La souveraineté monétaire *rend possible* la souveraineté politique — et pas l’inverse.

5/08/2018 | 8 commentaires

Un nou­veau résu­mé (14 min) de mon tra­vail, en cet été 2018 :

La sou­ve­rai­ne­té moné­taire rend pos­sible la sou­ve­rai­ne­té poli­tique — et pas l’inverse. 
Les deux sou­ve­rai­ne­tés doivent être ins­ti­tuées *ensemble*, et seuls des citoyens dignes de ce nom (donc consti­tuants) sont à la fois légi­times et aptes pour le faire, en personne. 

Jamais les « élus » des banques n’ins­ti­tue­ront autre chose que la sou­ve­rai­ne­té de leurs maîtres financiers.
Si on veut s’é­man­ci­per des tra­vaux for­cés au ser­vice des usu­riers, il faut qu’on s’en occupe nous-mêmes per­son­nel­le­ment, ce soir, demain soir, le plus sou­vent pos­sible, opi­niâ­tre­ment, contagieusement.

Je ne connais pas de meilleur plan de lutte contre toute forme de tyran­nie sur terre.

Mer­ci à Vincent Lapierre de relayer à son tour cette idée très radi­ca­le­ment anti­fas­ciste des ate­liers consti­tuants populaires.

Étienne.


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Étienne

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8 Commentaires

  1. Ronald

    Je ne reviens pas sur tout ce avec quoi je suis d’accord.

    Mais je pense que le dis­cours sur le fait que ce sont les finan­ciers et le patro­nat qui ont finan­cé la mon­tée des fas­cisme est inexact (et pro­vient sans doute de la pro­pa­gande de gauche). D’après ce que j’ai pu lire (sans avoir non plus creu­sé le sujet en détail), à l’époque, les par­tis fas­cistes étaient per­çus comme des révo­lu­tion­naires. Y adhé­raient des classes moyennes et ouvrières qui ne sup­por­taient plus la domi­na­tion oli­gar­chique mais qui ne vou­laient pas non plus du maté­ria­lisme athée bol­che­vique. La voie leur était ouverte depuis que le suf­frage uni­ver­sel s’était répan­du par­tout en Europe (dans les années 1915–1920). Le patro­nat, lui, votait pour des par­tis conser­va­teurs clas­siques. Ce n’est qu’une fois les par­tis fas­cistes arri­vés au pou­voir que les indus­triels et finan­ciers ont com­pris que leur inté­rêt était de s’y allier.
    Le suc­cès du fas­cisme est à mon avis éco­no­mique. Comme le montre le gra­phique ci-joint, la crise de 1929 a pra­ti­que­ment glis­sé sur ces régimes : http://​fra​ca​de​mic​.com/​p​i​c​t​u​r​e​s​/​f​r​w​i​k​i​/​8​0​/​P​I​B​_​1​9​2​9​-​1​9​3​9​.​gif
    Alors que les régimes libé­raux s’enfonçaient dans la réces­sion, les régimes tota­li­taires (com­mu­nistes et fas­cistes) retrou­vaient rapi­de­ment une crois­sance notable. La rai­son en est l’instauration d’une éco­no­mie pla­ni­fiée et une poli­tique de relance par la mon­naie, alors que dans les régimes libé­raux, sous l’influence du patro­nat et de la finance, on conser­vait un lais­ser-faire mêlé d’austérité. En somme, les fas­cistes ont eu l’intelligence de faire du key­né­sia­nisme avant Keynes. Celui-ci disait lui-même dans la pré­face de la tra­duc­tion alle­mande de la théo­rie géné­rale : « Néan­moins, la théo­rie de la pro­duc­tion conçue comme un tout, qui est ce que ce livre cherche à déve­lop­per, convient beau­coup mieux aux condi­tions d’un État tota­li­taire que la théo­rie de la pro­duc­tion et de la dis­tri­bu­tion de richesses pro­duites dans les condi­tions de la concur­rence libre et d’une large dose de lais­sez-faire. » (Certes, ce n’est pas la cita­tion de Keynes qui est mise le plus sou­vent en avant 🙂 )
    A la fin des années 30 et dans les années 40, les nations occi­den­tales inté­gre­ront pro­gres­si­ve­ment les méthodes de pla­ni­fi­ca­tion des régimes tota­li­taires (alors en par­lant de « État stra­tège » ou « Com­mis­sa­riat au plan », etc, par euphé­mi­sa­tion), ce qui leur per­met­tra de reprendre le dessus.

