moins en moins d’hôpitaux dans les zones rurales et il faut « attendre assez long­temps pour mou­rir » aux urgences. Ceux qui peuvent se le per­mettre se tournent vers les hôpi­taux pri­vés. Mais la plu­part ne le peuvent pas. Les infir­mières sont sur­char­gées de tra­vail et sous-payées. Quand on entend ce que les infir­mières ont à endu­rer, on se rap­pelle qu’il s’agit effec­ti­ve­ment d’une noble profession.

    Tout cela m’a rap­pe­lé une jeune femme que nous avons ren­con­trée lors d’un pique-nique public dans le sud-ouest de la France l’été der­nier. Elle s’occupe des per­sonnes âgées qui vivent seules à la mai­son dans les zones rurales, allant de l’une à l’autre en voi­ture, pour les nour­rir, les bai­gner, leur offrir un moment de bonne com­pa­gnie et de com­pré­hen­sion. Elle aime sa voca­tion, elle aime aider les per­sonnes âgées, même si cela lui per­met à peine de gagner sa vie. Elle fera par­tie de ceux qui devront payer plus cher pour se rendre d’un patient à l’autre.

    Les gens paient volon­tiers des impôts lorsqu’ils obtiennent quelque chose en échange. Mais pas quand on leur enlève les choses aux­quelles ils sont habi­tuées. Les frau­deurs sont les super riches et les grandes entre­prises avec leurs bat­te­ries d’avocats et de para­dis fis­caux, ou des intrus comme Ama­zon et Google, mais les Fran­çais ordi­naires ont été rela­ti­ve­ment habi­tués à payer des impôts en échange d’excellents ser­vices publics : soins de san­té opti­maux, trans­ports publics de pre­mière classe, ser­vice pos­tal rapide et effi­cace, ensei­gne­ment uni­ver­si­taire gra­tuit. Mais tout cela est atta­qué par le règne du capi­tal finan­cier appe­lé ici « néo­li­bé­ra­lisme ». Dans les zones rurales, de plus en plus de bureaux de poste, d’écoles et d’hôpitaux sont fer­més, les ser­vices fer­ro­viaires non ren­tables sont sup­pri­més en rai­son de la « libre concur­rence » intro­duite par les direc­tives de l’Union euro­péenne – des mesures qui obligent plus que jamais les gens à prendre leur voi­ture. Sur­tout quand les grands centres com­mer­ciaux drainent les petites villes de leurs maga­sins traditionnels.

    Poli­tiques éner­gé­tiques incohérentes

    Et la taxe annon­cée par le gou­ver­ne­ment – 6,6 cen­times de plus par litre pour le die­sel et 2,9 cen­times sup­plé­men­taires par litre d’essence – ne sont que les pre­mières étapes d’une série d’augmentations pré­vues au cours des pro­chaines années. Ces mesures sont cen­sées inci­ter les gens à conduire moins ou même mieux, à mettre à la casse leurs vieux véhi­cules et à ache­ter de belles voi­tures élec­triques neuves.

    De plus en plus, la « gou­ver­nance » est un exer­cice d’ingénierie sociale par des tech­no­crates qui savent ce qui vaut le mieux. […]

    Lire la suite, sur Le Grand Soir :
    https://​www​.legrand​soir​.info/​l​e​s​-​g​i​l​e​t​s​-​j​a​u​n​e​s​-​u​n​-​s​i​g​n​e​-​d​e​-​d​e​t​r​e​s​s​e​-​j​a​u​n​e​-​v​i​f​.​h​tml

    Réponse
  2. Demerieux

    Les gens ont une for­mi­dable élo­cu­tion poli­tique. Je suis aba­sour­di par la qua­li­té d’ex­pres­sion des dif­fé­rents defen­seurs, y com­pris les simples pos­teurs de com­men­taires, de ce mouvement.

    Aus­si Étienne vous avez acquis au cours de cette décen­nie une for­mi­dable sagesse poli­tique et sociale. Votre argu­men­taire en faveur du RIC comme seule reven­di­ca­tion est d’une grande clar­té et puis­sance. Votre sta­bi­li­té, depuis 15ans, dans votre dedi­ca­tion a l’é­vo­lu­tion des consciences sur le sujet de la consti­tu­tion natio­nale est remarquable.