    Sur ces sujets, on peut lire par exemple l’ar­ticle « La liber­té péri­ra-t-elle avec le capi­ta­lisme ? » de George Orwell (je pense qu’il savait ce dont il par­lait), repris dans les Écrits poli­tiques (dis­po­nible ici, p116 : https://​jugur​tha​.noblogs​.org/​f​i​l​e​s​/​2​0​1​8​/​0​6​/​E​c​r​i​t​s​-​p​o​l​i​t​i​q​u​e​s​-​G​e​o​r​g​e​-​O​r​w​e​l​l​.​pdf )

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    • Telesopide

      Je trouve ton opi­nion inté­res­sante (dénon­cer la pro­pa­gande de la pseu­do gauche).

      Les par­tis dit « fas­cites » se posi­tion­naient bien en tant qu’op­po­sants aux régimes oli­gar­chiques. Le seul point com­mun entre les oppo­sants au sys­tème est l’a­na­lyse et la cri­tique radi­cale de ce-dit sys­tème (com­bien de per­sonnes ont été d’ac­cord avec Marx ?). L’im­mense dif­fé­rence entre un popu­liste et un révo­lu­tion­naire est la pro­po­si­tion pour le pre­mier de chan­ger de per­son­nel poli­tique et pour le second de trai­té poli­tique. Consi­dé­rer tous les par­tis com­mu­nistes comme des régimes sta­li­niens en puis­sance ne semble pas pertinent.

      Là où je ne te rejoins pas, c’est le trai­te­ment des grands patrons et l’ar­gu­ment selon lequel les oli­gar­chies libé­rales seraient inno­centes dans la mon­tée en puis­sances des totalitarismes.
      Les régimes tota­li­taires récents ont pris nais­sance dans les poli­tiques d’aus­té­ri­té (deman­dées par les financiers).
      Hit­ler a été finan­cé et per­son­nel­le­ment accom­pa­gné par des entre­pre­neurs de renom comme W. Dis­ney et H. Ford. La lutte du socia­lisme passe par le finan­ce­ment du natio­nal-libé­ral. « Mieux vaut Hit­ler que le front popu­laire » était une réa­li­té des libé­raux qui, non contents de diver­si­fier leur acti­vi­té par les armes, dis­po­saient d’un pou­voir de blo­cage de toute ins­ti­tu­tion par­le­men­taire tom­bée entre les mains ayant des inten­tions dif­fé­rentes du cahier des charges sur la pro­duc­tion libérale.

      Pour ter­mi­ner sur l’é­co­no­mie pla­ni­fiée attri­buée seule­ment aux régimes tota­li­taire par la pro­pa­gande capi­ta­liste, alors que des pays comme la France (sous cer­tains rois, sous la RF, sous la 4ème repu­blique – post guerre et absence de l’i­déo­lo­gie de droite du tra­vail) ou la Chine (on repas­se­ra pour la liber­té d’ex­pres­sion) actuelle, ont mené ou mènent de grandes poli­tiques sociales et de développement.

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  2. Jean Mollié

    Il me semble qu’il manque à votre expo­sé une base essen­tielle : la défi­ni­tion de la mon­naie. Si cha­cun com­prend et admet cette défi­ni­tion, alors le reste du dis­cours sur la sou­ve­rai­ne­té moné­taire sera infi­ni­ment plus facile à com­prendre pour tout le monde.

    Ce qui détruit nos socié­té actuelles depuis des décen­nies, c’est d’a­bord la confis­ca­tion de la créa­tion moné­taire par la banque pri­vée, et ensuite que la banque pri­vée en a fait une valeur en soi.
    La mon­naie n’a abso­lu­ment aucune valeur intrinsèque.
    Axiome : la mon­naie est la repré­sen­ta­tion de la valeur des choses. Point final. Ça n’a pour seule fina­li­té que faci­li­ter des échanges parce que, si on peut envi­sa­ger le troc dans des groupes de quelques per­sonnes, ça devient abso­lu­ment ingé­rable avec des socié­tés de mil­lions de personnes.
    Et la valeur d’une chose réside dans la somme de main d’œuvre qu’il a fal­lu mettre en œuvre pour la produire.

    Bien enten­du, cette approche pose de nom­breuses ques­tions dif­fi­ciles à résoudre, mais pas plus dif­fi­ciles que les méca­nismes par­ti­cu­liè­re­ment tor­dus qu’ont éla­bo­rés les ban­quiers pri­vés et que, pour le coup, per­sonne ne com­prend s’il n’a pas un doc­to­rat en éco­no­mie, et encore.

    Donc, un élé­ment que vous ne for­mu­lez pas assez expli­ci­te­ment, mais qui devrait l’être pour­tant clai­re­ment, à pro­pos du pro­ces­sus consti­tuant sur la mon­naie, il faut être clair, simple et lapi­daire : on doit inter­dire à une banque pri­vée ou à n’im­porte quel orga­nisme finan­cier pri­vé de prê­ter de l’argent qu’il ne pos­sède pas en propre. Je suis bien conscient que, pour tout le sys­tème ban­caire pri­vé, une telle dis­po­si­tion serait une sorte de bombe ato­mique, et je n’en ai cure, ils ne sont qu’une poi­gnée qui volent les peuples depuis des siècles, ça com­mence à bien faire. La dif­fi­cul­té la plus impor­tante sera de le faire com­prendre au plus grand nombre qui, du ber­ceau à la tombe, a été convain­cu qu’on ne peut pas fonc­tion­ner sans ces ban­quiers, leur faire com­prendre que le sys­tème ban­caire rele­vant de notre sou­ve­rai­ne­té doit être un sys­tème exclu­si­ve­ment public.

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  3. Jérôme Sanchez

    La mon­tée des par­tis fas­cistes, fran­cistes, nazi a été finan­cée par les indus­triels et les ban­quiers. C’est un fait his­to­rique. Je vous invite à lire « La guerre des mon­naies » de Hong­bing Song et les ouvrages d’An­to­ny Sutton.

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  4. etienne

    La véritable origine de Google repose partiellement sur des bourses de recherche sur la surveillance de masse allouées par la CIA et la NSA

    par Jeff Nes­bit, ancien direc­teur des affaires légis­la­tives et publiques, Natio­nal Science Foun­da­tion, 8 décembre 2017

    Il y a 20 ans, la com­mu­nau­té du ren­sei­gne­ment amé­ri­cain tra­vaillait en étroite col­la­bo­ra­tion avec la Sili­con Val­ley dans le but de sur­veiller les citoyens dans le cybe­res­pace. Et l’origine de Google est au cœur de cette his­toire. Cer­taines des recherches qui ont mené à l’ambitieuse créa­tion de Google ont été finan­cées et orga­ni­sées par un groupe de recherche mis en place par la com­mu­nau­té du ren­sei­gne­ment afin de trou­ver un moyen de sur­veiller les indi­vi­dus et les groupes d’individus en ligne.

    La com­mu­nau­té du ren­sei­gne­ment espé­rait que les meilleurs infor­ma­ti­ciens du pays pour­raient prendre les infor­ma­tions non-clas­si­fiées et les don­nées des uti­li­sa­teurs, les com­bi­ner avec ce qui allait deve­nir l’internet et enta­mer la créa­tion d’entreprises com­mer­ciales qui répon­draient à la fois aux besoins de la com­mu­nau­té du ren­sei­gne­ment et à ceux du public. Ils espé­raient diri­ger la révo­lu­tion infor­ma­tique dès ses débuts pour par­ve­nir à com­prendre ce que des mil­lions d’êtres humains fai­saient au sein de ce réseau d’informations digi­tales. Cette col­la­bo­ra­tion a ren­du pos­sible cet état géné­ral de sur­veillance de masse publique et privée.