    Vous avez conscience des pièges et mani­pu­la­tions dont font usage les teneurs du pou­voir. Et ils en ont déjà fait usage sur vous en s’ef­for­cant de vous pei­gner en fas­ciste d’ex­trême droite. Mais votre déter­mi­na­tion ne sau­rait flan­cher et vous savez com­ment appor­ter votre aura à ce mou­ve­ment avec une grande rete­nue quant il s’a­git d’é­vi­ter les pièges mais une grande puis­sance quand il s’a­git d’ap­puyer là où l’ef­fet est maximal.

    Aus­si à tous les lec­teurs, votre impli­ca­tion totale dans ce mou­ve­ment est pri­mor­diale. Il faut rejoindre les mani­fes­ta­tions des gilets jaunes et faire per­co­ler l’i­dée du RIC comme seul reven­di­ca­tion. Il y‑a des cas où la police a fra­ter­ni­sé avec les mani­fes­tants comme du temps de la com­mune. C’est une oppor­tu­ni­té his­to­rique, ne la man­quez pas.

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  3. Renaud

    Je crois avoir per­çu chez les Gilets-Jaunes une pré­fi­gu­ra­tion de la toute pre­mière impor­tance, il s’a­git du :
    PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ, le vrai !
    Voi­ci une atti­tude toute natu­relle qui semble pou­voir enfin se mani­fes­ter ! Les déci­sions « poli­tiques », les vraies et authen­tiques, de par la loi natu­relle viennent du « bas ». Donc, selon les déci­sions à prendre c’est le « bas » qui a la prio­ri­té. Tout ce qui n’est pas fai­sable par la bas passe au niveau immé­dia­te­ment au des­sus, etc.
    D’ailleurs, il n’y a qu’a bien obser­ver la Confé­dé­ra­tion Hel­vé­tique, soit la Suisse ter­ri­to­riale, pour bien com­prendre le PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ. La sub­stance de la Suisse ter­ri­to­riale c’est la Com­mune, au-des­sus c’est le Can­ton, au des­sus c’est la Confé­dé­ra­tion. La Suisse n’a pas de gou­ver­ne­ment à pro­pre­ment par­ler. Sauf erreur, il y a quelques minis­tères qui ont le pou­voir stric­te­ment en leur domaine : san­té publique, finances, défense, envi­ron­ne­ment, affaires étrangères.
    Ce sys­tème poli­tique démo­cra­tique est presque indes­truc­tible. Ce n’est pas une théo­rie mais quelque chose de très concret, visible à nos portes.

    Ceci dit, j’ai déjà signa­lé qu’il manque deux reven­di­ca­tions abso­lu­ment essen­tielles sur les 42 reven­di­ca­tions des Gilets-Jaunes :
    1) sor­tir de l’ « Union-européenne »
    2) sor­tir de l’ « euro »
    Sinon, ce n’est pas demain la veille qu’on aura les cou­dées franches pour la jus­tesse, par­tant, la Jus­tice éco­no­mique et sociale. J’es­père que c’est seule­ment un oubli d’es­suyage de plâtre. J’ai­me­rais ne pas me tromper.
    Une autre remarque moins visible, là aus­si la ‘phra­séo­lo­gie’ peut avoir été reprise par simple réflexe, les Gilets-Jaunes parlent de reven­di­ca­tions, par­ler – pro­po­si­tions – est bien pré­fé­rable. Le terme : reven­di­ca­tion, qui découle du domaine exé­cu­tif seule­ment implique qu’il y a un, ou des ordres de syn­di­cats ou de par­tis, etc… tou­jours les mêmes…
    Mais, et c’est tant mieux, ce mou­ve­ment qui aura incu­bé durant des décen­nies, devrait être dif­fi­cile à enrayer.
    En prin­cipe, les acteurs n’ont pas d’ « expé­rience » poli­tique, mais ceci est plu­tôt un atout vu la tâche à entreprendre.
    Quoi­qu’il en soit, voi­ci une vague éco­no­mique et sociale dont les allu­vions devraient être moti­vantes et fécondes. Atti­rer la loyauté!!

    Enfin, ci-après cette vidéo de 19 minutes (en jan­vier 2017 encore plus d’ac­tua­li­té aujourd’­hui) de Gérard Fou­cher. Ici Gérard Fou­cher décrit
    – exac­te­ment – les arcanes com­plexes de l’en­vi­ron­ne­ment éco­no­mique, poli­tique et finan­cier tru­qué dans lequel, nous, disons les Gilets-Jaunes, allons être confrontés.
    Ami­tiés à tous
    Renaud

    À DIFFUSER !!!
    https://​you​tu​.be/​A​f​Q​l​_​z​Z​i​N7Y

    Réponse
    • Johann

      Entiè­re­ment d’ac­cord sur l’im­por­tance de la subsidiarité.

      J’ai d’ailleurs sou­vent pen­sé que la devise fran­çaise aurait gagné à rem­pla­cer le der­nier terme de son trip­tyque répu­bli­cain par « sub­si­dia­ri­té ». Je n’ai, bien sûr, rien contre la fra­ter­ni­té, mais j’ai tou­jours trou­vé incon­grue la pré­sence de cette com­po­sante de la nature humaine par­mi des prin­cipes politiques.

      Liber­té, éga­li­té, subsidiarité !
      Je trouve cela net­te­ment mieux.

      Réponse
  4. patrick tiso

    Nous pou­vons consta­ter actuel­le­ment, un épan­dage mas­sif de pro­duit chi­mique par l’ar­mée de l’air, nous deman­dons l’ar­res­ta­tion des géné­raux res­pon­sables et leurs exé­cu­tions, comme traîtres.

    Réponse
  5. Hadrien

    Cher Etienne,
    Je pro­fite de ces évè­ne­ments his­to­riques pour inter­rompre un long silence après ma retraite, en te livrant un élé­ment illus­tra­tif du bien-fon­dé de ton com­bat pour une démo­cra­tie directe. Il prouve qu’on n’en fera jamais assez pour dénon­cer les vrais com­plots, ceux que la fausse démo­cra­tie per­met avec la com­pli­ci­té des médias.

    Peu l’ont lu, mais beau­coup l’ont élu sans le savoir :
    LE PROGRAMME MACRON (Rap­port PISANI-FERRY 2007–2017)
    C’EST EN MARCHE…VERS LA MONDIALISATION LIBERALE
    (Ube­ri­sa­tion du tra­vail et éro­sion pro­gram­mée des retraites)

    Tous les obser­va­teurs ont noté le retard et la par­ci­mo­nie avec les­quels le can­di­dat Macron avait livré son pro­gramme en cours de cam­pagne, dont les élé­ments lui ont été four­nis par l’économiste Pisa­ni-Fer­ry, à peine libé­ré de sa nomi­na­tion de com­mis­saire à « FRANCE STRATEGIE » au ser­vice de l’ex-ministre de l’é­co­no­mie, avant de rejoindre les rangs « en marche » pour celui-ci, et qui sont consi­gnés dans le rap­port mis au point sous sa direction
    « 2017–2027, ENJEUX POUR UNE DECENNIE ».
    Il est inté­res­sant d’extraire de ce rap­port, deve­nu public (Edi­tions de La Docu­men­ta­tion Fran­çaise), les meilleurs pas­sages illus­tra­tifs de l’analyse pros­pec­tive sur laquelle s’est appuyé en « off » l’an­cien ban­quier infil­tré et s’ap­puie encore aujourd’hui le pré­sident élu pour défi­nir les « réformes » qu’il envisage.
    Les « Gilets Jaunes » y trou­ve­ront matière à ali­men­ter ample­ment leur détermination :

    CHAPITRE « NOUVELLES FORMES DU TRAVAIL »…

    » LA REMISE EN CAUSE DE L’EMPLOI SALARIE STABLE A PLEIN TEMPS »
    (pp.58–62)
    – « Tran­si­tions par le chômage…plus fréquentes.
    – De plus en plus d’embauches… en contrat à durée limi­tée et sur des périodes d’emploi de plus en plus courtes.
    – L’entrée dans la vie active… mar­quée par l’instabilité.
    – Le temps par­tiel accom­pa­gné… d’une insuf­fi­sance du revenu.
    – La poly­ac­ti­vi­té… : des non-sala­riés cumu­lant plu­sieurs activités. »
    « Cette situa­tion… crée des condi­tions pro­pices au déve­lop­pe­ment des nou­velles formes d’emploi – auto-entre­pre­neurs, tra­vailleurs sur pla­te­formes, contrats courts – en com­plé­ment ou en sub­sti­tut du sala­riat traditionnel. »