    L’histoire de la créa­tion déli­bé­rée de cette situa­tion de sur­veillance de masse moderne englobe des élé­ments de l’origine éton­nante et lar­ge­ment incon­nue de Google. L’histoire de sa créa­tion est quelque peu dif­fé­rente de celle que le public connaît et explique ce que Ser­gey Brin et Lar­ry Page, les cofon­da­teurs de Google, ont cher­ché à construire et dans quel but.

    Mais ce n’est pas juste l’histoire de l’origine de Google : C’est l’histoire ori­gi­nelle de l’état de sur­veillance de masse et de l’argent public qui a ser­vit à le financer.

    Retour en arrière : La com­mu­nau­té du ren­sei­gne­ment et la Sili­con Valley

    […]

    Lire la suite :
    https://​www​.les​-crises​.fr/​l​a​-​v​e​r​i​t​a​b​l​e​-​o​r​i​g​i​n​e​-​d​e​-​g​o​o​g​l​e​-​r​e​p​o​s​e​-​p​a​r​t​i​e​l​l​e​m​e​n​t​-​s​u​r​-​d​e​s​-​b​o​u​r​s​e​s​-​d​e​-​r​e​c​h​e​r​c​h​e​-​s​u​r​-​l​a​-​s​u​r​v​e​i​l​l​a​n​c​e​-​d​e​-​m​a​s​s​e​-​a​l​l​o​u​e​e​s​-​p​a​r​-​l​a​-​c​i​a​-​e​t​-​l​a​-​n​sa/

    Source : Oli­vier Ber­ruyer, les​-crises​.fr

    Réponse
  5. Berbère

    Gênes : un via­duc sous la res­pon­sa­bi­li­té d’un géant pri­vé des transports

    http://www.lepoint.fr/societe/genes-un-viaduc-sous-la-responsabilite-d-un-geant-prive-des-transports-14–08-2018–2243611_23.php

    Gênes : deuxième nuit de recherches dans les décombres du viaduc
    Auto­strade per l’I­ta­lia (groupe Atlan­tia, lui-même contrô­lé à 30% par la famille Benetton)

    On pour­rait dire la même chose des lois pro­po­sées par des pédo­philes comme con-bendid
    conflit d’intérêt=catastrophes publiques
    Comme tou­jours, les nan­tis s’en tirent sans trop de dégâts…il existe les écoles pri­vées, les auto­routes payantes, etc…
    Un écart de condi­tion de vie, de droit à la vie, au pro­grès, à la san­té et au bon­heur réser­vé aux « élus ».
    Les autres doivent ser­vir de vivier, comme les pois­sons d’un lac de p(ê)cheurs…
    Heu­reu­se­ment, il paraît que la roue tourne…et d’où vient ce vent…?

    Réponse
  6. etienne

    [À propos de souveraineté] La Nouvelle-Zélande interdit aux investisseurs étrangers d’acheter des biens immobiliers


    Le Pre­mier ministre tra­vailliste Jaci­da Ardern lors d’une confé­rence à Wel­ling­ton le 6 août 2018 (illus­tra­tion).

    La Nou­velle-Zélande a voté une nou­velle loi inter­di­sant aux étran­gers, à cer­taines excep­tions près, d’a­che­ter des pro­prié­tés rési­den­tielles, afin de lut­ter contre la flam­bée de l’im­mo­bi­lier dans l’ar­chi­pel du Paci­fique Sud.

    Lire la suite :
    https://​fran​cais​.rt​.com/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​5​3​3​6​9​-​n​o​u​v​e​l​l​e​-​z​e​l​a​n​d​e​-​i​n​t​e​r​d​i​t​-​i​n​v​e​s​t​i​s​s​e​u​r​s​-​e​t​r​a​n​g​e​r​s​-​a​c​h​e​t​e​r​-​b​i​e​n​s​-​i​m​m​o​b​i​l​i​ers

    source : RT France

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