    « LE MODELE SOCIAL FACE AUX TRANSFORMATIONS DU TRAVAIL »
    (pp. 62–63)
    « On peut citer l’augmentation de la durée rete­nue pour le cal­cul du salaire de réfé­rence ou l’allongement de la durée d’assurance requise. Dans un contexte où le niveau des pen­sions par rap­port aux salaires devrait décroître à long terme…
    Il faut noter que le sta­tut d’indépendant peut s’accompagner d’un niveau et d’une varia­bi­li­té des reve­nus com­pa­rables à ceux des sala­riés pré­caires, sans que la fai­blesse des droits sociaux soit com­pen­sée par la déten­tion d’un patrimoine. »

    « DIVERSIFICATION DES FORMES D’EMPLOI DEMAIN… LES OPTIONS EN DEBAT » (pp. 64–69)
    » Une rup­ture plus radi­cale… non seule­ment l’émergence de nou­veaux modèles de coor­di­na­tion du tra­vail de type pla­te­formes, mais aus­si une demande des employeurs enclins à se délier de leurs coûts sala­riaux fixes.
    Il pour­rait aus­si en décou­ler une mise en concur­rence accrue des tra­vailleurs et, par­tant, une plus grande vola­ti­li­té de leurs revenus.
    Il n’est pas sou­hai­table d’allonger la liste des situa­tions par­tiel­le­ment assi­mi­lables au sala­riat et au régime géné­ral, et envi­sa­ger plu­tôt la créa­tion d’un sta­tut juri­dique inter­mé­diaire, hybride entre sala­rié et indé­pen­dant. Cer­tains pays l’ont fait en défi­nis­sant par exemple une caté­go­rie de « tra­vailleurs indé­pen­dants éco­no­mi­que­ment dépen­dants », c’est à dire réa­li­sant une part majo­ri­taire de leur chiffre d’affaires avec un seul don­neur d’ordre. »

    CHAPITRE « VIEILLISSEMENT, QUELLES POLITIQUES ? »

    Au pre­mier rang des rares pro­po­si­tions avouées du can­di­dat pré­si­den­tiel, s’est réa­li­sée d’emblée la déci­sion éton­nante de sup­pri­mer la part de coti­sa­tion des sala­riés, pour la com­pen­ser par une aug­men­ta­tion de la CSG… appli­quée à tous. Il n’a point échap­pé à tous ceux qui ont payé leur coti­sa­tion retraite durant leur car­rière que cela revient pour eux à la payer deux fois, cette aug­men­ta­tion de CSG venant en réduc­tion sèche de leur pension.
    Comme si cela ne suf­fi­sait pas, a été mise « en marche » la mesure beau­coup plus per­ni­cieuse de « dés­in­dexa­tion » des mon­tants des retraites sur les prix, ce qui condamne ceux-ci à l’é­ro­sion pro­gres­sive iné­luc­table sous l’ef­fet de l’in­fla­tion, sans que l’on s’en aper­çoive tout de suite.
    C’est en effet pour que l’uberisation pro­gram­mée des actifs n’apparaisse pas trop criante qu’il fal­lait « en même temps » pro­gram­mer la pau­pé­ri­sa­tion des retrai­tés afin d’éviter l’évidence d’une France à deux vitesses ( les « pro­gres­sistes » pro­gres­sant vers leur ubé­ri­sa­tion et les « conser­va­teurs » conser­vant leurs acquis), comme l’ex­plique sans ambages le rap­port sus-dit.
    Mais les sur­prises réser­vées aux retrai­tés ou futurs retrai­tés ne s’arrêtent pas là quant aux réformes à opé­rer, comme on va le voir…

    » LES ENJEUX : Un niveau de vie qui décroche par rap­port à celui des plus âgés (pp. 184–186)
    La pau­vre­té a long­temps tou­ché davan­tage les per­sonnes âgées que les jeunes. C’est aujourd’hui l’inverse…
    Alors que le niveau rela­tif de consom­ma­tion des adultes à dif­fé­rents âges était plu­tôt stable jusqu’en 2000, on observe ain­si un décro­chage « au béné­fice » des plus de 60 ans depuis cette date.
    Aujourd’hui, en France, le taux de pau­vre­té a ten­dance à décroître avec l’âge, ce qui n’est pas le cas dans les pays du Nord, de l’Allemagne et du Royaume Uni, où la pau­vre­té est stable ou croît avec l’âge. »
    [ Il est donc urgent d’y remé­dier, avec un nivel­le­ment par le bas que détaille le rapport ] :

    » LES CHOIX COLLECTIFS : Dépenses publiques et évo­lu­tion démo­gra­phique (pp. 194–198)
    Il n’y a rien d’anormal à ce que les plus âgés absorbent une part impor­tante des dépenses de pro­tec­tion sociale puisque… les retraites sont la contre­par­tie de coti­sa­tions pas­sées. Néan­moins, la « géné­ro­si­té » de notre sys­tème de retraite a beau­coup repo­sé… sur un recours de plus en plus sys­té­ma­tique aux défi­cits. Le vieillis­se­ment démo­gra­phique rend la pour­suite de cette ten­dance non sou­te­nable pour les années à venir…
    [Déjà] les plus âgés sont deux fois plus mis à contri­bu­tion pour le finan­ce­ment de la pro­tec­tion sociale qu’il y a trente ans, notam­ment avec la créa­tion de la CSG…, avec la créa­tion de la contri­bu­tion addi­tion­nelle de soli­da­ri­té pour l’autonomie, l’imposition des majo­ra­tions fami­liales de retraite, etc. »

    « LES OPTIONS EN DEBAT : Iden­ti­fier les leviers de réforme (pp.200–202)
    Dans l’hypothèse d’un rééqui­li­brage des trans­ferts publics des âgés vers les jeunes et les actifs, deux leviers peuvent être mobilisés :
    – Le prin­ci­pal arbi­trage concerne les dépenses de retraite, avec deux grandes options qui auraient des effets dif­fé­ren­ciés sui­vant les géné­ra­tions… Agir sur le niveau rela­tif des retraites, ce qui implique d’accélérer ou d’accroître l’érosion du niveau de vie rela­tif des béné­fi­ciaires…, ou agir sur le nombre de retrai­tés en conti­nuant à retar­der l’âge de départ ? Cette seconde option pré­serve le niveau de vie rela­tif des retrai­tés mais pèse sur les actifs actuels.
    – Une plus grande mise à contri­bu­tion des plus âgés peut pas­ser par une réduc­tion des dif­fé­rences de taxa­tion selon l’âge dans le sys­tème actuel sans en modi­fier la struc­ture. [C’est, en clair, la sur­pre­nante pro­po­si­tion évo­quée en intro­duc­tion, ce qui n’exclue pas le reste…]. Elle peut aus­si pas­ser par une réforme plus pro­fonde visant à trans­fé­rer le finan­ce­ment des dépenses sociales du tra­vail vers d’autres assiettes déte­nues par les plus âgés (ensemble des reve­nus, patrimoine).
    Il est éga­le­ment envi­sa­geable d’accompagner une réorien­ta­tion des trans­ferts publics par une action visant à modi­fier – notam­ment par la fis­ca­li­té – les flux de trans­ferts pri­vés (aides fami­liales, dona­tions, suc­ces­sions, déve­lop­pe­ment du viager). »

    [ On com­prend pour­quoi Macron n’a jamais expli­ci­té pareils détails de cette brillante phi­lo­so­phie qui sous-tend le pro­gramme « En marche » ! ]

    N.B.
    J’ai adres­sé à ton ancien com­parse AJ Hol­beck, deux autres com­men­taires (La Dette, l’E­co­lo­gie) qu’il m’a fait l’a­mi­tié d’é­di­ter comme articles invités :
    https://postjorion.wordpress.com/2018/12/04/369-commentaires-dhadrien‑2/#comment-19258

    Réponse
  6. SADEK

    Il est urgent et néces­saire de des­ti­tuer l’u­sur­pa­teur E.Macron pla­cé illé­gi­ti­me­ment à la pré­si­dence de la Répu­blique par la bour­geoi­sie capi­ta­lise et les ‘banks­ters » ses maître, il faut sans attendre et sans com­pro­mis chas­ser le gou­ver­ne­ment, dis­soudre l’as­sem­blée, sup­pri­mer le sénat, puis créer pour gérer le pays pour le peuple et par le peuple, une assem­blée popu­laire mixte de « 200 sages » issus de la base du peuple et repré­sen­tant tous les dépar­te­ments de France & Outre Mer..

    Réponse
  7. mary

    POUR LE RIC, JE PROPOSE QUE NOUS RÉDIGIONS NOUS MÊMES L’ARTICLE À INSERER DANS DANS LA CONSTITUTION. ET QUE NOUS ENVOYONS CELA À TOUS LES DEPUTES (par cour­rier et non par email). Un modèle de cour­rier sera à mettre aus­si en ligne ain­si qu’un dos­sier d’ar­gu­ments et de pré­sen­ta­tion de ce nou­vel article.
    IL FAUT DU CONCRET ET DES ACTES CONCRETS.

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